Avec Jean-Pierre Gorges, maire de Chartres
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NewsTranscription
00:00 face du jeudi 30 mars avec Jean-Pierre Gorge, maire de Chartres. Bonjour Jean-Pierre Gorge. - Bonjour.
00:06 - Alors Jean-Pierre Gorge, heureux de vous recevoir. Vous avez déjà reçu pour votre livre bien sûr. - Bien sûr.
00:13 - Et c'était très très intéressant effectivement de ce que vous disiez.
00:19 Vous êtes quelqu'un qui n'a pas sa langue dans sa poche, vous êtes un élu local.
00:23 Et Dieu sait que pendant quelques temps, et pas seulement sous ce gouvernement ou autre, on avait un peu
00:29 mis en parenthèse les élus locaux. On disait oui mais ce qui est important c'est
00:34 allez c'est les conseillers, les cabinets de conseil, les administrateurs, eux savent mieux que
00:39 que vous, ce qui est bon pour vous. Alors que la proximité quand même c'est quelque chose d'important. Vous êtes le maire d'une
00:45 d'une grande ville, d'une ville d'un moment très belle. On la connaît, enfin je la connais, on est des millions à la connaître.
00:53 Chartres, la capitale lumière du parfum, on ne parle pas que de la cathédrale. Il y a beaucoup beaucoup de
00:58 choses à dire et de choses à voir et à visiter à Chartres. Mais Jean-Pierre Gorge c'est à l'élu local, à l'homme politique que je m'adresse d'abord.
01:08 L'état de la France. Vous savez on a discuté avec Nicolas Dupont-Aignan de la
01:13 de la violence, de ce qui se passe aujourd'hui de part et d'autre qui quand même nous interroge.
01:19 Cette réforme des retraites, la manière dont ça a été mené, tout cela, qu'est ce que ça vous inspire ?
01:25 - Ben je suis un peu inquiet. Moi bon j'ai un âge où je peux dire bon je vais finir tranquille mais
01:31 pour la suite je suis inquiet parce que je sens qu'il n'y a pas de vision. Le pays qui a eu un de Gaulle aujourd'hui
01:36 il est à mal dans plein de domaines. La discussion sur le nucléaire par exemple, c'est des choix stratégiques qui ont été faits à une époque
01:42 à travers ces décisions là. Moi je me sens
01:45 gaullien, gaulliste, tout est qualificatif.
01:49 Et aujourd'hui je me dis où est la vision ? C'est à dire que d'un mandat
01:53 d'un président à un autre on change, on fait un virage à 180 degrés. On arrête, on recommence.
01:59 C'est quand même un peu inquiétant et moi je fréquente la population au quotidien. Je suis un homme qui vit pas mal aussi dans la rue.
02:06 J'écoute, il me demande où on va quoi. Et puis alors tout ce qui est relatif au climat,
02:12 on fout la trouille pour des choses qui vont se passer dans un siècle
02:15 et les gens ont des problèmes sur le quotidien. Donc vous voyez tout ça, il n'y a pas de vision parce que
02:20 il y a des temps qui sont différents et tout ça c'est mélangé en même temps dans les mêmes informations.
02:27 Les mêmes informations pour passer au XXIe, XXIIe siècle et puis
02:32 juste le lendemain ils ne savent pas si leurs ordures ménagères vont être ramassées.
02:37 - Cette espèce de choc comme ça,
02:41 d'informations totalement différentes et plus ou moins contradictoires. Mais justement de ce propos c'est intéressant, que vous disent ?
02:46 Puisque vous les rencontrez effectivement tous les jours, que vous disent vos électeurs, puis les habitants,
02:52 les gens, qu'est-ce qu'ils vous disent ?
02:55 Quel est le préoccupant principal ? On n'a pas de cap, on ne sait pas où on va, c'est ça ?
02:59 - Oui, ce qui se passe c'est que bon politique, quel que soit le parti politique,
03:04 avant il y avait des programmes, des visions,
03:07 on y comprenait quelque chose, on opposait la droite, la gauche, les extrêmes, ce qui à l'époque, bon les extrêmes,
03:14 on disait le parti communiste quand le Front National n'existait pas.
03:17 Bon maintenant c'est où les gens se rassemblent d'un extrême à l'autre sur des textes,
03:23 ils arrivent à se rencontrer, on est plus proche de la quatrième république si je puis dire, qu'une cinquième république.
03:29 - C'est revenu le régime des partis, des formations.
03:32 - Qu'est-ce qui s'est passé pour les retraites ? Vous avez les Républicains qui étaient pour la retraite à 65 ans, encore plus,
03:39 ils n'étaient pas d'accord pour celle à 64 alors que ça aurait été une étape.
03:43 Bon c'est pas ma vision que j'ai sur les retraites, mais à un moment donné,
03:46 oui on est d'accord mais on négocie et puis à la fin ça se coupe en deux et à la fin il n'y a pas de majorité.
03:51 En fait il y a eu une erreur un peu de croire que
03:54 le gouvernement, enfin le gouvernement, le président, la publique, parce que le gouvernement en fait un certain nombre de choses bien,
04:00 a cru qu'il arriverait à passer
04:02 cette réforme sans majorité.
04:06 Elle est très difficile. Vous voyez sur le nucléaire, en même temps pratiquement il arrive à faire
04:11 passer quelque chose de très important et je suis favorable à tout ça avec une très large majorité
04:17 mais les retraites qu'on vous dit à la France, vous allez passer de 70 à 64 et que vous n'avez pas la majorité,
04:23 ça ne peut pas marcher. C'est quand même, c'est simple, vous pouvez faire
04:27 tous les arrangements comme ça et ça ne marche pas. Et même ces républicains qui sont déjà
04:33 réduits à peau de chargrin, ils se coupent en deux, ils vont se recouper en deux, s'il y a une élection
04:37 ça disparaît. Pour un moment on pourrait tous être d'accord pour faire passer ça. Donc ça aboutit sur un 49-3 et
04:44 la population n'accepte pas. - C'est un peu normal, enfin on ne comprend pas.
