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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, bienvenue dans Soir Info.
00:00:03 Comme chaque soir, on est ensemble jusqu'à minuit en direct sur C News.
00:00:06 Au sommaire de l'actualité ce soir, de Lille à Marseille, en passant par Paris,
00:00:10 les opposants à la réforme des retraites ont de nouveau donné de la voix aujourd'hui.
00:00:14 Mais la participation s'étiole.
00:00:16 Depuis le sursaut provoqué par le 49-3, cette douzième journée d'action a rassemblé
00:00:20 380 000 personnes dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur.
00:00:23 De 42 000 à Paris, les syndicats font eux état d'un million et demi de participants
00:00:29 dans l'hexagone des éléments violents.
00:00:31 Également ont affronté les forces de l'ordre à Nantes, à Rennes, à Bordeaux.
00:00:34 À Paris, il y a eu quelques tensions également, notamment au niveau du Conseil constitutionnel
00:00:38 qui doit rendre demain sa décision concernant la réforme des retraites
00:00:41 et qui déterminera peut-être certainement la suite du mouvement de contestation.
00:00:46 Pour revenir sur cette très grosse actualité, avec moi ce soir, Tatiana Larbarzac.
00:00:50 Bonsoir.
00:00:51 Ravi de vous retrouver.
00:00:52 Tout comme Karim Abric, évidemment, de la rédaction de C News.
00:00:55 Benjamin Morel, chanceux, parfaitement entouré.
00:00:57 Donc, maître de conférence en droit public.
00:01:00 Bonsoir, cher Benjamin.
00:01:01 Gabrielle aussi a de la chance, elle est très bien entourée.
00:01:04 Directrice de la rédaction Boulevard Voltaire, Gabrielle Cluzel.
00:01:07 D'un côté, Patrick Privat, trésorier confédéral de Force ouvrière.
00:01:11 Ce sera évidemment particulièrement intéressant d'avoir votre analyse de cette journée,
00:01:14 Monsieur Privat.
00:01:15 Mathieu Vallée, également du syndicat des commissaires de police.
00:01:19 J'ai un petit petit conseil pour la CRS 51.
00:01:21 Vous commencez l'entrée.
00:01:22 Parce que je les ai croisés en venant à votre plateau sur place de la Bastille.
00:01:25 Je suis passé par Bastille et ils sont encore engagés sur cette place de la Bastille.
00:01:28 On a beaucoup de blessés, des blessés assez graves.
00:01:30 Je vous remercie notamment de m'offrir une transition.
00:01:32 Parce que, justement, avant de marquer une première courte pause
00:01:34 et de se retrouver pour débattre, on va aller sur le terrain
00:01:38 avec l'un de nos reporters sur place, place de la Bastille,
00:01:41 où se concluait cette manifestation.
00:01:44 Bonsoir, des images en direct.
00:01:46 On voit qu'il y a très peu de manifestants qui restent, mais ce ne sont pas,
00:01:50 en tout cas sur vos images, les plus calmes.
00:01:52 Quelle est la situation à un tout petit peu plus de 22 heures ?
00:01:55 Écoutez, Julien, à l'instant même où vous me donnez la parole,
00:02:00 vous le voyez sur ces images, la situation se dégrade dans les rues de la capitale.
00:02:04 Je vous explique, depuis maintenant plus d'une heure,
00:02:07 la trentaine, quarantaine de manifestants restent en place de la Bastille.
00:02:11 Bastille était nassée au pied de l'Opéra, ici à la Bastille.
00:02:15 Les forces de l'ordre ont ouvert le cordon de sécurité
00:02:17 et ces manifestants ont décidé, visiblement, de ne pas en terminer,
00:02:21 parce qu'ils ont pris la direction des rues de la capitale,
00:02:23 où ils ont commencé à disperser les poubelles au milieu de la chaussée.
00:02:28 Et la brave qui avait quitté les lieux vient d'arriver à nouveau avec toutes ses motos.
00:02:33 Vous les voyez en train de se déployer dans cette grande artère,
00:02:39 à côté de la place de la Bastille.
00:02:41 On sent les forces de l'ordre un petit peu dépassées par ce qui se passe,
00:02:44 puisqu'encore une fois, il y a 20 minutes de cela,
00:02:46 tout était très calme, place de la Bastille.
00:02:48 Les quelques manifestants restants étaient même en train de jouer entre eux,
00:02:52 jouer de la musique également.
00:02:54 Et c'est là que les forces de l'ordre ont décidé de lever le dispositif conséquent.
00:02:58 Mais visiblement, il en fallait plus pour que ces éléments n'ont pas radicaux,
00:03:04 puisque là, il s'agissait d'étudiants pour la plupart à la Sorbonne,
00:03:08 puisque nous avons échangé avec eux.
00:03:10 Il en fallait un petit peu plus pour que ces étudiants rentrent chez eux.
00:03:14 Et visiblement, il semble prendre la direction de la place de la République,
00:03:18 affaire à suivre sur ces news.
00:03:20 On est évidemment très vigilants, on reste avec vous,
00:03:23 et on garde ces images en direct pour le moment.
00:03:26 Peut-être un petit mot avec vous, Mathieu Vallée, puisqu'on a commencé.
00:03:29 On va évidemment revenir sur tous les volets de cette journée,
00:03:32 la mobilisation syndicale, le conseil constitutionnel, la réponse politique,
00:03:36 ce qu'attendent les syndicats.
00:03:38 Mais évidemment, comme souvent, les ultras, les radicaux, les violents,
00:03:42 on a un petit peu la vedette aux manifestants pacifistes,
00:03:45 et sème la pagaille, voire plus sur leur passage.
00:03:48 On pensait que la journée était quand même un petit peu plus calme,
00:03:50 mais il faut toujours se dire que cette contestation,
00:03:53 elle est fragile, et que le défouloir, pour certains,
00:03:56 peut surgir à n'importe quel moment.
00:03:58 D'abord, sur Boulevard Beaumarchais, puisque c'est l'une des artères
00:04:01 qui mène à la place de la Bastille.
00:04:03 Je rappelle l'hieu de la dispersion de la manifestation
00:04:05 qui a démarré à l'Opéra cet après-midi.
00:04:07 Les policiers ne sont pas dépassés, on était en réserve d'intervention.
00:04:09 Il restait une dizaine de personnes sur la place de la Bastille.
00:04:11 Je donne des informations directes des collègues de terrain.
00:04:13 Et là, vous avez une brigade de répression d'action violente à moto
00:04:15 qui est intervenue sur le peu d'éléments qui restaient,
00:04:18 qu'ils soient de la Sorbonne ou d'ailleurs, ce n'est pas le sujet,
00:04:21 et qui mettait des barricades en place avec des poubelles.
00:04:23 Elles ont rapidement été évincées.
00:04:24 Et là, sur vos images, vos téléspectateurs peuvent voir au milieu
00:04:27 ces policiers à moto dont je suis très fier,
00:04:29 puisqu'ils ont une mobilité, une rapidité, une déxtérité.
00:04:31 - Des fameux bravèmes. - Tout à fait.
00:04:33 Moi, je n'ai aucune honte à dire que je les soutiens
00:04:35 et qu'ils font un excellent boulot.
00:04:36 Et d'une certaine manière, ils font peur aux délinquants.
00:04:38 Ils rassurent les gens honnêtes qui viennent manifester.
00:04:40 Donc, quand on n'a rien à se reprocher, ils n'embêtent personne.
00:04:43 Et grâce à eux, on évite des barricades.
00:04:45 Et puis, les scènes qu'on a pu voir lors des premières mobilisations,
00:04:48 où on avait des feux partout sur la capitale
00:04:50 avec des poubelles enflammées notamment.
00:04:51 J'ai envie de dire, Mathieu Vallée, ils font peur aux délinquants.
00:04:53 Mais en même temps, à chaque manifestation,
00:04:55 ces délinquants, ces ultras, chacun les appellera comme il le voudra,
00:04:59 ils sont toujours là, toujours menaçants
00:05:01 et polluent toujours le message des syndicats, des manifestants
00:05:05 qui revendiquent légitimement leurs paroles.
00:05:07 Mais aujourd'hui, il faut que le politique, avec un grand P,
00:05:10 les députés, les sénateurs de gouvernement se saisissent du sujet.
00:05:12 Les policiers de la sous-direction antiterroriste
00:05:14 et des services de renseignement sont prêts et le font
00:05:17 à suivre ces groupes radicalisés,
00:05:18 ces groupuscules majoritairement d'ultra-gauche
00:05:20 qui pourrissent les manifestations et qui sèment la violence.
00:05:23 Et derrière, le plus grave, c'est qu'il y a une idéologie.
00:05:25 Il y a une idéologie anti-flic, anti-république
00:05:27 qui veut renverser les institutions.
00:05:28 Je vous rappelle que la devise des antifascistes,
00:05:30 telles qu'ils se revendiquent, c'est "ni Dieu, ni maître".
00:05:32 Ou même ces anarchistes.
00:05:33 Donc on voit bien que ces personnes qui se muent en noir,
00:05:35 qui se griment en noir, qu'on appelle "black bloc"
00:05:37 en méthode d'intervention et d'action,
00:05:38 dont on a pu voir aujourd'hui le nombre de blessés
00:05:40 qu'ils ont fait parmi les policiers de la jungle.
00:05:42 Je pense à cette policière CRS...
00:05:43 - Il y a plus d'une dizaine de blessés vers la force de l'ordre.
00:05:45 - ...qui s'est décroulée littéralement et qui a perdu connaissance
00:05:47 et qui a fait très peur à nos collègues,
00:05:49 dont les secours opérationnels de compagnie,
00:05:51 les SOC, ces médecins CRS et ces policiers formaux
00:05:54 à l'insistance ont porté intervention.
00:05:57 Donc il y a un vrai sujet aujourd'hui.
00:05:59 Est-ce que si on veut lutter contre ces groupuscules
00:06:01 qui ont oeuvré depuis trop longtemps,
00:06:03 on donne un cadre juridique comme on l'a fait
00:06:05 pour lutter contre les dealers, les procédètes,
00:06:07 ou encore contre le terrorisme ?
00:06:08 On donne un nouveau cadre aujourd'hui
00:06:10 qui permet d'avoir des pouvoirs importants pour les suivre,
00:06:12 pour les surveiller, pour les interpeller,
00:06:14 pour faire des perquisitions, pour leur mener la vie dure,
00:06:16 parce qu'effectivement, vous avez raison,
00:06:18 la plaisanterie, le sketch, dure depuis trop longtemps.
00:06:21 Et aujourd'hui, ce sont nos policiers et nos gendarmes
00:06:23 qui en font les frais.
00:06:24 Et je suis désolé, mais mes collègues et mes camarades
00:06:26 de la gendarmerie ne sont pas de la chare à canon,
00:06:27 et encore moins les manifestants.
00:06:28 On entendra un représentant de force ouvrière...
00:06:30 Justement, je voudrais lui donner la parole.
00:06:31 Et je pense que si on veut sauver notre démocratie
00:06:33 et permettre ce droit inaléable de faire ses cortèges,
00:06:36 il faut qu'on prenne pleinement l'enjeu de ce défi
00:06:38 que représente une tragauche dans notre société.
00:06:41 On l'a fait il y a 15 ans pour l'islamisme radical.
00:06:43 Là, il y a un sujet d'envergure,
00:06:44 et notamment avec les Jeux olympiques et les manifestations.
00:06:46 Bon, on s'annonce.
00:06:47 Pour l'instant, il semblerait qu'on a quelques jeunes
00:06:49 en mal d'émotion qui semblent vouloir poursuivre
00:06:52 un petit peu la nuit.
00:06:54 On a vu des images beaucoup plus surprenantes et dures.
00:06:59 En effet, aujourd'hui, Patrick Privat,
00:07:01 avant qu'on voit quelques images de la journée,
00:07:03 j'ai envie de dire pour résumer,
00:07:05 je caricature pas, mais je résume.
00:07:07 Des manifestants de moins en moins nombreux,
00:07:09 donc des casseurs de plus en plus visibles,
00:07:11 des images de violence, des slogans inadmissibles.
00:07:13 Quelle est la réponse, votre réponse,
00:07:16 par rapport aux différentes images
00:07:18 auxquelles on peut assister encore une fois aujourd'hui ?
00:07:20 Nous, nous manifestons dans un cadre républicain.
00:07:23 Nous déclarons nos manifestations.
00:07:25 Nous déclarons les parcours.
00:07:27 Je l'ai déjà dit ici, mais on travaille avec les forces de police.
00:07:30 On travaille avec les préfets dans les départements.
00:07:33 Et on continue, et on continuera à faire comme ça.
00:07:36 Alors, c'est vrai qu'une manifestation, c'est gênant.
00:07:38 Ça mobilise énormément de monde pour la protection ou autre.
00:07:42 J'ai envie de dire, c'est aussi leur boulot,
00:07:44 le maintien de l'ordre.
00:07:46 C'est pour ça qu'on fait, nous, ces déclarations de manifestations,
00:07:49 pour que les choses soient bien organisées.
00:07:52 Ça vaut pour nos manifestants,
00:07:54 ça vaut pour l'ensemble de la population,
00:07:56 y compris pour la sécurité des citoyens
00:07:58 qui habitent le long des cortèges qui sont organisés.
00:08:02 Moi, je continue à dénoncer ces faits, bien entendu, de violence.
00:08:07 C'est important de le dire, parce qu'il y a des discours ambigus
00:08:10 chez certains politiques, chez certains syndicalistes.
00:08:12 C'est important d'entendre un discours clair, pour une fois.
00:08:15 En tout cas, de votre part, il est assez clair.
00:08:18 Avant qu'on fasse un tour de plateau, évidemment,
00:08:20 on va porter son commentaire.
00:08:22 On reste un instant sur cette violence
00:08:24 qui vient polluer le mouvement depuis de longues semaines.
00:08:27 Je voudrais que vous voyiez quelques séquences
00:08:29 tournées par nos équipes aujourd'hui,
00:08:31 notamment cette première, on la reverra après,
00:08:33 parce que je voudrais avoir votre analyse, Mathieu, là-dessus.
00:08:35 C'est une bombe, tout simplement,
00:08:37 qui a explosé au pied de représentants des forces de l'ordre cet après-midi.
00:08:41 Regardez quelques images qui illustrent la violence du jour.
00:08:45 (Cris de la foule)
00:08:48 (Explosions)
00:09:12 (Cris de la foule)
00:09:15 (Coups de feu)
00:09:33 (Cris de la foule)
00:09:59 Je voudrais qu'on revoie cette image
00:10:01 pendant que vous nous expliquez, Mathieu Vallée.
00:10:03 Là, clairement, c'est quoi ?
00:10:05 C'est une bombe agricole qui explose au pied.
00:10:07 Le policier qui est le plus proche,
00:10:09 il est 50 centimètres plus près
00:10:11 et il a une jambe en moins.
00:10:13 Là, vous avez les brigades de répression d'action volontaire motos,
00:10:15 ces fameux "brave-mites", tel qu'on l'appelle dans le jargon policier.
00:10:17 Et effectivement, vous avez une bombe agricole,
00:10:19 en fait, ils mettent un engin explosif ou un engin détonateur
00:10:21 avec un déodorant, ou en tout cas avec une source enflammable,
00:10:24 qui, lorsqu'il est projeté sur les forces de l'ordre,
00:10:26 crée une déflagration et peut grèvement blesser nos collègues.
00:10:28 À Seine-Sauline, c'était exactement la même technique
00:10:30 contre nos camarades de la gendarmerie.
00:10:32 Et donc, si vous voulez, on a maintenant
00:10:34 des individus très violents,
00:10:36 très aguerrés aux scènes de guerrilla urbaine,
00:10:38 qui sont préparés en amont à faire face à nos collègues.
00:10:40 Aujourd'hui, ce qu'on constate, c'est qu'au fur et à mesure
00:10:42 des journées de mobilisation, ils s'adaptent à nos schémas tactiques,
00:10:44 à notre organisation, à notre réponse policière.
00:10:46 Et donc, on voit que le but, c'est de se faire du policier,
00:10:48 c'est de faire tomber des policiers.
00:10:50 Et le plus inquiétant,
00:10:52 et ça, on le verra peut-être dans votre émission,
00:10:54 c'est que là, on avait, dans votre émission,
00:10:56 on avait CNews qui suivait une brave
00:10:58 aujourd'hui, cet après-midi, avec nos collègues.
00:11:00 Donc, c'est très bien. Moi, je prône cette transparence
00:11:02 absolue, parce qu'on n'a rien à cacher,
00:11:04 et qu'il est bien de montrer au grand public
00:11:06 quels sont nos modes d'action, à quoi on fait face
00:11:08 et quelles sont les violences auxquelles sont confrontées nos collègues.
00:11:10 Et vous avez, lors de la dernière manifestation,
00:11:12 notamment à la Rotonde, ou encore
00:11:14 aujourd'hui, des députés de la France insoumise
00:11:16 qui harcèlent, qui provoquent, qui filment
00:11:18 à quelques mètres nos collègues,
00:11:20 qui, d'une certaine manière, croient que l'écharpe tricolore, c'est un totem
00:11:22 d'immunité, alors que c'est normalement
00:11:24 le gage d'être exemplaire, de soutenir
00:11:26 ceux qui nous protègent, et je suis désolé de le dire,
00:11:28 mais là, Julien, il en a marre.
00:11:30 Vous n'avez pas montré vos images,
00:11:32 et je le dirai juste, peut-être, à ce moment-là,
00:11:34 moi, je ne supporte plus de voir mes collègues à terre,
00:11:36 inanimés, qui sont tirés par leurs camarades ou leurs collègues.
00:11:38 Quand on a une policière de la CRS qui est tirée
00:11:40 par ses collègues parce qu'elle évanouit,
00:11:42 et qu'il faut sauver la vie, en même temps qu'on fait face à des gens
00:11:44 qui crient, qui hurlent et qui sont exaltés parce qu'ils voient un policier tombé,
00:11:46 non, c'est des pères de famille,
00:11:48 c'est des mères de famille, c'est des êtres humains,
00:11:50 au bout d'un moment, stop.
00:11:52 Il faut arrêter de nous expliquer que le délinquant, c'est la victime
00:11:54 et le policier de bourreau, non.
00:11:56 - Et je reçois juste un instant, je reçois cette information,
00:11:58 vous nous parlez des policiers,
00:12:00 puisque c'est évidemment votre famille,
00:12:02 votre corps de métier,
00:12:04 deux gendarmes également sont actuellement
00:12:06 sur une table d'opération à l'hôpital de Percy,
00:12:08 suite à des tirs de mortiers.
00:12:10 Donc voilà le bilan, encore alourdi,
00:12:12 pour les forces de l'ordre.
00:12:14 Ah mais moi je ne suis pas là pour dire ce qui est normal et ce qui ne l'est pas,
00:12:16 je répartis la parole, mais évidemment
00:12:18 que ce sont des images absolument terribles.
00:12:20 - On entendra les autres s'exprimer, mais dans une démocratie digne de ce nom,
00:12:22 est-ce qu'on peut accepter des pères de famille,
00:12:24 des mères de famille, des gens qui ont dans ce uniforme, par passion,
00:12:26 par vocation, puissent se retrouver sur des tables d'opération
00:12:28 parce qu'ils ont des mâchoires défoncées,
00:12:30 parce qu'ils ont des traumatismes crâniens, parce qu'ils sont inanimés au sol ?
00:12:32 Ah non mais Julien, là franchement...
00:12:34 - Il n'y a pas que les policiers et les gendarmes qui ont nos marins.
00:12:36 Je pense qu'on a entendu le syndicaliste parler sur ce plateau.
00:12:38 On leur vole leur revendication,
00:12:40 on leur vole leur droit inalienable de manifester
00:12:42 parce qu'on laisse ces gens tout faire
00:12:44 et qu'en amont, on ne donne pas un cadre juridique au service de renseignement
00:12:46 et à l'antiterrorisme pour mettre hors état de nuire
00:12:48 ces individus ultra-violents que une idéologie
00:12:50 c'est de renverser nos institutions.
00:12:52 - Je voudrais qu'on voit plusieurs images aujourd'hui,
00:12:54 et notamment plusieurs images symboliques,
00:12:56 symptomatiques de la situation,
00:12:58 notamment cette horde de policiers
00:13:00 qui gardent depuis cet après-midi,
00:13:02 jusqu'à toute la nuit, le Conseil constitutionnel.
00:13:04 Voilà où nous en sommes
00:13:06 aujourd'hui en France, en 2023,
00:13:08 à la veille d'une décision.
00:13:10 Je ne sais pas combien de dizaines ils sont,
00:13:12 mais ils vont y passer la nuit. Ils ont déjà été provoqués
00:13:14 par certains manifestants, évidemment,
00:13:16 dans l'après-midi.
00:13:18 Il y a eu ces poubelles qui ont été entassées,
00:13:20 ces fumigènes, des policiers de confraction
00:13:22 qui vont passer la nuit devant. Vous imaginez quand même
00:13:24 cette image. - Le Conseil constitutionnel
00:13:26 qui va être protégé. Alors peut-être Benjamin,
00:13:28 d'abord le constitutionnaliste du plateau...
00:13:30 - Le constitutionnaliste, on n'a jamais vu ça.
00:13:32 - C'est du jamais vu ? - Non, c'est du jamais vu, très clairement.
00:13:34 Il y a des décisions qu'on attend, mais en règle générale,
00:13:36 les seules personnes qui font le siège du Conseil constitutionnel,
00:13:38 c'est les profs de droit constitutionnel
00:13:40 qui essayent d'avoir un primer. - Allez-y, vous attendez.
00:13:42 - On n'a jamais vu jusqu'à présent
00:13:44 de cordon de CRS pour nous empêcher
00:13:46 d'approcher le Conseil. Donc, en effet, là,
00:13:48 on est dans quelque chose qui est tout à fait nouveau,
00:13:50 tout à fait inusité, et qui interroge tout de même.
00:13:52 Parce que, fondamentalement, on peut être
00:13:54 pour ou contre cette réforme.
00:13:56 Et demain, on pourra s'indigner,
00:13:58 discuter, approuver, applaudir ce qu'on veut,
00:14:00 la décision du Conseil constitutionnel.
00:14:02 Il s'agit d'un organe de la République.
