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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque vendredi dans l'heure des pro 2.
00:04 On débute l'émission juste après le rappel de l'actualité.
00:06 Isabelle Piboulot, il est quasiment 20h.
00:08 Bienvenue sur CNews.
00:09 Un homme condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis,
00:15 pour avoir dégradé une voiture de SOS médecin.
00:19 Le quadragénaire, filmé mardi à Paris lors de la manifestation,
00:23 s'est emparé d'un panneau de signalisation avant de frapper le parabrise du véhicule.
00:27 Il effectuera sa condamnation à domicile sous bracelet électronique
00:31 et a désormais l'interdiction de venir dans la capitale durant deux ans.
00:36 La justice se prononcera mardi sur l'éventuel retour en détention provisoire de Pierre Palmade.
00:41 La décision sera rendue par la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris.
00:46 La détention de l'humoriste avait été levée lundi par la juge en charge du dossier,
00:51 mais le parquet de Melun avait rapidement fait appel.
00:54 Demain, au cinquième jour de la grève reconductible des transports,
00:57 la SNCF prévoit toujours un trafic perturbé tout au long du week-end,
01:02 avec la moitié de ses TGV supprimés ainsi que 60% de ses TER.
01:07 À la RATP, le trafic sera normal sur la plupart des métros,
01:11 avec quelques perturbations sur les lignes 8, 12 et 13.
01:15 Les RER seront les plus touchés, avec respectivement un train sur deux pour le A
01:19 et deux sur trois pour le B.
01:22 - Et dans l'heure des pro 2 ce vendredi soir, Kevin Bossuet,
01:27 bonsoir cher Kevin, professeur d'histoire, Frédéric Durand, directeur de l'inspiration politique,
01:31 bonsoir cher Frédéric, Patrick Roger est parmi nous, directeur général de Sud Radio,
01:35 et bonsoir Jean Messiaen, président de l'Institut Apollon.
01:38 On a beaucoup de sujets, beaucoup de choses à vous faire voir et à commenter ce soir,
01:42 notamment ces actions coup de poing qui se multiplient, vous le savez,
01:44 depuis plusieurs jours maintenant contre la réforme des retraites,
01:46 notamment les coupures de courants ciblées,
01:49 le chantier du village olympique qui a été touché en Seine-Saint-Denis,
01:51 on vous en a parlé hier, mais aussi une clinique dans les Ardennes,
01:55 une coupure revendiquée par la CGT a entraîné une explosion d'hélium
01:59 des machines d'imagerie d'une clinique.
02:01 Le temps d'effectuer les réparations, il n'y aura plus d'IRM pendant une semaine,
02:04 des centaines de rendez-vous sont annulés, les syndicats vont-ils trop loin ?
02:07 Écoutez le radiologue de cette clinique qui commentait ce qui s'est passé sur CNews aujourd'hui.
02:12 - Il faut compter une soixantaine de patients par jour sur cette machine,
02:16 deux jours et demi d'arrêt, ça fait à peu près 150 personnes qui ont été impactées,
02:22 et pour lesquelles il va falloir redonner un rendez-vous ou transférer sur d'autres machines.
02:27 Mais c'est très embêtant pour le personnel de devoir remettre des rendez-vous
02:34 alors qu'on est déjà surchargé.
02:36 Toutes les machines ont été impactées, non seulement l'IRM,
02:38 mais le scanner, la radiologie générale, la mammographie, les codes,
02:42 tout a été arrêté le temps de cet arrêt d'électricité.
02:47 On n'a ni échéance, ni excuse d'aucune sorte,
02:51 et c'est pour cette raison qu'on est un petit peu en colère pour ne pas dire plus,
02:57 parce qu'il aurait pu y avoir des conséquences néfastes
03:01 pour les patients qui étaient en train de passer les examens,
03:04 y compris en IRM où il y avait une jeune fille de 13 ans qui était en IRM,
03:09 et tout s'est arrêté brutalement avec toutes les conséquences que ça aurait pu entraîner.
03:14 Donc je pense qu'ils n'ont pas imaginé les conséquences réelles
03:20 que ça aurait pu entraîner chez des patients.
03:22 Avant d'envisager de couper l'électricité,
03:26 je crois qu'il serait souhaitable qu'ils voient à quel endroit cette coupure doit se faire.
03:32 En tout cas, aller faire ça dans un centre d'imagerie médicale
03:36 ou dans un autre centre médical, ça pourrait être criminel.
03:41 – Ça pourrait être criminel, nous dit ce radiologue,
03:44 est-ce qu'une ligne rouge est en train d'être franchie
03:46 par certains syndicalistes ? Patrick Rouget.
03:48 – C'est-à-dire qu'il peut y avoir du blocage, mais pas du sabotage dans une grève.
03:51 Et là, clairement, en fait…
03:53 – Là, ça ressemble plus à du sabotage.
03:54 – Oui, ça ressemble en fait à du sabotage.
03:57 Et d'ailleurs, beaucoup de syndicalistes ne sont pas favorables à ce type d'action,
04:02 parce que ça discrédite le mouvement qui reste quand même populaire
04:05 quand on regarde dans la plupart des enquêtes d'opinion,
04:09 il y a toujours un soutien pour cette mobilisation
04:12 et d'avoir de tels actes qui peuvent prêter à conséquences assez terribles à l'hôpital.
04:17 Non seulement il y a le coût de cette IRM,
04:19 et bien souvent il y a des hôpitaux qui en manquent
04:21 et il faut attendre des mois avant d'en avoir,
04:23 mais en plus de ça, il peut y avoir toutes les conséquences tragiques
04:26 pour beaucoup de patients qui attendent.
04:28 Et donc, évidemment, pour les syndicalistes qui font ce genre d'action,
04:33 je pense que ça peut leur porter davantage préjudice que de les rendre populaires.
04:37 – Quelle est la ligne rouge et où est-ce qu'elle se situe précisément ?
04:40 C'est la question qu'on se pose ce soir,
04:42 parce que ces actions se multiplient ces derniers jours,
04:44 on parlait du chantier du Stade de France et j'insiste,
04:47 parce qu'il y a quand même un homme, je crois,
04:48 qui est resté bloqué plusieurs heures en haut d'une grue à cause de ses coupures,
04:52 parfois des accidents évités de justesse,
04:54 je repose cette question, est-ce que ça va trop loin ?
04:57 Ou est-ce que le jeu envoie la chandelle ?
04:58 Est-ce que c'est à ce prix-là qu'il faut payer
05:01 pour que ceux qui ne veulent pas de cette réforme se fassent entendre ?
05:04 – Je pense qu'il y a une fuite en avant, d'une part, évidemment,
05:07 à cause de la cécité et de la surdité du gouvernement et du président de la République
05:13 qui ne veut ni voir ni entendre l'ampleur de la colère qu'il y a dans le pays,
05:16 on parlera tout à l'heure de son refus de voir les syndicats d'inter-syndicales.
05:21 – On y vient, on y vient.
05:22 – Alors évidemment, il y a cette radicalité-là,
05:24 et puis il y a la radicalité aussi de ces Français
05:26 qui sont massivement opposés à la réforme,
05:29 mais qui ont mille et une raisons pour ne pas se mobiliser dans l'action.
05:32 Parce qu'en fait, la seule manière finalement de faire capoter cette réforme,
05:36 c'est qu'il y ait un blocage général au sens où les Français qui sont…
05:39 – Mais ça ce n'est pas le cas.
05:40 – Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, les Français n'ont le courage que des sondages.
05:46 Ils n'ont le courage que des sondages.
05:47 – Vous allez vous faire des amis, vous.
05:48 – C'est-à-dire qu'en fait, on exprime son refus, on exprime sa colère,
05:52 mais lorsqu'il faut passer à l'action, il y a mille et une raisons…
05:55 – OK, que le CGT ait du courage dans ce pays, c'est ça que vous me dites, vous.
05:58 – Non mais attendez, le problème c'est que si…
05:59 – Non mais si on regarde par rapport à la réforme, on laissez finir et on fait le tour.
06:03 – Plus la mobilisation est massive, effectivement,
06:06 moins il y a le risque de ce type de radicalité.
06:09 Si on va vers ce type de radicalité, c'est que ceux qui se mobilisent
06:12 estiment qu'ils sont de plus en plus seuls, ou en tout cas s'estiment esselés,
06:16 et dans ce cas, effectivement, ils sont tentés par des actions coup de poing,
06:19 des actions scandaleuses, parce qu'évidemment,
06:22 on ne s'attaque pas à la santé, quel que soit le prétexte.
06:25 Quel que soit le prétexte, on ne coupe pas l'électricité dans des hôpitaux.
06:28 – Ils ont prévenu, ils ont prévenu, ils ont dit les fédérations de la CGT,
06:30 tout est permis, journée de retour, blocage.
06:33 – Mais c'est de la folie fureuse, même en temps de guerre,
06:35 on ne coupe pas l'électricité aux hôpitaux, par exemple.
06:38 – C'est une clinique précisément, mais ça revient quasiment au même.
