Eric Coquerel : "Véran est bête et méchant !"

  • l’année dernière
Avec Eric Coquerel, député LFI de Seine Saint Denis et président de la Commission des Finances
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-02-06##

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Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
00:04 Et l'invité ce matin, Eric Coquerel, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis et
00:09 président de la Commission des Finances.
00:10 Bonjour Eric Coquerel.
00:11 Bonjour.
00:12 La bataille à l'Assemblée sur les retraites, obstruction ou vrai débat, la nouvelle mobilisation
00:15 de main, voilà on va aborder cela aujourd'hui.
00:17 Alors le travail, enfin le travail, le texte arrive donc aujourd'hui, cet après-midi,
00:25 dans l'hémicycle, après ce travail en commission à l'Assemblée pour 20 jours de débat, avant
00:29 le début de l'examen, il va y avoir la motion référendaire déposée par le Rassemblement
00:34 National qui a gagné au tirage au sort face à vous, justement pour être retenu.
00:40 Est-ce que vous allez la voter oui ou non ?
00:42 Déjà ce matin on va essayer de jouer la manipulation j'allais dire qui a été faite
00:50 par l'Assemblée Nationale parce que pour bien comprendre, pour nos auditeurs, normalement
00:53 quand vous déposez une motion référendaire, vous avez des critères pour prendre celle
00:57 que vous choisissez.
00:58 Et nous, la nôtre était la première et elle avait beaucoup beaucoup plus de signatures
01:04 que celle du RN qui est venue après.
01:05 Donc normalement vous prenez celle-ci, voilà c'est ça les règles.
01:07 Et là on a décidé de tirer au sort.
01:10 Et donc déjà on dénonce ça.
01:12 Donc ce matin on va redéposer une motion, cette fois-ci menée par un groupe parlementaire
01:17 plutôt du centre qui s'appelle Lyott, qui est opposé à cette réforme, on va redéposer
01:22 et réexiger un tirage au sort ce matin.
01:25 On va bien voir ce que fait la Présidente de l'Assemblée.
01:27 - En fond, ce que disent les textes ?
01:29 - Normalement les textes, on peut les lire d'une manière ou d'une autre, mais bon on
01:36 trouve que ce qui a été lu pour remettre en selle le RN qui danse cette opposition
01:40 à la réforme est plus verbale qu'autre chose.
01:42 Ils font pas grand-chose, ils ont déposé très peu d'amendements, ils ont déposé
01:46 des projets de loi récemment où ils prennent sur la part socialisée des salaires les cotisations,
01:51 ce qui permet au régime de retraite d'être équilibré.
01:54 Donc en fait c'est un peu des opposants de Paquetty et c'est eux qu'ils se retrouvent
01:58 comme ça à tirer au sort pour porter cette motion.
02:01 Donc on n'est pas d'accord, on va voir, et si jamais ce n'est pas le cas, on décidera
02:05 tout à l'heure.
02:06 - Mais sur le fond, vous voudriez que cette réforme des retraites soit soumise à un référendum
02:09 ?
02:10 - Sur le fond, on veut cette réforme des retraites.
02:12 Le retrait total, comme tous les syndicats, comme 10 millions de Français, comme 7 Français
02:17 sur 10, comme 9 actifs sur 10.
02:19 - Donc vous ne voulez pas de référendum ?
02:21 - Attendez, on veut ça.
02:23 Si le gouvernement entendait raison et disait "vu l'opposition qui manifestement est très
02:28 majoritaire dans ce pays, on propose un référendum", on dirait chiche.
02:32 Si c'est à un moment donné la manière de… la motion référendaire peut être… c'est
02:36 un peu compliqué à comprendre, mais surtout elle pourrait nous permettre de gagner des
02:39 jours.
02:40 Mais en tout cas, sur la décision de ce qu'on fera tout à l'heure, si jamais c'était
02:47 celle du Rennes, on en discutera.
02:48 Mais ce n'est pas le cœur du sujet.
02:49 - Ah vous en discuterez ? Ça veut dire qu'il y a une hésitation tout de même ?
02:52 - Non, il y a un groupe qui se discute.
02:55 Mais nous on espère bien tout à l'heure que nous aurons notre motion, que nous défendrons.
02:59 Mais j'allais dire que ce n'est pas le cœur du sujet.
