• il y a 2 ans
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Au sommaire : un toujours debout au cœur des luttes et du terrain, avec nos journalistes et correspondants citoyens partout en France, nos camarades ont suivi les blocus, manif et grèves toute la journée, pour cette deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites

▶ Retour de terrain : Nicolas Mayart et les Correspondants Citoyens ️

Pour la première fois depuis 2010, c’est l’union sacrée pour les huit plus grandes centrales syndicales, les syndicats étudiants et les mouvements lycéens qui ont appelé à se mobiliser dans toute la France, par la grève et les manifestations, contre le projet du gouvernement de porter l’âge légal de départ en retraite à 64 ans. On vous propose de regarder quelques images notamment rapportées par nos correspondants citoyens à Rennes ou encore Lorient que l’on remercie chaleureusement. Petite seconde autopromo, si vous souhaitez rejoindre notre équipe de correspondants citoyens envoyez nous un petit mail à : contact@lemediatv.fr !

▶ Retour de terrain : Rémi-Kenzo Pagès et Andreï Manivit️

La grève a été très suivie notamment dans l’éducation et les transports avec pas moins 200 points de rassemblement répertoriés dans toute la France, selon la CGT. En région parisienne, le trafic est d’ailleurs encore très perturbé dans les transports en commun. L’intersyndicale attendait un million de manifestants dans les rues de toute la France, ils étaient 2 millions selon Phillipe Martinez.
Remi-Kenzo Pages nous revient du terrain de la manif parisienne pour nous raconter sa journée.

▶ Kicékadit

A l'aide de citations d'actualité nous reviendrons sur celles ci avec nos invité·e·s du jour, dans la bonne humeur mais sans oublier de les analyser politiquement.

▶ Entretien d'Actu ️️️

Il est illusoire de penser que le gouvernement va arrêter son char face à une mobilisation de 2 jours quoique massives. Le pouvoir mise en effet sur l’essoufflement financier des grévistes déjà pris à la gorge par la hausse des prix. Face à un gouvernement décidé à ne pas céder, la mobilisation doit se poursuivre et pour qu’elle se maintienne sur la durée, les grévistes ont besoin d’une caisse de grève. On a voulu s’appesantir sur leur rôle dans le bras de fer qui oppose les grévistes au gouvernement. Et on en parle avec en 2ème partie d’émission avec Alma Dufour, députée LFI-NUPES, Gabriel Rosenman, sociologue et spécialiste des caisses de grèves et Guillaume Quintin Secrétaire national du Parti de Gauche.

