Doit-on faire appel à des sociétés militaires privées comme la Russie ?

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Parlons Vrai chez Bourdin avec Colonel Peer de Jong, ancien chef de corps du 3e régiment d'infanterie de marine, aide de camp de deux présidents de la République et fondateur de l'institut Thémiis.

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##MIDI_ACTU-2023-03-20##

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Transcript
00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:05 - Il est 11h03, merci d'être avec nous. Nous allons évidemment parler de ce qui va se passer cet après-midi à l'Assemblée nationale
00:13 avec deux motions de censure qui seront soumises au vote. Je dis bien soumises au vote, 400...
00:20 Non, qu'est-ce que je dis 400 ? 289 députés pour qu'une motion de censure soit adoptée. C'est 287.
00:28 - Pourquoi je dis 287 ? Il y a eu des annulations d'élections. - Il y a eu des partiels en cours.
00:33 - Ah oui, il y a deux partiels, vous avez raison. - 289, si nous étions en 177, nous sommes un peu moins en ce moment.
00:39 - Vous êtes un peu moins ? Combien vous êtes là ? - Il en manque 4.
00:44 - Il en manque 4, oui. Il y a des votes, oui, effectivement, des partiels.
00:47 Bien, donc 287 pour que l'une de ces deux motions de censure soit adoptée, nos invités.
00:57 Philippe Brun, député socialiste de l'heure, membre de la NUPES. Bonjour.
01:02 Merci d'être avec nous. Benjamin Saint-Huil, député Lyott du Nord. Bonjour.
01:06 Merci d'être là. Bruno Milienne, député des Yvelines et porte-parole du groupe MoDem à l'Assemblée.
01:11 Bonjour et merci d'être avec nous. Tout à l'heure, j'appellerai Véronique Besse, qui est députée non inscrite de Vendée,
01:18 et j'appellerai Emmanuel Ménard, député non inscrite de Leroux, parce qu'on parle toujours des députés qui sont membres d'un groupe à l'Assemblée nationale,
01:25 mais il y a des députés non inscrits qui choisissent en toute liberté leur vote, voter la censure ou ne pas voter la censure.
01:33 Avant d'entrer dans le débat autour de ces motions de censure et de cette réforme des retraites, je voudrais vous soumettre cette information qui est passée un peu inaperçue.
01:44 Jeudi, il y avait conseil d'administration de TotalEnergie. Et le conseil d'administration de TotalEnergie a indiqué
01:53 qu'il proposerait une hausse de 10% de la rémunération de son PDG en 2023, Patrick Pouyanné. Qu'en pensez-vous ?
02:01 Je fais un petit tour. Tiens, Bruno Mullienne, qu'en pensez-vous ?
02:03 - Je pense qu'à un moment, il faut un petit peu de décence et il faut arrêter. Il a été augmenté de plus de 50% l'année dernière.
02:09 Je ne sais pas si ces gens-là se rendent compte de ce qui se passe réellement dans le pays.
02:14 Pas besoin de 10% en plus, Patrick Pouyanné. Alors après, c'est dans son contrat.
02:19 - Oui, c'est dans son contrat. - Voilà, il y a eu des résultats exceptionnels pour Total.
02:24 Donc forcément, il a droit à une rémunération complémentaire, une augmentation de sa rémunération.
02:29 Enfin, je serai lui, je la rendrai. - Vous ne l'accepteriez pas ?
02:33 - Oui, je la rendrai. Enfin, je la rendrai en participation salariée. - Mais jamais à cette ville, qu'en pensez-vous ?
02:38 - Oui, mais écoutez, il y a une forme de tronce et de surenchère permanente. Total a des résultats historiques.
02:44 - Exceptionnels, mais on peut s'en réjouir remarquez-vous. - On peut s'en réjouir, mais c'est très bien.
02:47 - On n'est pas obligé derrière. - On peut aussi rappeler que Total a bénéficié de la volonté du gouvernement
02:53 de mettre en place la ristourne à la pompe plutôt que de taxer particulièrement ces groupes-là.
02:57 Aujourd'hui, la réalité, c'est que les chiffres de Total sont encore meilleurs et que ça a eu un impact.
03:02 Oui, il y a quelque chose d'absolument inacceptable. Malheureusement, c'est toujours ceux-là qui s'enrichissent.
03:08 - Bien, je reviendrai sur le sujet d'ailleurs demain ou les jours prochains. Philippe Brun, qu'en pensez-vous ?
03:13 - Évidemment, cette augmentation est inacceptable et dans la période incompréhensible.
03:17 Mais ce qu'il faut regarder aussi, c'est pourquoi Total a fait de si gros profits cette année.
03:21 Une grande partie de ces profits, ce n'est pas la question de l'augmentation du prix du carburant,
03:26 c'est le trading d'énergie, l'activité spéculative de vente d'énergie et d'achat d'énergie sur le marché européen d'électricité.
03:33 Donc ces super profits de Total, ils sont à mettre en relation avec le déficit record d'EDF cette année.
03:40 Vous savez que j'ai déposé à la semaine d'ici une proposition de loi de nationalisation d'EDF,
03:43 qui a été d'ailleurs adoptée et qui passe au Sénat en commission cette semaine.
03:47 Et je crois que nous devons profondément réformer ce marché européen de l'énergie spéculative
03:51 qui explique en grande partie cette rémunération en essence.
03:54 - Nationalisation de Total ?
03:56 - Non, en tout cas...
03:57 - Est-ce que vous seriez... Non, non, mais je vous pose la question, franchement.
04:00 Est-ce que vous seriez favorable à une nationalisation de Total ?
04:03 - Total était jadis nationalisé, c'était essence et lubrifiant de France.
04:07 En tout cas, moi je ne crois pas que ce soit une activité de souveraineté.
04:10 Je suis en tout cas favorable à ce que nous sortions...
04:12 - Donc vous n'êtes pas favorable à une nationalisation de Total ?
04:14 - Ça nous coûterait très cher compte tenu des bénéfices de cette entreprise.
04:17 Mais en tout cas, sortir l'électricité du marché européen tel que nous vivons aujourd'hui,
04:21 qui est un marché spéculatif, et quand on voit les bénéfices de M. Pouyanné,
04:25 quand on voit ses "stock options", il faut aussi penser à tous les boulangers qui sont en galère aujourd'hui,
04:29 qui vont leur facture d'électricité faire x12, x14,
04:32 c'est Total qui s'en met plein les poches aujourd'hui.
04:34 - Bien, nationalisation de Total, non ?
04:36 - Oui, je crois que ce n'est pas à l'ordre du jour.
04:38 - Bruno Milian non plus ?
04:40 - Ce ne serait pas raisonnable en termes de coûts.
04:42 - Ce ne serait pas raisonnable en termes de coûts, oui, mais ça coûterait une fortune.
04:44 Ça c'est évident. Allez.
04:46 - Si je peux juste rajouter un mot.
04:48 Ce qui est dommage sur ce genre d'informations, c'est que ça jette le discrédit
04:52 sur tout un tas de chefs d'entreprise qui font plutôt bien leur boulot et qui redistribuent.
04:56 Et on ne focalise que là-dessus.
04:58 - Mais Total redistribue à ses salariés.
05:00 - Oui, mais redistribue, mais c'est tellement énorme ce que prennent les dirigeants.
05:03 Enfin, il y en a d'autres, on peut parler de Stellantis, on peut parler d'autres entreprises,
05:06 qui sont des groupes fantastiques.
05:08 Mais il y a un moment où ces gens-là devraient se dire
05:10 "Moi aussi, je dois participer à ce que vit le pays,
05:14 et peut-être, c'est bon, on ne peut pas aller au-delà de l'outrance."
05:18 - Bien. Il est 11h08.
05:20 Alors, venons-en à la réforme des retraites.
05:22 Encore un mot avant, je voudrais que nous intéressions au ramassage des déchets,
05:28 parce que ça concerne Paris,
05:31 certains arrondissements à Paris, mais pas que Paris,
05:34 puisque problème de ramassage des déchets dans de nombreuses communes de France,
05:38 dans vos circonscriptions, non ?
05:40 - Non, tout se passe bien, pas directement.