04:50 D'ailleurs effectivement qu'on arrive au 49-3, qu'il y ait des discussions et on dit ça a été bien, c'est légal, c'est constitutionnel,
04:57 mais est-ce que tout ça ne provient pas en fait, justement, vous parliez d'une absence de capes,
05:03 mais est-ce qu'il n'y a pas quand même, à votre avis,
05:05 et ne soyez pas complotistes, je ne crois pas que dire ça, est-ce qu'il n'y a pas quand même une volonté,
05:12 je ne sais pas, de division, de créer le chaos ? Parce qu'on a l'impression, regardez, on parlait des violences,
05:18 évidemment qu'il faut
05:21 désamorcer les casseurs, les sanctionner, etc. Et en même temps on a l'impression qu'on laisse faire certains éléments qu'on connaît, qu'on pourrait arrêter,
05:28 et en même temps il y a une espèce de
05:30 durcissement, d'une certaine répression auprès de français qui ne sont ni casseurs, ni ultra gauche, ni
05:35 extrême-extrême droite, etc. qui ont envie de manifester parce qu'ils ne sont pas contents. - Ouais, moi je ne suis pas complotiste, mais c'est vrai que
05:43 quand on pousse quelques
05:46 personnes au désordre, à faire le désordre, et bien ça permet de durer un peu plus, vous voyez, donc ça peut être un calcul politique.
05:53 Il est quand même plus facile de vivre dans la paix, d'avoir des majorités un peu plus larges. Moi j'ai été 15 ans parlementaire, j'ai vécu
06:00 la période qui a été difficile, en fait, c'était Hollande quand il avait des frondeurs. J'ai vu ce que ça pouvait amener
06:08 comme comportement, parce qu'en fait dans ces situations,
06:11 c'est les minorités qui tirent leur éponge du jeu, parce qu'ils peuvent être au milieu d'un chantage et ça... - Ils arbitrent quoi !
06:18 - Bien sûr, bien sûr, donc
06:20 c'est là où c'est un peu dangereux. Et alors donc
06:22 avec de l'agitation un peu partout, ça peut en plus les aider à faire valoir leur position. Donc
06:29 moi je pense que ce bloc
06:32 droite-gauche qui pouvait être critiqué, qui a explosé avec l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, en fait,
06:40 il maintenait une certaine stabilité. - Il avait cet équilibre. - Bien sûr, et moi je me rappelle,
06:47 j'étais à la commission des finances, on travaillait avec les communistes, et les communistes, ils ont une grande proximité aussi avec
06:54 la droite sur les investissements au niveau du pays. Il n'y a plus d'investissement, mais à chaque fois qu'il y avait des
06:59 questions sur l'investissement, ils étaient là, ils étaient d'accord, oui.
07:01 Mais là on sent qu'ils se regardent en chien de faillance, ils s'opposent, alors que le nucléaire, même maintenant,
07:09 les verts sont dépassés par l'événement. Donc ils voient bien que
07:12 sans le nucléaire, point de salut. Donc les solutions qu'on t'a apporté suffisent pas. - Même qu'on commence à comprendre,
07:18 il y aurait beaucoup de choses à dire. On se retrouve avec Jean-Pierre Gorge et on va parler effectivement de ce qui se passe, de
07:24 continuer de parler de ça. A tout de suite, petite pause. - Et vous nous appelez au 0826-300-300, chers auditeurs, pour interpeller
07:31 Jean-Pierre Gorge, maire de Rechartes, avoir le regard d'un élu local. A tout de suite sur Sud Radio.
07:36 - Je parle pour français.
07:38 Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
07:44 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
07:47 - Et nous sommes avec Jean-Pierre Gorge,
07:49 ancien parlementaire pendant 15 ans, c'est bien ça,
07:53 et actuellement maire de Chartres et président d'agglomération. Et justement, parlons un peu des problèmes concrets.
08:01 Vous présidez à distribution, vous vous occupez d'électricité, du gaz, des transports, en tant que
08:07 des cantines scolaires, etc.
08:11 Et qu'est-ce que vous constatez actuellement ? On parle beaucoup d'inflation, on parle beaucoup de hausse des prix,
08:17 que ce soit l'alimentaire, ne parlons pas électricité, ce que disent les restaurateurs, les boulangers, les artisans, etc.
08:24 Comment c'est vécu dans votre ville ? - Alors là, tout ce qui se passe en matière d'inflation, le coup d'électricité,
08:30 c'est une catastrophe. L'électricité, on ne s'imagine pas ce que ça provoque. Il y a des gens qui ont
08:35 ponctuellement des multiplications par 10 du coût de l'électricité. - Par 10 ? - Bien sûr, j'ai des
08:41 sœurs à Chartres,
08:44 il y a une
08:46 congrégation qui m'ont montré leur facture, dit "mais nous, qu'est-ce qu'on va devenir ?" Les gens affolés. Alors l'inflation,
08:55 sur les aliments, par exemple, moi j'ai une cuisine centrale, enfin moi, l'agglomération, une cuisine centrale, on fabrique 11 000 repas par jour pour les hôpitaux,
09:02 pour les écoles, donc
09:04 on calcule bien sur tout ce qui est légumes,
09:08 les fruits, c'est incroyable, il y a des augmentations,
09:11 30%, 50%, des fois 100%, donc fabriquer un prix derrière,
09:17 c'est la quadrature du cercle. Alors on se débrouille, on fait un certain nombre de choses,
09:23 l'agglomération aide, donc elle aide, donc ça c'est important, mais je veux dire, jusqu'où on peut tenir ?
09:29 C'est parce qu'il faut avoir un équilibre, on ne peut pas être en déficit,
09:32 donc c'est vrai que
09:35 ça devient très très difficile. - En fait, l'État peut être en déficit, mais pas l'agglomération ou la commune.
09:41 - Alors c'est ça, c'est qu'en ce moment, je sens que c'est les communes qui sont dans le collimateur, on nous met des contraintes
09:47 incroyables, mais quand vous regardez... - Comme par exemple, oui. - Ah bah là, attendez, déjà, le GVT, on nous augmente la masse salariale sans qu'on demande,
09:53 bon, que les gens soient plus payés, moi j'aime bien, c'est bien, mais à côté de ça, on vous diminue les
09:59 dotations de fonctionnement. Il y a une DGF pour toutes les communes, la ville de Chartres a perdu
10:06 ces dernières années 4 millions par an, donc quand vous devez avoir les mêmes ratios, alors ça vous oblige aussi à être
10:12 créatif, je comprends tout ça, mais les intérêts financiers,
10:16 ils sont en train de galoper, tous les emprunts des communes, ils sont adossés sur le livret A.
