Alors que l'interdiction des véhicules thermiques après 2035 semblait acquise suite au vote du Parlement européen, l'Allemagne, puis sept autres pays refusent d'appliquer cette date butoir, semant la confusion chez les consommateurs et dans l'industrie automobile qui emploie 13 millions de travailleurs en Europe.
Pourquoi ce revirement, quelles conséquences et que va-t-il se passer maintenant ? Explications avec la députée européenne Karima Delli (les Verts), présidente de la commission du transport au Parlement européen.
Un entretien réalisé par Jean-Jacques Regibier
Pourquoi ce revirement, quelles conséquences et que va-t-il se passer maintenant ? Explications avec la députée européenne Karima Delli (les Verts), présidente de la commission du transport au Parlement européen.
Un entretien réalisé par Jean-Jacques Regibier
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00:00 Bonjour et bienvenue dans cet entretien depuis le Parlement européen de Strasbourg.
00:03 Fin de la vente des voitures thermiques en 2035.
00:07 Depuis le vote du Parlement européen le 14 février dernier, l'affaire semblait pliée.
00:13 Et puis l'Allemagne a fait volte de face et la décision finale a été reportée.
00:17 Pourquoi ? Où est-ce qu'on en est ? Et que va-t-il se passer ?
00:21 Il faut dire qu'il y a une certaine confusion quand même qui règne au sein de l'Union européenne.
00:24 On va voir aussi ce que nous dit cette mésaventure de la voiture thermique.
00:28 Un peu de la crédibilité quand même de l'Union devant et auprès de ses citoyens.
00:32 On en parle avec vous Carima Delli. Bonjour.
00:34 Bonjour.
00:35 Merci d'être sur le plateau de l'humanité.
00:37 Je rappelle que vous êtes députée européenne du groupe Dever et que vous êtes aussi
00:41 la présidente de la commission du transport et du tourisme au Parlement européen.
00:44 Oui.
00:45 Alors peut-être que ça serait bien d'essayer d'y voir un peu clair en reprenant les derniers épisodes,
00:52 j'allais dire, du feuilleton.
00:54 Qu'est-ce qui s'est passé là depuis les précédentes semaines qui fait qu'on en soit là aujourd'hui ?
00:59 On va essayer de bien faire comprendre ce qui se passe.
01:01 Très très simplement, depuis une dizaine de jours, premier acte, tout d'abord le Parlement a voté
01:07 notamment la fin de la vente des véhicules thermiques pour 2035.
01:12 Et donc c'était enterriné l'accord entre le Parlement et le Conseil.
01:16 C'est qui le Conseil ? C'est-à-dire notamment les États membres.
01:19 Et volte-face, notamment de l'Allemagne qui dit plus hors de question de valider notamment cet accord.
01:27 Pourquoi ?
01:28 C'est ça.
01:29 Tout simplement parce qu'en ce moment, il faut savoir que l'Allemagne a pris beaucoup de retard
01:33 sur son parc d'électrification.
01:35 On se souvient qu'en 2021, Mme Merkel avait dit notamment à son constructeur Volkswagen
01:40 de sortir des véhicules thermiques, notamment pour 2035.
01:44 Sauf, en sortant un plan de 40 milliards d'euros, ils ont pris du retard.
01:48 Et entre temps, ils ont changé la direction, notamment de leur constructeur automobile.
01:53 Et là, patatras, ce n'était plus réellement l'électrification, une de leurs priorités.
01:58 Sauf que parallèlement, les Français ont continué leur dynamique
02:01 et donc les Français prennent de l'avance.
02:03 Et c'est là où le revirement, le volte-face incroyable pour la première fois dans l'histoire
02:10 du Parlement européen, on a un pays qui est l'Allemagne, qui va perdre toute sa crédibilité,
02:15 qui va perdre toute la crédibilité des institutions, qui vient maintenant dire
02:20 "nous ne sommes plus d'accord".
02:21 Donc entre temps, qu'est-ce qui s'est passé ?
02:23 C'est que l'Allemagne a fait du lobbying auprès des autres pays membres,
02:27 désormais ils sont 8 États membres, à dire qu'il faut ne pas enteriner cet accord.
02:33 Et c'est là où moi, je m'insure, je suis en colère,
02:36 nous ne pouvons pas avoir un agenda institutionnel,
02:39 un calendrier d'investissement pour les constructeurs
02:42 et en même temps de satisfaire l'industrie automobile allemande.