05:42 - Bon, bon, rien.
05:44 Mais il y a des villes qui sont concernées.
05:46 La quantité de déchets à Paris, en souffrance, se stabilise ces derniers jours.
05:50 Selon la mairie de Paris, Félix Mathurne en est où ?
05:52 - 10 000 tonnes de déchets environ sur les trottoirs de la capitale,
05:55 ce week-end, des camions Ben réquisitionnaient collecter les ordures.
05:58 Comme ordonné jeudi par le préfet de police,
06:00 l'entreprise de Richebourg a annoncé elle-même,
06:02 dans un communiqué avoir été réquisitionné par la préfecture de police,
06:05 pour ce service minimum de collecte.
06:08 Au total, 5 garages de camions Ben ont repris une activité,
06:11 2 sociétés concessionnaires de traitement,
06:14 plusieurs agents requis depuis vendredi, précise aussi la préfecture.
06:17 Du côté des habitants, quelques-uns par endroit ont pris sur eux
06:20 de faire venir à leurs frais des camionnettes pour enlever leur tas d'ordures.
06:24 D'autres, au contraire, de fibres plus militantes,
06:26 s'emploient à attacher les poubelles entre elles,
06:29 pour empêcher leur enlèvement par les agents réquisitionnés.
06:32 - Et voilà, 2 poubelles unies par les liens du cerflexe.
06:36 - Alors ici, c'est une militante d'Alternatiba.
06:39 Les grévistes, en tout cas des 3 sites d'incinération,
06:42 ont mis en place des barrages filtrants pour laisser passer des camions de collecte.
06:46 Question de sécurité pour limiter les risques d'épidémie,
06:49 expliquent ces éboueurs, qui ont par ailleurs reconduit leur action,
06:52 au moins jusqu'à demain mardi.
06:54 - Bilien, est-ce qu'il n'y a pas des paradoxes dans cette grève des éboueurs ?
06:59 Le paradoxe, c'est que les déchets s'amoncèlent,
07:02 certains les ramassent en privé en louant des camionnettes,
07:05 et vont les décharger n'importe où.
07:08 Évidemment, pour des raisons écologiques, ce n'est pas terrible.
07:11 Est-ce qu'il n'y a pas un paradoxe dans ce mouvement ?
07:15 Philippe Brun, vous le regardez comme un jour.
07:17 - Je ne vois pas le paradoxe.
07:18 En tout cas, il y a des activités essentielles à notre pays,
07:20 et on s'en rend compte aujourd'hui,
07:22 des femmes, des hommes, surtout des hommes s'agissant des éboueurs,
07:25 qui ont un métier essentiel, qui est très mal rémunéré,
07:27 pas bien considéré,
07:29 et ces gens vont être les premiers à payer cette mauvaise réforme des retraites.
07:32 Par leur action, ils montrent avec force...
07:35 - Vous soutenez cette action ?
07:36 - Bien sûr, ils ont le droit de faire grève, après les questions...
07:39 - Vous savez que dans les arrondissements où c'est le privé qui ramasse,
07:42 il n'y a plus de poubelle.
07:43 C'est une vraie publicité pour l'entreprise privée que vous faites, non ?
07:47 - Écoutez, ceux qui sont dans le privé...
07:49 - Ben oui, je dis ça comme ça.
07:50 - Pourquoi ? Ils ont tout autant le droit de grève dans le privé que dans les arrondissements publics.
07:54 - Oui, tout autant, sauf qu'ils ramassent des poubelles.
07:56 - Peut-être qu'il y a un meilleur dialogue social de ces entreprises,
07:58 il arrive qu'il y ait du dialogue social...
08:00 - Ah, donc dans le privé, il y a un meilleur dialogue social que dans le public.
08:03 - En tout cas, cela dépend des endroits.
08:04 Ce que je constate, c'est que dans le privé aussi, il y a beaucoup de grèves aujourd'hui.
08:08 Moi, je vous l'ai dit dans ma circonscription,
08:09 y compris dans les entreprises privées très rentables, il y a aussi des grèves.
08:13 - Bon, Bruno Milienne, une remarque ?
08:15 - Il était temps que... non, pas que ça cesse,
08:17 que la grève continue et c'est un droit constitutionnel, il n'y a rien à dire là-dessus.
08:20 Mais là, il y avait un problème de salubrité publique quand même.
08:23 Moi, je suis désolé, les parents qui voyaient les poubelles s'amonceler devant les écoles,
08:26 alors elles ont été assez rapidement déblayées, les rats qui circulaient et tout,
08:29 ça pose quand même un problème de salubrité publique.
08:31 J'entendais une élue écologiste de la mairie de Paris dire que les rats n'avaient pas de maladie.
08:38 Enfin, moi, je veux bien qu'elle...
08:39 On ne dit pas "rats", d'ailleurs, on dit "surmulot", j'avais oublié.
08:42 Moi, je veux bien qu'elle me prouve le contraire.
08:44 - Qu'est-ce que vous en pensez, Benjamin Saint-Hubert ?
08:47 - Je pense qu'on peut régler le problème facilement.
08:49 Le président de la République prend la parole.
08:51 Il retire cette réforme, il change de gouvernement,
08:54 il installe une nouvelle méthode de travail,
08:57 et vous verrez, le travail va reprendre sereinement dans ce pays.
09:01 Il y a eu des semaines de mobilisation qui se sont faites
09:03 dans un respect absolu de l'ordre républicain, tenu par l'intersyndical,
09:07 et il ne faudrait pas que quelques éléments d'exemple viennent masquer cette réalité.
09:13 - Et donc, aujourd'hui, celui qui a les clés du sujet, c'est le président de la République ?
09:17 - Alors, le président de la République a les clés du sujet, effectivement.
09:20 Effectivement, vous avez raison.
09:22 Il peut décider de retirer la réforme.
09:25 Va-t-il le faire ou pas ?
09:26 Pour l'instant, il dit "non".
09:28 Je vais jusqu'au bout du cheminement démocratique, voilà ce qu'il a déclaré.
09:33 Dernière question autour de cette réforme des retraites.
09:38 Aujourd'hui, vous savez qu'il y a les épreuves de spécialité du baccalauréat.
09:42 Certains syndicats d'enseignants demandent à ce que ces épreuves ne soient pas encadrées,
09:48 ne soient pas surveillées, et appellent à la grève.
09:51 Laurent Berger s'élève contre cet appel à la grève en disant
09:54 "il ne faut pas toucher aux épreuves du bac".
09:56 Quelle est la position du député socialiste Philippe Brun ?
09:59 - Moi, je suis d'accord avec Laurent Berger.
10:01 D'ailleurs, ce que je constate, c'est que ce matin, les épreuves ont commencé,
10:04 que cela se passe plutôt très bien.
10:06 En tout cas, dans ma région, ça se passe très bien.
10:08 Donc, il faut évidemment garantir aux jeunes...
10:11 - Il faut bloquer les épreuves. J'avais tout à l'heure un enseignant,
10:14 un enseignant syndiqué, qui appelait à la grève et qui disait
10:17 "il ne faut pas que les élèves puissent passer les épreuves".
10:19 - En tout cas, là, les épreuves, elles ont lieu, et moi, je pense qu'il faut penser aux jeunes,
10:22 qu'on prépare avec assiduité ces épreuves,
10:25 et ce ne serait pas un bon signal à envoyer à nos jeunes.
10:29 Encore une fois, cette mobilisation, mon collègue St-Hules l'a rappelé,
10:32 elle a été exemplaire. Il y a eu des millions de personnes dans la rue,
10:34 ça s'est bien passé, il n'y a pas eu de casse.
10:36 C'était un moment populaire, il y avait des poussettes, des retraités,
10:39 des gens de tous les métiers, des couvreurs, des maçons,
10:43 des plombiers qui venaient manifester avec la CGT.
10:48 On n'avait jamais vu ça avant. Il faut qu'on garde cette belle image de ce mouvement,
10:51 et c'est ainsi que, je crois, nous finirons par l'emporter.
10:54 - Vous êtes d'accord, Benjamin St-Hules ?
10:55 - Oui, je crois que la jeunesse, elle a sa place dans le mouvement social,
10:58 et qu'on n'a pas à dire aux organisations syndicales ce qu'elles doivent faire.