10:20 Quand on dit qu'on va passer le livret A à 4,5,
10:23 toutes les communes vont être plantées, donc ce sont qu'une somme de choses comme ça qui, quand vous les ajoutez, parce qu'elles s'ajoutent,
10:30 et bien réussir à équilibrer, et les maires, bien sûr,
10:33 en réduisant tout, et bien ils se battent pour réduire,
10:39 se réduire à l'équilibre, quoi, parce que sinon, une
10:43 collectivité qui n'est pas à l'équilibre, et bien c'est le préfet qui prend la main,
10:46 donc, et là, on se demande où ça va aller, et alors, en matière d'autonomie, il y avait une taxe d'habitation que
10:52 l'élu pouvait faire avec son conseil, évoluer, maintenant l'État
10:55 compense, mais il l'a bloquée, elle ne peut plus bouger, donc il reste qu'un seul outil,
10:59 c'est la taxe foncière, donc alors les gens disent "si on bouge la taxe foncière, on en rajoute
11:04 à tout ça", donc l'autonomie financière des collectivités locales n'existe plus, alors que tout ça, alors tout ça c'est...
11:13 - Les collectivités locales n'ont plus d'autonomie. - Bien non, bien non, donc alors c'est peut-être
11:18 une période où on nous demande de réfléchir, peut-être se regrouper, faire un certain nombre de choses, il doit y avoir des volontés politiques fortes derrière,
11:25 mais je pense que dans les deux années à venir, il va y avoir de la casse énorme. Alors à l'agglomération,
11:30 ce qu'on fait, nous, on a créé une dotation de solidarité communautaire, on distribue de l'argent à toutes les communes,
11:36 on fait des fonds de concours pour qu'ils puissent continuer d'investir,
11:40 on prend en charge beaucoup de services qui ne sont pas dans nos compétences, mais on fait de l'économie comme ça, on se comporte
11:46 souvent plutôt comme un GIE que comme une EPCI, donc moi je charge toutes les astuces pour
11:52 faire que les communes continuent d'exister.
11:54 - Oui, c'est-à-dire que vous les arrosez au bon sens du terme. - Je ne les arrose pas, je veux dire que je partage les dividendes,
11:59 mais d'une manière intelligente pour... moi je pense que
12:02 la commune, c'est l'image de la France, il y a des gens qui veulent les faire disparaître,
12:06 être regroupés, ils voudraient au niveau du territoire un modèle comme les superbes
12:10 urbanisations et moi je ne suis pas dans ce modèle-là. - Alors justement, parlons de ça, vous qui avez été...
12:16 qu'est-ce que vous pensez de la disparition du cumul des mandats ?
12:19 - Alors ça, bon, personnellement, moi j'étais favorable, pas parce que j'étais député maire, mais c'est une explication aussi du désordre.
12:29 Regardez le comportement de quelques-uns, d'abord on arrive à l'Assemblée, on est habillé n'importe comment, on peut gueuler quand on veut,
12:36 c'est à dire c'est un foutoir terrible, imaginez un maire qui, quand il est dans sa ville,
12:43 très respectueux avec les gens, "bonjour madame, bonjour monsieur", et puis à l'Assemblée,
12:47 carnaval, c'est-à-dire que ça ne dure pas longtemps,
12:49 c'est-à-dire qu'il ne peut plus revenir dans son village, rien que ça, ça tient quand même...
12:54 - Il y a plus de responsabilité. - C'est la vie, je m'en fous, je ne serai pas réélu,
13:00 je mens moins que je reviens dans ma ville à parler à personne,
13:05 quand vous êtes maire et député, ce n'est pas du tout la même fonction, ça n'a rien à voir.
13:09 - Mais au-delà de ça, est-ce qu'il n'y a pas eu plus grave, c'est que quand même un député maire, le maire connaît le terrain ?
13:17 - Alors bien sûr, c'est le deuxième point, c'est le premier, d'abord c'est la forme. Alors sur le fond, un maire,
13:23 moi et plein d'autres, plein de copains qui étaient
13:26 députés maires, mais on connaît le fonctionnement du pays, du territoire, on connaît tout, alors que là il y a des gens qui tombent du ciel,
13:33 vous savez que dans certains partis, je ne sais pas nommer, les gens ont été sélectionnés sur internet,
13:37 bon ça ne se passe pas chez Hanouna, on pourrait faire ça à la sélection.
13:42 Alors que quand vous êtes élu, que vous êtes local, vous vous présentez que vous êtes élu,
13:47 c'est une double confirmation, les gens vous envoient à l'Assemblée Nationale, moi personne ne m'a reproché d'étant cumul de mandat.
13:53 D'ailleurs les gens se demandaient comment j'arrivais à faire
13:55 Ville, Aglo et l'Assemblée Nationale, mais j'étais plus présent dans les commissions que ce que je vois aujourd'hui.
14:01 Donc c'est possible, et puis
14:04 vis-à-vis des partis, le problème c'est que quand vous supprimez ce cumul,
14:07 et bien c'est les partis qui choisissent et puis c'est les arrangements entre partis, c'est pour ça que je vous disais, on est plus proche de la quatrième.
14:14 Moi par exemple, j'ai pas voté, par exemple, je donne une loi, j'étais chez les Républicains, c'était l'UMP,
14:20 bon ils mettent la TVA sur la restauration à 5,5, je dis non c'est une connerie, c'est une connerie, c'est ça avant,
14:27 un pays qui a
14:30 70 millions, 90 millions maintenant de touristes en France, quand ils viennent, ils s'en foutent de la TVA et donc il payera.
14:36 Vous touchez un endroit, vous donnez une facilité. - Parce que vous êtes maire et vous savez comment ça se passe pour les restaurateurs.
14:42 - Mais bien sûr, mais bien sûr, et donc
14:44 il y a plein de choses qui, on peut s'opposer aux partis, moi le contre-chute est pas, vous voyez les frappes en Irak,
14:50 tout le monde a voté, moi je suis le seul à avoir voté contre, je pense que c'était une connerie.
14:54 Bon et aujourd'hui tout le monde, bah oui peut-être, voilà, donc il faut avoir une liberté de penser quand on est dans un parti,
15:00 c'est ce qui se passe chez les Républicains. - Vous voulez dire qu'aujourd'hui,
15:02 comme ils sont nommés par le parti, par la direction du parti,
15:05 qu'ils n'ont pas un pouvoir à côté, donc ils sont entièrement
15:08 dépendants des instructions qu'on leur donne. - Et bien bien sûr, voilà, donc c'est le clivage chez les Républicains, regardez,
15:14 voilà un exemple, donc moi je pense qu'il faut rapidement revenir à cette possibilité là,
15:21 parce qu'on est assez certain que celui qui va représenter les Français, il a déjà passé un examen avant, vous voyez ?
