Avec Alexandre Arcady, réalisateur
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NewsTranscription
00:00 Bonjour Gilles, bienvenue dans l'émission Média avec un cinéaste aujourd'hui.
00:06 Bonjour Alexandre Arcadi, on est ravis de vous recevoir ce matin pour un très beau documentaire
00:12 qui vous est consacré sur Ciné +, qui est diffusé sur MyCanal.
00:17 Alexandre Arcadi, une histoire de cinéma, formidable document, ça dure 52 minutes
00:22 et vous ne quittez pas une seconde, vous ne lâchez pas, vous allez voir, c'est absolument passionnant
00:28 parce que vous avez une vie passionnante, parce que vous êtes un homme qui est entier, vivant,
00:34 plein de ressources et d'idées, c'est ce qu'on dit, vous avez une minute, une idée, pas à la minute mais par heure,
00:41 Didiane Curis, et on va reparler de tout ça et de votre formidable carrière,
00:46 Le coup de Sirocco, Le Grand Pardon, Le Grand Carnaval, L'Union Sacrée, Pour Sacha,
00:51 bref, la liste est longue, que des grands grands films et on va en parler.
00:56 - Toute une période, toute une époque, à Crozet-Hanin, tout à l'heure,
01:00 je mettrai un extrait du Coup de Sirocco pour réentendre les accents Valérie.
01:05 - Allez, on va tout de suite passer au Zapping.
01:08 - Sud Radio Média, l'instant Zapping.
01:12 - Alexandre Arcadi, vous avez beaucoup abordé dans beaucoup de vos films le conflit israélo-palestinien,
01:17 insister comme dans le film L'Union Sacrée, plus sur les points communs entre les Arabes et les Juifs
01:22 que leurs différences, pourtant depuis quelques jours, les tensions sont remontées.
01:27 Des attentats à Jérusalem, hier Agnès Varamian était sur place pour le JT de France 2.
01:31 - En contrebas, la rue de l'attaque, et en face, les habitants présents hier et autour desquels les fidèles se rassemblent.
01:38 - Regardez, la balle est passée par là, j'étais là, il m'a tiré dessus, je me suis enfui, et il a tiré sur la fenêtre.
01:45 - La même rue, hier soir, et les corps de deux des victimes sur la chaussée.
01:51 L'auteur de l'attaque a attendu dans sa voiture la fin de la prière pour sortir son arme et tirer.
01:57 - La seule chose qu'on sache du terroriste, c'est qu'il a 21 ans et qu'il est de Jérusalem-Est.
02:02 L'assaillant a été abattu par la police israélienne alors qu'il tentait de s'enfuir.
02:07 - Jamais ça va s'arranger ?
02:10 - On ne peut pas dire jamais, parce qu'on en a vu des conflits dans notre histoire.
02:15 On ne pensait pas que ça allait s'arranger avec l'Allemagne, même avec l'Angleterre, la guerre de 100 ans.
02:21 Donc on a toujours l'espoir que les choses évoluent.
02:25 Mais moi je suis frappé par ce sentiment de haine profonde.
02:30 Quand on imagine qu'un gamin de 13 ans a pu sortir son revolver, tirer à bout portant sur les gens,
02:40 ça en dit long sur une mentalité de rejet absolu.
02:48 Alors la faute n'est pas entièrement aux Palestiniens, mais pas non plus du côté israélien.
02:53 Il faut dire que les Israéliens ont essayé de multiples reprises de tendre la main.
02:58 Ça n'a jamais abouti. Il y a une volonté chez les Palestiniens qu'on ne comprend pas.
03:04 Moi j'ai le souvenir, après la guerre des 6 jours, j'étais en Israël.
03:10 Et j'ai parcouru les territoires dits occupés.
03:15 Alors c'est vrai qu'à cette époque des grandes voix se sont élevées en disant "il faut les rendre, il faut les rendre tout de suite".
03:20 Et on aurait dû le faire.