11:02 Néanmoins, je considère que si l'éducation nationale s'est largement mobilisée
11:06 ces dernières semaines, et qu'elle continuera à le faire,
11:09 ça ne doit pas être au détriment de notre jeunesse,
11:11 qui par ailleurs, elle-même, exprime une colère sincère et une incompréhension.
11:15 Donc il ne faut pas télescoper les sujets.
11:18 Les gamins qui ont préparé ces épreuves, ils l'ont fait depuis longtemps,
11:21 avec une perspective de construire leur avenir, d'obtenir des diplômes.
11:23 On est dans le discours de la méritocratie que nous aimons beaucoup dans ce pays.
11:26 Donc je pense qu'il ne faut pas télescoper les sujets.
11:28 Le temps viendra de bloquer le pays.
11:31 - Et il y a d'autres questions, et notamment le bac, la réforme du bac.
11:35 Bruno Milienne.
11:36 - Je n'ai pas grand-chose à rajouter à ce que disent mes collègues.
11:38 On est à peu près tous d'accord là-dessus.
11:40 Ça, c'est une épreuve du bac, effectivement, qui a été préparée de longue date par les élèves.
11:43 Ce serait un petit peu beaucoup de la grosse manipulation et de la grosse ficelle que de faire ça.
11:47 Laissons-les passer leur épreuve.
11:49 Déjà, le stress est là. On ne va pas en rajouter par-dessus.
11:52 Leur avenir est en jeu, donc laissons-les tranquilles passer leurs épreuves.
11:55 - Bien. Motion de censure. Voté ou pas, on aborde le débat.
11:58 Dans deux minutes, vous êtes sur Sud Radio 11h14.
12:01 - Jean-Jacques Bourdin.
12:02 - Il est 11h18, la réforme des retraites.
12:05 Deux motions de censure qui seront soumises au vote, je disais deux...
12:09 Je m'étais trompé, 289. Non, 287, pour que l'une des deux motions soit adoptée.
12:14 Nous avons trois invités.
12:16 Philippe Brun, député socialiste de l'heure.
12:20 Bruno Milienne, député des Yvelines.
12:22 Porte parole, groupe Modem.
12:24 À l'Assemblée, Benjamin Saint-Huil, groupe Liott.
12:26 Du Nord, 20 députés, hein, Liott ?
12:28 - 20. - Pas de bêtise, hein ? - Absolument.
12:30 - Bon, d'accord. Et puis, en ligne, j'ai Véronique Besse,
12:34 que je remercie, députée non-inscrite de Vendée.
12:37 Bonjour Véronique Besse. - Bonjour.
12:40 - Vous êtes quelques-unes et quelques-uns, députée non-inscrite.
12:43 Vous ne faites pas partie d'un groupe à l'Assemblée nationale
12:46 dont vous votez en toute indépendance, liberté,
12:49 personne ne vous dicte votre conduite.
12:51 Qu'allez-vous faire cet après-midi ?
12:53 - Eh bien, écoutez, parce que je suis libre et indépendante,
12:56 je vais justement faire un vote en mon âme et conscience,
13:00 parce que, aussi, j'ai fait beaucoup de terrain ce week-end,
13:02 et j'ai entendu ce que m'ont dit mes électeurs sur le terrain,
13:06 et je vais voter en faveur de la motion de censure.
13:10 - Les deux motions de censure, vous allez voter,
13:13 parce qu'il y a deux motions de censure,
13:15 l'une du Rassemblement national, et l'autre du groupe Liott.
13:19 - Tout à fait, je voterai les deux,
13:21 parce que pour moi, ce n'est pas le sujet,
13:23 quelle que soit l'origine de ces motions de censure,
13:27 ce n'est pas le sujet pour moi,
13:29 ce qui s'est passé jusqu'ici est tout à fait antidémocratique.
13:33 Moi, je ne veux pas avoir un rôle de spectateur,
13:36 j'ai été élue par mes concitoyens,
13:39 donc je veux jouer un rôle, et je veux surtout être leur porte-voix,
13:43 parce que ça fait depuis neuf mois que nous sommes élues,
13:46 le 11e 49.3 que nous subissons,
13:49 et c'est celui de trop, le 11e,
13:51 parce que moi, je voudrais pouvoir voter,
13:53 et je pense que si on avait voté jeudi,
13:55 il y aurait moins de violence aujourd'hui dans le pays.
13:58 - Cela dit, là, vous allez pouvoir voter, Véronique Besse.
14:01 - Ah ben justement, j'en profite.
14:03 - Ça revient au même à la limite.
14:05 - C'est tellement rare.
14:07 Mais je pense qu'on a créé de la violence pour rien.
14:09 Il aurait fallu qu'on respecte la démocratie,
14:12 qu'on respecte les députés, qu'on respecte le peuple.
14:16 - Merci beaucoup Véronique Besse, merci beaucoup.
14:18 Merci beaucoup d'avoir donné votre avis en direct
14:21 sur l'antenne de Sud Radio.
14:23 Je vais dans un instant appeler une autre députée non inscrite,
14:27 Emmanuelle Ménard, députée de Leraux,
14:29 qui va nous dire ce qu'elle va faire cet après-midi.
14:32 Alors, ça ne revient pas au même pourquoi.
14:35 Imaginons, jeudi, vote.
14:39 Jeudi, vote de tous les députés.
14:41 Sur quoi ? Sur le texte de la réforme des retraites.
14:44 Aujourd'hui, vote de tous les députés.
14:47 Sur quoi ? Sur la réforme des retraites.
14:50 - Non, non, Jean-Jacques Bourdin, vous ne pouvez pas dire ça.
14:52 La semaine dernière, la possibilité qui était offerte à l'Assemblée nationale,
14:57 c'était de dire si oui ou non, il y avait une majorité pour le texte des retraites.
15:01 Le président de la République et le gouvernement ont décidé
15:04 de passer en force, de tordre le bras aux députés,
15:07 et de ne pas permettre ce vote, craignant d'être minoritaire.
15:09 Bon, drôle de perception de la démocratie,
15:12 mais ce qui est en jeu aujourd'hui, ce n'est pas la réforme des retraites,
15:15 c'est la question qui est posée aux députés de l'Assemblée nationale.
15:18 C'est "Est-ce que vous voulez voir tomber ce gouvernement qui a échoué ?"
15:22 Et la question, elle se pose à tous, particulièrement à nos collègues républicains.
15:27 Moi, je les entends depuis le début du mandat nous dire qu'ils sont dans l'opposition.
15:30 Eh bien, chiche, soyons en cohérence, mesdames, messieurs,
15:33 votez cette motion de censure, pas par plaisir du désordre,
15:37 mais parce que vous voulez voir tomber ce gouvernement,
15:39 ou alors vous ne direz plus que vous êtes dans l'opposition,
15:42 vous accepterez de faire partie de manière silencieuse de la Macronie,
15:46 et vous devriez même dire que la réforme des retraites a là une position libérale de principe,
15:52 que c'est une position classique de droite,
15:54 et que vous avez envie de participer au gouvernement, c'est aussi une option.
15:56 - Bruno Milienne ?
15:57 - Je n'ai pas, évidemment, pas la même analyse que Benjamin Saint-Huile,
16:00 parce que quand cette histoire de 49.3 suivie d'une motion de censure
16:03 a été inscrite dans la Constitution de 58, dans l'esprit du général de Gaulle,
16:06 c'était bien simple.
16:07 Vous avez un texte que personne ne veut, même peut-être pas le Parlement,
16:11 mais le gouvernement décide qu'il est d'intérêt général pour la nation.
16:14 Donc il pousse le Parlement à se prononcer en dégainant le 49 alinéa 3,
16:21 comme la Constitution le lui permet, ce qui entraîne automatiquement une motion de censure.
16:25 - Ça oblige les députés à se prononcer ?
16:28 - Absolument, sur la motion de censure.
16:30 Et là je rejoins Benjamin Saint-Huile, si effectivement il y a une majorité de comptes,
16:34 normalement on devrait les retrouver sur la motion de censure,
16:36 et les motions de censure devraient être adoptées.