00:14:04 Et cet organe de la République, avec tout ce qu'il a de bien
00:14:06 et d'imparfait, eh bien, il délibère
00:14:08 en pleine sérénité.
00:14:10 C'est comme ça que fonctionne la République.
00:14:12 Faire pression sur un organe de la République,
00:14:14 ça, c'est antidémocratique.
00:14:16 Vous pouvez encore une fois le critiquer, vous pouvez le remettre en cause,
00:14:18 vous pouvez demain ne pas être content. Je ne suis pas du tout de ceux
00:14:20 qui pensent qu'une décision du Conseil constitutionnel,
00:14:22 elle est inattaquable. Mais en revanche, vous ne le menacez pas.
00:14:24 Et là, ce qui se passe, en effet,
00:14:26 eh bien, je suis désolé, mais ce n'est pas digne d'une grande démocratie.
00:14:28 - Et puis, est-ce que ça sert à quelque chose ?
00:14:30 - Non, ça ne sert à rien. - Je parle sous votre contrôle.
00:14:32 A priori, la décision n'est pas communiquée.
00:14:34 Ce sera le cas demain soir. Mais a priori, la décision,
00:14:36 Benjamin, elle est déjà prise par les sages.
00:14:38 - Non, pas réellement. Vous allez avoir une délibération demain.
00:14:40 Et il y a plusieurs sujets. D'abord, il y a deux décisions.
00:14:42 Il y a une décision sur le réforme et le répartition.
00:14:44 Donc, non, elle n'est pas prise.
00:14:46 Évidemment, les rapporteurs ont travaillé, etc.
00:14:48 Donc, il y a déjà des orientations qui, normalement,
00:14:50 sont déjà posées. Mais tout peut changer, malgré tout,
00:14:52 lors des délibérés. Ça arrive parfois.
00:14:54 En revanche, c'est contre-productif pour, en effet,
00:15:00 la cause que sont censés défendre ces manifestants.
00:15:02 Mais encore faudrait-il considérer qu'ils défendent réellement
00:15:04 l'opposition à la réforme des retraites.
00:15:06 Là, la réalité, c'est qu'on est dans un groupe politique
00:15:08 et que la réforme des retraites est instrumentalisée par ces groupes.
00:15:11 - Ils défendent la réforme des retraites, ces gens-là,
00:15:13 M. Prévat ? Et ensuite, Gabriel, Tatiana et Karima ?
00:15:15 Pardon, je ne vous ai pas encore donné la parole.
00:15:17 - Moi, je ne me cache pas. J'ai les badges.
00:15:19 - Bien sûr.
00:15:21 - J'arrive. Façon de parler, en tenue de combat,
00:15:23 une plaisanterie, bien entendu.
00:15:25 Mais vous avez vu des manifestants avec des badges, là ?
00:15:28 Non, je n'en ai pas vu, moi.
00:15:30 Même sur les exerctions pour mes devoirs.
00:15:32 - Mais c'est pour ça qu'on vous fait commenter ces images.
00:15:34 Je ne suis pas en train de dire que ces gens-là sont de votre côté.
00:15:36 Ces gens-là, ils sont contre vous, finalement.
00:15:38 - Il n'y a pas de syndicalistes. Donc, évidemment,
00:15:40 je ne peux pas cautionner ce genre de choses.
00:15:42 - Il n'y a pas de syndicalistes. Je crois qu'il y a des députés
00:15:44 de la nation qui approuvent ce genre de méthode.
00:15:47 - Moi, je n'approuve pas ce genre de méthode.
00:15:49 Les choses sont claires.
00:15:51 C'est pour ça que nous organisons nos manifestations
00:15:53 dans un cadre républicain.
00:15:55 - Je ne suis pas sûr qu'à la CGT, on ait le discours
00:15:57 que vous êtes en train de tenir.
00:15:59 - Moi, je tiens ce discours. Je ne suis pas à la CGT.
00:16:01 Je suis à Force Ouvrière.
00:16:03 - Je sais bien.
00:16:05 - Et on est fortement représenté dans les forces de police.
00:16:07 On a de nombreux syndiqués. Je le rappelle.
00:16:09 - C'est vrai.
00:16:11 - Je le rappelle. Donc, on sait un peu de quoi on parle
00:16:13 dans ces histoires-là. Et bien entendu,
00:16:15 on a des difficultés.
00:16:17 Il n'est pas normal qu'on soit obligé de protéger
00:16:19 le Conseil constitutionnel, comme on est en train de le faire là,
00:16:21 pour quelques personnes qui sont là pour casser.
00:16:25 Et uniquement pour casser.
00:16:27 Alors, il ne faut pas dire non plus que parce qu'il y a eu
00:16:29 moins de manifestants aujourd'hui,
00:16:33 on voit plus les gens.
00:16:35 - Oui, c'est la première chose que je vous ai dit.
00:16:37 Les manifestants sont moins nombreux,
00:16:39 donc les casseurs sont plus visibles.
00:16:41 - Oui, à peu près, et je parle sous le contrôle
00:16:43 de la police, le même nombre de personnes
00:16:45 qui font ça. C'est exactement ça.
00:16:47 - C'est un petit millier de casseurs,
00:16:49 de l'Uberlu, qui s'en donnent un cœur joli chaque semaine.
00:16:51 - Un petit millier, entre 500 et 1 000 personnes,
00:16:53 qui sont devant les manifestations,
00:16:55 largement devant le carré de tête, d'ailleurs,
00:16:57 et qui, par moment,
00:16:59 essayent d'infiltrer le parcours,
00:17:01 ou reviennent en force, vers le carré de tête.
00:17:03 C'est comme ça que ça marche.
00:17:05 - Alors, je voudrais entendre ceux qui n'ont pas encore pris la parole.
00:17:07 C'est une question à laquelle Mathieu Vallée répondra
00:17:09 dans un second temps. Est-ce qu'on se donne,
00:17:11 selon vous,
00:17:13 véritablement les moyens de lutter
00:17:15 contre ces casseurs ?
00:17:17 - Écoutez, je suis persuadée que non, moi,
00:17:19 parce que je ne peux pas entendre, toutes les semaines,
00:17:21 ils sont une petite minorité,
00:17:23 ils sont très peu nombreux,
00:17:25 ils ne représentent personne,
00:17:27 et cependant, voir qu'ils reviennent
00:17:29 chaque semaine, alors, ou on est capable
00:17:31 de les dissuader de revenir, ou ils sont
00:17:33 assez peu nombreux
00:17:35 pour qu'on les identifie tous
00:17:37 et qu'on les mette hors d'état de nuire,
00:17:39 il faut choisir l'un. Soit ils ne sont pas
00:17:41 nombreux, et à ce moment-là,
00:17:43 on a les moyens de les mettre hors d'état
00:17:45 de nuire, soit
00:17:47 ils ne sont pas nombreux, mais on n'a pas
00:17:49 envie de se donner les moyens
00:17:51 de les mettre hors d'état de nuire,
00:17:53 donc ça c'est un sujet politique, soit
00:17:55 ils sont plus nombreux qu'on ne le croit, et alors là,
00:17:57 c'est dangereux, parce que ça veut dire qu'à chaque fois
00:17:59 qu'on en arrête une centaine,
00:18:01 il y en a une centaine qui arrive d'ailleurs, et du reste,
00:18:03 on nous le dit, puisqu'il y en a qui arrivent de l'étranger.
00:18:05 Moi, je trouve ça délirant, comme si on avait passé
00:18:07 nos propres Black Blocs et Antifa,
00:18:09 en plus qu'on en importe, comme le reste,
00:18:11 aujourd'hui les importations, c'est incroyable.
00:18:13 Donc c'est vrai
00:18:15 que c'est assez ahurissant.
00:18:17 Ce spectacle, il est dramatique,
00:18:19 évidemment, mais qui est responsable ?
00:18:21 Alors sans doute, évidemment, le premier
00:18:23 chef, les casseurs, mais
00:18:25 évidemment, pour les Français, il y a aussi le gouvernement
00:18:27 qui a mené à cette situation,
00:18:29 à la fois
00:18:31 en exaspérant,
00:18:33 en arrivant à cette
00:18:35 situation sur les retraites,
00:18:37 mais aussi en ne
00:18:39 mettant pas précisément, hors d'état de nuire,
00:18:41 ces casseurs. Alors moi, je voudrais qu'on arrête de dire
00:18:43 que ce sont les étudiants, il ne faut pas essentialiser.
00:18:45 Aujourd'hui, il y a des étudiants qui, actuellement,
00:18:47 sont en train de passer leurs examens pour
00:18:49 le NS et autres.
00:18:51 Il y a peu d'étudiants en médecine, je ne pense pas.
00:18:53 Il y a beaucoup les sociologiques...
00:18:55 - A priori, c'est des étudiants qui doubleront leur année, là, qui sont dans les rues.
00:18:57 Ou alors, il y a des génies qui auront
00:18:59 toutes leurs partiels. - Ou alors, c'est des étudiants
00:19:01 chroniques. Vous savez, il y en a beaucoup à l'Université.
00:19:03 C'est des étudiants de 40 ans.
00:19:05 - Oui, aussi.
00:19:07 Tatiana Renard-Barzac est quand même un brique là-dessus,
00:19:09 également. - Évidemment,
00:19:11 je me fais complètement dans le sens de Mathieu Vallée.
00:19:13 C'est-à-dire qu'il manque une vraie loi.
00:19:15 C'est-à-dire qu'il y a cette loi anti-casseurs qui est
00:19:17 tout à fait insuffisante, qui d'ailleurs avait été retoquée
00:19:19 pour partie par le Conseil constitutionnel,
00:19:21 avec des choses, je trouve, aberrantes. Parce que
00:19:23 à la fois, on transforme en contravention
00:19:25 un délit
00:19:27 d'une contravention, qui est le fait de se masquer,
00:19:29 d'arriver aux abords d'une manifestation masquée, ce qui est quand même une aberration,
00:19:31 mais de l'autre côté,
00:19:33 on ne fait pas d'interdiction de paraître à des gens
00:19:35 qui sont parfois d'ailleurs fichés.
00:19:37 On autorise des fouilles
00:19:39 des voitures, etc., aux abords des bâtiments.
00:19:41 On sait très bien que les casseurs cachent dans le matériel urbain
00:19:43 et se servent d'ailleurs du matériel urbain,
00:19:45 des pavés, etc., pour casser, et pas de choses
00:19:47 qu'ils apportent même aux voitures. - Ils ont même cassé des murs
00:19:49 aujourd'hui, des devantures d'immeubles,
00:19:51 pour fabriquer des gravats et les jeter
00:19:53 aux forces de l'ordre. - Donc, je pense que
00:19:55 il y a quand même un décalage, si vous voulez, entre cette loi
00:19:57 telle qu'elle a été faite et pensée,
00:19:59 et la réalité aujourd'hui, la violence
00:20:01 qui s'exerce dans ces manifs. Ça, c'est la première chose.
00:20:03 Deuxièmement, c'est très symptomatique d'ailleurs
00:20:05 qu'ils viennent narguer les syndicats,
00:20:07 puisqu'ils se mettent en carré de tête, ce qui est quand même très nouveau,
00:20:09 et ça montre à quel point, d'ailleurs,
00:20:11 ils vous font un bras d'honneur et ils veulent récupérer
00:20:13 et même passer sous silence
00:20:15 une contestation tout à fait légitime.
00:20:17 Et ça, c'est tout à fait insupportable,
00:20:19 et ça vous porte préjudice. Et puis, troisième chose,
00:20:21 c'est vrai que cette violence
00:20:23 convoit quand même le service d'ordre
00:20:25 des syndicats, qui doivent venir casquer
00:20:27 quand même parfois... La semaine dernière,
00:20:29 c'était quand même très symptomatique, on les voyait avec des casques.
00:20:31 Pardon ? - Pas équipés, oui.
00:20:33 - Oui, ils sont super équipés ! Enfin, pardon,
00:20:35 des scènes de guerre, la semaine dernière, c'était vraiment des scènes de guerre.
00:20:37 Cette semaine, ça l'était un peu moins, mais avec malheureusement
00:20:39 autant de blessés, ou peut-être un peu moins,
00:20:41 vous le direz, Mathieu, mais voilà.
00:20:43 Mais c'est vrai que ça pose une vraie question, quand même,
00:20:45 sur la violence aujourd'hui dans notre société.
00:20:47 Et du coup, j'en viens,
00:20:49 pardon, à effet d'escalier, mais
00:20:51 est-ce que la façon aussi d'exercer le pouvoir,
00:20:53 cette verticalité d'Emmanuel Macron
00:20:55 et le fait de se passer des corps intermédiaires
00:20:57 ne mène pas à cette scène
00:20:59 tout à fait désolante, qui est qu'on voit en fait
00:21:01 des travailleurs taper sur d'autres travailleurs,
00:21:03 parce que c'est ça, la réalité, en fait. - Mais vous savez que là,
00:21:05 j'apprends également que ce soir,
00:21:07 un escadron de gendarmes mobiles a protégé
00:21:09 des syndicalistes CGT
00:21:11 contre des ultra-Black Blocs
00:21:13 qui s'attaquaient aux syndicalistes.
00:21:15 Donc on est vraiment... - Et les Black Blocs,
00:21:17 ils n'ont pas eu la solidité, c'est-à-dire la gestionnaire. - Ces gens-là veulent nuire à la contestation,
00:21:19 ce n'est rien d'autre.
00:21:21 Et ne comprennent rien à la situation,
00:21:23 ils desservent leur cause.
00:21:25 Avant de vous entendre, carrément, j'en veux pour preuve
00:21:27 une autre image encore aujourd'hui.
00:21:29 Ça peut vous paraître anecdotique,
00:21:31 tant on en voit brûler des voitures
00:21:33 sur ces manifestations.
00:21:35 Regardez cette voiture, je vais donner la marque,
00:21:37 parce que c'est... De toute façon, la propriétaire,
00:21:39 on va l'entendre, elle donne la marque de son véhicule.
00:21:41 Vous savez, c'est une véhicule Tesla,
00:21:43 la fameuse marque d'Elon Musk, des véhicules sans
00:21:45 porcelain électrique, véhicule qui a été
00:21:47 à Rennes incendié
00:21:49 et tagué. Il a fallu l'intervention
00:21:51 de la police ou des pompiers,
00:21:53 je ne sais plus, on va le voir sur les images.
00:21:55 C'est un gendarme, voilà, avec un petit
00:21:57 extincteur pour venir à bout de ce
00:21:59 début d'incendie. Écoutez la propriétaire,
00:22:01 écoutez son ressentiment.
00:22:03 - Comment voulez-vous
00:22:05 que je réagisse bien ?
00:22:07 On brûle ma voiture parce que c'est
00:22:09 soi-disant une Tesla, c'est un
00:22:11 outil de travail. J'habite à l'étranger où on travaille
00:22:13 jusqu'à 67 ans et personne
00:22:15 ne râle. Et là,
00:22:17 pour s'amuser, ils brûlent des voitures.
00:22:19 Moi, j'ai 200 km à faire pour rentrer
00:22:21 chez moi et je trouve que
00:22:23 on pense toujours que les riches peuvent payer
00:22:25 et on pense que parce qu'on a une Tesla, on est riches.
00:22:27 Bien, pas toujours. C'est un outil de boulot.
00:22:29 - Ces gens-là n'ont rien compris.
00:22:31 Karima Brick.
00:22:33 - Non, puis moi, je reviens donc sur
00:22:35 cette violence qu'on peut constater.
00:22:37 On est rendu à la 12e journée de mobilisation.
00:22:39 On le sait, depuis le 49.3,
00:22:41 ça a laissé place vraiment
00:22:43 aux éléments les plus radicaux.
00:22:45 Et je me dis, bien, ça va prendre combien
00:22:47 de journées? Est-ce que ça va prendre un mort
00:22:49 à un moment donné, des blessés extrêmement graves?
00:22:51 Encore combien de fois avant qu'il y ait
00:22:53 une véritable réaction? Si jamais vous promenez
00:22:55 dans la rue, qu'il y a un collègue ou quelqu'un
00:22:57 qui arrive comme ça, qui vous attaque avec un cocktail Molotov,
00:22:59 bien, on va vraiment parler ici
00:23:01 de voix de fait grave, peut-être même
00:23:03 de tentative de meurtre. Et je trouve
00:23:05 qu'à l'égard des forces de l'ordre
00:23:07 qui protègent, justement, on l'a vu,
00:23:09 qui protègent les mobilisations,
00:23:11 qui font ce qu'ils peuvent, il y a une espèce
00:23:13 de... bien, de laisser aller.
00:23:15 Une espèce d'impuissance même de l'État.
00:23:17 On cible... je comprends, évidemment,
00:23:19 on est dans un État de droit, on va pas...
00:23:21 moi, je suis pas pour arrêter
00:23:23 en prévention nécessairement. Je pense,
00:23:25 par ailleurs, pour les multirécidivistes,
00:23:27 et ça, je l'ai déjà dit, pour les multirécidivistes
00:23:29 violents qui ont déjà été reconnus
00:23:31 coupables de voix de fait, je crois
00:23:33 qu'il y aurait peut-être, si on veut,
00:23:35 une poignée législative, que ce soit
00:23:37 sur les peines minimales ou quoi que ce soit, je pense
00:23:39 qu'on pourrait repousser là-dessus, même si ça a été
00:23:41 refusé. Je pense qu'il y a quand même quelque chose
00:23:43 à voir là. Mais il y a un laisser aller,
00:23:45 parce qu'à un moment donné, il y a des lois
00:23:47 qui existent. On dit, ah non, il faut changer...
00:23:49 Non, il y a déjà des lois qui existent, c'est dans l'application
00:23:51 des peines aussi. Je pense qu'il faut regarder
00:23:53 de ce côté-là. Et à un moment donné, je pense que le gouvernement
00:23:55 a aussi une responsabilité pour
00:23:57 se laisser aller pour cette violence
00:23:59 ou cette banalisation de cette violence
00:24:01 où on s'habitue, et ce n'est pas normal.
00:24:03 On ne parle pas ici d'une poignée de gens,
00:24:05 on est rendus à 1000, 1500, peut-être
00:24:07 2000 casseurs professionnels black blocs.
00:24:09 Mais moi aussi, je fais la distinction peut-être à des jeunes
00:24:11 qui se sentent grisés par la violence,
00:24:13 et là aussi, je trouve que toute violence est condamnable.
00:24:15 Mais là, on parle vraiment d'atteinte à la vie
00:24:17 de personne. - La question de ce tour
00:24:19 de plateau, c'était, Mathieu, est-ce qu'on
00:24:21 se donne véritablement les moyens de lutter
00:24:23 contre ces casseurs? Si la réponse était oui,
00:24:25 on ne les reverrait pas semaine après
00:24:27 semaine. Par exemple, la question des drones
00:24:29 qui revient régulièrement sur le tapis.
00:24:31 Tout le monde a des drones
00:24:33 en Europe, sauf nous. On ne peut pas
00:24:35 interdire les gens de manifestation, en fait.
00:24:37 L'État et la police sont
00:24:39 désarmés par la justice.
00:24:41 - Je pense que ça va vous intéresser. On a 20 interpellations
00:24:43 qui ont été opérées sur le groupe qu'on a vu sur vos images.
00:24:45 Je vois qu'on est en direct avec nos collègues
00:24:47 qui sont de Place de la Bastille vers Place
00:24:49 de la République. Il y avait une quarantaine de personnes.
00:24:51 Elles ont été arrêtées avant qu'elles commettent
00:24:53 encore des exactions et des barricades.
00:24:55 Je félicite mes collègues de la brigade de répression
00:24:57 d'action violente à moto qui ont opéré ces 20 interpellations
00:24:59 et qui permettent d'avoir, pour l'instant, le cadre précaire
00:25:01 peut-être, en tout cas rapidement établi
00:25:03 qu'on a pu voir sur vos images
00:25:05 à l'instant qu'on est en direct.
00:25:07 - Sur les moyens juridiques, c'est très simple.
00:25:09 Aujourd'hui, la balle est dans le camp du politique.
00:25:11 Pour lutter contre le nationalisme
00:25:13 corse ou basque, pour lutter contre le terrorisme,
00:25:15 pour lutter contre le stupéfiant, même si on a encore
00:25:17 beaucoup de chemin à faire,
00:25:19 pour lutter contre le proxénétisme, ces proxénètes
00:25:21 qui mettent souvent majoritairement des jeunes filles sur le marché
00:25:23 de la consommation de prédateurs
00:25:25 cent fois ni moins,
00:25:27 on voit bien qu'on a doté la loi d'un cadre juridique
00:25:29 hors normes pour permettre aux policiers et aux gendarmes
00:25:31 non pas de faire tout ce qu'ils veulent, mais sous le contrôle
00:25:33 de magistrats judiciaires, de pouvoir opérer des enquêtes,
00:25:35 de pouvoir opérer de la traçabilité
00:25:37 de personnes qu'on connaît bien, qui sont en partie fichées S,
00:25:39 et qui permettent réellement de lutter
00:25:41 contre ces groupuscules violents
00:25:43 qui ont une idéologie derrière. On pourrait dire
00:25:45 que parfois, dans des quartiers difficiles,
00:25:47 on a des individus qui jettent des cocktails de moteur
00:25:49 sur des policiers et qui pourraient rentrer dans cette nouvelle loi,
00:25:51 mais non. Là, il y a une idéologie qui fonde
00:25:53 ces individus, qui est les structures qui les organisent.
00:25:55 Tout à l'heure, on avait
00:25:57 Gabriel qui nous expliquait qu'on les voyait souvent,
00:25:59 mais on les voit souvent parce qu'aujourd'hui, il y a un manque de volonté politique
00:26:01 pour lutter contre ces individus radicalisés.
00:26:03 Permettez-moi, j'en terminerai là,
00:26:05 de vous dire que la Direction générale
00:26:07 de la Sécurité intérieure, elle, elle n'a pas attendu
00:26:09 politique. L'ultra-droite et l'ultra-gauche,
00:26:11 elles travaillent déjà dessus. La sous-direction antiterroriste,
00:26:13 elle est déjà en train de concentrer une partie
00:26:15 de ses efforts, de ses moyens et de son travail
00:26:17 aussi sur ces groupuscules violents
00:26:19 qui peuvent renverser nos institutions et qui peuvent
00:26:21 se faire des policiers et des gendarmes. C'est pas nouveau.
