Écoutez l'interview du directeur général de Stellantis, le groupe automobile né en 2021 de la fusion de PSA et de Fiat-Chrysler, qui a enregistré une deuxième année de profits record en 2022, avec un bénéfice net de 16,8 milliards d'euros, compensant les instabilités du marché automobile par des hausses de prix.
Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 24 février 2023
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00:02 RTL matin
00:06 RTL il est 7h38, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Amandine Bégaud, François Langlais, vous recevez donc ce matin Carlos Tavares
00:13 Directeur général de Stellantis, je le rappelle pour les auditeurs qui viendraient de nous rejoindre, Stellantis est l'un des leaders mondiaux de l'automobile
00:19 14 marques, deux Peugeot, un Fiat en passant par Jeep, Chrysler ou encore
00:24 Citroën. Carlos Tavares vous avez présenté cette semaine vos résultats pour 2022, un bénéfice record près de 17 milliards d'euros, c'est 26% de plus qu'en
00:32 2021. C'est simple, parmi les entreprises du CAC 40, seul Total fait mieux.
00:37 Ces bénéfices ils vont en partie être redistribués, vous l'avez annoncé à vos salariés, à hauteur de 2 milliards d'euros, ça fait pour un salarié
00:44 français au moins 4300 euros. Alors c'est bien mais trop peu, dit la CFDT
00:50 qui explique que ça ne compense pas les effets de l'inflation. Que lui répondez vous ce matin Carlos Tavares ?
00:55 Je lui réponds très amicalement qu'il faut regarder l'ensemble des versements qui ont été effectués. D'abord
01:02 une décision d'augmenter les salaires de 5,3%
01:05 plus
01:06 une augmentation
01:08 de 1000 euros à l'automne dernier pour faire face à l'urgence de la poussée inflationniste, plus
01:14 l'intéressement à la prime de performance de 4300. Donc ça fait
01:19 un peu plus de deux mois de salaire supplémentaire
01:21 et c'est bien supérieur à l'inflation que nous avons constaté. Donc on peut toujours effectivement faire plus, il y a des situations où on fait moins.
01:29 Ce qu'on peut observer c'est qu'au cours des dix dernières années la part
01:32 qui a été distribuée à nos employés en lien avec la performance n'a cessé de croître. Ce qui prouve bien que notre effort collectif
01:40 profite à tous.
01:41 Et évidemment j'entends qu'avec le soutien de nos partenaires sociaux on continuera à faire de même.
01:46 Tout ceci résulte d'accords qui ont été signés majoritairement par nos partenaires. Donc nous respectons strictement
01:52 les accords que nous avons signés. Et toutes les sommes dont on parlait sont des sommes en brut.
01:56 Il faut le préciser. L'an dernier on s'en souvient c'est votre salaire Carlos Tavares qui avait fait polémique.
02:01 Ça va vous agacer. 19 millions d'euros auxquels il faudra selon les résultats ajouter plusieurs dizaines de millions d'euros en action.
02:08 Vous aviez expliqué à l'époque que 90% de vos revenus étaient indexés sur les résultats de l'entreprise.
02:15 Si je suis bien ça veut dire que vous allez gagner encore plus cette année ?
02:18 D'abord je tiens à vous dire que je ne suis pas du tout agacé par la question.
02:22 Absolument pas. Et on peut y passer le temps que vous voulez mais vous verrez que moi j'aurai plus de temps que vous pour
02:26 l'aborder.
02:27 Non c'est pas du tout agaçant c'est simplement que
02:29 les rémunérations se traitent à la fois dans la dimension sociétale.
02:33 La dimension sociétale est débattue au Parlement par les représentants du peuple.
02:37 Ils font des règles, ils décident des lois et nous les respectons. Donc ça c'est le côté sociétal.
02:42 Du côté entreprise il y a une gouvernance. La gouvernance elle s'exprime vis-à-vis du patron au travers du conseil d'administration.
02:49 Sa rémunération est indexée à 90% sur le résultat de l'entreprise. Donc quand son salaire est considéré comme étant
02:57 bien ça veut dire que l'entreprise se porte bien.
02:59 Et les accords d'entreprise avec les partenaires sociaux sont respectés et négociés et signés.