16:38 Mais ça c'est l'esprit dans lequel a été fait cet article 49.3.
16:45 - Mais alors vous allez faire quoi Bruno Miem ?
16:46 - Mais moi j'ai toujours dit que je voterai le texte, donc je ne voterai pas la motion de censure.
16:49 - Donc vous n'êtes pas d'accord avec votre collègue du MoDem
16:51 qui lui appelle à ce que le gouvernement change ?
16:53 Vous ne souhaitez pas voir le gouvernement changer ?
16:55 - Le gouvernement changera peut-être, après vous n'en savez rien.
16:59 Il n'y a pas besoin du 49.3 pour faire changer un gouvernement.
17:01 - Vous avez raison, les clés sont à Emmanuel Macron.
17:04 C'est le président de la République qui les a.
17:06 Parce que c'est très intéressant ce débat,
17:08 c'est pour ça que je mets le doigt là-dessus, c'est très intéressant.
17:12 Philippe Brun ?
17:14 - C'est simple, aujourd'hui 71% des Français souhaitent que nous censurions ce gouvernement.
17:19 Moi j'ai été ce week-end dans ma circonscription,
17:21 à Louvier, à Bourroger-en-Roumoix,
17:23 j'ai serré la main de 200 personnes.
17:25 J'ai vu que des gens qui m'ont dit "on compte sur vous pour censurer le gouvernement".
17:29 - Mais vous n'avez eu que des amis là.
17:30 - Non, je vous assure, il n'y aura pas d'anciens.
17:33 - Il y a beaucoup d'amis.
17:35 - Il n'y aura pas d'anciens avec des personnes âgées.
17:37 Pourquoi ? Parce que les gens ne supportent pas ce coup de force antidémocratique.
17:41 Ils disent le 49.3, on est d'accord.
17:43 - Mais ce n'est pas antidémocratique, c'est l'acte suprême de la démocratie.
17:47 C'est constitutionnel mais pas forcément démocratique.
17:49 - Laissez-moi terminer.
17:51 Les gens nous disent le 49.3 ok pour le budget,
17:55 pour certaines réformes, la loi Macron, les histoires de notaire, bon d'accord.
17:58 Mais là c'est la retraite.
18:00 Et la retraite, il faut un vote.
18:01 C'est deux années de vie dont on parle.
18:03 - Mais vous allez voter ?
18:04 - Non mais c'est contre le gouvernement, c'est pas contre.
18:07 La retraite est même.
18:08 - Ça revient à ça.
18:09 Et si on avait voté, vous auriez perdu.
18:10 C'est ça la réalité.
18:11 Vous avez refusé de perdre.
18:12 - Non, c'est surtout le président de la République qui a peut-être eu peur.
18:15 D'aller au vote, il a eu peur de perdre.
18:17 Ce qui n'est pas pareil.
18:18 - Les gens nous disent, Jean-Jacques Bourdin,
18:20 "Là, Macron, il est allé trop loin".
18:22 C'est le verbatim du week-end.
18:23 Tout le monde a entendu la même chose.
18:25 Macron est allé trop loin.
18:27 Et c'est la raison pour laquelle il faut voter la censure.
18:29 - Vous votez la censure ?
18:30 - Même quand on est dans la majorité présidentielle comme M.Milien,
18:32 je crois qu'on doit voter la censure.
18:34 On a besoin d'un nouveau gouvernement.
18:36 Un nouveau gouvernement qui comprenne l'urgence sociale dans le pays
18:39 et l'urgence démocratique.
18:41 - M.Brin, je voterai en cohérence.
18:43 Pour moi, cet après-midi, les contres doivent s'exprimer.
18:46 Moi, j'ai toujours dit que je voterai cette réforme des retraites,
18:48 quoi qu'il m'en coûte,
18:50 parce que je suis persuadé qu'il faut rétablir les comptes
18:53 de notre système de retraite.
18:55 Et donc, je n'ai pas à voter la motion de censure.
18:58 - Oui, le président fera ce qu'il veut. C'est dans sa main.
19:00 - Je vais entrer dans un autre débat.
19:02 Parce que, quand même,
19:04 je m'intéresse beaucoup à ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
19:07 Je suis ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
19:09 Et je me mets à la place des Français.
19:11 Il y a deux motions de censure.
19:13 Et les Français ne comprennent pas cette vie politique.
19:16 Et nous irons, dans notre discussion, vers le compromis.
19:19 Pourquoi est-ce qu'en France,
19:21 on n'arrive pas à ouvrir des compromis en politique ?
19:24 C'est l'un des seuls pays d'Europe
19:26 où on n'arrive pas à discuter, à dialoguer.
19:29 Ce qui est regrettable, regrettable pour la vie politique,
19:33 la vie démocratique de ce pays.
19:35 Il y a deux motions de censure.
19:37 Et je vois des députés qui en voteront une,
19:39 mais qui ne voteront pas l'autre.
19:40 Alors qu'elles portent sur le même texte.
19:42 Comment voulez-vous que les Français comprennent ça ?
19:45 Comment voulez-vous ?
19:47 Et je vais vous poser la question, Philippe Brun.
19:49 Vous voulez voter la motion de censure, Lyott ?
19:52 - Je suis signataire, donc c'est aussi la motion de censure socialiste.
19:55 - Mais vous ne votez pas la motion de censure du Rassemblement National,
19:59 qui est sur le même texte, qui est sur la même réforme.
20:03 Comment voulez-vous que les gens comprennent ça ?
20:05 Il est 11h26.
20:07 Emmanuel Ménard est en ligne avec nous.
20:09 Bonjour Emmanuel !
20:10 - Bonjour !
20:11 - Je dis Emmanuel parce que je vous connais bien.
20:13 Nous sommes de la même région.
20:15 - Eh bien, eh bien !
20:16 - Oui, oui, nous sommes de la même région.
20:18 Et puis j'aime beaucoup Emmanuel Ménard et Robert,
20:20 je le dis franchement.
20:22 Je ne partage pas toutes les opinions politiques peut-être d'Emmanuel et Robert,
20:26 mais je les aime beaucoup.
20:27 Alors Emmanuel...
20:28 - Non, également.
20:29 - Bon, Emmanuel...
20:31 Emmanuel, qu'est-ce que vous allez faire cet après-midi ?
20:33 Vous êtes députée non-inscrite.
20:35 - Tout à fait.
20:36 Je suis députée non-inscrite,
20:37 et comme Véronique Besse l'a dit tout à l'heure,
20:40 voilà, je suis très jalouse de mon indépendance et de ma liberté de vote.
20:44 Je ne fais pas partie d'un groupe politique,
20:47 et encore moins d'un groupe politique
20:49 où on nous demande de respecter des consignes de vote.
20:52 Donc moi, je fais en mon âme et conscience.
20:54 Pour parler très clairement, moi je regrette ce 49.3,
20:57 mais je ne voterai pas la motion de censure.
21:00 Je ne la voterai pas pour une idée toute simple.
21:03 C'est que, d'abord j'ai vu, et j'ai beaucoup regretté,
21:07 qu'il y avait des députés de la France Insoumise
21:09 qui avaient signé cette motion de censure.
21:11 Moi, je ne me ferai jamais l'accomplice de personne,
21:14 et là je parle des députés, pas d'Oliot évidemment, vous le savez,
21:17 je parle ici des députés de la France Insoumise,
21:19 qui ont une telle détestation et un tel mépris pour nos institutions.
21:23 Moi, je ne veux pas me faire l'allié du parti de la violence et du chaos,
21:27 parce que c'est ça la France Insoumise.
21:29 La France Insoumise, c'est la démagogie.
21:31 Vous savez, ils proposent dans leur programme pour les retraites alternatives,
21:34 c'est 1600 euros minimum pour tout le monde, départ à 60 ans,
21:38 c'est n'importe quoi.
21:39 On ne peut pas le faire, et les Français le savent bien.
21:41 La France Insoumise, c'est un parti qui se réjouit des malheurs de notre pays,
21:44 et je ne peux pas le supporter.
21:46 La France Insoumise, c'est le parti des insultes permanentes,
21:49 les assassins, les ballons de foot avec la tête d'un ministre,
21:52 les menaces, les outrances, la délation, même, ils publient des listes,
21:57 je ne peux pas supporter ça.