00:26:23 Le sabotage est passé. - Vous savez, il y a des Jeux
00:26:25 olympiques dans un peu plus d'un an, il y a une Coupe du monde
00:26:27 de rugby en septembre prochain. Si on n'avance
00:26:29 pas plus vite sur ce volet-là, je pense que ça va être
00:26:31 très compliqué. - Je suis impassionné, mais sur les Jeux olympiques,
00:26:33 vous avez par exemple un groupe de l'ultra-gauche
00:26:35 qui s'est créé, qui s'appelle "Saccage 2024",
00:26:37 qui vise à créer des actions spectaculaires
00:26:39 et qui feront de l'image sur la séquence
00:26:41 d'inauguration sur la scène lorsque les géos s'ouvriront
00:26:43 ou sur des rencontres sportives qui
00:26:45 feront le tour du monde parce qu'on a plus d'un milliard de téléspectateurs
00:26:47 qui regardent. - Alors, Gabriel, Tatiana
00:26:49 et M. Privas, je sais que vous voulez absolument
00:26:51 réagir. Je dois lancer absolument la dernière
00:26:53 pause, donc vous gardez exactement en tête
00:26:55 ce que vous vouliez me dire. On reviendra sur ces images
00:26:57 et promis, on relance la discussion,
00:26:59 mais il faut absolument qu'on parte en pub, on est en retard.
00:27:01 Notre dernière pause et on se retrouve pendant plus
00:27:03 d'une heure, sans aucune interruption. A tout de suite.
00:27:05 Désolé, mais là, je...
00:27:09 Nous sommes de retour sur le plateau de
00:27:11 Soir Enfant, on vous accompagne donc cette fois jusqu'à
00:27:13 minuit sans pub. Gabriel Cluzel, Tatiana Renard,
00:27:15 Barzak Karimabrik, pardon, Benjamin Morel,
00:27:17 Mathieu Vallée, Patrick Privas de Force
00:27:19 Ouvrière qui sont avec nous.
00:27:21 Ces images, toujours en direct, après
00:27:23 cette douzième journée de mobilisation contre la réforme
00:27:25 des retraites. Je rappelle que les chiffres sont en
00:27:27 baisse à la veille de la décision du Conseil
00:27:29 constitutionnel. 380 000 personnes
00:27:31 selon le ministère de l'Intérieur ont défilé
00:27:33 dans l'Hexagone. 42 000
00:27:35 à Paris toujours, selon
00:27:37 l'Intérieur. Calme
00:27:39 retrouvé, même si lorsque l'on
00:27:41 prenait l'antenne, il y a une demi-heure,
00:27:43 environ, on a vu quelques éléments perturbateurs
00:27:45 commencer à semer un petit peu la zizanie
00:27:47 dans Paris, entre la Bastille et la République.
00:27:49 A priori, les interpellations
00:27:51 ont eu lieu et la situation est totalement
00:27:53 sécurisée. Sur place, on est
00:27:55 avec notre journaliste.
00:27:57 Oui, effectivement, on est ici,
00:28:01 boulevard des Filles du Calvaire.
00:28:03 Regardez à droite de cette image, vous avez
00:28:05 tout au bout la place de la Bastille. C'était
00:28:07 le point d'orgue de cette douzième journée de mobilisation
00:28:09 et pour vous expliquer un petit peu la situation,
00:28:11 en fin de manifestation, un groupe d'une
00:28:13 quarantaine, d'une trentaine d'étudiants
00:28:15 de la Sorbonne ont été nassés par
00:28:17 les forces de l'ordre et ces derniers,
00:28:19 ces étudiants étaient en train de jouer
00:28:21 à des jeux. Entre eux, donc, effectivement, les forces de l'ordre
00:28:23 ont levé le dispositif au bout
00:28:25 de plusieurs minutes, même
00:28:27 plusieurs heures de maintien de l'ordre
00:28:29 et à la suite de cela, ce petit
00:28:31 groupe, rejoint par certains membres
00:28:33 encore dans les rues adjacentes
00:28:35 à la place de la Bastille, ont décidé
00:28:37 de prendre la direction de la place de la République
00:28:39 dans un cortège sauvage.
00:28:41 Ils le scandaient eux-mêmes, ici, dans les rues de la capitale.
00:28:43 Manifestation sauvage
00:28:45 et au fur et à mesure de leur déambulation,
00:28:47 les poubelles présentes sur
00:28:49 les trottoirs de la capitale, ils ont
00:28:51 décidé de les disperser au milieu de la route.
00:28:53 Donc, évidemment, la Bravem a fait
00:28:55 demi-tour. Les compagnies de CRS,
00:28:57 qui étaient en partance de la Bastille,
00:28:59 pour rejoindre leur lieu de nuit,
00:29:01 effectivement, ont fait demi-tour
00:29:03 et ont pris en chasse ce groupe
00:29:05 de manifestants sauvages
00:29:07 dont certains ont tenté de s'échapper
00:29:09 en courant, mais la Bravem a encore une fois montré
00:29:11 son efficacité puisque son déploiement a été
00:29:13 très rapide. Les forces
00:29:15 de l'ordre ont pu descendre rapidement des motos
00:29:17 que vous voyez sur ces images et ont pu poursuivre
00:29:19 ces manifestants,
00:29:21 encore une fois, cagoulés, malgré leur
00:29:23 tardive, et ont pu les appréhender
00:29:25 et procéder à plusieurs interpellations
00:29:27 encore en cours actuellement, à l'heure où je suis
00:29:29 en train de vous parler.
00:29:31 Ces forces de l'ordre qui ont passé la journée
00:29:33 à quadriller le cortège
00:29:35 syndical et le cortège de manifestants
00:29:37 et qui, encore à cette heure-ci,
00:29:39 sont sur le terrain pour tenter de faire revenir
00:29:41 l'ordre, ici, à Paris.
00:29:43 Où est a priori le calme
00:29:45 retrouvé dans Paris, avant certainement
00:29:47 d'autres mobilisations, d'autres actions. Demain,
00:29:49 on va en parler, on va être ensemble, je le rappelle,
00:29:51 jusqu'à minuit. Ces gens-là,
00:29:53 ces casseurs dont on parle depuis le début de l'émission
00:29:55 et on va s'arrêter là après deux, trois minutes,
00:29:57 ils n'ont rien à faire des retraites,
00:29:59 ce sont juste des délinquants et des fauteurs de troupes.
00:30:01 - Oui, avec une vraie interrogation quand même,
00:30:03 quand on voit ce qui s'est passé la semaine dernière et le chemin
00:30:05 emprunté et la retombe quand même
00:30:07 qui est vraiment le symbole par excellence
00:30:09 du pouvoir et de l'accession au pouvoir des manifestants.
00:30:11 - Le pont de toit brûlé la semaine dernière.
00:30:13 - Exactement, et là, aujourd'hui,
00:30:15 notamment la rue de Rivoli où il y a quand même pas mal de commerce
00:30:17 et puis avec la Banque de France qui a été dégradée,
00:30:19 on a quand même une petite interrogation
00:30:21 sur le trajet, ça c'est ma première réflexion.
00:30:24 Pourquoi ces trajets-là ?
00:30:26 C'est quand même la semaine dernière où on pouvait vraiment légitimement
00:30:28 se poser cette question. C'était presque en fait une...
00:30:30 - Sur les syndicats qui décident du trajet ?
00:30:32 - Avec la préfecture de police, j'imagine que c'est de concert, une discussion.
00:30:34 - Avec la préfecture de police.
00:30:36 - Si la préfecture valide...
00:30:38 - Bien entendu. Et bien évidemment,
00:30:40 on ne peut pas refaire, lorsqu'on fait plusieurs manifestations,
00:30:42 chaque fois le même parcours.
00:30:44 Sinon ce seront toujours les mêmes personnes.
00:30:46 - Et ce sera toujours les mêmes commerces
00:30:48 qui seront détériorés, toujours les mêmes...
00:30:50 - Avec aussi une réalité, c'est que...
00:30:52 - Oui, autant les commerces de la Rive-Droite
00:30:54 que de la Rive-Gauche doivent être détériorés.
00:30:56 Il y a un moment, il faudrait que tout le monde...
00:30:58 - Je n'ai pas dit ça. - On est très cyniques.
00:31:00 Je me permets de le dire avec humour, même s'il n'y a rien de drôle là-dedans.
00:31:02 - Je ne dis pas que les commerces...
00:31:04 Je contate aussi que beaucoup de maires
00:31:06 ne veulent plus en râle-boire,
00:31:08 d'abord toujours les manifs dans leurs arrondissements.
00:31:10 Il y a aussi les maires qui demandent
00:31:12 que ce soit aussi un peu réparti.
00:31:14 Et ça, c'était la première chose.
00:31:16 Deuxième chose, je remarque aujourd'hui,
00:31:18 avec intérêt, mais aussi avec effroi,
00:31:20 que les policiers, certains,
00:31:22 ont pris des penses... - Fumaient ?
00:31:24 - Non, filmaient. Avaient des caméras
00:31:26 et étaient à l'arrêt et vraiment filmaient.
00:31:28 Je me disais, on en est arrivé là.
00:31:30 Aujourd'hui, il y avait les images,
00:31:32 je ne sais pas si vous avez vu dans l'après-midi.
00:31:34 - Je n'ai pas de souvenirs, mais je vous crois sur parole.
00:31:36 - Les policiers se retrouvent à devoir filmer,
00:31:38 j'imagine pour des questions de procédure par la suite.
00:31:40 - C'est le renseignement, non ?
00:31:42 - Ils ont des caméras piétons
00:31:44 que l'administration leur fournit...
00:31:46 - Oui, c'était pas ça.
00:31:48 - J'y viens. Ils ont des caméras piétons
00:31:50 que l'administration leur fournit pour permettre
00:31:52 d'avoir des preuves en cas de procédure judiciaire.
00:31:54 Et ils filment aussi leurs images parce qu'ils veulent
00:31:56 pouvoir aussi, notamment, avoir leurs propres images
00:31:58 lorsqu'ils sont mis en cause ou pour montrer la violence
00:32:00 auxquelles ils sont confrontés.
00:32:02 Et d'ailleurs, Julien le disait au début,
00:32:04 il dit qu'il faut utiliser nos images.
00:32:06 Moi-même, je veux aller plus loin.
00:32:08 Je veux que le ministère auquel j'appartienne,
00:32:10 dont j'ai la fierté de travailler depuis 19 ans,
00:32:12 permette d'avoir des reporters policiers sur le terrain
00:32:14 qu'on pourrait cacher et qu'ils ne feraient pas
00:32:16 de l'opération d'à côté pour pouvoir fournir
00:32:18 en direct nos propres images.
00:32:20 - Mais déjà, si chacun avait une caméra piéton,
00:32:22 comme ça devrait être à l'ordre du jour...
00:32:24 - On n'est même pas fichus de fournir à nos policiers...
00:32:26 - Elles ont une heure d'autonomie.
00:32:28 - C'est tout à fait.
00:32:30 - Gabriel, ce que j'avais...
00:32:32 - Il faut des interdictions préalables de manifester,
00:32:34 mais qu'on le veuille ou non, qu'on se roule en boule
00:32:36 et qu'on ne soit pas content, c'est quand même inconstitutionnel.
00:32:38 On ne va pas modifier la Constitution pour ça.
00:32:40 - Qu'est-ce qui est inconstitutionnel ?
00:32:42 - Le fait d'avoir des interdictions préalables de manifester.
00:32:44 - Et vous avez des interdictions au stade ?
00:32:46 - Oui, mais ce n'est pas pareil.
00:32:48 Parce que manifester est un droit fondamental.
00:32:50 - Aller au stade est un droit fondamental.
00:32:52 - Donc, ce faisant, on pourrait modifier la Constitution,
00:32:54 mais ça ne se fera pas. Il faut être réaliste là-dessus.
00:32:56 En revanche, il y a un problème de preuves.
00:32:58 - Donc, on ne donnera jamais les moyens
00:33:00 de manifester, c'est-à-dire que si vous arrivez à incriminer,
00:33:02 à avoir les preuves, ensuite, vous pouvez interdire de manifester.
00:33:04 Donc, le fait qu'on ait des caméras est réellement un progrès.
00:33:06 - Gabriel Cluzel, on va passer le chapitre violences ensuite.
00:33:08 - Pardon, mais il faut quand même arrêter de nous chanter Manon.
00:33:10 Je pense qu'il n'y a pas besoin de drones
00:33:12 ni de tout ce qu'on veut.
00:33:14 On n'a qu'à utiliser,
00:33:16 je le répète chaque semaine,
00:33:18 mais je suis inlassable sur ce sujet,
00:33:20 on n'a qu'à utiliser pour l'extrême-gauche
00:33:22 les méthodes qu'on utilise pour l'extrême-droite.
00:33:24 Vous voyez, il y a des militants de génération identitaire
00:33:26 qui sont montés sur une carte...
00:33:28 Non, mais pardon, ne prenez pas cet air lassé.
00:33:30 - Non, je ne suis pas lassé, c'est juste qu'en effet,
00:33:32 cette histoire, on l'a dit, on la répète semaine après semaine.
00:33:34 - Parce que c'est encore arrivé à Bordeaux récemment,
00:33:36 ils ont été jugés, les gars,
00:33:38 il y a des militants d'extrême-droite
00:33:40 qui sont montés sur un immeuble
00:33:42 ou qui ont mis une banderole sur le parcours
00:33:44 de la gay pride.
00:33:46 - Génération identitaire, non ? Je ne sais plus.
00:33:48 - Ah, c'est une autre association d'extrême-droite qui a été dissoute.
00:33:50 Parce que vous savez, Julien, qu'on peut dissoudre
00:33:52 les associations d'extrême-droite.
00:33:54 - Les associations de tout court ? C'est le cas du CCIF, par exemple ?
00:33:56 - Non, non, l'extrême-gauche,
00:33:58 ce n'est pas soluble, vous voyez ?
00:34:00 - Mais parce que ce ne sont pas des associations,
00:34:02 ce sont des nébuleuses.
00:34:04 - Non, mais c'est des craques, tout ce que vous racontez.
00:34:06 - Laissez finir.
00:34:08 - Non, non, je vais jusqu'au bout, parce que ça, c'est ce qu'on me disait
00:34:10 jusqu'à l'année dernière.
00:34:12 - On va avancer.
00:34:14 - Non, mais pardon, c'est quand même intéressant,
00:34:16 parce qu'on peut couper les cheveux en quatre,
00:34:18 chercher des poils sur les oeufs et se demander
00:34:20 pourquoi on n'arrête pas les black blocs,
00:34:22 et en effet, vous comprenez, c'est compliqué, on ne peut pas les dissoudre.
00:34:24 Si, si, les oeufs, c'était un groupement de fêtes,
00:34:26 on les a dissous, et voilà.
00:34:28 Donc ça s'est passé très bien.
00:34:30 Utilisons les mêmes armes pour l'extrême-droite
00:34:32 que pour l'extrême-gauche,
00:34:34 le problème, c'est qu'on ne veut pas, parce qu'il y a une complaisance idéologique,
00:34:36 et il y a la trouille que l'ultra-gauche
00:34:38 mette le feu aux universités, au sens propre
00:34:40 comme au sens figuré.
00:34:42 - Voilà pour ces troubles à l'ordre
00:34:44 qui émaillent régulièrement les manifestations,
00:34:46 et demain, pour cette journée décisive
00:34:48 qu'on vous fera vivre évidemment sur CNews,
00:34:50 la décision du Conseil constitutionnel,
00:34:52 il y a beaucoup d'actions coûte-moins également,
00:34:54 qui sont prévues selon les renseignements,
00:34:56 donc on sera évidemment attentif
00:34:58 à ce qui se passera dans les rues de Paris et de France
00:35:00 d'une manière générale. La mobilisation
00:35:02 selon les syndicats est quand même au plus bas,
00:35:04 M. Privat, on va voir avec ce graphique
00:35:06 l'évolution sur les derniers mois
00:35:08 de la mobilisation de l'intersyndicale,
00:35:10 on voit clairement que ce soit les chiffres
00:35:12 donnés par les syndicats ou donnés par le
00:35:14 ministère, ça s'étiole, on peut rester peut-être
00:35:16 un peu plus d'une seconde sur cette
00:35:18 coupe qu'on va réafficher, la voici, merci
00:35:20 beaucoup, en termes de mobilisation ça se tasse,
00:35:22 c'est un échec ou pas pour l'intersyndicale ?
00:35:24 Quel est le bilan
00:35:26 que vous tirez de la manifestation
00:35:28 pacifiste, de la revendication, de la
00:35:30 contestation contre la réforme des retraites ?
00:35:32 On ne peut pas appeler un échec lorsqu'on
00:35:34 met des centaines de milliers de manifestants
00:35:36 depuis plusieurs mois maintenant, dans la rue,
00:35:38 et dans la plupart
00:35:40 des cas, ça se
00:35:42 passe très bien,
00:35:44 donc arrêtons de se focaliser sur
00:35:46 quelques énergumènes qu'il faudrait
00:35:48 bien entendu arrêter
00:35:50 de façon ferme,
00:35:52 moi quand j'arrive à la manifestation sur Paris,
00:35:54 alors c'est vrai que c'est plus compliqué une
00:35:56 manifestation à Paris, mais quand j'arrive à la manifestation
00:35:58 à Paris, j'ai un sac à dos,
00:36:00 eh ben les services de police
00:36:02 fouillent le sac à dos, et ça me
00:36:04 pose zéro problème.
00:36:06 Pour que ce soit clair,
00:36:08 on passe partout,
00:36:10 c'est tout, c'est tout,
00:36:12 voilà, on est obligé,
00:36:14 on est obligé d'avoir...
00:36:16 - On avance sur les violences, on a compris. - Non, non, voilà, mais on est obligé d'avoir
00:36:18 des services d'ordre, qu'on est obligé aussi
00:36:20 de protéger, parce que ce ne sont pas des
00:36:22 professionnels, ce sont des militants
00:36:24 syndicaux, qui assurent une sécurité
00:36:26 sur les carrés de tête, c'est ça qu'on est
00:36:28 obligé de faire. Donc, passons
00:36:30 quand même à autre chose,
00:36:32 la première des violences,
00:36:34 c'est quand même le dossier
00:36:36 lui-même. Rappelons
00:36:38 les réalités.
00:36:40 Si l'exécutif avait
00:36:42 écouté l'ensemble des organisations
00:36:44 syndicales, on ne serait pas là, aujourd'hui.
00:36:46 Or, l'exécutif
00:36:48 n'a rien écouté. Et
00:36:50 contrairement à ce que dit le président de la République,
00:36:52 nous avons fourni
00:36:54 tout un tas de... - Des contre-propositions.
00:36:56 - Bien sûr, des contre-propositions. - Il a nié
00:36:58 le contraire, enfin, il a dit le contraire, il a nié que vous aviez
00:37:00 donné des contre-propositions. - Il a dit le contraire.
00:37:02 Et ça, c'est un
00:37:04 énorme mensonge. Et c'est
00:37:06 inacceptable. Quand le
00:37:08 chef de l'État se permet de dire ça,
00:37:10 en plus quand il le dit à l'étranger,
00:37:12 c'est encore pire, c'est
00:37:14 inacceptable. - Quelle
00:37:16 est la suite ? - Quelle confiance peut-on avoir
00:37:18 dans l'exécutif
00:37:20 au plus haut niveau ?
00:37:22 C'est la première ministre... - C'est très
00:37:24 grave ce que vous... Enfin, c'est très grave, c'est très important
00:37:26 ce que vous êtes en train de dire, parce que... - Je dis des choses...
00:37:28 - Un pays où le dialogue
00:37:30 est rompu entre les partenaires sociaux
00:37:32 et le chef de l'État, c'est
00:37:34 un pays qui se délite, c'est un pays
00:37:36 où, justement, ce dialogue social n'existe plus.
00:37:38 - Le chef de l'État considère que les
00:37:40 organisations syndicales ne servent à rien.
00:37:42 En procédant de cette façon-là,
00:37:44 il a contribué à une chose,
00:37:46 c'est de nous renforcer. - Et il vous appelle
00:37:48 à se rencontrer après... - C'est de nous renforcer. - Il appelle
00:37:50 les syndicats à se rencontrer après le procès constitutionnel. - Y compris en termes
00:37:52 d'adhésion. C'est ça, la réalité. - C'est quoi la
00:37:54 suite pour vous, M. Privat ? Parce qu'après 12 journées
00:37:56 de mobilisation, le discours
00:37:58 il est clair, les revendications,
00:38:00 encore une fois, elles sont légitimes, puisqu'elles sont
00:38:02 partagées par une très large majorité
00:38:04 de Français, mais rien
00:38:06 n'avance. Demain, vous avez une décision du
00:38:08 Conseil constitutionnel, tout va se jouer dans les
00:38:10 prochaines heures. A priori,
00:38:12 sous cette forme, c'était la
00:38:14 dernière manifestation. - Je ne sais pas.
00:38:16 - C'est quoi la suite ? Comment vous imaginez
00:38:18 la suite ? - Mais je ne sais pas. L'intersyndical
00:38:20 va bien sûr se réunir. Vous pensez
00:38:22 bien que... - Vous avez bien une opinion ? - Mais bien sûr que j'ai une opinion, mais...
00:38:24 - Qu'est-ce que vous espérez pour les semaines qui viennent ? - On est dans
00:38:26 le cadre d'une intersyndicale, on travaille ensemble,
00:38:28 l'ensemble des organisations, et il n'y a rien de simple, hein,
00:38:30 quand on... - Mais vous avez entendu Laurent Berger aujourd'hui ? - Oui, mais
00:38:32 c'est pas... - Si le Conseil constitutionnel valide
00:38:34 la loi, on ne manifestera plus.
00:38:36 A priori, c'est pas le discours de la CGT.
00:38:38 Donc l'intersyndicale, elle est à
00:38:40 24 heures de voler en éclat. - Moi, je n'ai pas la
00:38:42 boule, je ne suis pas Mme Irma.
00:38:44 - Oui, mais qu'est-ce que vous souhaitez ? - Je n'ai pas la boule de piste. - Est-ce que vous souhaitez que l'intersyndical
00:38:46 reste uni ? Est-ce que vous souhaitez que les mobilisations
00:38:48 sous cette forme se poursuivent ? - Demain, le Conseil constitutionnel
00:38:50 rendra son avis.
