• l’année dernière
Avec Dr Noëlle Cariclet, vice-présidente de l’association Médecins pour demain
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##C_EST_A_LA_UNE-2023-02-28##

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News
Transcription
00:00 - Il est 7h13 sur Sud Radio.
00:04 Colère toujours des médecins généralistes libéraux.
00:07 Après des semaines de négociations, l'assurance maladie ne propose qu'une hausse d'1,50€ de la consultation,
00:13 à moins de respecter un contrat d'engagement territorial.
00:16 On va voir ça dans un instant, qui permettrait de passer à 30€.
00:19 Nous sommes donc avec le docteur Noël Cariclet,
00:22 qui est vice-présidente de l'association Médecins pour Demain.
00:25 Alors, qu'est-ce que vous allez répondre à cette proposition ?
00:29 Parce que vous avez jusqu'à ce soir, je crois, pour donner une réponse.
00:32 - Alors, l'association Médecins pour Demain ne va pas répondre,
00:35 puisque nous ne sommes pas un syndicat, et donc nous ne sommes pas appelés à signer cette convention.
00:39 Pour autant, nous avons pu participer grâce à les syndicats FMS et USML,
00:43 notamment, qui nous ont invités, et nous avons pu voir comment se déroulaient ces négociations,
00:47 et amener nous-mêmes nos propositions.
00:49 Donc, nous ne serons pas signataires, pour autant, je crois qu'il n'y a plus vraiment de suspense.
00:55 Unanimement, les syndicats, et c'est historique, ne signeront probablement pas cette convention.
01:00 Et on assiste donc à un échec qui va être terrible, tant pour les patients que pour les médecins.
01:05 - Bah oui, parce que qu'est-ce qui va se passer si vous ne signez pas cette convention ?
01:10 - Ce qui va se passer, c'est qu'on va rentrer sous ce qu'on appelle le règlement arbitral,
01:14 c'est-à-dire qu'un arbitre a été nommé au début de la convention et va...
01:18 - Un médiateur, quoi, hein ?
01:19 - Oui, plus ou moins, c'est-à-dire qu'il va entendre les parties,
01:22 il va essayer, en attendant une nouvelle convention,
01:25 puisque, en cas de règlement arbitral, les syndicats reviennent à la table des négociations
01:29 dans un maximum de deux ans,
01:31 à ce moment-là, il va essayer de faire une pseudo-convention temporaire en attendant.
01:36 - Oui, oui. Mais, et les honoraires, les consultations, resteront au même prix, alors, en attendant ?
01:44 - Ça, on n'en sait rien, on n'en sait rien, ça sera à l'arbitre de décider de tout ça.
01:49 Mais c'est vrai que c'est extrêmement dommageable, parce que les médecins attendaient avec impatience
01:54 cette convention, qui avait pris quand même deux ans de retard, déjà, du fait de la crise Covid,
01:59 et cette convention, elle était urgemment nécessaire pour travailler à trouver des solutions
02:05 pour améliorer l'accès aux soins des patients,
02:08 et pour trouver à améliorer les conditions de travail des médecins,
02:12 qui sont aujourd'hui extrêmement pénibles,
02:14 de manière à pouvoir renforcer notre activité et augmenter la qualité de prise en charge des patients.
02:19 Malheureusement, cette convention ne sera pas signée,
02:22 et ça va, évidemment, engendrer un retard qui sera délétère pour la population.
02:26 - Oui, mais, docteur Cariclet, qu'est-ce que vous répondez au ministre de la Santé, François Braun,
02:33 qui affirme qu'il n'arrive pas à comprendre votre position aussi fermée,
02:38 et qui dit aussi, par ailleurs, qu'il vous demande un effort supplémentaire,
02:44 parce que les Français ont besoin d'avoir plus de médecins disponibles ?
02:47 - Vous savez, je crois que l'échec de ces négociations, c'est surtout qu'il n'y a pas eu de négociations.
02:52 Et c'est aussi le reflet de la méconnaissance du mal-être dans laquelle est la profession aujourd'hui.
02:58 Tous les médecins aujourd'hui sont parfaitement conscients des difficultés d'accès aux soins.