03:00 Le cœur du sujet, non non non, c'est de faire en sorte que le gouvernement replie
03:06 ce projet de loi face à quelque chose qui est aussi la démocratie.
03:10 La démocratie sociale, ça existe.
03:14 Ils n'ont pas été élus pour ça.
03:16 Contrairement à ce qu'ils disent, M.
03:17 Macron a gagné face à Mme Le Pen en appelant les voix de gauche à venir le rejoindre.
03:21 Il n'a pas mis en avant sa réforme des retraites telle qu'il le dit, mais il l'a fait.
03:25 - Emmanuel Macron, il a gagné l'élection présidentielle avec vos voix.
03:29 - Justement, excusez-moi.
03:30 Il a fait, rappelez-vous, au lendemain des présidentielles, il appelle tous les candidats
03:34 de l'arc démocratique à appeler à voter pour lui.
03:36 Donc c'est très bien qu'il appelle des gens et des électeurs surtout à voter pour lui
03:40 face à l'extrême droite, non pas pour sa proposition de loi, mais face à l'extrême droite.
03:44 Et le jour où il a défendu sa proposition de loi, c'est les législatives.
03:48 Les législatives, ils ne l'ont pas gagné.
03:50 Donc quand vous avez cet élément-là et qu'en plus, dans une année qui va être difficile
03:54 socialement pour tout le monde parce que la crise est là, vous décidez de mettre en
03:58 tension le pays face, manifestement, personne le nie, à une large majorité de nos concitoyens,
04:04 le mieux c'est de reprendre ce projet, comme le conseillent tous les syndicats, et donc
04:07 on va se battre pour ça.
04:08 - Bon, donc pas question de suivre le référendum du Rassemblement National.
04:13 Donc vous rejetez un peu les électeurs du RN alors aussi.
04:16 - Non, je vous dis...
04:17 - À travers ça.
04:18 - Je vous ai dit que nous discuterons de ça tout à l'heure, donc on réinviterait demain
04:21 si vous voulez.
04:22 - Oui, mais on connaît déjà votre réponse.
04:23 - Mais moi j'espère bien que tout à l'heure l'Assemblée Nationale tirera au sort, enfin
04:27 remettra au tirage au sort, puisque c'est la règle qu'il a décidée, entre les deux
04:31 motions, celles que nous allons redéposer avec le groupe Lyott.
04:34 - Oui, bon, et bien écoutez, on suivra ça.
04:36 Alors en tant que président de la Commission des Finances, je rappelle que vous êtes président
04:39 de la Commission des Finances à l'Assemblée, est-ce que vous estimez que cette réforme
04:43 ne doit pas passer par un texte budgétaire ? Ça a été la stratégie choisie par Elisabeth
04:47 Born.
04:48 - Bah évidemment.
04:49 - Bah oui, mais c'est légal, c'est possible.
04:52 - Bah justement, on verra si c'est possible, parce que manifestement au niveau du Conseil
04:55 constitutionnel, y compris jusqu'à Laurent Fabius, il y a des constitutionalistes qui
04:59 lisent que si on interpelle le Conseil constitutionnel, on pourrait bien gagner si jamais cette réforme
05:04 était votée.
05:05 Je vais expliquer pourquoi.
05:06 Un projet de loi de finances de la sécurité sociale rectificative s'est fait pour actualiser
05:10 dans l'année un budget, au marge en gros.
05:13 C'est pas fait pour faire passer une réforme structurelle qui va s'étendre sur des années.
05:17 Donc pourquoi ils le font ? Ils le font parce que ça leur permet au bout de 20 jours de
05:22 dire "on arrête les débats en première lecture sans vote".
05:24 Au bout de 50 jours, on arrête les débats tout court.
05:28 Ça peut même leur permettre de passer sans vote avec des ordonnances.
05:31 Donc c'est un caractère absolument antidémocratique, parce qu'en réalité ils sont très inquiets
05:35 de la majorité qu'ils pourraient avoir dans les deux assemblées, et donc ils passent
05:39 par un outil parlementaire qui est particulier.
05:42 Par exemple, on ne pourra même pas déposer certains amendements de fonds parce que vous
05:48 savez il y a des règles dans les budgets qui vous empêchent avec des articles constitutionnels
05:51 de passer tel ou tel amendement pour des raisons budgétaires ou des raisons où on estime
05:55 que vous n'êtes pas dans le cadre de cette loi.