00:38:52 Et il y a,
00:38:54 semble-t-il, quelques difficultés
00:38:56 pour cette loi.
00:38:58 C'est ça, le fond du problème.
00:39:00 C'est de ça dont on doit parler.
00:39:02 Et quand la Première ministre, lorsque nous a reçus l'autre jour,
00:39:04 on va s'amuser,
00:39:06 on va s'amuser, je le dis comme ça, volontairement,
00:39:08 en provoquant quelque peu,
00:39:10 on va rediscuter des choses.
00:39:12 On n'aurait pas dû commencer par ça ?
00:39:14 Discuter des vrais problèmes ?
00:39:16 C'est-à-dire le travail,
00:39:18 - Avant la présentation de la loi,
00:39:20 vous avez été consulté. - Bien entendu. - Avant la présentation
00:39:22 de la loi, vous avez été consulté. - Oui, mais bien entendu.
00:39:24 C'est de ça dont on devait parler.
00:39:26 Avant de balancer la loi
00:39:28 et de dire "ils n'ont jamais rien présenté",
00:39:30 ce qui est absolument faux
00:39:32 de la part des ministres de la République,
00:39:34 du président de la République,
00:39:36 de dire ça, c'est inacceptable.
00:39:38 Au passage, je me permets quand même.
00:39:40 La Première ministre,
00:39:44 elle est née ?
00:39:46 - En 1961. - Voilà.
00:39:48 Premier semestre.
00:39:50 - C'était une coïncidence, ça.
00:39:52 - Peut-être. - Elle a été interrogée là-dessus il y a quelques mois.
00:39:54 - Peut-être. Le jour de la scène parfaite.
00:39:56 - Chez nos confrères de France Info, elle avait répondu...
00:39:58 - Mais quand même.
00:40:00 - C'est vrai que ça fait un peu tâche,
00:40:02 mais je ne sais pas si c'est vraiment le cœur
00:40:04 du problème, la née de la Première ministre d'Elisabeth.
00:40:06 - Ce n'est pas le cœur du problème, mais quand même, il faudra faire quelque chose.
00:40:08 - Ça rajoute un peu.
00:40:10 - Ça fait une petite tâche, on est d'accord.
00:40:12 - Je me permets de faire aussi une provocation.
00:40:14 - L'inconnu commence demain soir, en fait.
00:40:16 C'est un saut dans l'inconnu
00:40:18 que nous faisons tous demain soir.
00:40:20 - Alors, je vais être complétée.
00:40:22 - Bien sûr, je vais être complétée ensuite par Benjamin.
00:40:24 Mais plusieurs choses, il y a plusieurs possibilités.
00:40:26 C'est la plus probable apparemment,
00:40:28 le Conseil constitutionnel, mais on n'en sait rien.
00:40:30 Il censure quelques mesures
00:40:32 de cette réforme.
00:40:34 - Vous avez raison d'évoquer l'avis du Conseil constitutionnel,
00:40:36 mais l'inconnu pour la contestation aussi.
00:40:38 Bien sûr.
00:40:40 Mais conséquente à la réponse du Conseil constitutionnel.
00:40:42 - Ce n'est pas compliqué. Soit le Conseil constitutionnel
00:40:44 rejette, censure totalement cette réforme,
00:40:46 ce qui ne semble pas complètement probable.
00:40:48 Mais bon, imaginons ça.
00:40:50 - C'est impossible.
00:40:52 - Il y a des arguments.
00:40:54 - Oui, il y a des arguments, c'est sûr.
00:40:56 Mais soit il censure des partis,
00:40:58 donc des cavaliers législatifs,
00:41:00 et valide, parce qu'il y a aussi ça demain,
00:41:02 il y a une double décision, valide le référendum
00:41:04 initiatif partagé, auquel cas,
00:41:06 il y a une deuxième séquence, si j'ose dire,
00:41:08 avec d'abord, je pense, le 1er mai,
00:41:10 qui sera une grosse manifestation
00:41:12 de l'intersyndical, et puis avec 9 mois
00:41:14 pour réunir, donc avec une vraie mobilisation
00:41:16 de la part des syndicats, les 4,8 millions
00:41:18 de référendums, soit dit au passage,
00:41:20 ce référendum, si les 4,8 millions
00:41:22 de signatures étaient récoltées,
00:41:24 ne serait pas automatique.
00:41:26 - Non, il y a 9 mois.
00:41:28 - 9 mois, mais surtout après, il faut que le Parlement
00:41:30 en débatte, et c'est que si le Parlement ne débatte pas
00:41:32 dans les 6 mois qui suivent, que le référendum
00:41:34 devient automatique, donc il y a quand même une très longue
00:41:36 séquence qui s'ouvre là, donc en effet,
00:41:38 il y a une grande inconnue. La deuxième inconnue,
00:41:40 je ne suis pas d'accord avec vous Julien, pardon,
00:41:42 le mouvement syndical, il y a moins de monde dans la rue,
00:41:44 mais il y a quand même 2/3 des Français
00:41:46 qui soutiennent. - Ah mais c'est ce que j'ai dit
00:41:48 à Monsieur Privat, c'est très largement
00:41:50 soutenu par les Français. - 2/3 des Français soutiennent
00:41:52 le mouvement social,
00:41:54 et 52% des Français
00:41:56 disent que même si le Conseil Constitutionnel
00:41:58 ne censurait pas,
00:42:00 ils vous souhaitent la poursuite du mouvement social.
00:42:02 Donc on voit quand même que l'intersyndical, quelque part,
00:42:04 a réussi son coup, les syndicats
00:42:06 sont revenus au milieu du jeu, parce que...
00:42:08 - Sauf que là, on est à un moment de bascule,
00:42:10 je le répète, il y a cette décision
00:42:12 demain, les manifestations soutenues
00:42:14 par l'intersyndical Uni,
00:42:16 c'est peut-être la dernière fois
00:42:18 que l'on voyait ça, on verra ce que
00:42:20 dira cet intersyndical, il y a beaucoup d'inconnus,
00:42:22 mais le risque, c'est que maintenant, on se retrouve
00:42:24 avec des opérations beaucoup moins structurées,
00:42:26 des manifestations sauvages,
00:42:28 des actions coup de poing, ça pourrait
00:42:30 s'envenimer, se déliter, j'en veux
00:42:32 pour preuve, une action très forte,
00:42:34 très symbolique, qui a eu
00:42:36 lieu aujourd'hui, de la part de CGT
00:42:38 Sudrail, au siège de
00:42:40 LVMA, j'aurais qu'on voit ces images,
00:42:42 parce que ça fait sens, encore une fois,
00:42:44 et ça dit beaucoup de choses,
00:42:46 du message qui est porté
00:42:48 par ces syndicalistes, et la question
00:42:50 que je me pose, c'est, est-ce que
00:42:52 c'est productif, là encore, d'aller
00:42:54 chez LVMH, pour
00:42:56 parler de ceux qui gagnent
00:42:58 beaucoup d'argent, est-ce que c'est vraiment eux le problème,
00:43:00 les milliardaires, est-ce que c'est en
00:43:02 se pointant au siège de
00:43:04 cette grande entreprise qu'on règle
00:43:06 les problèmes, écoutez ce que disait Fabien Vildieu,
00:43:08 qu'on connaît bien, qui venait régulièrement sur nos plateaux,
00:43:10 syndicaliste Sudrail, qui était présent,
00:43:12 et qui menait ce mouvement
00:43:14 au siège de LVMH aujourd'hui.
00:43:16 Ils cherchent des solutions pour financer
00:43:18 les systèmes de retraite, il y a une solution qui est très simple,
00:43:20 c'est prendre dans la poche des milliardaires,
00:43:22 ici on est au siège social de LVMH,
00:43:24 c'est le siège de
00:43:26 Bernard Arnault, qui est le milliardaire le plus riche
00:43:28 des milliardaires français et du monde,
00:43:30 et bien si on a besoin, si les caisses de la
00:43:32 sécurité sociale sont vides, il faut venir
00:43:34 les chercher, ici, entre autres. Voilà
00:43:36 ce qu'on est venu dire. Et quand je disais qu'il y a
00:43:38 une certaine partie de l'échiquier politique qui soutient
00:43:40 des actions pas forcément légales et
00:43:42 pas forcément très pacifiques,
00:43:44 puisqu'on voit que c'est quand même assez impressionnant
00:43:46 et qu'il y a des salariés dans ce siège qui ont peut-être été impressionnés
00:43:48 au mieux dans cette
00:43:50 matinée. Bravo aux camarades
00:43:52 dit le député LFI, qui lui aussi est un ancien
00:43:54 cheminot CGT, camarades cheminots
00:43:56 qui ont mené cette action coup de poing au siège
00:43:58 de LVMH, pas de trêve, pas de
00:44:00 paix sociale, tant que la réforme n'est pas retirée.
00:44:02 Patrick Privat, moi je veux
00:44:04 bien qu'on ait la haine des riches dans ce
00:44:06 pays. Je vais juste rappeler une chose.
00:44:08 LVMH, ses 200 000 emplois
00:44:10 dans le monde, ses 40 000 emplois
00:44:12 en France, ses 15 000 embauches sur le
00:44:14 territoire en 2022, c'est un record,
00:44:16 ses 5 milliards d'impôts, dont près
00:44:18 de la moitié en France. Qu'est-ce qu'ils nous ont
00:44:20 fait ? Pourquoi
00:44:22 est-ce que les contestataires de la réforme des retraites
00:44:24 ciblent le groupe d'un milliardaire
00:44:26 qui emploie des dizaines de milliers de personnes dans notre pays
00:44:28 et qui recrutent ? Vous avez vu
00:44:30 militants et fous ?
00:44:32 Il y a un moment, soit Sumedef, un parti
00:44:34 intersyndical. Il y a un moment, vous êtes
00:44:36 dans une union. Moi, je n'assume pas ce genre
00:44:38 de choses. Je n'ai pas assumé ce genre de choses.
00:44:40 Vous n'avez pas vu un militant... Alors sortez de l'intersyndical !
00:44:42 Non ! Vous n'avez pas vu un militant en France ouvrière
00:44:44 faire ce genre de choses.
00:44:46 L'intersyndical, il se prononce
00:44:48 sur l'organisation de manifestations,
00:44:50 elle fait des communiqués communs
00:44:52 près des organisations...
00:44:54 Admettons, vous auriez été dans une assemblée
00:44:56 générale où on aurait demandé "est-ce qu'on va
00:44:58 occuper le siège de LVMH ?" Vous auriez voté non ?
00:45:00 On ne l'aurait pas fait. Vous ne l'auriez pas fait.
00:45:02 On l'aurait pas fait. On dit à nos troupes
00:45:04 de ne pas faire ce genre de trucs.
00:45:06 Pourquoi il ne faut pas le faire alors ?
00:45:08 Parce que ce n'est pas le but recherché.
00:45:10 Ça ne sert pas à la cause. Ça ne sert à rien.
00:45:12 Ça ne sert pas à la cause recherchée.
00:45:14 Le but recherché,
00:45:16 c'est le retrait de cette réforme.
00:45:18 Ce n'est pas en allant au siège
00:45:20 de LVMH qu'on va faire retirer la réforme.
00:45:22 Quel lien, Karim Abrique,
00:45:24 entre cette action et la réforme des retraites ?
00:45:26 Je pense que le dialogue
00:45:28 de sourds, quand on
00:45:30 entend des sourds
00:45:32 pourrir la situation comme ça,
00:45:34 et que certaines personnes ont l'impression
00:45:36 qu'ils ne peuvent pas se faire entendre,
00:45:38 qu'il ne se passe rien après des semaines et des semaines,
00:45:40 on en vient à la mobilisation spectaculaire,
00:45:42 la mobilisation de coups d'éclat.
00:45:44 Vous vous demandiez un peu
00:45:46 ce qui nous attend pour la suite.
00:45:48 Je pense que tout le monde, c'est le gros point
00:45:50 d'interrogation. Déjà demain,
00:45:52 on verra la décision du Conseil constitutionnel,
00:45:54 mais c'est vrai qu'on peut basculer
00:45:56 dans une période d'incertitude.
00:45:58 Est-ce qu'on va assister
00:46:00 à un espèce de... peut-être
00:46:02 de ces tentatives de sabotage
00:46:04 du quinquennat, de sabotage symbolique
00:46:06 des actions comme ça, un peu coup de poing,
00:46:08 pour rendre vraiment
00:46:10 la gouvernance impossible
00:46:12 pour Emmanuel Macron ? C'est peut-être ce qu'on va voir
00:46:14 au cours des prochains mois.
00:46:16 Certains parlent de la gilet jaunisation,
00:46:18 ou la jaunisation
00:46:20 des manifestations ou quoi que ce soit.
00:46:22 Ça a duré longtemps, les gilets jaunes. Est-ce qu'on pourrait basculer
00:46:24 vraiment pour...
00:46:26 C'est le risque actuel.
00:46:28 Ça n'a rien à voir.
00:46:30 Pourquoi ?
00:46:32 Si le mouvement se déstructure,
00:46:34 si vous avez des actions coup de poing, des manifestations sauvages,
00:46:36 ça peut prendre cette forme.
00:46:38 Vous dites ?
00:46:40 Moins que vous.
00:46:42 Nettement moins connus. Et surtout, nettement moins
00:46:44 organisés. Ne comparons pas
00:46:46 les gilets jaunes
00:46:48 avec ce que nous avons fait, nous, depuis
00:46:50 trois mois. Les gilets jaunes, ils ont obtenu des choses.
00:46:52 Contrairement à vous, les gilets jaunes
00:46:54 ont obtenu des choses, M. Privat.
00:46:56 Si, si, on a obtenu que là, le gouvernement
00:46:58 a perdu la bataille de la communication,
00:47:00 sur ce texte, c'est incontestable.
00:47:02 Il nous a permis
00:47:04 d'avoir des adhérents supplémentaires.
00:47:06 Mais il ne faudrait pas la perdre en retours avec ce genre d'action.
00:47:08 Ce que je dis, c'est que ça fait...
00:47:10 Il faut continuer la procédure de la sorte et on verra ce que ça donnera.
00:47:12 Paradoxalement. Mais il y a des risques de coups d'éclat,
00:47:14 je pense. Quand on sent que le dialogue
00:47:16 est rompu, s'il n'y a pas de dialogue social,
00:47:18 s'effectivement il ne se passe rien, malheureusement,
00:47:20 et je le déplore, j'ai peur qu'on voit
00:47:22 ce genre de manifestations. C'est le risque.
00:47:24 Vous savez, vous avez monté en ce temps paradoxal.
00:47:26 Très vite, je voudrais qu'on parle du Conseil constitutionnel demain.
00:47:28 Pardon, mais c'est tout à fait condamnable
00:47:30 et c'est honteux ce qui se passe, cela dit,
00:47:32 revenons quand même au fond du problème.
00:47:34 Est-ce que la réforme des retraites était
00:47:36 vraiment la priorité, sincèrement ? Les deux priorités
00:47:38 aujourd'hui, c'est l'inflation et la santé pour les Français.
00:47:40 Et c'est quoi le problème aujourd'hui ? C'est les conditions de travail.
00:47:42 C'est le problème de la répartition
00:47:44 de la richesse. Et c'est ça ce que ces gens
00:47:46 veulent signifier de façon tout à fait honteuse.
00:47:48 Mais la question de la répartition de la richesse,
00:47:50 la question des conditions de travail,
00:47:52 la question de l'évolution des carrières,
00:47:54 la question de l'emploi des salariés,
00:47:56 c'est ça la vraie question.
00:47:58 Ces images sont extrêmement choquantes,
00:48:00 mais malheureusement, elles disent quelque chose
00:48:02 du fond de cette colère sociale et sociétale
00:48:04 avec une France qui est divisée en deux.
00:48:06 Mais non, on ne peut pas faire abstraction de cela.
00:48:08 - Oui, mais ça c'est un vrai sujet,
00:48:10 sauf que moi, je n'ai pas de sympathie particulière
00:48:14 pour Bernard Arnault, mais je ne vois pas très bien
00:48:16 ce qu'il vient faire dans les affaires.
00:48:18 - Il y a absolument pour rien, c'est vraiment
00:48:20 une démonstration facile pour plaire aux...
00:48:22 - Il y a une durée.
00:48:24 - Après, je suis d'accord avec vous sur un point.
00:48:26 - C'est comme la Tesla en feu dans les rues de Rennes,
00:48:28 ça n'a aucun sens.
00:48:30 - Parce que ça, c'est un vrai sujet,
00:48:32 mais la redistribution, ce n'est pas seulement
00:48:34 les impôts de LVMH, c'est les décisions.
00:48:36 - Les actions qui sont reversées,
00:48:38 que se reversent, et les personnes
00:48:40 qui manifestent...
00:48:42 - Et les gens qui manifestent...
00:48:44 - Toutes ces entreprises, tous les salariés
00:48:46 qui ont une participation bénéfice...
00:48:48 - Dire une chose, c'est que pour manifester,
00:48:50 pour ne pas travailler deux ans de plus,
00:48:52 c'est déjà qu'on travaille,
00:48:54 parce que sinon, on ne serait pas embêté
00:48:56 de travailler deux ans de plus.
00:48:58 Donc les gens qui travaillent, en ont peut-être ras-le-bol
00:49:00 aussi, au-delà de LVMH et autres,
00:49:02 qui est une redistribution absolue
00:49:04 vers tout un tas de gens
00:49:06 qui, eux, ne travaillent pas.
00:49:08 - On avance, parce que je vous le dis...
00:49:10 - LVMH n'aborde jamais.
00:49:12 - On va brosser vraiment tout le tableau
00:49:14 autour de cette contestation,
00:49:16 la réforme des retraites,
00:49:18 on a parlé de la violence qui pollue le mouvement,
00:49:20 on a parlé de cette mobilisation et de l'intersyndicale
00:49:22 qui semble s'essouffler, mais qui est loin
00:49:24 d'abandonner le combat, et on l'entend
00:49:26 dans vos propos, Patrick Privat. La question est
00:49:28 de savoir ce qui va se passer également à partir
00:49:30 de demain, à partir de la décision du Conseil constitutionnel.
00:49:32 Est-ce que ça va calmer, ou est-ce qu'au contraire
00:49:34 ça va nourrir ce feu de la contestation sociale ?
00:49:36 Benjamin, le constitutionnaliste
00:49:38 du plateau, donc juste quand même,
00:49:40 faisons un tout petit peu
00:49:42 de pédagogie alors qu'on va voir cette infographie
00:49:44 de nos confrères du Parisien,
00:49:46 où on revoit, pour ceux
00:49:48 qui l'ignorent, les visages des
00:49:50 neuf membres de ce Conseil constitutionnel.
00:49:52 On ne les connaît pas forcément tous, évidemment,
00:49:54 Laurent Fabius, Alain Juppé, pour les
00:49:56 plus connus, Jacqueline Gourault,
00:49:58 ancienne ministre notamment
00:50:00 d'Emmanuel Macron, bien sûr,
00:50:02 et puis les autres,
00:50:04 c'est peut-être un peu moins populaire.
00:50:06 - Jacqueline Gourault, ancienne ministre d'Emmanuel Macron, éphémère.
00:50:08 - Voilà. Une instance
00:50:10 que les Français connaissent assez mal finalement
00:50:12 parce que les décisions d'une telle importance,
00:50:14 ils n'en prennent pas tous les
00:50:16 trois jours, les membres du Conseil constitutionnel.
00:50:18 - Forcément, il va vous dire que si les décisions du Conseil constitutionnel...
00:50:20 - Oui, mais je parle à un constitutionnaliste
00:50:22 qui va être objectif sur ce plateau.
00:50:24 - Malgré tout, si, vous avez des décisions importantes.
00:50:26 - À ce niveau-là ? - Je rappelle qu'ils
00:50:28 ont validé, qu'ils ont hésité, par exemple, à la loi Veil.
00:50:30 Il y a eu à l'époque une vraie interrogation
00:50:32 dessus, il y a eu des décisions...
00:50:34 On parlait tout à l'heure de sécurité globale,
00:50:36 et on a parlé également de la loi Anticasseur.
00:50:38 Ce sont des décisions du Conseil constitutionnel.
00:50:40 Donc, il y a des décisions quand même de grande importance
00:50:42 qui reviennent sur des points fondamentaux
00:50:44 concernant les lois. Mais en effet, le siège du Conseil constitutionnel,
00:50:46 comme on l'évoquait tout à l'heure, c'est quand même assez rare.
00:50:48 Mais c'est très révélateur de quelque chose.
00:50:50 Le débat parlementaire a quand même
00:50:52 été assez corseté. Le débat parlementaire,
00:50:54 et d'ailleurs c'est un grief d'inconscionalité
00:50:56 dans l'affaire, a été quelque peu
00:50:58 foulé au pied. Et donc, le vrai...
00:51:00 le Conseil constitutionnel apparaît comme étant
00:51:02 un lieu de délibération quasiment nouveau
00:51:04 dans une réforme qui s'est passée
00:51:06 de manière extrêmement baroque. Alors ensuite,
00:51:08 en effet, les deux décisions
00:51:10 qu'ils vont prendre vont avoir
00:51:12 quand même une portée historique. S'ils sont sûrs,
00:51:14 eh bien, on rentre. - Quel pouvoir !
00:51:16 Quel pouvoir a le Conseil constitutionnel
00:51:18 demain, sur les quatre prochaines années ?
00:51:20 C'est une décision cruciale ! - Et un pouvoir de temps...
00:51:22 - Gabriel, je vous vois faire des gros yeux, je ne sais pas trop pourquoi, je reviens vers vous tout de suite.
00:51:24 - Et un pouvoir d'autant plus grand qu'il faut voir que
00:51:26 on n'a pas de réponse. Moi, je suis capable de vous dire
00:51:28 avec des arguments que c'est constitutionnel
00:51:30 ou pas constitutionnel, parce qu'en réalité,
00:51:32 il y a très très peu de précédents, il y a très très peu de jurisprudence.
00:51:34 - Mais ce ne sera jugé qu'en droit,
00:51:36 c'est la question aussi ? - Moi, je ne crois pas
00:51:38 du tout où on compte le nombre de macronistes
00:51:40 ou le nombre de membres de droite, et de gauche. - Mais si, pourquoi pas ?
