Anabel : « Ma chanson est un message de force, d'espoir, de détermination »
Transcript
00:00 Salut, c'est Annabelle et j'ai écrit le titre "Lampadaire".
00:02 "Lampadaire", c'est écrit à cause d'une image que j'ai vue sur les réseaux.
00:23 Il y avait un genre de lampadaire qui dysfonctionnait
00:26 et un arribus à côté.
00:29 La question de cette vidéo était "Que voyez-vous ?"
00:31 Je regardais les commentaires des femmes et c'était très souvent
00:34 "l'enfer", "l'horreur", "ma hantise".
00:37 Les hommes, c'était très genre "lampadaire" basique, "un arribus".
00:41 Ça n'allait pas plus loin dans la réflexion.
00:43 Je sens qu'il y a beaucoup de personnes qui sont
00:45 un petit peu dans cette situation de malaise et d'insécurité dans la rue.
00:50 On a essayé de se mettre dans la situation,
00:52 d'imager un maximum en donnant des détails sur
00:55 le stress ou la peur qu'on pouvait ressentir à ce moment-là.
00:58 En tout cas, il n'y a pas une femme à qui ce n'est pas arrivé.
01:00 C'est quelque chose que j'ai déjà ressenti,
01:18 que j'ai déjà vécu, que je vis encore.
01:20 J'essaie de ne pas me laisser abattre par ce genre de situation.
01:22 J'essaie aussi de ne plus me mettre dans des insécurités.
01:26 Du coup, je ne sors plus. Je ne sors pas trop, en tout cas le soir.
01:30 Parce que ça a développé vraiment une peur et ça m'a rendu parano.
01:33 Moi, mes rues, c'est déjà, je suis souvent en voiture.
01:36 Je suis souvent accompagnée aussi.
01:38 C'est pour ça que je le dis dans ma musique.
01:40 Je ne suis pas un enfant, je ne suis plus un enfant,
01:41 mais j'ai besoin qu'on me raccompagne pour me sentir en sécurité.
01:44 J'essaie en tout cas de minimiser le max de "sorties".
01:49 Je n'aurai plus jamais peur
01:51 Du lampadaire éteint
01:53 Éteigner la lumière
01:55 Je n'aurai plus peur de rien
01:56 Ce sera moi la lumière
01:58 Peu importe le chemin
02:00 Ce sera moi la lumière
02:03 La lumière
02:04 Je n'aurai plus peur de rien
02:07 C'est un message de force, d'espoir, de détermination
02:10 parce que ce n'est plus possible aujourd'hui
02:12 de ne pas être à l'aise de marcher dans la rue le soir.
02:14 J'aimerais bien qu'on se retrouve tous, qu'on en parle
02:17 et qu'on mette des choses en place
02:20 pour que ça arrive de moins en moins.
02:21 Et puis j'ai envie de me surpasser, d'être plus forte,
02:24 de ne pas me laisser faire aussi.
02:25 Après la fête, il faut bien rentrer
02:27 Obligé de me faire accompagner
02:29 Comme si j'étais un enfant
02:30 Il a disparu l'enfant
02:32 Obligé de cacher vernis de maquillage
02:34 De cacher mon corps, capucher mon visage
02:36 Comme si c'était un message
02:38 Comme si c'était un outrage
02:40 On s'habille comme on veut, on fait ce qu'on veut.
02:42 On se bat pour garder notre identité à un maximum
02:45 Juste parce que t'as peur d'une situation, tu dois te camoufler.
02:48 Si t'as envie de briller, tu brilles.
02:50 Ça devrait être comme ça.
02:51 J'ai pas de solution, mais en tout cas, en en parlant,
02:53 je te l'en peux en trouver, en tout cas, je pense.
02:54 Et je me rends compte qu'il y a beaucoup de gens dans ma situation.
02:57 T'envente des rusées, des manigances
03:00 T'imagines violences et des scènes étranges
03:02 On a toutes connu ça
03:04 On a toutes connu ça
03:06 T'interprètes les regards, les pots du silence
03:08 Les oncles te parlent, tu presses là
03:09 Dans ce qui dit "Plus jamais ça"
03:11 On n'en "Plus jamais ça"
03:13 Les messages que je recevais sur mes réseaux étaient très très forts.
03:17 Il y a des gens qui m'écrivent et qui disent
03:19 "Avec ta chanson, t'as changé ma vie"
03:21 Je me dis, d'avoir ce pouvoir d'émouvoir les gens,
03:25 c'est un super pouvoir.
03:26 Là, j'ai compris qu'il fallait que je l'utilise à bon escient.
03:30 Et c'est ça, mon rêve, c'est de partager au max, d'aider les gens.
03:34 C'est ça qui est cool, c'est d'échanger.
03:35 Ils ont un problème de fond,
03:37 mais qu'on puisse trouver des solutions ensemble finalement.
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