06:41 Frédéric Durand, oui ?
06:42 – Non, parce que je n'ai pas très bien compris l'analyse de Germain et Siad,
06:44 je ne pense pas du tout que les manifestants…
06:45 – Moi ce que j'ai compris, c'est que c'est de la faute des Français,
06:47 pas assez mobilisés contre la réforme, si les IRM sont bloqués dans les climes.
06:51 J'ai dit qu'en fait, il y a une double fuite en avant,
06:54 en raison de la surdité du gouvernement et parce que la mobilisation
06:57 n'est pas aussi générale que l'espèrent les syndicats.
06:59 – Frédéric Durand, vous vouliez qu'il précise, il a précisé.
07:01 – Voilà.
07:02 – Moi je ne crois pas du tout que les manifestants se sentent isolés
07:05 et que du coup ça radicaliserait un cas ou un autre, je crois que ce n'est pas ça.
07:10 Il y a effectivement des gens qui ne peuvent pas se permettre de faire grève,
07:12 tout simplement, c'est pour ça aussi qu'il y a des manifestations le samedi
07:16 et que c'est une nouveauté, on ne leur enlève pas assez,
07:19 parce que le monde syndical jusqu'à là n'organisait jamais de manifestation le samedi,
07:23 c'est le cas et notamment depuis, parce qu'il y a eu l'effet gilet jaune
07:27 où les gens se réunissaient le samedi, donc ça c'est une réalité.
07:30 Ensuite, on peut regarder certaines actions qui sont regrettables, embêtantes,
07:35 comme le disait la personne que vous intervievez tout à l'heure.
07:37 – Pas précisément ces lignes rouges pour vous ou pas ?
07:39 – Bien sûr, mais globalement, si on regarde globalement ce qui est en train de se passer,
07:44 malgré le refus d'entendre du gouvernement,
07:48 je dirais qu'il n'y a pas de lignes rouges qui sont franchies globalement,
07:51 c'est-à-dire que je trouve que le comportement des grévistes…
07:53 – L'IRN en soi-même.
07:55 – Vous pouvez ne pas être d'accord avec moi et vous le direz,
07:58 je dis simplement que globalement, le comportement des manifestants
08:04 est parfaitement respectueux alors qu'il y a un ras-le-bol, une exasperation…
08:08 – Frédéric, peut-être qu'une information parmi d'autres,
08:11 vous avez chopé par exemple mardi, presque comme sur Mer,
08:13 dans le Pas-de-Calais, l'électricité a été coupée dans un Ehpad,
08:15 on ne pouvait plus ouvrir les volets, on est resté dans le noir,
08:17 se souvient une dame de 90 ans, les résidents ont accueilli
08:21 trois représentants de syndicats par des applaudissements malgré tout.
08:26 Donc c'est vrai qu'il y a ce paradoxe, clairement en fait,
08:30 entre des Français qui peuvent être handicapés par des blocages et le ressenti…
08:35 – Les Français soutiennent massivement ce mouvement,
08:38 qu'il y ait des excès, on en est bien d'accord,
08:40 comme dans toute chose, je ne connais aucune chose qui ne subisse pas d'excès.
08:43 Mais, mais, mais, que globalement, on peut tout de même considérer
08:48 que ça se passe plutôt dans le calme, les manifestations,
08:51 on n'a pas vu les black box déchaîner comme on les a vus à l'époque
08:54 où l'Allemand les laissait faire et peut-être même les encouragé
08:57 par son silence à faire un certain débordement.
09:00 Aujourd'hui, c'est quand même un métrage, excusez-moi de…
09:02 – Les encourager c'est limite mais…
09:04 – Non, par son silence, j'ai dit, ou par son inaction,
09:06 je ne dis pas qu'il l'organisait, je dis que quand même très bizarrement
09:09 depuis qu'il y a une nièce, ça ne se passe plus pour des manifestations
09:12 qui réunissent encore plus de monde.
09:14 – Là on parle des blocages et des actions radicales,
09:17 on ne parle pas des mobilisations qui en effet se déroulent,
09:20 en tout cas les six journées de mobilisation sont plutôt bien déroulées.
09:22 – Ça veut paraître ça les anciens.
09:23 – Oui mais ce n'est pas ça qui fait bouger les choses,
09:25 ce n'est pas ça que les syndicats…
09:27 – C'est ça qui devrait faire bouger les choses dans un monde démocratique.
09:32 – Mais ce qui va faire bouger, c'est notamment une image comme celle-là,
09:34 par exemple, ces poubelles qui s'entassent notamment dans la capitale
09:38 parce que les éboueurs depuis plusieurs jours font grève,
09:40 ça commence à devenir très compliqué pour les parisiens notamment, vous dites ?
09:45 – C'est une image prise avant la grève ?
09:46 – Non, non, c'est aujourd'hui.
09:47 – C'est toujours comme ça.
09:48 – Non, arrêtez, là vous dites n'importe quoi,
09:50 ça ne se passe pas comme ça du tout à Paris,
09:51 où les éboueurs, d'ailleurs on peut les remercier
09:54 parce qu'ils font un travail formidable à l'année
09:57 et jamais on ne voit les rudes dans cet état dans Paris,
09:59 là c'est absolument déplorable.
10:01 Est-ce que ce genre d'image qui peut faire bouger le gouvernement,
10:04 on va se poser la question.
10:05 Kévin je vous fais réagir tout de suite,
10:06 j'aurais juste que vous écoutiez cet éboueur gréviste
10:08 qui était sur le plateau de Pascal Praud ce matin.
10:10 – Les ballons d'eau chaude, les toilettes,
10:12 il y a des vidéos où je fais de la muscu avec,
10:14 bon j'en rigole, mais c'est lourd, il faut faire attention à son dos,
10:18 c'est les articulations quand on prend les poubelles,
10:20 les poignées prennent un coup,
10:21 ou alors au balai quand on pince les déchets pendant très longtemps,
10:26 moi je me réveille les doigts, ils sont engourdis le matin,
10:30 j'ai plus de doigts le matin, d'accord, donc ça, ça la pince,
10:33 donc il faut varier ses gestes, le balai,
10:35 il faut faire attention à son dos,
10:36 on marche à peu près 14 à 15 km par jour.
10:39 Le stress aussi, les gens, la première année je me suis fait cracher dessus,
10:44 en me disant sale fonctionnaire, t'es payé à rien foutre,
10:46 ramasse notre merde, etc.
10:48 Donc on ne peut pas rester insensible à tout ça, ce n'est pas possible.
10:52 Les intempéries aussi, on travaille par tous les temps.
10:55 – Ce sont ces gens, et on peut les comprendre,
10:57 qui sont contre ce report de l'âge de la retraite,
11:00 et il n'y a plus que ça à faire pour se savoir bloqué,
11:03 laisser les ordures sur les trottoirs pour se faire entendre.
11:06 – Moi je pense qu'Emmanuel Macron n'en a absolument rien à faire,
11:10 de toute façon il y a deux visions opposées,
11:13 la vision syndicale qui ne veut absolument pas des 64 ans,
11:17 et Emmanuel Macron qui veut les 64 ans.
11:20 Donc de toute manière ça ne sert à rien de discuter,
11:22 puisque le débat est déjà tranché.
11:24 Moi j'aimerais revenir sur ce qu'a dit Frédéric et sur ce qu'a dit Jean,
11:29 à un moment donné, sur les excès des syndicats,
11:32 on ne peut pas parler de circonstances atténuantes,
11:35 on ne peut pas parler de courage.
11:36 Je suis désolé, c'est une mise en danger de la vie d'autrui.
11:40 À partir du moment où on s'en prend à un centre médical,
11:43 où on s'en prend à un EHPAD,
11:45 avec des conséquences qui peuvent être désastreuses,
11:47 ce n'est pas digne du syndicalisme.
11:50 Et encore une fois, tous ces gens-là sont les idiots utiles d'Emmanuel Macron,
11:54 parce qu'Emmanuel Macron n'attend qu'une chose, le dérapage,
11:57 attend que les syndicats aillent trop loin pour passer comme celui
12:02 qui ramènera l'ordre au sein de la société française.
12:04 Mais c'est le blocage plus que la mobilisation qui peut faire bouger.
12:07 Surtout ce qui est important à dire,
12:08 c'est qu'il faut qu'il mise sur le soutien des députés LR.
12:13 Et vous savez que les députés LR sont très sensibles à ce genre de choses.
12:18 Donc la vérité, c'est que défendre des idées, défendre des valeurs,
12:22 d'accord, mais dans le respect de tous,
12:24 et la révolution, tous ces révolutionnaires de bacotille
12:27 qui sont prêts à tout pour faire triompher leurs idées,
12:29 je ne suis pas d'accord.
12:30 Alors vous savez, on va avancer un petit peu
12:32 à parler justement du président de la République.
12:34 Vous savez que depuis mardi soir, après les manifestations,
12:36 les syndicats avaient demandé à être reçus par le président.