02:46 Ça ne peut pas marcher comme ça.
02:48 C'est la raison pour laquelle nous allons nous battre
02:51 et nous sommes très clairs pour dire à la Commission européenne,
02:54 il n'est hors de question de revenir sur ce texte, il y a eu un vote,
02:59 le vote est le vote, point final.
03:01 C'est ça. Mais comme vous le disiez, il n'y a pas simplement que l'Allemagne
03:05 qui pèse quand même lourd dans cette histoire,
03:07 parce que son industrie automobile est la plus importante entre autres,
03:11 il y a d'autres pays maintenant qui y sont,
03:13 si bien qu'on est presque dans une crise institutionnelle du coup,
03:16 puisqu'il y a plusieurs pays avec à leur tête l'Allemagne
03:19 qui ne sont pas d'accord avec une décision qui avait déjà été prise par l'Union Européenne.
03:22 Le problème il est là, c'est-à-dire que l'Allemagne entraîne la Pologne,
03:26 la République tchèque et d'autres,
03:29 ce qui ne s'est jamais produit, ça veut dire qu'on est en train de créer un précédent
03:34 sur cette norme notamment et donc demain,
03:38 tout ce qu'on va voter sera en amont en accord avec le Conseil et le Parlement,
03:42 pourra être tricoté.
03:43 Donc il faut être très ferme et dire,
03:46 on ne joue pas notamment avec la question des normes,
03:50 lorsqu'il y a une décision qui est prise, il faut respecter la décision.
03:53 Alors on va parler de plusieurs choses dans la suite de ce que vous êtes en train de dire.
03:57 Rappelons que ce n'est pas simplement,
04:00 ça paraît tellement évident, mais il faut le rappeler,
04:03 ce n'est pas simplement une question d'industrie automobile
04:06 de changement et de révolution dans l'industrie automobile etc.
04:09 Derrière ça, il y a une question environnementale qui concerne tout le monde,
04:12 qui est fondamentale.
04:13 Ce n'est pas simplement pour changer le mode de fonctionnement des voitures.
04:17 Absolument, dans ce cadre-là, il y a deux volets.
04:21 On a un volet climatique mais aussi on a un volet de santé publique.
04:24 Ce sont les deux grandes branches sur lesquelles nous travaillons.
04:27 Lorsqu'on dit qu'il faut sortir des véhicules notamment thermiques et hybrides,
04:32 ce n'est pas pour se faire plaisir, c'est parce que derrière,
04:34 il y a une question de santé publique.
04:36 On évalue environ entre 400 000 voire des études guisent 800 000 morts
04:40 prématurées chaque année.
04:42 Et le transport, c'est le seul secteur qui n'a pas du passé à casser effet de serre.
04:45 70% notamment, c'est dû au transport routier.
04:49 Donc c'est là où il faut prendre le virage.
04:51 Vous voyez, on travaille sur les deux choses.
04:53 La sortie du CO2 est en parallèle parce que c'est là aussi qu'il faut le dire.
04:57 Il y a une autre norme parce que pour travailler notamment
05:00 sur la réduction de la pollution de l'air,
05:02 il y a une norme aujourd'hui qui s'appelle la norme Euro 7.
05:05 Alors c'est ça, j'allais vous en parler.
05:06 J'allais vous en parler puisqu'il y a une actualité sur la norme Euro 7.
05:10 Alors on m'a expliqué en deux mots ce que c'est.
05:13 Ça concerne les normes anti-pollution, bien sûr.
05:17 Il est question, elles ne sont pas très rigides, très fortes,
05:21 ces normes anti-pollution d'Euro 7.
05:23 Il est question de les renforcer.
05:25 Il y avait une réunion ici au Parlement européen lundi, si je ne me trompe pas.
05:29 Encore une fois, ce sont les ministres des Transports, des États membres qui étaient présents.
05:33 Et là aussi, on a repoussé les décisions.
05:36 On n'a pas pris de décision réelle. Expliquez-nous un peu.
05:39 Il y a plusieurs choses.
05:40 D'abord, il faut savoir que la norme Euro 7 est déjà au Parlement.
05:44 La Commission européenne a présenté son texte.
05:46 Son texte n'est pas bon.
05:48 Il n'est pas ambitieux par rapport à ce que nous voudrions.
