Soir Info du 05/04/2023

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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, merci d'être avec nous en direct sur CNews dans Soir Info.
00:00:05 Au menu ce soir, le dialogue rompu si tant est qu'il existait entre le gouvernement et l'intersyndicale
00:00:10 qui a claqué la porte de Matignon aujourd'hui.
00:00:12 55 minutes de réunion autour de la Première Ministre et puis s'en vont avant la 11e journée de mobilisation
00:00:18 demain contre la réforme des retraites.
00:00:20 Crise démocratique, gouvernement radicalisé, les mots sont durs, on y revient en tout début, démission.
00:00:25 On reviendra également sur les auditions de Gérald Darmanin aujourd'hui à l'Assemblée Nationale et au Sénat.
00:00:30 Interrogé sur le maintien de l'ordre, le ministre de l'Intérieur a notamment fustigé le rôle de l'extrême gauche.
00:00:36 On ira également à Marseille, miné par le trafic de drogue.
00:00:39 La CRS8 a été envoyée sur place et vous le verrez, certains réclament l'aide de l'armée.
00:00:45 Bonne ou mauvaise idée, on en débattra tout à l'heure.
00:00:46 Et puis enfin, on verra les clichés de Marlène Schiappa dans le magazine Playboy apparaître demain,
00:00:52 que vous voyez d'ailleurs déjà.
00:00:53 Est-ce la place d'un membre du gouvernement ?
00:00:55 On verra cela avec mes invités autour de la table ce soir pour deux heures d'émission parité.
00:01:00 Vous avez dit quoi tout à l'heure Jean Messiaen ? Parfaitement organisé, c'est ça ?
00:01:03 Oui, respecté.
00:01:04 Respecté.
00:01:05 Parité bien ordonnée.
00:01:06 Trois hommes, trois femmes si on ne me compte pas évidemment.
00:01:08 Donc Jean Messiaen, merci d'être avec nous.
00:01:10 Président de l'Institut Apollon, Karine Abrig, bonsoir.
00:01:14 Journaliste de la rédaction, Jean-Sébastien Ferjou.
00:01:17 Bonsoir.
00:01:19 Direction de Atlantico, voilà.
00:01:21 Yohann Mizaï, on vous connaît, journaliste politique, à notre service politique.
00:01:26 Je ne m'y retrouve plus dans tous les invités.
00:01:28 On n'est pas habitué à avoir six invités autour de cette table.
00:01:31 Valérie Lecavre, vous êtes journaliste, merci d'être avec nous.
00:01:33 Bonsoir.
00:01:34 Et à côté de vous, Sabrina Agresti-Roubach, députée Renaissance des Bouches du Rhône.
00:01:38 Merci à tous les six d'être avec nous ce soir.
00:01:40 Programme assez chargé, on va essayer d'aller en profondeur dans les sujets évoqués.
00:01:45 Mais avant cela, c'est le journal, le rappel de l'actu avec Mathieu Tevez.
00:01:49 Entre 600 000 et 800 000 manifestants sont attendus demain dans le pays.
00:01:56 Il devrait être entre 60 000 et 90 000 à Paris.
00:01:59 Plus de 400 actions sont prévues sur le territoire.
00:02:02 Ce sera la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:02:06 Et selon une source proche du dossier AC News,
00:02:08 il existe toujours des risques de violence et de tensions avec l'ultra-gauche.
00:02:13 11 500 policiers et gendarmes seront présents demain en France pour encadrer ces manifestations.
00:02:18 Ils seront 4 200 à Paris selon le dispositif annoncé sur Twitter par Gérald Darmanin.
00:02:23 C'est moins que lors de la précédente journée de mobilisation.
00:02:26 13 000 policiers et gendarmes avaient été déployés le mardi 28 mars, dont 5 500 à Paris.
00:02:32 Enfin, Emmanuel Macron est à Pékin pour renouer le dialogue avec la Chine.
00:02:36 Il restera trois jours dans le pays.
00:02:37 Le président de la République a tenu aujourd'hui un discours face à la communauté française.
00:02:42 Il estime que la Chine, forte de sa relation étroite avec la Russie,
00:02:45 peut jouer un rôle majeur pour favoriser la paix en Ukraine.
00:02:49 Allez, dans quelques tout...
00:02:52 Les discussions ont déjà commencé, ça promet une folle soirée autour de cette table.
00:02:56 Restez bien autour avec nous sur C News.
00:03:00 On revient dans un instant sur, évidemment, ce dialogue rompu entre les syndicats et le gouvernement.
00:03:05 À tout de suite sur C News.
00:03:06 De retour sur C News, dans ce soir, info.
00:03:10 Merci d'être avec nous en direct avec mes invités pour deux heures d'émission,
00:03:14 Sabrina Agresti-Roubach, Valérie Lecable, Yoann Usail, Jean-Sébastien Ferjou, Karim Abric et Jean Messia.
00:03:21 Par Skype avec nous, Olivier Matheux, bonsoir.
00:03:24 Vous êtes secrétaire général de la CGT 13.
00:03:26 Merci d'avoir accepté notre invitation ce soir.
00:03:29 On a quelques questions à vous poser.
00:03:31 Par rapport à ces 55 minutes de réunion, le temps de laisser la parole à Elisabeth Borne
00:03:35 et aux dirigeants des syndicats qui étaient convoqués aujourd'hui à Matignon.
00:03:39 Et puis, c'est tout.
00:03:40 55 minutes de réunion.
00:03:41 L'intersyndical a claqué la porte face à une première ministre, selon eux, inflexible.
00:03:46 On a quelques questions à vous poser, mais avant, les explications avec Maureen Vidal.
00:03:49 Reçue ce matin à Matignon, la discussion entre l'intersyndical et la première ministre n'a duré qu'une heure.
00:03:58 Après avoir claqué la porte, les huit syndicats présents font le constat d'un échec.
00:04:03 Une fin de réunion brutale annoncée par Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.
00:04:09 On a finalement demandé à la première ministre de confirmer si elle retirait cette réforme,
00:04:14 comme nous nous demandions toutes et tous.
00:04:17 La réponse, c'est non.
00:04:18 Des discussions impossibles pour Sophie Binet, secrétaire général de la CGT,
00:04:23 et Cyril Chabanier, président du CFTC.
00:04:26 Nous avons choisi de mettre fin à cette réunion inutile
00:04:29 dès lors que la première ministre nous a indiqué qu'elle continuerait à gouverner contre le pays.
00:04:34 Nous avons trouvé face à nous un gouvernement radicalisé, obtu et déconnecté.
00:04:39 À aucun moment nos propositions alternatives de financement n'ont été prises au sérieux.
00:04:45 Quant au processus parlementaire,
00:04:47 on sait à quel vice démocratique a conduit le refus de le mener à son terme.
00:04:52 Côté gouvernement, Elisabeth Borne a déclaré ne pas envisager d'avancer sans les partenaires sociaux.
00:04:58 D'autres sujets ont également été évoqués.
00:05:00 Je pense aux carrières longues, à la pénibilité et à l'usure professionnelle.
00:05:08 On voit que nous avons un désaccord sur l'âge.
00:05:09 On voit qu'il y a aussi de nombreux sujets dont nous partageons l'importance
00:05:14 et sur lesquels nous pourrons rediscuter ultérieurement.
00:05:18 L'intersyndicale appelle à la grève et à la manifestation dans les rues de main
00:05:22 et compte bien continuer de lutter pour le retrait de la réforme.
00:05:27 Olivier Matheux, inutile de préciser que vous serez dans la rue demain.
00:05:32 L'intersyndicale reste donc inflexible face à un gouvernement qui en fait de même.
00:05:36 Combien de temps ça va durer tout ça ?
00:05:38 Jusqu'au retrait, c'est ce que nous disons depuis janvier.
00:05:42 Il n'y a de surprise pour personne.
00:05:44 Mais alors, est-ce que vous croyez sincèrement que le gouvernement va reculer sur ce texte ?
00:05:48 Écoutez, il y a un gouvernement d'un côté qui s'entête
00:05:53 et un patronat de l'autre qui s'inquiète.
00:05:56 Il faut, encore une fois, appuyer sur l'économie le plus possible
00:06:02 et faire en sorte que le patronat dans le pays le fasse revenir à la raison.
00:06:08 Jusqu'où va aller le président Macron dans son entêtement ?
00:06:14 Vous voyez bien les choses comme elles sont en train de tourner.
00:06:18 Il y a une bande de plus en plus isolée, que plus personne ne soutient,
00:06:25 y compris parmi ceux qui sont quasiment dans l'obligation de les soutenir.
00:06:29 C'est le bout des lèvres et plus par obligation que par engagement.
00:06:35 Moi, je pense sincèrement, mais ce n'est pas pour fantasmer une réalité qui n'existe pas,
00:06:42 qu'on est de leur côté au bord de la rupture.
00:06:45 Donc il faut effectivement plus d'aigres vistes, plus de mobilisation.
00:06:50 Mais là, notre nouvel secrétaire général déclaré à juste raison,
00:06:54 nous sommes une organisation responsable.
00:06:56 Il faut l'être jusqu'au bout et maintenant organiser la grève
00:06:58 de sorte à ce que ceux qui ne peuvent pas y être tous les jours
00:07:01 puissent y être toutes les semaines.
00:07:04 Et de sorte à ce que l'accumulation des modes de grève reconductible
00:07:10 fasse plier ce gouvernement.
00:07:13 Yoann Uzzah, il y a une question pour vous.
00:07:14 Oui, monsieur Matteux, parce que vous dites effectivement,
00:07:16 le patronat est inquiet, ça va faire plier le gouvernement, etc.
00:07:19 Mais ce n'est pas le cas.
00:07:21 Pardon, le patronat d'abord soutient cette réforme,
00:07:24 le patron du Medef était à Matignon aujourd'hui,
00:07:25 il a redit son soutien à cette réforme et il a dit surtout
00:07:28 que le pays n'était pas bloqué, que l'économie se portait bien,
00:07:31 que les grèves n'avaient aucun impact sur l'économie.
00:07:34 Donc de ce point de vue-là, vous avez échoué
00:07:36 à mettre le gouvernement en difficulté.
00:07:38 En tout cas, vous n'avez pas bloqué le pays.
00:07:40 Il y a du monde dans la rue, mais le pays n'est pas du tout bloqué,
00:07:42 alors que c'était votre ambition.
00:07:46 D'accord, mais si ça ne passe plus rien, ne m'invitez plus.
00:07:49 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de moi ?
00:07:50 Je vous dis, demain, il va y avoir encore des millions de grévistes
00:07:52 et de manifestants. Si on fait comme si ça n'existait pas,
00:07:56 allons-y, mais il ne faudra pas venir expliquer après
00:07:59 que c'est la responsabilité des centrales syndicales.
00:08:01 Là, maintenant, il faut que le gouvernement revienne
00:08:04 sur sa décision très rapidement, qu'il reprenne une marche
00:08:09 un peu plus démocratique et qu'il va un peu plus
00:08:12 dans le sens de l'intérêt général.
00:08:13 Maintenant, si je le redis, très tranquillement,
00:08:15 à l'heure qu'il est, avec la fatigue accumulée,
00:08:18 je révélerai au lit. Si il ne se passe rien, ne m'invitez plus.
00:08:22 Olivier Matheux, est-ce que vous appelez,
00:08:24 comme Philippe Martinez à l'époque, on sait désormais
00:08:28 que c'est Sophie Binet qui a repris le flambeau de la CGT,
00:08:31 à bloquer le pays, toujours ?
00:08:33 À bloquer l'économie du pays par la grève.
00:08:37 Philippe Martinez a certainement appelé à l'époque
00:08:39 à bloquer le pays, mais pour ça, il aurait fallu
00:08:41 ancrer les conditions et prendre en compte le salariat
00:08:45 tel qu'il est aujourd'hui et les capacités que peuvent avoir
00:08:48 que ce soit les travailleurs du public ou du privé
00:08:50 à s'engager dans la grève. Et pour ça, on a besoin
00:08:52 d'un processus qui permet à chacun d'y être
00:08:55 de manière très concrète sans risquer
00:08:58 l'essoufflement trop rapidement.
00:09:00 Ça, c'est le rôle d'une centrale syndicale,
00:09:02 c'est le rôle d'une inter-syndicale.
00:09:04 On en est, je crois, à la 11ème ou 12ème journée d'action.
00:09:08 Ça fait beaucoup. Pour autant, il faut maintenant
00:09:11 affiner les modes d'organisation et être le plus efficace
00:09:14 possible à chaque fois.
00:09:16 Admettons que le gouvernement recule sur l'âge
00:09:18 de départ à la retraite.
00:09:20 Que se passerait-il auquel cas de votre côté ?
00:09:25 Sur ce point-là, le conflit en cours prendrait
00:09:30 très certainement la même fin avec une victoire
00:09:32 pour les travailleurs.
00:09:33 Mais je pense qu'il y a énormément de sujets qui sont
00:09:35 sur la table partout, notamment la question des salaires,
00:09:39 des pensions, des revenus de substitution,
00:09:41 tout ce qui touche au pouvoir d'achat.
00:09:43 Et là, je pense que pour refermer ce dossier-là,
00:09:45 ça va être très compliqué.
00:09:46 Mais à juste raison, les gens ne s'en sortent plus.
00:09:49 Ce n'est pas moi qui l'invente.
00:09:51 Encore une fois, on n'est pas là sur une réalité fantasmée.
00:09:55 Les fins de mois sont de plus en plus difficiles
00:09:57 et de plus en plus rapprochées des débuts de mois.
00:10:00 Quand on met ça en miroir avec les richesses
00:10:05 accumulées par les plus riches dans le pays,
00:10:07 par les actionnaires du CAC 40,
00:10:09 on sent bien là qu'il y a une injustice
00:10:11 que la majorité n'est plus prête à accepter.
00:10:15 Olivier Matheux, vous restez bien avec nous.
00:10:17 On va faire réagir autour de ce plateau.
00:10:19 Si vous voulez vous-même réagir, vous levez la main
00:10:22 et puis Loubna me passera le message.
00:10:25 Valérie Lecable, on assiste donc à,
00:10:27 on l'entend, des syndicats inflexibles,
00:10:29 un gouvernement également.
00:10:32 C'est quoi la suite ?
00:10:33 Un statu quo pendant des mois, des semaines ?
00:10:36 Écoutez, pour l'instant, on est dans un dialogue de sourds.
00:10:38 Après, vous pouvez prendre les deux parties,
00:10:40 le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide.
00:10:44 C'est sûr qu'ils sont sourds l'un à l'autre
00:10:46 et que personne n'entend ce que dit celui d'en face.
00:10:50 En même temps, ce que je constate quand même aujourd'hui,
00:10:52 même si ce n'est pas glorieux,
00:10:53 c'est qu'ils ont quand même passé une petite heure,
00:10:56 enfin, autour d'une table à se parler, à échanger.
00:11:00 Chacun a donné sa position,
00:11:02 à écouter l'autre avec respect, etc.
00:11:04 Alors certes, c'est de la communication,
00:11:05 certes, c'est de la mise en scène,
00:11:07 mais c'était indispensable que la Première ministre
00:11:09 réussisse à faire venir au moins les syndicats à Matignon.
00:11:14 On sait très bien que le chef de l'État lui a donné une mission
00:11:20 d'essayer de rétablir l'ordre, d'essayer d'élargir sa majorité.
00:11:23 Alors, elle a essayé aussi d'inviter les partis politiques
00:11:26 qui sont venus moins nombreux,
00:11:28 mais l'intersyndical est venu comme un seul homme,
00:11:31 tous ensemble pour dialoguer.
00:11:32 Il n'en est rien sorti.
00:11:33 Il est reparti comme un seul homme.
00:11:34 Il est reparti comme un seul homme
00:11:36 et Laurent Berger devant et derrière Laurent Berger,
00:11:38 toujours d'ailleurs, qui a redit ce soir à nouveau
00:11:41 qu'il ne changerait pas de position.
00:11:43 La réalité, c'est que jusqu'au vendredi 14 avril,
00:11:46 il ne se passera rien de plus, en fait,
00:11:47 puisque on attend la décision du Conseil constitutionnel.
00:11:51 On attend de voir combien il va y avoir de personnes
00:11:53 dans la rue demain, s'il va y en avoir plus ou moins.
00:11:56 Même si on le voit, c'est la dixième fois,
00:11:59 je crois, qu'il y a des gens dans la rue.
00:12:00 Ça ne change pas grand-chose au film, comme en 2010.
00:12:05 C'est exactement le même chiffre qu'en 2010.
00:12:07 Alors, en 2010, les gens étaient davantage favorables
00:12:10 à la réforme qu'aujourd'hui.
00:12:12 Mais on est dans une stratégie de pourrissement dont on ne voit pas...
00:12:16 Souvenez-vous, le jeudi,
00:12:17 je ne sais plus si c'était la neuvième ou la huitième journée,
00:12:20 mais il y a eu un jeudi où le gouvernement s'attendait,
00:12:22 parce qu'on était post-adoption de la loi Vial 49.3,
00:12:26 à ce que ça se passe comme dans les conflits précédents
00:12:29 et qu'on voit un essoufflement du mouvement.
00:12:31 Et c'est le jeudi, on a vu, à l'inverse,
00:12:32 un regain de mobilisation et incidemment,
00:12:35 d'ailleurs, de violence dans les marges des cortèges.
00:12:39 Donc, c'est un événement un peu pourri.
00:12:40 Là où je vous rejoins, c'est que pour le coup,
00:12:42 oui, il ne se passera vraisemblablement rien avant le 14 avril.
00:12:44 Mais c'est vrai que c'est assez étrange d'entendre
00:12:46 la première ministre à la sortie de Matignon expliquer
00:12:49 qu'elle n'envisage aucune avancée sans les syndicats.
00:12:51 Il y a un moment, je veux dire,
00:12:52 il faut arrêter d'insulter l'intelligence collective,
00:12:55 l'intelligence des Français.
00:12:56 Quand le président de la République ou son entourage,
00:12:58 via son entourage, fait savoir aussi que de toute façon,
00:13:02 si les Français ne sont pas contents,
00:13:03 ils n'avaient qu'à ne pas voter pour lui
00:13:05 et ne pas le mettre au premier tour de l'élection présidentielle
00:13:07 parce que c'était son programme.
00:13:09 Oui, bien sûr, il a raison en termes de stricte légitimité,
00:13:12 de l'égalité en quelque sorte,
00:13:14 sauf que la légitimité, c'est plus que ça.
00:13:16 C'est aussi le consentement, l'assentiment.
00:13:18 C'est aussi quelque chose d'intangible
00:13:19 qui est le contrat social.
00:13:20 Alors, à l'inverse, les syndicats,
00:13:22 je vais vous dire ce qui les arrange,
00:13:23 d'ailleurs, dans l'attitude du gouvernement,
00:13:24 c'est que ça leur évite de se prononcer
00:13:25 sur ce que serait une réforme alternative.
00:13:28 Parce que qui leur demande à eux,
00:13:29 il y a un front du rejet, mais qui leur demande à eux
00:13:31 s'ils seraient capables de se mettre d'accord
00:13:33 sur une réforme alternative ?
00:13:35 Croyezz vraiment que les solutions proposées par la CGT
00:13:37 sont les solutions que validerait la CFDT ?