12:39 Le président de la République qui était resté muet,
12:41 mais aujourd'hui il répond dans une lettre, Patrick.
12:43 On lit quelques extraits ensemble.
12:45 « Je ne sous-estime pas le mécontentement dont vous vous faites le porte-parole,
12:49 comme les angoisses exprimées par de nombreux Français inquiètes
12:52 de ne jamais avoir de retraite.
12:54 Depuis mon élection, j'ai toujours montré mon attachement au dialogue
12:56 avec les Français comme avec les organisations syndicales et professionnelles.
12:59 Le gouvernement est, comme il a toujours été, à votre écoute
13:03 pour avancer par le dialogue, pour trouver des solutions innovantes,
13:05 sans transiger sur la nécessité de restaurer un équilibre durable
13:08 de notre régime de retraite.
13:09 Le débat sur la réforme de retraite est nourri,
13:11 continue à l'être de nos enceintes démocratiques.
13:13 Enfin, vous exprimez avec force votre désaccord sur ce projet de loi.
13:17 Vous avez organisé des manifestations dans un esprit de responsabilité
13:20 qui vous honore, mais le gouvernement n'est pas resté silencieux.
13:23 J'ai moi-même répondu aux questions des Français
13:24 à ce sujet à plusieurs reprises sur le terrain, y compris récemment. »
13:27 « Bon, circuler, il n'y a rien à voir. »
13:29 « Oui, grosso modo, c'est ce qu'il dit, circuler, il n'y a rien à voir,
13:32 parce qu'il n'a pas envie de les recevoir.
13:34 Et puis, s'il les recevait, que pourrait-il leur dire exactement ?
13:40 Il est pris à ça, parce que je pense qu'Emmanuel Macron aime bien dialoguer.
13:44 On l'a vu à plusieurs reprises, même si au début, par exemple,
13:47 du mouvement des Gilets jaunes, c'est vrai qu'il était aux abonnés absents.
13:49 Mais par la suite... »
13:50 « Soyez clair, Monsieur le Président.
13:51 Il y a un moment, il les balade un petit peu, parce que là, ce que je viens de lire,
13:54 il dit que le dialogue est ouvert, mais en même temps,
13:55 il refuse de les rencontrer.
13:58 Mais non, je ne sais pas de quoi tu parles.
13:59 Je viens tout de suite vers vous, Frédéric. »
14:01 « Il ne veut pas les rencontrer, parce qu'il veut que le processus aille jusqu'à son terme,
14:05 c'est-à-dire les débats et les échanges parlementaires.
14:09 Et puis ensuite, lui, il se murmure d'ailleurs qu'il pourrait prendre la parole
14:13 dans quelque temps, pour venir clore... »
14:16 « Une fois que ce sera voté. »
14:17 « Voilà, probablement une fois... Oui, sauf que de toute manière,
14:21 là, c'était un tout petit peu trop tôt pour qu'il parle,
14:23 puisqu'il voulait que ça se poursuive au Sénat,
14:27 puis la semaine prochaine avec la commission mixte paritaire,
14:30 et puis au moment du vote.
14:31 Et il voulait aussi probablement jauger de cette semaine,
14:34 parce qu'il y a une semaine ici même, on disait,
14:39 ce sera la semaine test, à la fois pour les syndicats,
14:44 comme pour le gouvernement.
14:45 On l'a vu, ça a été une semaine test, où finalement,
14:48 il n'y a pas eu du côté syndical, les blocages espérés,
14:51 d'où ces actes parfois assez radicaux.
14:53 Sauf que ce n'est pas terminé, le match n'est pas terminé,
14:56 de telles actions... »
14:57 « Vous croyez ? »
14:58 « Oui, parce que de telles actions comme celles des éboueurs.
15:01 Imaginez que dans une semaine...
15:03 Alors évidemment, on peut appeler l'armée à la rescousse, réquisitionner,
15:06 sauf que si dans 8-10 jours, ça continue, et dans d'autres villes
15:10 et d'autres mouvements qui peuvent arriver comme ça,
15:12 alors là, ça peut brouiller un petit peu les... »
15:13 « Pardonnez-moi, je ne crois pas qu'Emmanuel Macron aime le dialogue,
15:18 je crois qu'il aime la communication, le dialogue, c'est toute autre chose.
15:20 Le dialogue, eh bien oui, ce n'est pas pareil. »
15:22 « Il aime le monologue. »
15:23 « Voilà, mais là, on dit que ce n'est pas pareil. »
15:25 « Le grandeur national, il aime les monologues. »
15:28 « Excusez-moi, mais lorsqu'on écrit le gouvernement,
15:31 et comme il a toujours été à votre écoute pour avancer dans le dialogue,
15:35 dans le texte, la phrase d'après, normalement, c'est
15:38 « il est donc ravi de vous recevoir pour discuter avec vous ».
15:40 « C'est vrai, c'est vrai. »
15:41 « C'est quand même extraordinaire qu'on arrive à franchir le rubicon
15:44 de l'hypocrisie et du mépris avec une telle désaventure
15:47 lorsqu'on est président de la République.
15:49 Donc, ou bien on n'écrit pas ça, ou si on l'écrit derrière, on assume. »
15:52 « C'est pour ça que c'est très paradoxal, cette lettre au syndicat,
15:55 parce qu'il leur dit… »
15:56 « Et très hypocrite aussi. »
15:57 « Oui, c'est très hypocrite. »
15:58 « Non, mais c'est… »
15:59 « Et c'est d'un mépris hallucinant, encore une fois.
16:01 Alors, écoutons Philippe Martinez, vous reprenez derrière.
16:03 Philippe Martinez qui répond à Emmanuel Macron.
16:05 « La balle est dans le camp du président de la République.
16:08 Il ne peut pas se passer des choses comme ça dans le pays,
16:11 et que celui qui est là pour rassembler tous les Français
16:16 ne dise rien, se terre dans sa tanière de l'Elysée
16:20 sans prendre en compte les mobilisations, le mécontentement.
16:24 Il y a des sondages d'opinion, ça aussi, ça compte. »
16:27 C'est la fameuse déconnexion du réel
16:28 qu'on reproche souvent à Emmanuel Macron et aux macronistes, généralement ?
16:32 « J'ai l'impression que c'est toujours à peu près la même réponse
16:34 que fait Emmanuel Macron en cas de désaccord,
16:36 c'est-à-dire, je vous comprends, mais je fais ce que je veux. »
16:39 Mais en même temps, Patrick a raison, quand il a dit « qu'est-ce que vous voulez ? »
16:42 Admettons qu'il les reçoive.
16:43 « Qu'est-ce que vous voulez qu'il leur dise ? »
16:45 Il ne bougera pas sur les 65 ans.
16:46 « Qu'est-ce que vous voulez qu'ils se disent ? »
16:48 Dans ce cas-là, il ne faut pas faire de lettre.
16:50 Ah oui, sur ça, je suis d'accord.
16:51 Non, attendez, là, il se ridiculise parce que là, pour le coup, Frédéric Viroir…
16:54 Je trouve que cette lettre, elle met plus le feu aux poudres qu'autre chose.
16:56 Elle a raison, et attendez, on est quand même chez les dingues.
16:59 Le président de la République, il a reçu Rihanna,
17:02 il a reçu Jeff Bezos, il reçoit en permanence toutes les stars du showbiz.
17:06 Et la colonne vertébrale de notre dialogue social,
17:10 de notre représentation sociale, il refuse de les voir.
17:13 Mais on est dans quel pays ?
17:14 Le président de la République est garant des institutions,
17:17 et à ce titre, il doit recevoir les gens,
17:20 les parties prenantes de notre dialogue social.
17:22 Je reprends les mots du gouvernement pour justifier justement
17:24 cette fin de non-recevoir actuellement.
17:25 C'est que les syndicats, ils ont demandé à être consultés
17:28 par le président de la République avant que la réforme aille au Parlement.
17:31 Et notamment, je me rappelle que c'est Bruno Le Maire, cette semaine,
17:34 qui l'a rappelé, que la CGT avait à l'époque refusé le rendez-vous.
17:37 Juste pour terminer mon propos…
17:38 Ce n'est pas tout blanc, tout noir.
17:39 Oui, mais juste pour terminer mon propos…
17:41 En tout cas, il y a eu des millions de personnes à la rue.
17:43 C'est vrai aussi.
17:43 Emmanuel Macron a fait sa campagne présidentielle
17:46 de manière tout à fait minimaliste.
17:48 Et la seule chose dont il est à peu près parlé, c'est cette réforme.
17:51 Or, les syndicats étaient enfermés dans le tout sauf Marine Le Pen.
17:54 Donc, ils ont directement ou indirectement appelé à voter par Emmanuel Macron.
17:58 Ils n'ont qu'à assumer d'avoir entraîné notre pays dans cette galère.
18:03 Oui, non, mais à un moment donné, je me mets à la place d'Emmanuel Macron.
18:06 Pourquoi recevoir les syndicats ?
18:09 On est sur deux conceptions des choses qui ne bougeront pas.