05:57 Donc tout ça est un déni de démocratie et ça rajoute un problème.
06:02 - Donc vous allez contester auprès du conseil constitutionnel alors ?
06:05 - Ah oui.
06:06 - Mais à partir de quand vous le déposez ?
06:07 - Après, ça vous le faites en général si jamais une réforme est votée.
06:09 Mais comme nous espérons bien que grâce à la mobilisation sociale, grâce à la grève,
06:14 grâce à la bataille que nous allons mener au Parlement, ce gouvernement entend raison,
06:19 et ça ne serait pas un aveu de faiblesse, c'est bien d'entendre la démocratie parfois,
06:22 entendre raison et retire ce projet de loi, j'espère que nous n'aurons même pas à vous
06:25 dire la même chose.
06:26 - Vous c'est le retrait complet du projet de loi, ce n'est pas l'amélioration des amendes
06:31 parce que vous avez déposé des milliers d'amendements.
06:34 - Si vous déposez des milliers d'amendements, ce n'est pas pour l'améliorer.
06:39 - Non mais nous, je vous fais un bon pas.
06:41 - Je vais vous expliquer, vous me demandez, vous me posez la question.
06:44 Nous, il n'est pas question de forcer les Français à travailler deux ans de plus alors
06:49 que rien ne le nécessite.
06:51 Le président du conseil d'orientation des retraites que j'ai invité à l'Assemblée
06:54 à une audition explique lui-même que les retraites ne coûteront pas plus cher dans
06:58 les années à venir, elles vont même coûter moins cher aux pays, propensionnellement
07:01 à la richesse d'autres pays.
07:02 Ce qui est le problème, c'est les ressources.
07:04 Les ressources, il y en a plein.
07:05 Je vous donne un exemple, vous prenez toutes les dividendes du pays, les revenus du capital
07:10 et vous leur appliquez les mêmes cotisations qu'au travail et vous avez largement de quoi
07:15 réduire le déficit, par exemple, même de l'annuler totalement.
07:18 Autre exemple, vous décidez, comme ils l'ont fait en Islande, une loi contraignante qui
07:23 permet l'égalité salariale homme-femme dans les entreprises, et bien figurez-vous,
07:27 vous dégagez 8 milliards d'euros de plus de cotisations.
07:30 On pourrait en rajouter comme ça sur ce qui permet de gonfler ce qu'on appelle le salaire
07:35 socialisé.
07:36 Il y a plein de propositions qui ont été faites.
07:37 Donc, ce gouvernement préfère forcer les gens à travailler deux ans de plus et donc
07:41 à vivre deux ans de moins en retraite le moment où ils ont largement gagné.
07:46 - Nécessairement, mais bon...
07:47 - Inévitablement.
07:48 - Si vous trahissez, vous vivez deux ans de moins en retraite.
07:51 - Ah oui, à la fin, vous avez deux ans de moins à vivre pendant la perte de retraite
07:54 et surtout en bonne santé.
07:55 - Qu'est-ce que vous répondez à Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, qui parle de
07:58 vos amendements en disant qu'ils sont bêtes et méchants ?
08:01 - Ah qu'il est bête et méchant en général, Olivier Véran, parce que ce qui est bête...
08:04 - Ah bon ?
08:05 - Oui, excusez-moi, il emploie des termes de ce type, donc je le renvoie, c'est lui qui
08:09 les emploie.
08:10 Ce qui est bête et méchant, c'est la méthode avec laquelle ils entendent faire passer leur
08:13 loi.
08:14 Oui, ce qui est bête et méchant, c'est de forcer les gens, surtout quand en général
08:17 on n'est pas soi-même concerné, à travailler deux ans de plus.
08:19 Pourquoi ? Pour quelles raisons ?
08:22 - Selon eux, c'est pour sauver le système.
08:25 - Eh bien, d'accord.
08:26 - C'est leur stratégie.
08:27 - Premièrement, vous remarquerez qu'ils ont changé de discours.
08:30 En décembre, au moment du projet de loi de finances, Bruno Le Maire expliquait que c'était
08:35 pour réduire le déficit.
08:37 C'est la raison profonde, à mon avis, de l'État.