03:22 Mais j'ai vu la mentalité des gens qui étaient passés de l'autre côté, si je puis dire.
03:27 Il y avait une espèce de fraternité qui était évidente.
03:31 Je me souviens dans Jérusalem-Est, les commerçants, et ça c'est des souvenirs qui remontent à 1967,
03:37 les commerçants totalement ouverts.
03:40 Bon c'est vrai qu'il y avait du tourisme qui arrivait, etc.
03:43 Mais on a loupé des moments où il était possible de se rapprocher.
03:48 Je me souviens de cette poignée de main entre Arafat et évidemment les autorités israéliennes.
03:56 Et là on a eu beaucoup d'espoir.
03:58 Choses ne se sont pas faites.
04:00 Mais je ne désespère pas.
04:01 Parce que fondamentalement je pense que ce qui se passe dans cette région,
04:06 avec cette ouverture sur certains pays arabes, du Golfe,
04:11 donne à penser qu'il y a une union qui peut se faire.
04:16 J'allais dire sacrée, mais une union qui peut se faire parce qu'Israël peut apporter énormément à tous ces pays.
04:23 Par sa qualité de la technique, par son agriculture, par l'eau surtout, c'est extraordinaire.
04:33 Comment l'eau va jouer un rôle très important dans les années à venir.
04:36 Et on le voit au Maroc.
04:38 Quand on arrive au Maroc aujourd'hui, on voit tous ces Israéliens sur le territoire marocain,
04:42 et on pense à toutes ces usines qu'on va ouvrir pour dessaler l'eau,
04:48 parce que c'est le gros problème d'aujourd'hui.
04:50 Et ils ont une technique, les Israéliens, ils ont un savoir-faire qui date depuis longtemps.
04:54 Elle a raison Valérie, vous êtes impassionnée.
04:57 Demain c'est une nouvelle journée de grève Valérie, de manifestation.
05:01 Si vous ne savez pas quoi faire de votre enfant, parce qu'évidemment les écoles vont être fermées,
05:05 emmenez-le au défilé pour se faire à la section CGT des Hautes Alpes.
05:10 C'est vous qui m'avez envoyé cette information incroyable de la section CGT des Hautes Alpes.
05:15 On crée un kit de premiers manifestants pour les enfants à partir de 6 ans.
05:21 Et puis évidemment, on a son premier diplôme à à peine 6 ans de manifestant.
05:26 Alors qu'est-ce qu'il y a dans le kit de la première manifestation ?
05:29 D'abord on a un diplôme, parce que c'est ludique de faire sa première manifestation,
05:33 ça doit être valorisé.
05:35 À l'intérieur des petits jeux, des mots fléchés, des coloriages, un labyrinthe,
05:39 et puis de faire un petit tampon au fil des manifestations,
05:42 au fil du mouvement contre la réforme des retraites.
05:44 Leur objectif ? Démontrer que les manifestations ne sont pas dangereuses.
05:48 Je trouve quand même que 64 ans, 53 ans, c'est vieux.
05:52 Je ne sais pas pourquoi je prends de la retraite à côté à moi.
05:55 Ce n'est pas le rôle d'un enfant d'être dans une manif à 6 ans, 7 ans.
05:59 C'est un apprentissage, c'est un jeu.
06:01 C'est un futur citoyen qui prend conscience, mais d'une façon un peu étrange.
06:06 À 6, 7 ans, c'est un peu jeune.
06:08 Alexandre, qu'est-ce qu'il y a ? Un regard sur la réforme des retraites ?
06:12 Il faudrait dire que ça fait longtemps que je devrais être à la retraite.
06:16 Je ne le suis pas.
06:18 C'est une discussion vraiment technique que je ne maîtrise pas.
06:24 Alors j'écoute, j'entends la nécessité, et puis de l'autre côté, la non-nécessité.
06:30 La différence des métiers.
06:32 Oui, c'est ça, c'est surtout la différence.