18:12 Ce serait finalement théâtraliser un échec.
18:15 En outre, ce que joue Emmanuel Macron,
18:18 c'est finalement la place qu'il va laisser dans l'histoire.
18:21 Il n'a pas envie d'être le président des crises,
18:24 le président de l'inflation, le président de la guerre en Ukraine,
18:27 le président du Covid.
18:28 Il a envie d'être un président réformateur.
18:31 Et je suis désolé, quand on voit la mobilisation de mardi,
18:36 elle n'est pas historique.
18:38 Elle est importante, mais elle n'est pas historique.
18:41 1% seulement des lycées ont été bloqués.
18:44 Donc, moi, je me mets à la place d'Emmanuel Macron.
18:46 Il a raison de continuer ainsi.
18:48 L'important, c'est ce qui va se passer au sein de l'Assemblée nationale
18:51 pour voir si les députés LR voteront la réforme ou pas.
18:54 Là est l'enjeu.
18:55 Et en même temps, j'ai envie d'inverser la question.
18:57 On se dit, quel intérêt il aurait à les recevoir ?
19:00 Mais inversons la question.
19:03 Si les syndicats sont reçus, qu'est-ce qu'ils attendront
19:06 d'un rendez-vous avec Emmanuel Macron concrètement ?
19:09 Qu'est-ce qu'ils savent ? Le rapport est biaisé.
19:10 Il y a une question de force.
19:11 Il y a une chose qui ne bougera pas.
19:12 Cette réforme, elle ne la retirera pas.
19:14 C'est écrit où ?
19:15 C'est écrit où ?
19:16 C'est ce que Sébertu a répété l'exécutif depuis deux mois.
19:19 Raison pour laquelle il ne peut même pas se permettre de les recevoir.
19:23 Là, vous avez raison.
19:25 Il pourrait se permettre de les recevoir et il devrait les recevoir,
19:28 si tant est qu'il était dans le dialogue social.
19:30 Ce qu'on appelle le dialogue social, c'est exactement ça.
19:33 C'est dire à un moment donné,
19:33 OK, il y a beaucoup de gens qui sont contre ma réforme.
19:36 Il y a beaucoup de gens qui continuent de soutenir le mouvement
19:39 malgré le fait qu'on n'a rien lâché.
19:41 Il est peut-être temps de rediscuter.
19:43 Il est évident que s'il ne les reçoit pas précisément pour...
19:46 Mais c'est la question de fond qui est posée.
19:48 C'est, est-ce qu'en démocratie, on considère qu'une fois qu'on a voté
19:51 pour un président et une réforme, c'est fini ?
19:53 Auquel cas, je vous le dis, on n'a plus besoin de Parlement.
19:55 Le Conseil de ministre fait très bien l'affaire.
19:58 Ce n'est pas pareil quand même.
19:58 Il y a les circonstances de l'élection.
20:00 Mais aussi...
20:01 - Emmanuel Macron a fait sa campagne quasiment que là-dessus.
20:03 - Je dis sur ceux qui ne comptent que sur la légitimité...
20:06 - Ben justement, il est minimaliste autour de ça.
20:08 Vous avez un souvenir de grand discours sur les retraites pendant la campagne, vous ?
20:11 - C'est la seule chose dont il a parlé.
20:12 - Je dis simplement à ceux qui mettent en avant la légitimité de l'exécutif,
20:16 il a été élu, etc.
20:17 Je dis à ce compte-là, s'il y a une telle légitimité,
20:20 bien, il n'y a plus besoin de Parlement.
20:22 On a un Conseil des ministres et ça suffit.
20:24 Non, ceux qu'on n'ose plus voir, parce que vous dites, Julien Pasquier,
20:28 il ne reviendra pas sur ça.
20:32 Mais au nom de quoi ?
20:34 C'est écrit où qu'il ne doit pas revenir ?
20:35 - Ah non, je n'ai pas dit "il ne doit pas".
20:37 Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
20:39 Il est entendu, il est convenu que le gouvernement n'a pas l'intention de bouger sur l'âge de départ.
20:43 - Pour beaucoup, ça n'est pas entendu comme ça.
20:46 - C'est un bras de fer.
20:47 C'est ce qu'on appelle un bras de fer.
20:49 Alors, je voudrais juste qu'on avance.
20:50 Je voudrais qu'on aille justement vers le Sénat,
20:52 puisque la réforme est encore au Sénat après être passée à l'Assemblée nationale.
20:56 Alors, pour contrer l'opposition de la gauche à la réforme des retraites,
20:59 Olivier Dussopt a déclené une nouvelle arme aujourd'hui,
21:03 l'arme constitutionnelle du vote bloqué devant le Sénat.
21:05 Je vais vous expliquer ce que c'est, mais écoutez d'abord ce dialogue à distance
21:10 entre Olivier Dussopt et le sénateur PS Patrick Caner.
21:14 - En application de l'article 44, alinéa 3 de la Constitution
21:18 et de l'article 42, alinéa 9 du règlement du Sénat,
21:23 le gouvernement demande à votre Assemblée de se prononcer par un vote unique
21:26 sur l'ensemble du texte ainsi que sur les articles 9 à 20,
21:31 en retenant les amendements et les sous-amendements suivants,
21:33 je vous ferai la liste dans un instant,
21:35 mais en précisant que cette annonce ne remet pas en cause
21:39 ce qui a déjà été examiné et adopté à l'article 9 avant la suspension de séance.
21:44 - La messe est dite, mes chers collègues.
21:47 Nous vous donnons acte, Monsieur le Ministre
21:49 et Mesdames et Messieurs, Sénatrices et Sénateurs de la droite sénatoriale,
21:55 que vous avez décidé donc avant la grande journée du 11 mars
22:00 de montrer au pays vos réelles intentions,
22:06 que je qualifierais, et vous le voyez pas mal, de réactionnaires,
22:09 puisque c'est bien une réforme réactionnaire dont nous parlons aujourd'hui,
22:12 une réforme de régression sociale.
22:14 Il restait 1000 amendements à examiner.
22:17 Il nous restait plus de 30 heures, je crois, de débat.
22:21 Et donc nous aurions pu tranquillement montrer aux Français notre volonté.
22:27 - Pour que tous ceux qui nous regardent comprennent bien de quoi il s'agit,
22:29 concrètement, cet article 44.3 permet, au lieu de voter par article,
22:35 les députés doivent voter le texte en entier.
22:38 Le gouvernement contraint donc les parlementaires
22:40 à se prononcer pour ou contre le texte, simplement.
22:43 L'opposition peut toujours déposer des amendements,
22:45 mais ils ne feront pas l'objet d'un vote par les sénateurs.
22:48 Coup de force à votre faiblesse, disent les oppositions.
22:50 - Juste un mot, parce que si on refait très vite l'inventaire.
22:54 Un, c'est pas une vraie loi, c'est une sous-loi
22:57 sur le vote du financement de la sécurité sociale.
23:01 Déjà, on n'en fait pas une loi,
23:02 on en fait un morceau d'une loi sur le financement.
23:04 Ça méritait déjà mieux.
23:06 Ensuite, on prend le 49.1, c'est-à-dire qu'on peut transmettre au Sénat
23:09 100 quillers de votes à l'Assemblée nationale.
23:12 Lorsque ça arrive au Sénat, on fait le vote bloqué
23:15 avec un autre article de la Constitution.
23:17 Ça va finir en 49.3.
23:19 Donc c'est juste la démonstration du début jusqu'à la fin d'un refus du dialogue.
23:23 Voilà, donc il ne faut pas faire semblant,
23:25 quand on ne veut pas dialoguer, on ne dialogue pas,
23:26 on passe d'emblée le 49.3.
23:28 - Patrick, juste le tweet de Marine Le Pen tout à l'heure.
23:31 Nouveau coup de force du gouvernement qui vient de déclencher le 44.3
23:34 pour mettre fin au débat sur la réforme au Sénat,
23:36 gouverner dans la brutalité pour imposer une réforme dont les Français ne veulent pas.
23:39 Voilà leur unique objectif.
23:42 C'est un coup de force ?
23:43 - C'est un coup de force et je me demande ce qu'en pensent les Français
23:45 quand ils regardent ça.
23:46 Quand ils regardent l'ensemble du spectacle ce soir à l'Assemblée nationale.
23:50 - Réponse de main dans la rue ?
23:52 - Oui, réponse de main dans la rue.
23:54 Tous ceux qui sont mobilisés, mais pour l'ensemble en fait des Français.
23:57 Ils ont du mal quand même à comprendre
23:59 qu'on utilise tous ces artifices aujourd'hui pour faire passer des textes
24:03 qu'on doit véritablement dialoguer.
24:05 Et puis finalement, on ne dialogue pas,
24:07 parce que c'est vrai qu'il faut reconnaître aussi
24:09 que c'était une politique un peu d'obstruction.
24:12 Même si elle était plus feutrée quand même au Sénat par les socialistes.
24:15 Mais il y a eu quelques propositions,
24:17 mais globalement c'était une volonté de bloquer le texte.