03:04 Donc les choses sont claires. Il y a la gouvernance d'entreprise, il y a la dimension sociétale.
03:08 Mais vous allez donc gagner plus ?
03:09 Vous verrez ça très bientôt.
03:11 Dans la publication.
03:13 Si c'est indexé sur les résultats Carlos Tavares, soyons pas naïfs.
03:16 C'est vous qui allez le lire puisque tout ceci est largement public, analysé.
03:20 Et on saura ça quand ?
03:22 A partir d'aujourd'hui.
03:24 On ne peut pas le dire là ?
03:26 Non, puisque c'est très compliqué.
03:28 Très compliqué.
03:30 L'autre caractéristique du Cru 2022, c'est pas seulement vos profits records, c'est que vous avez fait ces profits avec moins de voitures vendues.
03:36 Vous avez vendu les voitures plus chères.
03:38 Chiffre du magazine Turbo de M6, en avril 21, une 208 valait 16 000 euros.
03:43 Un an plus tard, 19 200 euros.
03:46 Ça fait plus de 20% en un an.
03:48 L'inflation en fait c'est vous.
03:50 Vous avez une responsabilité avérée dans la hausse des prix qu'on a constaté en France et en Europe ces derniers mois.
03:58 Vous avez raison de dire que nous sommes embarqués dans une dynamique inflationniste.
04:03 Et vous savez pertinemment qu'une de nos missions sociales fondamentales, c'est de préserver la pérennité de l'entreprise.
04:10 Donc nous avons effectivement des coûts qui augmentent.
04:13 Et les coûts qui augmentent, associés aux besoins d'assurer la pérennité de l'entreprise, se traduisent par des prix qui augmentent.
04:19 Avec quand même des profits qui augmentent aussi.
04:21 Ça veut dire que vous avez repassé le bébé au conservateur, mais même un peu plus quoi.
04:25 Non, ça veut dire qu'on a fait beaucoup d'efforts.
04:27 Ça veut dire que nos employés ont fait un travail remarquable.
04:30 Et je tiens ici à les remercier et les féliciter.
04:32 Ça veut surtout dire cela car de l'extérieur de l'industrie automobile, et en particulier de l'extérieur de Stellantis,
04:39 on ne se rend pas compte à quel point cette transformation est profonde.
04:43 Et à quel point ces profits accrus sont nécessaires au financement de la transformation de l'entreprise.
04:49 Mais alors le consommateur, lui, il voit des prix qui montent.
04:51 À quand une voiture électrique à prix abordable ?
04:54 C'est vrai qu'aujourd'hui, j'ai regardé dans votre gamme, les prix les plus bas, c'est 30 000 euros pour une Fiat 500 électrique.
05:01 35 000 pour une i208.
05:04 On est sur des niveaux qui, pour la classe moyenne française, sont un peu élevés.
05:10 Est-ce qu'on imagine pouvoir bientôt produire une voiture électrique au prix de la thermique ?
05:15 Alors je vais vous dire que je partage parfaitement votre analyse puisque, comme vous le savez, depuis maintenant au moins 5 ans,
05:20 je ne cesse de répéter, à qui veut bien l'entendre, que le véritable problème de l'électrification,
05:25 c'est la dimension abordable ou pas des objets de mobilité électrique.
05:29 Donc ça fait 5 ans que nous expliquons cela, à qui veut bien nous entendre,
05:32 sur le fait que le véritable enjeu de la voiture électrique, c'est de la rendre abordable.
05:37 Pour cela, il faut qu'on fasse beaucoup d'efforts en interne de notre entreprise,
05:41 puisque nous avons bien compris qu'on ne peut pas passer au consommateur l'intégralité de ses coûts.
05:45 C'est le point que vous observez. Et c'est la réalité.
05:48 Il faut donc absorber ce surcoût de la technologie électrique,
05:51 qui par ailleurs, vous le savez, n'a pas été décidée par les constructeurs automobiles, mais par les leaders politiques.
05:57 Donc ce surcoût d'une technologie très chère, qui a été décidée par le Parlement européen,
06:03 il va falloir l'absorber, ce qui nécessite énormément d'efforts à l'intérieur de l'entreprise.
06:08 Une profonde transformation des constructeurs automobiles.