06:36 Vous avez l'envie, vous avez un métier, vous êtes passionné, donc pourquoi s'arrêter ?
06:40 Pourquoi imposer ? Je veux dire qu'il faudrait laisser le libre au choix.
06:44 Et puis effectivement, les métiers pénibles, leur donner la possibilité de partir plus tôt.
06:50 Parce que bon, effectivement, ça s'explique.
06:54 C'est la grosse sortie de cinéma ce mercredi, un vrai pari.
06:58 Astérix, réalisé par Guillaume Canet.
07:01 Vendredi, Pierre Lescure a dévoilé une interview incroyable d'Albert Huldersho, Valérie.
07:06 Vous savez qui voulait jouer Astérix ? Louis de Funès.
07:10 Et vous allez voir pourquoi ça n'a pas pu se faire.
07:13 On m'avait donné Louis de Funès parce qu'il nous avait demandé la possibilité de faire un film avec Astérix.
07:19 Et ça n'a pas marché parce qu'il voulait faire Astérix, bien sûr.
07:23 Il voulait avoir le rôle principal, mais sans moustache.
07:26 Il voulait jouer le... parce qu'il avait peur qu'on ne le reconnaisse pas.
07:29 Alors on lui a dit, vous savez, sans moustache, on va dénaturer le personnage,
07:35 parce que les hommes ne vont pas comprendre ça.
07:37 Oui, vous voyez, quand on est cabot et comédien, c'était Albert Huldersho.
07:41 On s'en parlera tout à l'heure, mais dans le documentaire qui vous est consacré,
07:45 évidemment, elle parle de cette amitié indéfectible avec Patrick Bruel.
07:49 Il était en invité cette semaine de En Apartheid.
07:51 Il a parlé, il a été interrogé, il a fait sa dernière chanson sur la drogue, le milieu de la drogue.
07:56 Il a été interrogé là-dessus sur Canal+.
07:59 Vous avez toujours résisté ?
08:01 Je n'ai pas eu à résister. J'ai eu la chance de ne pas avoir même à résister.
08:07 Et pourtant, Dieu sait si la drogue était partout.
08:11 Et là, c'était de voir des amis glisser et de dire, voilà, c'est juste une main tendue.
08:19 Je ne juge pas parce que je ne suis pas mieux. J'ai juste eu la chance de ne pas...
08:22 Parce que le socle, parce que la famille...
08:24 Parce que sans doute la famille et les copains, la bande de copains.
08:28 On parlait de Patrick Bruel tout à l'heure, qui est très présent dans ce documentaire.
08:32 Bon, Valérie, c'est notre moment à tous les deux, parce que je finis toujours en musique.
08:37 Et beaucoup de nos invités nous ont parlé du phénomène ultra-branchouille du Pierre de Maher.
08:42 Oui, alors ?
08:44 Dont tout le monde parle.
08:47 Évidemment, Quotidien ne pouvait ne pas le recevoir.
08:50 Et ils l'ont reçu, évidemment, quand c'est branchouille.
08:53 Eh bien, vous ne pourrez plus dire "je ne connais pas Pierre de Maher" puisque vous allez l'entendre maintenant.
08:58 Voilà, voilà.
09:13 Oh, ça fait un petit peu... Il y a un petit côté branchouille, un petit côté d'Indochine.
09:19 Dans un instant, on se retrouve avec Alexandre Arcadi pour parler de sa vie, de son histoire au cinéma et de films incroyables.
09:29 Et puis de ceux que vous avez mis au monde.
09:32 J'ai trouvé cette expression très belle de la part de Patrick Bruel et de Roger Hanin aussi,
09:37 qui tous les deux prononcent cette phrase à votre propos, Alexandre Arcadi.
09:43 A tout de suite.
09:45 Sud Radio Média, l'invité du jour.
09:49 L'invité du jour, c'est Alexandre Arcadi.
09:51 Oh là là, ça parle série.
09:53 Oui, on parle série. Vous regardez beaucoup les séries, Alexandre Arcadi ?