24:20 - Le texte a très peu évolué au Sénat.
24:22 Il y a eu deux, trois avancées de la part de LR.
24:25 - C'est la raison pour laquelle il y a cette procédure qui a été utilisée.
24:29 - Et celle qui risque de tirer son épingle du jeu,
24:33 c'est évidemment Marine Le Pen.
24:35 Regardez la communication.
24:37 Elle incarne la douceur face à la dureté d'un Emmanuel Macron,
24:41 c'est-à-dire qu'elle renverse les rôles.
24:43 Et surtout, elle a dit quelque chose chez nos amis de France Inter.
24:47 C'est-à-dire, elle a dit que si jamais...
24:49 J'adore France Inter, vous savez.
24:51 Si jamais elle est élue, elle remettrait en cause ce texte.
24:55 Donc forcément, elle touche en plein cœur les milieux populaires.
25:00 Elle se montre comme étant la première opposante à Emmanuel Macron.
25:06 Et je trouve ça très fort.
25:06 - Aujourd'hui, entre la lettre d'Emmanuel Macron au syndicat
25:09 et ce vote bloqué, comme on dit,
25:13 ils donnent le bâton pour se faire battre.
25:15 J'ai l'impression qu'ils alimentent.
25:17 Ils font tout pour alimenter le rejet de cette réforme.
25:19 - Moi, si vous voulez, la question que je me pose depuis plusieurs jours,
25:23 c'est quel fichu pistolet le gouvernement a sur la tempe
25:27 pour être à ce point sourd, à la colère du pays
25:30 et vouloir coûte que coûte,
25:32 en utilisant tous les artefacts juridiques et constitutionnels à disposition...
25:36 - Il y a un quinquennat à sauver, Jean-Messiaen.
25:38 Il y a un quinquennat à sauver.
25:39 - Est-ce que...
25:42 Est-ce que sur ce pistolet, il y a un petit drapeau européen ?
25:47 C'est ça qu'ils forcent à passer la réforme ?
25:50 Parce que moi, en fait, aucun argument ne m'a convaincu.
25:53 Ni sur la réforme elle-même,
25:54 ni sur l'idée du financement, qui n'en est pas une en réalité,
25:58 ni sur la prise en compte de toutes les spécificités dont on a parlé,
26:01 c'est-à-dire la pénibilité, le travail des fables, etc.
26:03 Il n'y a rien de convaincant.
26:05 Donc, qu'est-ce qui diable pousse le gouvernement
26:08 à vouloir, à s'entêter dans cette espèce de fuite en avant
26:12 et dans cette brutalité ? C'est incompréhensible.
26:14 - Et justement, les syndicats et les fédérations de la CGT
26:16 réagissent après cette lettre,
26:18 après ce coup de force dénoncé comme un coup de force au Parlement.
26:22 On parle d'une escalade de la colère.
26:24 Vous entendrez l'un des représentants de la CGT, Energy, dans un instant.
26:28 Pour lui, c'est un 49-3 déguisé.
26:29 Et ça ne fait qu'alimenter cette colère et ces blocages qui continuent.
26:32 On marque une pause, on poursuit le dialogue, la discussion.
26:35 Et vous verrez qu'on parlera de bien d'autres choses également
26:38 dans un instant, à tout de suite.
26:39 Il est quasiment 20h30.
26:45 Merci de nous rejoindre sur l'antenne de CNews.
26:47 L'heure des pro-2 revient juste après le rappel de l'essentiel de l'actualité.
26:50 Isabelle Piboulot.
26:50 - Les relations franco-britanniques s'apaisent.
26:56 Emmanuel Macron et Ruchi Sounak ont scellé un nouveau départ,
27:00 notamment sur la lutte contre l'immigration illégale.
27:03 Un accord a été noué promettant une augmentation des financements
27:06 du côté britannique en appui des efforts français.
27:09 Une entente entre les deux pays après des années d'incompréhension
27:12 alimentées par le Brexit.
27:15 En Allemagne, l'auteur présumé de la fusillade à Hambourg
27:18 était un ancien membre des Témoins de Jéhovah.
27:20 Philippe F., 35 ans, était en conflit avec son ancienne communauté.
27:24 Il est suspecté d'avoir tué six personnes hier soir
27:27 pendant une séance de prière, avant de se donner la mort.
27:30 Ses motivations restent à déterminer,
27:32 mais des problèmes psychiques sont pointés du doigt.
27:36 La sixième étape du Paris-Nice a été annulée en début d'après-midi
27:40 en raison des vents violents dans le sud-est de la France.
27:43 Une décision prise par les organisateurs,
27:45 en accord avec la gendarmerie, après la chute d'arbres sur la route,
27:49 des panneaux et des tuiles arrachées.
27:51 Les départements du Var et des Alpes-Maritimes
27:53 ont été placés en vigilance orange.
27:56 Kevin Bossieux, Frédéric Durand, Patrick Roger, Jean-Mécien,
28:02 nous sommes toujours sur le plateau de l'heure des pro 2.
28:04 On poursuit et on conclut la discussion autour de la réforme des retraites,
28:08 le projet qui est au Sénat depuis plusieurs jours.
28:11 Aujourd'hui, Olivier Dussopt, le ministre du Travail,
28:13 a dégainé l'arme constitutionnelle du vote bloqué devant le Sénat
28:16 pour tenter de trouver une solution radicale pour accélérer les débats.
28:22 Les syndicats mettent en garde contre une escalade de la colère.
28:25 Écoutez Fabien Lannes, privé de la CGT Énergie,
28:28 qui dénonce un 49.3 dissimulé.
28:30 Il y a un sentiment de mépris et une colère,
28:33 une exaspération devant cette indifférence et ce mépris,
28:36 encore une fois, en direction du monde du travail.
28:39 Donc cela ne peut qu'exacerber la colère,
28:42 qui se traduira immanquablement soit par une explosion sociale dans ce pays,
28:46 par la mobilisation, soit par une vengeance demain dans les urnes
28:49 dont Emmanuel Macron devra assumer l'entière responsabilité.
28:52 – Récemment, Frédéric ?
28:55 – Je voulais répondre au mystérieux pistolet sur la tampe
28:58 dont parlait Jean Messiaen lorsqu'il parlait de Macron.
29:01 Quel est le mystérieux là de François Ruffin ?
29:03 – Qu'est-ce qu'il force en fait ?
29:04 – Là, il y a un accord de François Ruffin à Alain Menck,
29:07 c'est-à-dire que tous disent que c'est les marchés financiers.
29:09 Alors tous n'en tirent pas les mêmes conclusions
29:11 puisque on a une date à la phrase qui est détenue
29:13 presque majoritairement par les capitaux étrangers.
29:15 Donc ils disent, mais il faut le faire effectivement pour Alain Menck
29:17 et évidemment François Ruffin de ce côté le dénonce.
29:21 Mais oui, il y a quelque chose et ce n'est pas uniquement Bruxelles,
29:25 parce que Bruxelles…
29:26 – Bruxelles est entre les mains de…
29:27 – Bruxelles et évidemment accompagne cela, mais je dirais…
29:30 et donc c'est d'autant plus, pour les gens,
29:33 c'est d'autant plus incompréhensible lorsqu'on entend ça.
29:36 Il y avait une question d'ailleurs intéressante
29:37 qui n'a pas reçu de réponse du sénateur communiste Fabien Guay.
29:41 Il disait "en 1980, un salarié produisait 25 000 euros de richesse,
29:44 aujourd'hui il a un produit 80 000 euros.
29:48 Où est passée l'augmentation de la production ?
29:51 Où est-ce que c'est passé ?
29:52 – Frédéric…
29:53 – Résons sur le sujet également, sur ce passage en force
29:56 et cette escalade de la colère qu'évoquent les syndicats.
30:00 Patrick et Jean-Michel Jaurin.
30:01 – Oui, il y a une escalade de la colère,
30:03 mais qui a du mal quand même à se traduire aussi
30:04 dans les mouvements de grève, pourquoi ?
30:05 – Parce que c'est les blocages qui l'illustrent.
30:07 – Oui, il y a des quelques blocages,
30:09 mais parce qu'il y a quand même ces problèmes d'inflation
30:11 et donc les gens ont du mal,
30:14 et quand vous faites une journée de grève, c'est 100, 150 euros,
30:17 et donc beaucoup sont résignés en fait pour ça.
30:19 Ils auraient envie de manifester,
30:21 donc ils peuvent déposer de temps en temps une RTT
30:23 pour éventuellement aller manifester,
30:25 mais le fond il est là quoi, probablement.
30:28 Et quand on disait il y a quelques mois,
30:31 Emmanuel Macron n'a peut-être pas bien choisi aussi le bon moment
30:33 parce qu'il va y avoir cette colère qui va se cristalliser
30:36 autour de cette hausse des prix, de la flambée,
30:39 plus le fait de vouloir faire travailler les gens
30:42 beaucoup plus longtemps,
30:44 eh bien oui, c'est vrai qu'il y a une colère qui est plus grande,
30:47 mais paradoxalement on va moins bloquer le pays.