00:51:42 - Réellement, quand vous prenez les archives du Conseil constitutionnel,
00:51:44 j'ai fait ça pour un article. - C'est peut-être un peu naïf de croire que...
00:51:46 - Non, absolument pas. En revanche, il y a une
00:51:48 réflexion politique, au sens de
00:51:50 quelles vont être les conséquences politiques
00:51:52 de la décision. Et ça, c'est politique au sens noble.
00:51:54 Est-ce qu'en censurant, on met le feu aux poudres
00:51:56 ou pas ? Et là, la question
00:51:58 et la réponse n'est pas si évidente. - Et c'est dans cela qu'ils vont juger soit en droit, soit en politique.
00:52:00 - Et là, vous avez deux décisions.
00:52:02 Et je reviens sur ce qui a été dit
00:52:04 sur le référendum d'initiative partagée. D'ailleurs,
00:52:06 la gauche a déposé une autre proposition
00:52:08 au référendum d'initiative partagée aujourd'hui, parce que la première...
00:52:10 - Pour qu'il soit le plus constitutionnel possible.
00:52:12 - Ouais, la première tient quand même moyennement la route
00:52:14 et est un peu écrite avec les pieds.
00:52:16 Donc, la deuxième n'est pas parfaite,
00:52:18 mais elle est un peu mieux.
00:52:20 Dans tous les cas, si vous voulez, il y a
00:52:22 deux mauvaises solutions pour le gouvernement.
00:52:24 Soit le référendum d'initiative partagée,
00:52:26 partons du principe que la réforme n'est pas censurée.
00:52:28 Soit le référendum d'initiative partagée
00:52:30 n'est pas validé.
00:52:32 Auquel cas, la gilets jaunes du mouvement
00:52:34 va être la seule opportunité
00:52:36 pour un certain nombre de personnes
00:52:38 de continuer avec un risque
00:52:40 qui plus est d'agrégation des luttes
00:52:42 sur le pouvoir d'achat, etc. Soit le RIP est validé,
00:52:44 auquel cas, on part pour neuf mois de collègues des signatures.
00:52:46 - C'est le premier jour du reste de notre vie sociale.
00:52:48 - C'est très compliqué. Donc, je crains malheureusement
00:52:50 qu'on n'en ait pas fini avec les contestations sociales.
00:52:52 - Ils peuvent valider les deux aussi, n'est-ce pas ?
00:52:54 - Bien sûr !
00:52:56 - Si jamais ils valident la réforme des retraites...
00:52:58 - Et le RIP ? - Mais ça le met en pause.
00:53:00 - Non, absolument pas.
00:53:02 - Ça met la loi en pause si le RIP est validé.
00:53:04 - Non, non, non. Sur ADP,
00:53:06 le gouvernement a choisi
00:53:08 de mettre le RIP en pause.
00:53:10 Mais en rien, il n'y est obligé.
00:53:12 - Alors la fameuse latence de neuf mois dont on nous parle...
00:53:14 - C'est la collecte des signatures.
00:53:16 Pendant neuf mois, vous collectez les signatures,
00:53:18 mais cette réforme, en tant que telle,
00:53:20 elle est en train de se promulguer et d'appliquer.
00:53:22 - Gabrielle Cluzel ?
00:53:24 - S'ils ne veulent pas de manifestation ou d'émeute,
00:53:26 ils sont sur le tac ?
00:53:28 - De toute façon, quelle que soit la configuration,
00:53:30 ça se passera dans la rue d'une façon ou d'une autre.
00:53:32 - En fait, c'est ça qu'on comprend.
00:53:34 - Quoi qu'il arrive, ça finit dans la rue demain.
00:53:36 - Même pour fêter une victoire.
00:53:38 - Oui, c'est vrai.
00:53:40 - Ça a le mérite d'être clair.
00:53:42 J'ai entendu le constitutionnaliste que vous êtes parlé
00:53:44 avec beaucoup d'intérêt.
00:53:46 Vous dites que ça fait figure presque de nouvelles instances.
00:53:48 C'est quand même le vieux monde.
00:53:50 Parce que, pardon, mais Laurent Fabius, Alain Juppé,
00:53:52 Jacqueline Gourault, Jean Pas,
00:53:54 c'est des meilleurs.
00:53:56 - C'est quand même mieux que Louis Bouillard.
00:53:58 - Est-ce qu'on peut supposer vraiment...
00:54:00 Enfin, moi, je trouve ça très beau,
00:54:02 votre angélisme, mais est-ce qu'on peut supposer
00:54:04 vraiment qu'il n'y ait aucune partialité politique
00:54:06 dans leur choix ?
00:54:08 - Gabrielle, il y a trois raccordeurs.
00:54:10 - Je ne dois pas être la seule à penser
00:54:12 qu'on a quand même du mal à le croire.
00:54:14 - Il y a trois raccordeurs et une collégialité.
00:54:16 - C'est pas un individu qui choisit tout seul.
00:54:18 Il y a malgré tout une collégialité.
00:54:20 Il y a des services du Conseil constitutionnel
00:54:22 qui préparent les dossiers en amont.
00:54:24 Donc, en effet, il peut y avoir...
00:54:26 - C'est un avis unanime, d'ailleurs ?
00:54:28 - Non, c'est pas un avis unanime.
00:54:30 Ensuite, il l'a assumé collectivement.
00:54:32 C'est-à-dire que vous ne savez pas qui a voté pour
00:54:34 ou qui a voté contre.
00:54:36 Donc, il y a un vote. Ce vote, il se fait à la majorité.
00:54:38 Et à la fin, tout le monde assume la décision prise.
00:54:40 - Il y a une sorte de secret qui est entretenu.
00:54:42 - Il n'y a pas une voix prépondérante ?
00:54:44 - Pas là. - Olivier Véran, le porte-parole
00:54:46 du gouvernement sur cette décision de Maïkouté.
00:54:48 - On respecte évidemment les gens qui s'opposent
00:54:50 et qui ne sont pas d'accord avec ce texte de loi.
00:54:52 On respecte les mouvements de manifestation.
00:54:54 On condamne les violences.
00:54:56 Et encore une fois, on constate
00:54:58 tout ce qu'on peut se mettre d'accord sur un point.
00:55:00 C'est que, d'abord, le Conseil constitutionnel
00:55:02 a toute légitimité pour se déterminer
00:55:04 sur la validité de la loi
00:55:06 et des conditions de son adoption.
00:55:08 Et qu'ensuite, les institutions fonctionnent
00:55:10 dans notre pays.
00:55:12 - Quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel,
00:55:14 il y aura du ressentiment demain,
00:55:16 Patrick Prévat et Tatiana Lennard-Barzac ?
00:55:18 - Bien sûr qu'il y aura du ressentiment.
00:55:20 Quelle que soit la décision,
00:55:22 s'il valide totalement la loi,
00:55:24 la contestation est certainement
00:55:26 prête à s'arrêter. C'est évident.
00:55:28 S'il censure partiellement ce texte,
00:55:30 le texte devient totalement déséquilibré.
00:55:32 On nous a dit que c'était
00:55:34 une décision de la loi,
00:55:36 mais on nous a dit que c'était
00:55:38 une décision de la loi.
00:55:40 On nous a assez rabâché
00:55:42 les oreilles au Parlement
00:55:44 ou quand on a rencontré
00:55:46 les ministres,
00:55:48 "Voyez, on a fait ça, on a fait ci, on a fait là."
00:55:50 Parce que c'est un équilibre
00:55:52 si certains cavaliers
00:55:54 et on en a quelques-uns,
00:55:56 l'Index Senior par exemple,
00:55:58 ça sert à quoi ?
00:56:00 A rien du tout.
00:56:02 Mais à rien du tout.
00:56:04 - 99% de chance que l'Index Senior...
00:56:06 - Alors on rappelle l'Index Senior
00:56:08 pour nos téléspectateurs qui n'auraient pas suivi.
00:56:10 Les entreprises, qui seraient, si ça passait,
00:56:12 soumises à devoir
00:56:14 diffuser le nombre de
00:56:16 personnes d'un certain âge.
00:56:18 A partir de quel âge ? 55 ans.
00:56:20 Les gens à partir de 55 ans pour savoir
00:56:22 si l'entreprise respecte une proportion
00:56:24 de seniors adéquates ou pas
00:56:26 au sein de son entreprise. Ils doivent communiquer.
00:56:28 Et après, rien du tout.
00:56:30 C'est ce qu'on appelle le "name and shame".
00:56:32 C'est à dire montrer que vous ne respectez pas
00:56:34 mais il n'y aura aucune sanction derrière.
00:56:36 - Vous avez raison, c'est de la poudre aux yeux,
00:56:38 c'est n'importe quoi cet Index Senior.
00:56:40 - Et ça ne va pas au bout des choses.
00:56:42 - Vous avez un autre index qui existe.
00:56:44 - Vous dites ?
00:56:46 - Égalité pro. Il sert à quoi ?
00:56:48 A pas grand chose.
00:56:50 Il n'y a pas de sanction derrière.
00:56:52 - Oui, c'est ça le souci.
00:56:54 - Vous n'avez pas de sanction.
00:56:56 Donc ça ne sert à rien. C'est qu'un effet d'annonce...
00:56:58 - Il n'y a aucune incitation.
00:57:00 Après, est-ce que les entreprises vont avoir envie
00:57:02 d'être épinglées comme étant discriminantes
00:57:04 ou autre chose ?
00:57:06 - L'image d'une entreprise, c'est important.
00:57:08 J'essaie de me faire l'avocat du diable sur cet index.
00:57:10 - Sur ce texte, une des premières questions,
00:57:12 c'est le vecteur choisi.
00:57:14 Le projet de loi de finances
00:57:16 rectificatif de la Sécurité sociale.
00:57:18 C'est un des gros problèmes.
00:57:20 - Le problème de base, c'est là.
00:57:22 - C'est ça qui a permis de réduire
00:57:24 le débat parlementaire.
00:57:26 Je ne me trompe pas.
00:57:28 Je ne suis pas professeur comme vous.
00:57:30 - Vous pourriez.
00:57:32 - C'est ce qui crée l'inconstitutionnalité
00:57:34 des cavaliers sociaux.
00:57:36 - Laurent Berger de la CFDT sur la décision de demain.
00:57:38 Je sais que vous l'y reprendrez.
00:57:40 Ce sera vous derrière.
00:57:42 - L'idée, ce n'était pas de mettre la pression
00:57:44 auprès du Conseil constitutionnel.
00:57:46 C'est d'apporter des arguments, ce que nous avons tous fait
00:57:48 à travers des mémoires que nous avons produits
00:57:50 pour le Conseil constitutionnel.
00:57:52 Nous sommes dans cette logique que le Conseil constitutionnel
00:57:54 avait un rôle très important
00:57:56 sur ce texte.
00:57:58 A la fin, on prendra acte de la décision
00:58:00 du Conseil constitutionnel, qu'elle plaise ou qu'elle ne plaise pas.
00:58:02 Il n'y a pas la question de faire pression.
00:58:04 Mais de se faire entendre auprès du Conseil constitutionnel
00:58:06 au parcours de la manif, c'est d'autres considérations
00:58:08 de variations de parcours au fil des manifestations.
00:58:10 - Tatiana Arnabar-Zec.
00:58:12 - Plusieurs choses pour répondre à la question
00:58:14 que vous posiez tout à l'heure.
00:58:16 Je pense qu'il y a d'une part
00:58:18 un sentiment d'injustice très fort.
00:58:20 Souvenez-vous quand même d'Emmanuel Macron
00:58:22 qui, pendant le Covid, glorifiait
00:58:24 les premiers de corde, etc.
00:58:26 qui disait "on va penser à vous,
00:58:28 on vous récompensera", etc.
00:58:30 qui, après son élection, a dit "je me suis mal comportée,
00:58:32 j'ai été un peu dure dans ma façon de gouverner,
00:58:34 on va reprendre les choses, et je vais penser justement
00:58:36 à ceux qui doivent être récompensés".
00:58:38 Il y a un vrai sentiment d'abandon.
00:58:40 Donc ça, c'est la première chose. Deuxièmement,
00:58:42 dans la com' gouvernementale, il y a aussi un vrai problème
00:58:44 parce que les 1 200 euros et notamment
00:58:46 la carrière des femmes, ça a été perçu comme un mensonge,
00:58:48 comme une tromperie absolue de la part du président de la République
00:58:50 avec un quoi gouvernemental
00:58:52 absolu sur cette question.
00:58:54 - Ils ont fait erreur de com' sur erreur de com'
00:58:56 - C'est pas que ça. Et puis dernière chose,
00:58:58 - C'est du mensonge.
00:59:00 - Si je peux terminer, il y a aussi une personnalisation
00:59:02 très forte, un rejet très fort
00:59:04 d'Emmanuel Macron. On l'a vu au moment
00:59:06 des gilets jaunes déjà, souvenez-vous sa tête sur des pics,
00:59:08 on l'a revu là, des images très dures
00:59:10 il y a quelques semaines.
00:59:12 - Ça continue partout.
00:59:14 - Et ça continue partout.
00:59:16 Et on voit qu'il y a un rejet très fort.
00:59:18 18% des Français pensent qu'il est
00:59:20 proche de leurs préoccupations. Contretenez-vous bien,
00:59:22 58% Marine Le Pen, plus proche
00:59:24 de leurs préoccupations. Il y a quand même 40 points
00:59:26 d'écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
00:59:28 Il y a quand même un vrai souci aujourd'hui
00:59:30 et première année de second mandat.
00:59:32 Ça pose quand même une vraie question
00:59:34 sur le rejet du président de la République.
00:59:36 - Il y a une partie des Français qui se sentent humiliés par lui et qui veulent
00:59:38 l'humilier en retour.
00:59:40 - C'est la situation à laquelle nous sommes.
00:59:42 - Je reviens toujours à ça, mais la façon brutale de gouverner, vous le disiez,
00:59:44 le véhicule législatif qui a été utilisé a permis justement
00:59:46 de réduire à néant le débat parlementaire.
00:59:48 Or, si les Français ont voté
00:59:50 pour une diversité qui était quand même
00:59:52 inédite au sein de l'Assemblée, c'était justement pour avoir le sentiment
00:59:54 d'être représentés, pour que les députés puissent
00:59:56 défendre leurs différentes sensibilités.
00:59:58 Ce qui n'a malheureusement pas pu être le cas.
01:00:00 - Encore un mot sur le Conseil constitutionnel, avant de se pencher
01:00:02 plus précisément, et vous avez commencé
01:00:04 à le faire sur Emmanuel Macron et sur ce qu'il pourrait...
01:00:06 sur la façon
01:00:08 dont il pourrait tenter du moins de sortir
01:00:10 de l'impasse. La NUPS, que pense-t-elle
01:00:12 de cette journée de demain et de cette décision à venir ?
01:00:14 Mathilde Panot pour LFY, Olivier Faure
01:00:16 pour le PS.
01:00:18 - Quelle que soit la décision de demain, ils considéreront
01:00:20 toujours que cette loi est injuste.
01:00:22 Et donc, quelle que soit la décision, ils continueront
01:00:24 d'une manière ou d'une autre. Donc, je le dis,
01:00:26 j'espère que le Conseil constitutionnel nous permettra
01:00:28 de sortir par le haut de cette impasse
01:00:30 et que sinon, je rejoins ce que disaient
01:00:32 Sophie Binet et l'inter-syndical
01:00:34 ce matin.
01:00:36 Je le dis ici, avec eux,
01:00:38 si le Conseil constitutionnel
01:00:40 ne censure pas l'ensemble de la loi,
01:00:42 alors le Président de la République
01:00:44 ne doit pas promulguer la loi,
01:00:46 parce que sinon, il ne pourra plus gouverner ce pays.
01:00:48 - Ne croyez pas que, parce que demain,
01:00:50 il y aurait une décision qui serait prise,
01:00:52 il y aurait une forme d'abdication
01:00:54 de notre part. Nous continuerons
01:00:56 à défendre par quelques moyens que ce soit,
01:00:58 à donner d'abord un débouché
01:01:00 politique à ce mouvement qui est né
01:01:02 sous nos yeux et qui est un mouvement majoritaire.
01:01:04 Et donc, nous nous battrons
01:01:06 et nous continuerons par les moyens
01:01:08 qui nous seront autorisés, que ce soit par le RIP,
01:01:10 que ce soit par la contestation, que ce soit
01:01:12 par tout simplement l'édification
01:01:14 d'un autre projet. Nous ferons en sorte
01:01:16 de continuer à apporter la contradiction à ce gouvernement.
01:01:18 - Par quelques moyens que ce soit ?
01:01:20 C'est le Premier secrétaire du PS qu'on vient d'entendre, là ?
01:01:22 Ou c'est Jean-Luc Mélenchon dans le corps d'Olivier Faure ?
01:01:24 - Il ne faut pas surinterpréter, c'est Olivier Faure,
01:01:26 ce n'est pas Staline.
01:01:28 Je crois qu'il y a quand même des limites.
01:01:30 - Ah oui, mais si vous me faites un point Godwin sur chaque...
01:01:32 Enfin, inversé, inversé, inversé !
01:01:34 - Mais qu'est-ce qu'il dit, en réalité ?
01:01:36 Il dit qu'il va y avoir d'autres batailles,
01:01:38 il va y avoir des propositions de loi...
01:01:40 - Et vous êtes le Premier secrétaire du Parti socialiste,
01:01:42 choisissez vos mots, peut-être, non ?
01:01:44 - Mais non !
01:01:46 - Par quelques moyens que ce soit ?
01:01:48 - Est-ce qu'il a...
01:01:50 - C'est comme quand Olivier Matheu dit "il n'y a plus de règles".
01:01:52 Pour moi, c'est la même chose.
01:01:54 - Il n'a pas appelé à l'insurrection pour ne pas qu'on puisse
01:01:56 réellement faire ce procès à Olivier Faure.
01:01:58 - Même la décision du Conseil constitutionnel
01:02:00 pourrait être remise en cause par une partie de la gauche,
01:02:02 par vous-même ?
01:02:04 - Une loi, quand on ne l'accepte pas,
01:02:06 même si elle est promulguée...
01:02:08 - Et si nos institutions...
01:02:10 - Et si on promulgue les constitutionnelles.
01:02:12 - On continue à la combattre.
01:02:14 - Constitutionnelle n'est pas légitime.
01:02:16 - Il faut bien une certaine loi qui a été promulguée
01:02:18 et qui a après été enlevée.
01:02:20 - CPE ?
01:02:22 - Exactement. Voilà.
01:02:24 Donc quand même, on a un peu de mémoire.
01:02:26 - Mais ce n'est pas la foule qui décide dans ce pays,
01:02:28 vous répondront ceux qui veulent voir cette loi passer.
01:02:30 On peut remettre en cause toutes les institutions aujourd'hui ?
01:02:32 - Je ne remets pas en cause les institutions.
01:02:34 J'ai remis en cause les institutions.
01:02:36 - Si on remet en cause...
01:02:38 - Je remets en cause les institutions.
01:02:40 - Le véhicule législatif et la décision du Conseil constitutionnel
01:02:42 en remet en cause les institutions.
01:02:44 - On la combat.
01:02:46 - On peut vouloir changer la loi.
01:02:48 La loi est votée, elle est promulguée, d'accord,
01:02:50 il peut y avoir un combat pour remodifier la loi derrière.
01:02:52 C'est le principe de tout mouvement, je dirais,
01:02:54 visant à changer justement la législation.
01:02:56 - Il y a une frustration.
01:02:58 Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui l'ont,
01:03:00 comme on dit, dans la gorge en se disant...
01:03:02 Ils entendent le gouvernement qui dit
01:03:04 "on a pris le chemin démocratique",
01:03:06 en fait, comme ils ont utilisé tous les outils dans la loi,
01:03:10 mais contre l'esprit démocratique,
01:03:12 en limitant le débat, en promulguant le 49-3.
01:03:14 Donc tous ces éléments-là,
01:03:16 oui, ça existe dans la démocratie,
01:03:18 dans l'état de droit dans lequel on est,
01:03:20 mais en même temps, on a l'impression
01:03:22 que ça va contraire,
01:03:24 c'est complètement contraire à cet esprit
01:03:26 de participation, de dialogue social
01:03:28 et de vraie représentation.
01:03:30 On se dit que finalement,
01:03:32 les parlementaires n'ont pas pu voter.
01:03:34 Finalement, des syndicats, des citoyens
01:03:36 n'ont pas pu être entendus véritablement.
01:03:38 Donc oui, il y a une frustration.
01:03:40 Et on se dit, Emmanuel Macron va aller jusqu'au bout.
01:03:42 Je pense que c'est son idée.
01:03:44 Sa victoire, c'est vraiment de passer.
01:03:46 C'est le symbole du 64 ans.
01:03:48 Mais il va le faire sur le dos de quoi?
01:03:50 Sur le dos de cette colère, de cette frustration.
01:03:52 Et ça, quand même, c'est déplorable pour le climat social.
01:03:54 Et ça va laisser des traces, je pense,
01:03:56 pendant plusieurs années.
01:03:58 - Emmanuel Macron sourd pour l'instant à cette colère
01:04:00 qu'il fait un peu semblant d'entendre.
01:04:02 Il pense absolument fermer la parenthèse des retraites.
01:04:04 Il pense qu'il pourra passer à une autre séquence
01:04:06 et souhaite donc un échange avec les syndicats.
01:04:08 On l'a appris ces dernières heures,
01:04:10 comme s'il ne rien était.
01:04:12 Écoutez Laurent Berger sur cette rencontre.
01:04:14 Et évidemment, votre avis nous intéresse.
01:04:16 - La question, c'est quand,
01:04:18 avec quelle méthode et sur quel sujet.
01:04:20 Sur le "quand", il faut être très clair.
01:04:22 Ça ne peut pas se faire sans un délai de décence.
01:04:24 On ne va pas passer à autre chose.
01:04:26 Il ne faut pas croire que les gens,
01:04:28 les travailleurs et travailleuses qui se mobilisent
01:04:30 contre cette réforme depuis des mois,
01:04:32 vont passer comme ça à autre chose.
01:04:34 Ça ne marche pas.