09:56 Beaucoup, non, j'en regarde.
09:58 D'autant plus que je suis en train d'écrire une série à partir du "Grand Pardon" avec mon fils,
10:03 avec Alexandre Aja, qui était le gamin de 3 ans dans le film.
10:07 Et quand il m'a dit "je veux écrire la série avec toi",
10:10 là je me suis lancé et c'est très jubilatoire d'écrire une série.
10:14 C'est très différent, non ?
10:16 Très très différent parce qu'au fond, en 2 heures de temps sur le "Grand Pardon",
10:19 on a évoqué les personnages et là on va avoir la possibilité,
10:22 les Robert Hossein, les Trintignant, les Giraudot,
10:25 d'élargir le spectre de leurs personnages dans l'histoire.
10:30 Et ça c'est formidable.
10:31 Est-ce que c'est encore d'actualité ?
10:33 Le "Grand Pardon" ?
10:34 Oui.
10:35 Vous savez, nous on va le mettre dans les années 70.
10:39 L'intérêt du "Grand Pardon", c'est un titre.
10:42 C'est-à-dire que vous êtes vous, moi, nous, on est devant la télé,
10:45 on va sur une plateforme, on voit le "Grand Pardon",
10:48 on clique plus facilement sur une marque connue.
10:51 Maintenant il faut répondre aux attentes et être bon.
10:54 Ça c'est une deuxième étape.
10:55 Mais la première étape d'appuyer sur le clic,
10:59 ça c'est plus facile avec une...
11:02 Mais ce que dit Patrick Bruel dans le documentaire qui vous est consacré,
11:06 qui est diffusé sur My Canal, sur Ciné +,
11:11 "Alexandre Arcadie, une histoire de cinéma",
11:13 c'est que ces films ont parlé à tout le monde,
11:15 même ceux qui n'étaient pas pieds noirs ou concernés,
11:18 parce que ça parle de déracinement,
11:20 parce que ce sont des thèmes assez universels finalement,
11:24 que vous avez évoqués dans tous ces films.
11:26 Moi ça me fait rigoler quand on dit "ah oui, c'est un cinéma un petit peu de niche".
11:29 C'est pas vrai, parce que quand les Américains,
11:31 comme Scorsese ou Coppola, parlent des Italo-Américains,
11:34 il n'y a pas que les Italo-Américains qui vont voir les films.
11:37 Le monde entier va voir les films.
11:39 Donc voilà, je veux dire que ça c'est une remarque pas agréable,
11:45 et puis qui n'a pas d'intérêt.
11:47 Non, moi j'ai toujours voulu faire des films grand public,
11:51 et heureusement j'ai eu la chance de rencontrer le public souvent,
11:54 par moments un peu moins, comme tout le monde, et puis ça c'est normal.
11:58 Mais j'ai toujours parlé de choses que je connaissais,
12:01 c'est-à-dire vraiment pour lesquelles j'avais de l'intimité.
12:04 Et donc quand on a cette intimité avec des sujets,
12:07 on est beaucoup plus vrai, beaucoup plus juste,
12:09 et ça touche profondément.
12:11 On a un auditeur qui demande si les acteurs du film vont jouer dans la série.
12:14 Hélas !
12:15 Hélas, Roger Hanin n'est plus là, Robert Hossein n'est plus là,
12:19 Bernard Giraudot...
12:21 Non, il y aura un autre casting,
12:23 il y aura un autre casting, et Trintignant non plus,
12:26 mais il y aura un autre casting qui permettra
12:30 de donner à cette série une dimension, mais des acteurs d'importance.
12:34 Il reste Marthe Villalonga,
12:36 et je vous propose Valérie d'écouter le coup de Sirocco,
12:40 c'était un extrait du début de la bande-annonce, c'est jouissif.
12:44 On vous a rien dit, enfin, c'est pas possible.
12:46 Vous avez rien su, on vous a tout caché.