30:51 – Vous avez vu le sondage du Figaro ?
30:53 – Lequel ?
30:54 – Le sondage du Figaro dit 57% des Français
30:58 pensent qu'il faut continuer à se mobiliser
31:00 même si le texte est passé.
31:01 C'est quand même…
31:02 – C'est pour ça que je veux qu'on reste sur ce vote bloqué un instant,
31:05 parce que ce vote bloqué il a un sens,
31:07 il est vécu comme un passage en force,
31:08 en effet j'ai l'impression qu'il risque au contraire
31:11 de renforcer la mobilisation.
31:13 – Vous savez la dernière fois que cette procédure a été utilisée ?
31:16 – Le vote bloqué ?
31:17 – 2010, par François Fillon pour la réforme des retraites.
31:20 – Eh oui !
31:21 – Comme quoi l'histoire, elle est quand même assez folle,
31:26 c'est un pari risqué de la part du gouvernement ?
31:28 – C'est un pari risqué mais je crains qu'il n'ait pas le choix
31:30 parce qu'on voit bien si vous voulez que la réforme des retraites,
31:33 en tout cas la colère contre la réforme des retraites
31:35 n'est qu'un catalyseur d'une désespérance
31:38 et d'une souffrance sociale beaucoup plus forte,
31:40 c'est ça ce qu'il faut comprendre,
31:42 et d'ailleurs la France Insoumise veut faire avancer son agenda révolutionnaire
31:47 en tant instrumentaliser cette colère qui est focalisée,
31:51 qui est dirigée contre cette réforme pour en faire un mouvement beaucoup plus large.
31:55 – Mais le vote bloqué c'est du pain béni,
31:58 c'est du pain béni, vous imaginez les conséquences sociales
32:02 quand les gens vont voir ça ?
32:03 – Mais justement…
32:04 – C'est du pain béni, je ne comprends pas.
32:06 – C'est pour ça que je ne comprends pas, et Frédéric Durand ne m'a pas répondu,
32:09 je ne comprends pas cet entêtement du gouvernement à prendre un tel risque
32:13 alors même que notre pays est une poudrière,
32:15 c'est-à-dire que quand vous avez 82% des Français qui se déclarent opposés
32:20 et en colère contre la politique économique et sociale du gouvernement,
32:23 c'est pas rien, et les marchés financiers ils ont bon dos,
32:26 ils étaient où les marchés financiers au moment du quoi qu'il en coûte ?
32:29 Quand le gouvernement a déversé des milliards ?
32:31 – C'est bien pour ça, c'est une des raisons.
32:33 – Ils étaient où les marchés financiers au moment où Emmanuel Macron
32:36 a lâché 17 milliards pour les gilets jaunes ?
32:38 Vous voyez bien que c'est un géant multimariable.
32:39 – Justement, il y a du retard à attraper.
32:41 – Le gouvernement cherche à gagner du temps parce qu'il se dit
32:45 qu'une fois que la réforme sera votée, on passera à une autre séquence,
32:49 mais on parle de la colère des Français contre la réforme.
32:52 – Ce mot-là ça va aller au 49.3.
32:53 – Oui, c'est certain.
32:55 – C'est ça qui est paradoxal encore une fois,
32:57 parce qu'Emmanuel Macron il sait que c'est le pire qui puisse arriver,
33:00 ça permettrait au syndicat à la gauche de faire ce procès en illégitimité.
33:04 – Il ne s'en fiche complètement, lui ce qui l'intéresse
33:06 c'est est-ce qu'il va y avoir une majorité au sein de l'Assemblée nationale
33:10 pour voter ce texte ?
33:11 Il n'y a que ça qui l'intéresse.
33:14 Et j'aimerais parler aussi d'une autre forme de colère,
33:16 je suis désolé, il y a aussi une autre France,
33:18 une France qui est en colère face au blocage des lycées,
33:22 par exemple il y a 1% des lycées qui ont été bloqués,
33:24 il y a aussi des lycéens qui aimeraient bien aller en cours,
33:27 il y a aussi des étudiants qui aimeraient bien aller en cours
33:29 et ils se retrouvent face à des universités privées.
33:30 – Vous êtes du distanciel qui est pas mal développé.
33:32 – Non mais la colère elle est aussi de l'autre côté,
33:34 à un moment donné il ne faut pas oublier qu'il y a aussi des gens
33:37 qui en ont marre que les syndicats fassent la pluie et le beau temps.
33:40 – Mais non, mais vous vous trompez,
33:41 ce n'est pas les syndicats qui font la pluie et le beau temps,
33:43 les syndicats ils organisent les choses,
33:44 s'il n'y a personne, il n'y a personne qui vient.
33:46 Là vous avez un mouvement de masse et des gens qui se reconnaissent
33:48 même s'ils ne peuvent pas manifester,
33:50 donc ce n'est absolument pas le cas de figure aujourd'hui.
33:53 – Bon je rappelle que…
33:54 – Oui alors ce qui est un petit peu dommage,
33:56 c'est que finalement on est passé à côté des vrais sujets,
33:59 c'est-à-dire sur l'emploi…
34:01 – Au travail.
34:02 – Oui le rapport au travail, le rapport…
34:04 – On n'est d'accord, on n'est pas d'accord mais c'était une bonne idée,
34:06 il aurait dû y avoir une émergence d'un tas de sujets autour de ça avant,
34:10 ça a été mal ficelé, mal préparé et c'est pour ça probablement
34:13 que les Français sont encore opposés à cette réforme des retraites
34:16 parce qu'ils ont l'impression que ce n'a pas été suffisamment bien travaillé.
34:20 – Bien sûr, et rien sur la capitalisation,
34:23 peut-être qu'on aurait pu mettre en avant le débat sur la capitalisation,
34:27 cela aurait pu être intéressant.
34:29 – Les jours d'après vont être déterminants,
34:30 demain, un oeil à porter sur cette mobilisation de demain dans toute la France ?
34:37 – Oui mais je pense que ce ne sera pas déterminant pour la suite en fait,
34:40 il y aura encore du monde probablement mais…
34:43 – Ce n'est pas va se faire dans la durée,
34:45 le bras de fer il risque de durer un petit peu.
34:47 – En tout cas évidemment que cette mobilisation de demain,
34:49 vous pourrez la suivre en direct sur CNews
34:51 avec nos correspondants aux différents points chauds du pays
34:55 pour vous faire vivre cette 7ème journée de mobilisation
34:58 et ce texte qui est toujours au Sénat avec cet article 44.3 dégainé.
35:03 Aujourd'hui on continuera d'en discuter, il nous reste une grosse dizaine de minutes,
35:05 je voudrais évoquer deux sujets avec vous avant de conclure cette émission,
35:09 vous savez on en a beaucoup parlé toute la semaine,
35:12 Déric Dupond-Moretti qui est dans la tourment,
35:14 je voudrais qu'on s'arrête 4-5 minutes parce que vous allez entendre,
35:16 ça compagne dans un instant l'artiste, la chanteuse Isabelle Boulet
35:20 qui s'est confiée aujourd'hui, ce sera intéressant de l'entendre,
35:23 je rappelle que le ministre traverse une zone de turbulence
35:25 depuis ce triple bras d'honneur à Olivier Marlex le député LR,
35:29 c'était mardi Olivier Marlex qui a envoyé un courrier à Matignon
35:32 pour dénoncer une insulte à la représentation nationale,
35:34 il veut une réaction plus ferme, plus concrète de la part de la Première Ministre.
35:38 Les explications de notre journaliste politique Florian Tardif
35:41 et on discute 3-4 minutes.
35:43 – Oui beaucoup commence à s'agacer en interne du comportement aujourd'hui
35:45 d'Éric Dupond-Moretti, cela va être compliqué estime-t-on au sein des macronistes
35:48 de pouvoir reprocher aux députés de la France Insoumise
35:51 de vouloir bordéliser, je cite, les débats à l'Assemblée Nationale
35:54 après cette séquence désastreuse, la Première Ministre elle-même
35:57 lui reproche d'avoir gâché en quelque sorte les bénéfices
36:00 de l'attitude irréprochable des députés de la majorité
36:03 durant les débats parfois tendus autour du projet de loi de réforme des retraites.
36:06 Mardi soir elle lui a clairement fait comprendre en l'appelant directement
36:09 et en lui demandant de présenter des excuses à la fois à Olivier Marlex
36:13 mais également à l'ensemble de la représentation nationale
36:15 des députés présents dans l'hémicycle.
36:17 Le lendemain, nouvelle passe d'armes entre les deux.
36:20 Durant le Conseil des ministres, le garde des Sceaux s'est permis
36:23 de critiquer le plan contre les violences faites aux femmes
36:25 présenté à ce moment-là par Isabelle Rohm,
36:28 disant ne pas avoir été suffisamment consultée à ce sujet.
36:31 La Première Ministre lui a répondu sèchement en rappelant
36:33 que son cabinet avait été associé à chaque fois aux réflexions.