01:04:36 Ce n'est pas comme ça que se traitent les citoyens
01:04:38 et les citoyennes, et notamment le monde du travail.
01:04:40 Donc, quand il y aura un délai de décence,
01:04:42 je le dis très clairement.
01:04:44 La question, après, c'est quelle méthode.
01:04:46 Si la méthode qui est employée,
01:04:48 c'est une méthode qui consiste à dire
01:04:50 "voilà les sujets dont on veut parler,
01:04:52 dites ce que vous avez à dire,
01:04:54 mais de toute façon, on fera ce que le gouvernement
01:04:56 aura décidé de faire", ça ne marche plus.
01:04:58 Parce que les organisations syndicales
01:05:00 ont leur mot à dire sur les sujets qui sont sur la table
01:05:02 quand il concerne le monde du travail particulièrement.
01:05:04 Et la question, c'est ensuite,
01:05:06 sur quel sujet ?
01:05:08 Évidemment que le sujet de l'usure au travail,
01:05:10 le sujet des salaires,
01:05:12 de la répartition de la richesse,
01:05:14 le sujet des conditions de travail,
01:05:16 des ordres de l'organisation du travail,
01:05:18 sont des sujets sur lesquels on ira discuter,
01:05:20 mais encore une fois, une fois qu'on aura répondu
01:05:22 aux deux premières questions.
01:05:24 La fracture est très grave.
01:05:26 - Et l'État, j'ai envie de dire ?
01:05:28 - L'exécutif, de façon large.
01:05:30 - L'exécutif.
01:05:32 - Y compris les parlementaires d'ailleurs.
01:05:34 Par moments, on se demande où on est.
01:05:36 Parce que le cinéma,
01:05:38 et je l'ai dit déjà sur ce plateau,
01:05:40 on a pu voir le cinéma à l'Assemblée nationale,
01:05:42 on ne s'en a rien.
01:05:44 Et ça aussi, ça desserre la cause.
01:05:46 Parce que le vote sur le texte,
01:05:48 il n'a pas eu lieu.
01:05:50 Jusqu'à preuve du contraire.
01:05:52 - C'est vrai.
01:05:54 - Oui, mais au Sénat.
01:05:56 C'est toujours l'Assemblée qui a la dernière main.
01:05:58 Donc ce vote n'a pas eu lieu sur ce texte.
01:06:00 C'est ça qui est insupportable.
01:06:02 Non seulement on n'a pas été entendu.
01:06:04 - Et le 49-3 est légal.
01:06:06 - Non seulement, bien sûr, mais...
01:06:08 - Non, mais je me fais encore une fois
01:06:10 le contre-argument.
01:06:12 - Et dans quel fond de base il a été promulgué aussi,
01:06:14 ce 49-3, rappelez-vous,
01:06:16 c'est parce que tout le monde pensait
01:06:18 qu'il allait avoir ce vote aussi.
01:06:20 On se dit, finalement, il n'aura pas assez de voix,
01:06:22 il n'a pas cette fameuse majorité.
01:06:24 Il n'arrive même pas à avoir la majorité.
01:06:26 Élisabeth Borne a échoué à rassembler.
01:06:28 Donc il y a quand même aussi, dans le contexte,
01:06:30 pourquoi ce 49-3 a été utilisé à ce moment-là,
01:06:32 à la toute dernière étape.
01:06:34 - Mais il y a un moment, patron de Privat,
01:06:36 il va être quand même temps de renouer le dialogue
01:06:38 avec le chef de l'État.
01:06:40 Laurent Berger, il dit qu'il faut une période...
01:06:42 Je ne sais plus quel est le mot,
01:06:44 une période de décence.
01:06:46 Alors qu'Élisabeth Borne parlait d'une période de convalescence.
01:06:48 - Je ne sais pas. S'il y a des malades...
01:06:50 - C'est quoi la période de décence ?
01:06:52 - Mais redevenons sérieux.
01:06:54 Comment peut-on discuter
01:06:56 avec des ministres qui ont passé leur temps
01:06:58 à mentir sur ce texte ?
01:07:00 Quelle crédibilité ?
01:07:02 Quelle crédibilité peut-on accorder
01:07:04 à ce gouvernement sur ce texte ?
01:07:06 Ils ont passé leur temps,
01:07:08 y compris à l'Assemblée,
01:07:10 à se planter régulièrement,
01:07:12 à raconter n'importe quoi.
01:07:14 L'exemple de 1 200 euros,
01:07:16 c'est du grand n'importe quoi.
01:07:18 - Qui est essentiel pour des millions de personnes.
01:07:20 Et à l'arrivée, il y en aura 20 000.
01:07:22 - Vous savez comment ça va se passer,
01:07:24 l'histoire des 1 200 euros ?
01:07:26 - On a à peu près compris, oui.
01:07:28 - À la mi-mine, les caisses de sécurité sociale.
01:07:30 Parce qu'on ne peut pas informatiser
01:07:32 les carrières comme ça pour recalculer les droits.
01:07:34 Ça va se passer dossier par dossier.
01:07:36 - Oui, ce n'est pas...
01:07:38 - Ils ne sont pas prêts de l'avoir, les 1 200 euros.
01:07:40 Pour ceux qui peuvent éventuellement y prétendre.
01:07:42 - Mathieu Vallée...
01:07:44 - Ça, c'est juste que de la mécanique.
01:07:46 - On vous entend. Il n'y a pas d'argument
01:07:48 pour vous contredire.
01:07:50 Il n'existe pas.
01:07:52 - Je ne suis pas hors sol.
01:07:54 Et on n'est pas hors sol.
01:07:56 Nous, on a les pieds sur terre.
01:07:58 - Mais la seule chose qu'on peut vous répondre,
01:08:00 c'est que ça fait 3 mois que vous contestez,
01:08:02 que ça fait 12 fois que vous vous mobilisez,
01:08:04 que des actions ont lieu aux 4 coins de la France
01:08:06 et que cette loi est sur le point de passer demain au Conseil constitutionnel.
01:08:08 Donc on se dit que vous êtes un peu battus
01:08:10 contre des moulins avant.
01:08:12 Quand bien même, je vous le dis,
01:08:14 une grande majorité de Français contestent cette réforme.
01:08:16 Il y a eu du mensonge,
01:08:18 il y a eu du tâtonnement, c'est du grand n'importe quoi.
01:08:20 Le timing n'est pas le bon, mais...
01:08:22 - Notez la solennalité demain.
01:08:24 - Notez, pardonnez-moi.
01:08:26 - Le Conseil constitutionnel va donner son avis
01:08:28 à 17h30.
01:08:30 Il y a même une conférence de presse prévue.
01:08:32 - Ce qui est extrêmement rare.
01:08:34 - Je ne sais même pas si c'est déjà arrivé.
01:08:36 - Je crois que c'est si dédié.
01:08:38 - Je ne sais même pas si c'est déjà arrivé.
01:08:40 - C'est Laurent Fabius qui donnera la conférence de presse.
01:08:42 - A 17h40, je crois.
01:08:44 - 17h40.
01:08:46 Ça n'est jamais arrivé, je crois, ou quasiment jamais,
01:08:48 pour que le Conseil constitutionnel fasse
01:08:50 une conférence de presse sur un texte
01:08:52 qu'il a étudié.
01:08:54 Regardez le côté solennel des choses.
01:08:56 - Oui, en tout cas...
01:08:58 - S'il y a des sages,
01:09:00 je pense qu'ils seront là peut-être et qu'ils diront
01:09:02 des choses un peu fortes.
01:09:04 J'ose espérer que ce sera pour tacler.
01:09:06 On a un carton rouge,
01:09:08 au moins jaune,
01:09:10 mais proche du rouge,
01:09:12 au gouvernement, sur ce texte.
01:09:14 C'est ça, l'enjeu de ce débat.
01:09:16 - Moi, j'ai plus l'impression que ce Conseil constitutionnel
01:09:18 est du côté du président de la République.
01:09:20 - Et les travailleurs de ce pays, c'est de regarder quand même les choses.
01:09:22 - Mathieu qui voulait intervenir. Mathieu Vallée.
01:09:24 - D'abord, moi, j'apprécie
01:09:26 l'engagement
01:09:28 et les mots pour les policiers et les gendarmes
01:09:30 que M. Privat tient pour ces ouvriers
01:09:32 de la sécurité, qu'ils soient du gardien de la paix
01:09:34 ou du gendarme jusqu'au commissaire de police ou l'officier de gendarmerie.
01:09:36 Merci, M. Privat, de faire preuve
01:09:38 d'un esprit de responsabilité
01:09:40 et d'avoir les mots que vous avez pour ceux qui protègent les cortèges
01:09:42 et pour ceux que vous côtoyez au quotidien.
01:09:44 Pardon de dire, Julien, mais
01:09:46 je reçois énormément de messages ce soir de mes collègues,
01:09:48 de mes camarades. J'ai demandé à ce que sur votre antenne,
01:09:50 on puisse montrer la photo de ce gendarme.
01:09:52 Vous avez vu sa jambe ?
01:09:54 - Je vais être transparent avec nos téléspectateurs.
01:09:56 Vous m'avez montré la cuisse pendant la pub,
01:09:58 la cuisse d'un de vos collègues qui a été touché par un engin.
01:10:00 - Et qu'est-ce que ça vous a donné ?
01:10:02 - Et ça m'a donné la nausée. Et on ne va pas la diffuser
01:10:04 parce qu'elle est vraiment insoutenable, cette image.
01:10:06 - Il y a une plaie très très profonde dans sa cuisse
01:10:08 et on ne montrera pas cette image.
01:10:10 - Tout à fait. Et moi je suis désolé, mais les débats,
01:10:12 on parle des sages de la rue Montpensier pour le Conseil Costen,
01:10:14 on parle des syndicats, on parle des Black Blocs,
01:10:16 mais juste si je peux avoir ce dernier mot
01:10:18 me concernant sur cette partie,
01:10:20 Julien, grâce à votre antenne et aux médias sur lesquels je m'exprime,
01:10:22 moi j'ai un profond respect
01:10:24 et une profonde admiration pour les femmes
01:10:26 et les hommes qui portent cette uniforme.
01:10:28 1500 policiers et gendarmes blessés depuis 3 mois.
01:10:30 1500, Julien. Qui aujourd'hui,
01:10:32 pour 2000 euros par mois pour ces gendarmes et ces gardiens de la paix
01:10:34 et aussi ces commissaires et officiers de police
01:10:36 qui gagnent peut-être un peu plus mais qui font le même métier,
01:10:38 qui ont le même uniforme et la même façon de servir,
01:10:40 accepteraient de prendre des cacatophs.
01:10:42 Aujourd'hui, ils ont pris des excréments jetés par
01:10:44 des individus radicalisés qui sont là pour
01:10:46 se faire du flic et du gendarme, des cocktails et molotovs,
01:10:48 des engins incendiaires. Les Françaises et les Français,
01:10:50 je le sais, à 72% nous soutiennent
01:10:52 et ils savent la reconnaissance qu'ils peuvent avoir pour ces
01:10:54 forces de l'ordre. Et quand on a des élus,
01:10:56 quand on a des ligues des droits de l'homme
01:10:58 qui en permanence nous cassent du sucre sur le dos,
01:11:00 qui nous expliquent que le délinquant est la victime,
01:11:02 que le bourreau c'est les policiers,
01:11:04 c'est important Julien.
01:11:06 - On était sur le conseil constitutionnel,
01:11:08 je ne dis pas qu'il ne faut pas le dire.
01:11:10 - Quand on a des professeurs qui ne sont plus respectés,
01:11:12 quand on a des policiers
01:11:14 qui se font insulter et qui se font fracasser,
01:11:16 ça en dit long sur l'état de notre société démocratique actuelle.
01:11:18 - C'est vrai.
01:11:20 - Quand on voit l'état...
01:11:22 - Il y a une grande majorité des policiers
01:11:24 qui font preuve de très forme aussi.
01:11:26 - Les policiers ils ne crachent pas et évidemment
01:11:28 ils ne fracassent pas leurs collègues parce qu'on respecte l'état de droit.
01:11:30 - Vous savez quand on nous a fait tout le cinéma,
01:11:32 et j'en terminerai là parce que moi je n'ai pas de mémoire et je n'ai pas d'Azimer,
01:11:34 quand on a fait tout le cinéma le 5 mai 2021,
01:11:36 quand on a eu le malheur d'aller devant l'Assemblée nationale
01:11:38 pour dire notre détresse et notre désarroi
01:11:40 face à Éric Masson, ce policier d'Avignon
01:11:42 qui a été tué sur un point d'île
01:11:44 et qu'on nous a qualifié de faxeux, de bourriens,
01:11:46 de barbares, de personnes à aller faire soigner
01:11:48 sur les dernières manifestations
01:11:50 pour nos collègues des braves à moto,
01:11:52 au bout d'un moment on stoppe, on va où Julien ?
01:11:54 Quand on a des policiers qui tombent à terre,
01:11:56 quand on a des forces de l'ordre qui ne sont plus respectées,
01:11:58 quand la justice ne protège plus ceux qui nous protègent.
01:12:00 C'est ça aujourd'hui qui doit nous alarmer.
01:12:02 Parce que la police et la gendarmerie, Julien,
01:12:04 l'article 12 de la Déclaration des droits de l'homme,
01:12:06 les vrais révolutionnaires de 1789,
01:12:08 passant en carton incarné par certains élus
01:12:10 de l'extrême gauche qui filment nos collègues
01:12:12 pour les provoquer et les harceler,
01:12:14 les vrais révolutionnaires, ils avaient compris que pour protéger
01:12:16 les droits de l'homme et pour pouvoir parler sur ce plateau,
01:12:18 et même pour ceux qui nous détestent pouvoir s'exprimer et le dire,
01:12:20 ils avaient besoin d'un uniforme pour les protéger.
01:12:22 C'est ça aujourd'hui qui nous inquiétait, Julien.
01:12:24 - Mais c'est une parenthèse importante.
01:12:26 - Parce que moi, Julien, je suis un gamin du peuple,
01:12:28 comme beaucoup de ces policiers et de ces gendarmes,
01:12:30 dont certains politiques, je ne sais pas ce qui s'est passé,
01:12:32 pour reprendre une phrase désormais connue
01:12:34 dans une Assemblée nationale, pour qu'ils oublient
01:12:36 tous ceux qui portent uniforme et qui protègent
01:12:38 tous ces droits des ouvriers.
01:12:40 Et quand j'entends M. Privat comme d'autres sur ce plateau,
01:12:42 il ne faut pas oublier que les premiers ouvriers de la sécurité,
01:12:44 ceux qui défendent la veuve et l'orphelin,
01:12:46 c'est ces femmes et ces hommes qui ne sont pas là pour l'argent,
01:12:48 qui sont là pour les gens et qui risquent chaque jour leur vie.
01:12:50 Et aujourd'hui, toutes ces images qu'on voit là,
01:12:52 moi je ne les supporte plus et je crois qu'il y a beaucoup de Français
01:12:54 qui partagent mon point de vue en toute modestie.
01:12:56 - Et c'est important de le relever.
01:12:58 Vous avez bien fait. Je voudrais qu'on referme cette parenthèse,
01:13:00 qu'on se recentre encore juste quelques instants sur ce Conseil constitutionnel.
01:13:02 Ou plutôt, moi-même, j'en perds le fil.
01:13:04 Je suis désolé, on est sur la rencontre,
01:13:06 pardon, avec les syndicats voulus par le chef de l'État.
01:13:10 C'est une diversion pour Sandrine Rousseau. Écoutez-la.
01:13:13 - Non mais ça, c'est à eux de décider
01:13:16 et ils n'interviendraient pas là-dedans.
01:13:18 Mais après, quel est l'intérêt de les recevoir après ?
01:13:20 - Pour préparer la suite ?
01:13:22 - Non, pour faire diversion et dire "ça y est, on passe à autre chose".
01:13:25 Et leur dire "voyez, c'est moi qui ai gagné".
01:13:27 C'est ça qu'il va faire, c'est qu'il va leur tendre la main,
01:13:29 leur dire "voyez, c'est moi qui ai gagné".
01:13:31 Je n'en peux plus de cette manière-là d'être au pouvoir.
01:13:33 C'est vraiment une manière qui est non seulement violente et brutale,
01:13:36 mais qui est complètement dépassée, totalement dépassée.
01:13:39 Et on a l'impression qu'Emmanuel Macron fait de la France une affaire personnelle,
01:13:43 de la gestion de la France une affaire personnelle.
01:13:45 Je rappelle que nous sommes en démocratie
01:13:47 et je rappelle que nous avons tous et toutes quelque chose de l'ordre
01:13:50 de la composition d'une politique, de politique publique
01:13:53 qui soit acceptable par tout le monde.
01:13:55 - J'ai envie de dire, mais qui va nous sortir de là ?
01:13:58 Elle est vraiment devant nous, cette crise démocratique, Patrick Prévin ?
01:14:01 - Je ne sais pas s'il y a une crise démocratique.
01:14:05 Il y a des gens qui pensent qu'ils ont toujours raison,
01:14:08 qu'ils savent eux seuls écrire un texte.
01:14:11 De temps en temps, ils se font retenir.
01:14:13 - Il y a des radicalistes qui pensent qu'ils ont toujours raison aussi.
01:14:16 - Non, non, non, on étudie les choses.
01:14:18 - On en connaît deux, trois quand même.
01:14:20 - Mais moi, je suis là pour défendre les intérêts matériels.
01:14:23 - Oui, oui, oui, je ne parle pas des faux.
01:14:25 - Voilà, je rappelle, ce sont nos statuts.
01:14:28 Et je ne vais pas dire, je ne vais pas faire de la politique politicienne.
01:14:31 Et je rappelle encore ici une fois que mon organisation
01:14:34 n'a jamais appelé à voter pour quelqu'un ou contre quelqu'un d'autre.
01:14:39 - Vous parlez du deuxième tour, de la dernière élection.
01:14:42 Et pas que celui-ci, pas que le dernier, tous les autres aussi.
01:14:45 - Un ou deux derniers mots.
01:14:47 On est devant cette fameuse crise démocratique que chacun décrit à l'envie.
01:14:51 - Alors, on est dans une crise démocratique,
01:14:53 mais je dirais que ça ne date pas réellement d'hier.
01:14:55 Aujourd'hui, il y a une vraie fracture au sein de la société.
01:14:57 Et cette crise démocratique, elle parcourt tous les pays occidentaux.
01:14:59 Il n'y a pas un pays occidental qui va bien aujourd'hui.
01:15:01 Je rappelle qu'il y a deux députés qui ont été tués en Grande-Bretagne,
01:15:03 deux en Italie, un président de l'Ande en Allemagne.
01:15:05 Donc, tout ne va pas si bien partout ailleurs également.
01:15:07 Sur l'autre aspect, on est surtout aujourd'hui
01:15:09 dans une crise institutionnelle profonde.
01:15:11 Il s'est passé quelque chose hier qui est passé inaperçu,
01:15:13 sauf dans le milieu des constitutionnalistes.
01:15:15 - Milieu très fermé des constitutionnalistes.
01:15:17 - Oui, mais il est important.
01:15:19 - C'est un micro-causte. Ils sont huit.
01:15:22 Ils sont comme les sages, ils sont neufs.
01:15:24 - En 2008, on a prévu une procédure de contrôle
01:15:28 des nominations du président de la République.
01:15:31 Avec pour but, dans son procédure, de ne jamais pouvoir aboutir.
01:15:35 Hier, elle a abouti.
01:15:37 On a une nomination d'Emmanuel Macron, président de l'AME,
01:15:40 qui a été rejetée.
01:15:42 Ça, c'est très marquant.
01:15:44 Aujourd'hui, non seulement il n'y a plus de majorité parlementaire,
01:15:46 mais la possibilité pour Emmanuel Macron de gouverner est quasiment nulle.
01:15:49 Donc oui, c'est de la diversion.
01:15:51 Oui, c'est de la diversion parce qu'il veut passer à d'autres sujets
01:15:53 avec les syndicats, tout en sachant très bien
01:15:55 qu'aujourd'hui, on est en crise profonde
01:15:58 et que les quatre prochaines années du quinquennat,
01:16:00 pour l'instant, elles risquent de ressembler à des canards boiteux.
01:16:02 - Gabrielle, vous voulez dire un dernier mot ?
01:16:04 - Oui, ça va être compliqué.
01:16:06 De fait, quoi qu'il arrive,
01:16:08 ce sera quand même une victoire à la pyrus pour Emmanuel Macron.
01:16:12 Et c'est vrai qu'on se demande depuis des semaines
01:16:15 si Elisabeth Borne va pouvoir servir de fusible,
01:16:18 mais on a quand même l'impression que les Français
01:16:20 veulent changer le tableau électrique.
01:16:22 Si c'est un fusible, ça ne va pas suffire.
01:16:24 Donc c'est vrai qu'Emmanuel Macron est quand même en fâcheuse posture
01:16:27 pour la suite, quoi qu'il arrive.
01:16:29 Est-ce que le Conseil constitutionnel va-t-il lui sauver la mise ?
01:16:31 Vraiment, rien n'est moins sûr.
01:16:33 Qu'est-ce que soit la décision, finalement ?
01:16:35 - On a vu qu'il y a des petites tentatives comme ça d'humiliation,
01:16:37 parce que même à l'international,
01:16:39 où il essaie de se déployer, d'avoir l'air fort et tout ça,
01:16:43 et on voit qu'on le suit, qu'il y a des manifestants et quoi que ce soit.
01:16:46 Donc moi, je pense qu'au cours des prochains mois,
01:16:48 ça peut être assez compliqué, comme vous dites, pour Emmanuel Macron,
01:16:51 notamment lors de ses déplacements.
01:16:53 - Le sujet, et on conclura là-dessus,
01:16:55 c'est vraiment la manière de gouverner d'Emmanuel Macron.
01:16:57 Est-ce qu'il est capable de changer maintenant,
01:16:59 sur les quatre prochaines années ?
01:17:01 Je ne le crois sincèrement, a priori, personne, Tatiana.
01:17:04 - Il a quand même une sorte de capacité, tel un phénix, à renaître de ses cendres.
01:17:08 Souvenez-vous, après la crise des gilets jaunes, il était arrivé...
01:17:10 - Je me souviens qu'il y a un an, il disait qu'il était notre obligé.