06:11 Là encore, moi ce que je veux surtout ici faire, c'est féliciter mes employés.
06:15 On peut espérer cela pour quand, Carlos Tabarez ?
06:18 De notre point de vue, 2026.
06:21 Et cela c'est public, nous l'avons déjà expliqué, nous pensons que le temps qu'il faut.
06:25 Mais à cela s'ajoute un facteur que vous devez évidemment analyser, c'est la volatilité.
06:30 C'est-à-dire que le coût des automobiles va dépendre de plus en plus du coût des batteries,
06:35 qui représentent 40% du coût total de fabrication d'un véhicule électrique.
06:39 Et dans les batteries, il y a des matières premières.
06:41 Et ces matières premières, elles sont très volatiles en coût.
06:44 Et donc on peut s'attendre à ce que, non seulement il y ait un travail de fond difficile de transformation des entreprises
06:50 pour réduire les coûts et revenir à une dimension, on va dire, normale d'un véhicule.
06:55 Mais en plus de cela, nous allons devoir subir une forte volatilité.
06:58 Les Chinois arrivent, eux, à produire moins cher.
07:00 Ils arrivent en Europe avec des véhicules qui sont bien en dessous des prix que vous proposez,
07:04 vous, constructeurs occidentaux.
07:06 Alors ça va être un aiguillon pour faire mieux.
07:08 Comment est-ce que vous expliquez qu'ils fassent mieux sur ce plan-là que vous ?
07:13 Ça c'est assez facile.
07:15 Nous savons très bien qu'ils ne sont pas soumis à des contextes de réglementation et de conditions de travail identiques aux nôtres.
07:23 Il y a trop de règles en Europe, en France ?
07:25 C'est évident. Sur le plan réglementaire, c'est évident.
07:28 Nous avons une inflation réglementaire qui est extrêmement forte en Europe.
07:32 Donc, ils ne sont pas soumis aux mêmes règles.
07:34 Quand ils viennent sur le marché, ils le seront.
07:36 Donc, ils vont perdre une partie de cette compétitivité.
07:38 Ils se sourcent dans des pays low cost de manière beaucoup plus généralisée que nous.
07:44 Ils ont fait beaucoup de progrès.
07:46 Ils ont beaucoup travaillé et ils se sont protégés avec une réglementation électrique qui est 10 ans en avance par rapport à la nôtre.
07:53 Et ce que nous demande aujourd'hui l'Europe, c'est de rattraper ce retard de 10 ans en très peu de temps.
07:57 Donc, c'est très difficile.
07:59 Raison pour laquelle les transformations sont profondes, elles sont rapides.
08:02 Parfois, elles provoquent des difficultés à nos collaborateurs.
08:06 Mais ces profondes transformations sont celles qui nous permettent de revenir à des prix qui sont des prix jugés normaux pour un véhicule.
08:13 J'ai deux ou trois petites questions très concrètes, Carlos Tavares, pour les auditeurs qui nous écoutent.
08:16 Ceux qui doivent changer de voiture aujourd'hui, vous leur dites quoi ?
08:19 Aujourd'hui, maintenant, il faut acheter une électrique, une hybride ou garder une thermique ?
08:23 Il faut d'abord qu'ils s'informent.
08:25 Je leur dis, informez-vous sur les véritables bénéfices environnementaux de chacune de ces technologies.
08:31 C'est ça le point essentiel, c'est l'éducation.
08:33 Il faut d'abord comprendre, sur un cycle de vie complet qui n'intègre pas que l'objet de mobilité,
08:37 mais également la production d'énergie, l'extraction des matières premières, le recyclage,
08:42 il faut que nos concitoyens s'informent auprès d'instituts scientifiques.
08:47 C'est plutôt la thermique aujourd'hui ?
08:49 Non, ça dépend de l'utilisation, ça dépend de votre énergie, ça dépend beaucoup de votre énergie.
08:56 Si vous avez une énergie propre, vous pouvez acheter électrique.
09:00 Si vous n'avez pas une énergie propre, ça n'apportera pas un grand bienfait à la planète.
09:04 Donc c'est d'abord l'énergie.
09:05 Ensuite, ça dépend de votre utilisation aussi.