05:51 Donc le Parlement va faire son travail pour améliorer notamment la trajectoire
05:56 parce que désormais, il faut travailler sur la question des NOx.
05:59 Les NOx, ce sont vraiment ces petites particules fines qui sont dans l'air,
06:02 que nous respirons et qui sont déjà dangereuses pour notre santé.
06:05 Et donc là, nous allons renforcer ce volet-là.
06:07 Et c'est vrai qu'il y a une nouveauté quand même dans la norme Euro 7.
06:10 Pour la première fois, on va prendre en compte les particules fines qui viennent des pneus et des freins.
06:15 Donc ça, c'est peut-être une bonne mesure, mais ça ne va pas assez loin.
06:19 C'est la raison pour laquelle on a encore ces États membres, les huit, qui disent
06:24 "Eh bien, ça ne sert à rien de travailler sur cette norme".
06:27 Je rappelle une chose à vos téléspectateurs, il faut bien que vous compreniez
06:31 que ce n'est pas parce qu'il y a la fin de la vente des véhicules thermiques à partir de 2035
06:36 que vous n'allez plus avoir la possibilité de rouler avec du thermique.
06:39 Vous allez pouvoir continuer à rouler du thermique,
06:42 puisque si j'achète une voiture thermique en 2030,
06:45 elle aura 15 ans, voire 20 ans notamment de vie.
06:48 Donc elle pourra encore continuer à rouler.
06:51 Donc ça veut dire que si elle roule avec le même taux de particules,
06:55 ça va être l'enfer, on ne change rien.
06:57 C'est la raison pour laquelle on va mettre cette norme Euro 7,
07:00 qui ne coûte pas grand-chose pour le constructeur.
07:02 Je rappelle que la mise en norme ambitieuse de la norme Euro 7 revient à 100 euros par véhicule.
07:07 Ce n'est même pas le prix pour refaire une peinture.
07:10 Alors les Allemands ont des arguments tout de même,
07:13 notamment l'argument des carburants de synthèse.
07:18 Parlez-nous en deux mots, puisque c'est un des points forts
07:21 sur lesquels ils semblent à l'heure actuelle s'appuyer pour dire qu'il faut aller au-delà de 2035.
07:26 Alors les carburants de synthèse, c'est un peu des carburants alternatives.
07:31 On parle beaucoup en ce moment notamment de l'ammoniaque ou d'autres.
07:35 Mais ce n'est pas rentable pour une voiture.
07:37 C'est 5 à 6 fois plus polluant qu'un thermique.
07:41 Le carburant de synthèse va être un des leviers juste pour des gros volumes,
07:45 notamment pour l'aviation.
07:47 On voit bien que sur les véhicules, il faut voir que le véhicule,
07:52 notamment électrique, sera une meilleure proportion selon les CO2.
07:59 Maintenant, je tiens à dire à vos téléspectateurs, parce que c'est une vraie question,
08:04 la voiture électrique n'est pas la solution miracle.
08:07 N'est pas la solution miracle à l'ensemble des problèmes de mobilité en France.
08:12 Ça, il faut bien le comprendre.
08:13 Tout le monde, et je vais dire la vérité, tout le monde ne roulera pas en électrique.
08:17 La voiture électrique de demain, elle sera une voiture partagée,
08:20 ce sera une voiture qui sera d'un autre usage.
08:23 Ou ceux qui auront une voiture électrique, c'est ceux qui vont beaucoup rouler.
08:26 C'est la raison pour laquelle il faut travailler sur les prix pour la rendre accessible,
08:30 notamment au plus précaire.
08:31 La question, c'est quand même une révolution globale.
08:35 Si on veut réussir à avancer dans ce domaine-là,
08:38 qui est un domaine quand même techniquement aussi compliqué,
08:41 c'est une révolution complète dans la manière de se déplacer, tout simplement,
08:46 à laquelle il faut déjà se préparer.
08:48 Absolument, c'est la raison pour laquelle il faut dire la vérité.
08:51 C'est-à-dire que c'est le plus grand bouleversement pour l'industrie automobile.
08:54 On part de 150 ans de thermique, vous voyez ?
08:58 On a des États qui ont encouragé le diesel, etc.
09:01 Donc maintenant, il faut que les États membres jouent la même carte
09:03 pour des véhicules propres de demain.
