ZELENSKY : LE VISAGE DE LA NOUVELLE GUERRE FROIDE - CHLORDÉCONE, DARMANIN : UN DÉPUTÉ DE MARTINIQUE PARLE

  • l’année dernière
Nous sommes jeudi 9 février 2023, voici le programme de Toujours Debout ! présenté ce jour par Cemil Şanlı.

▶ Fond de l'Info : Zélensky devant l'U.E. ️

Avec Thomas Dietrich, journaliste au Média nous reviendrons sur le discours du président Ukrainien Volodymyr Zelensky devant les eurodéputé·e·s ce matin après avoir été reçu hier à l’Elysée par Emmanuel Macron en compagnie du chancelier Allemand, Olaf Scholz.

▶ Kissékadit ?

Petit jeu qui nous permet, tout en nous amusant, de surfer sur l’actualité de ces dernières heures. Pour cela, Cemil a invité sa collègue Khadija Jebrani, responsable administratif et membre du directoire du Média, à se joindre à lui.

▶ Entretien d'Actu : les inégalités en Martinique️

Nadiya Lazzouni reçoit Jiovanny William, député de la Martinique, membre du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), qui vient évoquer le dossier important et douloureux de la contamination au chlordécone, dossier dans lequel un non-lieu a été prononcé dans ses aspects relevant du pénal. Ils évoquent d'autres dossiers, comme celui - très sensible aux Antilles - de la réintégration des soignants suspendus.

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00:00:00 Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue sur le plateau du Média.
00:00:13 Nous sommes en retard à cause de non pas un mais deux changements de dernière minute
00:00:18 dans notre programmation et nous nous en excusons.
00:00:20 Mais nous sommes le jeudi 9 février, ça n'a pas changé, 2023.
00:00:23 Est avec joie que je vous retrouve en direct sur ce plateau comme chaque semaine pour
00:00:28 notre dernier.
00:00:29 Jeudi, grand rendez-vous de la semaine.
00:00:30 Toujours debout avec Toujours debout, cette émission quasi quotidienne que nous avons
00:00:34 plaisir à vous proposer du lundi au jeudi à 18h30 en direct.
00:00:37 Cette émission est le fruit de la rencontre entre deux équipes, nous ici et vous partout
00:00:42 en France et ailleurs même.
00:00:43 Vous qui êtes des milliers d'abonnés et de sociétaires du Média qui, dès 5 euros
00:00:47 par mois, venez financer cette émission et l'intégralité de nos autres programmes.
00:00:52 Merci infiniment pour ça.
00:00:53 Mais l'heure est encore au combat pour atteindre l'équilibre financier.
00:00:56 Vous savez, offrez-vous un Média libre dès 5 euros par mois sans engagement.
00:01:00 Rendez-vous alors sur lemediatv.fr dès maintenant.
00:01:03 C'est parti !
00:01:04 Au sommaire de ce nouveau numéro de Toujours debout, une émission en deux parties.
00:01:24 Dans la première partie, nous reviendrons sur l'actualité du jour, le discours du
00:01:27 président ukrainien Volodymyr Zelensky devant les eurodéputés ce matin après avoir été
00:01:32 reçu hier à l'Elysée par Emmanuel Macron en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz.
00:01:37 Nous poursuivrons cette émission avec le Qui c'est Kadhi ? Vous connaissez ce jeu
00:01:40 qui nous permet, tout en nous amusant un peu, de surfer sur l'actualité de ces dernières
00:01:44 heures et de la veille.
00:01:45 Pour cela, j'ai invité ma collègue, j'allais dire Nadia, mais non c'était elle à la
00:01:49 base, mais non c'est Khadija qui viendra nous rejoindre tout à l'heure pour ce jeu.
00:01:53 Nadia qui est vice-présidente du directoire du Média.
00:01:56 Dans la seconde partie de l'émission, Nadia, elle, recevra le député GDR de la Martinique
00:02:02 Giovanni William.
00:02:03 Ensemble, ils aborderont le sujet du non-lieu prononcé il y a un mois dans le dossier pénal
00:02:08 de la contamination au chlordécone.
00:02:10 Vous avez suivi j'imagine cela aussi avec nous.
00:02:11 Mais aussi de la question de la réintégration des soignants et soignantes non vaccinées,
00:02:15 de la vie chère et plus globalement de la question des inégalités économiques et
00:02:19 sociales dans les territoires ultramarins.
00:02:21 Et on débute tout de suite avec le fond de l'info où je vais vous parler d'Ukraine
00:02:24 et surtout d'Europe.
00:02:25 Les Ukrainiens vous protègent a lancé Volodymyr Zelensky ce matin devant l'Assemblée européenne
00:02:38 qu'il a ovationné à plusieurs reprises.
00:02:40 Face aux eurodéputés, le président ukrainien a alors exprimé son attachement au projet
00:02:45 européen, remerciant les aides fortes et nombreuses que les pays membres de l'UE ont
00:02:49 apporté et apportent encore à l'Ukraine qui fait face à une guerre déclenchée par
00:02:53 la Russie de Poutine depuis bientôt une année.
00:02:56 Je vous propose d'écouter quelques extraits.
00:02:58 Merci de l'attention jamais démentie que vous avez portée à titre personnel à l'Ukraine.
00:03:09 Merci pour votre approche énergique.
00:03:14 Merci pour tous vos efforts.
00:03:17 Merci pour votre aide inflexible.
00:03:19 Merci pour le soutien de l'Europe durant toute cette période.
00:03:22 Ce que vous êtes, cette dualité représente la paix et ce que l'Europe a à offrir au
00:03:33 reste du monde.
00:03:34 Un mode de vie, un mode de vie européen, des normes de vie, une façon de vivre où
00:03:47 l'individu et le droit prévalent, où les Etats et les sociétés essaient de s'entraider
00:03:59 et comprennent leur diversité de valeurs.
00:04:01 C'est ça l'Europe.
00:04:02 C'est ça la façon de vivre de l'Europe.
00:04:05 Pour nous, en Ukraine, c'est notre maison.
00:04:10 C'est le chemin que nous voulons défendre, ce chemin vers notre maison.
00:04:17 Le président ukrainien a prononcé un discours d'un peu plus de 15 minutes où notamment
00:04:24 il a fustigué la Russie, fustigué la Russie pardon, où selon lui la vie humaine ne compte
00:04:28 pas.
00:04:29 Ce sont ces mots dénonçant la 140 millions de Russes considérées comme de la chair
00:04:33 à canon pour le citer, pour faire se poursuivre la guerre de Vladimir Poutine.
00:04:38 Les 140 millions de citoyens russes ne sont que de la chair à canon, des gens qui sont
00:04:45 simplement appelés à porter une arme, une arme qui sera présente sur le champ de bataille
00:04:54 des soldats obéissants.
00:04:56 C'est la suprématie de l'obéissance, de la violence.
00:04:59 Voilà la règle que veut imposer le Kremlin.
00:05:02 Ce n'est pas le droit.
00:05:03 Le régime russe non seulement déteste et la justice sociale, la diversité, ils investissent
00:05:18 dans la xénophobie et essaient de faire de celle-ci une normalité sur notre continent.
00:05:24 Ils essaient de rendre l'inhumain la règle, d'en faire une réalité au XXIe siècle.
00:05:33 Mais nous ne voulons pas de ça.
00:05:36 Non Europe, nous voulons défendre autre chose.
00:05:39 Nous voulons défendre l'Europe face aux forces les plus anti-européennes du monde, avec
00:05:48 vous, sur le champ de bataille.
00:05:49 Volodymyr Zelensky a souhaité faire passer un message, que ce qu'il se passe dans son
00:05:57 pays est une menace qui pèse sur l'Europe tout entière.
00:06:00 Selon lui, c'est le mode de vie européen, qu'il définit par l'état de droit, la démocratie,
00:06:05 la liberté et la justice pour tous, qui est menacé par la Russie totalitaire.
00:06:09 Nous avons toutes et tous des histoires différentes, mais nous avons une histoire commune, c'est
00:06:14 celle de l'Europe.
00:06:15 Nous sommes européens.
00:06:16 Le mode de vie ukrainien, le mode de vie européen sont remis en danger.
00:06:23 Pourquoi essaie-t-on de les annihiler par une guerre totalitaire ? Parce qu'une fois
00:06:30 que l'Ukraine tombera, c'est votre mode de vie qui tombera, le vôtre, celui des 27
00:06:36 états de l'Union Européenne.
00:06:38 Votre mode de vie disparaîtra après le nôtre.
00:06:40 Nous ne devons pas permettre ceci.
00:06:42 Notre mode de vie serait donc dans le viseur de Vladimir Poutine.
00:06:46 Et pour le démontrer, le président ukrainien expliquait ce matin devant le Parlement européen
00:06:51 que cette guerre n'est pas qu'une histoire de conflit territorial.
00:06:54 Au contraire, pour lui, il s'agit là d'une lutte de civilisation, d'un mode de vie démocratique
00:06:59 contre un mode de vie d'un régime totalitaire.
00:07:02 Un combat du bien contre le mal.
00:07:03 Alors il s'agit par là, pas loin de là, de minimiser, autant pour moi, l'affreux
00:07:11 de la guerre, la responsabilité première de celui qui décide d'envahir illégalement
00:07:15 un territoire, mais de mettre le doigt sur un récit binaire qui se construit.
00:07:20 D'une forme de roman national porté ici à l'échelle de tout un continent, dépeint
00:07:26 alors l'Europe comme composée de nations unies dans leur diversité gentille et solidaire.
00:07:30 Pourtant, tout le monde se souvient de la crise, par exemple, des masques pendant la
00:07:34 pandémie de Covid-19, où les pays européens ne juraient que pour le chacun pour soi.
00:07:39 L'Italie dénonçant même à l'époque cette ressentie abandonnée par la France
00:07:42 et l'Union Européenne tout entière.
00:07:44 La solidarité européenne tombait alors au premier baptême de feu qui se présentait
00:07:48 à elle.
00:07:49 Sur le terrain démocratique, il faut aussi rappeler que l'Union Européenne n'est
00:07:53 pas l'élève parfaite décrite par le président ukrainien dans son discours.
00:07:56 Évidemment, la comparer à Moscou ou à l'Iran, qui soutient matériellement la guerre de
00:08:01 Poutine, est une mauvaise chose car la pirouette coupe court à toute autocritique.
00:08:05 Alors oui, les députés européens sont bien élus par le peuple, malgré les régulières
00:08:10 fortes abstentions, mais ce ne sont pas eux qui sont à l'initiative des textes de loi.
00:08:14 Ce sont les commissaires européens qui les rédigent et eux et elles ne sont pas élus
00:08:18 mais nommés.
00:08:19 La démocratie dissoute, diminuée de l'UE, est alors plus qu'imparfaite et elle aussi
00:08:24 touchée par la corruption.
00:08:25 Rappelons seulement un chiffre, plus de 25 000 lobbyistes œuvrent quotidiennement dans
00:08:30 les couloirs des institutions européennes.
00:08:34 Les scandales de corruption au sein de ces dernières sont réguliers et nombreux.
00:08:39 Le dernier en date est immense mais déjà hors des plateaux télé et des médias qui
00:08:43 font l'opinion publique.