09:08 Ça dépend si vous avez une utilisation plutôt centrée urbain ou pas urbain.
09:12 Vous avez de multiples solutions entre l'hybride, l'hybride rechargeable, l'électrique.
09:16 Le diesel est très performant en émission de CO2, ça le reste, ça reste un objet très performant,
09:21 mais moins performant sur d'autres émissions.
09:23 Et donc il faut d'abord que nos concitoyens s'informent auprès d'instituts scientifiques.
09:28 C'est ça le point important.
09:29 Et quand vous entendez le gouvernement dire qu'il faut à tout prix passer au tout électrique,
09:32 évite et en même temps demander à Total de faire des ristournes ou de plafonner,
09:37 comme c'est le cas, ce qui a été annoncé avant hier soir, ses carburants,
09:40 vous dites quoi ? Il y a un peu un double discours pour les consommateurs ?
09:43 Je dis d'abord que c'est très très difficile d'être aujourd'hui un leader politique en Europe.
09:47 Et je veux ici souligner à quel point je trouve que leur tâche est délicate.
09:52 Et donc on voit bien que le problème de l'électrique aujourd'hui, c'est qu'il est trop cher.
09:57 C'est une évidence.
09:58 Lorsque les subventions à l'achat en Allemagne, en Italie s'arrêtent, la demande s'écroule.
10:04 Il faut continuer à tout prix les subventions en France ?
10:06 Si on ne soutient pas la transition vers l'électrique,
10:09 la transition vers l'électrique ne sera pas tirée par les consommateurs,
10:12 compte tenu du prix des véhicules et compte tenu de l'enjeu énergétique.
10:15 On a l'impression en vous entendant, que vous êtes toujours, je ne dis pas contre la voiture électrique,
10:20 mais qu'au fond vous êtes réticent, vous l'avez dit à une certaine époque.
10:24 L'Europe vient de décider d'interdire la vente de voitures thermiques à partir de 2035.
10:29 Est-ce que vous pensez au fond qu'on a été trop vite ?
10:31 Et que cette technologie, comme vous le dites, de façon implicite, n'est finalement pas si utile au climat,
10:36 quand on regarde l'ensemble du cycle de vie du véhicule, c'est vrai, pour les grosses voitures notamment.
10:40 Une voiture électrique, ça fait plus de carbone qu'un bon vieux diesel.
10:44 C'est une question passionnante.
10:46 Ce que je crois, c'est qu'il y avait des solutions plus efficaces pour protéger la planète.
10:51 Plus efficaces et moins coûteuses pour la société.
10:54 Et ça, on pourrait prendre le temps nécessaire pour en débattre.
10:57 Il y avait des solutions qui, du point de vue environnemental, étaient beaucoup plus efficaces.
11:02 Moins coûteuses pour le consommateur, moins coûteuses pour les finances de l'Etat.
11:07 Et ces solutions, pour des questions que moi je qualifie de dogmatisme, n'ont pas été traitées avec l'objectif...
11:12 C'est l'obsession anti-diesel, à cause du scandale d'ailleurs des constructeurs, notamment Volkswagen.
11:17 Exactement. Et donc on a vécu sur les conséquences émotionnelles de la classe politique
11:24 vis-à-vis de ce problème qui s'est produit avec notre concurrent allemand.
11:29 Et donc effectivement, on est parti très vite dans cette direction-là,
11:32 en oubliant tout simplement qu'il fallait d'abord que l'énergie soit propre.
11:36 Pour cela, il faut 20 ans.
11:38 Pour passer d'une énergie fossile à une énergie électrique propre, c'est 20 ans.
11:43 Ensuite, il fallait une infrastructure de chargement.
11:46 Il faut 10 ans.
11:47 Et ensuite, il fallait imposer aux constructeurs automobiles de faire des véhicules électriques.
11:50 Et pour ça, il faut 5 ans.
11:52 Donc, on a pris le problème par le bout le plus facile,
11:55 c'est-à-dire imposer aux constructeurs de faire des véhicules électriques
11:58 et en interdisant aux consommateurs d'acheter des véhicules autres qu'électriques.
12:01 Mais un peu à l'envers du coup, si je vous comprends.
12:02 Exactement, c'est ce que je suis en train de dire.