09:06 C'est la raison pour laquelle on va encourager les flottes dans les entreprises.
09:09 Plus les entreprises auront des véhicules électriques,
09:13 plus on va ouvrir le marché de l'occasion.
09:16 Le deuxième grand marché à ouvrir, c'est le rétrofit.
09:18 Les gens veulent changer de véhicule,
09:20 mais ils ne veulent pas changer la totalité du véhicule,
09:23 c'est juste leur mix.
09:25 Donc on va changer une voiture thermique, diesel ou essence,
09:29 on va changer le moteur pour en faire une électrique.
09:31 Ça tombe bien, on a les meilleurs rétrofiteurs en Europe.
09:34 Qu'est-ce qu'on attend pour ouvrir ce marché ?
09:35 Et ensuite, il faudra bien voir la filière véritablement de la voiture électrique,
09:41 parce qu'une voiture électrique doit être véritablement prise dans son ensemble,
09:45 dans une nouvelle économie pour gérer ses déchets,
09:48 parce que ça, c'est une grosse thématique.
09:50 Et l'économie circulaire va être un des points clés dans les années à venir.
09:53 Ce qui nécessite un changement de mentalité,
09:56 c'est extrêmement important si on voit la place qu'a eu l'automobile,
10:00 j'allais dire, dans le conscient et l'inconscient collectif.
10:03 Absolument, mais on est en train de changer les usages.
10:05 C'est-à-dire, on est passé d'une culture de la propriété de la voiture
10:09 à au partage de la voiture.
10:11 Ça, c'est la première chose.
10:12 Et ensuite, les alternatives commencent à exploser partout en Europe.
10:16 Plus de transports en commun,
10:17 au point que certaines villes parlent de la gratuité des transports.
10:20 On va rénover de plus en plus des TER.
10:22 Le ferroviaire va prendre de plus en plus une place importante
10:25 dans la question notamment de la mobilité du quotidien.
10:28 On aura l'Europe, et je suis fière d'avoir lancé
10:31 la première stratégie européenne sur les vélos.
10:34 Demain, les vélos seront made in Europe,
10:35 avec une volonté de renforcer les pistes cyclables,
10:38 sécuriser le parking à vélos pour faire vraiment de l'intermodalité.
10:44 Les gares vont devenir des nouveaux hubs de la mobilité.
10:47 Tout ça est en train de se transformer.
10:49 Maintenant, il faut que nous ayons vite.
10:51 Pourquoi ?
10:52 Parce que nous sommes dans la voiture électrique,
10:54 dans un contexte mondial.
10:55 C'est ce que j'allais vous dire.
10:57 C'est-à-dire, quels sont les atouts de l'Europe par rapport à la voiture électrique,
11:00 qui, malgré tout, est l'objectif immédiat ?
11:03 Quels sont nos atouts ?
11:04 Ce n'est pas les meilleurs, alors, actuellement, dans le monde.
11:06 Pour l'instant, si nous continuons à traîner la pâte,
11:08 malheureusement, nous allons perdre notre retard face à des géants,
11:12 notamment les États-Unis et la Chine,
11:14 et nous n'aurons que nos yeux pour pleurer.
11:15 C'est la raison pour laquelle nous devons, hop,
11:18 mettre en place une vraie politique industrielle de la voiture pour demain,
11:22 et donc faire de la souveraineté européenne.
11:24 Comment ? Demain, nous allons tout rapatrier et faire,
11:28 oui, des batteries, je l'espère en tout cas,
11:30 made in Europe, avec des concepts totalement de recyclage,
11:34 d'accompagnement des salariés,
11:35 parce que les salariés, il ne faut pas les oublier,
11:37 c'est 13 millions de salariés dans cette filière,
11:39 et donc il faut les accompagner aussi pour cette transition.
11:42 On est dans un très grand secteur industriel,
11:45 l'industrie automobile en Europe, aujourd'hui.
11:47 On est aussi, il faut le dire, mais vous le dites,
11:49 dans un secteur terriblement concurrentiel, effroyablement concurrentiel.
11:53 Absolument, c'est la raison pour laquelle nous ne pouvons plus perdre de temps,
11:56 parce que même les normes dans d'autres pays sont beaucoup plus fortes que les nôtres.
12:00 Comment ça va se passer à partir de maintenant ?