00:13:40 Absolument pas.
00:13:41 Et pourtant, c'est le fond du problème,
00:13:42 parce que le fond du problème,
00:13:43 c'est que la démocratie sociale ne fonctionne plus en France.
00:13:45 Jean Messiaen.
00:13:46 À la réunion organisée par Elisabeth Borne,
00:13:49 il n'y avait que des gens qui ont voté Macron.
00:13:51 Mais cela n'empêche que...
00:13:53 Qu'en savez-vous ?
00:13:54 Ils ont tous appelé à voter Macron, les syndicats.
00:13:57 C'est un secret pour les chinelles, on va dire.
00:13:59 La deuxième chose, c'est que c'est un jeu de poker menteur,
00:14:01 parce qu'Elisabeth Borne, évidemment,
00:14:04 a intérêt à démontrer, dans un contexte de crise sociale majeure,
00:14:10 qu'elle continue le dialogue social envers et contre tout.
00:14:13 Donc, les images qu'elle peut faire avec les partenaires sociaux
00:14:16 sont évidemment une bonne aubaine pour montrer
00:14:19 qu'elle continue à faire son travail.
00:14:23 Les syndicats ont eu à cœur d'aller à cette réunion
00:14:26 pour démontrer que, justement,
00:14:27 la surdité et la cécité du gouvernement
00:14:29 par rapport à leurs demandes se poursuit.
00:14:31 D'ailleurs, ils ont écourté la réunion.
00:14:34 Et sur le fond, s'il vous voulait,
00:14:37 il y a aussi un jeu de poker menteur,
00:14:38 parce que les syndicats sont allés pourquoi à cette réunion ?
00:14:40 Ils sont allés pour débattre de la réforme des retraites
00:14:43 et, en tout état de cause, pour en demander le retrait.
00:14:45 Elisabeth Borne, elle, a accueilli les syndicats,
00:14:49 elle a organisé cette réunion pour parler de tout,
00:14:51 sauf de la réforme des retraites.
00:14:52 Donc, en fait, on est sur un jeu de poker menteur,
00:14:54 sur le fond et sur la forme.
00:14:56 Quant à Emmanuel Macron, on le dit en Chine,
00:14:59 du temps des manifestations où il était en Afrique.
00:15:01 Là, M. le Président, il est en Chine.
00:15:04 Il est en Chine.
00:15:06 Je crois que c'était prévu de longue date.
00:15:09 Il est en Chine pour chercher les voies de la paix avec la Russie.
00:15:13 Comment peut-il chercher les voies de la paix
00:15:15 dans un conflit international,
00:15:16 quand il est incapable de rétablir la paix sociale
00:15:18 dans son propre pays ?
00:15:19 Ce n'est pas du tout la même chose.
00:15:20 On ne peut pas comparer ce qui se passe
00:15:26 sur la scène internationale,
00:15:27 une guerre entre deux pays et ce qui se passe en France.
00:15:30 Ce qui se passe en France est très grave, excusez-moi.
00:15:33 C'est un conflit social qui est un conflit majeur.
00:15:36 La France en a connu d'autres et assez récemment dans notre histoire.
00:15:40 On ne peut pas comparer les deux.
00:15:41 Si je peux dire un mot sur ce qui s'est passé
00:15:43 cet après-midi à Matignon,
00:15:45 parce qu'effectivement, tout le monde savait
00:15:48 de quelle manière ça allait se passer,
00:15:49 de quelle manière ça allait se terminer.
00:15:51 Le gouvernement, Elisabeth Borne,
00:15:53 a fait ça pour avoir sa photo avec les syndicats,
00:15:55 pour montrer qu'elle était à l'écoute,
00:15:56 que le gouvernement travaillait jusqu'au 14 avril prochain
00:16:00 et la décision du Conseil constitutionnel.
00:16:01 Et puis, les syndicats sont venus à la veille d'une journée
00:16:04 de mobilisation pour essayer de faire venir des gens
00:16:07 en disant le gouvernement est obtu,
00:16:08 le gouvernement n'entend pas,
00:16:10 on quitte la Réunion un peu plus tôt que prévu.
00:16:12 Ce qui m'a interpellé, d'ailleurs,
00:16:13 c'est quand Madame Binet est sortie,
00:16:15 elle a lu un texte, elle a lu un texte en disant
00:16:17 le gouvernement est sourd, le gouvernement est obtu,
00:16:19 il n'entend pas.
00:16:20 Ce texte, elle l'avait écrit avant de venir à la Réunion,
00:16:23 elle ne l'a pas écrit pendant.
00:16:24 Mais Laurent Berger l'a dit.
00:16:25 Tout à l'heure, il se fisait de l'écoute.
00:16:26 Donc, ça montre bien que tout cela a été prévu.
00:16:29 Tout était écrit avant même la Réunion,
00:16:31 des deux côtés d'ailleurs, des syndicats comme de Matignon.
00:16:33 Sabrina Gressy-Roubach, vous voulez rajouter ?
00:16:35 Oui, non, non, moi, je voudrais juste rebondir sur une chose,
00:16:38 c'est que le processus, bon, législatif, on le connaît,
00:16:41 14 avril, le Conseil constitutionnel,
00:16:44 mais on ne peut pas résumer non plus cette réforme
00:16:48 à ce qu'on voit uniquement dans la rue.
00:16:50 Enfin, moi, je suis tous les jours à Marseille,
00:16:52 chez moi, je ne fais que deux jours à Paris,
00:16:54 justement, on me le reproche beaucoup
00:16:55 en étant beaucoup en circo, comme on dit.
00:16:57 Les gens ont des préoccupations et je pense que si on a une urgence,
00:17:00 c'est probablement celle-là.
00:17:02 Après, je crois que c'est vous, Jean-Sébastien,
00:17:05 qui disiez ça sur la mobilisation.
00:17:10 Moi, j'ai regardé la mobilisation à Marseille,
00:17:12 enfin, la mobilisation a baissé, mais ce n'est pas ça que je...
00:17:16 La mobilisation en région a globalement baissé.
00:17:18 Néanmoins, à Paris, c'est ça qui peut remonter les chiffres.
00:17:21 Notamment à Marseille, mais moi, comment dire ?
00:17:24 Vous disiez tout à l'heure, mais quel est le contre-projet ?
00:17:26 Moi, j'aurais adoré, mais je l'ai dit 20 fois,
00:17:28 tellement j'en ai marre de le répéter,
00:17:31 j'aurais adoré un contre-projet,
00:17:32 parce que c'est projet contre projet, et là, on discute.
00:17:35 Le problème, c'est que quand vous avez des syndicats
00:17:37 et des oppositions, LFI les premiers, la NUPES les premiers,
00:17:40 qui vous disent, le préalable, c'est vous retirez votre réforme,
00:17:43 mais nous, on a été élus, pourquoi en fait ?
00:17:45 On a été élus, pourquoi nous, les gens de la majorité ?
00:17:47 On a été élus comme eux, donc nous, on porte notre projet.
00:17:50 On a une majorité relative, certes, mais en attendant,
00:17:53 nous aussi, on a été élus pour faire des choses.
00:17:55 - Et pour voter néanmoins. - Non, mais pour voter,
00:17:57 non, mais ce que je veux dire, c'est que la légitimité,
00:17:59 elle n'est pas moindre chez nous.
00:18:01 Ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas d'accord
00:18:02 que nous ne sommes pas légitimes.
00:18:03 Leur désaccord ne nous rend pas illégitimes.
00:18:06 Nos désaccords font qu'on est en désaccord.
00:18:08 Mais juste pour finir, il faut juste vraiment reprendre les choses.
00:18:13 Toute la journée, les gens ne vous parlent pas du 49-3,
00:18:16 de la réforme des retraites et du recul de l'âge et de tout ça.
00:18:19 Les gens, ils vous parlent du pouvoir d'achat,
00:18:20 mais moi, je vous le dis, je veux dire, je dis, je peux publier.
00:18:23 Non, mais moi, dans ma circonscription,
00:18:27 je peux au moins connaître les droits.
00:18:28 Oui, bien sûr, mais vous allez dans n'importe quel restaurant,
00:18:30 là, il y a ce que je dis, peut-être pouvoir d'achat,
00:18:33 mais aussi la réforme des retraites et tout ce qui se passe
00:18:35 en majeur de manifestation.
00:18:36 Oui, non, non, oui, mais non, non.
00:18:38 Après, il faut revenir aussi à la vraie vie des gens.
00:18:40 Il y a le logement, il y a le pouvoir d'achat.
00:18:42 - Le départ légal et la retraite, c'est la vraie vie des gens aussi.
00:18:44 Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas que ça.
00:18:46 Non, mais vous ne pouvez pas réformer la France.
00:18:48 Mais les gens sont dans la rue pour la réforme des retraites aussi.
00:18:50 Vous n'avez pas 66 millions de Français qui sont dans la rue.
00:18:53 Il n'y a pas 66 millions de CGT.
00:18:55 Il y a 70 % des Français qui ont besoin de réforme.
00:18:57 C'est un sondage.
00:18:58 C'est un sondage qui date depuis trois mois.
00:19:00 C'est le même pourcentage.
00:19:01 En attendant, vous l'avez dit, les Français ont voté
00:19:03 pour eux majoritairement pour Emmanuel Macron au premier tour.
00:19:05 Non, ils ont majoritairement voté contre Marine Le Pen.
00:19:07 Ce n'est pas pareil.
00:19:08 Au premier tour ?
00:19:09 Non, au deuxième tour.
00:19:10 Il a été élu au premier tour.
00:19:12 Non, il n'a pas été élu, mais il a été élu devant.
00:19:15 Il était quand même devant.
00:19:16 On l'écoute tous les dématheux.
00:19:18 On ne peut pas dire n'importe quoi.
00:19:21 Je peux avouer que c'est un peu compliqué à suivre ces débats.
00:19:27 On est dissipé.
00:19:28 Tout le monde parle en même temps.
00:19:30 Déjà, c'est plutôt pas mal que nos députés des Bouches du Rhin
00:19:35 ne reconnaissent que sur l'ensemble des sujets dont s'occupe ce gouvernement,
00:19:41 et j'allais dire cette majorité, mais il y en a plus.
00:19:43 Si on en galère sur tout ça, c'est plutôt pas mal.
00:19:50 Effectivement, les gens ne parlent pas de la retraite toute la journée
00:19:56 parce qu'ils ont du mal à se loger, se nourrir, se soigner.
00:20:01 Il y a très certainement un problème de répartition des richesses dans ce pays.
00:20:06 C'est à ça qu'il faudrait s'attaquer concrètement,
00:20:08 pas en essayant à chaque fois de contourner les choses
00:20:13 en nous parlant de participation afin de rester dans le système à l'œuvre.
00:20:20 Après, j'entends qu'il n'y a pas 66 millions de Français dans le pays, mais...
00:20:26 C'est CGT ou FO, je n'ai pas dit dans le pays.
00:20:30 On est 68 millions d'habitants.
00:20:32 Il y a aussi des gens qui sont d'accord avec la réforme.
00:20:34 Olivier Matheux, je vous laisse le droit de réponse
00:20:36 et puis il faudra qu'on rende l'antenne pour quelques toutes petites minutelles.
00:20:38 On va le rendre, mais c'est drôle cette manie de couper tout le temps.
00:20:43 Assumez vos difficultés.
00:20:44 Pensez ce que vous voulez,
00:20:45 je vous dis juste qu'on a des apératifs aussi en termes de publicité
00:20:48 et je vous donne le droit de réponse.
00:20:49 Le plus discipliné, c'est moi pour le moment.
00:20:51 Absolument.
00:20:52 C'est un peu facile, Jean-Michel, qui explique,
00:20:59 il n'y a que des gens qui ont voté Macron
00:21:02 qui se sont rendus à Matignon aujourd'hui.
00:21:05 Je veux dire que c'est faux.
00:21:07 Qui a voté Le Pen chez vous ?
00:21:10 Il n'y a pas que Macron et Le Pen.
00:21:12 Olivier Matheux, terminez juste votre propos, s'il vous plaît.
00:21:16 Allez-y.
00:21:17 On a été beaucoup dans la CGT,
00:21:21 on n'a pas voté ni Le Pen ni Macron,
00:21:23 conscient à la fois des dangers que portait l'un et des dangers que portait l'autre.
00:21:28 Mais sur ce sujet-là, le jeu qu'est en train de jouer le président,
00:21:32 sachant qu'il ne se représentera pas, il ne pourra pas le faire,
00:21:35 est absolument dangereux.
00:21:37 Et ça, il faut que tout le monde l'entende.
00:21:39 On est en train là d'assister à la création de l'alternance
00:21:45 par le président de la République,
00:21:48 qui entend, à mon avis, remettre les clés du pouvoir à Marine Le Pen.
00:21:52 Je ne vois pas ce qu'ils cherchent d'autre.
00:21:54 Et on sent bien là, vu le niveau de désaccord et d'affrontement
00:21:59 qu'il peut y avoir entre l'intersyndical,
00:22:01 qui représente les travailleurs,
00:22:03 qui eux s'expriment contre la réforme.
00:22:06 Et le pouvoir en place, je me dis,
00:22:09 l'affaire est en train de tourner à l'histoire politique.
00:22:12 Et cette réforme, elle est aujourd'hui plus politique qu'autre chose.
00:22:16 Il va falloir que le gouvernement l'assume et ses députés avec.
00:22:21 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation ce soir.
00:22:24 Cari Mabry, je suis vraiment désolé,
00:22:26 je vous donnerai la parole, promis, juste après la publicité.
00:22:28 Merci beaucoup Olivier Mathieu d'avoir été avec nous.
00:22:31 Vous restez bien sur CNews, on revient dans quelques toutes petites secondes.
00:22:34 A tout de suite.
00:22:35 Allez les 22h33, merci beaucoup d'être avec nous en direct sur CNews dans Soir Info.
00:22:42 L'essentiel de l'actu c'est avec Mathieu Dewez.
00:22:44 Environ 20% des enseignants du primaire seront en grève demain.
00:22:50 C'est la prévision du premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires.
00:22:54 Une estimation plus faible que celle de la précédente journée de mobilisation.
00:22:58 Le 28 mars, elle était de 30%.
00:23:01 Le parquet de Paris a ouvert une enquête visant la RATP.
00:23:04 Une plainte a été déposée il y a deux ans par l'association Respire.
00:23:07 Elle accuse la régie de tromperie et blessures involontaires
00:23:10 en raison d'une qualité de l'air dégradée dans les couloirs du métro.
00:23:14 Enfin Silvio Berlusconi est hospitalisé en soins intensifs pour un problème cardiaque.
00:23:19 A 86 ans, l'ancien chef du gouvernement italien va passer la nuit dans un hôpital de Milan.
00:23:23 Il y a 7 ans, Silvio Berlusconi avait notamment subi une importante opération à cœur ouvert.
00:23:29 Sabrina Agresti Roubach, vous êtes toujours avec nous.
00:23:33 Merci beaucoup. En même temps c'est normal, c'est dans le contrat.
00:23:36 Elle n'est pas partie malgré monsieur Mathieu.
00:23:39 J'ai pas eu peur.
00:23:40 À côté de vous Valérie Lecable, Yoann Uzay, Karima Bric, Jean-Sébastien Ferjou et Jean Messia.
00:23:46 On va revenir évidemment sur ce dialogue de sourds entre le gouvernement et l'intersyndical
00:23:50 qui a donc claqué la porte de Matignon ce matin.
00:23:53 Il y avait donc cette réunion, 55 minutes entre les deux partis, pour pas grand chose.
00:23:58 Je vous propose d'écouter Laurent Berger.
00:24:00 Nous ne passerons pas outre le fait qu'il y a des millions de salariés qui se mobilisent aujourd'hui
00:24:05 et 90% de la population qui rejette cette réforme des retraites.
00:24:09 Et donc la responsabilité à laquelle nous avons appelé, la sagesse à laquelle nous avons appelé,
00:24:13 c'est de ne pas appliquer cette réforme, de la retirer.
00:24:17 On est en train de vivre une grave crise démocratique et on avait une crise sociale
00:24:21 qui se transforme en crise démocratique.
00:24:23 Mais je crois que personne ne peut être surpris des positions des organisations syndicales.
00:24:28 Nous l'avons dit dès le départ.
00:24:29 Karima Bric, Laurent Berger parle de grave crise démocratique.
00:24:33 Pourtant, Laurent Berger, il laisse toujours ses mots.
00:24:36 Quel constat faites-vous?
00:24:38 Je pense qu'on est vraiment dans une crise sociale, ça c'est certain.
00:24:41 Certains diront aussi, peut-être en termes de démocratie,
00:24:44 est-ce que le peuple a encore son mot à dire quand on va dans les urnes?
00:24:48 Et effectivement, après on se retrouve par exemple avec cette fameuse réforme des retraites,
00:24:51 avec un pourcentage si énorme des mobilisations, il n'y a pas d'écoute.
00:24:55 On se dit, est-ce qu'il y a des possibilités de référendum?
00:24:57 Ça c'est encore le point d'interrogation, pas nécessairement.
00:25:00 Quand on vote aussi contre, on a dit, les gens n'ont pas voté pour Emmanuel Macron,
00:25:07 mais c'était contre Marine Le Pen.
00:25:09 Est-ce qu'ils ont d'autres façons de faire savoir leur voix?
00:25:12 Un peu moins peut-être aujourd'hui, effectivement.
00:25:14 Et crise démocratique, pourquoi?
00:25:16 C'est toute la question du dialogue social.
00:25:18 Un dialogue social, c'est bien beau, c'est un beau mot, mais au fond ça n'existe pas du tout.
00:25:22 En ce moment, il n'y en a pas de dialogue social. Il n'y a pas de dialogue du tout, point.
00:25:26 Et je pense qu'on a assisté aujourd'hui, c'était un triste spectacle, tout simplement.
00:25:29 C'était clownesque. Je pense que tout le monde est allé faire son petit spectacle de bas étage.
00:25:34 Et je pense que ce sont les Français qui en sont perdants.
00:25:36 On n'est pas étonnés, on espérait en fait, il y avait quand même, on se dit,
00:25:40 devant les risques d'embrasement, devant cette violence aussi qu'on a vue depuis 49.3 dans les rues,
00:25:45 on se disait, il y a quand même, il faut faire quelque chose, il faut renouer effectivement un dialogue,
00:25:50 il faut qu'on puisse se parler, essayer de faire quelque chose au moins pour calmer la situation,
00:25:54 essayer de trouver une issue. Et on voit que non, donc ça continue.
00:25:58 Ce risque d'embrasement va être encore là.
00:26:00 Et on est entré, peut-être on peut le dire en terminant, c'est une guerre de nerfs.
00:26:04 Qui va céder en premier? Pour l'instant, personne ne veut céder.
00:26:08 Ça va être la mobilisation qui va déterminer si ça va continuer dans cette veine,
00:26:12 si effectivement le gouvernement devra reculer ou quoi que ce soit.
00:26:15 Mais pour l'instant, non. On a plutôt l'impression que la mobilisation risque peut-être de diminuer.
00:26:20 Mais même là... - Mais à quel point?
00:26:22 - C'est ça, exactement. - Réponse devant.
00:26:24 - Et ensuite, le gouvernement mise, bien sûr, à la mi-avril sur le Conseil constitutionnel.