12:04 Et donc ce point-là, il mérite, il aurait mérité un débat de société.
12:07 Mais dans nos sociétés européennes aujourd'hui, avoir un débat apaisé et pragmatique sur ce type de sujet,
12:13 c'est avéré, hélas, très difficile.
12:15 Et c'est la raison pour laquelle nous sommes tous embarqués à cette vitesse-là, dans cette direction.
12:19 Je pense que les citoyens et le citoyen européen que je suis l'a exprimé à de multiples reprises.
12:24 Maintenant, le chef d'entreprise, il est dans un cadre règlementaire strict que je respecte totalement.
12:30 Et dans ce cadre règlementaire, moi, je fais la course.
12:33 Et les 2 millions de véhicules électriques promis par Emmanuel Macron,
12:36 produits en France en 2030, tout ça, c'est tenable ?
12:39 Nous, on est prêt. On est prêt puisque nous avons annoncé 12 véhicules électriques dans nos usines françaises.
12:44 Ça se fera sans suppression de postes, Carlos Savarez ?
12:46 Ça se fera avec une profonde transformation de l'entreprise. Profonde.
12:49 Ce qui veut dire que vous avez certains types de postes qui vont apparaître et d'autres qui vont disparaître.
12:54 C'est une profonde transformation.
12:55 Et en termes d'emploi, ça veut dire à l'arrivée, moins d'emplois, c'était dans 600 France ?
12:59 Au global de l'industrie, je ne pense pas qu'il y aura un impact très important,
13:03 parce que de nouveaux emplois seront créés, mais c'est pas la même industrie.
13:06 Et c'est ça, il faut qu'il faut le comprendre.
13:07 La réforme des retraites, comme vous le savez, est discutée en ce moment.
13:10 Est-ce qu'on peut, chez Stellantis, travailler dans une usine jusqu'à 64 ans, comme le demandera ce nouveau texte ?
13:16 En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que nous veillons à ce que les conditions de travail,
13:20 au sens ergonomique, s'améliorent de jour en jour.
13:23 J'ai le privilège de visiter beaucoup d'usines dans le monde entier, pas qu'en France, mais dans le monde entier.
13:28 J'observe que l'intelligence et les investissements qui sont mis dans l'amélioration des conditions de travail,
13:34 avec des assistances de plus en plus élaborées et sophistiquées, progressent énormément.
13:39 Aujourd'hui, vous avez beaucoup d'ouvriers de plus de 60 ans en Europe ?
13:42 Pas énormément, puisque, comme vous le savez, nous avons offert des conditions de départ anticipées à la retraite
13:46 qui ont été très généreuses, et dont beaucoup de nos salariés ont profité.
13:50 Ça, il va falloir que ça change.
13:51 C'est productif, un ouvrier à 64 ans ?
13:54 S'il travaille dans de bonnes conditions ergonomiques, bien sûr.
13:57 D'un mot, vous trouvez qu'on a un rapport étrange, particulier, au travail en France, vous qui voyagez énormément ?
14:03 Je pense que l'Europe est en train d'adopter une position qui est très différenciée par rapport au reste du monde.
14:09 Et la meilleure façon de le caractériser, de manière très simple, c'est que nous sommes beaucoup plus dogmatiques en Europe,
14:15 et beaucoup plus pragmatiques dans le reste du monde.
14:18 Ça, c'est un élément qui me frappe, et je veux le partager avec nos concitoyens.
14:24 Je pense que c'est important. Nous sommes devenus très dogmatiques.
14:27 Et le dogmatisme, de temps en temps, de mon point de vue, trop, oui absolument.
14:31 Et donc, de temps en temps, le dogmatisme peut aveugler.
14:34 Et je veux alerter mes concitoyens sur cette dimension-là.
14:37 Attention au dogmatisme. Informez-vous auprès des instituts scientifiques de renom.
14:42 Faites-vous une opinion. Ne vous laissez pas simplement embarquer dans des pulsions et dans des émotions.
14:47 Ce n'est pas suffisant compte tenu de la complexité des problèmes que nous avons à traiter.
14:51 Merci beaucoup, Carlos.
14:52 Merci à vous.
14:53 Merci.
14:54 [SILENCE]