12:02 Donc, qu'est-ce qu'on peut dire à ceux qui nous regardent, à ceux qui nous écoutent ?
12:05 Comment ça va se dérouler ?
12:06 Là, on est quand même un peu dans une situation bloquée.
12:09 Alors, pour l'instant, le texte est bloqué,
12:11 puisqu'il y a des États membres qui ne veulent pas le valider.
12:14 Donc, nous allons attendre ce que la Commission européenne va proposer à ces États membres,
12:19 parce qu'ils sont en train de faire du chantage.
12:21 Ils disent "Nous voulons bien être d'accord avec le texte de la fin des véhicules,
12:25 de la vente des véhicules thermiques pour 2035, mais qu'est-ce que vous nous donnez ?".
12:28 Et c'est là où nous serons très vigilants.
12:30 Il ne faut pas réouvrir les textes, nous n'avons pas le temps,
12:32 et surtout ne pas réouvrir la porte à, notamment, des carburants de synthèse,
12:36 parce que je crois que ce n'est pas la solution.
12:39 – Alors, vous êtes député depuis 2009, troisième mandat de député européenne,
12:44 vous en avez vu d'autres, mais est-ce que vous ne pensez pas,
12:49 vous ne trouvez pas, on ne va peut-être pas trop en dire,
12:51 mais que cette confusion qui règne à l'heure actuelle,
12:53 est pas de nature, à un an pratiquement maintenant des nouvelles élections européennes,
12:58 n'est pas de nature à ne pas rapprocher les gens, parce que tout ce dont on parle là,
13:04 à savoir aussi bien les questions de pollution qui les concernent,
13:06 les questions de santé publique qui les concernent,
13:09 que les questions de transport qui concernent tout le monde au quotidien,
13:12 tout ça c'est des questions sur lesquelles les gens attendent vraiment un peu de clarté,
13:17 et là on est dans une certaine confusion,
13:18 est-ce que vous ne pensez pas que ça risque encore de troubler plus les gens
13:22 sur ce fonctionnement chaotique un peu de l'Union européenne ?
13:26 C'est la raison pour laquelle le Parlement comme la Commission européenne
13:30 ne doivent pas plancher, nous devons tenir.
13:34 Le texte a été adopté, nous avons un agenda industriel,
13:36 nous avons un agenda d'investissement,
13:38 nous avons un agenda véritablement pour accompagner la filière.
13:42 Maintenant le rapport de force est lancé,
13:45 et je vous assure que nous allons gagner.
13:47 Maintenant derrière, il y a la vraie problématique dont vous parlez,
13:51 c'est la mobilité des gens.
13:53 Exemple, en France nous avons 10 millions de personnes
13:56 qui sont dans la précarité énergétique,
13:58 ils ne vont pas acheter de voiture électrique,
14:00 il faut leur donner l'alternative.
14:01 L'alternative c'est d'avoir accès au transport public,
14:03 d'avoir accès au TER, d'avoir un accès direct pour pouvoir bouger.
14:09 Pourquoi ?
14:10 Parce que le contraire de la mobilité c'est immobile,
14:13 et être immobile c'est ne pas voir le monde,
14:15 c'est la raison pour laquelle nous prouvons encore aujourd'hui
14:19 que le Parlement européen est un peu en avance
14:21 et répond aux attentes des citoyens.
14:23 Juste un petit mot quand même sur l'Allemagne et son poids dans cette affaire.
14:26 Importance de l'industrie automobile,
14:28 l'Allemagne en tête du refus là,
14:32 on a du mal à penser qu'il y a une indépendance complète
14:34 entre les grands secteurs industriels
14:37 et les décisions qui sont prises à un niveau politique en Europe.
14:39 Absolument, mais c'est là où leur devoir n'est pas de porter une industrie,
14:44 donc des enjeux très personnels, industriels,
14:49 avec l'enjeu européen.
14:50 Je pense et j'appelle l'Allemagne à respecter la feuille de route,
14:53 parce que là on répond à deux urgences,
14:55 l'urgence climatique et l'urgence de la santé publique.
14:58 Merci Karim Al Eli,
14:59 on aura bien sûr l'occasion de suivre le photo, l'histoire avec vous,
15:03 puisque c'est votre travail.
15:04 Merci beaucoup, à bientôt,
15:06 et à bientôt à vous qui nous avez suivis, au revoir, merci.
15:09 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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