00:26:27 On verra d'ici là.
00:26:29 - Jean-Sébastien Ferjou, grave crise démocratique.
00:26:31 Sophie Binet parle de gouvernement radicalisé.
00:26:33 Les mots sont forts quand même, c'est symbolique de quelque chose.
00:26:36 - Oui, mais c'est symbolique de quelque chose qui s'est installé bien avant le conflit sur les retraites.
00:26:42 Peut-être ce qui est étrange de la part du gouvernement et de la majorité, à mon sens,
00:26:46 c'est de parfois donner l'impression qu'ils ne s'en rendent pas compte,
00:26:49 cette crise de légitimité dont je vous parlais tout à l'heure,
00:26:52 mais qui dépasse de très loin ce que fait ou ne fait pas Emmanuel Macron
00:26:55 ou ce que fait ou ne fait pas Elisabeth Borne.
00:26:57 C'est plus, on le voit bien, parce que c'est un problème qui concerne un peu toutes les démocraties occidentales,
00:27:02 il n'y a plus de véritable majorité politique, parce qu'il n'y a plus de grande représentation politique non plus.
00:27:08 Avant, les gens étaient de gauche ou ils étaient de droite,
00:27:10 je ne sais pas, ils adoraient Ronald Reagan ou ils adoraient Helmut Schmitt.
00:27:13 Bref, ça remonte un peu, mais justement, on voit bien qu'aujourd'hui, il n'y a plus cette référence-là
00:27:18 et que les espèces de critères qu'on essaye de nous montrer comme les nouveaux critères sont en réalité très faux.
00:27:24 Vous savez, le fameux critère qui arrange aussi bien Marine Le Pen qu'Emmanuel Macron
00:27:27 en disant les mondialistes contre les patriotes, sociologiquement, ça ne correspond pas à la réalité.
00:27:34 Sociologiquement, d'ailleurs, quand vous regardez, les votes sont un peu plus répartis
00:27:38 que ça a été beaucoup dit sur l'un ou l'autre des candidats,
00:27:42 mais la crise démocratique, elle est dans le fait qu'on ne sache plus construire de la légitimité.
00:27:47 Le système entier ne sait plus construire de la légitimité.
00:27:50 Après, moi, je trouve que c'est étrange de considérer que les gens qui auraient voté pour Emmanuel Macron,
00:27:54 leur voix ne compterait pour rien parce que d'autres n'auraient voté pour lui que contre Marine Le Pen.
00:27:59 Mais ils n'avaient qu'à réfléchir.
00:28:01 Et ils ont quand même voté au final.
00:28:03 Il y a une forme de grande immaturité.
00:28:05 Moi, je trouve qu'il y a une forme de grande immaturité, mais cela dit,
00:28:07 peut-être que le macronisme est le produit parfait pour cette immaturité.
00:28:10 En même temps, on ne choisit rien.
00:28:12 C'est une espèce de côté un peu adolescent où on refuse de s'imposer une contrainte.
00:28:16 Pour le coup, les opposants à la réforme, ils devraient aussi se mettre dans cette situation-là.
00:28:20 Parfois, on fait des choix et avec les choix, ça emporte un certain nombre de conséquences.
00:28:24 Et la responsabilité et le fait d'être collectivement adulte, c'est ça aussi.
00:28:28 Ce qui n'empêche pas que le gouvernement ne voit pas que le corps social dans son entier,
00:28:32 il y a un moment, ce n'est pas des règles précises, ce n'est pas une question d'élection en soi.
00:28:35 Comme je vous le disais tout à l'heure, le contrat social, c'est un peu plus intangible.
00:28:39 Valérie Lecabre ?
00:28:40 Je trouve que c'est intéressant ce que tu viens de dire, Jean-Sébastien Perjoux.
00:28:43 C'est pour ça que je l'ai dit.
00:28:47 Parce qu'en fait, c'est la sixième année, ça fait six ans qu'on vit en même temps.
00:28:53 Et ce « en même temps », on n'a toujours pas compris exactement ce que c'est, en vérité.
00:28:57 C'est en même temps quoi ? C'est en même temps la gauche et la droite,
00:29:00 c'est en même temps des idéologies qui n'existent plus,
00:29:03 c'est en même temps la fin de l'alternative politique, ce qui est quand même extrêmement grave.
00:29:07 Et surtout, ce qui s'est passé, c'est que cet amalgame, ce magma au centre, au milieu,
00:29:15 il a poussé les extrêmes à la radicalité.
00:29:18 Et c'est ça qui est vraiment terrible, parce qu'on n'a pas parlé encore de Jean-Luc Mélenchon,
00:29:23 en ce moment qui est devenu le nouveau mouton noir,
00:29:26 et celui que tout le monde déteste, et qui se fait agonir de partout,
00:29:30 et qu'on appelle la gauche.
00:29:31 Mais Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas la gauche, c'est l'ultra-gauche,
00:29:35 c'est quelque chose d'extrême.
00:29:37 Et on n'a pas parlé non plus des sondages qui sont sortis aujourd'hui,
00:29:43 qui montrent que la seule personne qui a bénéficié de cette crise, c'est Marine Le Pen.
00:29:48 C'est Marine Le Pen, pourquoi ? Parce qu'elle est dans l'opposition,
00:29:51 c'est elle qui a le moins vociféré, parce que vociférer, ça ne sert à rien,
00:29:54 ça exaspère tout le monde.
00:29:56 Et en fait, on est dans une impasse absolue, en vérité,
00:30:01 parce qu'il y a des radicalités dont la majorité des Français, encore jusqu'à aujourd'hui,
00:30:06 ne veulent pas, parce que ce qui a été dit tout à l'heure est vrai aussi,
00:30:09 c'est qu'il n'y a pas d'alternative construite.
00:30:11 Ce n'est pas projet contre projet, c'est quelqu'un qui propose et les autres qui disent non.
00:30:16 Il n'y a pas d'alternative à ce projet.
00:30:18 Ils n'en ont chacun une, mais ils ne sont pas d'accord sur le concours.
00:30:20 En même temps, c'est proposer quelque chose qui provoque une radicalité d'opposition,
00:30:25 les gens disent non, mais ils ne sont pas d'accord dans leur non entre eux.
00:30:28 Donc il n'y a pas d'issue, on est dans un blocage absolument complexe.
00:30:32 C'est vrai qu'il y a une vraie crise démocratique, c'est indéniable,
00:30:36 et une crise qui est de plus en plus grande en plus.
00:30:38 Néanmoins, on peut nuancer en disant peut-être qu'il y a une crise des démocraties en général,
00:30:43 parce que beaucoup de pays connaissent ces crises démocratiques.
00:30:46 On a eu des exemples récemment de ce qui a pu se passer aux États-Unis
00:30:49 après le départ de Donald Trump, au Brésil après le départ du président Bolsonaro.
00:30:54 Il y a une crise des démocraties.
00:30:56 En France, elle est particulièrement importante, c'est vrai.
00:30:59 Et je constate également...
00:31:01 On n'en est pas à ce point-là néanmoins, on n'est pas à l'invasion du capital, ce genre de choses.
00:31:05 Non mais ça ne se manifeste pas de la même manière,
00:31:08 mais ça reste des crises démocratiques à l'intérieur de chacun des pays que je viens de citer.
00:31:12 Donc il faut le préciser aussi.
00:31:14 Emmanuel Macron ne parle plus de ça, des institutions.
00:31:17 Il y en a qui appellent la 6e République.
00:31:19 Moi je crois que la 5e République c'est quelque chose de précieux,
00:31:21 c'est solide et ça nous protège de l'instabilité.
00:31:24 Donc je ne pense pas qu'il faille changer de République,
00:31:26 mais qu'il faille repenser une partie de nos institutions.
00:31:29 Emmanuel Macron en parlait beaucoup avant.
00:31:31 Il a écrit un livre en 2016 qui s'appelle "La Révolution",
00:31:33 dans lequel il parle des institutions.
00:31:35 Il dit comment il faudrait les changer, selon lui.
00:31:37 Il a essayé de le faire, c'est tombé à l'eau à cause de l'affaire Benalla.
00:31:40 Depuis, il en parle, mais sans vraiment en parler.
00:31:43 On sent que ça n'est plus du tout une priorité ou un projet qu'il a pour la suite du quinquennat, etc.
00:31:49 Je m'étonne qu'il n'en parle plus,
00:31:51 parce que précisément cette crise démocratique, elle est en train de s'aggraver.
00:31:54 Non, mais on oublie quelque chose.
00:31:57 La crise actuelle, vous parliez tout à l'heure de la guerre en Ukraine,
00:32:00 je ne l'avais pas prévue, personne autour de cette table avait prévu, rien du tout.
00:32:02 Donc oui, vous avez raison, je l'avais lu, ce livre.
00:32:05 Mais je pense que le moment politique n'est pas là.
00:32:08 C'est tout, ce n'est pas qu'il n'a pas envie, le moment politique n'est pas là.
00:32:11 Je le redis, on est dans une crise de l'inflation.
00:32:13 Il est là, c'est précisément le bon moment pour le faire, je pense.
00:32:16 Mais je rappelle quand même, rapidement,
00:32:20 c'est quand même Elisabeth Borne qui a saisi le Conseil constitutionnel.
00:32:23 Moi, je veux bien qu'on parle de prise...
00:32:25 Elle prouesse.
00:32:26 C'est quand même elle qui l'a saisie, c'est ça.
00:32:29 Il me semble bien qu'on est dans une démocratie.
00:32:32 Elle aurait été saisie.
00:32:33 Non mais il me semble bien qu'il aurait été saisi.
00:32:35 Non mais c'est pas ça qui va redonner confiance aux Français,
00:32:42 qui va permettre aux Français de renouer avec nos institutions, avec la vie démocratique.
00:32:46 Il va falloir aller beaucoup plus loin, et moi je vous l'accorde.
00:32:49 C'est moi qui vous l'accorde.
00:32:50 Mais juste pour finir, moi je veux bien qu'on dise,
00:32:54 on est dans une crise démocratique, on est dans plusieurs crises en même temps.
00:32:58 Tout à l'heure, hors plateau, je le disais, on a un sujet sur le 49.3.
00:33:02 C'est pas tellement l'outil, parce que quand on parle avec les gens,
00:33:05 c'est pas l'outil en lui-même.
00:33:06 Tout le monde a très bien compris que c'était inscrit dans la Constitution
00:33:08 et que c'est quelque chose de légal, de constitutionnel.
00:33:10 C'est la perception qu'on en a.
00:33:12 C'est plus trop admis, parce que peut-être que c'est plus un outil trop contemporain.
00:33:17 Mais ça, il faut oser se le dire aussi.
00:33:19 Moi, j'ai pas de mal à me poser des questions sur pourquoi est-ce que maintenant,
00:33:22 alors que Rocar l'avait utilisé, c'est quand même un homme de gauche,
00:33:25 28 fois, j'étais petite, mais je me rappelle pas.
00:33:28 - La CSG, elle le voit près.
00:33:29 - Voilà, donc la chose, c'est que c'est probablement...
00:33:32 Il y a des crises qui se succèdent, mais qui se cumulent et qui arrivent en même temps.
00:33:36 Et à la fois, je le redis, moi, je me sens pas moins légitime
00:33:40 que mes collègues de la NUPES.
00:33:41 En fait, j'ai été aussi élue pour porter un programme et pour défendre des idées.
00:33:44 Et je vais au bout.
00:33:45 Et si on y arrive, regardez, si on y arrive,
00:33:48 si le Conseil constitutionnel valide, on prendra.
00:33:51 Et s'il valide pas, on assumera.
00:33:53 On assumera. Point.
00:33:55 - Mais alors, ce que vous dites, c'est que les crises s'accumulent depuis des années, etc.
00:33:58 - Mais ce qui est en l'air, ça n'a rien à voir.
00:33:59 - Non, non, je parlais de l'inflation, je parlais de la crise en Ukraine,
00:34:03 parce que tout à l'heure, on fait le parallèle.
00:34:04 Non, la France, c'est pas l'Ukraine.
00:34:05 Il n'y a pas des gens qui meurent tous les jours bombardés.
00:34:07 Après, il faut toutes proportions garder.
00:34:09 Il faut juste se rappeler et arrêter les comparaisons.
00:34:11 - Oui, on est d'accord.
00:34:12 - Ça n'a rien à voir.
00:34:13 On n'est pas en Iran non plus.
00:34:14 Quand j'entends parler parfois certains, je me dis, mais attendez,
00:34:17 on est en Iran une fois dans sa vie, pour comprendre ce que c'est l'islamisme radical et ce qu'ils vivent.
00:34:25 Donc, je pense qu'à force de tout mélanger, de tout comparer sans arrêt,
00:34:29 ben oui, vous voyez ce que vous voyez là.
00:34:31 C'est-à-dire que personne ne comprend et à la fois, personne ne s'entend.
00:34:34 Je le redis, j'aurais adoré, je suis restée dans l'hémicycle 15 jours à Paris,
00:34:38 j'aurais adoré que mes collègues de la NUPES me proposent un projet.
00:34:42 Mais vous savez pourquoi ils ne l'ont pas fait ?
00:34:44 Parce qu'ils en sont incapables.
00:34:46 Ils ne travaillent pas.
00:34:47 C'est tout.
00:34:48 Moi, ce que j'ai vu, c'est des gens qui ne travaillent pas et qui vous font des amendements.
00:34:51 Tu te dis, mais ce n'est pas possible d'être payé pour faire ça.
00:34:53 - Jamais si.
00:34:54 - D'abord, premièrement, les crises ont bon dos.
00:34:56 Enfin, dire qu'effectivement, le quinquennat d'Emmanuel Macron
00:35:00 est comme paralysé par des thromboses internationales et exogènes.
00:35:06 Tous les gouvernements, dans toutes les époques, ont connu des crises.
00:35:09 Jacques Chirac avait eu droit à la guerre en Yougoslavie.
00:35:12 François Mitterrand avait eu droit à la guerre du Golfe.
00:35:14 Enfin bon, on ne peut pas, si vous voulez, à chaque fois, il y a des crises.
00:35:17 L'art de gouverner, c'est précisément de gouverner dans un océan d'incertitudes internationales et à l'intérieur.
00:35:23 Ça, c'est la première chose.
00:35:24 La deuxième chose, c'est qu'en fait, on parle des radicalités et des extrêmes.
00:35:28 Qui est extrémiste au fond ?
00:35:30 Qui est Emmanuel Macron ?
00:35:31 Emmanuel Macron, quand il a été élu en 2017,
00:35:36 c'est un sauf-qui-peut de toutes les rentes qui ont gouverné la France depuis 40 ans.
00:35:41 Dans un contexte où il y a eu le Brexit, où il y a eu l'élection de Donald Trump,
00:35:44 où il y a eu Salvini en Italie et où en France, évidemment,
00:35:48 toutes les rentes politiques, économiques et sociales qui ont gouverné la France ces 40 dernières années
00:35:52 ont tremblé parce qu'elles avaient peur de connaître le même sort que dans les pays que je viens de citer.
00:35:56 Donc, ils se sont agglutinés et agglomérés autour d'Emmanuel Macron
00:36:00 dans un espèce de sauf-qui-peut de dernière instance, si vous voulez.
00:36:04 Et donc, en fait, ce système-là, il se clairosait à la base
00:36:07 parce qu'il mobilise le centre de la scène politique.
00:36:10 Il se verrouille, il se braque et effectivement,
00:36:14 il essaie de tuer toute forme de contestation possible.
00:36:17 On le voit d'ailleurs avec la réforme des retraites.
00:36:19 Et il se plaît à appeler extrêmes tous ceux qui veulent justement attaquer,
00:36:25 si vous voulez, le hardcore du système, c'est-à-dire Emmanuel Macron et son gouvernement.
00:36:29 Voilà la question.
00:36:30 Les extrêmes, c'est-à-dire la nuppesse et, dans une moindre mesure, le Rassemblement national,
00:36:36 c'est votre politique, le fait que vous vous arc-boutez de la sorte...
00:36:41 Mais on devrait faire quoi ? Appliquer le programme du Rassemblement national ?
00:36:44 C'est ça qu'on doit faire ? Appliquer quoi ?
00:36:46 Je sais que vous êtes en état de choc, mais laissez-moi terminer.
00:36:49 Non, non, non.
00:36:50 Laissez-moi terminer.
00:36:51 Non, non, vous, vous êtes en état de choc, pas moi.
00:36:53 Mais c'est quoi ? On a été élu pour quoi ?
00:36:55 Non, mais on doit faire quoi ? Appliquer le programme de Jean-Luc Mélenchon ?
00:36:58 C'est pour ça qu'on a été élu ?
00:37:00 Jean Messiaen, termine juste et je vous donne votre réponse.
00:37:04 Je sais que ce que je dis vous gêne et vous met dans tous vos états,
00:37:08 mais souffrez que je termine mon propos comme je vous ai laissé terminer.
00:37:12 Je dis juste qu'en fait, c'est vous qui avez exacerbé les tensions dans ce pays,
00:37:16 pas seulement par la politique que vous menez, mais par une forme de mépris et de dédain
00:37:21 dont vous avez fait métier d'asséner les Français.
00:37:25 Quand Emmanuel Macron parle des Français comme des analphabètes,
00:37:28 de ceux qui ne sont rien, des non-vaccinés qu'il va emmerder,
00:37:31 quand il utilise cette phrase zéologie très méprisante, très dénigrante vis-à-vis des Français,
00:37:38 en plus d'une politique économique et sociale qui est extrêmement difficile,
00:37:42 extrêmement dure, extrêmement injuste, le fond et la forme font que vous exacerbez les tensions,
00:37:47 vous alimentez les tensions au pays.
00:37:49 Vous auriez dû aller à l'élection présidentielle puisque vous êtes si fort.
00:37:51 De deux choses l'une, où vous êtes suffisamment intelligent pour comprendre
00:37:57 qu'on arrive à un point de non-retour et donc il va falloir déverrouiller le presto
00:38:01 en redonnant la parole au peuple par un référendum par exemple,
00:38:04 ou par une dissolution, par je ne sais quoi, mais que le peuple s'exprime.
00:38:07 Mais il s'est déjà exprimé en législative.
00:38:09 Mais attendez, ça ne vaut pas Blancin ça.
00:38:11 Mais ça vaut pas Blancin, on a été élu.
00:38:13 Vous allez vous entêter et vous allez avoir une conflagration sociale majeure.
00:38:18 Vous auriez dû vous présenter aux élections, vous auriez été élu président de la République
00:38:21 et vous auriez mis votre programme.
00:38:23 Mais c'est trop facile ça.
00:38:24 Mais j'aurais aimé vous voir à la place d'Emmanuel Macron.
00:38:26 On en a notre place.
00:38:27 Faites une campagne.
00:38:29 Vous êtes bien aimable, j'en ai fait deux, mais vous êtes bien aimable.
00:38:31 Vous les avez toutes perdues.
00:38:32 Vous êtes bien aimable de reconnaître que j'aurais fait mieux qu'Emmanuel Macron.
00:38:34 Vous les avez toutes perdues.
00:38:35 Je suis très flatté.
00:38:36 Non, vous n'avez pas le droit.
00:38:37 C'est une blague.
00:38:38 C'était du "michel de ré".
00:38:39 C'est quelque chose qu'on entend dans la rue, le mépris et le dédain du président de la République.
