• l’année dernière
A la surprise générale, l'Allemagne a décidé de ne pas voter pour le texte interdisant les voitures thermiques en 2035. Le vote a été repoussé dans l’attente d’un compromis. Ce revirement de dernière minute laisse la filière automobile française très perplexe.

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Transcription
00:00 On pensait que le moteur électrique avait tué le match, mais pas du tout.
00:02 Le match entre les moteurs électriques et les moteurs thermiques bat son plein
00:06 après le refuellement de cesser de vendre des voitures thermiques en 2035.
00:10 On en avait parlé il y a dix jours.
00:11 On fait comment ?
00:12 Eh bien, l'Association des constructeurs européens a décidé de prendre position.
00:15 Pour dire quoi ?
00:16 C'est intéressant.
00:17 Ils disent, quel est l'objectif ?
00:19 Réduire les émissions de CO2.
00:21 Alors fixez-nous un objectif en Europe.
00:23 Mais les outils pour y arriver, la technologie, c'est notre boulot.
00:26 Laissez-nous faire, autrement dit, le politique donne une obligation de résultat.
00:31 Et les moyens pour atteindre ces résultats, c'est le travail de l'industriel.
00:36 Là où je trouve que c'est intéressant, c'est que ça replace le vrai ennemi au centre du débat.
00:40 L'ennemi, c'est un moteur ou c'est les émissions de CO2 ?
00:43 Non, ce sont les émissions de CO2.
00:44 L'ennemi, ce n'est pas le moteur.
00:46 Donc voilà, cette position est intéressante.
00:48 L'objectif, c'est la neutralité carbone, ce n'est pas la neutralité technologique.
00:52 C'est quand même intéressant, je trouve.
00:55 Si l'électrique n'est qu'une partie de la réponse, c'est ce qu'on comprend,
00:57 quelles sont les autres solutions ?
00:58 Clairement, l'électrique, ce sera une grosse partie du marché.
01:01 Après, vous avez l'hydrogène.
01:02 L'hydrogène, ça produit de l'eau potable au pot d'échappement.
01:05 Le problème, c'est qu'il faut du platine dans la batterie, c'est très cher.
01:07 Et encore 95% de l'hydrogène est produit avec des énergies fossiles.
01:11 L'hydrogène vert, c'est un tout petit marché.
01:13 Après, il y a la position allemande, les e-carburants.
01:16 On parle aussi de e-fuel, ce sont des carburants liquides ou gazeux
01:21 qui sont produits à partir d'électricité décarbonée,
01:24 notamment l'électricité dite intermittente, la solaire ou alors celle qui vient du vent.
01:29 Et c'est la solution voulue par les Allemands
01:30 parce que ces e-fuel, ils alimentent des moteurs thermiques.
01:34 Et encore une fois, c'est un peu balbutiant comme technologie
01:37 et ça reste très cher au litre.
01:38 Après, vous avez les biocarburants qui viennent de la biomasse
01:41 et même le GPL que tout le monde connaît, mais maintenant, on fait du bio-GPL.
01:44 L'enjeu pour l'Association européenne des constructeurs,
01:46 c'est l'empreinte carbone du véhicule sur toute sa vie,
01:50 depuis le moment où on commence à le construire
01:52 et pas simplement à partir du moment où on tourne la clé pour faire le premier kilomètre.
01:56 Et il est clair que comme une grosse partie du marché viendra de Chine en 2035,
02:00 on aura des véhicules électriques à prom, mais non, avec une empreinte carbone totale
02:05 qui ne sera pas satisfaisante par rapport à des multiples technologies
02:09 que les constructeurs en Europe sont aujourd'hui capables de proposer.
02:12 Mais donc la réponse de l'Association des constructeurs européens, c'est la bonne ?
02:15 En tout cas, c'est pragmatique, c'est rationnel par rapport au coût prêt politique
02:21 qui tombait en 2035, tout le monde le même jour à la même heure, la même chose.
02:24 Donc de ce côté-là, c'est plutôt intéressant.
02:26 Mais il ne faut pas enjoliver l'histoire.
02:28 L'ode à la technologie, l'ode à l'innovation,
02:31 d'ailleurs il y a des choses aussi très pragmatiques et très terre-à-terre.
02:34 Les constructeurs, ils voient quoi ?
02:35 Un énorme choc industriel et de rentabilité.
02:38 Si on peut le repousser un peu plus loin, ce n'est pas plus mal, parce que ça fait mal.
02:41 Les États, ils voient quoi ?
02:42 Ceux qui disent non, l'Allemagne, l'Italie.
02:44 Les Bulgares, les Polonais disent "nous, on ne dit rien", mais enfin, c'est un peu pareil.
02:48 Ils voient bien le choc social avec les emplois qui vont être perdus dans la filière,
02:52 avec les gens qui pourront se payer la nouvelle voiture, ceux qui ne pourront pas la payer.
02:55 Donc il ne faut pas non plus être complètement techno-bisounours.
02:59 Il n'y a pas que ça dans l'histoire et de toute façon, il faudra muter.
03:02 De toute façon, il faudra que quelque chose se passe.
03:04 Parce que la même association a publié les chiffres 2022 des ventes.
03:08 82% c'est du thermique, du bon vieux thermique, alors du thermique moderne,
03:12 pas du thermique années 60, mais il y a 9% simplement d'électrique et 9% d'hybride.
03:16 Le marché a quand même sacrément besoin de changer.

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