36:37 Comprenez qu'Éric Dupond-Moretti est aujourd'hui dans l'œil du cyclone.
36:40 Il nous quittera bientôt, je pense.
36:42 Voici ce que m'a confié un ministre hier soir, il pourrait faire partie,
36:46 vous l'avez compris, des ministres remerciés lors du remaniement
36:49 d'ampleur post-retraite dont on parle déjà.
36:52 Frédéric Durand, c'est pas comme si en plus dans ce contexte,
36:54 je remets tout ça dans un contexte global de vote pour la réforme des retraites,
36:57 de débat sur la réforme des retraites, c'est pas comme si la majorité
36:59 n'avait pas besoin du soutien de LR en ce moment.
37:02 Il y a vraiment...
37:03 Il a vraiment tout faux en fait, il a tout faux du début à la fin.
37:05 D'abord, je me demande s'il a déjà fait ce genre, à ma connaissance,
37:07 ce genre de geste dans un prétoire.
37:09 Donc sauf à considérer que sa fonction d'avocat est plus prestigieuse
37:13 et importante que celle de ministre, ce qui serait triste
37:15 pour sa fonction de ministre.
37:17 Cependant, il tire un sacré coup de pied à son propre camp là,
37:20 parce que, enfin, quand on veut prétexter du...
37:25 Excusez-moi du mot, mais de la bordélisation,
37:27 puisque le ministre de l'Intérieur l'a employé, de LFI, etc.
37:33 et que soi-même, on se retrouve à faire de tels gestes dans l'hémicycle,
37:37 forcément, on tire un premier coup de pied.
37:39 Ensuite, comme vous le disiez, on a besoin de LR.
37:41 On a l'impression qu'il n'y a aucune conscience, je dirais,
37:44 politique ou politicienne de la part de...
37:46 Je pense que le coup de fil d'Elisabeth Borne, c'était surtout autour de ça.
37:49 Je pense qu'il doit être très protégé.
37:51 Il semblerait qu'il soit très protégé au sein de l'élection.
37:53 Il va être renouvelé.
37:54 S'il a été renouvelé après l'élection, c'est qu'il y a de l'affect.
37:58 Tout à fait.
37:58 Donc je pense, comme vous le disiez, qu'il a tout faux là,
38:00 stratégiquement, tactiquement et politiquement.
38:02 Je vous disais, sa compagne Isabelle Boulet,
38:05 grande chanteuse québécoise, qui était chez nos confrères de RTL hier soir,
38:10 elle refuse de condamner le geste.
38:11 Elle reconnaît le comportement parfois sanguin du ministre de la Justice.
38:14 Écoutez-la.
38:15 Lui, il vit dans une autre arène que la mienne.
38:18 Et c'est là où, moi, je ne peux pas me substituer à lui.
38:22 Ce n'est pas ma place.
38:23 Et c'est pour ça que je lui laisse son arène.
38:26 Je le laisse être ce qu'il est.
38:27 On est tous des êtres humains.
38:29 Il y a des réactions humaines.
38:30 C'est pour ça que je l'aime aussi.
38:32 Donc je ne me sens pas tenue de justifier ses gestes.
38:36 Je ne me sens pas tenue de parler à sa place.
38:39 Parce que c'est sa place.
38:40 Je pense que quand quelqu'un choisit d'embrasser une fonction comme la sienne,
38:46 moi, comme fiancée, ce n'était pas la meilleure des nouvelles.
38:49 Mais je ne peux pas empêcher un individu comme lui
38:53 de monter sur cette marche-là et d'aller remplir ce mandat-là.
38:58 Je ne parlerai jamais pour lui.
38:59 Et comme lui, il ne se permettrait pas de parler pour moi.
39:01 Patrick Roger, commentaire sur ce que vous venez d'entendre?
39:04 Elle ne veut pas trop commenter, quoi.
39:06 Évidemment, elle le laisse.
39:07 Elle prend cette situation sensible pour elle.
39:09 Pour rebondir aussi sur ce que disait Frédéric tout à l'heure,
39:12 c'est vrai qu'il bénéficie d'une protection rapprochée, si je puis dire.
39:15 Parce qu'évidemment, un autre ministre moins important du gouvernement
39:20 aurait commis ce geste.
39:22 Évidemment qu'il aurait été sanctionné.
39:24 Pourquoi il a un blanc-seing comme ça, le garde-s-envie?
39:26 Parce que c'est une personnalité, c'est un poids lourd de ce gouvernement.
39:29 Et qu'Emmanuel Macron...
39:31 Est-ce qu'il a apporté au gouvernement de quitter ta poste?
39:33 Certains aiment bien Eric Dupond-Moretti.
39:35 J'ai l'impression que depuis qu'il est ministre de la Justice,
39:38 il a pris plus de coups qu'il n'en a donné, quand même.
39:40 Ce qui est quand même assez étonnant aussi dans cette histoire,
39:43 c'est que si vous, Julien, vous faites un bras d'honneur à un représentant...
39:48 Jamais de la vie.
39:49 Non mais à un représentant de la République.
39:51 Vous lui faites un bras d'honneur.
39:53 Force de l'ordre, etc.
39:54 Vous pouvez être poursuivi.
39:55 Un an d'emprisonnement, 15 000 euros d'amende.
39:57 Il aura un rappel à la loi, il sortira immédiatement, ça arrive tous les jours.
40:00 C'est possible d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.
40:02 Un an d'emprisonnement de la République.
40:03 Bien sûr.
40:05 Je suis d'accord avec vous, Julien.
40:07 Dupond-Moretti a quand même discrédité Emmanuel Macron sur toutes les questions sécuritaires.
40:13 Parce que quand il dit que la France n'est pas un coup de gorge,
40:15 ou quand il se fait applaudir dans les prisons,
40:17 je ne suis pas certain que ça aide Emmanuel Macron.
40:20 Quelle suite l'exécutif va donner à tout ça ?
40:22 Juste par rapport à l'intervention de Mme Boulet,
40:26 il faut sauver le soldat Dupond-Moretti.
40:28 Et donc on apporte, on fait rentrer dans la danse,
40:31 une femme, la douceur, la bienveillance, etc.
40:34 pour essayer de gommer ce côté brutal, ce côté un peu animal de Dupond-Moretti.
40:39 Et surtout le geste inqualifiable qu'il a fait à l'Assemblée nationale
40:43 quand elle dit que tout le monde est humain.
40:45 Oui, certes, mais tout le monde n'est pas ministre.
40:47 Donc le fait d'être ministre doit conférer quand même un comportement,
40:52 un honneur pour le coup et une dignité en tant que bras de la justice.
40:57 C'est bien le minimum.
40:59 Dernier mot là-dessus.
41:01 Je suis d'accord avec Jean et moi ce qui m'a marqué cette semaine,
41:03 c'est que mes élèves m'ont parlé de ce geste.
41:05 Ils ont trouvé ça totalement déplacé.
41:07 Moi je passe mon temps à dire qu'il faut respecter les institutions démocratiques
41:11 et républicaines, avoir un bon comportement.
41:13 Et vous avez un ministre qui fait ce genre de gestes.
41:15 Ça délite l'enseignement de tout un tas de professeurs et c'est dommage.
41:19 Notre dernier sujet du soir,
41:21 il va passionner les amateurs de football que vous êtes,
41:24 chers amis, une question quasi existentielle à se poser ce soir.
41:28 Franchement c'est très sérieux.
41:29 Le PSG, le Paris Saint-Germain, pourrait-il prochainement quitter le Parc des Princes
41:33 pour le Stade de France ?
41:34 C'est un peu un serpent de mer.
41:35 Ça fait des années qu'on en parle,
41:36 mais ça semble se concrétiser.
41:38 L'État est propriétaire du Stade de France.
41:40 Il réfléchit à le céder.
41:41 Le PSG est sur les rangs.
41:43 L'enceinte de Saint-Denis n'a jamais été l'option numéro 1 du Qatar
41:46 pour beaucoup de raisons.
41:47 La localisation, l'architecture, l'enceinte, l'opposition des supporters.
41:50 Mais dans le contexte de tensions très fortes avec la mairie de Paris
41:54 à propos du rachat du Parc des Princes,
41:55 les propriétaires qu'Atari sont donc bien dans cette réflexion.
41:58 Le prix du Stade de France ?
42:00 650 millions d'euros.
42:02 En effet, sans la rénovation.
42:03 Ça frôlerait le milliard si Paris reprenait le stade.
42:07 Qu'en pensent les Parisiens ?
42:08 On vous a posé la question ce soir.
42:10 On a toujours été là, on a toujours joué ici.
42:13 Je ne me sens pas d'aller jouer autre part.
42:15 Je pense qu'on a encore beaucoup de choses à faire ici.
42:17 Ce serait dommage de ne pas en profiter.
42:19 Mais le Stade de France, est-ce que c'est un stade de club
42:21 ou est-ce que c'est un stade de nation ?
42:23 Le Parc des Princes, c'est un lieu historique.