21:59 Et la France Insoumise, je voudrais quand même le rappeler,
22:02 parce que c'est important de le rappeler,
22:03 d'abord c'est le parti de la haine de la police,
22:05 je vous rappelle quand même que selon la France Insoumise,
22:07 c'est la police qui tue en France,
22:09 et c'est la haine aussi de ce que Jean-Luc Mélenchon qualifie de système,
22:13 mais dont il a toujours, lui, profité.
22:16 Il a toujours profité de ce système,
22:18 et puis il déplore que M. Macron soit pas légitime,
22:22 mais ce sont ces députés qui ont voté pour lui au deuxième tour
22:25 de la présidentielle pour Emmanuel Macron,
22:27 parce qu'il ne voulait pas voter pour Marine Le Pen.
22:29 Alors moi, cette incohérence, ce chaos, cette violence,
22:32 cette détestation de nos institutions, ce détournement,
22:36 qu'est-ce que ça veut dire de chanter la Marseillaise
22:38 avec le poing levé dans l'hémicycle,
22:40 je ne peux pas, je ne pourrais jamais être l'allié de ces gens-là.
22:44 – Bien, merci, vous voulez répondre à Emmanuel Ménard ?
22:49 Vite, Benjamin Saint-Huil.
22:50 – Oui, je veux juste dire qu'il ne faut pas toujours se cacher
22:54 derrière son petit doigt, il faut 58,
22:57 je vais terminer, chers collègues, avec beaucoup de respect,
22:59 il faut 58 signatures pour que la motion de censure soit déposée.
23:02 Le groupe Lyot, nous sommes 20,
23:04 et il y a une quinzaine de parlementaires qui ont signé.
23:06 – Non, si il faut 58, il y en a que quelques-uns.
23:09 – La motion de censure, elle a été signée par 90 personnes.
23:12 – Oui, un instant, Madame Ménard, j'y viens.
23:14 Il faut 58 signatures pour pouvoir la déposer.
23:17 Le groupe Lyot, nous sommes 20,
23:19 nous avons donc forcément besoin que les oppositions
23:22 viennent se coaguler à nous pour que nous puissions porter
23:25 cette motion de censure.
23:26 La réalité, c'est que les premiers que nous sommes allés voir,
23:29 les premiers que nous avons interrogés, ce sont les Républicains,
23:32 en leur disant "vous avez l'occasion d'assumer votre rôle d'opposition".
23:36 Ils n'ont pas souhaité le faire, parce qu'en termes d'affichage,
23:39 ils avaient du mal à l'assumer.
23:40 À un moment donné, il faut bien trouver...
23:42 – Si j'ai bien compris, quelle hypocrisie chez certains députés LR.
23:48 Ils ne signent pas la motion de censure, mais ils vont la voter.
23:51 Ils ne signent pas pour ne pas être...
23:52 – Mais Jean-Jacques Bourlin, est-ce que...
23:54 – Non mais comment voulez-vous que les Français aiment la politique ?
23:56 – Est-ce qu'Emmanuel Ménard va voter la motion de censure du RN ?
23:59 – Et non plus parce qu'elle ne sert à rien.
24:01 Mais non plus parce qu'elle ne sert à rien.
24:03 – Donc vous voulez une motion de censure qui est portée
24:05 par des gens qui ne sont pas des extrêmes, je peux vous rejoindre.
24:07 Mais à un moment donné, si vous ne signez pas les motions de censure
24:09 que vous espérez, le gouvernement ne tombera jamais.
24:11 Et aujourd'hui, le chaos et le désordre, c'est le 49.3.
24:14 – J'espère que M. Macron aura entendu justement le signal fort
24:18 qui a été envoyé par l'hémicycle, mais aussi surtout par la rue,
24:22 et qu'il décidera de lui-même et sans 49.3,
24:24 parce que de toute façon, je ne vois pas comment on pourra continuer autrement,
24:27 un remaniement, et un remaniement en profondeur.
24:29 – Bon, et bien là, je peux vous rejoindre.
24:31 – Voilà, Emmanuel Ménard, merci dans tous les cas.
24:34 – Premier compromis. – Merci Jean-Jacques.
24:36 – Merci, il est 11h31, c'est très clair.
24:39 Vous avez votre avis, vous allez répondre, vous avez votre avis sur la question.
24:43 Nous allons regarder les manœuvres, parce que quand même,
24:48 pardonnez-moi tous les trois, mais des manœuvres politiques
24:51 à l'Assemblée nationale, il y en a en ce moment, ça fleurit de tous les côtés.
24:55 Nous allons en parler, 11h31, à tout de suite.
24:58 – Jean-Jacques Bourdin.
24:59 – Bien, nous avons eu deux informations depuis 11h.
25:02 1) Véronique Besse votera la motion de censure, députée non inscrite de Vendée.
25:07 2) Emmanuel Ménard, député non inscrite de Leraud,
25:10 ne votera pas la motion de censure, un par tous.
25:13 Bien, il est 11h34, 287 voix, c'est une motion de censure.
25:19 Il y a deux motions de censure déposées.
25:22 La motion de censure Lyot, alors, tout le monde s'est rallié à Lyot,
25:26 discrètement, même le RN, j'ai vu, est prêt à voter votre motion de censure.
25:33 LFI, discrètement, a co-signé cette motion de censure.
25:40 On est bien d'accord ? – Oui.
25:41 – Donc vous rassemblez tous les extrêmes.
25:43 – On rassemble toutes celles et ceux qui veulent voir tomber ce gouvernement.
25:46 Je le précise, le groupe Lyot, c'est un groupe que je qualifierais de modéré.
25:51 Moi, je suis issu de la gauche, il y a des gens issus du centre et de la droite.
25:54 S'il est modéré de ce pays, Convocation a toujours cherché l'intérêt général en liberté.
26:00 Ils veulent voir défendre les territoires et porter une politique qui répond aux besoins des gens.
26:04 Si ceux-là, ils sont dans une situation de déposer eux-mêmes une motion de censure,
26:09 ça dit quelque chose de l'état du pays et de la manière dont le gouvernement a malheureusement, lamentablement, échoué.
26:15 – Est-ce que dans le groupe Lyot, les 20 députés voteront la motion de censure ?
26:18 – Non, je ne le crois pas, Jean-Jacques Bourdin, parce que, justement, nous sommes en liberté.
26:22 Je ne suis pas sûr que tous mes collègues le fassent.
26:24 Je crois que 15 ou 16 ont signé la motion de censure.
26:27 Donc ceux-là, en cohérence, ils la voteront.
26:29 Après, il y en a sans doute qui ne le feront pas.
26:31 Et moi, je respecte ça.
26:32 – Qui ? Dans votre groupe ?
26:33 – Vous verrez, ceux qui n'ont pas signé.
26:34 – Non, mais vous le savez.
26:35 – Oui, les anciens UDI qui sont partagés, je pense, sur le sujet.
26:39 Parce qu'on peut l'entendre, mais moi, je ne suis pas là pour convaincre tel ou tel député de voter.
26:43 Je dis simplement qu'au-delà de la motion de censure, celui qui a les clés, celui en responsabilité,
26:47 qui doit prendre des décisions, qui doit agir, qui doit changer, c'est le président de la République.
26:52 – Alors moi, je voudrais, parce qu'il y a une hypocrisie totale,
26:54 on a souligné à juste raison l'hypocrisie d'Emmanuel Macron lui-même,
26:58 qui a changé d'avis sur la réforme des retraites.
27:00 Remarque, on peut changer d'avis.
27:01 – Mais Marine Le Pen aussi avait beaucoup changé d'avis.
27:03 – Marine Le Pen a changé d'avis.
27:04 Tout le monde a changé d'avis.
27:05 Mais alors, il y en a un qui a vraiment changé d'avis, je regrette qu'il ne soit pas là,
27:08 c'est le député Dumont.
27:10 Député Dumont, qui est député LR.
27:13 Voilà ce qu'il disait le 10 décembre 2019.
27:16 J'ai vu son tweet !
27:17 10 décembre 2019.
