• l’année dernière
Invitée de Public Sénat ce vendredi 17 février, l’ancienne ministre de la Culture Roselyne Bachelot a estimé que les élus de la France insoumise étaient largement responsables du niveau de tension dans les débats sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale. Elle évoque "une stratégie de la conflictualité".

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Transcription
00:00 On est vraiment dans le vif du sujet à l'Assemblée nationale.
00:02 Aujourd'hui les débats sont très virulents.
00:04 On entend beaucoup dire que la tenue, le niveau du débat parlementaire s'est dégradé depuis 15 ou 20 ans, voire 30 ans.
00:10 Vous avez été député, vous avez connu la bataille du Pax.
00:14 Est-ce que l'Assemblée nationale n'a pas toujours été le lieu des joutes, de l'obstruction, de la provocation ?
00:22 Ou alors est-ce que les réseaux sociaux ne servent pas de réseaux résonnants ?
00:24 Est-ce que le niveau a vraiment baissé ?
00:26 Alors, il y a toujours eu de la violence dans les débats parlementaires, des ajusts, des noms d'oiseaux.
00:34 Moi ce que je trouve et qui m'interpelle, c'est qu'on pouvait s'insulter mais on pouvait aussi négocier ensuite.
00:43 On se retrouvait à la buvette et même avec des gens avec lesquels on est très opposés,
00:51 on pouvait arriver à des consensus ou du moins à vivre ensemble de manière apaisée.
00:58 Là, j'ai le sentiment, j'ai pas le sentiment parce que ça m'a été rapporté, d'un climat de haine qui est absolument incroyable.
01:06 Refuser de se serrer la main, insulter les gens, non pas pour leurs idées mais pour ce qu'ils sont.
01:12 Donc là vous pensez que ce sont les insoumis par leur attitude qui électrisent ?
01:15 Ce sont clairement les insoumis mais il faut savoir l'histoire idéologique des insoumis.
01:21 Ils rejettent la démocratie parlementaire, ils sont dans une démocratie de la conflictualité.
01:27 Il faut lire Chantal Mouffe, il faut lire Ernesto Laclau bien sûr, son acolyte,
01:32 mais puisque je parle de Daniel Defer, Michel Foucault, Derrida, Antonio Gramsci,
01:40 ils sont dans une stratégie de la conflictualité. C'est une construction, donc ils sont dans cette stratégie.
01:46 Et cette stratégie de la conflictualité, elle n'a pratiquement jamais été présente à l'Assemblée nationale.
01:52 Elle intervient peut-être pour la première fois, donc il ne faut pas être étonné de cela.
01:58 Les insoumis sont dans cette idéologie.
02:03 Alors je ne sais pas si tous le sont vraiment, s'ils avaient étudié cela,
02:09 mais en tout cas leur chef est tout à fait clair sur ce sujet.
02:12 – En même temps ils s'appellent les insoumis, ils n'ont trompé personne sur la marchandise.
02:16 – Oui mais je crois que tout le monde n'a pas compris.
02:18 – Peut-être qu'il y a une dimension peut-être plus poétique qui a pris le dessus.
02:21 – Voilà, mais vous avez raison.
02:23 – La question que je veux vous poser c'est, est-ce que cette attitude, cette position radicalisée,
02:28 pousse les électeurs français vers le Rassemblement national ?
02:33 – Alors, écoutez, je ne sais pas, mais il y a quand même un parti,
02:40 j'allais dire un mouvement qui est au centre-droit, centre-gauche,
02:45 qui peut constituer une majorité.
02:48 Je ne suis pas pour désigner des coupables du vote Rassemblement national.
02:54 Les électeurs choisiront, alors il y a la France insoumise qui dit
02:58 que c'est la faute de la majorité actuelle si on est poussé vers le Rassemblement national.
03:04 La majorité actuelle dit que c'est la faute des insoumis.
03:08 Les électeurs choisissent, et c'est la faute, c'est la responsabilité des électeurs.
03:15 [Musique]

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