15:27 - C'est ça, il a déjà été élu par une partie de la population, ce qui n'est pas négligeable. - Et puis s'il fait des bêtises, on le verra.
15:34 - C'est ça,
15:36 c'est très très intéressant de voir à quel point, vous savez on parle de liberté, qu'est ce que ça veut dire la liberté sans responsabilité ?
15:42 Qu'est ce que ça veut dire les droits sans les devoirs ? - Et bien exactement, le type qui a été à l'Assemblée Nationale,
15:48 aujourd'hui il se donne des droits, mais les devoirs, derrière, demain, il y a une dissolution,
15:52 vous savez s'il y a une dissolution demain, c'est plus les mêmes, donc
15:56 donc pas de stabilité quoi, vous voyez ? - C'est ça.
15:59 - Oui et puis pas d'accroche, pas de racine quelque part, pas d'accroche quelque part.
16:04 On va continuer à en parler avec Jean-Pierre Gorge, maire de Chartres, et on va continuer à aigronner
16:10 le tableau, la feuille de température de notre cher et de pays.
16:15 - Et vous avez la parole pour intervenir notre émission 0 826 300 300, on attend vos appels, à tout de suite sur Sud Radio.
16:21 - Les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
16:27 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
16:30 - Jean-Pierre Gorge, maire de Chartres, alors cette réforme des retraites qui a pris,
16:36 c'était déjà dans le programme du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, et on a discuté comme des fous
16:43 sur 62 à 64 ans, et ça provoque encore aujourd'hui les résultats que l'on sait dans la rue et partout.
16:50 Est-ce que l'âge c'est vraiment le problème ?
16:53 - Ben non, c'est là l'erreur, c'est que la société a évolué,
16:56 on ne vit pas maintenant que quand le système a été mis en place. En fait, aujourd'hui
17:01 il faut donner une grande liberté et ça peut être très très intéressant.
17:05 Il y a des gens qui pourraient partir à 50 ans, d'autres à 75 ans, moi je me vois bien
17:10 travailler jusqu'à 80 ans, donc on donnerait une fourchette entre 50 et 75, et ensuite tout se calcule en fonction
17:17 d'une décote liée, si on part plus tôt, il y a une forte décote, et si on part plus tard il y a un bonus,
17:22 de toute façon ce bonus on ne l'aura pas, puisque de toute façon on mourra après.
17:25 Et puis ensuite vous indexez tout ça avec la pénibilité tout le long de la vie.
17:30 Moi, une infirmière, vous savez les infirmières, je connais, je préside un hôpital, c'est un métier très pénible,
17:36 une infirmière à 55 ans ou à 50 ans, elle peut dire "moi j'arrête",
17:39 elle a une retraite avec une décote mais qui tient compte de sa pénibilité, et elle fait autre chose,
17:43 elle peut s'investir dans autre chose, et puis, je ne sais pas, un professeur de musique, il sait toujours jouer du piano à 70 ans,
17:51 il continue. Le pire, moi je le vois dans les collectivités, c'est qu'on perd avec l'âge des gens qui ont les connaissances.
17:56 Chartres, c'est une ville, il y a un patrimoine énorme, il y a des gens, à un moment donné,
17:59 "non, moi je pars en retraite", et c'était la personne qui connaissait, et comment vous le refaites,
18:04 c'est stupide l'erreur, en dehors de faire ça dans un contexte où il n'y a pas de majorité,
18:11 c'est de ramener ça sur le débat de l'âge, c'est passé.
18:16 Et je vais vous donner quelque chose de subtil, j'ai eu le cas à Chartres,
18:19 pour les gens qui sont issus d'immigration, ils viennent à 20 ans dans le pays, ils travaillent,
18:23 à 50 ans, en général ils ont fait des boulots pénibles, à 50 ans ils veulent retourner au pays,
18:28 voilà, parce qu'ils disent "moi je suis venu, j'ai fait un peu l'intérimaire pendant un certain temps,
18:33 les gens peuvent toucher une retraite, partir au pays,
18:37 et leur retraite qui va leur donner un pouvoir d'achat énorme là-bas,
18:42 ils accepteraient une décote, j'ai eu le cas à Chartres, une personne qui disait
18:45 "il me manque deux ans pour retourner au pays, et avec 1000 euros au pays je suis une reine,
18:51 et je voudrais que mon mari meure là-bas", et bien il est mort à Chartres, parce qu'elle n'avait pas ces deux années.
18:55 On les compte, qu'on soit fixé, qui a fixé ce débat, simplement, sur 62-64 ?
19:01 Alors qui, à votre avis, Jean-Pierre Gorge ?
19:04 Le système, un système construit depuis des années, où les gens ne font que des modifications sur des modifications,
19:10 vous savez, moi je suis informaticien, on dit "on patch", on fait des modifications sur des modifications,
19:16 à un moment donné il faut reconcevoir le système, et là, l'âge doit être intégré de façon beaucoup plus variable,
19:23 et à l'initiative des gens. Si demain vous dites aux gens "la retraite",
19:28 et bien c'est vous qui allez décider de votre départ avec un minimum de choses, alors, aussi l'équilibre financier...
19:33 - C'est votre vie, choisissez votre retraite.
19:35 - Et la deuxième erreur, c'est l'équilibre des retraites, on dit "oui, si vous dites ça, ce ne sera pas l'équibré".
19:39 Celui qui travaille aujourd'hui, construit un PIB pour demain, donc ce n'est pas parce qu'il est en retraite,
19:44 qu'il ne participe plus à cette richesse du pays, puisqu'il l'a construite en travaillant.
19:49 Donc, la moindre des choses, c'est que le PIB lui ordonne, et donc dans le PIB...
19:54 - Le PIB, je rappelle, le Produit Intérieur Brut.
19:57 - Oui, mais ça c'est la somme des valeurs ajoutées, donc l'outil pour faire ça, il existe, c'est la TVA.
20:03 Et puis vous faites un ajustement, et ça sera toujours équilibré.
20:06 Ce qu'il faut, c'est établir des formules intelligentes, qui en fonction du départ,
20:11 l'âge de départ, et la pénibilité, le cumul de pénibilité, tout au long de votre vie,
20:16 vous donnera un montant de retraite, la personne aura une simulation,
20:19 elle accepte, elle part, et elle peut faire autre chose.
20:22 - Voilà, exactement, et puis elle aura une décote parce qu'elle aurait eu un métier pénible,
20:25 et donc on l'augmentera en fonction.