01:17:12 - Oui, mais malgré son impopularité, il était arrivé à retrouver
01:17:14 une certaine confiance, en tout cas une certaine appétence,
01:17:17 disons, si on veut dire comme ça.
01:17:19 Mais je pense qu'il y a une vraie défiance
01:17:21 vis-à-vis du président de la République, c'est sûr.
01:17:23 Je vous le disais, il y a une personnalisation très forte,
01:17:25 mais il y a aussi une défiance vis-à-vis du politique.
01:17:27 Et quand on voit, d'ailleurs, ce spectacle, franchement lamentable,
01:17:30 des débats sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale,
01:17:32 sincèrement, c'était une cour de récréation,
01:17:34 et quand on voit déjà le taux d'abstention aux élections,
01:17:37 la dépolitisation de bon nombre de Français,
01:17:40 et les scores complètement foudroyants que fait Marine Le Pen
01:17:44 quand on projette si demain il y avait lieu une nouvelle présidentielle,
01:17:47 elle arriverait gagnante de cette présidentielle,
01:17:49 on se dit quand même que là, il y a un vrai gap,
01:17:52 il y a une vraie crise politique à combler.
01:17:55 Et donc Emmanuel Macron a un sacré travail
01:17:57 pour retrouver cette confiance, pour ramener des gens vers les urnes,
01:18:00 parce que je trouve que ce qui est très symptomatique,
01:18:02 c'est qu'il perd même sa base, sa propre base,
01:18:04 même sa propre base s'effrite.
01:18:06 Et ça, c'est un vrai questionnement quand même sur
01:18:08 comment il va faire, il reste quatre ans quand même de mandat,
01:18:10 comment va faire Emmanuel Macron pour continuer à gouverner dans ces conditions.
01:18:13 Et demain nous attend une journée extrêmement importante,
01:18:17 les renseignements, les forces de l'ordre
01:18:19 caractérisent cette journée à très haut risque, demain ?
01:18:22 Oui, il y a des risques, il faudra sûrement place de la Concorde, entre autres,
01:18:25 puisque c'est cette place qui avait cristallisé les tensions
01:18:27 juste après le 49.3 il y a trois semaines.
01:18:29 Et on a aussi une crainte de cortège chauvage
01:18:31 qu'on a pu connaître au début du mouvement,
01:18:33 par des personnes qui sont très jeunes.
01:18:35 Et donc du coup, il y a une mobilisation de toutes les unités,
01:18:37 notamment des brigades anticriminalité,
01:18:39 et de ces fameuses bravas motos, ainsi que les compagnies d'intervention
01:18:41 et les escadrons de gendarmerie mobile et de CRS,
01:18:43 pour pouvoir être très mobiles en cas de cortège chauvage
01:18:45 ou de problématiques d'ordre public dans les différents points de la capitale.
01:18:48 On s'attend effectivement à une soirée, je le souhaite,
01:18:50 qui sera plutôt calme de mes souhaits,
01:18:52 mais d'après les services d'enseignement, qui pourra être très agitée,
01:18:55 quelle que soit la décision, et encore plus évidemment,
01:18:57 s'il n'y a pas la décision escomptée par ceux
01:18:59 qui estiment que la loi doit être censurée,
01:19:01 d'après ce que les renseignements nous disent.
01:19:03 Dernier mot, Patrick Privard, où serez-vous demain à 17h30 ?
01:19:06 Dans un avion.
01:19:07 Dans un avion ?
01:19:08 Ah, vous allez apprendre en différé la décision du Conseil constitutionnel ?
01:19:11 Je rentre chez moi, enfin, à mon accent, vous l'avez compris, je suis du sud-ouest.
01:19:15 Oui.
01:19:16 J'arrive de l'Orient vers Toulouse à peu près à 17h30.
01:19:19 À Toulouse ?
01:19:20 Oui.
01:19:21 Donc vous irez manifester à Toulouse demain, si la décision du Conseil constitutionnel…
01:19:23 On verra ce qui est décidé par mes canards.
01:19:24 Quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel, vous serez dans la rue demain ?
01:19:27 Ne serait-ce que pour fêter la victoire, ça sera une autre chose.
01:19:30 J'espère que ce sera ça demain.
01:19:32 Bon, on est tous suspendus à ce Conseil constitutionnel et à Laurent Fabius,
01:19:35 qui tiendra exceptionnellement une conférence de presse
01:19:38 pour parler d'une décision du Conseil constitutionnel demain.
01:19:41 Je vous remercie, Patrick Privard, d'avoir été avec nous.
01:19:43 Il nous reste une grosse vingtaine de minutes
01:19:45 pour aborder un ou deux autres thèmes d'actualité que je voulais évoquer avec vous,
01:19:50 notamment cette série de fusillades, Mathieu Vallée.
01:19:52 Je profite aussi de votre présence.
01:19:53 Série de fusillades, je vous libère dans une seconde, M. Privard.
01:19:56 Série de fusillades qui a une nouvelle fois eu lieu la nuit dernière à Marseille.
01:20:00 Quatre blessés sont déplorés, dont trois avec un pronostic vital engagé.
01:20:05 Cette fusillade dans la nuit a eu lieu à cinq endroits différents,
01:20:08 à peine une dizaine de jours seulement,
01:20:10 après cette triple fusillade qui, là encore, avait fait trois morts,
01:20:14 selon mes souvenirs, dans Marseille,
01:20:17 sur fond, toujours, évidemment, de règlements de comptes et de trafic de drogue.
01:20:21 Rudy Mana, du syndicat Alliance Sud, nous décrit ce qui s'est passé cette nuit.
01:20:26 Ce qui s'est passé, c'est qu'une nouvelle fois en trois temps,
01:20:30 il y a eu des coups de feu, des fusillades.
01:20:33 Je vous remercie, pour l'instant, il n'y a pas de victimes,
01:20:35 il y a juste des blessés, blessés par balles, à trois endroits différents.
01:20:39 Deux dans le troisième arrondissement de Marseille,
01:20:41 et un à la cité de Busserine, dans le quatorzième,
01:20:45 qui est une cité hautement connue aussi pour la vente de trafic de stup.
01:20:49 On a un gamin de 16 ans qui a été touché à la cité de Fritz,
01:20:53 qui a, dans le troisième arrondissement, été blessé aux jambes.
01:20:56 Et dans le troisième arrondissement encore, on a eu trois individus,
01:20:59 on ne connaît pas encore toutes les circonstances,
01:21:01 qui ont été blessés par balles.
01:21:04 Et dans la cité de Busserine, il y a eu des coups de feu en direction des guetteurs
01:21:08 et pour l'instant, il semblerait qu'il n'y ait pas eu de blessés.
01:21:10 On a l'impression quand même qu'on part vers une stratégie d'intimidation des réseaux,
01:21:17 ou même de terrorisation de ces réseaux-là,
01:21:19 parce que quand on s'en prend à des gamins qui sont guetteurs
01:21:22 à l'entrée des cités de 16-17 ans, c'est que vraiment,
01:21:25 on nous sert peur au réseau pour plusieurs raisons.
01:21:28 Peut-être le récupérer, peut-être les empêcher de travailler.
01:21:31 Il y a plein de raisons, il y a plein de questions que l'on se pose
01:21:34 auxquelles il faudra essayer d'amener des réponses.
01:21:37 Et pour faire un lien avec le sujet précédent, Mathieu Vallée,
01:21:40 pendant que les forces de l'ordre sont sur les mobilisations,
01:21:42 la délinquance se poursuit en France. Et quelle délinquance ?
01:21:46 Est-ce qu'on parle de Marseille pourrisphétiquement ?
01:21:48 Parce qu'il y a beaucoup de choses à dire.
01:21:49 Oui, on est en train de parler de Marseille avec ses cinq fusillades la nuit dernière.
01:21:52 Je pourrais vous dire que les policiers sont tous les jours dans les cités des Gartiner,
01:21:55 puisque c'est vrai, il y a les brigades spéciales de terrain,
01:21:57 les brigades de police-secours, les groupes de sécurité de proximité.
01:21:59 On a beaucoup d'unités, on a les CRS aussi,
01:22:01 qui sont en permanence en train de pilonner les points de deal.
01:22:03 Mais ce qui m'inquiète dans, alors moi pas Mathieu Vallée,
01:22:07 mais évidemment syndicalistes et les remontées de nos adhérents
01:22:09 qui sont dans les différents services de police,
01:22:11 notamment la police judiciaire marseillaise qui fait un travail exceptionnel.
01:22:14 On est à 50% d'identification des auteurs de règlements de comptes.
01:22:17 Là où il y a dix ans, on était à 35%.
01:22:19 Sur la nuit dernière, on a des auteurs déjà ?
01:22:21 Tout à fait. C'est en cours, on va avoir des résultats.
01:22:23 Vous avez deux personnes emblématiques qui se mènent une rivalité absolument dangereuse
01:22:28 et dont on est en train de faire le lien sur tous les règlements de comptes qu'on connaît.
01:22:32 Et c'est surtout aussi un nouveau mode opératoire qui inquiète les services de police.
01:22:35 C'est qu'on a désormais des gros bonnets, donc des grosses têtes de réseau,
01:22:39 ou en tout cas des personnes qui tiennent le pavé et les halls de cité.
01:22:42 J'essaie de vulgariser au maximum pour vous téléspectateurs.
01:22:44 C'est plus complexe, mais c'est à peu près ça l'idée.
01:22:46 C'est qu'en fait on a des gros bonnets qui engagent des délinquants,
01:22:49 ou en tout cas des personnes que les services de police connaissent,
01:22:51 mais qui ne sont pas dans le spectre de la police judiciaire.
01:22:53 On s'attend souvent à ce que lorsqu'on a des règlements de comptes,
01:22:55 avoir des personnes à guérir, des personnes qui ont un long cursus judiciaire,
01:23:00 j'allais dire même scolaire, parce que d'une certaine manière,
01:23:02 on fait ses armes à l'école pour devenir un citoyen,
01:23:04 mais il y a des voyous qui font leurs armes, malheureusement, dans la délinquance
01:23:06 pour devenir après connus, malheureusement, comme on peut le décrire régulièrement
01:23:10 dans votre actualité et dans la chaîne.
01:23:12 C'est qu'en fait, on a désormais des jeunes délinquants
01:23:15 qui ne sont pas dans les radars de la police judiciaire,
01:23:17 qui sont mandatés et engagés comme quasiment tueurs à gage,
01:23:20 et dont on a déterminé, par exemple, pour les règlements de comptes
01:23:23 qui ont eu lieu il y a une semaine, vous savez ces fameuses règlements de comptes
01:23:25 qui ont été donnés à la cité de la Castellas, aux Egalades,
01:23:27 qui ont terminé près de la cité, près de Marseille-Centre,
01:23:30 on a en fait un individu qui n'était pas du tout suivi par la police judiciaire,
01:23:33 parce que pas dans son radar, qui avait été engagé rapidement sur le tas
01:23:37 pour faire le maximum de victimes et pour sacrifier ceux dont on estimait.
01:23:40 - Un mineur ? - Non, un majeur, mais en fait,
01:23:42 qui était... Comment ? - Pas fiché, pas connu.
01:23:44 - Qui était connu pour des délits de droit commun,
01:23:46 mais qu'on ne voyait pas en fait dans le suivi des services de police,
01:23:48 comme une personne pouvant s'adonner à ce genre d'acte criminel.
01:23:51 - Comment ça se passe ? - Eh bien, écoutez, c'est la vraie question.
01:23:54 Sur Paris, on a eu aussi, il y a quelques mois...
01:23:56 - Il y a un fichier avec des tueurs à gage potentiels,
01:23:58 qu'on peut appeler pour régler des comptes ?
01:24:00 - En fait, ce qui se passe, c'est que, moi je vous le dis,
01:24:02 sur la lutte contre les stupéfiants, pour rester simple,
01:24:04 on est au bout du bout. La législation dont on dispose,
01:24:07 j'en parlais tout à l'heure avec les Black Blocs,
01:24:09 la législation dont on dispose actuellement,
01:24:11 elle permet d'être en droit dérogatoire pour les gros trafiquants ou les dealers,
01:24:13 pour aller jusqu'à 86 heures de garde à vue,
01:24:15 faire des perquisitions de nuits avec la val de magistrat.
01:24:17 On a tous les moyens judiciaires, les moyens matériels,
01:24:19 il faut être honnête, ils augmentent.
01:24:21 - On met tous les policiers en police judiciaire,
01:24:23 et il y en a encore qui doivent arriver.
01:24:25 - On mettra tous les policiers qu'on voudra, ça ne changera pas,
01:24:27 il y a une autorité mafieuse qui a pris le pouvoir à Marseille.
01:24:29 - Pas encore, et justement, c'est le travail de la police judiciaire
01:24:31 et des policiers du quotidien.
01:24:33 - C'est des armes de guerre, vous avez des armes de guerre.
01:24:35 - Il y a le trafic d'armes énormes, il y a la guerre en Ukraine,
01:24:37 où il y a des livraisons d'armes à foison,
01:24:39 là où je ne m'exprime évidemment pas d'opinion personnelle
01:24:41 ou syndicaliste en ce sujet, mais en tout état de cause.
01:24:43 De la même manière qu'on avait eu les guerres en ex-URSS
01:24:46 ou dans l'Europe de l'Est, ou dans les Balkans,
01:24:48 ou avec la Chlikov qui sont revenues,
01:24:50 et qui peuvent revenir aussi avec ce marché-là.
01:24:52 Donc sur un plateau, j'essaie de vulgariser les choses
01:24:54 parce que c'est passionnant dans le sens où je pense
01:24:56 que ça intéresse beaucoup de Français.
01:24:58 Au bout du bout, on a des règlements de comptes, on a des morts,
01:25:00 on a du sang qui coule dans nos quartiers et sur le territoire de la République,
01:25:02 mais on a une police judiciaire aujourd'hui
01:25:04 qui est un outil extraordinaire.
01:25:06 Et moi je vous le dis, puisqu'on a tendance à souvent oublier les choses
01:25:08 et d'une actualité en chasse d'une autre,
01:25:10 on a la réforme de la police nationale qui est en cours,
01:25:12 attention à préserver cet outil qui est la police judiciaire,
01:25:14 parce qu'on a des enquêteurs exceptionnels, extraordinaires,
01:25:16 qui sans dénigrer nos enquêteurs dans les commissariats
01:25:18 qui font face à une pile de dossiers,
01:25:20 à une pile de plaintes,
01:25:22 à une pile de procédures incroyables pour chaque enquêteur,
01:25:24 des fois ça peut être jusqu'à 250 dossiers par enquêteur,
01:25:26 on a cette excellence de la police judiciaire
01:25:28 qui permet de traiter le haut du spectre
01:25:30 de la criminalité organisée.
01:25:32 Et vous regardez les Pays-Bas, vous regardez la Belgique,
01:25:34 vous regardez l'Espagne, vous regardez même l'Italie,
01:25:36 on voit que quand il n'y a pas une lutte acharnée
01:25:38 sur les gros réseaux, les gros bonnets,
01:25:40 la grande délinquance organisée,
01:25:42 on a une possibilité que des mafias s'en prennent à des magistrats,
01:25:44 à des ministres, à des ministres.
01:25:46 - Sauf que pour reprendre les propos de certains de vos collègues
01:25:48 qu'on entend régulièrement,
01:25:50 et je pense que vous avez même déjà utilisé
01:25:52 cette formule, mais vous allez me contredire s'il le faut,
01:25:54 c'est qu'on vête, voilà, on vide l'océan
01:25:56 à la petite cuillère, que les points de deal,
01:25:58 je peux, juste au bout,
01:26:00 les points de deal qui sont démantelés, ils se reforment,
01:26:02 on ne va pas refaire ce débat parce que
01:26:04 les gens qui sont fidèles à notre chaîne savent
01:26:06 qu'on parle régulièrement de ces sujets,
01:26:08 qu'il faut plus de répression, qu'il faut plus de moyens,
01:26:10 qu'on a des bilans où des points de deal ont été,
01:26:12 on se félicite que des points de deal ont été démantelés
01:26:14 par le ministère de l'Intérieur, etc.,
01:26:16 ils sont reformés.
01:26:18 Ça ne s'arrête jamais.
01:26:20 Pourquoi je formule cela ?
01:26:22 Parce que je voudrais qu'on...
01:26:24 - Je vais faire un transition sur l'autre.
01:26:26 - Alors, allez-y rapidement et je voudrais expliquer pourquoi je dis ça.
01:26:28 Parce que je ne veux pas qu'on parle de la répression et des moyens
01:26:30 parce qu'on ne fait que ça, je voudrais aborder un autre volet.
01:26:32 - C'est pour ça que je vous ai évoqué la tendance inquiétante
01:26:34 de voir des tuyaux à ragages qu'on ne connaît pas,
01:26:36 si je me permets l'expression, et qu'on a constaté
01:26:38 lorsqu'on a fait des interpellations par la police judiciaire,
01:26:40 notamment à Marseille. On a les élections européennes l'année prochaine.
01:26:42 Sur, par exemple, les antifas,
01:26:44 à Sainte-Sauline, on a vu qu'ils avaient recruté
01:26:46 notamment les soulèvements de la terre,
01:26:48 parce que maintenant tout le monde sait de quoi on parle,
01:26:50 il y avait un recrutement qui avait été opéré en Italie,
01:26:52 en Espagne ou même en Allemagne. Donc on voit que c'est un sujet européen.
01:26:54 Sur le terrorisme, les attentats du 13 novembre,
01:26:56 on a vu que les terroristes étaient passés par les Balkans,
01:26:58 étaient passés par l'Europe centrale,
01:27:00 par la Belgique et terminés par la France, pour faire très court.
01:27:02 Aujourd'hui, sur la drogue,
01:27:04 on voit quoi ? En Espagne,
01:27:06 au Portugal, en Grande-Bretagne,
01:27:08 en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique,
01:27:10 il n'y a aucune législation qui est harmonisée
01:27:12 et qui est d'équerre sur ce que nous, on fait en France.
01:27:14 On a les lois les plus répressives,
01:27:16 on a le plus haut taux de consommation
01:27:18 en France, et là, je suis désolé,
01:27:20 sur tous les sujets que je viens de vous donner,
01:27:22 on peut avoir une réponse aussi européenne.
01:27:24 - Vous me menez vers le sujet vers lequel je voulais vous amener.
01:27:26 Est-ce que la solution peut être la légalisation ?
01:27:28 Vous allez me dire, c'est un marronnier,
01:27:30 c'est la tarte à la crème, là aussi,
01:27:32 on en parle à chaque fois. Sauf qu'il y a une information
01:27:34 très importante, dont peu de gens ont parlé,
01:27:36 et qui risque quand même de faire
01:27:38 l'actualité ces prochains jours.
01:27:40 L'Allemagne,
01:27:42 on l'a appris aujourd'hui,
01:27:44 va légaliser le cannabis.
01:27:46 C'était une promesse phare de la coalition
01:27:48 sociodémocrate, vert et libéraux, au pouvoir
01:27:50 depuis un an et demi. L'Allemagne,
01:27:52 attendez juste une demi-seconde avant d'envoyer les infographies,
01:27:54 l'Allemagne aura très bientôt
01:27:56 l'une des législations les plus libérales d'Europe
01:27:58 pour la culture et la consommation du cannabis.
01:28:00 L'idée, c'est d'autoriser
01:28:02 on va le voir,
01:28:04 la création d'associations
01:28:06 à but non lucratif, dont les membres
01:28:08 pourront cultiver les plans
01:28:10 pour leur seule consommation, sur surveillance des
01:28:12 boulevards publics. Les députés allemands doivent
01:28:14 donner le feu vert à des clubs cannabis
01:28:16 avant la fin du mois. Le deuxième volet
01:28:18 consistera à tester dans certaines régions,
01:28:20 devant encore être choisis, et pendant 5 ans,
01:28:22 la production et le commerce dans des magasins spécialisés,
01:28:24 dans le cadre de licences accordées par les pouvoirs
01:28:26 publics. L'objectif affiché
01:28:28 des autorités, c'est plus de sécurité
01:28:30 dans la consommation, enrayer
01:28:32 le marché noir, mieux protéger
01:28:34 les jeunes, et remplacer la politique
01:28:36 répressive qui a échoué.
01:28:38 J'ai l'impression de parler de la France, c'est pour ça que je voulais vraiment
01:28:40 qu'on parle de ça. Politique répressive qui a
01:28:42 échoué dans un contexte d'augmentation de la consommation.
01:28:44 Mathieu Vallée vient de le dire, nous sommes en France
01:28:46 les premiers consommateurs européens,
01:28:48 les politiques répressives, on a des
01:28:50 résultats, je ne veux pas faire injure
01:28:52 aux forces de l'ordre, mais on se rend bien
01:28:54 compte que nous sommes noyés dans un
01:28:56 océan de trafic qui s'industrialise,
01:28:58 qui se professionnalise, qui est de plus en plus violent.
01:29:00 Est-ce qu'on doit suivre les Allemands ?
01:29:02 En tout cas, c'est un débat qu'on doit tenir, parce qu'il y a quand même plusieurs arguments
01:29:04 pour, alors je sais qu'ils sont difficilement audibles, et moi-même
01:29:06 j'étais défavorable à cette autorisation
01:29:08 il y a encore quelques années. C'est très difficile de trancher.
01:29:10 Mais force est de constater qu'aujourd'hui, quand vous regardez,
01:29:12 il y a quand même des sévères arguments pour. D'abord, parce qu'il y a
01:29:14 beaucoup de moyens qui sont mis sur le trafic de cannabis.
01:29:16 Si jamais on les mettait sur les drogues dures, ça permettrait
01:29:18 de mieux contre d'autres trafics.
01:29:20 Ensuite, si on taxe,
01:29:22 ça fait de l'argent qui ne va pas
01:29:24 dans les poches des dealers et qu'on peut utiliser
01:29:26 sur la prévention. Et donc,
01:29:28 peut-être faire baisser le taux
01:29:30 de consommateurs. Donc, malgré tout,
01:29:32 quoi qu'on en pense, aujourd'hui ce débat, il est légitime
01:29:34 parce que, vous le disiez, le
01:29:36 démontage des points de deal, ça fait plaisir, ça permet au ministère
01:29:38 de l'Intérieur de perorer, etc.