00:38:42 Mais parce que désaccord, mépris et dédain, oui.
00:38:44 Oui, mais à un moment donné, on a le droit de ne pas être d'accord.
00:38:48 Je comprends qu'on ne soit pas d'accord avec moi et qu'on ne soit pas d'accord avec le président de la République.
00:38:51 Je comprends même qu'on puisse le détester.
00:38:53 Ce n'est pas un problème.
00:38:54 Je comprends tout ça.
00:38:55 Ce que je ne comprends pas, c'est toujours ce projet en illégitimité, systématique.
00:39:00 Dès qu'on n'est pas d'accord, c'est alors si on n'est pas d'accord, on a été élu, on applique un programme.
00:39:04 C'est du mépris et du dédain.
00:39:05 Alors que tout ne soit pas parfait.
00:39:07 J'ai été la première à le dire.
00:39:08 Bien sûr que tout n'a pas été parfait.
00:39:10 Dans tout, dans toutes les étapes.
00:39:11 Mais vous connaissez, vous, un État parfait où on ne fait que des choses parfaites, où tout le monde est formidable.
00:39:16 Je pense sincèrement, je ne peux pas entendre des choses comme ça,
00:39:20 parce que quiconque s'est déjà frotté à une élection, qui est déjà allé à l'élection,
00:39:23 comprend qu'on ne peut pas dire que l'élection législative de juin 2022,
00:39:28 on a besoin de refaire une élection.
00:39:30 Pourquoi faire ? On l'a déjà faite.
00:39:31 On a déjà été élu, il ne me semble pas que moi.
00:39:33 Mes collègues de la NUPES, mes collègues du RN, tout le monde a été élu.
00:39:36 On a fait une élection tout à fait normale.
00:39:38 Les gens ont été élus, on siège maintenant ensemble.
00:39:40 Et je vous le redis.
00:39:41 - Les gens sont dans la rue et vous dites aussi, vous comprenez, vous comprenez qu'il y a cette détestation par rapport à Emmanuel Macron.
00:39:48 - Mais j'ai des amis qui manifestent.
00:39:49 - Mais vous comprenez quoi en fait ?
00:39:50 - Oui, alors l'allumement des amis.
00:39:51 - Non, j'arrive à comprendre qu'on puisse être complètement opposé à notre politique.
00:39:55 J'arrive à le comprendre.
00:39:56 Enfin, qui c'est qui ne comprend pas ça ?
00:39:57 Moi, j'arrive à comprendre qu'on ne soit pas d'accord, qu'on ne veuille pas reculer l'âge.
00:40:00 Je comprends complètement qu'on ne soit pas d'accord.
00:40:02 Je vous dis n'importe quoi.
00:40:04 La méthode Elisabeth Borne, elle est d'accord.
00:40:06 On n'est pas d'accord.
00:40:07 Ok, mais j'entends tout ça.
00:40:09 Mais on me propose quoi en face ?
00:40:10 C'est-à-dire que quand Elisabeth Borne a parlé pendant 4 mois,
00:40:13 - Le problème, oui.
00:40:14 - Non mais 30 secondes, 4 mois de concertation.
00:40:17 Moi, je n'ai vu personne arriver.
00:40:18 - De concertation avec elle-même ?
00:40:19 - Avec un projet de concertation.
00:40:20 - Avec elle-même ?
00:40:21 - Non, avec les syndicats.
00:40:22 - Non, non.
00:40:23 - Avec les syndicats.
00:40:24 Ils sont arrivés à la table en disant "Vous retirez la réforme".
00:40:27 Super, alors si c'est ça, discutez.
00:40:29 Bon, moi après, vous voyez, j'en perds mon latin ou j'en perds mon arabe, c'est au choix.
00:40:33 - Mais alors, c'était plutôt sur l'âge de départ légal à la retraite.
00:40:36 C'était vraiment ça qui bloquait également.
00:40:38 Ce n'était pas forcément le retrait de la réforme en elle-même.
00:40:40 - Mais vous savez, vous auriez lâché sur ça, ils seraient revenus sur autre chose.
00:40:43 - Oui, mais ça aurait été peut-être un début de discussion.
00:40:45 - C'est fondamental, les désaccords sont fondamentaux.
00:40:46 - Jean-Bastogne, Sébastien Ferjot.
00:40:47 - Mais je pense qu'il y a des problèmes de fond qui sont très au-delà, justement,
00:40:50 de la question de la réforme des retraites.
00:40:51 Je suis contre le procès en illégitimité du gouvernement,
00:40:54 parce qu'il a été élu, c'est une réalité.
00:40:55 Encore une fois, quand on vote ou qu'on ne vote pas pris dans l'autre sens,
00:40:58 on n'a qu'à assumer les conséquences de ce qu'on fait.
00:41:01 Et soyons tous un peu adultes de ce point de vue-là.
00:41:03 Ce qui n'empêche pas par ailleurs que, oui, Emmanuel Macron s'est montré,
00:41:06 ou en tout cas, à minima, est perçu comme méprisant et brutal par les Français.
00:41:11 Mais le sujet de fond, c'est quoi ? C'est qu'on s'est piégé.
00:41:14 On a créé un monde dont tout le monde doute, tout le monde en doute de ce monde-là.
00:41:18 Et que la volonté de révolution et de transgression qui était affichée par Emmanuel Macron,
00:41:22 elle était quand même extrêmement superficielle, ou en tout cas, il ne l'a pas mise en œuvre.
00:41:27 J'entendais Bruno Le Maire, avant le voyage en Chine,
00:41:30 qui parlait de la naïveté européenne sur l'industrie notamment,
00:41:34 et de la manière dont on avait trop joué le jeu de la concurrence,
00:41:36 qu'autres ne l'ont pas joué, et que finalement, il y a des impasses au libre-échange.
00:41:40 Le problème, c'est qu'on le dit, ou en l'occurrence, le ministre de l'Économie et des Finances le dit,
00:41:43 quelle conclusion en tire-t-il ?
00:41:45 Quand vous voyez les conclusions, le rapport qui vient d'être rendu de la commission
00:41:48 sur la perte de souveraineté énergétique de la France,
00:41:50 qui constate que le système de l'énergie ne fonctionne plus
00:41:55 et qu'il faudrait sortir du marché européen.
00:41:57 Le problème, c'est qu'on le dit, mais qu'on n'en fait rien.
00:41:59 Vous voyez bien que tous ces pièges-là, c'est eux qui génèrent la crise politique.
00:42:04 Parce qu'effectivement, il y a peut-être des effets de rente, comme le disait Jean Messia,
00:42:08 qui se sont coalisés, parce que quand on est les gagnants du système,
00:42:11 on a finalement intérêt à ce que ça se maintienne.
00:42:13 Mais derrière, il y a ce piège politique.
00:42:15 Là, on a créé un monde qui ne convient plus à personne,
00:42:18 et que personne n'a trouvé la clé pour en sortir,
00:42:20 et certainement pas le président actuel de la République.
00:42:22 - C'est quoi la clé ?
00:42:24 - Franchement, je suis désolée.
00:42:26 - Valérie Lecabre, allez-y.
00:42:27 - Je suis vraiment désolée.
00:42:28 On est quand même dans un pays où le taux de chômage n'a jamais été aussi bas.
00:42:31 On est dans un pays...
00:42:32 - Ça n'a pas de sens.
00:42:33 - Laissez-moi parler deux secondes, parce que sinon, ce n'est pas drôle.
00:42:36 Le taux de chômage n'a jamais été aussi bas.
00:42:38 L'inflation en France est inférieure à celle des pays voisins.
00:42:41 - C'est le cas maintenant.
00:42:42 - On est...
00:42:43 - On a rattrapé.
00:42:44 - Ce n'est pas possible.
00:42:45 - Ce n'est pas possible.
00:42:46 Vous faites des tunnels d'une demi-heure,
00:42:48 et quand on dit deux mois, vous me coupez à partage.
00:42:50 - Allez-y, Valérie Lecabre.
00:42:51 - Ce n'est pas possible de fonctionner comme ça, en fait, en vrai.
00:42:53 - Allez-y.
00:42:54 - Donc, je reprends ma démonstration.
00:42:56 On est dans un pays où le taux de chômage n'a jamais été aussi bas
00:43:00 depuis des années entières.
00:43:02 Il y a encore un truc sur les cadres.
00:43:04 Alors, tout le monde n'est pas cadre.
00:43:05 C'est la bagarre pour essayer d'aller chercher des cadres.
00:43:08 Ils n'ont jamais eu autant de boulot qu'en ce moment.
00:43:10 On a une croissance qui est supérieure à celle de nos voisins européens.
00:43:14 On a une inflation qui est inférieure.
00:43:16 - C'est faux aussi.
00:43:17 - On travaille en France jusqu'à 62 ans aujourd'hui,
00:43:20 alors que dans tous les autres pays d'Europe,
00:43:22 on travaille jusqu'à au moins 65 ans, 66 ans, 67 ans, 68 ans, etc.
00:43:28 Et, en fait, il n'y a jamais rien qui va.
00:43:30 Moi, je ne sais pas, ça fait une demi-heure ou une heure
00:43:32 que je suis sur ce plateau,
00:43:33 j'aimerais entendre une chose qui va dans ce pays.
00:43:36 On vit dans un pays où les choses ne vont pas mal du tout.
00:43:38 - Et on est libre.
00:43:39 - Il faut arrêter de voir tout en noir tout le temps,
00:43:43 de jamais rien accepter, etc.
00:43:45 - C'est plus facile quand on est du côté des gagnants.
00:43:46 - Le problème, on a un problème dans ce pays.
00:43:50 Et je voudrais terminer,
00:43:52 c'est qu'on a un système de retraite de répartition.
00:43:54 Il faudrait dire deux secondes ce que ça veut dire.
00:43:56 Ça veut dire qu'au lieu qu'il y ait quelques personnes
00:43:59 qui aient des actions qui soient gagnantes
00:44:03 et qui réussissent à faire de la capitalisation,
00:44:06 c'est-à-dire à gagner de l'argent avec ce qu'ils ont investi,
00:44:09 on a décidé, après-guerre, dans un pays de solidarité,
00:44:12 qu'on allait répartir le financement de la retraite
00:44:15 entre l'ensemble de la population.
00:44:17 Pendant un certain nombre d'années, ça a très bien marché.
00:44:19 Pourquoi ? Parce qu'il y avait quatre actifs,
00:44:22 cinq actifs pour une personne à la retraite.
00:44:24 On sait très bien qu'après la guerre,
00:44:26 il y a eu ce qu'on appelle un baby-boom.
00:44:28 - Mais ça, on a compris depuis des mois, le gouvernement qui...
00:44:29 - Il faut remettre l'église au milieu du village de temps en temps.
00:44:33 Après la guerre, il y a eu une génération
00:44:35 qui s'appelle le baby-boom,
00:44:37 qui arrive massivement à la retraite en ce moment.
00:44:40 On ne va pas pouvoir continuer à avoir une personne qui travaille
00:44:44 pour une personne qui ne travaille pas.
00:44:46 Donc, il n'y a qu'une possibilité,
00:44:48 c'est d'élargir le nombre de personnes qui travaillent.
00:44:50 Il faut élargir la force de travail dans ce pays.
00:44:53 Et personne ne comprend quelque chose d'aussi simple que ça,
00:44:56 parce que je n'aime pas Macron, parce que ceci, parce que...
00:44:59 - Il y a une façon de faire...
00:45:00 - Moi, je m'en fous de Macron ou de pas Macron.
00:45:02 J'ai envie d'être dans un pays qui fonctionne.
00:45:04 - Mais c'est ce que dit...
00:45:05 - Je pense qu'on est tous d'accord là-dessus, Valérie.
00:45:07 - Mais non, personne n'est d'accord là-dessus.
00:45:09 On entend toute la journée...
00:45:11 - Non, mais il y en a dans la chambre qui vont bien.
00:45:13 - Donc, ça veut dire que les Français n'ont rien compris, en fait.
00:45:16 - Non, on leur explique mal.
00:45:18 - 70% des Français sont débiles.
00:45:20 - On leur explique mal parce qu'il y a des gens qui voient s'y faire
00:45:22 autour de l'hémicycle et ailleurs, et parfois autour de cette table,
00:45:26 et qui expliquent...
00:45:28 - Mais vous êtes minoritaire, vous êtes consciente ?
00:45:30 Vous êtes minoritaire à penser ce que vous pensez.
00:45:32 - Non, je ne suis pas minoritaire à penser ce que je pense.
00:45:34 - Vous croyez qu'aujourd'hui, les Français...
00:45:36 - Non, mais d'accord, mais j'ai le droit de dire qu'elle est minoritaire.
00:45:38 - Les gens qui pensent ce que je pense, ils n'ont jamais la parole.
00:45:42 Alors, c'est ça qui est compliqué.
00:45:44 - Est-ce que les Français pensent majoritairement comme vous pensez,
00:45:46 Madame Lecable ? Je ne le crois pas.
00:45:48 - Eh bien, sinon, Marine Le Pen aurait été élue présidente de la Ministre
00:45:50 de l'Enfance longtemps, et ce n'est pas encore le cas aujourd'hui.
00:45:52 - Non, pas du tout, parce que vous avez aussi beaucoup d'abstentionnistes
00:45:54 qui ne croient plus en la politique, et qui ne croient plus en Emmanuel Macron.
00:45:57 - Ils n'ont qu'à s'exprimer.
00:45:59 - Emmanuel Macron a été élu avec une minorité du corps électoral.
00:46:01 - La commissaire, s'il vous plaît.
00:46:03 - Ce que dit Valéry est en grande partie vrai.
00:46:06 Le problème, c'est que ça ne profite qu'à une partie des Français.
00:46:10 Beaucoup de Français se sentent exclus de la baisse du chômage,
00:46:14 du fait que l'inflation soit moins forte en France qu'en Europe,
00:46:17 parce que ceux qui gagnent le moins sont ceux qui sont le plus touchés par l'inflation,
00:46:20 parce que l'inflation alimentaire est ce qu'il y a de plus augmenté.
00:46:23 Donc, quand vous avez peu d'argent, vous le dépensez principalement pour vous alimenter.
00:46:27 Il y a beaucoup de raisons qui font qu'une très grande partie des Français
00:46:30 se sentent exclus des réussites de la France.
00:46:32 C'est pour ça aussi qu'ils sont dans la rue en ce moment.
00:46:35 Et ils sont dans la rue aussi parce qu'il y a une véritable détestation du président de la République.
00:46:39 Ça, c'est quelque chose d'important.
00:46:41 Une partie des Français a une haine envers Emmanuel Macron.
00:46:45 C'est quelque chose qui est assez nouveau.
00:46:47 Nicolas Sarkozy, on pouvait le détester.
00:46:50 On parlait beaucoup d'un président extrêmement clivant, ce qu'il était.
00:46:52 Mais Emmanuel Macron l'est encore plus.
00:46:55 La preuve, dans les manifestations, personne ne dit Elisabeth Borne démission.
00:46:59 Tout le monde dit Macron démission.
00:47:01 On fait beaucoup référence au CPE en ce moment.
00:47:04 Parce qu'évidemment, le CPE avait été retiré.
00:47:07 La loi avait été votée, mais Jacques Chirac n'avait pas promulgué la loi.
00:47:11 À ce moment-là, c'est Dominique de Villepin qui était Premier ministre.
00:47:13 Il l'a promulguée, mais elle a été retirée avec une nouvelle loi.
00:47:16 Mais à ce moment-là, c'est Dominique de Villepin qui était Premier ministre.
00:47:20 Et les manifestants, les jeunes en l'occurrence, demandaient non pas le départ de Jacques Chirac,
00:47:24 mais le départ de Dominique de Villepin.
00:47:26 Là, c'est Emmanuel Macron qui est dans le viseur.
00:47:28 Elisabeth Borne n'est même plus un fusil.
00:47:30 Parce qu'elle n'imprime pas, tout simplement ?
00:47:32 Non, je crois que ça serait n'importe quel autre Premier ministre, ce serait la même chose.
00:47:36 Il y a un véritable problème avec la personne d'Emmanuel Macron.
00:47:39 Il n'est pas sans raison ?
00:47:41 Pas sans raison, effectivement, parce qu'il a tenu des propos, parfois, qui ont heurté beaucoup de Français.
00:47:45 Des propos déplacés, qu'un président n'aurait pas dû dire, c'est une évidence.
00:47:49 Et donc ça, c'est resté, ça a marqué les Français.
00:47:52 C'est aussi pour cela qu'on en est là.
00:47:54 Dernière chose, Elisabeth Borne, elle va probablement partir.
00:47:57 Je crois qu'elle va démissionner et qu'il y aura un changement de Premier ministre bientôt.
00:48:00 Mais ça ne changera rien pour le président de la République.
00:48:03 Elle n'est même plus un fusil.
00:48:04 Il y a une telle focalisation sur la personne d'Emmanuel Macron
00:48:08 que personne ne peut le protéger, précisément.
00:48:11 Il est extrêmement vulnérable, donc extrêmement faible.
00:48:14 En une phrase, je suis d'accord avec tout ce que vient de dire Yoann Uzay,
00:48:16 qui, pour moi, ne contredit pas, mais complète une partie.
00:48:20 Moi, j'ai juste réagi, en fait, à si ça complète.
00:48:23 Pour moi, c'est ça.
00:48:24 - C'est ce qu'on a vu dans cette réforme néo-tributaire.
00:48:25 Karim Abdi, vous êtes d'accord avec cela.
00:48:26 Le problème, c'est Emmanuel Macron, au final.
00:48:28 - Non, mais le problème d'Emmanuel Macron, moi, je le disais,
00:48:30 c'est qu'on a cette impression quand même qu'il est fuyant,
00:48:32 qu'il veut prendre de la hauteur, qu'il est au-dessus de tout ça.
00:48:35 Et quand on pense à Mme Borne,
00:48:37 c'est qu'on a quand même l'impression qu'elle travaille,
00:48:38 qu'elle essaie de faire quelque chose.
00:48:40 Donc, c'est pour ça que je pense que la haine se tourne vers le président
00:48:43 qui semble complètement déconnecté, qui n'est pas à l'écoute des Français
00:48:46 qui sont dans la rue et qui se sentent, justement,
00:48:48 complètement larguées par le président. Il y a ça aussi.
00:48:51 - Et parce que ces batailles de chiffres, regardez,
00:48:53 la prétention à l'expertise, en quelque sorte,
00:48:55 elle est beaucoup plus difficile à entendre pour les Français
00:48:57 parce que derrière ce que vous dites, un emploi qui est créé
00:48:59 de livreurs, d'élivereaux, ça n'est pas la même qualité
00:49:02 d'intégration économique et sociale qu'un emploi créé
00:49:05 pendant les Trente Glorieuses quand vous étiez contre Mai dans une usine.
00:49:07 - C'est horrible.
00:49:08 - Mais c'est valable pour tous les pays.
00:49:09 C'est pour ça que je dis que ça dépasse de très loin la question du Macronisme.
00:49:12 Mais ne pas vouloir l'entendre, ne pas vouloir entendre l'angoisse,
00:49:14 vous avez raison Valérie, il y a des choses qui vont bien dans le pays.
00:49:16 Sauf que quand on regarde dans le détail, c'est plus complexe que ça.