08:39 Mais c'est quand même difficile de dire que vous faites en sorte qu'un régime contributif
08:46 entre travailleurs doit servir à réduire le déficit de l'État.
08:49 Donc ils ont changé de discours, ils ont dit maintenant c'est pour sauver le régime, il
08:52 y a des déficits.
08:53 Ils vont vous dire qu'en réalité ces déficits n'ont seulement été très gérables, c'est
08:56 3% de la masse financière des retraites, mais en plus de ça, il suffit de trouver
09:02 d'autres ressources et non pas de forcer les gens à travailler deux ans de plus, ce qui
09:06 est une régression sociale absolument terrible.
09:08 - Alors c'est cet après-midi que ce projet sera présenté, normalement, à l'Assemblée
09:12 par Olivier Dussopt, le ministre du Travail.
09:14 Est-ce qu'il est audible, après la poursuite par le parquet national financier dans une
09:19 affaire de favoritisme ?
09:20 - Ça l'affaiblit.
09:21 - Ça l'affaiblit ?
09:22 - Oui, ça l'affaiblit.
09:23 Maintenant, il va falloir que la justice passe, pour l'instant il y a une présomption d'innocence,
09:28 il m'a compris, c'est des soupçons, on verra bien.
09:29 Il n'y a pas de présomption d'innocence, c'est sur le projet qu'il entend imposer
09:33 aux Français, qu'il force les gens à travailler deux ans de plus.
09:35 C'est plutôt ça qui aujourd'hui m'inquiète et qui, à mon avis, le rend critiquable, voire
09:41 politiquement, condamnable.
09:43 - On a parlé d'Olivier Véran, il y a aussi Gérald Darmanin qui dit que vous voulez bordéliser
09:49 le pays et puis il dit, à propos de Jean-Luc Mélenchon, lui il est millionnaire, il a
09:54 un patrimoine, moi je ne suis pas millionnaire, je n'ai pas de patrimoine et ma mère est
09:58 obligée de travailler jusqu'à 67 ans.
10:00 Alors arrêtez l'hypocrisie, dit-il.
10:01 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
10:02 - Moi j'ai regardé un peu la carrière de M. Darmanin, je dis ça parce que très souvent
10:05 ceux qui disent, qui forcent, conseillent aux gens ou qui forcent ou qui culpabilisent
10:09 les gens en leur disant "comment ça vous n'acceptez pas de travailler deux ans de plus"
10:14 sont pas les premiers concernés.
10:15 D'accord ?
10:16 Soit parce qu'ils sont parmi les plus riches de concitoyens, soit parce qu'ils ont un rang
10:19 social qui fait que, effectivement, pour eux le travail n'est pas pénible.
10:22 D'ailleurs ils n'acceptent même pas qu'on utilise ce terme-là vis-à-vis du travail.
10:25 M. Darmanin a fait l'IEP, je crois que c'est l'Institut d'études politiques, après il
10:31 est devenu attaché parlementaire et puis après il a été élu.
10:34 Donc, j'allais dire, comme carrière professionnelle de métier pénible, on fait mieux.
10:38 - Non mais il met en avant sa maman, femme de ménage, bien sûr.
10:41 - Mais c'est pas lui sa maman, manifestement.
10:43 Ce que je veux dire par là, c'est que c'est toujours les mêmes qui font des leçons aux
10:46 jeunes, c'est-à-dire que c'est toujours ceux qui ont fait toute leur carrière en politique,
10:50 soit qui, je vous dis, ont des métiers plutôt créatifs, plutôt d'intérêt, où ils sentent
10:56 pas une certaine pénibilité, une très petite minorité de Français, qui se permettent de
11:00 dire aux gens "ah mais comment ça vous estimez que votre travail est pénible et que vous
11:03 devriez partir à la retraite deux ans plus tôt ?"
11:06 Je veux dire, il y a un moment donné, il y a un côté indécent, et pour tout vous
11:09 dire, quels que soient les origines familiales de M. Darmanin, que je ne conteste pas, il
11:14 y a un peu un réflexe de classe.
11:16 Et ce côté-là, ce discours-là, qui consiste à dire aux gens "faites des efforts", etc.,
11:21 c'est vieux comme la réaction conservatiste en France.
11:23 - Au passage, Eric Coquerel, est-ce qu'il ferait revenir sur le régime spécial de
11:26 retraite des députés et des sénateurs ?