00:08:45 Les accusations de corruption directes par le Qatar contre Eva Khaili, vous vous souvenez,
00:08:50 alors vice-présidente du Parlement européen.
00:08:52 Les polices belges et italiennes sont impliquées et plusieurs centaines de milliers d'euros
00:08:57 en liquide ont été saisis.
00:08:58 Un séisme alors fracassant en plein cœur de la démocratie européenne qui n'a de
00:09:02 démocratie que le nom.
00:09:04 Je voudrais vous remercier toutes et tous, toutes celles et ceux qui nous ont aidés,
00:09:11 notre peuple, nos citoyens, les gens que vous avez acceptés ici.
00:09:17 Nous vous demandons de continuer de nous aider, d'accroître votre aide pour protéger ceux
00:09:23 qui ont trouvé refuge chez vous, celles et ceux qui posent des questions, celles et ceux
00:09:28 qui s'opposent à l'agression russe, celles et ceux qui refusent par exemple d'accepter
00:09:34 des informations russes.
00:09:35 Vous devez les aider.
00:09:37 C'est une question de vie, de mort et d'Europe.
00:09:40 Merci.
00:09:41 Vous avez prouvé par vos décisions courageuses, par votre force, que vous pouvez être une
00:09:56 maison de la justice, de la liberté.
00:09:59 Pour la première fois, l'Union européenne a aidé militairement un tel niveau un pays.
00:10:05 C'est la première fois aussi que l'on voit autant de volonté de réforme au sein de
00:10:13 l'Union européenne pour se moderniser, pour se réformer, pour réformer ses institutions
00:10:17 également.
00:10:18 Nous aussi, nous essayons de nous approcher de l'Union européenne.
00:10:20 Nous voulons devenir membre de l'Union européenne.
00:10:22 L'Ukraine souhaite participer à cet effort.
00:10:25 L'Ukraine veut gagner, gagner son adhésion dans une Europe qui gagne.
00:10:33 Une Europe qui gagne, donc face à une Russie qui doit perdre.
00:10:38 Nous assistons alors, nous peuple ici impuissant, à une sorte de réhabilitation du rideau
00:10:43 de fer, donc déplacé aux frontières de l'Ukraine et de la Russie.
00:10:46 Cette voie ne peut déboucher que sur le retour d'une guerre froide qui n'enfermera que
00:10:50 d'autres guerres et conflits.
00:10:52 Néanmoins, une fois tout ceci dit, l'Ukraine fait encore et fait toujours face à la guerre
00:10:57 voulue et menée par Vladimir Poutine.
00:10:58 Elle doit alors trouver le chemin de la paix et de l'avenir.
00:11:02 Son très médiatique président semble tout miser sur le projet européen et y adhérer
00:11:06 et même un temps à la défense états-unienne au travers de l'OTAN qui, elle aussi, porte
00:11:12 des responsabilités dans la situation dramatique que nous connaissons actuellement.
00:11:15 Une chose est certaine, la paix durable ne peut se construire via un clivage binaire
00:11:20 opposant deux camps qui s'autodéfinissent comme celui du bien combattant celui du mal,
00:11:24 nids sur l'aveuglement face à nos failles qui affaiblissent nos sociétés libres et
00:11:28 font le lit des nationalismes et du fascisme.
00:11:30 Pour l'heure et pour finir, oui Vladimir Poutine est un ennemi de la démocratie mais
00:11:35 nous n'avons manifestement pas besoin de lui pour la voir être ici menacée un peu
00:11:39 plus chaque jour dans chaque coin de l'Europe.
00:11:47 Et sans transition, au cul non pas, c'est une séquence un peu plus amusante mais pas
00:11:51 moins politique.
00:11:52 Le jeu Qui c'est Khadija ? et comme beaucoup de jeux, plus on est de fous, plus on rit,
00:11:56 on accueille tout de suite une autre camarade.
00:11:59 Bonjour Thomas !
00:12:00 Salut Djémile !
00:12:01 Merci d'être là ce soir !
00:12:03 Merci à toi !
00:12:04 Et Khadija !
00:12:05 Salut Djémile !
00:12:06 Comment tu vas ?
00:12:07 Très bien !
00:12:08 Je suis très heureux de t'avoir ce soir.
00:12:09 Alors, les règles du jeu c'est assez simple, vous les connaissez tous les deux mais pour
00:12:12 les personnes qui nous rejoignent dans le direct ce soir, on va les rappeler.
00:12:16 Alors, le principe est simple, vous commencez à la connaître dans tous les cas, ceux qui
00:12:19 nous suivent depuis un moment, j'ai sélectionné plusieurs phrases prononcées et/ou tweetées
00:12:24 par une personnalité publique ou politique et c'est à vous tous les deux ici et chez
00:12:28 vous via le chat de deviner le plus rapidement possible de qui il s'agit.
00:12:32 Alors le premier qui s'est Khadiji c'est le suivant.
00:12:34 Qui a dit au sujet de la nouvelle réforme des retraites, c'est un peu le sujet en ce
00:12:38 moment, on le traite très rapidement, très souvent sur le plateau du Média, alors voulu
00:12:41 par Macron et toujours rejeté autant par autant de Français.
00:12:44 Alors je cite, qui a dit "après 600 milliards de dettes d'Emmanuel Macron, j'ai été
00:12:49 obligé d'amodier un peu ma proposition".
00:12:53 J'ai 4 propositions à vous faire pour ma part pour deviner, soit Marine Le Pen qui
00:12:58 tente de ménager la chèvre et le chou sur Télématin ce matin, soit Eric Ciotti sur
00:13:02 BFM TV un peu perdu, il doit se dire faut-il soutenir une mesure de droite, quand je suis
00:13:05 de droite on sait pas, François Bayrou, décidément aussi lui en conflit interne sur son soutien
00:13:10 au gouvernement Macron, ou alors la réponse des...
00:13:13 Quelqu'un de moins connu peut-être ?
00:13:15 Ciotti non ?
00:13:16 Ah peut-être, Ciotti pour toi ?
00:13:19 Peut-être Marine Le Pen ?
00:13:24 Ah oui ? T'as suivi un petit peu l'actualité ? Toi qui étais dans le chiffre toute la
00:13:27 journée, faut rappeler ce que tu fais quand même, tu travailles dans l'ombre.
00:13:31 J'étais sur un tableau toute la journée, j'ai la tête comme ça, mais je dis ça un
00:13:36 peu au pif.
00:13:37 Et peut-être dans le tchat, est-ce que j'ai un retour dans mon oreille droite ? Non.
00:13:41 Alors le tchat il est muet là, il attend la réponse qu'on regarde en vidéo tout de
00:13:45 suite.
00:13:46 Vous êtes un peu dure à suivre, il y a des convictions ou il y a de l'opportunisme électoral
00:13:49 ?
00:13:50 Non écoutez c'est totalement faux, et M.
00:13:51 Attal d'ailleurs le sait, mais le mensonge est devenu une manière de gouverner.
00:13:56 La réalité c'est qu'à partir du moment où j'ai pu défendre mes propres idées,
00:14:01 j'ai été porte-parole de Jean-Marie Le Pen.
00:14:02 Tout le monde sait que j'avais un désaccord avec Jean-Marie Le Pen sur les retraites,
00:14:06 tout le monde le sait, tout le monde l'a dit, tout le monde l'a écrit.
00:14:08 Lui il était pour 65 ans, oui mais j'étais sa porte-parole, il y a eu un problème de
00:14:13 loyauté.
00:14:14 Mais en 2012 j'ai proposé la retraite à 40 annuités et 60 ans.
00:14:18 En 2017 j'ai proposé la retraite à 40 annuités et à 60 ans.
00:14:21 Vous le savez bien, vous m'en avez fait le reproche pendant 10 ans.
00:14:24 Et après 600 milliards d'euros de dettes d'Emmanuel Macron, j'ai été obligé d'amodier
00:14:29 un peu ma proposition, 40 annuités et 60 ans pour ceux qui ont commencé avant 20 ans,
00:14:35 puis progressivement jusqu'à 42 annuités et 62 ans et pas plus.
00:14:39 Ça reste beaucoup plus intéressant pour les travailleurs français que ce qu'est
00:14:42 en train de proposer le gouvernement.
00:14:43 Le tchat avait raison avec toi, donc vous avez un point tous les deux.
00:14:47 Et c'était bien, donc Marine Le Pen, la chef du Parti d'extrême droite à l'Assemblée.
00:14:51 Vous y croyez vous à ces arguments-là ? Sur le rotonde-baisse un petit peu à la télé ?
00:14:55 Je sais pas, j'ai l'impression que c'est toute l'imposture du Rassemblement national
00:14:59 sur l'économie.
00:15:00 C'est-à-dire ce qu'elle dit est très intéressant, c'est-à-dire Jean-Marie Le Pen défendait
00:15:03 un programme ultra-libéral à la Ronald Reagan, un peu le genre de programme qu'a repris
00:15:08 Éric Zemmour dans sa campagne 2022 avec le résultat qu'on sait, c'est-à-dire
00:15:11 défendre les riches, la dérégulation totale.
00:15:12 Elle le dit là, je l'aurais signé, je l'aurais voté.
00:15:14 Et en fait, elle a effectivement fait ce switch-là, ce changement pour faire du populisme, du
00:15:19 poujadisme, défendre les plus pauvres, et ça a marché puisque, bon, il y a eu 89 députés
00:15:24 Rassemblement national qui ont été élus à l'Assemblée nationale, notamment dans
00:15:26 des départements ruraux très défavorisés.
00:15:29 Mais quand on se rend compte, quand on regarde un peu les votes des députés Rassemblement
00:15:33 national depuis qu'ils sont rentrés dans l'hémicycle contre l'augmentation du SMIC
00:15:37 à 1 500 euros, voilà, contre des mesures très sociales, même certains ont voté contre
00:15:41 le repas à 1 euro tout à l'heure dans les restaurants universitaires, on se rend compte
00:15:45 que tout ça, c'est de la poudre de perlimpabable pour parler comme Emmanuel Macron.
00:15:48 – C'est vrai, peut-être que…
00:15:50 – Et il faut se rendre compte aussi que les députés Rassemblement national ont déposé,
00:15:55 je crois, 76 amendements, moins de 1 amendement par député, et même moins que 107 amendants
00:16:04 déposés par l'REM, alors que c'est quand même leur loi et qu'ils sont censés être
00:16:07 plutôt d'accord avec.
00:16:08 Donc ça montre bien que finalement, ils ne se préoccupent pas des petits gens et tout
00:16:11 ça et de l'imposture.
00:16:12 – Une opposition en carton ou est-ce que tu partages ?
00:16:14 – Oui, complètement, elle dit au début, je crois qu'elle critique le gouvernement
00:16:20 en parlant de mentir pour gouverner, elle fait la même chose mais elle ment pour rassembler
00:16:25 de son côté et c'est une stratégie tout à fait logique de sa part.
00:16:31 – Elle est cohérente au moins sur ce point quoi.
00:16:33 – Oui, elle cherche à ratisser l'argent.
00:16:35 – Je crois même que c'est un peu sa stratégie.
00:16:37 Deuxième question, qui aide dans le cadre des débats toujours autour des réformes
00:16:41 de la retraite et en s'adressant à la Macronie, au sujet du régime spécial des retraites
00:16:47 des conducteurs de transport en commun, je cite, parce qu'il y en a de plus malheureux
00:16:51 en France, ailleurs en France, nous ne devrions pas garder ce régime spécial ?