20:27 - Il faut donner la possibilité d'avoir deux vies, la vie travail et la suite.
20:32 - Si je vous entends, Jean-Pierre Gorge, c'est qu'il y a quand même une catégorie de princes qui nous gouvernent,
20:38 je ne dis pas tous, ne généralisons pas, je déteste les généralisations,
20:42 mais enfin, ils considèrent quoi ? Les gens comme des tableaux Excel, comme des signes de tableaux Excel, c'est quoi ?
20:49 Il y a une déconnexion avec les gens dans leur quotidien, dans ce qu'ils sont.
20:57 - C'est un pays qui est devenu suradministré, tout à l'heure, je vous parlais du général de Gaulle,
21:02 c'est une guerre qui crée le général de Gaulle, hein ?
21:04 - Oui, c'est ça, des personnages exceptionnels, circonstances exceptionnelles.
21:09 - Aujourd'hui, je ne pense pas que Célina va créer un génie pour nous sortir de ça.
21:13 - Voilà, moi je pense qu'il faut que ça se passe différemment, parce que le système est complètement coincé.
21:20 Regardez déjà, le système électoral, il conduit à amener toujours les mêmes au pouvoir,
21:26 donc on parle de démocratie, mais c'est compliqué.
21:29 Et puis, quand vous voyez que depuis quelques années, le deuxième tour se passe avec le Front National,
21:35 donc c'est des questions orientées, posées, donc ça devient compliqué, on peut se poser des questions.
21:40 Donc si vous n'avez plus de majorité dans ce pays, après c'est le désordre, ça va aller d'un mâle en pied.
21:48 - Donc ce que vous dites, en fait, c'est que la 4ème République, on est retourné presque à la 4ème République.
21:54 - Attendez, regardez là, ce qu'il s'est passé sur les retraites,
21:56 on essaye de se mettre d'accord avec des gens avec qui on n'est pas d'accord.
21:59 Donc comment vous faites ? Donc à un moment donné, association sur un sujet,
22:02 puis après sur l'autre, comment vous gouvernez un pays comme ça ?
22:05 - Oui, alors c'est le système du supermarché, je vais à la tête de gondole et je vais essayer de voir le produit qui me va.
22:11 - Oui, et puis il y a des partis politiques qui se mettent là-dedans, on se met à discuter.
22:15 Et alors les télévisions relèvent ça, on voit les débats entre untel, untel,
22:18 c'est la fois que je dis, ça peut se faire nier tout ça chez Anouna, on va faire un gouvernement chez Anouna.
22:24 - Oui, je ne sais pas si c'est la meilleure solution, mais juste un mot,
22:29 vos administrés, enfin les gens que vous rencontrez, par rapport à ce qu'on s'est dit sur le risque des prix, etc.
22:36 Vous sentez, très franchement, en général, une résignation en disant "mais qu'est-ce qu'on peut faire, nous on ne peut rien faire, c'est comme ça" ?
22:43 Ou une colère, ou une réaction, ou un ras-le-bol, ou un rejet ?
22:48 - Non, il y a quelques personnes qui sont plus investies à comprendre certains mécanismes,
22:52 ils sont en colère, sans colère, mais c'est toujours, vous savez, le plus faible, il est résigné.
22:58 C'est ça qui est terrible, c'est le plus faible qui résigné.
23:02 Mais déjà, il ne comprend pas forcément tout ce qui est exprimé.
23:04 Sur la hausse d'électricité, comment peut-il comprendre que de l'électricité qui est fabriquée à 5 centimes le kilowatt,
23:12 elle se retrouve à des prix multipliés par 10 ?
23:16 Comment est-ce possible qu'un pays qui a une autonomie énergétique forte, on explique tout ça,
23:23 et demain on dit "oui, mais ces prix-là, c'est parce que c'est décidé sur les marchés,
23:26 et puis c'est l'électricité qui vient de l'extérieur, déjà, ils ont du mal à comprendre comment marche une installation électrique,
23:33 et on les emmène, le seul truc qu'ils voient, c'est la facture.
23:37 Et là, ils ne peuvent pas faire autrement que de la payer, parce que si vous ne payez pas votre facture,
23:42 on vous la coupe, votre électricité, vous comprenez ?
23:45 Il y a quand même une prise d'otage là-dedans.
23:47 Alors moi, j'ai dit ça récemment, là c'est un élu local qui fait une proposition, et là, ça vaut un programme.
23:55 Je pense que l'eau, vous avez vu la bagarre de l'eau ?
23:58 La bagarre de l'électricité, puisqu'on veut tout faire, vous parliez d'Elon Musk tout à l'heure,
24:04 on veut faire passer tout par l'électricité, je pense que l'eau et l'électricité sont devenus des produits de première nécessité.
24:12 Et le prix doit se fixer à l'Assemblée Nationale et pas sur les marchés.
24:16 - Oui, c'est le produit de première nécessité.
24:19 Donc, c'est à l'Assemblée Nationale qu'on fixe les prix, mais pas la corbeille, comme dirait le général De Gaulle.
24:27 - Comme dirait le général De Gaulle, absolument.
24:29 Eh bien écoutez, on va recevoir nos auditeurs, parce qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui nous appellent et qui vous pressent,
24:35 et qui ont des questions...
24:37 - Beaucoup d'appels au 0826, 08300.
24:39 - Allons-y, Lucien.
24:41 - Oui, on accueille Fabienne de Saint-Jean-de-Luz. Bonjour Fabienne.
24:43 - Oui, bonjour.
24:45 - Bonjour Fabienne.
24:47 - Bonjour.
24:49 - Alors, j'ai une question, donc, c'est concernant les cuisines centrales, les nouvelles cuisines centrales,
24:53 qui existent depuis deux ans à peu près, ils sont en fonction...
24:57 Enfin bon, il y a un gros problème avec la nourriture des cuisines centrales.
25:03 Moi j'ai ma mère qui est en Épale de Val-de-Leur, d'ailleurs elle vous a fait une lettre, mais bon, elle n'a toujours pas reçu de réponse.
25:09 Il y a vraiment une grosse dégradation de la qualité de l'alimentation.
25:13 C'est vraiment catastrophique, je peux vous dire.
25:17 Alors c'est sûr que les budgets sont peut-être serrés, mais bon, voilà, là ça va quand même loin.
25:21 Donc notamment, alors il y a sûrement des diététiquaires qui interviennent, mais comment dire, la qualité de leur service n'est pas toujours...