00:49:20 L'immobilier notamment, la hausse des prix de l'immobilier,
00:49:22 les décisions complètement absurdes qu'on a prises depuis 40 ans,
00:49:25 la pénurie de logements, qu'est-ce que ça fait ?
00:49:26 Ça fait que même quand le niveau de vie progresse,
00:49:28 derrière, vous avez des problèmes de pouvoir d'achat
00:49:30 parce que le pouvoir d'achat contraint ce que vous pouvez vraiment faire
00:49:33 une fois que vous avez payé vos emprunts, vos machins.
00:49:35 - Mais parce qu'en France, il faut un prix État.
00:49:36 - Oui, mais je ne sais pas ça faire.
00:49:37 Vous savez très bien que les Français...
00:49:38 - Mais on a des élites qui n'entendent pas ça,
00:49:42 de la même manière qu'elles n'entendent pas la crise du sens du travail.
00:49:45 On a publié sur Atlantico un témoignage que j'invite vraiment tout le monde à lire,
00:49:48 ce n'est pas pour la pub d'Atlantico, mais sur un burn-out vu de l'intérieur.
00:49:51 On a un gouvernement qui est incapable de comprendre la crise du sens du travail.
00:49:56 Et ça concerne tout le monde, ça concerne les cas de...
00:49:58 Oui, mais ces questions-là, elles existent et elles teintent profondément
00:50:02 la perception que les Français ont des discours publics
00:50:04 et elles ne sont pas prises en compte.
00:50:06 - Il est 23h, tout juste, on revient dans une toute petite minute.
00:50:09 L'essentiel de l'actu, c'est avec vous, Mathieu Devez.
00:50:11 - Macron ne peut pas être responsable de tout.
00:50:13 - Entre 600 000 et 800 000 manifestants sont attendus demain dans le pays.
00:50:18 Il devrait être entre 60 000 et 90 000 à Paris.
00:50:21 Plus de 400 actions sont prévues sur le territoire.
00:50:24 Ce sera la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:50:27 Et selon une source proche du dossier AC News,
00:50:30 il existe toujours des risques de violence et de tension avec l'ultra-gauche.
00:50:35 11 500 policiers et gendarmes seront présents demain en France
00:50:38 pour encadrer ces manifestations.
00:50:40 Ils seront 4 200 à Paris selon le dispositif, vous le voyez annoncé sur Twitter
00:50:44 par Gérald Darmanin.
00:50:46 C'est moins que lors de la précédente journée de mobilisation.
00:50:49 13 000 policiers et gendarmes avaient été déployés le mardi 28 mars,
00:50:53 dont 5 500 à Paris.
00:50:55 Une plainte collective a été déposée par près de 900 supporters de Liverpool.
00:51:00 Ils se disent victimes de blessures causées autour du Stade de France.
00:51:03 Au cours de la finale de la Ligue des champions en mai dernier,
00:51:05 la plainte vise l'UEFA.
00:51:07 L'instance européenne a été désignée en février par un rapport indépendant
00:51:10 comme la principale responsable dans les incidents.
00:51:13 - Les 23h passaient de bientôt 2 minutes.
00:51:18 Merci d'être avec nous en direct sur Soir Info, sur CNews.
00:51:22 Madame la députée, vous vouliez un droit de réponse
00:51:25 parce que Jean-Sébastien Ferjou vous disiez en deux mots
00:51:28 qu'il y avait une déconnexion entre les élites, le gouvernement
00:51:32 et les Français.
00:51:34 - J'aime pas beaucoup l'expression des élites, mais parfois la réalité est complexe.
00:51:37 Il y a une tendance à prendre les choses d'un point de vue très budgétaire
00:51:40 ou très technocratique et qui passe à côté du ressenti.
00:51:43 Et ce n'est pas juste le ressenti, c'est la réalité.
00:51:46 Le pouvoir d'achat sur l'immobilier, ce que je vous disais, c'est...
00:51:49 - Mais il y a aussi une raison sur l'immobilier.
00:51:51 Le président de la République ne peut pas être responsable
00:51:54 de tous les maux MAU de la terre.
00:51:56 Je veux bien qu'il y ait plein de choses qui soient imparfaites,
00:51:59 qu'on le déteste. Encore une fois, il n'y a pas de problème.
00:52:02 Mais il ne peut pas être responsable de tout.
00:52:04 Juste pour rebondir sur le logement, parce que ça, c'est l'un de mes sujets.
00:52:07 Qui donne les permis de construire ? - Oui, les maires.
00:52:10 - Les maires. Bon. Les maires, quand ils ne délivrent pas,
00:52:12 moi, je vois le cas à Marseille.
00:52:14 Raréfication des permis de construire, ça donne quoi ?
00:52:17 Le fonds de sciences et anciens monte mécaniquement.
00:52:19 Gentrification, qui dit pas son nom ?
00:52:21 Est-ce que ça, c'est de la faute d'Emmanuel Macron ?
00:52:23 - Je ne dis pas que c'est de sa faute.
00:52:25 - Moi, par exemple, je travaille sur un projet de loi pour travailler sur ça.
00:52:28 - Non, moi, déjà, je ne suis pas une élite.
00:52:30 Je ne suis pas une élite. Moi, je suis une fille d'ouvrier
00:52:32 qui est devenue productrice, qui a monté sa boîte.
00:52:34 - Mais les gens, ils ne vous voient pas comme ça.
00:52:36 Les gens, ils voient les députés à l'Assemblée nationale
00:52:38 comme étant des élites, justement.
00:52:40 - Oui, d'accord. Mais moi, après, je parle de là où je connais.
00:52:45 Quand on vient me voir, moi, à ma permanence,
00:52:47 ou qu'on me croise dans la rue, on vient m'expliquer un problème.
00:52:50 J'essaye de résoudre un problème.
00:52:51 Mais encore une fois, dire qu'on est complètement déconnectés,
00:52:55 c'est faux. C'est faux.
00:52:57 - Je veux juste regarder le travail parlementaire qui est fait.
00:52:59 Les propositions de loi, la dernière fois, on nous a reproché
00:53:01 de faire trop de lois, de proposer trop de choses,
00:53:03 trop de sujets. Le repas à 1 euro.
00:53:05 Alors, on le fait en disant non, ce n'est pas bien.
00:53:07 Il fallait le faire comme si.
00:53:08 - Qui vous a reproché ça ?
00:53:10 - Rappelez-vous, les socialistes avaient déposé dans leur niche parlementaire
00:53:17 le repas à 1 euro pour tous les étudiants,
00:53:20 alors que c'est quand même, il y a deux ans,
00:53:22 c'est quand même l'ancienne majorité qui avait fait le repas à 1 euro.
00:53:25 - Je voulais dire, qui vous reproche de faire trop de lois ?
00:53:28 - Dans les médias, parce qu'ils disent qu'ils font beaucoup trop de choses,
00:53:32 le travail parlementaire est trop important,
00:53:34 on fait beaucoup de choses, on ne vous voit pas assez en circo.
00:53:36 - Ça va s'arrêter, là, vous êtes au courant.
00:53:38 - On n'arrête pas.
00:53:39 - Ça va s'arrêter, vos lois, parce que vous ne pouvez plus rien faire maintenant.
00:53:41 Aucune loi ne va passer.
00:53:43 - Mais, pardon, pourquoi vous ne voulez plus faire des lois ?
00:53:45 - Parce que vous n'avez qu'une base.
00:53:46 - Parce que vous n'avez qu'une majorité à la fille.
00:53:48 - Vous savez bien que le projet de loi Kasbarian est bien passé ?
00:53:50 - Oui, d'accord, mais vous allez faire passer des petites lois.
00:53:52 - Ah, c'est une petite loi sur les lois en discord ?
00:53:54 - Mais vous n'avez pas la loi sur l'immigration,
00:53:56 la loi sur les grands sujets sociaux, sociétaux, etc.
00:53:59 - Vous n'en savez rien.
00:54:00 - Bien sûr, c'est votre travail.
00:54:01 - Vous n'en savez rien.
00:54:02 - Le gouvernement lui-même l'a reconnue.
00:54:04 - J'en ai sûr, vous êtes de vert.
00:54:05 - Non, mais le gouvernement l'a reconnue.
00:54:06 - Non, mais vous êtes de vert.
00:54:07 - Si vous êtes en train de me dire que la situation actuelle va faciliter le passage des lois,
00:54:10 excusez-moi, vous allez faire rire la France entière.
00:54:12 - Je dis qu'à un moment donné, il y a un travail parlementaire qui est fait par la députée
00:54:15 parce que c'est même faire insulte, même aux oppositions.
00:54:17 - Mais le problème, si vous voulez, Madame la députée, si je puis me permettre...
00:54:20 - Je vous permets depuis tout à l'heure.
00:54:22 - Le problème n'est pas d'empiler, si vous voulez, un certain nombre de mesures...
00:54:25 - Mais je n'ai pas dit qu'on empile, on règle des problèmes.
00:54:27 - Je peux parler ?
00:54:28 - Mais non, vous ne pouvez pas vous couper la parole, j'étais en train d'expliquer quelque chose.
00:54:32 - C'est un débat, ce n'est pas des monologues.
00:54:34 - Non, mais c'est vous qui faites un monologue.
00:54:36 - Je vous dis que le problème aujourd'hui...
00:54:38 - Je suis polie, je vous laisse la parole.
00:54:40 - Le problème aujourd'hui, ce n'est pas d'empiler une agrégation de mesures, de lois, etc.
00:54:45 Un président de la République, on attend de lui qu'il nous donne une vision de la France,
00:54:50 qu'il nous donne une stratégie nationale, qu'il protège la France.
00:54:54 - Mais quand il le veut, on dit qu'il intervient trop.
00:54:56 - Mais quand vous avez un président qui nous explique que la culture française n'existe pas
00:55:00 et qui, au cœur des graves crises, est à l'étranger,
00:55:03 parce qu'évidemment l'étranger l'intéresse beaucoup plus que ce qui se passe dans son pays,
00:55:06 excusez-moi, ce n'est pas une bonne manière de gouverner.
00:55:09 Quand Yoann Uzay disait tout à l'heure, quand Yoann Uzay tout à l'heure a égréné un certain nombre de choses
00:55:14 en expliquant à juste titre qu'il y avait une détestation quasi historique du président de la République...
00:55:19 - On dit ça à chaque président de la République, vous ne le savez pas ?
00:55:21 - Non, non, ce n'est pas vrai. La détestation d'Emmanuel Macron est assez unique en son genre sur les 40 dernières années.
00:55:27 - Il avait dit pareil de Sarkozy.
00:55:28 - Mais il y a une raison à cela. Cette détestation, elle ne tombe pas du ciel.
00:55:31 C'est que les Français sentent qu'Emmanuel Macron ne les sent pas. Voilà.
00:55:36 - Alors, juste si je peux...
00:55:38 - Très rapidement, et puis on va avancer.
00:55:40 - Non, mais je ne peux pas vous laisser dire un truc pareil.
00:55:42 - Vous allez me laisser, par contre.
00:55:44 - Non, à chaque président de la République, il y a la même détestation.
00:55:47 - Mais non, ce n'est pas vrai.
00:55:48 - Si, on n'était pas en France, alors on n'avait pas fait plus la peine que moi.
00:55:50 - Est-ce que vous avez entendu le brillant exposé que nous a fait Yoann Uzay sur la question de la détestation ?
00:55:53 - Mais brillant, mais je...
00:55:54 - Non, ne faites pas trop de mal à la feuille.
00:55:56 - Puisqu'on évoque le président de la République, ne faut-il pas qu'il reprenne la main, tout simplement ?
00:56:00 - S'il ferait le contraire, on lui reprocherait.
00:56:02 - Non, mais qu'il reprenne la main, c'est-à-dire recevoir les syndicats comme c'est, semble-t-il, prévu ?
00:56:07 - Oui. Alors, il a dit qu'il allait les recevoir dans les prochaines semaines.
00:56:10 Dans les prochaines semaines, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:56:12 Ça veut dire que, selon lui, on aura définitivement tourné la page des retraites.
00:56:15 Parce que dans plusieurs semaines, ça veut dire que le Conseil constitutionnel aura rendu sa décision
00:56:19 et donc que la loi aura été promulguée.
00:56:21 Donc, s'il dit qu'il veut les recevoir dans plusieurs semaines,
00:56:24 ça n'est pas pour parler de la réforme des retraites,
00:56:26 mais pour parler des prochains chantiers du gouvernement,
00:56:30 qu'il a déjà annoncés, l'école, l'hôpital, etc.
00:56:34 C'est ce qu'il a dit lorsqu'il a donné cette interview au journaux de 13h.
00:56:38 Donc, il veut effectivement tourner la page le plus vite possible.
00:56:41 Et il a déjà commencé à le faire.
00:56:43 Quand il a fait un déplacement pour présenter le plan O du gouvernement,
00:56:47 s'il présente lui-même ce plan en personne, alors que c'est la première ministre qui aurait dû le faire,
00:56:51 c'est pour montrer que dans son esprit, la page est déjà tournée.
00:56:54 Quand il donne des conférences de presse pour dire effectivement
00:56:58 que le gouvernement ne reviendra pas sur la réforme des retraites,
00:57:01 qu'il faut se tourner vers l'après, c'est pour faire comprendre aux gens qui sont dans la rue
00:57:05 qu'il ne pliera pas. Donc, ce message, il espère qu'il est passé.
00:57:08 Et dans plusieurs semaines, le président considérera que la page est définitivement tournée,
00:57:13 qu'il n'y a plus de sujet, qu'il n'y a plus de problème avec cette réforme
00:57:16 et qu'il faut passer à la suite. Il l'a dit.
00:57:18 C'est lui qui l'a dit. Il a dit qu'on ne peut pas rester inactif pendant quatre ans.
00:57:21 La France ne veut pas se permettre de se payer le luxe de se priver de réformes
00:57:25 pendant les quatre prochaines années. Donc, il veut avancer le plus vite possible.
00:57:29 On rappelle, 14 avril prochain, Conseil constitutionnel qui rend sa décision
00:57:33 et ce qui donnera un petit peu, j'allais dire, le goût de la suite de ce mouvement de protestation.
00:57:39 Onzième journée de mobilisation demain, partout en France.
00:57:43 On suivra évidemment sur CNews. Je vous propose d'évoquer un autre sujet.
00:57:47 Messieurs, dames, Gérald Darmanin, au CELIER, vous allez voir,
00:57:50 qui était auditionné à l'Assemblée nationale et au Sénat aujourd'hui
00:57:53 sur justement le maintien de l'ordre en marge des nombreuses manifestations en France.
00:57:57 On a vu ces nombreuses violences, notamment à Sainte-Soline, à Bordeaux, à Paris ou encore à Lyon.
00:58:02 Je vous propose d'écouter le ministre de l'Intérieur qui fustige,
00:58:06 en tout cas qui pointe la responsabilité de l'ultra-gauche. Écoutez.
00:58:10 Le sujet de la présentation que je vais vous faire, ce n'est pas de penser qu'il y a un problème de maintien de l'ordre.
00:58:14 C'est qu'il y a un problème de l'ultra-gauche. Ce n'est pas un problème de maintien de l'ordre et de policiers.
00:58:18 C'est un problème de violence urbaine, de guérilla, qui n'a rien à voir avec le maintien de l'ordre classique.
00:58:23 Et je pense qu'on se tromperait. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas améliorer toujours le maintien de l'ordre,
00:58:28 qui est un exercice extrêmement ingrat et difficile. Mais qu'il y a un moment particulier de violence
00:58:34 qui naît notamment à partir du 16 mars, lorsque l'ultra-gauche décide de prendre en otage le mouvement social.
00:58:43 Jean-Sébastien Ferjou, il n'y a pas de problème de maintien de l'ordre du tout en France ?
00:58:47 Il y a un problème dans la construction de l'opinion face à ces questions de maintien de l'ordre.
00:58:56 Je ne pense pas qu'il y ait un problème majeur, structurel de maintien de l'ordre.
00:58:59 On a pu voir ici ou là des dérapages. Il y a eu des enregistrements qui ont été publiés.
00:59:04 Mais c'est aussi lié parfois à des choix et des décisions politiques qui sont prises.
00:59:08 On sait que ceux qui savent faire du maintien de l'ordre, ce sont les CRS et les gendarmes mobiles.
00:59:12 Quand vous déployez des unités qui sont moins formées au maintien de l'ordre,
00:59:16 parfois ça génère des problèmes.
00:59:18 Maintenant, vous avez en face une violence qui saurait gérer de toute façon cette violence-là.
00:59:23 Vous auriez un ministre de l'Intérieur insoumis.
00:59:26 Comment gérerait-il une violence équivalente s'il y avait face à lui des gens qui essayaient de tuer,
00:59:33 parce que c'est bien de ça dont il s'agit, les policiers ou les gendarmes qu'ils ont face à eux ?
00:59:38 De toute façon, il n'y a pas de baguette magique.
00:59:40 On peut poser des questions et c'est légitime que le Parlement le fasse pour se poser la question.
00:59:44 Oui, quand même, parfois dans la stratégie, dans les choix de mobilisation de telle ou telle unité,
00:59:49 comme je vous le disais, ça peut produire des effets.
00:59:52 Mais le problème de fond, il dépasse de très loin ces questions d'organisation ponctuelles.
00:59:57 - Jean-M. Sia ?
00:59:59 - Le problème, c'est que le maintien de l'ordre, c'est une affaire assez relative.
01:00:03 On ne maintient pas l'ordre dans une société complètement apaisée où les violences sont rares
01:00:09 comme on le maintient dans une société éruptive où la colère sociale est incandescente.
01:00:15 Il faut comparer le maintien de l'ordre par rapport à la situation à laquelle ils ont affaire.
01:00:21 Aujourd'hui, c'est le désordre.
01:00:23 Le désordre dans les manifestations, le désordre dans la violence, le désordre dans la casse, le désordre à l'université.
01:00:29 Le maintien de l'ordre, évidemment, doit être suffisamment musclé pour rétablir l'ordre.
01:00:34 Je m'étonne souvent de ces gens qui jouent les demoiselles d'honneur
01:00:39 quand il s'agit de commenter la manière dont les forces de police essayent de rétablir l'ordre
01:00:45 alors qu'ils sont hémiplégiques, ils sont en borgne, ils ne regardent pas de l'autre côté du spectre.
01:00:51 Quelle violence ces forces de l'ordre affrontent ?
01:00:54 Les forces de l'ordre, ce n'est pas Robocop,
01:00:56 ce sont des hommes comme vous et moi, des pères de famille,
01:00:59 qui ont des sentiments, qui sont agressés, etc.
01:01:02 J'entends que leur métier, leur fonction, ils sont formés pour maintenir l'ordre dans le sang-froid, etc.
01:01:08 Mais ils font face aujourd'hui à une forme de violence et d'agressivité
01:01:14 qui n'est pas simplement la volonté de défier la République,
01:01:17 ou de défier l'ordre social, ou même de défier une réforme.
01:01:20 Ils sont face à des tentatives de meurtre.
01:01:24 J'entends les gens qui viennent me parler de violences policières,
01:01:28 mais qui n'ont jamais un mot pour parler de l'ultra-violence des manifestants, de l'ultra-gauche,
01:01:33 parce que c'est de ça qu'il s'agit.