00:16:55 Qui a pu dire ça ? Soit Philippe Poutou, porte-parole d'un des deux NPA, on l'avait
00:17:00 suivi sur BFM TV, soit Samane Rousseau, la députée écologiste sur les bancs de l'Assemblée
00:17:05 nationale, amusé qu'on lui demande de parler plus fort, soit Fabienne Roussel, le secrétaire
00:17:09 national du PCF qu'on aime bien mettre dans les réponses, défendant là les conquis
00:17:14 sociaux comme un communiste, soit Aurore Berger, parce qu'on la met dans tous les
00:17:18 médias, qui s'est dit qu'à un moment ça peut être la bonne réponse ?
00:17:20 Ça peut être que Aurore, non ? Ça peut être la bonne réponse cette fois-ci ?
00:17:24 Ouais, on va essayer. Aurore Berger qui défendrait le régime spécial,
00:17:29 vous pensez vraiment ? Parce qu'il y a eu un petit recul, parce
00:17:32 que parmi les régimes spéciaux qui vont être conservés, il y aura notamment, ce
00:17:35 qui était prévu au départ, le régime spécial des sénateurs, enfin la caisse autonome,
00:17:39 et puis les avantages accordés aux députés. Et là c'est vrai que ça fait quand même
00:17:43 un peu tâche, puisqu'ils reviennent sur la quasi-intégralité des régimes spéciaux
00:17:46 et ils se gardent leur propre avantage. Je ne sais pas si elle a changé de...
00:17:49 Oui, ça peut, puisque ça peut être une question rétro.
00:17:51 Je crois que du coup, je n'ai pas bien entendu en fait.
00:17:53 Mais c'est effectivement, se poser la question, puisqu'il y a d'autres personnes, parce
00:17:56 que là, c'est sur la pénibilité, effectivement, sur ces questions-là, on a pu...
00:17:59 Notamment, je ne sais pas si c'est la police aussi, elle est plutôt protégée, enfin concernée,
00:18:03 mais partir à 54 ou 52, c'est encore bénéfique. Donc là, se poser la question, puisque
00:18:08 il y a pire ailleurs, est-ce qu'on ne devrait pas, du coup, ne pas garder ce régime spécial
00:18:12 des conducteurs de bus ? Alors, ma foi, toi tu dis éventuellement Aurore Berger.
00:18:16 Elle a le coup !
00:18:18 C'est audacieux, on va dire.
00:18:20 C'est audacieux, mais en même temps, c'est un peu complexe, vu comme c'était...
00:18:24 C'est la pensée complexe de Macron.
00:18:26 Voilà, il faut s'y faire, on a du mal à s'y plier.
00:18:28 Je suis très fatiguée.
00:18:30 On va apprendre ensemble, en fait, la réponse tout de suite.
00:18:32 Merci, Monsieur le Président. En fait, j'aimerais vraiment comprendre de quoi on parle là,
00:18:39 parce que manifestement, tout le monde est très, très conscient de la pénibilité de ces métiers.
00:18:45 Tout le monde est très, très conscient du fait que les chauffeurs de bus subissent des vibrations.
00:18:50 Ah, vous voulez que je parle plus fort ?
00:18:53 Tout le monde est très, très conscient de la pénibilité de ces métiers.
00:18:59 Tout le monde est très, très conscient du fait que des chauffeurs de bus et des chauffeuses de bus
00:19:03 sont soumises et soumises à des vibrations.
00:19:08 Tout le monde est très, très conscient du fait que travailler dans un métro,
00:19:12 de travailler dans le noir, dans la pollution, dans le bruit, de travailler de manière isolée.
00:19:16 Tout le monde est très, très conscient aussi du fait que ces métiers sont absolument indispensables
00:19:21 dans le cadre de la transformation écologique de notre économie et de notre société que nous avons à faire,
00:19:26 puisque oui, nous avons absolument besoin de chauffeurs de bus.
00:19:29 Oui, nous avons absolument besoin de chauffeurs de métro.
00:19:32 Et pour le coup, ce que vous dites, c'est que parce qu'il y en a de plus malheureux ailleurs en France,
00:19:37 eh bien, nous ne devrions pas garder ce régime spécial.
00:19:40 Et au nom de quoi, en fait, n'étendrions-nous pas ce régime spécial à l'ensemble des chauffeurs de bus
00:19:45 et des chauffeurs de métro de France ?
00:19:47 Au nom de quoi ne dirions-nous pas la priorité nationale que nous accordons à ces métiers
00:19:53 pour le bien de tous et pour le bien de celles et ceux qui les exercent ?
00:19:57 C'est cela la protection sociale, c'est cela la philosophie de notre protection sociale
00:20:01 et nous sommes là en train de l'oublier.
00:20:03 (Applaudissements)
00:20:06 Ce n'est donc pas hors-hors-bergé, c'est un peu le contraire, un peu l'antithèse.
00:20:11 Frédéric Rousseau, député écologiste NUPS à l'Assemblée nationale,
00:20:15 une prise de parole assez pertinente, c'est difficile d'être contre ce qu'elle dit,
00:20:19 puisqu'effectivement la pénibilité doit au moins nourrir la réflexion sur les faire partir encore plus tard à la retraite.
00:20:27 C'est un peu difficile de voir des personnes subir le transport en commun,
00:20:30 faut au moins être conducteur, il n'y a pas que le conduire,
00:20:33 il y a aussi le public, le rapport avec les gens jusqu'à 64 et puis peut-être après 65-67.
00:20:38 C'est assez marrant parce qu'il y a toujours ce comparatif que font les grands médias et la Macronie
00:20:42 de dire "oui regardez ces gens-là ils ont des avantages, ce sont des privilégiés"
00:20:46 en les comparant avec encore plus pauvres qu'eux.
00:20:48 C'est quand même assez marrant quand on parle de l'inflation,
00:20:51 on dit toujours "la France résiste mieux que les autres pays"
00:20:54 parce que vous savez l'Estonien a 15% d'inflation et puis l'Espagnol, vous ne savez pas comment c'est,
00:20:59 mais le Français moyen qui peine à remplir son panier repas,
00:21:02 lui il ne s'intéresse pas à savoir qu'un Estonien ou un Espagnol vive plus mal que lui.
00:21:07 Et c'est le même système qu'on reproduit pour casser justement les régimes spéciaux.
00:21:11 Moi ça me fait rire parce que quand même parmi les régimes,
00:21:14 les quelques régimes spéciaux qu'on va conserver,
00:21:16 je parlais des sénateurs et des députés tout à l'heure,
00:21:19 on conserve le régime spécial de la comédie française,
00:21:22 c'est sympa la comédie française, de l'Opéra national de Paris,
00:21:25 c'est sympa aussi l'Opéra national de Paris,
00:21:27 quand on aligne les autres opéras de France sur le régime "normal"
00:21:32 peut-être que l'Opéra national de Paris a un microclimat,
00:21:35 c'est vraiment, on va dire que la pénibilité,
00:21:37 j'entends que ça soit très pénible, que ça soit très exigeant l'Opéra,
00:21:41 mais quand même par rapport à un chauffeur de bus ou de métro et tout ça,
00:21:44 qui trime dans des conditions difficiles, sous terre, voilà.
00:21:47 Et qui encore une fois, comme elle le rappelle la députée, sont des métiers essentiels,
00:21:50 on l'a vu pendant le Covid.
00:21:51 Bien sûr, et on l'a oublié.
00:21:53 Donc voilà, c'est une volonté vraiment de casser, de casser les plus faibles,
00:21:56 et puis voilà, le peuple a répondu dans la rue,
00:21:59 il y aura une grève reconductive à partir du 7 mars, on verra,
00:22:02 l'épreuve de force, à mon avis, c'est pas terminé, la Macronie n'a pas encore gagné.
00:22:05 – Peut-être un commentaire que tu as à faire éventuellement, Kadija ?
00:22:08 – C'est toujours un peu la même chose, on parle d'égalité mais pas d'équité, quoi.
00:22:13 Et bien sûr qu'il faut défendre ces régimes spéciaux,
00:22:16 et elle a tout à fait raison Sandrine, j'avais envie de l'applaudir à la fin.
00:22:20 – C'est ce que les gens disent, c'est-à-dire, en gros,
00:22:23 les gens qui gagnent 5 000 euros par mois qui persuadent les gens qui gagnent…
00:22:26 – C'est Félix Lebeau qui a dit ça, effectivement.
00:22:28 – Voilà, qui gagnent 700 euros par mois que vraiment les gens qui gagnent 1 000 euros,
00:22:30 vous savez, ce sont des privilégiés. – C'est vrai.
00:22:33 On poursuit avec la troisième question, qui c'est Kadi ?
00:22:36 Alors, qui c'est Kadi ? Qui a dit ?
00:22:38 Je ne sais jamais si c'est "Qui c'est Kadi ?" ou "Qui c'est Kadi ?"
00:22:40 le nom de l'émission, à chaque fois, je ne sais jamais de cette partie-là,
00:22:42 il faudrait que je me renseigne.
00:22:44 "Qui c'est Kadi ?" ça fait 4 mois, je ne vais pas le trouver dans la tête.
00:22:47 "Qui c'est Kadi ?" au moins, ça c'est français.
00:22:49 Dans le cadre de l'annulation d'une date de concert,
00:22:51 tu voulais l'applaudir, tu peux peut-être le faire maintenant,
00:22:53 de la star étatsunienne Beyoncé, là, pour le coup, on l'applaudit,
00:22:55 au Stade de France.
00:22:57 Qui a dit, vu qu'elle annulait sa date de concert,
00:22:59 "Je n'y suis rigoureusement pour rien."
00:23:01 – Ça, je sais. – Ah, tu sais déjà ?
00:23:03 – Ouais. – Est-ce que tu sais déjà, toi ?
00:23:04 – C'est Valérie Pécresse, non ? – Ah, ben, alors, on vous propose.
00:23:06 – Ah, il m'a coupé. – Est-ce que c'est ça, on ne sait pas ?
00:23:08 Est-ce que c'est Pablo Pinovivien, rédacteur en chef de "Regard",
00:23:10 fan de Beyoncé, courroucé sur Twitter, pas content ?
00:23:13 Est-ce que c'est Aïda Nakamura qui a clashé Beyoncé,
00:23:17 elle-même, sur les réseaux sociaux, et qui donne un concert,
00:23:20 la même histoire, à Bercy, puis du coup, de concurrence ?
00:23:22 Est-ce que c'est Valérie Pécresse, comme vous l'avez pensé savoir,
00:23:24 qu'elle s'appelle ? On ne sait pas.
00:23:26 Présidente LR de la région L2 France, qui cherche un peu le buzz,
00:23:28 on ne sait pas. On sait qu'elle a plusieurs cartes à son jeu,
00:23:31 mais on ne sait pas. Ou alors, encore une fois,
00:23:33 toujours le running gag.
00:23:35 – Aurore. – Aurore Berger,
00:23:37 qui vraiment en a marre qu'on la foute à toutes les sauces,
00:23:40 tant qu'il sait qu'elle dit. Et vous dites Valérie Pécresse.