12:48 Mais enfin, tout de même, à ce point...
12:49 Croyez-moi, monsieur, ça a été dur.
12:52 Regardez mes potes !
12:54 Tous en paix !
12:56 Tiens, Albert, combien il y en a des enfants par lui ?
13:00 J'en ai que celui-là.
13:02 Alors pourquoi tu méfies, ça va connaître.
13:05 Tu me mens pas, hein ?
13:09 Il vient à peine d'avoir son certificat d'études,
13:12 le malheureux, qu'on ne s'y attendait pas.
13:14 Tu veux que je te présente ?
13:15 Tu as l'air de tourner autour d'elle comme une mouche.
13:17 Arrête, papa.
13:18 Ah putain, quel fils que j'ai, moi !
13:21 Voilà, lui, c'est mon fils Polo.
13:23 Polo, Monique.
13:24 Je t'ai présenté, débrouille-toi.
13:26 Comme il a honte de me montrer, j'ai voulu voir cette Monique avec qui il fréquente.
13:30 Eh ben !
13:31 Le rouge à lèvres et le noir aux yeux, ils vous font pas peur, on dirait.
13:34 C'est toute une époque.
13:37 Polo, c'était pas très broué.
13:38 Mais on a entendu Roger Hanin et quel casting !
13:41 Quand on regarde...
13:42 Je vous disais hors antenne que ça m'a fait penser à cette formidable série
13:46 qu'il y a en ce moment sur Paramount+ et Offer,
13:48 sur le making of, la façon dont s'est fait le film Le Parrain,
13:51 là, on découvre comment vous avez...
13:54 Finalement, comment vous êtes devenu cinéaste.
13:56 Vous vouliez être comédien au départ.
13:57 Et puis, ce casting incroyable que vous avez réussi à réunir,
14:02 encore une fois, Jean-Pierre Bacry jeune,
14:05 et puis Bruel, que vous avez mis au monde, c'est ce qu'il dit.
14:08 Il raconte son casting où il voit une petite annonce.
14:12 Un copain lui montre une petite annonce dans un journal pour quelqu'un qui a l'accent.
14:16 On dit en Algérie le mektoub.
14:19 C'est le destin, il est arrivé, il a fait une prestation formidable.
14:24 Je n'ai pas voulu tout de suite le choisir parce que j'étais jeune metteur en scène.
14:28 Je me suis dit "attends, ne t'emballe pas, tu vois le premier gamin et puis tu vas dire oui".
14:31 Et puis, quelques temps plus tard, je l'ai appelé et lui, il était parti ailleurs.
14:35 Il voulait aller dans un club de vacances, au club med.
14:39 Il était au Mexique et je lui ai dit "c'est pas possible, je vais le perdre".
14:42 C'est comme en amour, quand on perd quelqu'un...
14:44 - Tu avais senti quelque chose de très fort avec lui ?
14:46 - Oui, absolument. J'avais senti une vérité, une spontanéité.
14:49 - Il était jeune, il avait 17 ans ?
14:51 - Il avait 17 ans, 17-18 ans.
14:53 Et puis je l'ai fait venir et je lui ai dit "écoute Patrick, tu vas partir au Mexique,
14:57 moi je vais faire le film, quelqu'un d'autre va interpréter ton rôle
15:00 et toi, tu vas revenir dans quelques mois, tu seras à Paris, quand on passera chez Drucker sûrement,
15:05 et tu seras dans ton salon avec un sombrero sur la tête et tu seras drôlement content".
15:10 Le coup du sombrero l'a complètement calmé et il a dit "bon alors comment je fais pour me désengager ?"
15:15 Je lui ai dit "t'inquiète pas, au club ce sont des amis, je vais m'en occuper".
15:19 - Voilà, et c'est comme ça que ça a commencé et il a été quasiment de tous vos films, sauf Le Grand Bardon, Bardon Beaucoup...