25:33 - D'accord.
25:35 - C'est-à-dire qu'il manque de produits frais, beaucoup de produits frais, de fruits, de légumes.
25:41 À un moment donné, ils avaient très très souvent des fruits au sirop, vous voyez, des compotes.
25:46 Bon, ma mère a un petit problème de diabète, donc c'était pas très bon, c'était pas adapté.
25:52 Ça je pense que ce sont les diététiciens ou les diététiciennes de la cuisine centrale qui gèrent ça.
25:58 - Fabienne, il faudrait peut-être laisser répondre, on a compris, vous avez bien exposé le problème.
26:04 - Est-ce que les choses ont évolué ? Est-ce que les choses ont évolué ?
26:06 - Est-ce qu'il y aurait un oeil jeté justement sur ces cuisines centrales, de façon à ce que l'alimentation s'améliore ?
26:11 Et notamment la viande, la viande et le poisson, et les gens ont du mal à mâcher parfois, mâcher l'alimentation, c'est pas adapté.
26:18 Est-ce qu'il va y avoir un regard là-dessus ?
26:20 - D'accord Fabienne, d'accord.
26:22 D'abord, la cuisine centrale n'existe pas depuis deux ans.
26:25 Quand j'ai été élu, elle existait déjà.
26:27 On en a construit une nouvelle plus grande, qui intègre justement aussi les hôpitaux.
26:31 Et les repas de la résidence Val-de-Leurge, je connais bien la résidence, puisque ma maman est décédée là.
26:38 Et en fait, ces repas sont constitués par l'hôpital.
26:41 La cuisine centrale fabrique, mais sur des recommandations de l'hôpital, parce qu'il y a des diététiciens à l'hôpital.
26:48 - De l'hôpital local, enfin.
26:49 - Oui, bien sûr, je suis aussi le président de l'hôpital, il y a 7 diététiciens à l'hôpital.
26:53 Donc c'est une fabrication qui correspond à des réglementations médicales de santé.
27:01 Donc c'est pas la cuisine centrale qui impose les repas à la résidence Val-de-Leurge.
27:06 Donc voilà, précision.
27:07 - Fabienne, voilà, précision.
27:09 - Apparemment, la diététicienne de ma mère n'intervient plus, pratiquement.
27:13 Voilà, elle a dit que c'était toute une compagnie décidée.
27:18 - Alors là, vous savez, ça c'est peut-être votre diététicienne qui vous donne une fausse information.
27:24 Il y a 7 postes de diététiciens à l'hôpital, et c'est eux qui donnent un avis là-dessus.
27:29 Et voilà, donc maintenant, je vais faire, je vous ai bien entendu, vous pensez bien que je vais regarder s'il n'y a pas quelques cas particuliers.
27:37 Mais tous les jours, vous savez madame, je comprends votre appel, il y a 11 000 repas servis par jour dans les écoles, à l'hôpital.
27:47 Les mêmes repas sont servis pour les praticiens hospitaliers, les infirmières, pour tout le monde.
27:52 Donc, moi, il peut y avoir quelques remarques à quelques endroits, mais je vous garantis que c'est 11 000 par jour.
27:58 Je n'ai pas 11 000 personnes par jour qui me font des remarques.
28:00 - Lucien, Fabienne, écoutez, excusez-moi, je ne peux pas passer l'émission.
28:08 On a plusieurs auditeurs, vous avez pu parler, c'est très bien.
28:12 Il y a d'autres personnes qui ont aussi des questions à poser.
28:16 - Merci beaucoup Fabienne, restez bien avec nous, on continue de vous recevoir au 0826 300 300, on ira dans le Lot-et-Garonne pour recevoir Stéphane.
28:23 A tout de suite sur Sud Radio.
28:25 - Les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
28:36 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
28:38 - Vous êtes bien dans le face-à-face d'André Bercoff avec Jean-Pierre Gorge, maire de Chartres.
28:43 Et vous avez la parole au 0826 300 300. On accueille Stéphane du Lot-et-Garonne. Bonjour Stéphane.
28:49 - Bonjour Stéphane.
28:51 - Bonjour André, bonjour à votre invité, M. Gorge et aux auditeurs.
28:55 M. Gorge, ma question c'était, vous avez parlé un peu plus tôt dans l'émission du cumul des mandats.
29:02 Personnellement, je juge que le cumul des mandats maire et député n'est pas complètement idiot, en particulier pour les grandes villes.
29:12 Parce que ça permet éventuellement d'avoir une espèce de contrepartie avec les présidents de départements.
29:18 - Contrepartie ou contre-pouvoir ?
29:23 - Oui, contrepartie. En tout cas d'avoir du législatif au travers du député-maire, dans le cadre de sa députation.
29:31 Face à l'exécutif départemental.
29:35 Et donc je viens à ma question.
29:39 Comment réduire le millefeuille commune, intercommunalité, métropole, département, région ?
29:45 J'aimerais avoir votre sentiment, votre opinion là-dessus.
29:49 - Bonne question Stéphane. C'est vrai qu'il y a quand même un sacré millefeuille.
29:53 - Oui, oui. Bon, écoutez, le problème c'est qu'à chaque fois qu'on a rajouté des choses, on n'en a pas enlevé d'autres.
29:59 Alors aujourd'hui il y a un couple qui fonctionne très très bien.
30:02 C'est les villes, les communes avec l'intercommunalité.
30:06 Vous voyez, moi dans Chartres, j'ai une ville de 42 000 habitants, il y a une zone urbaine de 90 000.
30:11 Et puis autour des villages qui fait qu'on est à peu près 140 000 habitants.
30:15 C'est très organisé, ça marche très bien.
30:17 On représente un tiers de la population du département.
30:21 Et en capacité économique, on est à peu près 70% de ce qui se passe dans le département.
30:25 Donc ça, ça marche très bien.
30:27 Alors ensuite, vous avez la difficulté, c'est entre le département et la région.
30:33 Autant le département, c'est un espace qui est bien pour installer des services déconcentrés de l'État.
30:40 Tout ce qui est sécurité, le secours, la santé, ces choses-là.
30:43 - L'école ?
30:45 - Non, même pas, parce que les écoles, tout ce qui est jusqu'aux primaires, la ville le gère.
30:50 Bon, le département a en charge la construction des collèges, la construction.
30:54 Mais une agglomération, on peut le faire. On sait le faire.
30:56 Et les routes, le département a les collèges, les routes et le social, le guichet social.