00:23:42 Est-ce que dans le tchat, les gens ont un avis ?
00:23:45 J'écoute l'oreillette. Il n'y a pas d'avis, encore ?
00:23:48 En même temps, il y a peut-être un décalage,
00:23:49 parce que des fois, on est en direct, et il y a deux minutes,
00:23:51 on ne sait pas. Voilà. Eh ben, on regarde la réponse tout de suite,
00:23:54 et vous allez voir, cette vidéo est improbable.
00:23:56 – J'ai reçu de nombreux messages de fans de Beyoncé,
00:23:59 extrêmement déçus par l'annulation de sa deuxième date de concert à Paris.
00:24:04 Alors, il paraît que c'est de ma faute.
00:24:06 Je vais rectifier les choses et le dire clairement,
00:24:10 je n'y suis rigoureusement pour rien.
00:24:12 J'ai le dos large, mais il ne faut pas charrier.
00:24:15 La vérité est toute simple.
00:24:17 Les dates de travaux des transports qui amènent au Stade de France,
00:24:22 les dates des travaux de SNCF Réseau, sont connues deux ans à l'avance.
00:24:26 Et tous les professionnels de l'événementiel le savent.
00:24:29 Alors, si le producteur de Beyoncé a commis une erreur,
00:24:32 et mis en vente des places à une date qui était rigoureusement impossible et intenable,
00:24:38 c'est de sa faute.
00:24:39 Et il ne faut pas se défausser sur les autres, ça n'est pas très courageux.
00:24:42 Alors, je le dis, moi, j'adore Beyoncé,
00:24:45 je lui dis bienvenue en Ile-de-France,
00:24:47 mais la prochaine fois, il faudra prendre un producteur
00:24:50 qui vérifiera que le stade est disponible à la bonne date.
00:24:54 – J'ai reçu de nombreux messages de fans de Beyoncé,
00:24:58 extrêmement déçus par l'annulation de sa deuxième date de concert à Paris.
00:25:02 Alors, il paraît que c'est de ma faute.
00:25:05 Je vais rectifier les choses et le...
00:25:08 – Alors, cette vidéo qui toute l'emboule, parce que c'est une vidéo d'Instagram.
00:25:11 Déjà, précisons que cette vidéo existe, oui, avec cette musique de fond,
00:25:15 nous ne l'avons pas "created in love", mis au montage, non,
00:25:17 c'est bien elle, la présidente de la région Ile-de-France,
00:25:19 qui a communiqué via son compte Instagram,
00:25:22 pour faire taire cette rumeur, une rumeur qui, selon elle,
00:25:24 valait bien la peine de produire un petit facecam.
00:25:26 Alors, l'occasion peut-être pour l'ULR de faire un petit buzz,
00:25:28 elle aime bien le faire, ces petits mots, etc.,
00:25:30 en se posant maîtresse responsable de la région Ile-de-France,
00:25:33 la plus riche du pays, et à la fois peut-être paraître cool,
00:25:36 ça peut, c'est marrant, ça la déride un petit peu,
00:25:39 drôle, décalé, en taclant le producteur de la méga-star Beyoncé.
00:25:43 Alors, il y avait des travaux, mais ça va au-delà de ça.
00:25:45 Comment tu réagis, toi, en voyant ça ?
00:25:47 – C'est de la communication politique assez mauvaise,
00:25:49 et puis c'est dans la droite ligne de sa campagne présidentielle
00:25:52 qui restera, à mon avis, dans les annales,
00:25:53 puisqu'elle a quand même réussi l'exploit, étant du parti des Républicains,
00:25:57 donc l'héritier du RPR, de l'UMP,
00:25:59 qui était habitué au second tour des élections présidentielles,
00:26:01 de faire moins de 5%,
00:26:03 ce qui fait qu'elle n'a même pas eu de remboursement de sa campagne,
00:26:05 et qu'elle a dû faire un appel aux dons,
00:26:08 à des gens qui ont renfloué les caisses,
00:26:11 et puis aujourd'hui, même la justice s'intéresse
00:26:13 sur les petits à-côtés, les petites irrégularités
00:26:17 de ses comptes de campagne, donc on verra jusqu'où ça va.
00:26:19 C'est vrai que ça fait partie de ces moments un peu gênants,
00:26:22 où elle tente d'exister,
00:26:24 je pense qu'elle devrait mieux employer son temps
00:26:25 à régler les problèmes de transport.
00:26:27 C'est vrai, mais elle n'y est pour rien.
00:26:29 Elle n'y est pour rien, qui a dit "tu prends les transports
00:26:31 pour bien te bosser",
00:26:33 tu as besoin d'un commentaire à faire,
00:26:34 ou un message à faire passer à Valérie Pécresse ce soir ?
00:26:36 Alors, j'avais vu la vidéo ce matin,
00:26:39 on a eu un petit débat à la rédac sur cette vidéo un peu ratée,
00:26:42 Ah, je n'étais pas là à ce moment-là !
00:26:44 Oui, il faudrait effectivement qu'elle change
00:26:47 ou qu'elle revoie sa stratégie de communication avec son équipe,
00:26:50 après, évidemment que c'est un sujet,
00:26:55 que c'est une manière de faire parler de soi
00:26:57 et de se rendre sympathique pour éviter de parler des sujets de fond
00:27:00 et de ce qui ne fonctionne pas vraiment dans la région.
00:27:02 On suivra dans ce cas le dossier des travaux,
00:27:05 parce qu'effectivement les travaux, comme elle le dit,
00:27:07 deux ans en amont, le sec, etc.
00:27:08 C'est un peu drôle comme forme,
00:27:10 mais il y a un sujet de fond,
00:27:11 c'est les travaux en Ile-de-France,
00:27:12 sur les transports en commun, et c'est pas rien !
00:27:14 C'est pas rien le problème d'accès,
00:27:16 le problème de retard récurrent sur les travaux.
00:27:18 Il y avait une étude très intéressante qui montre bien
00:27:20 qu'il y a des vraies disparités en Ile-de-France.
00:27:22 Ils avaient pris la ligne du RER B,
00:27:24 vous partiez du centre de Paris, du 6e arrondissement,
00:27:27 vous allez jusqu'à Aunes-sous-Bois,
00:27:28 et sur ces mêmes lignes, en fait,
00:27:30 les gens perdaient 4 ans d'espérance de vie.
00:27:32 C'est-à-dire que vous viviez dans le centre de Paris
00:27:34 ou à Aunes-sous-Bois,
00:27:35 comme vous étiez plus pauvres,
00:27:37 que vous mangez moins bien,
00:27:38 que vous avez moins accès à un professionnel de santé,
00:27:41 que vous travailliez plus dur et des métiers beaucoup plus pénibles,
00:27:43 vous perdiez 4 ans d'espérance de vie,
00:27:46 ce qui est quand même énorme !
00:27:47 Même si ça va plus loin,
00:27:48 je crois qu'il y a presque 10 ans d'espérance de vie différente
00:27:50 entre un ouvrier le plus pauvre et un cadre le plus aisé.
00:27:53 En France, il faut quand même le rappeler aujourd'hui.
00:27:55 Alors, quatrième et dernière question,
00:27:57 qui a dit au sujet du jeune député éléphi Louis Boyard,
00:28:01 je cite, pardon, j'étais en train de lire le prompteur,
00:28:04 "il sointe la haine et l'insurrection,
00:28:06 on a du mal à le supporter, à l'entendre",
00:28:08 c'est difficile,
00:28:09 "c'est grave parce qu'il est député de la République".
00:28:12 Alors, qui a dit ça ?
00:28:13 Quatre propositions, soit Cyril Hanouna,
00:28:15 qui est sur une chaîne célèbre de l'Empire Bolloré,
00:28:18 je sais que tu aimes bien ce sujet-là,
00:28:20 visiblement toujours rancunier de sa dernière rencontre,
00:28:22 on avait su, avec le député éléphi.
00:28:24 Soit Éric Revelle, un autre de la télé Bolloré,
00:28:28 alias CNews, vous connaissez,
00:28:30 soit Pascal Praud,
00:28:33 ou alors sa complice dans le commentaire
00:28:36 sur tout et n'importe quoi, n'importe comment,
00:28:38 Élisabeth Lévis.
00:28:40 Ça peut être les quatre.
00:28:41 Il y a du match.
00:28:42 Ça peut être les quatre.
00:28:43 Hanouna, il vient de se prendre une amende,
00:28:45 j'espère que ce n'est pas lui.
00:28:46 Encore pour 5 millions d'euros, c'est quand même une grosse amende.
00:28:49 On pourra en reparler après,
00:28:50 parce que c'est quand même quelque chose d'assez inédit.
00:28:52 Je ne sais pas, Pascal Praud ?
00:28:55 Pascal Praud pour toi.
00:28:57 D'ailleurs, j'ai cru entendre tout à l'heure dans mon orient
00:29:00 que la question précédente, le tchat avait raison,
00:29:02 donc bravo à vous, je fais vous.
00:29:04 Toi, tu dis quoi ?
00:29:05 Ça pourrait être les quatre, mais je vais suivre Thomas.
00:29:08 Alors, Praud pour tous les deux, et la réponse en images.
00:29:11 Je suis dévasté par ce député de la République.
00:29:14 Pourquoi ?
00:29:15 Parce que pour moi, quand vous le voyez, même dans sa gestuelle,
00:29:17 on continue à le voir sur un écran dans le studio,
00:29:19 même sur sa gestuelle, il soigne la haine,
00:29:21 il soigne l'insurrection.
00:29:23 Et je veux dire, moi, ça me rend extrêmement inquiet,
00:29:26 parce que quand vous êtes député de la République,
00:29:28 vous avez le droit de porter vos idées, vous êtes là pour ça.
00:29:30 Mais la façon dont il les porte, les mots qu'il utilise,
00:29:33 la façon dont il s'adresse aux gens,
00:29:36 en fait, il susciterait presque une réaction, voyez,
00:29:39 je ne vais pas dire violente, mais une réaction de réflexe.
00:29:43 En fait, ce que dit Geoffroy, je le partage,
00:29:46 c'est-à-dire qu'on a du mal à le supporter et à l'entendre.
00:29:49 Et c'est grave, parce que c'est un député de la République.
00:29:52 Et c'est grave parce qu'il a une audience,
00:29:54 notamment auprès de certains jeunes.
00:29:56 Mais les images que vous avez montrées tout à l'heure dans le sujet,
00:29:58 - Tout ce qu'il dit, surtout ce qu'il dit. - Résume tout.
00:30:00 Résume tout, c'est-à-dire qu'il a été faire le Robespierre
00:30:05 aux petits pieds à Rennes, à la fac,
00:30:07 et le lendemain, vous avez des gens qui mettent le feu devant l'université.
00:30:11 C'est-à-dire qu'en fait, c'est un appel à l'insurrection.
00:30:14 Et quand on est député de la République et qu'on représente ses électeurs,
00:30:17 il me semble qu'on doit s'inscrire dans le débat démocratique
00:30:19 et pas suinter cette espèce de violence et de haine.
00:30:22 Alors, il y a eu un petit problème de crédit à l'écran.
00:30:24 Il est apparu Instagram de Valérie Becqueres.
00:30:26 Vous vous doutez bien que ce n'est pas ça.