15:25 - De tous, non. J'ai tourné cinq fois avec Patrick et j'étais heureux qu'il le dise,
15:31 que certains projets il les a refusés et il en regrettait surtout.
15:36 - Et qu'il regrettait pour Sacha.
15:37 - Et c'est vrai que j'avais écrit pour lui.
15:40 - Et c'est Richard Berry qui l'a interprété.
15:42 - Et en fin de compte, quand il m'a dit non, j'ai remodelé le personnage au lieu d'être le copain.
15:47 Richard Berry ça a été un peu le prof, le leader.
15:50 Alors j'ai transformé les choses, mais Richard Berry était extraordinaire dans le film.
15:55 - Alors dans vos films, on voit des bandes s'affronter, les arabes contre les juifs,
16:02 c'est souvent des policiers vos films.
16:05 J'aimerais avoir votre regard sur Rabi Jacob qui raconte un peu la même chose,
16:09 mais avec le rire et avec Gérard Roury.
16:13 Est-ce que vous auriez pu faire ce genre de film ou c'est compliqué pour vous de faire une comédie ?
16:18 Vous avez pensé quoi de Rabi Jacob ?
16:20 - Moi j'ai adoré Rabi Jacob et je vais vous raconter une toute petite anecdote.
16:24 C'est-à-dire qu'à l'époque j'étais acteur, je voulais être dans le film,
16:27 parce que je passais les castings, il y avait une dame qui s'appelait Margot Capelier
16:31 qui était grande actrice.
16:33 Et elle me dit à l'occasion, je rentrais moi d'Israël,
16:35 elle me dit "mais vous ne connaissez pas un orchestre de musique yiddish comme ça ?"
16:40 Je dis "non mais je connais un groupe de danseurs et de chanteurs du folklore israélien"
16:45 et c'était un ami à moi, Ilan Zawi, "vous devriez aller les voir."
16:48 Et je suis un petit peu le parrain de cette danse mythique
16:52 qui n'était pas prévue dans le scénario,
16:54 c'est parce qu'ils ont vu le groupe que Gérard Houy a transformé la musique en danse.
17:02 - En danse, oui.
17:03 - "Oh non mais je trouve que c'est un film,
17:05 mais Daniel Thompson et Gérard Houy faisaient un couple de scénaristes,
17:08 c'est très compliqué à écrire les comédies, c'est vraiment très très compliqué."
17:11 - Mais pourtant le coup de sirocco, c'est ce qu'on apprend aussi dans le documentaire,
17:14 au départ le film que vous vouliez faire était un film plus sombre.
17:18 - Exactement.
17:19 - Et en fait c'est grâce à ce livre, "Le coup de sirocco",
17:23 que vous vous êtes dit "oui finalement il faut le faire".
17:26 - Oui c'est Daniel Saint-Amand, c'est ma rencontre avec Daniel Saint-Amand,
17:29 alors là on a un parcours absolument incroyable,
17:31 puisque sur les 16 films ou 17 films, il en a fait au moins 12 avec moi,
17:35 donc son humour, sa façon de voir les choses, etc. m'ont beaucoup plu,
17:40 et puis c'est grâce à lui que j'ai fait "Le coup de sirocco",
17:42 parce que j'aurais pu avec l'autre scénario aller à Cannes,
17:47 mais pas faire la carrière que j'ai fait en tant que cinéaste populaire, comme on dit.
17:51 - C'est devenu compliqué de faire des films ?
17:53 - Oui, très compliqué.
17:54 Très compliqué parce que maintenant, surtout après le Covid,
17:59 il faut vraiment faire venir les gens dans la salle,
18:02 alors les plus de 40 ans viennent plus facilement,
18:05 c'est les autres qu'il faut faire venir,
18:06 donc il faut créer comme ça des événements.
18:12 Alors tout le monde a un peu peur,
18:14 mais je dois dire qu'effectivement, il y a très peu d'élus pour beaucoup de candidats,
18:19 surtout pour être financés avec les télévisions.