11:27 - Alors déjà, sachez qu'il n'y a plus de régime spécial des députés.
11:30 - Non, il a été modifié.
11:32 - Il a été modifié, c'est-à-dire que nous avons un régime qui est lié, comme la fonction
11:35 publique, donc il n'y a pas un régime spécial.
11:37 Il reste le régime spécial des sénateurs, où je suis effectivement, c'est le type de
11:42 régime spécial, à mon avis, qui me paraît critiquable.
11:46 Mais ça ne m'empêche pas qu'il ne faut pas que l'arbre cache la forêt.
11:51 Ce n'est pas parce qu'il y a les régimes spéciaux des sénateurs qu'on ne doit pas
11:54 parler de tous les régimes spéciaux qui sont liés à des métiers très durs et sur
11:57 lesquels, oui, je pense qu'il est bien que les gens puissent partir plus tôt parce qu'ils
12:01 sont usés par leur travail.
12:02 - Dernière question, Eric Coquerel, ça va se jouer où ? A l'Assemblée nationale ou
12:06 véritablement dans la rue ? Avec une nouvelle mobilisation demain ?
12:09 - J'allais dire les deux.
12:11 Bon, s'il n'y a pas de mobilisation massive, de grève massive, comme le laissent penser
12:16 les premières manifestations, je pense que demain, mardi et samedi, où j'appelle à
12:21 manifester, ça va être énorme.
12:22 On n'arrivera pas à bousculer ça à l'Assemblée parce qu'on n'est pas, vous le savez, pour
12:26 l'instant, a priori, on n'est pas majoritaire.
12:28 Quoique, je sais que pas mal de nos collègues républicains de la majorité s'approchent...
12:33 - Vous applaudissez certains républicains, alors, ce matin ?
12:35 - Non, ceux qui sont contre cette proposition de loi, bien sûr.
12:39 Mais moi, je vais vous dire, je crois qu'ils ne passeront pas.
12:41 Je pense que la question...
12:43 Il n'y a pas un exemple dans la Ve République, si peut-être un, 2010, Sarkozy, il n'y a pas
12:48 un exemple dans la Ve République où, quand vous avez un pouvoir qui est face au peuple,
12:53 il peut imposer sa loi.
12:54 - Mais Elisabeth Borne peut faire des concessions, elle l'a déjà fait un peu sur des carrières
12:58 longues...
12:59 - La concession, c'est le cœur de son...
13:00 Non, arrêtez, ça concerne 30 000 personnes et encore, on n'en sait rien, c'est hyper compliqué.
13:04 Comme a dit Berger hier, je suis d'accord avec lui, c'est un système qui ne va pas,
13:09 avec un pneu qui est en train d'exploser partout, on met des rustines où on peut, à cause
13:12 de cette proposition de loi, donc tout ça ne fonctionne pas.
13:15 Donc moi, je lui dis une chose, je pense que la question, maintenant, ce n'est plus de
13:17 savoir s'ils vont retirer la loi, mais quand.
13:19 Il ferait mieux de le faire tout de suite, ça ferait preuve d'une certaine intelligence
13:22 et d'un respect de la démocratie.
13:23 - Dernière question, c'est Rachel Keke, pour vous, qui va porter le texte sur la pénibilité.
13:29 Est-ce qu'elle est suffisamment armée, entre guillemets, préparée ?
13:32 - Bah non, mais...
13:33 - C'est parce que vous n'avez pas suivi les mobilisations des femmes de ménage de la
13:37 Talibis et Accor, parce qu'on l'a eu en ligne.
13:40 - Vous ne poseriez pas cette question sur la pugnacité et le talent de Rachel Keke ?
13:45 - Oui, mais c'est une autre chose, peut-être, à l'Assemblée, non ?
13:47 - C'est la voix du peuple.
13:48 - Oui, c'est la voix du peuple.
13:49 - Et c'est plutôt pas mal pour expliquer pourquoi il faut refuser de travailler deux
13:54 ans de plus et de revenir sur un des grands acquis, une grande conquête sociale du XXe
13:59 siècle.
14:00 - Merci Éric Coquerel, député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis et président
14:03 de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale, qui était l'invité de Sud Radio
14:06 ce matin.
14:07 *Musique*

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