31:01 Mais une agglomération de la taille de Chartres, par exemple, elle peut tout gérer.
31:06 Donc le département, pour moi, c'est plutôt un espace pour les compétences de l'État déconcentrées.
31:14 Et ça, c'est plutôt après le préfet, et puis avec une organisation sur les territoires locaux.
31:18 Et puis, la région, là, c'est vraiment une dimension intéressante pour quadriller le territoire.
31:26 Le problème, c'est que quand il y a des réformes sur les régions, ils ont fait des régions trop grandes.
31:31 - C'était 20, maintenant c'est 13.
31:34 - L'idée de départ, c'était de faire des régions assez...
31:38 Il ne fallait pas modifier beaucoup ce qu'il y avait.
31:40 Et la région aurait pu absorber des compétences du département.
31:45 Et on aurait pu installer le couple région-intercommunalité.
31:49 Le problème, c'est qu'on fait des choses à moitié.
31:53 Et quand on change de majorité un peu trop souvent,
31:56 ce qui a été fait avant, ça reste en partie, on n'engage pas autre chose.
32:00 Alors le président de la République en a reparlé.
32:02 Nicolas Sarkozy, d'ailleurs, à l'époque, il avait prévu de créer le conseiller territorial.
32:06 C'est-à-dire que la circonscription d'élections, ça aurait été le département.
32:10 Et tout ça, ça serait retrouvé dans une région.
32:13 Et là, on avait un cumul conseiller régional, conseiller départemental.
32:17 Et ça, c'était cohérent.
32:19 Donc ça n'a pas été fait.
32:21 Vous voyez, ces alternances...
32:23 - Et puis ces grosses régions, quand même...
32:25 - C'est trop grand, oui.
32:27 Quand vous allez de Clermont-Ferrand jusqu'au fin front des Alpes,
32:33 c'est des régions un peu trop grandes.
32:34 La région centre est restée une région intéressante,
32:37 je trouve qu'elle est bien gérée.
32:39 Il y a six départements.
32:40 Et on pourrait être, à la limite, la région pilote pour mettre ça en place.
32:45 Parce que, vous savez, quand notre acteur colonialité fait un tiers du département,
32:49 on est déjà...
32:51 - Il y a un équilibre.
32:53 - Ça peut rentrer en conflit.
32:55 - Merci beaucoup Stéphane pour votre question.
32:58 On accueille David De Bézier. Bonjour David.
33:00 - Bonjour David.
33:01 - Oui, bonjour. Bonjour M. Bercoff.
33:03 Bonjour M. Lemairat.
33:04 - Bonjour.
33:05 - Je me permettais de vous téléphoner,
33:07 parce que moi-même étant employé de mairie depuis pas mal d'années,
33:11 la question est, vous n'avez plus d'argent dans les communes,
33:13 vous n'avez plus d'argent dans les communautés d'agglomération ou les communautés urbaines,
33:18 il n'y a plus d'argent au département, il n'y a plus d'argent aux régions,
33:21 mais les élus, en fait, vous encaissez en tant que maire,
33:25 vous encaissez en tant que président de l'agglomération.
33:28 Je vous ai écouté, vous êtes président des hôpitaux,
33:31 donc je ne sais pas si vous encaissez en tant que président des hôpitaux,
33:34 mais vous avez 50 000 cascadards.
33:37 Alors, ma question, c'est comment se fait-il qu'en termes d'unité,
33:43 il n'y a jamais aucun problème, et en termes de salaire, de revalorisation,
33:50 de financement au niveau des communes et des administrations,
33:55 on n'a pas d'argent ?
33:57 Alors, la question que je me pose depuis pas mal de temps.
34:00 - Oui, ben écoutez.
34:01 - En fait, vous savez, c'est marrant parce que c'était chez Bourdin,
34:07 il y a une personne qui avait fait une intervention comme vous,
34:09 qui disait que je gagnais 50 000 euros par mois.
34:12 Non, on est limité, quand vous êtes maire et député,
34:15 vous êtes limité à peu près à 8 000 euros,
34:17 ça doit un ratio entre 1,5 fois le salaire maximum d'une commune,
34:21 la commune, enfin une grande commune.
34:24 En fait, il y a un écrêtement.
34:27 Moi, j'ai une indemnité de maire, une indemnité de président d'agglomération,
34:30 c'est tout.
34:31 Et d'ailleurs, quand j'étais parlementaire,
34:33 j'avais une indemnité de député, puis celle de l'agglomération,
34:38 mais pas d'indemnité à la ville.
34:41 Vous êtes limité à environ 8 000 euros.
34:44 Donc, je suis président des hôpitaux depuis 22 ans,
34:48 je n'ai jamais touché un centime, je suis président des CCAS,
34:51 je suis président d'une multitude de petites structures
34:54 qui sont liées à la fonction de maire.
34:56 - Sur lesquelles vous ne touchez pas ?
34:57 - Je ne touche pas un centime.
34:58 Par contre, monsieur, moi, je suis actif de 8h du matin à minuit le soir.
35:03 Et quand j'étais dans la société civile,
35:06 je gagnais bien plus qu'en étant maire, même maire-député.
35:11 Donc voilà, après, c'est une vocation, vous voyez.
35:13 Mais ne croyez pas qu'il y a un lien entre les indemnités des élus.
35:17 D'ailleurs, dans les petites communes, je trouve que c'est inadmissible,
35:20 l'indemnité qu'on donne aux élus.
35:22 - Elle est combien dans les petites communes ?
35:24 - Mais vous avez des communes, le maire, 300 euros,
35:27 400 euros, 500 euros.
35:29 Et le conseil municipal, il n'est pas payé.
35:31 C'est lui qui assume la proximité.
35:34 Il y a quelques adjoints, mais c'est un dévouement.
35:38 Donc prendre la politique par ce sujet-là,
35:41 c'est quand même assez inadmissible.
35:43 Et à côté de ça, vous savez, le budget de la ville de Chartres,
35:46 plus son agglomération en fonctionnement et en investissement,
35:49 c'est 500 millions d'euros par an.
35:52 La ville et l'agglo, c'est 2200 personnes.
35:55 C'est une très grande entreprise.
35:56 Moi, si j'étais dans le privé, diriger une entreprise de 2200 personnes,
36:00 ça ne sera pas du tout les mêmes indemnités.
36:02 Ce ne sont pas des salaires, ce sont des indemnités.