01:29:40 Mais fondamentalement,
01:29:42 c'est vider la mer à la petite cuillère.
01:29:44 Donc, soit vous avez une capacité à contrôler
01:29:46 les frontières pour que le cannabis ne rentre pas,
01:29:48 j'y crois pas, soit vous arrivez
01:29:50 à agir sur les consommateurs. Seulement,
01:29:52 vous avez, je parle sous contrôle
01:29:54 Michael, mais on a combien
01:29:56 de consommateurs de cannabis aujourd'hui en France ?
01:29:58 Un million ? Un peu moins d'un million, oui.
01:30:00 Je l'ai noté. On est à 900 000
01:30:02 usagers quotidiens parmi les personnes âgées de 11
01:30:04 à 64 ans. Les Français sont les premiers consommateurs
01:30:06 au plan européen depuis les années 2000,
01:30:08 selon l'Observatoire des drogues et toxicomanie.
01:30:10 Donc, je vais aller trop loin,
01:30:12 mais soit vous mettez un million de personnes en prison,
01:30:14 ou au moins vous les sanctionnez très sévèrement,
01:30:16 soit vous légalisez. Donc, je crains
01:30:18 malheureusement que ce débat qu'on ne veut pas avoir,
01:30:20 parce que ça oppose sécuritaire contre
01:30:22 laxisme, ce soit pas un débat contre sécuritaire
01:30:24 et laxisme, ce soit un débat de bon sens.
01:30:26 Pourquoi j'en parle ? Parce que Berlin estime que si
01:30:28 l'expérience est concluante, elle aura valeur de modèle,
01:30:30 elle pourrait mener à une modification de la
01:30:32 législation européenne, quand on sait l'influence
01:30:34 de l'Allemagne sur la France
01:30:36 et sur l'Europe d'une manière générale.
01:30:38 J'ai envie de dire pourquoi pas,
01:30:40 Gabrielle, quand tout a échoué,
01:30:42 pourquoi ne pas expérimenter
01:30:44 la légalisation ? - C'est vrai, pourquoi pas baisser
01:30:46 les bras et faire semblant de...
01:30:48 C'est la phrase de Cocteau, "Quand je suis dépossée par un grand
01:30:50 bazar, feignoge au fin de l'avoir organisée."
01:30:52 C'est pas exactement ça la citation, mais ça revient à ça.
01:30:54 Donc, moi je trouve ça terrible,
01:30:56 parce que ce mot
01:30:58 de cannabis récréatif,
01:31:00 il ne dit pas la réalité. Moi, je suis une mère
01:31:02 de famille, je sais très bien qu'il y a
01:31:04 des jeunes aujourd'hui qui peuplent les services
01:31:06 de psychiatrie,
01:31:08 parce que peut-être qu'ils ont tenté une expérience
01:31:10 récréative avec le cannabis et que ça ne leur a pas
01:31:12 du tout réussi. Il y en a qui peuvent prendre
01:31:14 du cannabis toute leur vie et ils n'ont pas
01:31:16 d'effet secondaire. Il y en a qui deviennent schizo à la première
01:31:18 prise de cannabis. On peut en parler avec n'importe
01:31:20 quel psychiatre. Donc en réalité, c'est qu'on
01:31:22 n'a pas su... - Moi, je veux bien entendre ça.
01:31:24 - On n'a pas su... - Il y en a qui deviennent alcooliques à la
01:31:26 première bière, et c'est légal. - Non, non, non, c'est pas du tout pareil.
01:31:28 Le complexe est comparable. - Pourquoi ?
01:31:30 - Ça n'a rien à voir. Allez en parler aux
01:31:32 alcooliques, allez en parler aux services d'alcoolémie.
01:31:36 - Oui, oui, oui. La première gorgée de bière,
01:31:38 vous devenez alcoolique. - La première taf
01:31:40 de cannabis, vous devenez schizophrène.
01:31:42 - Parce que le cannabis, bah oui, je suis désolée.
01:31:44 Le cannabis, c'est pas la bière. Pardon.
01:31:46 - Il faudrait qu'on en parle à des médecins
01:31:48 dictologues, mais je suis pas sûr d'avoir tort.
01:31:50 - Non, mais moi, je suis sûre que vous avez tort.
01:31:52 - Je suis d'accord de pas.
01:31:54 - Allez, attends, Magie.
01:31:56 - Donc je pense qu'il ne faut pas relativiser.
01:31:58 Je pense qu'en réalité, c'est une défaite.
01:32:00 Une défaite, parce qu'il y a eu une défaite politique.
01:32:02 Parce qu'en réalité, cette lutte contre le cannabis,
01:32:04 elle est au centre de beaucoup de nos renoncements.
01:32:08 Le renoncement aux frontières, vous l'avez dit.
01:32:10 Ah bah oui, on peut pas stopper les trafics,
01:32:12 donc c'est comme ça, voilà. Le renoncement
01:32:14 à la sécurité, le renoncement au calme
01:32:16 dans les banlieues. On sait très bien
01:32:18 qu'il y a tout un écosystème qui vide ce cannabis.
01:32:20 Donc on préfère baisser les bras, serrer les fesses
01:32:22 et se dire comme ça, il se passe rien dans les pneus.
01:32:24 - Non, mais prenons le versant différemment.
01:32:26 - Et dernier point, je trouve qu'on devrait se méfier
01:32:28 des libéraux allemands, parce que ces derniers temps,
01:32:30 ils ne sont pas été très inspirés.
01:32:32 - C'est une coalition avec les libéraux.
01:32:34 - C'est une coalition, mais j'ai remarqué qu'ils parlent toujours
01:32:36 à l'oreille des chevaux de course politiques.
01:32:38 - Vous me dites qu'il y a beaucoup de quartiers
01:32:40 qui vivent... - C'est vrai ?
01:32:42 - Non, je ne dis pas le contraire.
01:32:44 Je pense que vous ne me direz pas le contraire
01:32:46 quand je vous dis que vous avez énormément d'habitants
01:32:48 et de riverains qui vivent dans une insécurité totale
01:32:50 à cause du trafic de drogue.
01:32:52 - Vous croyez que ça va changer de le légaliser ?
01:32:54 - C'est une question. - Pas du tout.
01:32:56 - Les sous-terrains, à priori, ces dealers
01:32:58 et ces points de deal, ils n'auront plus de raison d'exister.
01:33:00 - Je rejoins quand même...
01:33:02 - Je ne veux pas monopoliser ton parole.
01:33:04 - Trois choses.
01:33:06 Il y a quand même l'exemple espagnol qu'on oublie dans ce débat,
01:33:08 mais qui est quand même un bon exemple.
01:33:10 - Je ne suis pas sûr que ce soit légal en Espagne, c'est dépénalisé.
01:33:12 - C'est dépénalisé et c'est vendu dans les magasins.
01:33:14 C'est-à-dire que les graines sont vendues, vous pouvez faire des plantations.
01:33:16 - Oui, mais ce n'est pas légal.
01:33:18 - Ce que je veux dire, c'est que le modèle allemand
01:33:20 n'est pas forcément le modèle à suivre.
01:33:22 - On n'en sait rien.
01:33:24 Ils vont l'expérimenter pour les cinq prochaines années.
01:33:26 - Laissez finir Tatiana et vous reprenez.
01:33:28 - Je suis d'accord avec Benjamin pour deux choses.
01:33:30 Je pense que d'abord, faire sortir cette économie sous-terraine,
01:33:32 elle est essentielle parce qu'elle permet à l'État
01:33:34 de remettre la main dessus.
01:33:36 Et surtout, par rapport à ce que vous disiez, Gabriel,
01:33:38 la réponse, elle est là aussi.
01:33:40 Ça permettrait malgré tout de faire la prévention
01:33:42 et de pouvoir enfin parler aux enfants
01:33:44 aussi à l'école des drogues, du cannabis
01:33:46 et du danger aussi de la drogue.
01:33:48 - Parce que ce qui est légal est moral.
01:33:50 - C'est tout à fait tabou.
01:33:52 - Je ne comprends pas pourquoi vous balayez comme ça
01:33:54 le parallèle que je fais avec l'alcool.
01:33:56 Je dis franchement, l'alcool fait des ravages.
01:33:58 L'alcool fait des ravages dans notre pays.
01:34:00 - Vous êtes en train de me dire que boire une bière,
01:34:02 ça revient au même...
01:34:04 Je suis effarée par le relativisme de votre discours.
01:34:06 - Non, non, non, non, non.
01:34:08 - Ça m'inquiète. Je suis fière de mes regards.
01:34:10 - Non, non, non, non, non.
01:34:12 Vous m'avez dit
01:34:14 qu'une seule taf sur un joint de cannabis
01:34:16 peut faire devenir cannabis.
01:34:18 - Oui, c'est ça, oui.
01:34:20 - Je peux vous dire qu'une seule gorgée d'alcool,
01:34:22 pas forcément de bière,
01:34:24 mais une seule gorgée d'alcool,
01:34:26 dans des cas extrêmement rares,
01:34:28 puisque ce sont des cas extrêmement rares
01:34:30 où on devient schizophrène à une première taf,
01:34:32 je peux vous dire que vous pouvez devenir alcoolique
01:34:34 dès votre première gorgée d'alcool.
01:34:36 Et l'alcoolisme fait des ravages dans notre pays.
01:34:38 - Vous me montrez les bataillons de jeunes
01:34:40 dans les hôpitaux de psychiatrie à cause de la première gorgée d'alcool
01:34:42 et on en reparle.
01:34:44 Je ne dis pas que l'alcoolisme soit pas un fléau incroyable,
01:34:46 mais que ce sont les mêmes conséquences que le cannabis.
01:34:48 - Mais je ne suis pas en train de justifier quoi que ce soit.
01:34:50 - Au-delà de ça, ce ne sont pas les mêmes enjeux financiers
01:34:52 autour de l'alcool et autour du trafic de drogue aujourd'hui
01:34:54 qui devient quand même un enjeu financier absolument majeur
01:34:56 avec des milliards, des milliards brassés.
01:34:58 Il y a quand même aussi cette question de trafic.
01:35:00 - Mais bien sûr.
01:35:02 - La comparaison qu'on est en train de faire depuis 10 minutes.
01:35:04 - L'objectif, c'est d'arracher une économie criminelle.
01:35:06 Évidemment que les questions de santé publique,
01:35:08 s'il y a légalisation,
01:35:10 il y a argent dans les caisses de l'État,
01:35:12 il y a des moyens pour la prévention,
01:35:14 il y a des moyens pour réguler ce marché.
01:35:16 Je vais vous dire, au fond,
01:35:18 je me suis toujours dit que c'était une grande démission de légaliser.
01:35:20 Mais il y a un moment,
01:35:22 il faut peut-être se rendre à l'évidence.
01:35:24 Rien ne fonctionne.
01:35:26 Notre pays est gangréné.
01:35:28 - On n'arrive pas à lutter contre le squat.
01:35:30 On n'a qu'à supprimer la propriété.
01:35:32 Si vous voulez, ça peut aller loin comme raisonnement.
01:35:34 - Mais là, c'est un trafic international.
01:35:36 - Ça me ramène Mélenchon quand il dit
01:35:38 "Vous voyez, il n'y aurait pas eu les flics,
01:35:40 à Saint-Saëns, on serait allés une promenade sans pètre."
01:35:42 On peut dire ça de tout.
01:35:44 - Non, parce que les squatteurs...
01:35:46 - Non, mais si, si, on peut dire ça de tout.
01:35:48 - Les squatteurs des villes de France,
01:35:50 ils ne viennent pas de cartels sud-américains.
01:35:52 - Et là, c'est une démission qui s'avance de l'Europe
01:35:54 et ça va nous entraîner...
01:35:56 - Mais encore une fois, je ne sais même pas pourquoi
01:35:58 j'ai ce débat avec vous, parce que je n'ai même pas
01:36:00 personnellement d'avis là-dessus. Je vous dis franchement,
01:36:02 je pourrais être convaincu d'un côté comme de l'autre
01:36:04 parce que c'est vrai que c'est très délicat à trancher.
01:36:06 - La démission, elle peut se voir aussi de deux façons.
01:36:08 - Je vais sur un point de vue moral dire oui, effectivement,
01:36:10 on ne légalise aucune drogue, notamment le cannabis,
01:36:12 et on décide de faire de la prévention...
01:36:14 - C'est légal au Canada.
01:36:16 - Oui, c'est ça, j'y viens. Donc, c'est légal au Canada.
01:36:18 Mais je veux dire, on peut décider, comme en France,
01:36:20 bon, d'un point de vue moral, on ne veut pas légaliser
01:36:22 le cannabis. Cela dit, cela n'empêche pas
01:36:24 de faire des campagnes, malgré tout, de prévention,
01:36:26 de sensibilisation.
01:36:28 - Ils offraient de la poule au cou pour rester dans la psychiatrie.
01:36:30 - Non, mais...
01:36:32 - On légalise, en même temps, on dit que c'est pas bien.
01:36:34 - Bien, nous, on a déjà eu...
01:36:36 - C'est pas toujours un exemple à suivre.
01:36:38 - Comme le tabac et l'alcool. C'est pas bien et c'est légal.
01:36:40 - Avant que ce soit légal au Canada, il y avait quand même
01:36:42 des campagnes de sensibilisation sur l'alcool, sur les drogues,
01:36:44 parce qu'il ne faut pas être dupe,
01:36:46 ça existe, manifestement, et je comprends
01:36:48 votre interrogation et, en fait, votre crainte
01:36:50 pour les adolescents, et vous parlez de la maladie mentale
01:36:52 que peut, justement, engendrer la consommation
01:36:54 de cannabis, elle existe, même si la drogue
01:36:56 n'est pas légale, et même encore plus.
01:36:58 Parce qu'une des vertus, si on veut,
01:37:00 ou, enfin, un des avantages, peut-être,
01:37:02 de cette légalisation, c'est que ça contrôle
01:37:04 quand même la toxicité des produits
01:37:06 qui sont sur le marché.
01:37:08 Donc ça, ça aide là-dessus. Moi, je pense pas que c'est
01:37:10 la panacée, c'est vrai que ça ne règle pas tout,
01:37:12 la légalisation, c'est pas quelque chose
01:37:14 dont tu réjouis nécessairement au Canada.
01:37:16 Je pense que c'est un modèle, en fait, il faut regarder
01:37:18 comment ça se passe, parce que les fameux magasins,
01:37:20 il y a pas de coffee shop partout, à tous les coins
01:37:22 de rue, pas du tout, ce sont des magasins
01:37:24 d'État, hyper, pas glamour,
01:37:26 c'est hyper aseptisé,
01:37:28 et c'est extrêmement contrôlé,
01:37:30 et, effectivement, ce qu'on a voulu faire
01:37:32 avec ça au pays, c'est de dire
01:37:34 « on veut aller jouer justement
01:37:36 dans ce... essayer de limiter
01:37:38 un peu le marché noir,
01:37:40 d'aller récupérer... » - Ça fonctionne ou pas?
01:37:42 - Ça fonctionne en partie, on n'a pas tout réglé,
01:37:44 mais quand même, je vous dirais, c'est pas quelque chose
01:37:46 de glamour non plus. Donc la démission, elle peut aussi
01:37:48 se faire si on décide que non, on poursuit,
01:37:50 moi j'ai aucun problème avec ça, de dire
01:37:52 « on ne légalise pas le cannabis, d'accord,
01:37:54 mais il faut mettre, j'allais dire,
01:37:56 tous les moyens aussi de lutte,
01:37:58 et ça, on voit qu'on arrive quand même
01:38:00 à certains échecs là-dessus, on ne peut pas tout faire. »
01:38:02 - On ne sera pas tous d'accord sur ce sujet.
01:38:04 - Juste, il y a quelque chose que j'ai l'impression que c'est fort,
01:38:06 on aime bien s'autoflageler, on ne peut pas comparer
01:38:08 les pays entre eux qui ne sont pas comparables,
01:38:10 notre histoire de France, la configuration de nos quartiers,
01:38:12 les émeutes qu'on a eues en 2005...
01:38:14 - On peut se comparer à l'Allemagne.
01:38:16 - Non mais, l'Allemagne, elle n'a pas eu les émeutes qu'on a connues en 2005.
01:38:18 - Non mais sur le rapport au cannabis et aux drogues
01:38:20 et aux dealers. - Je veux dire, on était aussi
01:38:22 dans l'inconnu au Canada, c'est-à-dire qu'il y a des différents pays...
01:38:24 - On aura ce débat à d'autres moments, j'en suis persuadé.
01:38:26 - Non mais sur l'Europe, on ne le convaincra pas.
01:38:28 - Vous êtes pour ou contre la légalisation, vous ?
01:38:30 - Pour ou contre, là ?
01:38:32 - La légalisation du cannabis.
01:38:34 - Ah, moi je suis contre la légalisation.
01:38:36 - Par contre, je vous dis une chose, si on dépénalise...
01:38:38 - Vous voulez passer vos journées à contrôler des dealers
01:38:40 avec des barrettes plutôt que de vous occuper
01:38:42 de peut-être d'autres trucs ?
01:38:44 - Je ne suis pas complètement demeuré, je sais faire plusieurs choses
01:38:46 à la fois. - Je ne me fais pas dire ce que vous ferez.
01:38:48 - Comme mes collègues, on s'interpelle.
01:38:50 - Vous êtes d'accord que c'est chronophage ?
01:38:52 - Mais comme toutes les...
01:38:54 - D'aller courir après des dealers de barrettes de chiffre.
01:38:56 - Vous croyez que de faire face à des black blocs dans des manifestations,
01:38:58 ce n'est pas aussi chronophage que de protéger la grand-mère
01:39:00 qui se fait arracher... - Il faut qu'on s'arrête là.
01:39:02 - Quoi qu'il arrive, ça doit être une décision démocratique,
01:39:04 ça ne doit pas être une injonction européenne.
01:39:06 - Ça devrait passer par un inter-améliorateur.
01:39:08 - Si c'est une injonction européenne, ça, c'est pas un problème.
01:39:10 - Mais ça va finir comme ça si c'est les Allemands qui...
01:39:12 - Quand les Allemands parlent, on les écoute.
01:39:14 - Ça mérite une vraie délibération démocratique.
01:39:16 - On a fini là. - Sur chaque sujet...
01:39:18 - J'ai une belle image de fin en plus.
01:39:20 - Sur chaque sujet... - Oui, mais c'est important.
01:39:22 - Mais on perd du temps là.
01:39:24 - Sur chaque sujet, l'Europe est pas là.
01:39:26 Sur la crise migratoire en Italie, en Espagne ou en Calais,
01:39:30 on est seul à chaque fois et pour la drogue...
01:39:32 - La drogue, c'est bon. - Chaque fois, on s'est mis à la guerre.
01:39:34 - Terminé, terminé, terminé.
01:39:36 C'est terminé, on est en retard en plus.
01:39:38 Vous savez que j'aime vous quitter avec le sourire.
01:39:42 C'est une image pour Tatiana ce soir.
01:39:44 Je voudrais vous présenter un agriculteur indien.
01:39:46 Il est devenu star des réseaux sociaux.
01:39:48 Elle est fâchée, Tatiana, parce qu'elle voulait dire un dernier mot,
01:39:50 mais je ne lui ai pas donné la part.
01:39:52 Alors allez-y si vous voulez. - Non, non, non.
01:39:54 - Non, c'est bon, elle est vexée.
01:39:56 Donc, sa relation hors norme avec une grue antigone,
01:39:58 un grand oiseau sauvage qui appelle les autorités
01:40:00 à libérer son ami à plume.
01:40:02 L'oiseau est aujourd'hui encagé dans un zoo,
01:40:04 mais une pétition très largement relayée réclame sa libération,
01:40:08 parce que regardez, ils ont une relation absolument magique.
01:40:10 Cet homme, en fait, il y a quelques temps,
01:40:12 il avait recueilli et soigné pendant six semaines cette grue
01:40:15 qu'il avait trouvée blessée avant de la relâcher,
01:40:17 mais le volatile est resté très proche de lui.
01:40:19 Elle ne l'a jamais quittée.
01:40:21 Des vidéos de l'oiseau aux côtés de son protecteur
01:40:23 témoignant de leur exceptionnelle relation
01:40:25 sont devenues virales sur les réseaux sociaux.
01:40:27 Bien vite, il a eu des centaines de milliers d'abonnés sur ses réseaux.
01:40:30 L'oiseau lui mangeait même dans la main, vous allez voir.
01:40:33 Non, mais c'est magnifique cette relation.
01:40:35 C'est un chien, c'est un oiseau-chien.
01:40:37 Mais fin mars, les autorités chargées de la faune sauvage
01:40:39 ont mis un terme à ce lien.
01:40:41 Ils ont capturé l'oiseau pour le placer en quarantaine
01:40:43 en prévoyant de le relâcher dans un sanctuaire d'oiseaux sauvages.
01:40:46 Lui, il demande simplement que l'oiseau soit libéré
01:40:49 parce qu'il est persuadé que dès qu'elle sera sortie de la cage,
01:40:51 cette magnifique grue viendra le retrouver.
01:40:54 La grue antigone, c'est l'oiseau volant le plus grand au monde,
01:40:57 peut mesurer jusqu'à 1,80 mètre.
01:40:59 Regardez, ils ont même partagé des repas.
01:41:01 Et aujourd'hui, ce pauvre oiseau est dans une cage.
01:41:03 - Vous n'avez pas attendu l'allumage de ce déjeuner ?
01:41:06 - Non, je n'ai pas attendu.
01:41:08 Vous n'êtes pas gentil.
01:41:10 - C'est une magnifique image.
01:41:12 Je pensais que ça vous plairait.
01:41:14 - On a un prochain Disney.
01:41:16 - Pourquoi pas ?
01:41:18 Je pensais que vous seriez un peu plus sensible à cette belle image.
01:41:20 Je suis un peu déçu.
01:41:22 Merci beaucoup à Lumna Daudi, à Jacques Sanchez
01:41:25 pour la programmation.
01:41:27 Demain, j'aurai le plaisir de vous retrouver pour l'heure des pro 2
01:41:30 et surtout pour revenir sur cette décision du Conseil constitutionnel.
01:41:33 Tout de suite, l'édition de la nuit avec Mathieu Devese.
01:41:35 Très belle nuit à tous.
01:41:37 [Musique]

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