Gavin's Clemente Ruiz nous raconte Ca' Dario, le palais maudit à Venise.
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00:00 Europain, historiquement vôtre, avec Stéphane Bern.
00:04 Mais aïe, quelle époque ! Mais aïe, quelle époque !
00:07 Oh oui, mais aïe, quelle époque ! Une époque et même plusieurs qu'on vous raconte chaque jour pendant deux heures.
00:11 Toujours avec Jean-Luc Lemoyne, David Castellopez, qu'on retrouve dans un instant,
00:15 et aujourd'hui avec vous, Gavin Sclemente et Ruiz, notre globe-trotteur de l'histoire.
00:19 Ça s'est passé dans le passé, en au moins du 15e siècle, en plein cœur de Venise,
00:23 pour découvrir un étrange palais qui a la fâcheuse habitude de tuer ses occupants.
00:28 Le palais Cadario.
00:30 Exactement, tout commence au 15e siècle, Stéphane.
00:33 On est dans le quartier de Dorsodurlo, c'est au bord du Grand Canal.
00:37 Quand on voit le bâtiment comme ça, il est beau, il est vu de l'eau, on dirait que tout va bien.
00:41 C'est un palais parmi les autres palais, avec une façade asymétrique, du marbre, Venise quoi.
00:45 Il a été construit par l'architecte Pietro Lombardo, pour l'ambassadeur de Venise à Constantinople,
00:50 qui s'appelait Giovanni Dario, d'où son nom, palais Dario, ou Cadario comme on dit à Venise, du nom de son propriétaire.
00:55 Mais alors le problème vient de l'intérieur, pas de l'extérieur.
00:58 En effet, tout commence avec le décès de Dario, le propriétaire, puis de sa fille.
01:02 Elle se suicide parce que son mari, Vincenzo Barbaro, a fait faillite,
01:06 et comme si cela ne suffisait pas, parce qu'il a été poignardé.
01:09 Les mauvaises langues disent aussi que Vincenzo Barbaro a tenté de tuer sa femme pour réhériter du palais.
01:15 Dans tous les cas, on va dire que la machine à malheur semble bien enclenchée,
01:19 et quelques temps après, en Crète, un descendant de cette famille, Barbaro, meurt lui aussi dans d'atroces souffrances.
01:25 - Oui, enfin jusque là, ça ressemble à un mauvais concours de circonstances.
01:28 - Oui, oui, mais attendez, la suite est pas mal non plus.
01:31 Alors, la famille Barbaro, elle a été propriétaire du palais jusqu'au début du 19ème siècle,
01:35 elle le vend à un certain Arbit Ardol, c'est un diamantère arménien,
01:39 qui a fait faillite lui aussi juste après avoir possédé le palais, et qui va mourir ruiné.
01:45 Il va vendre le palais à son tour à un certain Randon Brown, scientifique de son état,
01:50 qui le revend quatre ans après, parce qu'il a fait faillite lui aussi.
01:53 Il se suicide, comme son amant.
01:55 - Bon, c'est fini là !
01:56 - Non, non, non, c'est là que ça devient encore plus drôle.
01:58 Après la Seconde Guerre mondiale, Charles Burgess, un autre propriétaire du palais,
02:02 doit fuir Vionnise en raison de révélations liées à son homosexualité,
02:06 il fuit le retrouver son amant au Mexique, et qu'est-ce qu'il se passe ?
02:09 Eh bien, il se suicide à son tour.
02:11 Ça fait quand même beaucoup, non ?
02:12 - Oui, ça fait vraiment, oui, concours de circonstances.
02:15 - Non, non, non, c'est pas fini.
02:17 En 1964, un ténor s'apprête à signer l'acte d'achat du palais,
02:20 et il a un accident juste avant, et il se blesse grièvement.
02:23 Idem avec le comte d'Eleland, c'est qu'il a été tué, lui, dans le palais.
02:27 Alors, je vous passe les détails des morts qui entourent la vie de ce palais,
02:30 il y en a encore beaucoup d'autres,
02:31 et progressivement, on donne à ce palais le surnom de "palais qui tue".
02:35 - Ah bah c'est bien vendeur, ça, comme annonce immobilière,
02:37 "à vendre, palais qui tue".
02:39 - Et le palais va rester quelque temps sans propriétaire,
02:41 après la mort en 1993 du dernier occupant des lieux.
02:43 On raconte même, en fait, que Woody Allen,
02:46 qui venait souvent à Venise à la fin des années 90,
02:48 a pensé un temps à le racheter,
02:50 et quand il a vu, et quand il a lu,
02:52 et quand il a appris de tous ces morts et ces faillites liées,
02:55 de près ou de loin au palais,
02:57 il a renoncé, et je crois qu'il a eu raison.
02:59 - Ah oui, ça lui a porté bonheur.
03:00 - Mais la malédiction a continué depuis ?
03:03 - Eh bah carrément, en 2002, John N. Whistle,
03:05 qui est le batteur des Who,
03:06 il a loué le palais une semaine pendant ses vacances,
03:09 et devinez ce qui lui est arrivé une semaine plus tard ?
03:12 - Il est mort ? - Eh bah ouais.
03:13 - Non, c'est vraiment affreux. - Ouais, je vous rassure quand même.
03:16 Il y a des gens qui l'ont approché, qui l'ont même peint,
03:18 je pense qu'il y a un très joli tableau de Claude Monet,
03:21 il ne lui est rien arrivé, enfin bon, pas que je sache,
03:23 mais avouez que c'est quand même troublant.
03:25 - Mais est-ce qu'on sait à quoi c'est dû ?
03:26 Il y a peut-être une explication rationnelle, ou c'est paranormal ?
03:29 - Alors, alors, là il y a plusieurs hypothèses,
03:31 celle qui est le plus souvent avancée,
03:33 c'est que le palais aurait été construit
03:35 sur un ancien cimetière de Templiers,
03:38 et qu'il souhaiterait se rappeler aux bons souvenirs des vivants.
03:41 Alors, il y a aussi des mots qui sont gravés sur la devanture,
03:44 et qui rendent hommage au premier propriétaire,
03:46 Urbis Gainio Ioannes Darius,
03:48 qui serait l'anagramme en latin
03:50 de "Celui qui habitera ces lieux ira à sa ruine".
03:53 - Oui, c'est pas très engageant.
03:55 - Non, à tel point qu'on ne sait pas aujourd'hui
03:57 qui est l'actuel propriétaire des lieux.
03:59 Alors, on a dit que c'était une entreprise américaine,
04:02 peut-être, on ne sait pas, mais en effet vaut mieux pas.
04:04 - En tout cas, ils ont raison de ne rien dire.
04:06 Avec tout ce que vous nous avez raconté sur ce palais du 15e siècle à Venise,
04:09 mieux vaut rester discret.
04:11 Mais aïeux, quelle époque ! Merci beaucoup, Gavins.
04:13 - Merci.
04:14 - Allez, dans un instant, c'est le début de la fin,
04:16 ou le début tout court.
04:18 Avant de partir, on remonte aux origines avec David, Cassez-Lopez et ses mascottes.
04:22 Et juste avant, ça fait plaisir de les entendre.
04:24 Non, ce n'est pas le retour des experts, ce sont les Who.
04:27 Voici Who Are You sur Europe en France.