36:05 - Je vous ai bien entendu, mais il me semble qu'autour de moi,
36:10 beaucoup de petites communes, il y en a à 300-500 euros, bien sûr,
36:13 mais il y a quelques maires autour de nous
36:15 qui encaissent des indemnités de 3-4 000 euros
36:18 pour quelques heures par semaine.
36:20 - Il ne doit pas y avoir beaucoup, parce que même la ville de Chartres,
36:24 si elle n'était pas classée ville touristique, ville préfecture,
36:27 tout un tas de critères, on ne peut pas monter jusqu'à 4 000 comme ça.
36:31 Une ville comme Chartres qui est assez importante,
36:33 et des villes comme ça, il n'y en a pas un grand nombre en France,
36:36 non, je vous garantis, il y a des maires qui gagnent 3-4 000 euros,
36:39 il y en a très peu dans les petites communes.
36:41 C'est même...
36:43 Je veux dire, il y a encore quelque chose de grave.
36:46 J'avais proposé un texte de loi pour que la commune ne soit pas obligée
36:49 de voter les indemnités des élus,
36:52 parce qu'ils ont honte de temps en temps de prendre une indemnité.
36:55 Bon, ça avait été refusé, mais j'aurais souhaité que,
36:59 dès le départ, de base, un maire, il est élu, il n'a même pas à discuter,
37:02 il touche son indemnité. Là, il doit passer par un vote.
37:06 - Un vote de qui ? Du conseil ?
37:08 - Du conseil. Et il y a eu des problèmes, moi j'en ai vu dans quelques communes,
37:11 quand le maire est quelqu'un qui n'a pas besoin de cet argent-là,
37:14 les 4-500 euros pour vivre,
37:17 eh bien il ne prend pas d'indemnité, et le suivant, quand il arrive,
37:20 il n'ose pas demander d'indemnité.
37:22 Donc la loi devrait faire que ce soit inversement obligatoire,
37:26 plutôt que de faire faire des votes par les élus.
37:28 - Vous savez, M. le maire, qu'il y a un barème,
37:31 pour les maires qui sont consultables.
37:33 - Je le connais par cœur, M. le maire.
37:35 - Vous le connaissez très bien, donc vous savez très bien qu'il y a un minimum et un maximum.
37:38 Et dès qu'on dépasse d'un ou de deux habitants, on peut prendre le maximum.
37:41 Peut-être que vous, vous ne le faites pas,
37:43 mais autour de nous, il y a beaucoup de monde qui tienne à buger.
37:46 - Moi, je ne suis pas dans ces tranches-là, mais je ne m'étoindrai qu'un maire,
37:49 vous savez, moi je suis respectueux de tous ceux qui se dévouent pour ce pays
37:53 qui aujourd'hui a des difficultés.
37:55 Vous savez, j'ai été auditionné là-dessus.
37:57 Quand il y a eu les gilets jaunes, c'était les maires qui étaient là,
38:00 dans leur ville, à essayer de contenir pour pas qu'il y ait trop de désordre.
38:04 Le Covid, qui sait qui s'est coupé du Covid ?
38:06 C'est les maires qui ont installé des centres de vaccination.
38:09 Donc à un moment donné, si vous pensez qu'il y a des maires
38:12 qui pour rajoutent quatre ou cinq habitants,
38:14 vous savez peut-être, c'est comme la dame pour les repas tout à l'heure,
38:17 vous connaissez peut-être un ou deux maires qui ont rajouté,
38:19 fait venir leurs cousins, leurs voisins pour grossir la population
38:22 et toucher une indemnité.
38:23 S'il y en a quelques-uns comme ça, il y a 36 000 communes,
38:26 enfin, il ne faut pas raisonner comme ça sur quelques exceptions
38:30 que vous avez peut-être vécues.
38:32 - On n'a pas le temps malheureusement de prendre Philippe, je crois.
38:35 Nous sommes à 55. - On s'excuse auprès de Philippe.
38:38 - Oui, parce que... - N'hésitez pas à nous rappeler aux 0636.
38:41 - Rappelez Philippe, rappelez-la, malheureusement nous sommes...
38:45 - Je voudrais poser une dernière question à Jean-Pierre Gorge.
38:49 Je crois qu'on a bien vu ce que c'est effectivement que de parler,
38:54 je dirais, avec les maires.
38:56 Les maires qui ont effectivement les mains dans le cambouis
38:59 et ça ne veut pas dire qu'ils sont plus héroïques que d'autres,
39:01 ça veut dire qu'ils sont là, dans le quotidien, dans la pratique.
39:05 Au fond, est-ce qu'on ne devrait pas, je crois, exiger d'un élu,
39:10 qu'il soit député ou autre, d'avoir fait une partie,
39:13 vraiment parce qu'on dit qu'il y a la préfectorale pour les énarques, etc.,
39:16 mais d'être effectivement, de faire, je dirais, presque des stages de proximité,
39:21 des stages en tout cas, d'être dans un conseil municipal et de travailler.
39:26 Vraiment. - Bien sûr, bien sûr.
39:29 On le disait tout à l'heure peut-être, moi, en général, le Sénat, c'est même plus ça.
39:34 C'est intéressant le Sénat parce qu'il y avait ce côté sage.
39:38 Pourquoi on disait que c'était des sages ?
39:40 Parce que, en général, c'est des élus locaux qui se présentent.
39:43 Mais vous pouvez être élu sénateur sans être élu local.
39:46 - Absolument. - Maintenant, le maire qui n'a même plus le droit d'être au Sénat,
39:51 on peut dire qu'il cumule aussi. - Ah oui, ni Assemblée nationale ni Sénat.
39:54 - Et en général, ce sont des élus locaux.
39:56 Mais à l'Assemblée nationale, moi, comme au Sénat,
40:00 je pense qu'il devrait être normal d'avoir été ou être élu local
40:06 pour pouvoir prétendre à l'échelon qui n'est pas supérieur.
40:10 Puisque c'est autre chose. C'est législatif.
40:13 Mais il faut savoir de quoi on parle quand on va à l'Assemblée nationale.
40:16 - Écoutez, on va faire un appel pour que les élus locaux,
40:19 au Parlement comme au Sénat, ce soient des gens qui ont été ou qui sont élus locaux.
40:24 C'est un vrai combat.
40:26 - Merci beaucoup, chers auditeurs d'être toujours aussi nombreux à nous appeler.
40:30 Merci à Jean-Pierre Gorge, le maire de Chartres.
40:32 Tout de suite, l'émission de Brigitte Leh.
40:34 A tout de suite sur Sud Radio.