27:19 « Si on veut préserver le pouvoir d'achat des Français,
27:22 c'est-à-dire ne pas augmenter les cotisations, ni diminuer les pensions,
27:27 il faut augmenter l'âge de départ à la retraite à 64 puis 65 ans,
27:33 car nous vivons plus longtemps. »
27:36 Voilà ce qu'il a déclaré.
27:37 Nous sommes en 2023, 4 ans après.
27:39 Il va voter la motion de censure, il va voter contre l'allongement.
27:42 Il est député LR, pourquoi ?
27:45 Parce que c'est de la posture politicienne.
27:47 Comment voulez-vous ?
27:49 Comment voulez-vous ?
27:50 Vous n'êtes pas d'accord, vous ?
27:51 - Pourquoi c'est politicien ?
27:52 Non, il est élu d'une circonscription très populaire, il est élu de Calais.
27:55 - Donc il joue sa carte personnelle et pas l'intérêt général.
27:58 - Non, non, pas ça, pas l'intérêt général.
27:59 - CQF décide de moi.
28:00 - J'aimerais bien qu'il soit là, il n'a pas à vous déguer.
28:02 - J'attendais que ça sorte comme ça, alors ça c'est parfait comme réponse.
28:05 - Non, non, mais pardon, si l'intérêt général, c'est cette réforme mal fagotée que vous nous avez donnée,
28:09 qui en plus, maintenant, aujourd'hui, n'est même pas équilibrée financièrement.
28:12 Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes dans la Commission des finances,
28:15 nous dit, dès 2023, la réforme coûte 400 millions d'euros de plus par an au budget des comptes publics.
28:19 - Elle a mis 6 milliards de mesures sociales en plus.
28:22 - Oui, mais cette réforme, elle est tellement mal faite.
28:24 Arrêtez, s'il vous plaît.
28:25 L'intérêt général, vous n'en avez pas le monopole.
28:27 C'est nous qui décidons de l'intérêt général.
28:29 Nous tous qui représentons l'ensemble du peuple français.
28:32 Et l'intérêt général, ce n'est pas de faire travailler plus longtemps
28:34 ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt,
28:36 et qui étaient les plus pénibles.
28:38 - Oui, mais Bruno Le Grien, vous avez raison.
28:40 - Non, on n'équilibre pas les comptes sur le dos des gens qui ont commencé à travailler le plus tôt
28:43 et qui exercent les métiers les plus pénibles.
28:45 - Là, on est d'accord, mais ce n'est pas un problème de retraite, c'est un problème de travail.
28:48 - Le député Dumont, il n'est pas...
28:51 Mais pardon, le député Dumont, en 2019,
28:54 vous pensez qu'en 2019, il pensait quoi ?
28:57 En 2019, il pensait que la réforme des retraites était indispensable pour équilibrer les comptes.
29:01 En 2023, il pense qu'en réchauffant les comptes, la situation a vraiment changé.
29:06 - Avec le creusement du déficit, vous pensez ?
29:09 - On peut faire différemment.
29:11 Moi, j'ai une réforme à vous proposer pour équilibrer les comptes.
29:14 - Non, mais d'accord.
29:16 - Vous avez légitimement le droit de vous émouvoir
29:20 en disant que c'est surprenant.
29:22 - Moi, je ne m'émouve pas.
29:24 - C'est une réforme de droite, c'est bizarre que la droite ne vote pas.
29:27 Mais il faut dire les choses clairement.
29:29 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, le gouvernement d'Emmanuel Macron,
29:32 qui s'était fait élire en 2017 sur une promesse de politique nouvelle,
29:35 où on va chercher les meilleures idées de la droite et de la gauche,
29:38 on fait vivre l'intelligence collective.
29:40 Aujourd'hui, Emmanuel Macron, il n'écoute plus que lui-même
29:43 et que son camp resserré.
29:45 Il n'est plus capable de créer les conditions de dialogue
29:47 avec la droite responsable, avec la gauche responsable.
29:50 Il n'est pas capable de construire des coalitions intelligentes.
29:53 Et du coup, il est tenu par les contrepieds des républicains
29:55 qui ne savent plus bien où ils habitent.
29:57 - Alors ça, c'est très intéressant ce que vous dites, c'est vrai,
29:59 Benjamin St-Hules, parce que je vais vous poser quand même une autre question.
30:02 C'est, on est dans une crise politique pour une raison toute simple,
30:05 c'est qu'Emmanuel Macron n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale
30:08 et que l'opposition n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
30:11 Alors vous, vous pourriez créer une majorité.
30:14 Il y a une motion de censure, vous, Philippe Brun,
30:18 il y a une motion de censure qui est déposée par le Rassemblement national.
30:21 Vous la votez ou pas ?
30:23 - Vous voulez que les socialistes créent une majorité avec le Rassemblement national ?
30:26 - Ah bah donc, il n'y a pas de majorité, il n'y a pas d'opposition, il n'y a pas de majorité.
30:29 - Non, non, ce n'est pas ça le sujet, le sujet c'est de censurer ce gouvernement.
30:31 - Alors pourquoi est-ce que vous ne votez pas la motion de censure du Rassemblement national ?
30:36 - Si doit y avoir, Jean-Jacques Bourdin, une seule personne qui ne banalise pas le Rassemblement national,
30:40 ce sera moi, et je serai peut-être le dernier à ne pas voter les propositions du Rassemblement national
30:44 et à ne pas voter la motion de censure du Rassemblement national.
30:47 - Donc, impossible, vous oubliez les 48 voix du Rassemblement national.
30:51 - Mais cela ne change rien, cela ne change rien, cela ne change rien au résultat,
30:53 puisque nous allons tous voter la motion de censure transpartisane,
30:56 et donc cela ne change absolument rien.
30:58 - Vous êtes transpartisan pour faire tomber un gouvernement,
31:01 mais vous n'êtes pas transpartisan pour construire une majorité, si j'ai bien compris.
31:04 - Si, si, je vous le dis, Jean-Jacques Bourdin, et on peut avoir ce débat aujourd'hui.
31:07 Ce matin, je crois qu'en France, nous avons une faible culture parlementaire,
31:10 et que les institutions de la Ve République présidentialistes ont, de mon point de vue,
31:18 apporté des problèmes à notre vision du dialogue.
31:23 Il faut qu'on ait davantage de dialogue.
31:25 Moi, je crois, oui, que nous pourrons réfléchir à construire des coalitions différentes.
31:29 Et c'est au président de la République de construire ces coalitions.
31:31 - Je souligne tout cela volontairement, je suis un peu provocateur,
31:34 parce que je me mets toujours à la place des électrices et des électeurs
31:40 qui ne comprennent pas toujours ces jeux politiciens et ces jeux parlementaires.
31:44 Franchement, Bruno Milienne.
31:46 - D'ailleurs, il y en a trop de jeux politiciens, on le sait bien, c'est ce qui nous tue,
31:49 c'est pour cela que je me suis engagé aussi.
31:51 Mais quand vous voyez le paradoxe qu'il y a dans cette Assemblée,
31:53 c'est que de mon côté, effectivement, et je suis le premier à les combattre,
31:56 on ne votera jamais rien avec le Rassemblement National.
31:59 En revanche, on s'allie avec la France Insoumise,
32:01 qui bordélise l'Assemblée Nationale depuis 2017,
32:04 et qui ne fait qu'une chose, c'est mettre le chaos dans la rue.
32:06 - On s'allie comme les socialistes pour être élus, souvent.
32:08 - Moi, je me souviens quand même, encore, pendant les Gilets Jaunes,
32:13 de défiler dans la rue avec des députés LFI,
32:15 avec la tête d'Emmanuel Macron sur une pique.
32:18 Et c'est avec cela qu'on s'allie pour 2022.
32:20 Moi, j'ai un petit souci là-dessus.
32:22 - Le jour où tout le monde laisse tomber les extrêmes,
32:24 moi je travaille avec tout le monde, il n'y a aucun problème.
32:25 - Ah, très intéressant. Alors, on y va.
32:27 - Bon, disons les choses clairement.