01:01:35 Il n'y a que des violences de l'ultra-gauche et des violences dans les banlieues.
01:01:38 Ce sont les deux seules violences qui ensauvagent notre société aujourd'hui.
01:01:41 Face à ça, la police doit utiliser tous les moyens à sa disposition
01:01:45 pour rétablir l'ordre républicain, ou alors tout va partir à volo et ce sera une révolution.
01:01:51 Et les neuf tentatives d'attentats de la part de l'extrême droite, ça ne fait pas partie de sa violence ?
01:01:56 Ah non, ça ne fait pas partie de sa violence.
01:01:58 L'extrême droite n'est qu'un fantasme de l'extrême gauche et de l'extrême centre.
01:02:02 L'extrême droite, ça n'existe pas en France.
01:02:04 Et donc ces tentatives d'attentats de la part de l'extrême droite, ça n'existe pas ?
01:02:07 C'est un meilleur exemple.
01:02:09 Non, ça n'existe pas.
01:02:12 Vous pouvez évidemment choper 30 piliers de barres à trouper à la veille d'un match
01:02:21 pour dire que c'est une menace massive contre l'ordre républicain de la part de l'ultra droite.
01:02:25 Excusez-moi, tout le monde comprend la mystification, la matière.
01:02:30 On cherche à monter une épingle d'une extrême droite fantasmagorique
01:02:33 pour dire "Vous voyez, c'est équilibré, ça vient des deux".
01:02:35 Mais non, ça ne vient pas des deux.
01:02:37 L'une est une construction intellectuelle et idéologique à partir de bribes
01:02:44 qui ne menacent pas l'ordre social, qui ne menacent pas l'ordre politique en France,
01:02:47 alors que de l'autre côté, il y a une réalité qui menace l'ordre politique et l'ordre social.
01:02:52 Ce n'est pas être grand clair que de le dire.
01:02:54 Karima Brik.
01:02:55 C'est que le maintien de l'ordre aujourd'hui, quand on regarde les menaces actuelles,
01:02:59 d'ailleurs c'est M. Darmanin qui l'a dit aujourd'hui,
01:03:01 il y avait je pense 41 attentats qui ont été déjoués depuis 2017 pour les attentats islamistes.
01:03:07 Donc ça, ça reste quand même encore une fois la principale menace.
01:03:10 Il a parlé de neuf attentats déjoués aussi de l'ultra-droite
01:03:13 et un de l'ultra-gauche fin 2020, je crois, contre des forces de l'ordre.
01:03:17 Et quand on regarde les dernières semaines,
01:03:19 et je pense que c'est là-dessus aussi qu'on doit se concentrer
01:03:21 parce qu'il y aura d'autres manifestations, d'autres mobilisations,
01:03:24 c'est qu'il y a une réalité, effectivement la violence de l'ultra-gauche,
01:03:28 avant on ne la nommait pas vraiment, où on la cantonnait,
01:03:31 on disait il y a des casseurs, quelques casseurs.
01:03:33 Et on se rend compte que cette menace en ce moment,
01:03:35 elle prend de l'ampleur parce que dans l'ultra-gauche,
01:03:37 il y a une constellation en fait de toutes sortes de causes,
01:03:40 ça va des anticapitalistes, des antifascistes, des black blocs.
01:03:45 Donc vous avez un amalgame, donc c'est tout amalgamé dans ce qu'on appelle la gauche radicale.
01:03:51 Violente bien sûr, et c'est ce qu'on voit de plus en plus dans les manifestations.
01:03:54 Donc le maintien de l'ordre aujourd'hui doit tenir compte de cette réalité,
01:03:57 de cette gauche radicale violente qui est de plus en plus présente
01:04:01 et qui veut en découdre aussi, on parle des violences policières,
01:04:03 mais qui veut littéralement affronter les policiers.
01:04:06 Et je pense que c'est important qu'on la nomme cette violence
01:04:09 parce qu'avant on disait c'est juste quelques individus.
01:04:12 Je pense que c'est des individus qui sont de plus en plus violents, radicalisés,
01:04:16 qui veulent en découdre, qui veulent faire mal.
01:04:18 C'est une réalité et au moins aujourd'hui je pense qu'on prend acte de la situation
01:04:22 et les forces policières vont devoir s'adapter.
01:04:24 Attendez Jean-Messia, je vais aller reléguer le câble et vous aurez le droit de réponse juste après.
01:04:27 Je pense qu'il faut faire une différence absolue entre ce qui s'est passé pendant les manifestations
01:04:32 et ce qui s'est passé par exemple à Sainte-Soline il y a quelques jours.
01:04:37 Le ministre de l'Intérieur l'a expliqué devant les sénateurs, donc ça ne doit pas être faux.
01:04:41 Sur 10 manifestations, il y en a au moins 8 qui se sont passées dans le calme,
01:04:46 alors qu'il y avait plus d'un million de personnes qui manifestaient en France
01:04:49 et que les syndicats ont réussi à contrôler les choses.
01:04:52 Donc je pense qu'il ne faut pas faire d'amalgame entre les manifestants d'un côté et les violences de l'autre.
01:04:58 Il y a, c'est vrai, il y a eu au cours des deux dernières manifestations,
01:05:02 à la fin des manifestations des éléments étrangers aux manifestations,
01:05:06 qui n'étaient pas des gens qui étaient là pour manifester contre les autres.
01:05:09 Oui mais justement on parle du Manifest de l'Ordre aussi pour les groupes qui sont les plus violents et les plus radicalisés.
01:05:14 Oui je sais mais il ne faut pas qu'on ait l'impression que toutes les manifs sont violentes.
01:05:18 Ce n'est pas ça le sujet en fait.
01:05:20 Le sujet c'est le maintien de l'ordre.
01:05:22 Le sujet c'est les groupuscules qui interviennent à la fin et d'ailleurs qui sont très aidés
01:05:27 par toutes les poubelles qui sont remplies sur la chaussée et sur lesquelles ils mettent le feu allègrement,
01:05:32 risquant de mettre le feu parce qu'il y a des voitures, des scooters à côté et que ça peut prendre feu dans les bâtiments.
01:05:37 Donc la situation globale de désordre encourage aussi cette situation là.
01:05:42 Mais ce qui est intéressant je trouve à Sainte-Coline,
01:05:44 c'est qu'on voit apparaître je pense une nouvelle forme de colère qui est la colère écologique en fait.
01:05:49 Alors est-ce qu'elle est de gauche ? Elle est ultra ça c'est sûr.
01:05:52 De quel bord est-elle ? Je n'en sais rien.
01:05:55 Mais ce sont tous ces gens qui considèrent qu'on détruit la planète,
01:06:00 que les riches et les capitalistes dépensent trop.
01:06:03 Donc les écolo-radicaux c'est extrême droite ?
01:06:06 Non mais je pense qu'être écolo profondément à ce point,
01:06:10 c'est même pas être de gauche ou de droite.
01:06:12 Je pense que la droite est aussi pour l'écologie d'une certaine façon.
01:06:15 J'espère en tout cas, il n'y a pas de besoin.
01:06:17 La gauche n'a pas le monopole de l'écologie je veux dire.
01:06:21 Nicolas Sarkozy a essayé de faire une politique écologique.
01:06:27 Il n'y a pas le monopole de l'écologie à gauche.
01:06:31 Il y a une cause écologiste très forte qui pousse à la violence.
01:06:36 Et je pense qu'on n'en est qu'au début, parce que je pense que c'est la principale cause de ce siècle, le climat.
01:06:41 Et qu'il va y avoir une radicalité chez les jeunes notamment, extrêmement forte sur ce sujet.
01:06:46 Et qu'il va falloir que la police se prépare à la frontière.
01:06:49 Jean-M. Sia très rapidement.
01:06:50 Très rapidement, c'est juste pour illustrer mon propos.
01:06:52 Quand je disais que l'extrême droite était une construction idéologique,
01:06:55 je prendrais deux exemples, d'ailleurs il y en a un qui a été cité par Darmanin lors de son édition.
01:06:59 L'incendie à la mairie de Bordeaux.
01:07:01 Tout le monde s'était précipité pour dire "c'est l'extrême droite".
01:07:03 Un certain nombre de journalistes et de vos confrères ont dit ça.
01:07:06 Il s'avère que ça n'a rien à voir avec l'extrême droite et tout à voir avec l'ultra gauche.
01:07:09 A la mosquée des Chirol il y a quelques jours, il y a eu une attaque de quelqu'un, un déséquilibré, qui prétendait connaître le peine.
01:07:15 Tout le monde s'est précipité pour dire "voyez, la résurgence de l'extrême droite, du fascisme, de l'islamophobie etc."
01:07:20 Il s'avère que c'est un individu d'origine maghrébine qui a commis, d'origine déséquilibrée, accessoirement.
01:07:25 Donc vous voyez, à chaque fois, vous avez une toute petite chose qu'on va saisir,
01:07:30 qu'on va monter en épingle pour essayer de rétablir une sorte d'équilibre fantoche dans l'analyse des extrêmes.
01:07:36 La violence d'extrême droite existe néanmoins, Jean Messiaen, on ne peut pas le nier.
01:07:40 Elle est epsilonesque.
01:07:43 Madame la députée, allez-y.
01:07:45 Je vais me faire mes mots.
01:07:46 Sur le maintien de l'ordre, déjà soutien total à nos forces de l'ordre.
01:07:50 Je pense qu'on ne le répète pas assez parce qu'effectivement ils font face à une violence extrême.
01:07:55 Et ils ont aussi des familles. Ce matin, on auditionnait le ministre Gérald Darmanin en commission des lois.
01:08:02 Il rappelait quand même juste des faits, le nombre de policiers blessés.
01:08:06 Mille. Ça veut dire qu'il y a des épouses et des mamans, des parents,
01:08:09 qui voient leur mari partir et on ne sait pas s'il revient.
01:08:12 Donc ça, c'est la première chose.
01:08:13 Sur les Black Blocs et l'ultra gauche et l'ultra droite.
01:08:17 Moi, vous avez comparé tout à l'heure avec les jeunes dans les quartiers.
01:08:22 Les Black Blocs, ça n'a rien à voir.
01:08:24 On le sait depuis toujours, tous les sociologues l'ont expliqué.
01:08:26 Ce sont des petits bourgeois qui viennent s'encadrer, qui viennent taper du flic et mettre le feu aux poubelles et faire du mal.
01:08:33 Je pense que notre ministre, dans sa doctrine, est dans la bonne position.
01:08:39 C'est exactement ce qu'il faut faire parce que les gens attendent ça.
01:08:42 Les gens ne supportent plus.
01:08:43 Ce qu'il faut faire, faire quoi ?
01:08:44 Protéger les policiers et ne pas inverser les rôles.
01:08:48 Ne pas inverser les rôles. Parlez avec tout le monde.
01:08:50 Ne pas inverser les rôles.
01:08:52 Ceux qui viennent casser, moi, pareil, j'ai toujours fait la distinction.
01:08:55 J'ai des amis qui manifestent, mais ils n'ont rien à voir avec ceux qui cassent, qui brûlent.
01:08:59 La dernière fois, il y a eu un immeuble qui a failli prendre feu.
01:09:01 Vous savez ce que c'est un immeuble qui prend feu ?
01:09:03 Et ce sont des policiers d'ailleurs ?
01:09:04 50 morts.
01:09:05 Absolument.
01:09:06 Qui étaient en repos, qui sont allés soulever.
01:09:07 Qui étaient en repos et qui interviennent.
01:09:08 Je pense qu'on a une police remarquablement courageuse.
01:09:12 On vit un moment compliqué.
01:09:14 Je pense qu'il est important.
01:09:15 Quand je vois des collègues à moi aller manifester dans une manifestation interdite à Seine-Solide,
01:09:21 je tombe de ma chaise.
01:09:22 Dans quel monde on vit ?
01:09:24 Et quel message on peut passer en réalité aux gens si les députés eux-mêmes font n'importe quoi ?
01:09:33 Et encore une fois, on n'inverse pas les rôles.
01:09:35 Oui, l'extrême droite existe, l'extrême gauche aussi.
01:09:39 Et effectivement, il y a eu plus d'attentats.
01:09:41 Je connais les chiffres.
01:09:42 Vous ne pouvez pas mettre les deux sur le même plan.
01:09:43 C'est ridicule.
01:09:44 Non, ce n'est pas la même.
01:09:45 C'est la même radicalité.
01:09:47 Elle ne prend pas la même forme que l'avionce.
01:09:48 C'est la même radicalité.
01:09:50 Vous ne pouvez pas faire ça.
01:09:51 C'est la même radicalité.
01:09:52 Les uns et les autres ne défendent pas les mêmes choses.
01:09:54 On ne va pas comparer le niveau de radicalité des uns et des autres.
01:09:56 L'avionce existe dans les deux côtés.
01:09:58 Elle ne prend pas forcément la même forme.
01:09:59 C'est un fait.
01:10:00 Le seul message en réalité à passer, c'est heureusement que nous avons une police hyper engagée
01:10:05 qui a encore envie d'aller sur le terrain.
01:10:07 C'est ça le truc.
01:10:08 C'est de se dire qu'ils ont encore envie d'aller sur le terrain malgré tout ce qu'il se passe.
01:10:12 Parlez avec les syndicats.
01:10:13 J'ai eu Rudi Mana chez moi avec le syndicat Alliance.
01:10:16 Il faut écouter ce que dit Rudi Mana quand même.
01:10:18 Ils sont très souvent chez nous pour le coup.
01:10:20 Donc on les entend.
01:10:21 Non, mais pas quand je dis chez vous parce que moi je les reçois bien sûr.
01:10:23 Bien sûr, le syndicat Alliance est national.
01:10:27 Mais il faut parler avec les syndicats de policiers et avec les policiers eux-mêmes.
01:10:30 Donc sur le maintien de l'ordre, oui, Gérald Darmanin a raison.
01:10:33 Oui, c'est exactement ce qu'il faut faire et ne pas inverser les rôles.
01:10:37 La violence est de l'autre côté.
01:10:39 Ce sont ceux qui viennent casser, brûler et faire du mal qu'il faut punir.
01:10:43 Et on ne va pas y aller par le dos de la cuillère.
01:10:46 Si je puis dire.
01:10:47 Oui, sur le maintien de l'ordre, de quoi il est question quand on auditionne Gérald Darmanin ?
01:10:51 Tout le monde a en tête les images de Sainte-Soline.
01:10:53 C'est ce que dénoncent d'ailleurs l'extrême gauche, la France insoumise, la NUPES.
01:10:57 Quand on dénonce, quand on parle de violence policière, là en ce moment,
01:11:00 on fait référence à ce qui s'est passé à Sainte-Soline.
01:11:02 Mais à Sainte-Soline, les forces de l'ordre, elles n'ont pas attaqué.
01:11:07 Elles se sont défendues.
01:11:09 C'est-à-dire que si l'utilisation de la force a été très importante,
01:11:14 c'est parce que les attaques en face étaient d'une violence absolument inouïe.
01:11:18 C'est-à-dire qu'à Sainte-Soline, les forces de l'ordre ont quand même dû affronter
01:11:22 des personnes extrêmement bien organisées qui se dirigeaient vers elles très méthodiquement
01:11:26 pour tenter de les tuer.
01:11:28 Donc oui, il y a eu une force très importante utilisée par les forces de l'ordre
01:11:33 parce que les manifestants en face ont fait preuve d'une violence inouïe.
01:11:37 Ça, il faut quand même toujours l'avoir en tête.
01:11:39 La force, elle est toujours proportionnée aux violences à laquelles font face
01:11:43 les forces de l'ordre.
01:11:44 Parce qu'il faut bien dire les choses clairement.
01:11:46 Aujourd'hui, être policier, c'est quoi ?
01:11:47 Le métier de policier, aujourd'hui, ça consiste la plupart du temps
01:11:50 à échapper au pavé, au cocktail Molotov qu'on vous lance dans les manifestations.
01:11:53 Qui peut accepter ça ?
01:11:55 Quelle démocratie peut accepter ces faits qui sont maintenant des faits récurrents ?
01:11:59 A priori, aucune.
01:12:00 Donc d'abord, tout le monde devrait le condamner.
01:12:02 Ça, c'est quelque chose qui est absolument certain.
01:12:04 Parce que si on ne le condamne pas, ça signifie qu'on ne fait plus partie
01:12:07 du champ républicain et qu'on le légitime.
01:12:09 Donc dans un pays comme le nôtre, ça n'est pas acceptable.
01:12:12 Après, quand on a dit ça, il faut aussi que les policiers soient irréprochables.
01:12:16 Donc il est normal, quand il y a des dérives, de pointer du doigt ces dérives.
01:12:19 Il est normal qu'il y ait des enquêtes et il est normal qu'il y ait des sanctions.
01:12:22 Il y en a beaucoup.
01:12:23 Il y a beaucoup de sanctions concernant les policiers.
01:12:26 Donc je crois que le travail est fait.
01:12:28 Il y a des dérives, elles sont rares, il faut le dire.
01:12:30 Mais il faut aussi dire que les forces de l'ordre font un travail très difficile
01:12:33 et que souvent, ce sont les forces de l'ordre qui sont victimes
01:12:36 de ces manifestants ultra-violents.
01:12:38 Effectivement, d'ailleurs, personne ne met en soie...
01:12:41 Enfin si, Jean-Luc Mélenchon l'a fait, mais il est entré dans une logique.
01:12:45 Il l'a fait en mettant en cause gravement l'intégrité des membres des BRAV.
01:12:49 D'ailleurs, il fallait être dingue quasiment pour vouloir entrer dans une brigade comme ça.
01:12:54 C'était juste des psychopathes qui entraient dans ces brigades pour aller frapper les gens.
01:12:58 Mais à cette exception-là, en général, ce ne sont pas les gendarmes ou les policiers
01:13:03 qui sont mis en cause, c'est peut-être les stratégies et les ordres qui sont donnés.
01:13:07 Et ça, on a vu pendant les Gilets jaunes qu'il y avait quand même des questions légitimes
01:13:09 qui pouvaient être données.
01:13:10 Mais encore une fois, ça n'a rien à voir avec ce que les gens font sur le terrain.
01:13:13 Et c'est pour ça qu'il est important que ces commissions d'enquête
01:13:16 ou ces commissions d'information parlementaires, ces auditions, se tiennent
01:13:20 parce que ces questions-là, elles doivent être traitées.
01:13:22 Je pense que le préfet Danemont, oui, avait une stratégie de maintien de l'ordre.
01:13:25 Déjà, il n'utilisait pas, je vous le disais,
01:13:27 il utilisait très peu les CRS et très peu les gendarmes mobiles,
01:13:29 alors que ce sont eux qui sont les plus formés,
01:13:31 parce qu'il utilisait les brigades de la préfecture de police de Paris
01:13:34 qui pourtant sont assez peu formées au maintien de l'ordre.
01:13:36 C'est ça, les questions qu'il faut poser.
01:13:38 Mais malheureusement, quand un Jean-Luc Mélenchon ou les gens de la France insoumise
01:13:41 répètent en boucle « la police tue », ils écrasent le débat
01:13:44 parce qu'ils délégitiment totalement l'institution et ils empêchent qu'on pose des questions
01:13:48 qui, oui, peuvent être parfois avoir un sens précis, mais d'un ordre technique, évidemment,
01:13:54 qu'on ne va pas remettre en cause la légitimité de l'existence de la force
01:13:59 ou de l'emploi de la force face à des gens qui sont dans la rébellion, dans l'illégalité.
