Anne Fulda reçoit Joshua Rubenstein pour son livre «Les derniers jours de Staline» dans #HDLivres
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00:00 - Bienvenue à l'Horde des livres, Joshua Rubenstein.
00:03 Alors, vous êtes un grand connaisseur de l'URSS et de la Russie post-soviétique.
00:10 Vous avez longtemps été collaborateur du Davis Center for Russian and Eurasian Studies à l'Université d'Harvard.
00:17 Et votre livre, "Les derniers jours de Staline", qui est paru déjà dans une dizaine de pays et aux États-Unis en 2016,
00:25 vient de paraître en France et d'être traduit. Son titre, "Les derniers jours de Staline", c'est paru chez Perrin.
00:32 Alors, c'est un livre passionnant, c'est documenté. Et on vit notamment, vous commencez par les derniers instants de Staline.
00:41 Et ce qui est étonnant, c'est qu'on voit que même au bord de la mort, agonisant, il inspire encore la terreur.
00:50 - Oui, bien sûr, parce que l'image de Staline était effrayante. Tout le monde avait peur de Staline,
00:57 y compris les plus proches accomplices, les lieutenants de Staline, les autres membres du Politburo.
01:06 Il était toujours ses victimes potentielles jusqu'à son effondrement le 1er mars 1953.
01:16 - Oui, et il a notamment écarté de lui certains de ses médecins, parce qu'on est... Il y a ce dont vous parlez, le complot des blouses blanches.
01:26 - Oui, Staline est devenu plus vulnérable parce que ses médecins personnels étaient en prison.
01:34 Et quand il s'est effondré, les gardes n'appelaient pas les médecins. Ils ont appelé les autres lieutenants de Staline.
01:43 Ils ont vu Staline sur le canapé. Il était gisé dans son propre urine, mais ils n'ont pas appelé les médecins.
01:53 Ils voulaient que Staline vienne mourir.
01:57 - Oui. Et puis là, vous racontez... D'ailleurs, on se demande comment vous avez eu...
02:01 Je crois que c'est la fille de Staline elle-même qui a raconté que vous citez...
02:05 Il a un geste un peu ambigu, comme une malédiction, comme... C'est son dernier geste avant de...
02:13 - Oui, c'est son dernier geste. Il est mort juste après ce geste.
02:17 Il était dans le lit avec tous les médecins, tous les autres autour de lui. Il a levé le bras et mort.
02:28 - Oui. Alors, vous racontez justement ceux qui sont autour de lui.
02:32 Il y a sa fille et il y a notamment quatre personnes qui ont un rôle très important, dont un, Beria,
02:39 dont on a dit pendant longtemps qu'il aurait favorisé... Enfin, qu'il aurait empoisonné même Staline.
02:46 - Beria était le chef de sécurité pendant quelques années. Il était très capable.
02:52 Mais il n'était chef de sécurité à ce moment-là.
02:55 Il est devenu le... Il a reçu la responsabilité d'organiser la bombe atomique.
03:03 Il n'était pas scientifique, mais il a organisé les autres pour créer la bombe atomique pour l'Union soviétique.
03:11 Il était un homme très coupable, mais il était très fameux pour sa cruauté.
03:18 - Oui. Et alors, il y en a trois autres aussi. Il y a Bougalnin, il y a Khrouchov et Malenkov.
03:24 - Malenkov. Malenkov, nous pensons qu'il était le numéro deux après Staline.
03:30 Il était un bureaucrate pur. Il était fameux pour son loyauté à Staline.
03:37 Et il a prononcé le discours dans le XIXe congrès.
03:43 - Oui. - Staline était plus faible de prononcer ce discours pendant quatre heures.
03:50 C'était Malenkov qui a prononcé le discours. Alors c'est-à-dire que Malenkov était le successeur.
03:57 - Alors, ce qui est très intéressant, c'est qu'ils veulent garder le pouvoir, ces quatre hommes.
04:03 Et ce qui est intéressant aussi, c'est que vous étudiez ce qui se passe autour, et notamment l'attitude des États-Unis.
04:09 Ils mettent du temps à réagir. Ils ne savent pas tellement comment réagir.
04:13 - Oui. Alors, pour moi, c'était tellement étonnant qu'après la mort de Staline, Eisenhower, qui est le nouveau président,
04:22 n'ait pas pris l'occasion d'organiser une réponse.
04:27 Parce que je crois qu'il y avait une fenêtre d'opportunité pour dialoguer avec les héritiers de Staline de ce printemps 53.
04:40 Mais Eisenhower avait peur de les voir, de les voir dans un sommet.
04:46 Il croyait que Roosevelt et Truman avaient concédé trop à Staline à Yalta et à Potsdam.
04:54 À Yalta, en janvier 45, Roosevelt est un homme très, très malade. Il est mort en avril.
05:03 Et Truman était le nouveau président. Il n'était pas prêt. On n'avait pas préparé Truman pour ce sommet.
05:13 Il a concédé trop à David Eisenhower.
05:17 - Et donc, c'est une occasion ratée, ce que vous racontez.
05:21 Et donc, je vous conseille vraiment de lire "Les derniers jours de Staline",
05:27 parce que vous racontez effectivement les dernières heures de Staline avec ses proches, ceux qui veulent le pouvoir,
05:33 et aussi les conséquences que ça a dans un premier temps en URSS, puis dans le reste du monde.
05:39 Donc c'est paru aux éditions Perrin. Merci beaucoup, Joshua Rubinstein.
05:43 - Merci à vous.
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