32:28 Moi, je fais partie de ceux qui rejettent le Rassemblement National avec fermeté,
32:33 et qui considèrent que la gauche radicale n'a aucune chance de diriger ce pays,
32:36 et qu'en plus, elle participe parfois à le rendre encore plus illisible.
32:40 Quand on a dit ça, en fait, il y a un point commun entre les gens
32:42 qui sont là autour de la table aujourd'hui.
32:44 Nous avons tous, je crois, voté pour Emmanuel Macron
32:48 au deuxième tour de l'élection présidentielle.
32:50 Ça veut dire quoi ?
32:52 Que nous sommes représentatifs de notre société.
32:55 Un électeur sur deux qui a voté Emmanuel Macron au deuxième tour,
32:58 l'a fait pour éviter l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite.
33:02 Donc, ne nous demandez pas de voter avec l'extrême droite, ça n'a aucun sens.
33:06 Et cette motion de censure, c'est de la communication politique.
33:08 Vous tombez dedans à pieds joints,
33:10 parce que vous savez bien que le Rassemblement National
33:12 ne fera jamais passer cette motion de censure.
33:14 La seule qui puisse passer, c'est la motion transpartisane que Lyott a déposée.
33:17 Mais pour dire les choses clairement,
33:19 la réalité c'est que le gouvernement doit tomber parce qu'il est carbonisé.
33:23 Il a choisi un 49-3 en force alors qu'il est minoritaire,
33:26 et dans la rue, et au Parlement.
33:28 Le président de la République doit acter qu'il s'est trompé.
33:30 Macron 2 doit tuer Macron 1.
33:33 Et il doit dire, enfin, j'ai compris, je n'ai plus les pleins pouvoirs,
33:37 je ne suis plus en majorité absolue, je dois travailler différemment.
33:40 Et alors là, vous nous refarerez de coalition, à l'allemande,
33:42 d'intelligence collective, mais c'est à lui de l'organiser.
33:44 - Mais je rajouterai une chose, Jean-Jacques, si vous permettez.
33:46 Il faut absolument, du coup, que nous députés,
33:49 là c'est de nous que je parle,
33:51 nous députés, nous nous mettions en dehors des postures,
33:54 dans la possibilité de travailler ensemble.
33:56 Ce qui n'est pas toujours le cas.
33:58 - On va parler de cela, parce que ça m'intéresse beaucoup.
34:01 Parce que construire des compromis, il n'y a pas de culture de compromis,
34:04 on le disait en France, malheureusement.
34:06 Mais comment faire ? Il faudrait que vous, député socialiste,
34:09 vous vous libériez de la France insoumise.
34:11 - On est tout à fait libre, Jean-Jacques Bourdin.
34:13 On a une totale liberté de vote.
34:15 - Vous comprenez ce que je veux dire ? Vous libérez, c'est-à-dire ne plus...
34:18 - Ah oui, vous libérez.
34:20 - Oui, nous sommes totalement libérés.
34:22 - Sortir de la lupesse.
34:24 - Mais ça c'est le rêve.
34:25 - Redevenir le parti socialiste.
34:27 - C'est le rêve de la Macronie, c'est que nous soyons divisés
34:30 pour qu'ils puissent gagner toutes les élections.
34:32 - Non, non, c'est pas le rêve de la Macronie.
34:34 - Je veux dire, on n'est pas prêts de construire une culture de compromis.
34:37 - Non, non, je veux dire quelque chose.
34:39 Aujourd'hui, les partis socialistes votent de manière totalement
34:41 autonome à l'Assemblée Nationale.
34:43 - Et les européennes, vous ferez quoi ?
34:45 - On verra très bien. Pour l'instant, on est très très loin d'une liste commune.
34:48 - Vous ferez quoi ?
34:49 - On verra bien.
34:50 - Vous êtes en discussion d'une liste commune ou d'une liste indépendante ?
34:52 - Je pense qu'il faut une liste commune de la gauche.
34:54 - Ah ben voilà.
34:55 - Mais quel rapport ?
34:56 - La culture du compromis est déjà morte.
34:58 - Pourquoi ? On peut faire des compromis avec tout le monde.
35:00 - On pourrait faire le compromis avec la gauche.
35:02 - Tout à fait.
35:03 - Mais pas cette gauche-là, cette gauche radicale-là, cette porche en Louis Pélenchon.
35:05 - Vous la caricaturez en permanence.
35:07 - C'est pas à moi que vous allez me faire.
35:09 - Vous faites des bordélisations à l'Assemblée, M.Millienne.
35:11 Moi, je peux vous dire qu'y compris vous, vous bordélisez souvent.
35:13 - Moi, j'ai des réflexions assez frappées au point du bon sens.
35:16 - Les caricatures de la France insoumise.
35:18 - C'est vrai que l'élève Millienne est un peu perturbateur par contre.
35:20 - Les députés macronistes sont les premiers à bordéliser, les premiers à insulter,
35:24 les premiers à faire des tweets contre les députés les uns et les autres,
35:26 à insulter les grands-parents des uns et des autres.
35:28 - Arrêtez, vous n'avez même pas le droit de faire.
35:30 - Moi, je ne suis pas LFI, d'accord.
35:32 - Non mais d'accord.
35:33 - Je ne sais pas ce que je suis.
35:35 - Je vais vous prendre un exemple, M.Brun.
35:37 - Non, non, non, mais donc, aujourd'hui, ce qu'il faut, c'est de ne pas se payer de mots.
35:40 Ce qu'il faut, c'est de travailler dans l'intérêt du pays.
35:42 D'avoir un Parlement qui parlemente.
35:44 Un gouvernement qui soit responsable devant le Parlement.
35:47 Ce qui se joue aujourd'hui, c'est de faire tomber ce gouvernement
35:50 et au président de la République, de construire un gouvernement d'union nationale.
35:54 Et nous sommes prêts à discuter de ce sujet.
35:56 - Je précise que ce n'est pas le cas des socialistes.
35:58 Je vous mets en dehors de tout ça.
36:00 Qui réclame la démocratie au Parlement et pose systématiquement des motions de rejet ?
36:07 - C'est démocratique, M. Projet ?
36:09 - Non, non, non, quand vous mettez une motion de rejet, c'est que vous n'avez pas envie de débattre.
36:11 Qui a dans son programme le droit révocatoire ?
36:15 Et quand un de ses députés a un problème, ne le pratique pas.
36:18 Qui nomme ses dirigeants au lieu de les élire ?
36:22 Excusez-moi, il y a un moment, quand vous parlez de démocratie,
36:24 toutes les 30 secondes...
36:26 - Vous parlez de La République En Marche ?
36:27 - Non, je parle de La France Insoumise.
36:28 Vous vous l'appliquez à vous-même.
36:29 - Qui a élu le président de Renaissance ?
36:32 - C'est mon avis et je ne juge pas le fond.
36:34 - C'est pas le sujet, messieurs.
36:36 - Soyez en accord avec ce que vous prenez.
36:38 La France Insoumise n'est pas en accord avec ce qu'elle prône.
36:41 - Alors, il est 11h46, à tout de suite.
36:43 - Jean-Jacques Bourdin.
36:45 - C'est passionnant ce débat politique.
36:47 C'est passionnant parce qu'on essaie de faire avancer les choses, au moins.
36:50 C'est bien beau de déposer des motions de censure, on la vote, on la vote pas, mais après.
36:55 Mais moi, je voudrais faire avancer les choses.
36:58 - Bruno Milien nous avait une idée.
37:00 - Lancez, lancez ! Allez-y, allez-y !
37:03 Adressez-vous au président de La République.
37:05 - On va déjà essayer de partager un constat.
37:08 La géographie de l'Assemblée Nationale aujourd'hui,
37:12 c'est bien un signal que nous ont envoyé les citoyens,
37:14 non pas de nous affronter, mais de travailler ensemble.
37:16 - Mais oui ! C'est ce que demandent les Français.
37:19 - Si tout le monde est d'accord sur ce constat-là,
37:21 je ne suis pas président de La République et il vaut mieux pour les Français,
37:23 mais moi, je serai le président de La République,
37:25 je dirai "OK, j'ai entendu, je vous donne trois semaines aux républicains,
37:29 ceux qui sont républicains, républicains et démocrates, je mets les extrêmes en dehors,
37:33 pour constituer un gouvernement autour d'un projet commun,
37:36 et de me proposer un Premier ministre.