01:14:03 Pour compléter ce que dit Jean-Sébastien Ferjou,
01:14:05 il est vrai que depuis que le préfet Nunez est arrivé à son poste,
01:14:09 les manifestations se passaient mieux.
01:14:12 Les premières manifestations contre la réforme des retraites se sont très bien passées.
01:14:16 Il y avait des stratégies différentes.
01:14:18 Et à ce moment-là, nous avons collectivement vanté sa nouvelle stratégie de maintien de l'ordre.
01:14:23 Ça a un peu dégénéré après, mais il est vrai qu'il y a eu un changement
01:14:26 qui est un changement manifeste depuis que Laurent Nunez a pris la place du préfet Lallement.
01:14:30 Oui, c'est vrai. Pour le coup, pour avoir moi-même couvert les manifestations des Gilets jaunes
01:14:34 et ces manifestations-là, effectivement, la doctrine a changé.
01:14:37 J'allais dire, on voit beaucoup moins les CRS.
01:14:39 Il y a moins de blessés quand même. Regardez ce qui s'est passé pendant les Gilets jaunes.
01:14:41 Il n'est pas illégitime de poser des questions sur…
01:14:43 Il y a eu vraiment des gens qui ont été blessés par des choix.
01:14:46 Encore une fois, c'était les choix de la hiérarchie ou parfois, d'ailleurs, l'absence de choix.
01:14:49 Parce que parfois, le fait que le commandement était un peu imprécis
01:14:52 pendant certaines journées des Gilets jaunes faisait que les forces de droit ne savaient pas quoi faire
01:14:56 et que ça a créé des situations de plus grande violence.
01:14:59 Les Gilets jaunes étaient un mouvement inédit.
01:15:01 Oui, et par ailleurs, ils étaient aussi violents.
01:15:03 Mais ça n'empêche pas que les décisions politiques ont un poids.
01:15:06 Sabrina Gresti-Groubach, vous êtes députée des Bouches-du-Rhône.
01:15:08 Vous connaissez très bien la situation à Marseille.
01:15:10 Et justement, je vous propose de regarder ce reportage parce qu'effectivement,
01:15:14 Marseille fait encore la une de l'actualité, malheureusement, encore à cause du trafic de drogue.
01:15:18 Vous le savez, dans la nuit de dimanche à lundi, trois fusillades, trois morts,
01:15:21 sur fond justement de règlements de comptes et de trafic de drogue.
01:15:25 Que se passe-t-il désormais à Marseille ?
01:15:26 Les familles de victimes se battent à travers un collectif.
01:15:29 Voyez ce reportage de l'orpara Ayel Benhamou.
01:15:32 Dès qu'il y a un assassinat, en fait, tout revient à la surface.
01:15:36 On revit nos moments difficiles.
01:15:38 Ces femmes ont un point commun, avoir perdu un proche, victime de règlements de comptes.
01:15:43 Elles préfèrent parler d'assassinat.
01:15:46 Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la mort de mon frère.
01:15:48 Sept ans jour pour jour qu'il a été assassiné.
01:15:50 Et j'attends toujours une réponse de la justice, une arrestation qui ne vient toujours pas.
01:15:55 Elles ont créé le collectif Familles de Victimes, notamment pour dénoncer la lenteur de la justice.
01:16:01 Je suis peut-être sous la menace d'un classement sans suite.
01:16:03 Est-ce qu'ils seront en mesure de rassembler les preuves ?
01:16:05 Est-ce qu'ils auront la volonté d'aller chercher les preuves sur un dossier qui date de sept ans ?
01:16:09 "Assassin ! En prison ! En prison ! Assassinat !"
01:16:13 Lundi, elles se sont rendues dans le quartier du Castella, l'une des cités marseillaises endeuillées.
01:16:19 Elles appellent les habitants à les rejoindre dans leur combat.
01:16:22 Quasiment personne n'est venu.
01:16:23 Je pense que ces gens-là se disent "si je descends manifester avec eux, eux ils vont nous reconnaître".
01:16:29 Donc derrière, ils ont peur des représailles.
01:16:31 S'il n'y a pas d'effet de masse et que les gens ne se mobilisent pas, ça n'avancera pas.
01:16:37 Elles dénoncent aussi la peur qui règne dans les quartiers nord de Marseille.
01:16:41 Leur collectif s'agrandit. Des familles de Grenoble, de Perpignan, de Lyon ou Paris les ont déjà rejoints.
01:16:47 On va revenir sur la situation à Marseille juste après le rappel des titres avec Mathieu Dewez.
01:16:52 La réunion a tourné court ce matin à Matignon.
01:16:58 Un échec selon l'intersyndicale qui était reçu par la Première Ministre pour évoquer évidemment la réforme des retraites.
01:17:04 Elisabeth Borne a sans surprise refusé de retirer le texte du gouvernement.
01:17:08 Les syndicats appellent donc à une forte mobilisation demain pour la 11e journée de grève et de manifestation contre la réforme des retraites.
01:17:16 Le parquet de Paris a ouvert une enquête visant la RATP.
01:17:19 Une plainte a été déposée il y a deux ans par l'association Respire.
01:17:22 Elle accuse la régie de tromperie et blessures involontaires en raison d'une qualité de l'air dégradée dans les couloirs du métro.
01:17:29 Regardez ces images impressionnantes à Nantes.
01:17:32 La Beaujoire envahie par les supporters après la qualification du club pour une nouvelle finale de Coupe de France.
01:17:38 Les Nantais commencent tambour battant avec cette puissante volée de Jean-Charles Castelletto.
01:17:42 Mais Anthony Lopez s'illustre avec une belle parade.
01:17:45 Et en deuxième période, Nantes ouvre le score avec un but splendide de Ludovic Blas.
01:17:50 Dos au but dans la surface, contrôle de la poitrine avant d'enchaîner avec une reprise du pied gauche.
01:17:55 Nantes tenant du titre va disputer une nouvelle finale contre Toulouse ou Annecy qui s'affrontent demain.
01:18:01 Petite pensée à Pascal Praud ce soir du coup, puisque Nantes a gagné et doit être heureux dans son salon devant sa télévision.
01:18:07 On va revenir à la situation plus que préoccupante à Marseille.
01:18:11 Avant de vous écouter Madame la députée, Karim Mabryk, on a vu dans ce reportage,
01:18:15 ce sont les habitants qui doivent pallier le manque de présence, soit de la justice ou des forces de l'ordre,
01:18:23 en tout cas qui se battent eux-mêmes contre les trafiquants au final.
01:18:26 En tout cas qui appellent les autres habitants à les rejoindre dans la rue.
01:18:29 Et les mères, mères, mères, je ne parle pas de mères au sens politique ici,
01:18:35 ce sont des mères et des femmes. Moi j'ai remarqué ça ici et je les trouve extrêmement courageuses.
01:18:39 Elles sont dans la rue, vraiment elles mènent le combat, elles sont là, je pense qu'il faut saluer vraiment ce courage incroyable et ce soutien qu'elles souhaitent.
01:18:47 Et c'est frappant le manque de pères.
01:18:49 Oui c'est ça, c'est assez frappant effectivement.
01:18:52 Et ce cri du cœur, je pense qu'on ne peut pas abandonner comme ça des familles, des jeunes.
01:18:57 On se dit, est-ce qu'on peut imaginer des choses comme ça par exemple dans un beau quartier à Saint-Germain-des-Prés,
01:19:02 je pense que le lendemain matin il y aurait des patrouilles partout.
01:19:05 Alors il y a vraiment quelque chose pour moi, il y a une question de patrouille effectivement,
01:19:08 une réponse judiciaire qui n'est pas adéquate. Est-ce que les peines sont adéquates aussi?
01:19:12 Manifestement il y a une sorte de laxisme judiciaire, la police ne fait plus peur justement,
01:19:18 toutes ces sanctions ne font plus peur.
01:19:21 Donc vraiment il y a un effort à donner là-dessus, je sais que le gouvernement est quand même sorti,
01:19:24 veut faire des choses, mais on a l'impression que ce sont des beaux mots,
01:19:28 mais dans la réalité il ne se passe pas grand-chose.
01:19:30 Alors moi je salue encore une fois ces femmes-là, et effectivement il y a cet aspect de la visibilité,
01:19:34 je pense que plus elles sont visibles, plus elles interpellent aussi la communauté, ça peut avoir un effet.
01:19:39 Sabrina Gresty-Roubach.
01:19:41 Alors c'est un peu plus complexe que ça, si vous le permettez, il faut reposer le débat, à mon avis différemment.
01:19:47 Les règlements de comptes à Marseille ont démarré en janvier 2006, et depuis ça ne s'est plus arrêté.
01:19:52 Donc là on est plus sur une vente d'Etat, il suffit juste de lire ce qu'écrivent un peu les spécialistes,
01:19:57 ceux qui ont travaillé sur le sujet.
01:19:59 Moi j'ai travaillé sur ce sujet, j'ai produit un documentaire,
01:20:02 où j'ai un ancien détenu qui s'est radicalisé en prison et qui dit à un moment donné,
01:20:06 je me retourne vers la religion parce que je sais que mes jours sont comptés.
01:20:10 Donc c'est beaucoup plus complexe que ce qu'on imagine,
01:20:12 il ne suffit pas de mettre de la police pour régler le problème, c'est beaucoup plus profond.
01:20:16 C'est-à-dire que ce sont des familles qui s'entretuent à Marseille,
01:20:19 et que la police judiciaire fait remarquablement son travail,
01:20:23 parce que quand vous dites "la police ne répond pas", ce n'est pas vrai.
01:20:28 Déjà pour la fusillade de dimanche, quatre interpellations, 50% de taux de délucidation.
01:20:33 - Mais trois morts en amont ?
01:20:34 - Non, puisque les maires réclament, non mais là je parlais par rapport aux maires bien sûr,
01:20:39 trois morts, dont un mineur.
01:20:42 Et à quelle heure ? À minuit et demi, dans le deuxième arrondissement.
01:20:47 - Je dis que la réponse se fait sur plusieurs fronts aussi.
01:20:51 Ce n'est pas juste la réponse policière, mais il y a la réponse judiciaire, il y a les peines encourues.
01:20:55 Je comprends qu'en ce moment on parle de Vendetta, mais c'est un problème depuis plusieurs années aussi dans ces quartiers.
01:21:00 - Éric Lepore-Maurétier est venu pas plus tard qu'il y a 15 jours à Marseille
01:21:03 pour annoncer 20 magistrats en plus à Marseille.
01:21:06 20 magistrats en plus à Marseille, ça va changer la vie.
01:21:09 À Marseille, oui, ça va accélérer un petit peu.
01:21:11 - Mais c'est très étonnant d'entendre, si vous voulez, allez-y.
01:21:15 - Je suis ma reine d'une association qui s'appelle Mères-Enfants PACA au Castellas.
01:21:20 Et c'est Salina Gassmi, là je la salue, je l'embrasse, qui m'a appelée,
01:21:24 c'est elle qui m'a prévenue quand ça s'est passé.
01:21:26 C'est les mamans qui ont le courage de porter et de faire.
01:21:30 On oublie la disparition dans tout ça, dans cet écosystème, des pères.
01:21:33 On l'oublie. Mais à la fois, ça part de quoi ?
01:21:36 Ça part de trafics de drogue qui sont endémiques.
01:21:38 Et on a parlé de la responsabilité des consommateurs, parce que moi j'y crois, à la responsabilité.
01:21:43 Les gens qui viennent toucher leur chute pour être très vulgaire, très trivial, ont une responsabilité.
01:21:49 Et à la fois, on ne peut pas dire qu'à Marseille, les moyens en termes de sécurité n'aient pas été mis.
01:21:54 300 policiers en plus à Marseille, ça veut dire quelque chose.
01:21:57 À Marseille, dans le 12e arrondissement, justement, dans ma circonscription,
01:22:01 il y a un commissariat qui est ouvert maintenant 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, toute l'année, tout le temps.
01:22:06 Ça change aussi un peu la vie des gens.
01:22:08 - Encore heureux !
01:22:10 - Non mais ce que je veux dire, c'est que...
01:22:12 Non mais ce que je veux dire, vous ne pouvez pas...
01:22:14 - Très rapidement, madame la députée, vraiment.
01:22:18 - Ce que je veux dire, c'est que ce sujet-là, là on parle de gens qui meurent quasi toutes les semaines,
01:22:22 vous le notez comme moi, et de plus en plus jeunes.
01:22:25 Et de plus en plus jeunes. Et donc ça veut dire quoi ?
01:22:28 C'est jeunes, on vient des parents.
01:22:30 Quand on est jeune, quand on est mineur, on a des parents, ils viennent bien de quelque part.
01:22:33 Donc moi, si j'ai un appel à lancer aux mamans de Marseille,
01:22:36 je parle à Marseillaise, faites attention à vos enfants.
01:22:40 Un enfant qui ne rentre pas... Mais oui, mais quand je dis faites attention, protégez !
01:22:44 Moi j'ai grandi avec NTM, n'est-ce pas ?
01:22:47 Moi j'ai grandi, ben ouais...
01:22:49 Mais oui, mais ça on n'entend pas, parce que c'est très facile de dire c'est la faute de Gérald Darmanin,
01:22:54 c'est la faute du président de la République, parce que je sais ce que vous allez encore dire.
01:22:57 - Non, non, je ne vais pas vous dire ça.
01:22:59 Déjà, quand on en arrive, si vous voulez à entendre des mères hurler leur douleur et leur détresse dans la rue,
01:23:04 c'est qu'on atteint quand même, parce que ces mères-là bravent aussi, leur peur.
01:23:08 Et donc leur peur est plus forte que ce qu'il se passe dans ces quartiers et les menaces qu'elles peuvent encourir.
01:23:14 - Elles ont tout perdu, elles ont perdu leurs enfants.
01:23:16 - Voilà, c'est dire le point terrible auquel on est arrivé.
01:23:19 Ça c'est la première chose.
01:23:20 La deuxième chose, mais je le répète à tous les macronistes que j'affronte sur les plateaux,
01:23:24 qui me disent toujours exactement la même chose, c'est nous avons mis plus de moyens.
01:23:28 Mais le problème n'est pas un problème de moyens.
01:23:31 Si vous dites que vous avez mis des moyens pour des résultats qui ne cessent de se dégrader,
01:23:36 vous ne comprenez pas que vous êtes en train de dire que votre échec est encore plus terrible.
01:23:40 C'est ça le problème.
01:23:41 Aujourd'hui, ça fait déjà 20 ans que nous sommes rentrés dans une logique de résultats.
01:23:45 Et le résultat se juste sur l'insécurité, si elle baisse ou si elle augmente.
01:23:50 - Vous n'empêcherez jamais des gens de s'entretuer si l'on décide.
01:23:52 - Attendez, justement, je vais y venir.
01:23:54 La deuxième chose, c'est que je m'étonne qu'on aborde le problème de ce qui se passe à Marseille,
01:23:59 et notamment dans Vauran, sans jamais parler une seule fois de la question centrale de l'immigration,
01:24:04 ou plus exactement de certaines immigrations.
01:24:07 Oui, le Nouvel Observateur vient de publier les noms des 10 plus gros trafiquants de drogue en France.
01:24:13 10 sur 10 sont d'origine maghrébine ou africaine.
01:24:17 - C'est les jeunes qui expliquent ça ?
01:24:19 - Non, je ne dis pas ça.
01:24:20 - C'est pas des gens d'origine sociale ?
01:24:21 - Non, je ne dis pas ça. Je dis qu'il y a effectivement un problème.
01:24:23 Quand à Nice, les policiers font une descente dans un quartier comme il s'est passé il y a 48 heures,
01:24:27 et que 60% des trafiquants de drogue qui ont été identifiés ou appréhendés
01:24:33 sont non seulement des immigrés, mais en plus des clandestins,
01:24:36 il y a là quand même un vrai sujet.
01:24:37 - Alors, ce sont les chiffres de la mairie de Nice.
01:24:40 Il n'y a pas de chiffres officiels. C'est Christian Estrosi qui a donné ces chiffres-là.
01:24:45 - Vous doutez de sa parole ?
01:24:47 - Ce ne sont pas les forces de l'ordre.
01:24:48 - Peu importe, mais c'est quand même un officiel qui les donne.
01:24:50 Il y a assez risque et péril, mais il les donne.
01:24:52 - En tout cas, excusez-moi, compte tenu que c'est une région que je connais très bien,
01:24:57 je ne tombe pas de la chaise en apprenant ces chiffres.
01:25:00 Ce n'est pas comme si je ne m'y attendais pas.
01:25:02 Il y a Marseille, ça doit être du même acabit.
01:25:04 Le problème, c'est que tant que le fleux migratoire de certaines immigrations continuera à arriver,
01:25:11 vous ne pouvez pas arrêter de badigeonner de social tout ce qui est identitaire et migratoire.
01:25:20 Vous êtes de Marseille, vous savez très bien que les réseaux adorent les clandestins
01:25:28 et adorent aussi les mineurs isolés étrangers.
01:25:32 Pourquoi ? Parce que ce sont des gens qui passent sous les radars.
01:25:35 - Qui est une nouvelle forme ?
01:25:38 - Je le déplore, ça devient des nouveaux esclavagistes qui utilisent ces gens,
01:25:43 souvent pauvres et qui sont en quête de ressources, pour justement leur trafic.
01:25:48 - Il y a une problématique migratoire qui est liée à la problématique sécuritaire.
01:25:54 Si vous n'abordez pas ce problème, vous êtes complètement aveugle à une grande partie du problème.
01:25:59 - Juste une chose par rapport aux enfants mineurs.
01:26:03 Par exemple, je parle de l'enfant de 13 ans, il y a deux ans,
01:26:06 parce que là j'ai reconnu la maman qui a été tuée et qui s'est pris une balle perdue.
01:26:10 C'était l'été, nous on l'était à Marseille, c'est vrai, à 21h, 22h.
01:26:14 Parfois, quand j'étais petite, j'avais le droit d'être un peu en bas de mon immeuble avec mes copines.
01:26:18 Donc il y a maintenant ce qu'on observe, c'est aussi les balles perdues,
01:26:22 et aussi de plus en plus jeunes.
01:26:25 C'est juste pour rectifier mon propos tout à l'heure, parce qu'il n'était pas complet.
01:26:29 Et comme j'ai reconnu, je vous le dis, j'ai encore reconnu beaucoup de mamans,
01:26:33 il y a beaucoup d'émotion dans tout ça.
01:26:34 Moi-même, j'ai perdu des amis d'enfance dans des règlements de compte,
01:26:37 pas plus tard qu'en 2020.
01:26:38 Donc le sujet est beaucoup plus vaste, qu'il soit multifacette, bien sûr,
01:26:41 mais la première réponse est vraiment, c'est que comment on arrête,
01:26:45 c'est ça la vraie question, comment est-ce qu'on arrête des gens ?
01:26:48 Non, comment on arrête des gens qui ont décidé de s'entre-tuer ?
01:26:51 Mais ce n'est plus uniquement pour des points de deal.
01:26:53 Ils s'entre-tuent, non, non, non.
01:26:55 Ils s'entre-tuent, vendetta, ça veut dire vengeance, vous le savez.