42:26 La mairie de Paris s'y oppose.
42:28 Tout ça, c'est un hamburglio de gros sous.
42:31 Ce qui compterait, ce serait un peu le sport
42:33 qui faudrait qu'il y ait dans tout ça.
42:34 Et ça manque un peu, je trouve.
42:35 C'est la référence du PSG quand même.
42:37 Quand on parle PSG, c'est le Parc des Princes.
42:39 C'est pas Stade de France.
42:40 Stade de France, c'est la France.
42:42 C'est pas la PSG.
42:44 Je pense que le PSG, c'est emblématique.
42:46 Ça reste le Parc des Princes.
42:48 Je ne dis pas que le PSG change de stade.
42:50 Je trouve que ce n'est pas logique.
42:51 C'est emblématique, le Parc des Princes.
42:53 Le Paris Saint-Germain est indissociable du Parc des Princes.
42:57 Si vous allez au Stade de France,
42:58 ce n'est plus le Paris Saint-Germain.
42:59 C'est la fin d'une histoire.
43:00 Le PSG mourra avec un stade qui est d'ailleurs,
43:03 franchement, le Stade de France,
43:05 c'est juste le pire stade pour regarder un match de football.
43:08 Je vais juste contextualiser avant qu'on fasse.
43:10 On va faire trois minutes.
43:11 Ce n'est pas non plus l'affaire du siècle.
43:12 Mais juste, le Paris Saint-Germain veut une chose.
43:15 Il investit depuis 13 ans dans ce club.
43:17 Des centaines et des centaines de millions d'euros.
43:19 Il demande une chose à la mairie de Paris.
43:21 C'est de pouvoir racheter le club,
43:22 comme le font tous les grands clubs européens.
43:24 Le stade, pardon.
43:25 Le stade, comme le font tous les grands clubs européens.
43:27 Tout s'est passé très bien ces quelques dernières années,
43:29 ces derniers mois avec Anne Hidalgo.
43:31 Sauf qu'elle a changé d'avis.
43:32 Un changement de cap qui s'est fait sur fond de boycott de la Coupe du Monde.
43:35 C'était le 14 janvier dernier,
43:36 où elle avait dit à nos confrères du parisien,
43:38 très clairement, le Parc des Princes n'est pas à vendre.
43:40 Il ne sera jamais vendu.
43:41 C'est une position ferme et définitive.
43:43 Il s'agit d'un patrimoine exceptionnel des Parisiens.
43:46 J'ai l'impression qu'elle parle de la Joconde.
43:48 C'est juste un stade de football.
43:49 Il est magnifique, mais je ne vois pas en quoi c'est un patrimoine mondial de l'UNESCO.
43:53 Ou quelque chose comme ça.
43:54 Et aujourd'hui, elle répond à nos confrères de l'équipe.
43:56 C'est là où j'ai du mal à comprendre madame Hidalgo.
43:58 L'histoire du Paris Saint-Germain est au Parc des Princes.
44:01 Le parc appartient aux Parisiens.
44:03 Et bien sûr, avec son club.
44:04 Parce que ce lien doit être un beau lien fort.
44:07 Après, le PSG hors du parc n'est plus tout à fait le PSG.
44:10 Donc c'est une autre histoire.
44:11 Je ne vais pas commenter, car je ne sais pas ce qu'il y a derrière.
44:15 Jean Messia.
44:16 Disons que ça fait des années qu'on sait qu'il y a un antrisme des pétromonarchies de manière générale en France.
44:22 Et du Qatar en particulier.
44:24 Le Qatar a des centaines de millions d'euros d'investissement en France.
44:30 C'est quelque chose contre lequel je lutte.
44:34 Le stade de France, on peut en discuter.
44:37 Ça vous paraît impensable que le Qatar rachète le Parc des Princes ?
44:40 Moi, ça me paraît impensable que le Qatar rachète le Parc des Princes.
44:42 Et pourquoi ?
44:43 Et le stade de France.
44:44 Mais le stade de France, si j'étais cynique, je vous dirais que racheter un stade qui est dans un territoire qui n'est plus la France,
44:50 et d'une équipe qui n'a plus de française que le nom, ça ne peut pas me choquer.
44:54 Ce n'est pas n'importe quoi, Jean Messia.
44:55 Si j'étais cynique, je dirais ça.
44:57 Mais c'est la vérité.
44:58 Ou hors sujet.
44:59 Non, ce n'est pas hors sujet. C'est la vérité.
45:00 Le problème, c'est qu'il faut une souveraineté financière.
45:05 On a beaucoup parlé ces dernières années de la protection des investissements.
45:10 Madame Hidalgo, elle fait n'importe quoi. Elle peut dire merci. Vous pensez ce que vous voulez, évidemment, du Qatar et de la stratégie géopolitique du Qatar.
45:18 Évidemment, c'est un autre débat.
45:19 Il y a juste là un fonds d'investissement qui donne des centaines de millions d'euros pour un club qui le fait rayonner mondialement depuis presque 15 ans maintenant.
45:26 Le Parc des Princes, comment ?
45:28 C'est un club qui n'est plus français avec des joueurs qui ne sont plus français.
45:30 C'est devenu une multinationale.
45:32 Mais c'est le football aujourd'hui. C'est le football qui s'est mondialisé.
45:36 Ce n'est pas les Verts de Saint-Etienne.
45:38 Ce n'est pas les Verts de Saint-Etienne. Quel rapport ?
45:40 Tous les clubs appartiennent à des grands consortiums aujourd'hui.
45:43 Ma vision du football, c'est que les clubs sont enracinés dans un pays.
45:48 Vous prenez d'autres pays qui sont non-occidentaux, c'est des clubs et des équipes qui ressemblent au pays qui s'incarne.
45:55 Ce que le Qatar propose, c'est de racheter le stade, de l'agrandir, de le moderniser pour le plaisir de tous les supporters et tous les amoureux du Parc des Princes.
46:02 C'était Frédéric.
46:04 On est dans le cadre de la mondialisation, donc on mondialise tout.
46:08 Moi, je ne comprends pas pourquoi il faut à tout prix vendre les stades. Je n'ai pas compris.
46:11 C'est comme ça que les clubs génèrent de l'argent. Ils sont propriétaires du stade.
46:16 On peut faire des concessions, des exploitations qui permettent de rapporter de l'argent aussi.
46:21 Je ne vois pas la nécessité de vendre le Parc des Princes ou même encore moins le Stade de France.
46:25 Après, il y a des logiques économiques qui sont à l'œuvre, bien entendu.
46:30 Mais à ce côté-là, je partage ce que dit Jean-Mésias, c'est-à-dire qu'on peut tout vendre, comme on a vendu les autoroutes.
46:36 Une fois qu'on les a construites, qu'on a bien dépensées, derrière, on les vend à d'autres.
46:40 Mais moi, je ne vois pas la nécessité absolue de cette vente.
46:43 L'argument du patrimoine exceptionnel, ce n'est pas l'Arc de Triomphe, ce n'est pas la Tour Eiffel, c'est un stade de football.
46:48 Il faut se détendre là-dessus.
46:50 Moi, c'est ça qui m'en répite. C'est le côté patrimoine mondial de l'humanité.
46:55 C'est un stade. C'est un stade. Il est fait pour vivre.
46:58 C'est l'État français qui l'a construit. C'est des financements publics.
47:01 Oui, voilà.
47:02 Non mais avant de penser...
47:03 Et alors, vous récupérez de l'argent, si vous demandez.
47:05 Ce n'est pas une entreprise. Voilà.
47:06 Le dernier mot, tout dernier mot.
47:07 Oui, tout dernier mot. Non mais c'est une partie de poker, là, quand même, qui est en train de se jouer.
47:11 Je pense que pour que les gens comprennent bien, c'est-à-dire que Anne Hidalgo, elle voulait quand même faire monter les enchères.
47:16 On a appelé la mairie, personne n'a voulu nous répondre, aujourd'hui.
47:18 Et puis, de l'autre côté, le Qatar voudrait rester avec le PSG, bien sûr, au Parc des Princes.
47:25 Mais comme il y a cet appel d'offres et la possibilité de répondre au Stade de France,
47:28 ils répondent au Stade de France en se disant que sinon, ils partent.
47:31 Mais leur volonté première, c'est quand même de rester.
47:33 Le PSG sans le Parc des Princes ne sera plus le Paris Saint-Germain.
47:35 C'est tout ce que j'ai à dire à ce sujet.
47:36 A la réalisation.
47:37 Merci à tous.
47:38 A la réalisation, Michael, Thomas, à la vision, Dominique, Raymond, en son, Rodrigue, le Prado, Samira, Ouled Daher, Kylian Salé, Thomas, Saint-Jean m'ont aidé.
47:45 Je les en remercie.
47:46 A préparer cette émission, toutes les émissions, évidemment, que vous retrouvez sur cnews.fr.
47:49 La suite des programmes sur CNews.
47:51 C'est tout de suite un très bon week-end à vous tous, merci.