37:38 - Voilà, c'est-à-dire que vous vous mettez...
37:40 - Mais c'est Bruno Milien tout seul qui parle, c'est pas le modèle ?
37:43 - Il faut qu'il parle au président, Bruno Milien.
37:45 - Il a raison.
37:47 - Donc, vous excluez la France Insoumise et le Rassemblement National.
37:50 - Pour moi, je mets les deux dos à dos, j'ai toujours fait.
37:52 - Vous mettez les deux, vous les sortez, et vous dites à tout le monde, à tous les autres,
37:56 "Venez autour d'une table, trois semaines, trois semaines, je suis président de La République,
38:00 mettez-vous autour d'une table pendant trois semaines, réfléchissez à un programme,
38:04 et proposez-moi le nom d'un Premier ministre."
38:07 Vous adhérez ou pas ?
38:09 Tiens, on fait un tour de table, Philippe Brun, vous êtes député socialiste.
38:12 - Moi, l'idée d'un gouvernement du Nouveau National, je ne la rejette pas.
38:14 Je crois d'ailleurs qu'elle correspond à ce que les gens attendent aujourd'hui.
38:18 - Mais, c'est du Nouveau National, elle doit se faire en respectant chacun des identités politiques de chacun.
38:22 - C'est mal porté.
38:24 - Non, je vous le dis, et il faut savoir de quoi on parle.
38:26 Si c'est pour faire le programme d'Emmanuel Macron, la réponse est non.
38:28 - Non, mais je ne sais pas, c'est une condition.
38:30 - Donc oui, je vous réponds, Jean-Jacques Bourdin, je pense que si on...
38:33 - Et on met à l'écart, les filles et les rennes.
38:36 - C'est pas ça la question. Pour moi, la question, c'est qu'est-ce qu'on défend ?
38:38 - Donc, c'est mal barré, c'est déjà mort.
38:41 - Non, non, un gouvernement du Nouveau National qui dise, "Nous, nous nous défendrons,
38:44 la hausse du SMIC, le droit au départ à la retraite à 62 ans,
38:48 le blocage des prix, la question des services publics en milieu rural,
38:55 62 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt, qui ont leurs annuités, bref.
38:59 Défendre ces sujets-là, moi je crois que cela a un intérêt.
39:02 On pourrait effectivement réfléchir à cela, mais on n'y est pas.
39:06 On n'en est pas là aujourd'hui.
39:08 On est dans une présidence jupitérienne qui refuse...
39:10 - Non mais si, le compromis est possible.
39:12 Mais encore, il faut qu'on soit plusieurs à le vouloir.
39:14 - Ce serait un gros politique, imaginons !
39:17 - Ce serait pour le président de la Revue Vague, un gros coup politique.
39:20 Je pense que dans la majorité, beaucoup n'accepteraient pas cela aussi.
39:23 - Mais enfin, moi j'ai pas trop de problèmes à proposer cette solution.
39:27 C'est dans la DN du Modem, donc voilà.
39:29 - Qu'est-ce que vous en pensez ? Ce serait une bonne solution, Benjamin St-Hugues ?
39:32 - Moi, je trouve qu'aujourd'hui, tous ceux qui réfléchissent à sortir de cette crise démocratique parlementaire,
39:38 ils vont dans le bon sens.
39:40 Mais cette politique fiction, elle trouve sa limite intellectuelle à ce stade.
39:44 A savoir si le président de la République est capable de faire acte de contrition,
39:48 capable de comprendre que son programme électoral n'est pas majoritaire dans ce pays,
39:54 qu'il faut donc le mettre de côté et créer les conditions pour définir ensemble les priorités.
39:59 Moi, je considère que les priorités, c'est le travail, c'est l'hôpital public,
40:04 c'est l'éducation nationale, ce sont les territoires.
40:07 Donc si le président de la République nous dit "Venez travailler avec nous pour faire ce que j'ai rêvé de faire",
40:13 ça sera évidemment non, puisqu'ils se sont trompés.
40:16 Si maintenant, on change de président de la République, non pas de personne,
40:20 mais de méthode, et qu'il change son logiciel,
40:23 alors j'imagine que les intelligences qui veulent voir la France réussir et le pays apaiser auront envie...
40:28 - Vous y croyez, franchement ?
40:30 - Je parle pas de la volonté d'Emmanuel Macron, mais je vous parle.
40:36 - S'il propose ça, vous croyez vraiment que ça peut créer...
40:39 - Non mais Jean-Jacques Bourdin, il y a quand même...
40:41 - Moi, je vois la situation politique tellement bloquée...
40:45 - Si on peut, avec un tout petit peu de lucidité, on a des lois qui arrivent...
40:49 Bon, on va passer l'épisode de la réforme des retraites,
40:52 on a une loi très importante qui arrive, c'est sur la loi travail.
40:55 Là, il y a vraiment des choses à faire, et il y a vraiment des choses à faire en commun, tous ensemble.
41:01 Parce que le rapport au travail, la façon dont on aborde le travail aujourd'hui, est différente.
41:05 Moi, je trouve insupportable aujourd'hui, je pense que ce n'est pas constitutionnel,
41:09 mais qu'on en soit encore à se poser la question de l'égalité des salaires hommes-femmes,
41:13 ça devrait être réglé depuis plus longtemps, ça devrait être imposé.
41:17 Les carrières longues, ça devrait être réglé depuis longtemps.
41:20 Les seniors, on a fait beaucoup de choses pour la formation, pour l'apprentissage,
41:24 on en a pratiquement un million, on ne s'est toujours pas occupé,
41:27 de l'assignation à métier que vivent certains de nos concitoyens.
41:31 On ne construit pas les passerelles. Tout ça, c'est des combats qu'on peut avoir en commun.
41:35 - Oui, parce que Benjamin Saint-Huile, on terminait, il nous reste une minute.
41:40 - Il y a des choses intéressantes, mais il faut dire aujourd'hui que le gouvernement, il se trompe dans la méthode.
41:44 Je vais prendre un exemple, on parle des retraites, entêtement, surdité.
41:47 Mais je prends un autre exemple, on va voter demain soir le nucléaire.
41:51 Le nucléaire, à l'exception des verts et des insoumis qui étaient opposés par principe,
41:56 toutes celles et ceux qui sont dans l'hémicycle étaient plutôt intéressés.
41:59 Le gouvernement, par voie d'amendement entre le Sénat et l'Assemblée Nationale,
42:03 il a ajouté la fusion des éléments de sûreté. Un bordel absolu.
42:07 Tout le monde était opposé. La concertation n'a pas eu lieu.
42:10 Donc ça veut dire que c'est bien la méthode qui pose problème.
42:13 - Mais ça je le reconnais. - Même les collègues de Brunier.
42:15 - Même moi j'ai posé un amendement pour essayer de sauver le truc et redonner la main aux parlementaires.
42:20 - C'est le bazar. - Bon, c'est le bazar.
42:22 - Oui, vite, la 6ème République.
42:24 - Mais je n'ai... Donc, je n'ai pas de majeure...
42:26 - Sans que vous ne respecterez pas le droit révocatoire pour votre groupe.
42:30 - Il n'y a pas de majorité dans l'opposition. Il n'y en a pas.
42:32 - La clé, c'est Emmanuel Macron.
42:34 - La clé aujourd'hui, c'est de construire un compromis nouveau
42:37 sur des bases nouvelles qui ne sont pas des bases ultra-libérales et antisociales
42:42 que sont celles qui sont proposées par le président de la République aujourd'hui.
42:45 - Bon, eh bien écoutez, on n'est pas au bout de nos peines, les Français.
42:49 Il est quelle heure ? Il est 11h55. Merci à vous.
42:51 - Merci à Jean-Jacques Bourdin.
42:53 - C'était très très intéressant, vraiment franchement, très intéressant
42:56 parce que ça nous permet de, au-delà des postures des uns et des autres
42:59 et au-delà de cette volonté sans arrêt de créer le clash,
43:03 essayons quand même de réfléchir pour faire avancer les choses.
43:05 Il est 11h55.

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