00:30:28 C'est donc bien un extrait de CNews. Je crois que c'était hier.
00:30:30 Alors oui, c'était bien Éric Revel,
00:30:32 donc du coup, le journaliste de CNews, précédemment,
00:30:35 qui disait du coup avoir du mal à supporter et à entendre.
00:30:38 Alors, il ne dit pas "j'ai", mais "on a du mal".
00:30:40 De qui parle-t-il ? "On a du mal", j'imagine qu'il parle de ses amis et de lui.
00:30:45 [Rires]
00:30:48 - Vas-y, Thomas, vas-y. - Ou Thomas.
00:30:51 - Moi, de toute façon, c'est une rengaine qu'on entend
00:30:54 et qui est d'ailleurs utilisée par le gouvernement
00:30:56 pour discréditer l'opposition à la réforme des retraites.
00:30:59 C'est-à-dire, voilà, ce sont des gauchistes, ce sont des haddistes.
00:31:02 On avait entendu Marine Le Pen dire ça.
00:31:04 Ce sont des gens dangereux, violents,
00:31:06 qui ne cherchent finalement qu'à bloquer le pays.
00:31:09 - Même moches et pauvres, il le disait.
00:31:11 Moches, fringués, il y a tout qui passe.
00:31:13 - Voilà, et surtout qui bloquent le pays,
00:31:15 alors qu'il y a des millions de Français, gentils Français,
00:31:17 qui cherchent à travailler.
00:31:18 C'est toujours la vieille opposition entre les méchants grévistes
00:31:20 qui luttent pour leurs petits privilèges
00:31:22 et l'immense majorité des Français qui seraient là
00:31:24 et qui voudraient juste travailler, alors qu'en fait,
00:31:26 on voit que tout ça est faux.
00:31:27 Quand vous avez 72, 73 % des Français
00:31:29 qui sont opposés à la réforme des retraites,
00:31:31 c'est quand même assez clair.
00:31:32 Et en fait, ce discours-là, on l'entend, on l'entend, on l'entend.
00:31:35 Ça montre bien qu'en fait, ces chaînes d'information
00:31:38 qui sont devenues, qui ne sont même plus d'infos,
00:31:40 mais qui sont d'intox, où à longueur de journée,
00:31:42 on peut être d'accord ou pas d'accord avec Louis Boyard,
00:31:44 on peut aimer ou ne pas aimer sa personnalité.
00:31:46 Il n'en reste pas moins qu'il défend des convictions.
00:31:48 Et le disqualifier comme ça, le traiter de violent,
00:31:51 c'est vraiment, voilà, c'est le discours habituel
00:31:53 de l'extrême droite qu'on entend et tout ça,
00:31:55 et qui est relié sur ces news,
00:31:56 et bien voilà, qui est devenu une sorte de cloaque néofasciste.
00:32:00 Et la vraie violence, elle vient du gouvernement,
00:32:02 qui veut faire passer cette réforme en force.
00:32:05 Donc c'est montrer l'opposition du doigt
00:32:12 pour ne pas parler de la vraie violence, celle du gouvernement.
00:32:14 Et puis, il ne faut pas oublier aussi d'où vient Boyard.
00:32:18 C'était un syndicaliste lycéen
00:32:20 qui l'appelle "les étudiants ont bloqué leur fac".
00:32:24 Moi, ça ne me choque pas du tout.
00:32:25 Et au contraire, il faut bloquer le pays
00:32:29 pour bloquer ce passage en force de cette réforme.
00:32:32 Peut-être qu'au-delà de la forme dont il disait à l'instant,
00:32:35 le journaliste dont il a du mal à entendre et à voir,
00:32:38 c'est peut-être aussi l'origine sociale de la personne, du député,
00:32:41 de voir à l'Assemblée des personnes qui ne sont pas...
00:32:43 De son âge.
00:32:44 De son âge, mais surtout de catégories socioprofessionnelles différentes.
00:32:47 C'est peut-être ça qu'il a du mal à voir et à supporter.
00:32:50 On le voit, on l'a vu avec d'autres personnalités.
00:32:51 Oui, on l'a vu, il y a un mépris de classe,
00:32:53 il y a un mépris social, il y a un mépris au racisme,
00:32:55 c'est pas le cas, mais qui sointe en général.
00:32:58 Qui fait que par exemple des députés comme Daniel Obono
00:33:01 ont été ciblés de manière très régulière pendant des années et des années.
00:33:05 Je ne passe même pas sur les délires islamophobes
00:33:07 qui prennent quasiment l'intégralité de l'antenne de ces news toute la journée.
00:33:11 Le reste, c'est les émissions religieuses et la messe.
00:33:14 Mais vraiment, il y a un vrai problème.
00:33:17 Et ça pose question, parce qu'on va peut-être en parler,
00:33:19 l'Arkom qui est le successeur du CSA met des amendes,
00:33:22 y compris des amendes très élevées.
00:33:24 Là, on apprend que 3,5 millions d'euros,
00:33:26 c'est la somme que devra payer C8 d'amende.
00:33:30 Mais en face, vous avez des milliardaires
00:33:32 qui peuvent sortir le carnet de chèques,
00:33:34 qui peuvent contourner les lois puisqu'ils ont l'argent pour payer les amendes
00:33:39 et continuer à déverser la haine,
00:33:41 à ne pas respecter ce que doit faire normalement toute chaîne d'info,
00:33:43 c'est-à-dire l'équité et la pluralité des temps de parole.
00:33:46 Et on est vraiment face à un vrai problème démocratique
00:33:48 que personne ne veut réformer.
00:33:50 On a 9 ou 10 milliardaires qui détiennent à quasi-totalité
00:33:54 des titres de presse mainstream.
00:33:56 Et personne ne veut réformer ça, personne n'y touche,
00:33:58 alors que c'est un vrai problème.
00:34:00 Je ne dirais pas qu'il y a un mépris de classe,
00:34:02 parce que Louis Boyard, il vient quand même d'une classe plutôt moyenne.
00:34:04 Je dirais plutôt qu'il y a une volonté d'écraser l'opposition,
00:34:08 de la diaboliser coûte que coûte.
00:34:10 Oui, forcément, ça passe par ça.
00:34:12 Et mardi dernier, quand je suis rentrée,
00:34:14 j'ai pris le métro jour de grève.
00:34:16 Donc j'ai attendu longtemps le métro.
00:34:19 Et quand j'ai eu la ligne 5,
00:34:21 la rame était bondée de manifestants qui chantaient.
00:34:24 Et la plupart des gens, comme moi,
00:34:26 qui rentraient du boulot parce qu'ils sont allés travailler,
00:34:28 parce qu'ils ne pouvaient pas faire grève,
00:34:30 ou pour d'autres raisons, ont chanté aussi dans le métro
00:34:32 avec ces manifestants.
00:34:33 Et moi, ça m'avait fait énormément de bien
00:34:35 de me retrouver dans cette rame bondée.
00:34:37 Et j'ai senti tout le monde sourier,
00:34:39 y compris les usagers qui avaient été bloqués toute la journée,
00:34:42 qui ont dû galérer un petit peu à cause de la manif.
00:34:45 Mais tout le monde porte ses revendications.
00:34:47 Donc ils ont beau nous faire croire le contraire,
00:34:50 faire passer l'opposition pour des violents et pour des fous,
00:34:55 nous, on sait que c'est juste de se battre contre cette réforme.
00:35:00 – Il y a, il y a des sillons forts.
00:35:02 On voit des Français, je crois que c'est 7 sur 10,
00:35:04 qui sont pour le fait que ça se poursuive.
00:35:06 – Bien sûr. Et puis il y a quelque chose,
00:35:08 on parle souvent d'insurrection comme si c'était quelque chose de mal,
00:35:11 de très violent et tout ça.
00:35:13 – Ça peut être violent.
00:35:14 – Bien sûr, ça peut être violent.
00:35:15 Mais il faut se souvenir que dans la déclaration des droits de l'homme de 1793,
00:35:18 il était marqué que lorsque le gouvernement viole les droits d'un peuple,
00:35:21 l'insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple
00:35:23 le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
00:35:25 Mais peut-être que ce monsieur l'a oublié.
00:35:27 – Merci à tous les deux et aux personnes qui nous ont suivis,
00:35:30 parce que c'est maintenant, c'est terminé,
00:35:32 le Quai de Séquadis c'est fini pour aujourd'hui.
00:35:34 Et on remettra ça, j'imagine, j'allais dire demain, malin, lundi prochain.
00:35:38 En attendant, ne zappez pas, "Toujours debout" se poursuit
00:35:40 juste après ce petit court clip qu'on connaît très bien ici
00:35:43 et les gens qui nous suivent bien sûr.
00:35:45 Juste après, ce sera Nadia Lazzouni qui prendra les rênes du plateau
00:35:48 pour mener une interview qu'on n'imagine pas sonnante d'avance
00:35:50 du député GDR de la Martinique Giovanni William
00:35:53 qui nous a rejoints en coulisses il y a quelques instants.
00:35:55 Quant à moi, je vous remercie d'avoir suivi cette première partie de l'émission.
00:35:58 Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau numéro de "Toujours debout".
00:36:01 Et avant ça, ce samedi, en reportage dans les rues de Paris
00:36:04 pour la couverture du mouvement social pour le média
00:36:06 mobilisé contre la réforme des retraites.
00:36:08 Bonne soirée.
00:36:10 Coucou mes petits amours, alors comme ça on veut mettre la hagra à Bolloré ?
00:36:13 [Musique]
00:36:35 [Musique]
00:37:03 [Bruit de pet]
00:37:04 Reconnaissance d'un scandale sanitaire mais pas de poursuite dans l'affaire du Chlordécone.
00:37:12 16 ans après le dépôt d'une première plainte, la justice a prononcé un non-lieu
00:37:17 sur l'empoisonnement des Antilles au Chlordécone le 2 janvier dernier.
00:37:20 Un non-lieu conforme aux réquisitions que le parquet de Paris avait formulées fin novembre.
00:37:25 Une décision de justice qui a provoqué la colère du député de la première circonscription de Martinique, Giovanni William.
00:37:31 C'était le 10 janvier dernier à l'Assemblée nationale. On écoute.
00:37:35 Vous le savez, la justice a rendu une ordonnance de non-lieu dans l'affaire
00:37:41 ou plutôt du scandale de l'empoisonnement au Chlordécone.
00:37:45 Cette décision n'est évidemment pas comprise par la population
00:37:50 qui a été empoisonnée à cause d'une décision gouvernementale
00:37:54 autorisant la prorogation de l'utilisation de cette molécule de la mort.
00:37:59 (Applaudissements)
00:38:03 Vous êtes le premier maillon dans cette chaîne de responsabilités.
00:38:09 Cessez donc de nous dire que 92 millions sur 7 ans suffisent et suffiront à pallier vos responsabilités.
00:38:18 Cessez donc de couvrir vos erreurs par des plans qui ne feront qu'attiser l'incompréhension du peuple en souffrance déjà.
00:38:27 Il ne s'agit pas d'attendre une décision judiciaire, chers collègues, mesdames, messieurs.
00:38:32 Il s'agit, pour vous, d'être au rendez-vous de l'histoire.
00:38:39 Madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres,
00:38:44 quand allez-vous prendre la mesure de vos responsabilités ?