03:04 On le vit tous les jours dans nos cabinets,
03:06 on vit tous les jours le désarroi des patients à ne pas trouver de médecin.
03:09 Et c'est pour ça que Tant Médecin pour Demain et que tous les syndicats avaient travaillé
03:13 à amener des propositions qui n'ont pas été entendues par la CNAM, malheureusement,
03:17 puisque, vous savez, pour que des négociations aboutissent, il faut pouvoir analyser objectivement la situation,
03:22 il faut pouvoir tenir compte de la structure, du contexte, avoir de la flexibilité.
03:26 Il faut entendre chaque partie, pour qu'à la fin on trouve quelque chose de satisfaisant.
03:30 Ce n'est pas du tout ce qui s'est passé.
03:32 - Est-ce que vous pensez que ça va avoir des conséquences ?
03:35 Ce qui est en train de se passer, ce bras de fer et même cet échec à annoncer,
03:39 sur les futurs jeunes médecins ?
03:41 Est-ce que finalement, beaucoup vont se résigner, vont dire "bah non, je n'irai pas vers la médecine" ?
03:47 - Au contraire, au contraire.
03:49 Je crois que tous les médecins aujourd'hui en France remercient tous les syndicats
03:53 de ne pas signer cette convention qui aurait été extrêmement délétère
03:56 et qui au contraire n'aurait fait qu'aggraver la situation du système de santé actuel.
04:02 Justement, vu les propositions qui étaient faites dans cette convention,
04:06 je pense que beaucoup de médecins seraient partis à la retraite prématurément
04:10 et beaucoup de jeunes ne se seraient pas installés, justement.
04:12 - Oui, oui. Et là vous pensez que finalement c'est un...
04:16 C'est quoi ? Ça va être un signal d'alarme ?
04:19 Plus qu'un signal d'alarme pour l'ensemble de la profession,
04:23 pour essayer de se "réveiller" ?
04:26 - Je crois que là, toute la base, tous les médecins de terrain
04:30 se sont unis avec tous les syndicats
04:33 pour dénoncer ce qui n'aurait pas été une avancée
04:36 pour les patients, pour la qualité de travail des médecins.
04:39 Et donc au contraire, ça va permettre peut-être, et on l'espère,
04:43 de pouvoir enfin co-construire, et quand je dis bien co-construire,
04:47 c'est-à-dire une construction d'une nouvelle convention
04:50 entre partenaires, avec les propositions de chacun,
04:53 pour enfin arriver à quelque chose de fructueux,
04:55 qui va enfin améliorer les choses.
04:57 - Qu'est-ce que vous pensez de cette idée aussi,
05:00 qui est avancée par plusieurs collectivités territoriales,
05:03 des villes, des régions, etc., du salariat du médecin ?
05:07 Des médecins libéraux, normalement,
05:09 mais qui seraient employés par des villes ou des régions.
05:13 - Le salariat... Beaucoup de médecins se tournent aujourd'hui vers le salariat,
05:17 puisqu'il y a moins de contraintes.
05:19 Être salarié, c'est travailler 35 heures, c'est avoir des congés payés,
05:22 c'est avoir des RTT, c'est avoir une retraite correcte.
05:25 Ce sont des conditions plus faciles.
05:28 Mais aujourd'hui, on a une démographie médicale qui est en pénurie.
05:32 C'est-à-dire qu'un médecin libéral, ça travaille 55 heures par semaine,
05:36 et ça voit énormément de patients.
05:38 Ce qui n'est pas le cas en salariat.
05:40 Aujourd'hui, pour que le fonctionnement salarié puisse fonctionner,
05:43 il faudrait qu'il y ait presque deux fois plus de médecins qu'il n'y en a aujourd'hui.
05:46 Donc ce n'est pas une solution à l'heure actuelle.
05:49 Et vous savez, des structures salariées, il n'y en a pas vraiment dans les déserts médicaux.
05:52 Il y en a proche des villes, il y en a dans les grandes villes, mais il n'y en a justement pas dans les déserts médicaux.
05:56 – Merci beaucoup Docteur Noël Cariclet, vice-président de l'association Médecins pour Demain.
06:01 Merci d'avoir été avec nous en direct ce matin sur Sud Radio.

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