18:23 Bon, Canal joue un rôle formidable dans le cinéma français,
18:28 et heureusement, mais concernant les chaînes de télé,
18:31 surtout le service public, c'est devenu de plus en plus difficile.
18:34 - Pourquoi le service public c'est plus dur ?
18:36 - Parce qu'il y a un choix éditorial qui correspond quelquefois
18:39 à un prisme un petit peu élitiste,
18:42 et qui est un paradoxe par rapport aux chaînes de télévision
18:45 qui doivent être beaucoup plus ouvertes, beaucoup plus populaires.
18:49 Moi, par moment, je ne comprends pas le choix éditorial,
18:52 mais enfin bon, c'est le service public.
18:56 - Est-ce que le parrain vous a inspiré, demande Stéphane, pour Le Grand Pardon ?
19:01 Est-ce qu'on peut faire un lien ?
19:03 - Alors je vais vous dire, moi quand est sorti le premier parrain,
19:06 j'étais un jeune con, quoi.
19:08 Je me suis dit "un film américain, je ne veux pas voir",
19:11 et je n'ai pas vu le parrain 1.
19:13 Et il a fallu attendre le parrain 2 pour que j'aille voir,
19:16 je trouve ça extraordinaire, et à l'époque c'était très difficile
19:19 de retrouver des cassettes, etc. pour le 1.
19:22 Donc quand j'ai vu le 1, j'ai dit "chef d'oeuvre, chef d'oeuvre".
19:25 Et quand j'ai pensé à faire Le Grand Pardon,
19:28 c'est pas grâce au parrain,
19:33 c'est un article dans le Nouvel Observateur d'un journaliste
19:36 qui s'appelait Jean Bachman, je ne sais plus son prénom,
19:40 René Bachman plus exactement,
19:43 qui avait écrit un article sur l'enterrement d'un des frères Zemmour,
19:46 2 pages. Et j'ai trouvé qu'il y avait la matière
19:49 à faire un film extraordinaire, une sorte de Al Capone
19:52 comme ça, à la française, et c'est lui qui m'a inspiré.
19:56 Pas le parrain.
19:58 Mais je suis très heureux qu'on le compare au parrain, attention.
20:02 - Vous avez eu des pressions de la famille Zemmour ?
20:05 - Ah oui, ça c'est des grosses pressions téléphoniques.
20:10 Et puis le moment où le film se passe,
20:14 François Mitterrand est élu président de la République,
20:17 Roger Hanin, beau frère du président, donc ça a changé.
20:20 J'ai même eu peur que Roger ne fasse pas le rôle,
20:22 parce que je me suis dit "maintenant qu'il est beau frère du président,
20:25 il va refuser de faire un patron de la mafia".
20:28 Il m'a dit "non, attends, mon job c'est mon job,
20:31 moi je n'ai rien à voir avec ça".
20:33 Et puis il y avait un ministre intérieur, Gaston Deferre,
20:37 à qui on a fait part de nos problèmes.
20:39 Et Gaston Deferre a fait passer un message dans le milieu
20:42 en disant "s'il arrive quoi que ce soit à un technicien,
20:45 à un acteur sur le tournage, même si accidentellement
20:47 il glisse dans un escalier, c'est vous qui serez responsable".
20:50 - C'est le mot du grand banditisme.
20:54 - Oui, on a pris des précautions, par exemple le négatif
20:59 allait directement dans un casse-foutre d'une banque.
21:02 - Il faudra faire une suite à ce documentaire formidable.
21:07 - De Frédéric Murat-Rotaud, le réalisateur Frédéric Murat-Routaud
21:12 et Guillaume Simon, produit par Hélène Verbonne.
21:14 - Absolument, nous on a adoré.
21:16 C'est donc sur MyCanal, Alexandre Arcadie, une histoire de cinéma,
21:19 plein d'anecdotes formidables.
21:21 Merci à vous tout de suite Jean-Jacques Bourdin.
21:23 de l'eau dans le monde.