00:38:48 Quand allez-vous indemniser toute la population touchée dans sa chair et dans son âme
00:38:55 par cet empoisonnement, par cette non reconnaissance qui nous tue aussi un peu plus chaque jour ? Merci.
00:39:02 Harry Durimel, maire écologiste de Pointe-à-Pitre et avocat historique des victimes du Chlordécone a annoncé qu'ils allaient faire appel de cette ordonnance.
00:39:12 Et si la Cour d'appel ne donne pas raison, nous ferons un pourvoi en cassation.
00:39:16 Nous sommes déterminés à aller jusqu'à la Cour de justice et la Cour européenne de justice
00:39:21 pour que la justice nous soit rendue, a-t-il également assurée.
00:39:25 Bonsoir, Giovanni William.
00:39:27 Bonsoir.
00:39:28 Et bonsoir également à vous. Je suis arrivée sur ce plateau de manière un peu sauvage.
00:39:31 Donc voilà, je vous salue également. Très contente de vous retrouver.
00:39:35 Alors avec vous, monsieur le député, on va bien évidemment parler, revenir sur cette ordonnance de non-lieu dans le scolaire sanitaire du Chlordécone
00:39:43 qui a provoqué une vive émotion dans les territoires ultramarins.
00:39:48 On va également parler avec vous de la vie chère dans les territoires ultramarins
00:39:52 qui suscite également la colère de la population en Martinique comme en Guadeloupe.
00:39:56 Ce problème est bien connu et documenté.
00:39:59 Pourtant, les disparités de pouvoir d'achat entre l'Hexagone et les territoires ultramarins persistent et grandissent d'ailleurs face à la spirale inflationniste.
00:40:07 D'ailleurs, l'Assemblée nationale lance une commission d'enquête sur le coût de la vie en Outre-mer.
00:40:11 Bon, on y reviendra.
00:40:12 Et il y a également la question de la réintégration des soignants non vaccinés qui est au cœur des tensions et préoccupations des Français des territoires ultramarins.
00:40:20 Mais alors, avant de parler de ces dossiers, j'aimerais qu'on revienne sur une vive polémique provoquée par les propos du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin.
00:40:28 Il a déclaré "c'est la République française qui abolit l'esclavage".
00:40:32 Alors des propos tenus lors du forum organisé par Le Point sur les Outre-mer.
00:40:37 Aux avant-postes, c'était le 2 février à la Maison de l'Océan à Paris, des propos qui n'en finissent pas de faire réagir.
00:40:44 17 députés des Antilles, de Guyane, de La Réunion et de Polynésie, issus pour l'essentiel de la NUPS, ont aussitôt critiqué dans une lettre ouverte au ministre une nouvelle forme de révisionnisme historique.
00:40:55 On écoute la réponse de Perceval Gaillard, député de La Réunion.
00:40:59 Monsieur le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, lors d'une récente interview parue dans Le Point,
00:41:05 vous avez tenu des propos révisionnistes et paternalistes concernant l'esclavage que l'on aurait espéré ne plus jamais entendre au XXIe siècle.
00:41:13 Je vous cite "c'est la République française qui a aboli l'esclavage, donc on leur demande d'aimer la République, pas toute l'histoire de France évidemment".
00:41:21 Non, ce n'est pas, comme vous le dites, la République qui a libéré les esclaves, mais ce sont les esclaves eux-mêmes qui se sont libérés par leur lutte et leur combat.
00:41:29 Non, vous ne pouvez pas exiger que l'on vous aime.
00:41:33 D'ailleurs, peut-il exister une injonction à l'amour ? L'amour relève du consentement et du respect,
00:41:38 exactement l'inverse de l'esclavage qui incarne les pires contraintes et violentes que l'humanité ait jamais créées.
00:41:44 Monsieur le ministre, l'ignorance est une chose, le mépris en est une autre.
00:41:48 Vous n'êtes pas le premier, et malheureusement pas le dernier, à ne rien connaître ni comprendre des Outre-mer.
00:41:53 Vous êtes par contre l'un des rares à vous permettre une telle condescendance.
00:41:56 Ainsi, je vous le dis comme je pense, vous nous faites honte.
00:42:00 En tant que député de La Réunion, je vous le dis comme tel, aux côtés de mes camarades et collègues ultramarins, vous êtes disqualifiés après de tels propos.
00:42:08 Lorsque vous parlez ainsi, vous ne représentez pas la République, mais son antithèse.
00:42:12 La République, ce sont nos reines et nos rois marrons, nos résistantes et nos résistants.
00:42:17 La République, c'est Simendef, Elie ou Eva, ce n'est pas vous.
00:42:21 La République, c'est l'esclave Romain en Martinique ou le marron pèdre en Guadeloupe, ce n'est pas vous.
00:42:27 La République, c'est le marron boni en Guyane ou l'engagé Bakar, Kassoua ou Mayotte, ce n'est pas vous.
00:42:33 Alors, comme 16 de mes collègues ultramarins et moi-même vous l'avons demandé dans un courrier, nous exigeons des excuses,
00:42:39 au nom de nos peuples, au nom de celles et ceux qui ont lutté dans des conditions extrêmement difficiles pour leur liberté
00:42:45 et qui incarnent plus que vous ne le ferez jamais notre devise républicaine émancipatrice, liberté, égalité, fraternité.
00:42:53 (Applaudissements)
00:42:57 Un discours très fort du député Perceval Gaillard, Giovanni William, vous êtes également l'un des signataires de ces lettres ouvertes
00:43:05 qui a été adressée au ministre. Est-ce que vous estimez, comme votre confrère, que Gérald Darmanin est une honte, nous fait honte, pour être plus précise ?
00:43:15 Écoutez, le ministre des Outre-mer, parce que monsieur Darmanin est également ministre des Outre-mer.
00:43:21 Ce sont des propos honteux qui le disqualifient totalement. Réviser à ce point l'histoire en parlant comme ça de la République et comme ça de l'esclavage,
00:43:37 des esclaves qui se sont battus, qui sont morts pour leur liberté, pour notre liberté, et dire tout simplement
00:43:46 c'est la République qui a aboli l'esclavage. Et par deux fois, parce que le ministre persiste et signe.
00:43:52 Oui, on va le voir dans quelques instants.
00:43:54 Parce que l'erreur peut être humaine, mais persévérée est diabolique. Et là, le ministre, diaboliquement, signifie sa disqualification.
00:44:07 Effectivement, Gérald Darmanin a refusé de présenter des excuses. Et il persiste, il signe même. Voici sa défense.
00:44:14 ...de l'histoire. Et rappelons-la ici et soyons fiers. Et c'est vous qui n'êtes pas républicain en le rappelant.
00:44:19 Par deux fois, la République a aboli l'esclavage. En 1794, et pardon de faire des cours de Robespierre aux amis de monsieur Mélenchon,
00:44:29 mais c'est en 1794 que réunit en Assemblée du Peuple les parlementaires. Madame la députée, allez voir monsieur Mélenchon.
00:44:39 On suivit monsieur Robespierre qui a étendu ce que la République avait ici en 1792, déjà fait pour la France métropolitaine,
00:44:47 et étendu la fin de l'esclavage en 1794. Et en 1848, c'est la République qui, en Martinique puis en Guadeloupe, a aboli l'esclavage.
00:44:56 Ce qui ne retire évidemment en rien le combat de ceux qui esclavent ou non esclavent, ont voulu combattre ce crime contre l'humanité.
00:45:06 Je n'ai rien dit d'autre, monsieur le député. Je pense qu'il faut réviser l'élite d'histoire.
00:45:11 Bon, alors visiblement, nous ignorons tout de l'histoire. Gérald Darmanin persiste, révise, et comme vous l'avez rappelé,
00:45:21 il est également le ministre des Outre-mer. Quel est le message qu'il adresse comme ça, de cette façon, à la population des territoires ultramarins ?
00:45:29 Mais malheureusement pour lui, il annonce le message que d'autres ont passé concernant les Outre-mer,
00:45:39 c'est-à-dire à la fois une méconnaissance de nos territoires, une méconnaissance de notre histoire et une méconnaissance de nous-mêmes.
00:45:48 Ce qui veut dire que nous avons un ministre qui persiste plutôt que d'aller au fond des choses, en disant
00:45:56 oui, la France a commis des actes odieux, que la République, oui, a rétabli aussi l'esclavage, que grâce au marronnage,
00:46:09 grâce aux esclaves, eh bien cet esclavage a été aboli. Et c'est ce qui ferait la République, ce qu'a dit mon collègue Perceval.
00:46:20 Eh bien non, il dit, je dis simplement que la France a fait ci, a fait ça, alors que ce n'est pas vrai. La République n'a pas fait ça.
00:46:29 C'est dommage, c'est honteux. Et aujourd'hui, la perception que nous, ultramarins, nous pouvons avoir d'un ministre d'État, d'un ministre des Outre-mer,
00:46:44 eh bien aujourd'hui, elle est clairement atteinte et il est disqualifié.
00:46:50 – On va passer à ce dossier, un autre dossier, c'est le dossier du chlordécone, on l'a vu, c'est une ordonnance de non-lieu
00:46:59 qu'ont prononcé les juges d'instruction, une ordonnance de non-lieu qui vous a fait réagir.
00:47:05 Alors pour rappel, ce scandale sanitaire du chlordécone, le chlordécone c'est un pesticide ultra-toxique
00:47:11 qui a été utilisé massivement dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique pendant plus de 20 ans,
00:47:16 à partir de 1972 pour lutter contre l'achar en son de la banane, un insecte qui détruisait les cultures.
00:47:22 Il a été classé en 1979 comme cancérogène possible par le Centre international de la recherche sur le cancer de l'OMS.
00:47:30 Il a contaminé durablement les sols et l'eau et impacte encore aujourd'hui les cultures et les productions animales.
00:47:36 Alors la France a fini par l'intendir en 1990, le chlordécone a toutefois été autorisé aux Antilles jusqu'en 1993
00:47:43 par deux dérogations successives signées par les ministres de l'agriculture de l'époque.
00:47:47 Il y a une étude Canary de 2018 qui a été menée conjointement par Santé publique France,
00:47:54 l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail
00:47:58 et les observatoires de santé de Guadeloupe et de Martinique qui nous rappellent que le chlordécone
00:48:03 contamine à des niveaux divers plus de 90% de la population de Guadeloupe et de Martinique.
00:48:11 Pourtant c'est un non-lieu. Je rappelle que vous êtes député, mais vous êtes également avocat.
00:48:17 Est-ce que c'est une décision de justice qui se justifie du moins juridiquement selon vous ?
00:48:23 J'ai une appréciation différente de ce qui a été indiqué par la Chambre de l'instruction concernant la prescription
00:48:32 parce qu'il est fait état d'une prescription. Nous sommes dans de l'écocide, nous sommes dans de la pollution
00:48:39 de nos propres corps et nous avons eu connaissance de tout cela avant les délais prescrits.
00:48:46 Donc ma perception sur le plan juridique est différente et ce n'est pas que ma perception.
00:48:52 Un bon nombre de confrères, un bon nombre de juristes et de magistrats pensent la même chose.
00:48:59 Et je dois vous dire que c'est une décision qui de toutes les façons est contestée, sera contestée et nous irons jusqu'au bout.