01:26:58 Donc c'est ça, c'est là, en ce moment, chaque famille prend des enfants à d'autres familles.
01:27:03 C'est ça qui est en train de se passer à Marseille.
01:27:05 Jean-Sébastien Ferjou.
01:27:06 Sur ce point de vue-là, effectivement, les criminologues savent très bien
01:27:09 qu'à Marseille, ce n'est pas la première phase de violence qu'on a eue,
01:27:12 des guerres de gangs à Marseille.
01:27:14 Et quand vous regardez en nombre d'homicides à Marseille, il y a eu des phases
01:27:17 où on avait déjà eu beaucoup dans le passé.
01:27:19 Après, il y a une réalité aujourd'hui qui est compliquée à gérer,
01:27:23 qui est celle du trafic de drogue.
01:27:25 Mais comme je le répète souvent sur ce plateau, je pense que quand on focalise
01:27:29 uniquement sur le trafic de drogue, on passe à côté de l'enjeu,
01:27:32 parce que l'enjeu, c'est le maintien de l'ordre.
01:27:34 Pour le coup, c'est le fait qu'il y a des territoires entiers
01:27:36 qu'on ne contrôle plus, des territoires entiers où la police, évidemment,
01:27:39 peut se rendre, mais où la réalité est qu'elle n'est pas présente
01:27:43 dans la continuité, et que ce sont des espèces de zones de non-droit.
01:27:46 On le sait, les endroits où on vous impose des contrôles de passeport,
01:27:50 quasiment, pour entrer chez vous.
01:27:51 Regardez les images qui ont été diffusées cette semaine
01:27:53 de ces hommes qui se promènent avec des armes lourdes,
01:27:55 des armes de guerre dans les rues à Nice.
01:27:57 Cette question-là, encore une fois, c'est parce qu'on la prend souvent à l'envers.
01:28:01 Il y a du trafic de drogue, c'est un problème économique et social,
01:28:04 mais c'est parce qu'il n'y a pas d'ordre dans ces quartiers-là
01:28:09 qu'il n'y a pas d'entreprise qui va aller s'installer dans des quartiers
01:28:12 où, justement, vous pouvez vous prendre une balle perdue.
01:28:14 C'est parce qu'il y a une démission absolue de l'État
01:28:18 depuis pas mal d'années maintenant sur le fait de contrôler le territoire
01:28:22 que nous en sommes là aujourd'hui.
01:28:23 Et vouloir lutter contre le trafic de cannabis est de la poudre aux yeux.
01:28:26 La stratégie de Gérard Darmanin, de ce point de vue-là,
01:28:29 ne peut mener nulle part.
01:28:30 Vous pouvez fermer autant de points de deal que vous voulez,
01:28:32 ça ne change rien, parce qu'ils sont ouverts dans l'heure qui suit
01:28:35 à une rue d'écart.
01:28:37 Et en plus, le sujet n'est plus le trafic de cannabis,
01:28:39 le sujet est très largement la déferlante énorme de cocaïne
01:28:43 qui arrive sur l'Europe et dont on sait que ça représente
01:28:45 des enjeux financiers tellement considérables...
01:28:47 - Il faut bien être consommateur.
01:28:48 - Mais je l'ai déjà dit plusieurs fois,
01:28:51 à commencer par cette semaine sur le plateau.
01:28:53 Moi, je pense que quand on est consommateur,
01:28:55 on ne peut pas faire abstraction de tous les morts qu'il y a dans la chaîne.
01:28:58 Enfin, ça n'empêche pas que, en l'État, l'État réagit très peu
01:29:01 quand même face à cette déferlante de cocaïne
01:29:03 qui nous arrive de l'Amérique du Sud,
01:29:05 et qu'on sait que ça peut menacer jusqu'à la stabilité même
01:29:07 des institutions de la République.
01:29:09 - Ce qui est terrible, en fait, c'est qu'en entendant parler
01:29:12 de tout ça et de vendetta, ce qui effectivement est le cas,
01:29:15 on se croirait dans la Corse d'autrefois.
01:29:18 C'est-à-dire que, quand on était petits,
01:29:20 les problèmes, c'était toujours en Corse,
01:29:22 les gens se tiraient dessus, on ne savait pas trop pourquoi,
01:29:24 il y avait des règlements de comptes, à droite, à gauche, etc.
01:29:27 Et effectivement, avec cette impossibilité,
01:29:30 pendant des années et des années et des années entières
01:29:33 de régler quoi que ce soit, c'est-à-dire la République française
01:29:36 qui a l'air d'être totalement impuissante par rapport à ça,
01:29:39 et aujourd'hui, c'est Marseille.
01:29:41 En Marseille, ça a toujours été compliqué,
01:29:43 mais pas aussi compliqué que ça.
01:29:45 Il y a quand même eu, dans les années...
01:29:47 Avant les années demi, à Marseille,
01:29:49 on arrivait quand même à vivre ensemble quelque part.
01:29:52 C'était une ville qui était haute en couleurs,
01:29:54 qui était agréable, qui avait des hommes politiques,
01:29:56 des gastons de fer, des gens comme ça,
01:29:58 c'était quand même une ville qui était agréable,
01:30:00 c'est un bel endroit.
01:30:02 - Mais c'est une ville, non, mais...
01:30:04 - Et on a l'impression que progressivement,
01:30:06 effectivement, sur les 20 dernières années,
01:30:08 les choses ont complètement basculé
01:30:10 et sont devenues ce qu'on voit là,
01:30:12 même si tout Marseille n'est pas ça, il faut le redire.
01:30:14 - Voilà.
01:30:15 - Il reste des endroits, évidemment, à Marseille,
01:30:17 où la vie est agréable et où les gens sont heureux de vivre.
01:30:22 Et je pense, effectivement, et Jean-Sébastien l'a soulevé,
01:30:25 que c'est le problème des ports, en fait.
01:30:27 C'est-à-dire que Marseille est le plus grand port de France, je crois.
01:30:30 - Oui, tout à fait.
01:30:32 - Et si vous voulez, donc, c'est le point d'entrée
01:30:34 des trafics internationaux de cocaïne.
01:30:36 - Les armes arrivent par la Libye, on le sait très bien.
01:30:38 - On sait très bien que ces trafics se sont complètement accélérés,
01:30:42 qu'ils viennent aussi des Antilles,
01:30:44 ils viennent d'Amérique du Sud, mais ils viennent aussi des Antilles,
01:30:47 et qu'il faut faire une politique des ports en France.
01:30:50 C'est ça, le sujet.
01:30:52 Parce que je veux dire, Marseille est touchée,
01:30:54 les portes sont touchées aussi, moins qu'à Marseille,
01:30:56 mais elles sont touchées aussi.
01:30:58 Et donc, il faut arriver à mettre en place une politique maritime.
01:31:02 Je pense qu'il faut arriver à raisonner les bateaux
01:31:05 avant qu'ils rentrent dans les ports, à les repérer, à les démonter.
01:31:08 Quand j'ai travaillé deux ans et demi aux armées,
01:31:11 les armées arrivent à trouver, à choper des bateaux,
01:31:17 à saisir de la drogue en mer.
01:31:20 On est le premier pays au monde qui a les plus de frontières avec la mer,
01:31:25 dans les îles et ici.
01:31:27 Donc, pour moi, c'est un sujet multiforme, en fait.
01:31:31 Il y a le problème de la drogue,
01:31:34 il y a le problème de la politique des ports,
01:31:36 parce que c'est le point d'entrée,
01:31:38 il y a le problème des vengeances, ça c'est peut-être plus compliqué,
01:31:42 mais ce n'est pas une fatalité non plus.
01:31:44 - Ce n'est pas le problème de l'immigration.
01:31:46 - Non, ce n'est pas une fatalité.
01:31:48 Je ne dirais pas d'immigration, je ne dirais pas comme vous,
01:31:50 je dirais peut-être d'intégration d'un certain nombre de personnes.
01:31:53 C'est vrai que quand il y a eu la décolonisation en France,
01:31:55 il y a beaucoup d'anciennes personnes qui vivaient dans les colonies,
01:31:58 qui se sont installées à Marseille et qui se sont peut-être,
01:32:02 je n'en sais rien, au fil des années,
01:32:04 plus ou moins bien intégrées dans la population.
01:32:06 Peut-être qu'il y avait un chiffre trop important.
01:32:09 - Un problème de contrôle des frontières de manière générale, ça concerne.
01:32:12 - Tout ça, c'est fait naturellement.
01:32:14 - Je pense que l'histoire des ports, c'est une piste importante.
01:32:19 - Jean-Sébastien Ferjou, vous voulez y réagir ?
01:32:21 - Non, mais je pense que oui, il y a un problème de contrôle
01:32:24 des frontières françaises ou d'ailleurs des frontières européennes au sens large.
01:32:28 On le voit bien, regardez à Marseille, on l'a vu,
01:32:30 dans les squats, vous savez, des familles elles-mêmes d'origine étrangère,
01:32:36 elles-mêmes ou descendants d'immigrés,
01:32:38 chez lesquelles des immigrés en situation clandestine
01:32:42 viennent et s'imposent chez eux.
01:32:44 Donc il y a un sujet de violence quand même
01:32:46 dans certaines frontières d'immigration clandestine.
01:32:49 Mais c'est un sujet global de contrôle de notre territoire
01:32:52 et de volonté politique, parce que la volonté politique,
01:32:55 ça ne suppose pas seulement des forces de l'ordre sur le terrain,
01:32:57 ça suppose aussi parfois d'assumer, de déconstruire
01:32:59 un certain nombre de traités européens ou d'assumer l'affrontement
01:33:02 avec un certain nombre de nos partenaires.
01:33:04 Et cette volonté politique-là, elle n'existe pas,
01:33:06 mais elle n'existait pas spécialement pendant les mandats précédents.
01:33:08 - Pendant ce temps-là, Gérald Darmanin, lui,
01:33:10 il dit réfléchir à un durcissement des sanctions
01:33:12 contre les consommateurs.
01:33:14 Juste, on est consommateur de drogue.
01:33:16 L'amende forfectaire délictuelle, c'est 200 euros
01:33:19 plus inscription au casier judiciaire.
01:33:21 - Je la paye.
01:33:22 - Il va aller plus loin.
01:33:23 - Samy, AFD...
01:33:24 - Personne la paye. 30% seulement la paye.
01:33:26 - Est-ce que c'est une bonne piste de s'attaquer aux consommateurs ?
01:33:29 Est-ce qu'il ne faut pas s'attaquer à la tête, tout simplement ?
01:33:31 - Il faut dire, pardon, il faut dire que...
01:33:34 Là, Jean-Messia sur ce point-là a raison.
01:33:36 C'est l'amende qui est la moins recouvrée dans notre pays,
01:33:39 c'est celle qui est dressée, effectivement,
01:33:41 pour les utilisateurs de stupéfiants.
01:33:43 Deux personnes sur trois ne paient jamais cette amende, en réalité.
01:33:46 Donc, on voit bien d'abord qu'elle est en partie inefficace.
01:33:50 Durcir, est-ce que ce serait efficace
01:33:53 quand deux personnes sur trois ne la payent pas ?
01:33:55 Je ne suis pas certain.
01:33:56 Sans compter qu'en France, nous avons l'une des législations
01:33:58 les plus sévères avec les consommateurs
01:34:00 et nous sommes, paradoxalement, le pays
01:34:02 où nous consommons en Europe le plus de stupéfiants.
01:34:05 Donc, il y a naturellement là un paradoxe...
01:34:07 - Si, c'est de durcir pour avoir des résultats, ça se prouve.
01:34:10 - ... qui prouve bien que la politique menée
01:34:12 en termes de lutte contre les stupéfiants,
01:34:14 non pas depuis des années, mais depuis des décennies,
01:34:16 est un échec total.
01:34:18 Donc, peut-être, quand on est en échec,
01:34:20 il faut changer de politique,
01:34:22 mais changer radicalement, faire un virage à 180 degrés.
01:34:25 Voilà.
01:34:26 - Et quand vous pénalisez les consommateurs,
01:34:28 souvent, qui vous allez attraper, qui vous allez arrêter ?
01:34:31 Ce sont les personnes qui sont visibles.
01:34:33 Qui sont les personnes visibles dans la rue,
01:34:35 qui consomment souvent des personnes les plus vulnérables.
01:34:38 Donc, effectivement, qui se retrouvent à ne pas payer
01:34:41 les amendes.
01:34:43 Et pour le reste, pour la vaste majorité des gens
01:34:45 qui vont consommer, ça se fait sous les portes closes,
01:34:48 chacun dans leur maison.
01:34:50 Alors, ça devient difficile aussi d'aller dans cette voie.
01:34:54 Quand même, là-dessus, il y a une grande question
01:34:56 sur la consommation en tant que telle.
01:34:58 Vous l'avez dit, la France, qui consomme énormément,
01:35:00 en ce qui a trait à la cocaïne, le cannabis,
01:35:03 ça, c'est peut-être plus large, plus philosophique.
01:35:05 Mais pourquoi, aujourd'hui, tant de gens consomment de la drogue ?
01:35:08 Il y a peut-être aussi une question...
01:35:10 - On parlait des drogues légales.
01:35:11 - Légales, exactement.
01:35:12 - Des médicaments, des antidépressants.
01:35:14 - C'est ça, une question sur l'état de notre société,
01:35:16 sur l'état de la santé psychologique aussi des gens.
01:35:19 - Et je pense, on n'a rien inventé,
01:35:22 aller taper beaucoup plus loin, c'est-à-dire vraiment monter,
01:35:25 comme on dit, dans les têtes de réseau.
01:35:27 Tout le monde sait où elle se trouve, à Dubaï.
01:35:29 Il suffit d'ouvrir Le Monde ou n'importe quel journal.
01:35:31 On le sait.
01:35:32 - Il faut investir sur la lutte contre le blanchiment.
01:35:34 - Je pense que, sincèrement, l'une des pistes,
01:35:36 en tout cas avec quelques collègues, on y réfléchit,
01:35:38 c'est probablement celle-là.
01:35:40 C'est celle-là, il faut aller taper plus haut,
01:35:42 parce qu'on pourra arrêter autant de petits guetteurs qu'on voudra
01:35:45 si on continue à les fournir et si les gens continuent à consommer.
01:35:48 On continuera dans cette boucle.
01:35:49 - Et si on ne fait rien sur le blanchiment, c'est ça ?
01:35:51 - Voilà, je pense que le sujet est là et le durcissement...
01:35:54 - Mais il y a quand même quelque chose, une politique,
01:35:56 à avoir aussi sur la question, les mineurs,
01:35:58 qu'est-ce qu'on fait avec ça ?
01:35:59 Les têtes de réseau utilisent les enfants un peu,
01:36:02 comme je le disais sur ce plateau, sur la question...
01:36:04 - Les esclaves, oui.
01:36:05 - On parlait de proxénétisme, de traite humaine.
01:36:07 - Oui, on va dire le mot.
01:36:08 - C'est ça ?
01:36:09 - Je l'ai dit tout à l'heure.
01:36:10 - Exactement.
01:36:11 Donc là, on a recours à des jeunes pour la drogue.
01:36:13 Alors qu'est-ce qu'on fait aussi ?
01:36:14 Il y a peut-être aussi une chose à faire sur la prise en charge
01:36:17 si les jeunes deviennent guetteurs.
01:36:19 - Il y a quelque chose qui ne relève pas de durcissement,
01:36:22 puisque je suis assez d'accord,
01:36:23 il faut toujours faire très attention à mettre des lois
01:36:25 qu'on ne se donne pas les moyens de faire respecter.
01:36:27 - Oui, c'est ça.
01:36:28 - Vous imaginez, quand vous en avez beaucoup,
01:36:29 vous finissez comme le sud de l'Italie
01:36:30 et tout le monde s'en fiche que les lois existent ou n'existent pas.
01:36:33 En revanche, il peut y avoir la réprobation morale.
01:36:35 Dire exactement ce que vous disiez, carrément,
01:36:37 en évoquant les mineurs.
01:36:38 Quand vous consommez de la drogue,
01:36:40 vous ne pouvez pas vous laver les mains.
01:36:42 Il y a bien des gens qui s'émeuvent du fait
01:36:44 qu'il y ait des enfants qui travaillent dans des usines.
01:36:46 Et à juste titre, pourquoi ne s'émeut...
01:36:48 Bref, ne s'émeutons pas.
01:36:49 - On va passer.
01:36:50 - Pourquoi ne pas s'émeuvoir ?
01:36:51 - Pourquoi ne pas s'émeuvoir ?
01:36:53 - Pourquoi ne s'émeutons pas ?
01:36:54 - Exactement, quand il s'agit de gens qui sont pris...
01:36:58 C'est du trafic d'êtres humains.
01:36:59 Ce n'est pas autre chose.
01:37:00 - Eh oui, exactement.
01:37:02 - On ne va pas déroger à la règle de cette émission,
01:37:04 Julien Pasquet y tient, de cette image de la fin.
01:37:06 Et ce soir, on a une surprise pour lui.
01:37:08 On a deux images de la fin.
01:37:09 - Ça nous a dit.
01:37:10 - Jean-Luc Sénat, vous avez ouvert votre boîte aux lettres aujourd'hui ou pas ?
01:37:13 Est-ce que vous avez ouvert votre boîte aux lettres ?
01:37:15 - Non.
01:37:16 - Non ? Peut-être que vous avez reçu ça, regardez.
01:37:18 On va peut-être voir cette image.
01:37:20 Invitation !
01:37:21 Officielle !
01:37:22 - C'est la première fois qu'elle n'est plus la reine consorte.
01:37:24 - Absolument.
01:37:25 Le 6 mai prochain, le couronnement du roi Charles III
01:37:28 avec ses deux charmantes personnes.
01:37:30 - C'est un peu normal.
01:37:32 - Madame la députée, peut-être que vous allez la recevoir bientôt.
01:37:34 - Oui, absolument.
01:37:35 - Emmanuel Macron l'a reçue.
01:37:37 Vous pouvez demander à l'accompagner.
01:37:39 - Je vais lui demander.
01:37:41 - La deuxième image, c'est en marge du couronnement du roi Charles III.
01:37:44 C'est cette bière qui a été élaborée en l'honneur,
01:37:48 "Return of the King", le retour du roi.
01:37:52 Bière 100% bio.
01:37:54 Pourquoi ?
01:37:55 Pour célébrer l'engagement dans le bio,
01:37:58 dans l'environnement du roi Charles III.
01:38:01 Voilà, absolument.
01:38:02 Donc c'était les deux images de la fin.
01:38:04 J'espère que Julien Pasquet est fier de nous ce soir devant cette télévision.
01:38:07 Peut-être qu'il a mieux à faire ceci dit.
01:38:08 Mais ça m'étonnerait.
01:38:09 - Merci à vous.
01:38:10 - Merci à Karim Abrik également, Jean-Sébastien Ferjou également.
01:38:13 Sabrina Agresti Roubach, merci beaucoup.
01:38:15 Valérie Lecabre également.
01:38:17 Yoann Usail, toujours un plaisir également.
01:38:19 Merci à tous.
01:38:20 Merci à vous de nous avoir suivis.
01:38:21 Tout de suite, c'est l'édition de la nuit avec Augustin Donadieu.
01:38:23 A plus tard.
01:38:24 ...