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Dans son édito du 17/03/2023, Agnès Verdier-Molinié revient sur la fin des voitures thermiques.

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00:00 - Bonjour Agnès. - Bonjour Romain.
00:02 Les Allemands se sont réveillés et ne sont plus du tout favorables à l'interdiction de vente de véhicules thermiques neufs,
00:10 thermiques donc essence diesel, en 2035 en Europe. Qu'est-ce qui se passe ?
00:14 Oui Romain, Berlin refuse de voter ce fameux texte qui interdit la vente de véhicules thermiques à moteur à partir de 2035.
00:22 Il faut dire qu'il y a beaucoup de concessionnaires automobiles en Allemagne.
00:25 On le sait Audi, Volkswagen, Mercedes, BMW et puis en France aussi d'ailleurs Stellantis et puis Renault.
00:33 Et même si les constructeurs européens font tout pour produire plus de voitures électriques le moins cher possible,
00:40 personne en Europe ne sera prêt à produire uniquement des véhicules électriques à prix abordable en 2035 pour que les ménages puissent les acheter.
00:48 En réalité elles resteront toujours beaucoup plus chères que les thermiques.
00:52 Ça veut dire quoi ?
00:55 Ça veut dire que cette obligation dogmatique qui a été votée au Parlement européen de la fin des véhicules thermiques en 2035 est totalement hors sol.
01:02 En Europe la filière automobile c'est quand même 8% du PIB, c'est quand même 15 millions d'emplois.
01:09 Rien qu'en France c'est 2,2 millions d'emplois, c'est 8% de la population active au travail.
01:15 On n'est pas les seuls à le dire, Carlos Tavares l'a dit, le patron de Stellantis mais aussi Mobiliance qui est l'organisation des professionnels du secteur.
01:24 Il y a vraiment besoin plutôt d'une transition douce, économiquement soutenable, socialement aussi puisqu'il y a la question du prix et pas de cette date coupe-prêt de 2035.
01:34 Comment font les autres pays ou autres régions du monde ?
01:37 Quand on regarde la carte c'est assez saisissant. En Europe on est vraiment ceux qui vont le plus vite avec une interdiction rapide, massive.
01:45 Certes on va dire qu'il y a le Canada qui interdit aussi, oui mais ce n'est pas en 2035, c'est en 2040.
01:50 Et puis on va dire aux Etats-Unis aussi, oui mais c'est juste en Californie.
01:54 En réalité sur le reste des Etats américains, qu'est-ce qui va se passer ?
01:57 Ce sera en 2030 mais avec 50% de véhicules neufs thermiques encore à ce moment-là.
02:05 Et puis dans les véhicules électriques, il compte aussi les véhicules hybrides.
02:09 Donc ce n'est pas du tout la même chose que nous, c'est beaucoup plus loup et finalement beaucoup moins destructeur d'emplois.
02:14 Rien qu'en France, on évalue à 100 000 emplois menacés par cette interdiction.
02:18 100 000 emplois. Du côté de la Chine ou des Émirats, qu'est-ce qui se passe ?
02:21 Forcément, il n'y a pas du tout les mêmes interdictions, bizarrement.
02:24 Et puis d'ailleurs ils tirent bien le répingle du jeu du côté de la Chine puisque ce sont eux aussi qui ont des métaux rares qui permettent de construire les batteries.
02:32 Et puis il faut dire aussi que la Chine détient 70% de la chaîne de valeur de construction de véhicules électriques.
02:40 Et finalement, il y a aussi le problème que l'électrification totale du parc en France, ça va demander une puissance énorme.
02:49 Et on sait qu'on a déjà des problèmes de coupure potentielle d'électricité.
02:53 Et on est aussi en retard sur le déploiement des bornes de recharge.
02:56 Donc tout ça, c'est extrêmement compliqué.
02:58 Les Allemands, les Polonais, les Italiens, les Tchèques ont raison de se rebiffer Agnès ?
03:02 Mais totalement, ils ont totalement raison, bigrement raison.
03:05 Il faut bien souligner une chose qu'on ne souligne pas assez.
03:08 Par exemple en France, on n'a que 1% des émissions de CO2 mondiales alors qu'on représente 4% du PIB.
03:15 Donc on est en train de se tirer encore une fois une balle dans le pied.
03:18 Agnès Verdier-Moulinier, merci Agnès.
03:20 [Musique]
03:24 [SILENCE]

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