00:49:09 Effectivement, selon des informations de Mediapart, les documents que des parlementaires ont fournis prouvent
00:49:17 que des stocks de pesticides ont été exploités au moins jusqu'à la fin des années 90, voire au-delà.
00:49:22 Donc effectivement, ça interroge la prescription qui a été retenue par le parquet.
00:49:27 Nous avions reçu Olivier Servat, s'il ait aimé, le 9 décembre dernier.
00:49:33 On lui avait demandé ce qu'il pensait à l'époque de l'avis de la décision du procureur de la République de Paris
00:49:38 de demander un non-lieu, un réquisitoire qui a été suivi par les juges d'instruction. Voici ce qu'il disait.
00:49:45 Ce combat, visiblement, est compliqué de point de vue judiciaire. Mais comme l'État s'est reconnu responsable,
00:49:51 il doit assumer ses responsabilités et il doit décliner des plans clorodécone.
00:49:55 Alors il nous a présenté la dernière fois le plan clorodécone 4. Il a nommé une responsable, le plan clorodécone.
00:50:01 Tout ça va dans le bon sens, mais c'est, je l'ai dit la dernière fois, largement insuffisant.
00:50:05 Nous demandons deux choses très clairement, dépollution des terres et indemnisation de toutes les victimes.
00:50:10 Très clairement, voilà ce que nous demandons. Et pour l'instant, le compte n'y est pas du tout.
00:50:14 Voilà, c'est ce que rappelle le député Olivier Servat. Sur le terrain juridique, c'est compliqué de reconnaître une responsabilité.
00:50:20 Mais pourtant, Emmanuel Macron l'avait déjà fait par le passé. Donc finalement, le dossier du clorodécone,
00:50:25 la résolution de ce dossier serait plutôt politique que juridique.
00:50:30 Ça doit passer par les deux, à mon avis. Il ne faut pas lâcher le combat juridique parce qu'au-delà de l'aspect pénal,
00:50:37 il y a aussi un contentieux administratif, je le rappelle, devant la Cour administrative d'appel, me semble-t-il, sauf erreur de ma part.
00:50:47 Donc il faut toujours garder à l'esprit ce combat judiciaire, mais sur le plan politique, évidemment.
00:50:53 Évidemment, là aussi, il faut être vigilant. Il y a des plans clorodécones. Le dernier est le plan clorodécone 4.
00:51:01 – Qu'est-ce qu'il prévoit ce plan 4 ?
00:51:03 – Ce plan clorodécone 4 prévoit un certain nombre d'études, prévoit de la communication concernant le clorodécone,
00:51:12 à savoir dire aux enfants et aux adultes aussi qu'on peut vivre avec tout ça et qu'on peut se décontaminer soi-même,
00:51:21 qu'on peut faire attention à ce que l'on mange, qu'il faut faire surtout attention et ne pas consommer, par exemple, trop de poissons.
00:51:29 Il faut faire attention et ne pas consommer les tubercules qui sont dans notre jardin, jardin qui n'a pas forcément été décontaminé.
00:51:35 Bref… – Un plan qui ne coûte pas cher, quoi.
00:51:37 – On nous dit, puisque c'est 97 millions sur pas mal d'années, on nous dit en gros, vous êtes contaminés, vos sols sont contaminés,
00:51:46 ne mangez plus, ne buvez plus, mais ne vous inquiétez pas, vous serez toujours en bonne santé alors que vous avez en vous,
00:51:53 en vous, des molécules de mort, des molécules de mort.
00:51:58 Imaginez que vous avez de l'arsenic dans votre corps et qu'on vous dise "mais écoutez, vous pouvez vivre avec".
00:52:04 Et puis le taux d'arsenic que vous avez dans votre corps ne va pas vous conduire à la mort, parce que les études ne le disent pas.
00:52:13 Mais il y a un petit problème, c'est que j'ai dans mon corps quelque chose qui ne devrait pas y être.
00:52:18 Donc déjà, à ce niveau-là, il y a un problème. Eh bien ça, la France a du mal à le reconnaître.
00:52:24 Ça, la France a du mal à dire "bon bah écoutez, vous avez tout de même un préjudice qui est au moins un préjudice d'anxiété
00:52:32 parce qu'on se dit "mais tiens, il peut m'arriver quelque chose".
00:52:36 Mais comme ça ne m'arrive pas forcément, eh bien je ne vais pas être indemnisé, je ne vais pas être considéré comme étant une victime.
00:52:44 Donc il y a ce jeu, ce petit jeu, sémantique, qui est en train de se passer, qui est en train de se dérouler.
00:52:51 Et nous, députés, nous sommes contre ça. Nous sommes contre ça.
00:52:57 Effectivement, c'est tout le paradoxe parce que les juges d'instruction, dans leur conclusion, comprend des motifs du non-lieu.
00:53:05 Ils nous expliquent quand même, ils reconnaissent une atteinte environnementale et des conséquences humaines, économiques et sociales
00:53:11 qui affectent et affecteront pour de longues années la vie quotidienne des habitants de ces deux départements.
00:53:17 Et leur cause a été entendue. On l'a vu que finalement, les faits ne sont pas tellement prescrits.
00:53:23 Est-ce que vous êtes plutôt confiant au sujet de l'appel de cette ordonnance de non-lieu ?
00:53:27 Je le reste. Je le reste. Il y a des avocats compétents sur le dossier. Il y a des associations également sur le dossier.
00:53:36 La population veille aussi à ce que les choses se passent. Donc oui, je reste confiant que ce soit sur le plan judiciaire ou le plan politique.
00:53:46 Nous irons jusqu'au bout.
00:53:48 Maître Le Gavac, que vous connaissez certainement, qui est un avocat de plusieurs parties civiles et de trois associations de défense de l'environnement
00:53:55 et du peuple entier a déclaré qu'il faut appeler un chat à chat. C'est un crime colonial qu'on essaie de dissimuler en effaçant les traces,
00:54:03 en affirmant que le temps a passé. Est-ce que vous pensez, vous partagez son avis ? C'est un crime colonial ?
00:54:08 Écoutez, la culture, les monopoles de culture, Banane, Écane, il y a un départ historique. Et ce départ historique vient de l'habitation coloniale.
00:54:24 On nous a obligés à avoir ces cultures. Derrière, il y a eu des dérogations données par l'État alors qu'ils savaient pertinemment que la Chlordécone est bien tuée.
00:54:43 Ce qui veut dire qu'en gros, c'est la Martinique, c'est la Guadeloupe. Allez, on va laisser faire. Mais pour nous, Français de France, on ne va pas l'utiliser.
00:54:58 Et puis effectivement, les États-Unis l'ont interdit depuis les années 70, fin des années 70. Mais bon, en Martinique et en Guadeloupe,
00:55:06 les Martiniquaises et les Martiniquais et Guadeloupéens, Guadeloupéennes, tant pis pour eux. Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, quelle considération !
00:55:14 Nous, Martiniquais, on peut se dire que les autres ont de nous, que la France a de nous, que la République a de nous, s'il faut employer le terme consacré.
00:55:27 – Ah mais la République a aboli l'esclavage, a fait beaucoup pour la population des territoires ultramarins.
00:55:31 – Et on va dire merci, Bois-Mars. – Alors, pardon, c'était bien envoyé.
00:55:39 Nouvelle étape dans le dossier du Chlordécone. Cocoa, ça n'est pas près de terminer.
00:55:47 5 citoyens antillais ont décidé de saisir hier, un mercredi 8 février, le tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre
00:55:53 contre les acteurs privés et publics chargés de la distribution de l'eau en Guadeloupe.
00:55:58 C'est ce que France Info nous a rapporté hier auprès, c'est l'avocat de ces parties plaignantes.
00:56:07 Les plaignants affirment que les difficultés d'accès à l'eau et d'assainissement sur l'île pénalisent et mettent en danger la population.
00:56:13 Ils dénoncent notamment la vétusté du réseau, son entretien défaillant et la mauvaise qualité de l'eau.
00:56:18 Alors j'imagine, monsieur le député, que c'est une action que vous allez soutenir.
00:56:23 Est-ce que vous pensez qu'elle peut prospérer eu égard à l'ordonnance de non-lieu qui a été rendue ?
00:56:28 Oui, je pense parce qu'après toutes ces années, la chlordécone, elle persiste.
00:56:35 Elle persistera de très longues années. Et il faut savoir qu'en matière d'assainissement et d'eau,
00:56:43 tout ce qui est relatif à la résorption de la chlordécone, ça n'a pas été fait immédiatement.
00:56:50 Il n'y a pas un risque qu'on nous oppose encore la prescription des faits dans cette affaire ? En quoi elle est un peu différente ?
00:56:58 En quoi elle est différente ? Parce qu'on est après les années 90. On est au début des années 2000 quasiment.
00:57:06 Ce qui veut dire que la prescription, à ce moment-là, elle n'est plus de mise.
00:57:12 Donc je partage la réflexion juridique, bien que je ne connaisse pas tous les tenants et les aboutissants.
00:57:21 Néanmoins, je considère qu'il est en tout cas intéressant de suivre cette affaire de près.
00:57:27 Et moi, j'y souscris parce qu'il y a aussi eu des dysfonctionnements en matière justement d'assainissement et d'eau concernant la chlordécone.
00:57:39 Alors avec le député Olivier Servin, on a également parlé de la question épineuse de la réintégration des soignants non vaccinés.
00:57:46 Il défendait une proposition de loi qui prévoyait la réintégration du personnel soignant non vacciné sous réserve de la présentation quotidienne d'un test de dépistage du Covid-19 négatif en cours de validité.
00:57:57 Une proposition de loi qui n'est plus à l'ordre du jour à cause de l'obstruction parlementaire orchestrée par la droite et l'ORN lors de leur niche parlementaire de novembre dernier.
00:58:07 On écoute ce qu'il nous disait sur le plateau du Média.
00:58:09 Nos adversaires politiques de la minorité, parce qu'ils sont minoritaires, disent "ah oui, mais ces gens-là sont contre le vaccin".
00:58:15 C'est faux, c'est de la mauvaise foi et ils sont hors sujet.
00:58:18 On n'a jamais remis en cause le vaccin de Pasteur. On n'a jamais remis en cause les bienfaits de la vaccination. Il ne s'agit pas de ça.
00:58:24 Il s'agit de réintégrer des hommes et des femmes avec, article 2, un protocole sanitaire strict.
00:58:30 On ne peut pas faire des tests PCR ou antigéniques toutes les 24 heures.
00:58:35 Et donc, moi, je pose la question à qui veut l'entendre.
00:58:38 Préférez-vous, vous qui allez à l'hôpital, être soigné par un vacciné qui n'est pas testé, donc qui est peut-être porteur du Covid,
00:58:46 ou un non-vacciné qui est testé et vous êtes sûr qu'il n'a pas le Covid ?
00:58:49 La réponse sanitaire est évidente. Il vaut mieux avoir quelqu'un qui est testé négatif.
00:58:53 Aujourd'hui, il feigne de se cacher mesquinement derrière la Haute Autorité de Santé,
00:58:59 alors même que la Haute Autorité de Santé a dit que ce protocole sanitaire visait à sécuriser les personnes et que ce n'est pas la Haute Autorité de Santé.
00:59:08 Donc, ce n'est pas une décision médicale, la suspension des soignants. C'est une décision politique.
