Le quotidien d’Adèle était devenu « vivre pour consommer et consommer pour vivre ». Face à l’inquiétude et grâce au soutien de son entourage, elle a pu s’en sortir.
Elle a fait un long parcours depuis, parcours sur lequel elle revient dans son album « Plaisir Risque Dépendance » sorti le 20 octobre.
Elle a fait un long parcours depuis, parcours sur lequel elle revient dans son album « Plaisir Risque Dépendance » sorti le 20 octobre.
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00:00 Je suis clean, je suis sobre, ça fait plusieurs mois.
00:02 Je n'aurais jamais pensé que ce soit possible un jour,
00:04 parce que quand j'étais vraiment au fond du trou,
00:05 je n'imaginais pas ma vie sans un médicament dans ma poche.
00:08 Je sors mon premier album solo,
00:11 "Plaisir, risque, dépendance", le 20 octobre.
00:13 J'ai choisi ce titre d'album parce que pour moi,
00:16 la frontière entre le plaisir, le risque et la dépendance
00:19 a toujours été assez floue.
00:20 Mes dépendances, je pense que j'en ai eu un tas.
00:23 Ça a été principalement la dépendance affective,
00:25 la dépendance aux écrans et la dépendance aux médicaments.
00:28 C'était des eaux piacées que je consommais.
00:30 J'en parle à des potes avec qui je consomme,
00:33 sur le ton de la rigolade.
00:34 "Ha ha, on est addict à ça, on est addict à ça",
00:37 mais c'est toujours sur un ton léger.
00:40 En réalité, ce n'était pas du tout normal
00:42 et très vite, ma vie tournait autour de cette consommation.
00:47 En fait, je vivais pour consommer, je consommais pour vivre.
00:50 J'ai commencé moi à consommer des médicaments
00:53 quand j'avais 15-16 ans.
00:54 En soirée, on m'en a proposé et j'ai voulu essayer.
00:58 J'ai eu l'impression d'être complètement anesthésiée
01:00 de toutes mes émotions.
01:02 Ça m'a plu de ne plus rien sentir
01:03 et de me sentir très cotonneuse.
01:07 Donc, j'ai commencé à en reprendre dans les soirées.
01:10 Ensuite, je ne pouvais plus faire de soirées sans en consommer
01:13 jusqu'au moment où j'ai décidé d'en prendre avant d'aller en cours.
01:17 Là, ça a été vraiment le début de la fin pour moi.
01:27 C'est vrai que Vidéoclub, ça a été un groupe qui a beaucoup marché.
01:30 On a eu tout de suite des grosses propositions de contrat.
01:33 Et quand tu as 16 ans et que tu as des gens qui investissent
01:35 des grosses sommes d'argent,
01:37 je me rends compte aujourd'hui que ça peut être une grosse pression.
01:39 Je pense que la consommation de médicaments,
01:43 ça me permettait de rester un peu dans ma bulle
01:45 et de ne pas trop vouloir regarder en face ce qu'il y avait autour de moi.
01:55 Dans mon chemin de rétablissement, il y a eu plusieurs étapes
01:58 qui ont fait que je me suis rendue compte au fur et à mesure
02:00 qu'il fallait que je demande de l'aide.
02:01 J'ai fait une overdose.
02:02 Là, j'ai vu l'impact que ça avait sur mes proches.
02:05 Et donc, j'ai eu ce truc de me dire, OK, il faut que je me soigne pour les autres,
02:08 pour rassurer les gens autour de moi.
02:10 Le problème, c'est que là, encore une fois,
02:12 je ne pouvais pas arrêter pour les autres.
02:13 Il fallait que j'arrête pour moi.
02:14 Et pour ça, il a fallu que je tombe au plus bas.
02:18 Pour moi, tomber au plus bas, ça a été le jour où un proche dans l'industrie
02:23 avec qui je travaille m'a témoigné de son inquiétude.
02:26 Le jour où ça a empiété sur mon travail,
02:29 là, je me suis rendue compte que c'était grave.
02:31 C'est là où je lui ai dit que j'avais besoin de partir en cure
02:35 et que j'avais besoin d'un temps pour ça.
02:36 La cure, ça a été un moment hyper intense pour moi
02:39 parce que déjà, ça faisait des mois, voire des années que je n'avais pas été sobre.
02:44 Sobre de tout, c'est alcool, médicaments, drogue.
02:48 Donc, ça a été un moment où j'ai pris conscience de toutes mes subtilités,
02:52 de toutes mes fragilités, de ma force aussi.
02:55 J'ai appris un petit peu à comprendre comment je fonctionnais.
02:58 Je peux un petit peu anticiper mes réactions,
03:01 essayer d'établir un cadre pour ne pas me mettre dans certaines situations.
03:06 La musique, la création, c'est ce qui m'a permis aussi
03:07 d'extérioriser tout ce que j'ai vécu pendant ces moments-là.
03:20 Aujourd'hui, je suis hyper fière
03:22 parce que déjà, j'ai réussi à me libérer de ces démons-là.
03:26 Je continue à voir régulièrement un psychologue,
03:29 à discuter avec des gens qui passent par les mêmes problématiques que moi
03:32 parce que je pense que c'est important que je n'oublie jamais
03:36 que j'ai ce terrain addictif-là.
03:37 Je dirais que dans mon chemin, j'ai réussi à prendre conscience
03:40 de plein de nuances dans mon fonctionnement.
03:44 Et aujourd'hui, c'est comment je peux faire avec.
03:46 ♪ ♪ ♪