00:59:12 Donc, la réintégration doit être politique. Et donc, on ne peut pas accepter ce déni de démocratie.
00:59:18 Alors, Giovanni et William, est-ce que vous aussi, vous défendez la réintégration des soignants ?
00:59:23 Je sais que c'est une question très clivante et qui divise même dans les territoires ultramarins.
00:59:27 Oui, oui, oui, c'est une question très clivante parce qu'elle a été posée dans des termes qui poussaient justement au clivage.
00:59:36 Je pense qu'aujourd'hui, nous avons un personnel soignant et non-soignant qui ne peut plus travailler
00:59:43 parce qu'il y a cette règle qui dit "vaccinez-vous, sinon vous ne travaillez pas".
00:59:49 Je pense qu'aujourd'hui, on peut, comme l'a dit le collègue Olivier Servat, faire autrement.
00:59:55 Malheureusement, on se rend compte qu'il y a cette obstruction de la part du gouvernement parce que c'est une décision politique.
01:00:05 Le président de la République a dit qu'il se rangerait derrière l'autorisation de la haute autorité.
01:00:12 Néanmoins, c'est une décision politique.
01:00:15 Et je pense qu'il faut faire quelque chose parce que derrière ces soignants, il y a des familles.
01:00:19 Il y a des familles.
01:00:21 Donc, il faut les réintégrer avec un système de dépistage.
01:00:26 Oui, j'y crois.
01:00:28 Les médecins sont d'accord avec cela.
01:00:31 Maintenant, il faut assurer les choses.
01:00:34 Il faut au moins, mais je dis au moins, discuter.
01:00:38 Mais on a l'impression qu'il n'y a aucune discussion possible.
01:00:42 Et c'est ce qui est dommage.
01:00:45 Il n'y a aucune discussion possible dans l'espace public.
01:00:47 Il n'y a aucune discussion possible à l'Assemblée nationale parce qu'il y a eu une obstruction de la part de la majorité relative présidentielle.
01:00:57 Et donc, je pense qu'il faudra revenir à la charge sur le plan législatif pour que le débat ait lieu et qu'on puisse trouver une solution pour ces gens.
01:01:08 Alors, on va conclure, M. le député, avec la vie chère dans les territoires ultramarins.
01:01:13 C'est un dossier que vous connaissez très bien également, qui suscite la colère de la population en Martinique comme en Guadeloupe.
01:01:20 Cela fait quand même beaucoup pour les populations des territoires ultramarins.
01:01:24 Alors, ce problème de la vie chère est connu, documenté depuis longtemps.
01:01:28 On se souvient que la députée Elephiniups, Mathie Pannot aussi, s'étaient rendu en Guadeloupe et en Martinique pour justement montrer aux territoires,
01:01:38 à la France hexagonale, les disparités qui existent en termes de pouvoir d'achat.
01:01:44 Et pourtant, rien n'a été fait, quoique, jusqu'à aujourd'hui.
01:01:49 C'est ça, c'est l'Assemblée nationale qui lance une commission d'enquête sur le coût de la vie en Outre-mer.
01:01:56 Les députés, donc, ont voté le texte porté par l'élu martiniquais Johnny Hajar à l'unanimité.
01:02:01 L'objectif de cette commission sera de diagnostiquer les mécanismes à l'origine de la disparité du pouvoir d'achat entre les territoires ultramarins et l'hexagone
01:02:09 et de proposer des solutions pour y remédier.
01:02:12 Des solutions, vous en avez proposé, ne serait-ce qu'encore en juillet dernier, le 7, je crois, juillet 2022, vous avez demandé au gouvernement de gommer le différentiel
01:02:22 entre le RSA perçu en Outre-mer et en France hexagonale.
01:02:25 Et cette évolution permettrait de concrétiser l'égalité sociale.
01:02:29 C'est ce que vous avez dit.
01:02:31 Alors peut-être, avant de parler des solutions, est-ce que vous pouvez nous donner des chiffres pour qu'on puisse se faire une idée de ces disparités
01:02:39 entre la France hexagonale et les territoires ultramarins ?
01:02:42 Au global, nos produits sont 34% plus chers.
01:02:48 Voilà.
01:02:50 Ça, c'est un chiffre qui parle.
01:02:52 Au-delà de ce chiffre, il faut aussi avoir les considérations sur la vie globale chez nous en Antille.
01:03:01 Il faut savoir que le taux de chômage est beaucoup plus important.
01:03:06 Il faut savoir qu'aujourd'hui, nous avons des taux de pauvreté qui sont doublés, voire triplés.
01:03:14 Si on parle de la Guyane, notamment.
01:03:17 Ce qui veut dire que si vous combinez à la fois ces petits salaires ou cette pauvreté avec cette chèreté de la vie concernant les produits de consommation,
01:03:28 eh bien on voit tout de suite nos difficultés.
01:03:32 Et de l'inflation est venue d'ailleurs aggravée.
01:03:34 Non, parce que le gouvernement dit mais non, l'inflation…
01:03:37 Il y a eu de l'inflation effectivement dans vos territoires, mais elle a été moins importante qu'en France hexagonale.
01:03:45 D'accord. Un point de différence. D'accord.
01:03:48 Mais il ne reste que… Il y a 34% de différence concernant nos produits de consommation.
01:03:54 Et qu'il y a une plus grande pauvreté dans nos territoires.
01:03:58 Un chiffre qui est avancé. Les revenus moyens sont à faire de 38% à ceux des ménages en France hexagonale.
01:04:05 Tout à fait. Tout à fait. Tout à fait. C'est inacceptable.
01:04:08 Et il y a eu des choses qui ont été faites. On a parlé de bouclier qualité-prix.
01:04:14 Le panier, cette fixation d'un panier réglementaire qui permettrait aux personnes de vivre.
01:04:26 Mais on ne quémande pas. Nous ne sommes pas là pour quémander quoi que ce soit.
01:04:32 Nous sommes là pour vivre. Acheter ce que nous avons envie d'acheter à des prix raisonnables et des produits de qualité.
01:04:40 Nous avons envie de produire nous-mêmes pour pouvoir vivre décemment.
01:04:47 Mais aujourd'hui, on ne peut pas le faire parce qu'il y a des situations de monopole.
01:04:54 Il y a des situations économiques et sociales qui font qu'aujourd'hui, dans nos territoires, cela est impossible.
01:05:02 La commission d'enquête qui a été demandée par mon collègue Johnny Aja et qui a été validée à l'unanimité,
01:05:10 qui a été votée à l'unanimité tout de même, je l'espère, permettra de pointer le doigt sur toutes ces situations économiques
01:05:20 qui rendent désastreuse la vie de nos concitoyens.
01:05:24 – Et vous avez donc, je le disais, demandé une réévaluation du RSA pour les populations des territoires ultramarins.
01:05:30 Qu'est-ce qu'il en est ?
01:05:31 – Oui, sous le plan technique, il y aura des corrections à faire à ce niveau-là.
01:05:36 On va relancer les choses parce que c'est assez technique.
01:05:41 Mais en tout cas, on va rétablir, on va encore analyser tout ça et rétablir tout ça dans les prochains mois
01:05:49 par rapport à cette situation.
01:05:51 – Bon, pour vous, j'imagine, le diagnostic, vous le connaissez,
01:05:54 le diagnostic des mécanismes à l'origine de la disparité du pouvoir d'achat,
01:05:57 vous avez parlé de ces monopoles, enfin bref, c'est quand même une situation
01:06:01 que le gouvernement n'est pas censé ignorer.
01:06:04 Ils veulent proposer des solutions, les solutions, vous les avez,
01:06:07 les élus des territoires ultramarins s'épanchent dessus depuis des décennies.
01:06:13 Est-ce que vous pouvez peut-être en faire là, ici, nous dire…
01:06:16 – Oui, il y a des solutions. – …quelles sont les pistes de solutions possibles ?
01:06:19 – Il y a des solutions. Il faut savoir qu'aujourd'hui,
01:06:22 nous n'avons pas la possibilité de commercer librement avec les pays de la Carribe.
01:06:29 Par exemple, nous sommes en Martinique et nous sommes très proches,
01:06:32 plus proches de l'Amérique latine. Nous sommes plus proches de l'Amérique centrale.
01:06:37 Et pourtant, nous devons consommer certains produits.
01:06:42 La plupart de nos produits sont importés d'Europe. C'est une aberration.
01:06:48 Il faut savoir que nos normes de construction sont des normes dites européennes,
01:06:52 alors que nous sommes dans une Caraïbe qui nécessite des normes,
01:06:57 je vais dire, plus adaptées. Nous avons la possibilité d'utiliser du biocarburant.
01:07:04 Et pourtant, nous ne le faisons pas. Nous utilisons du gasoil ou du samplon.
01:07:12 Et le biocarburant, je pense qu'on peut le produire aussi. Et pourtant, ce n'est pas le cas.
01:07:18 – C'est le gouvernement central qui refuse.
01:07:21 – Donc, vous voyez les aberrations qu'on souhaite gommer.
01:07:25 Il y a eu une écoute partielle du gouvernement en ce sens.
01:07:31 Nous avons interpellé le gouvernement en ce sens, qui nous a dit oui pour le biocarburant.
01:07:37 Nous attendons. Nous avons attendu très longtemps.
01:07:41 Mais aujourd'hui, nos revendications, nous irons jusqu'au bout. Ça, c'est certain.
01:07:47 – Merci beaucoup, M. le député. Il y a également une cause que vous défendez.
01:07:52 Vous luttez effectivement contre les inégalités sociales et économiques.
01:07:56 Je fais allusion à notre confrère, journaliste Olivier Dubois.
01:08:00 – Tout à fait. Olivier Dubois est un journaliste français.
01:08:05 Ses parents sont d'origine de la ville du François, dans Masséo-Conscription, en Martinique.
01:08:11 C'est un journaliste qui est détenu au Mali depuis plus de 22 mois, aujourd'hui.
01:08:18 C'est le détenu français qui est en captivité depuis plus longtemps, 22 mois.
01:08:26 22 mois, ce petit bracelet, c'est pour qu'on ne l'oublie pas.
01:08:30 Parce qu'on ne parle pas assez de lui. Parce que nous pensons à lui.
01:08:36 Parce que ses parents se battent pour qu'il revienne.
01:08:40 Et nous demandons à tout un chacun, à toutes celles et ceux qui nous regardent,
01:08:45 d'avoir une pensée pour lui. Parce que c'est un journaliste qui fait son travail,
01:08:51 qui donne l'information partout dans le monde, et qui malheureusement est détenu.
01:08:57 Et donc il ne faut pas l'oublier.
01:09:00 Et il faut que la France agisse pour qu'il puisse rentrer chez lui.
01:09:04 – Merci beaucoup Giovanni William, député de la 1ère circonscription de Martinique.
01:09:10 Merci pour cette pensée à laquelle on se joint, bien évidemment,
01:09:14 pour la libération de notre confrère Olivier Dubois.
01:09:17 – Merci à vous.
01:09:18 – Merci également à vous, derrière vos écrans, nous avoir suivis.
01:09:21 Si on peut vous proposer chaque jour de cette qualité d'information
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01:09:58 Je vous dis à la semaine prochaine pour ma part, très bon week-end par avance.
01:10:03 Merci.
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