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00:02:05 Bonsoir à toutes et à tous, il est 19h10, vous êtes en direct sur le Média et vous regardez
00:02:19 toujours debout votre quasi quotidienne d'infos et de combats.
00:02:23 Aujourd'hui une spéciale, une journée de grève car le Média c'est votre Média des luttes.
00:02:27 Ce programme fait partie de notre nouvelle grande ambition, faire du Média une véritable chaîne de télévision
00:02:32 qui vous proposera une autre hiérarchie et un autre traitement de l'information,
00:02:36 une information populaire, alternative et indépendante qui se démarque de la propagande réactionnaire
00:02:42 et patronale financée par les milliardaires.
00:02:44 Grâce à votre soutien, nous pourrions être la première chaîne de télévision détenue par ces milliers de sociétaires,
00:02:50 des citoyens engagés qui refusent la concentration des médias entre les mains d'oligarques en collusion avec le pouvoir.
00:02:57 Imaginez un canal qui ne servira à la soupe ni à la Macronie ni à l'extrême droite,
00:03:02 un canal qui sera sur tous les piquets de grève et sur toutes les barricades,
00:03:06 qui racontera vos vies et vos combats, qui sera de votre côté plutôt que de celui de Bolloré.
00:03:11 C'est grâce aux abonnements payants, qui demeurent notre source de financement la plus pérenne,
00:03:16 que nous pourrons nous installer définitivement dans le paysage audiovisuel français.
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00:03:31 On compte également sur vos likes, partages et commentaires qui nous aident à surnager dans la mer immense des plateformes et des algorithmes.
00:03:38 Nous sommes mardi 31 janvier 2023 et il est 19h13. C'est parti pour Toujours debout spécial manif.
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00:04:01 Au sommaire de cette édition, je le disais, Toujours debout au cœur des luttes sur le terrain avec nos journalistes et correspondants citoyens partout en France.
00:04:11 Nos camarades ont suivi le blocus, les blocus, les manifestations et grèves toute la journée pour cette deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:04:19 On vous raconte tout ça. Rémi Kenzo-Pagès et André Manivite nous reviennent du terrain de la manifestation parisienne pour nous raconter leur journée.
00:04:28 Alors il est illusoire de penser que le gouvernement va arrêter son char face à une mobilisation de deux jours, quoique massive.
00:04:35 Le pouvoir mise en effet sur l'essoufflement financier. Les grévistes déjà pris à la gorge par la hausse des prix face à un gouvernement décidé à ne pas céder.
00:04:43 La mobilisation doit se poursuivre et pour qu'elle se maintienne sur la durée, les grévistes ont besoin d'une caisse de grève.
00:04:49 On a voulu s'apesantir sur leur rôle dans le bras de fer qui oppose les grévistes au gouvernement.
00:04:55 Et on en parle en deuxième partie d'émission avec Alma Dufour, députée LFINUPS, Gabriel Rosenmann, sociologue et spécialiste des caisses de grève et Guillaume Quintin, secrétaire national du parti de gauche.
00:05:08 Mais avant ça, petit retour sur la mobilisation nationale.
00:05:11 D'abord les chiffres. Les chiffres en hausse. L'opposition à la réforme des retraites ne faiblit pas.
00:05:23 Bien au contraire, à Paris, la CGT a comptabilisé 500 000 manifestants contre 400 000 le 19 janvier.
00:05:30 Alors il faut savoir que les chiffres de la préfecture de police sont différents, bien évidemment.
00:05:35 Ils comptent 87 000 manifestants. Alors à Marseille, les syndicats ont recensé 205 000 manifestants et la police 40 000 contre 140 000, 26 000 lors de la première journée de mobilisation.
00:05:48 Et côté des grévistes, c'est bien plus nuancé. On en parlera bien évidemment avec nos invités.
00:05:53 On annonce un tiers de grévistes à la SNCF à la mi-journée, 36,5 % selon France Info, contre 46,3 % de grévistes le 19 janvier, donc lors de la première journée de mobilisation.
00:06:04 Côté éducation, le ministère dénombre pour sa part 25,92 % d'enseignants grévistes contre 38,5 % le 19 janvier.
00:06:14 On annonce aussi 75 à 100 000 grévistes dans les raffineries. Total, selon Eric Séléni, le coordinateur syndical de Total, rapporte l'AFP, le trafic ferroviaire, très fortement perturbé.
00:06:29 Ou encore Francilien l'est toujours perturbé. Dans de nombreuses villes dirigées par la gauche, des opérations mérimortes sont organisées.
00:06:38 C'est notamment le cas à Paris, Malakoff, Grényes ou Montreuil. Et allons maintenant sur le terrain.
00:06:45 Dès 7h du matin, Nicolas Maillard était au dépôt RATP de Lannis. Dans le 20e arrondissement de Paris, la police est venue débloquer le lieu où des personnes étaient venues soutenir les grévistes.
00:06:57 Et c'était plutôt tendu. Même notre camarade venu rapporter les faits s'est fait bousculer.
00:07:02 - Je vous pousse, je m'en fous les gars. Vous allez devoir sortir quoi qu'il arrive. Ça va être rigolo 5 minutes.
00:07:08 - Attention, attention.
00:07:11 Scène similaire quelques minutes après, à quelques mètres où l'issue Hélène Boucher, donc à Paris. Cette fois c'est au tour des lycéens soutenus par des grévistes de la RATP de subir les assauts des policiers.
00:07:23 - Le blocus a donc échoué. Selon le syndicat La Voix Lycéenne, 200 lycées ont été bloqués à Paris, plus de 300 partout en France. En Ile-de-France, le syndicat lycéen compte 30 blocages.
00:07:44 Nicolas Maillard sur le terrain nous rapportait ceci, je ne sais pas comment c'est ailleurs en France, mais à Paris les forces de l'ordre semblent avoir la consigne de ne laisser aucun répit aux lycéens et grévistes.
00:07:54 Ça surveille même les poubelles. Peu de tolérance envers le blocus. Les jeunes qui ne manquent d'imagination. On peut lire cette pancarte. Tu nous mets 64, on te remet 68.
00:08:06 Alors allons en manifestation. Nos correspondants citoyens du Média étaient sur le terrain car rappelons-le, nous sommes la plus grosse coopérative médiatique de France sur les réseaux sociaux et notre antenne 24/7 sur Youtube et Dailymotion.
00:08:18 Vous avez pu suivre la journée de mobilisation. Voici un petit résumé loin d'être exhaustif.
00:08:33 Bonjour, je m'appelle Samy, je suis prof de PS et je suis dans le cortège avec l'FSU35.
00:08:38 On est là aujourd'hui parce que cette réforme qui nous est imposée par le gouvernement est injuste.
00:08:44 Les gens sont énervés parce qu'elle est injuste pour la majeure partie de la population, mais en plus elle est injuste pour les plus précaires, c'est-à-dire les femmes et pour celles et ceux qui ont eu des carrières hachées.
00:08:55 Donc nous on est là parce qu'il y a plein d'autres solutions et là en fait c'est pas une réforme des retraites, c'est une façon de pérenniser la répartition des richesses qui est inégalitaire dans le pays.
00:09:03 Il y a des milliards qui sont donnés pour l'armement, des milliards qui sont donnés pour les aides publiques aux entreprises sans contrepartie.
00:09:09 On voit qu'en fait c'est complètement injuste et c'est pour ça que la majorité de la population a très bien compris.
00:09:15 Contrairement à ce que pense le gouvernement, il n'y a pas de problème de pédagogie, au contraire.
00:09:18 On a très bien compris, donc on est là massivement aujourd'hui, en AG on va dessiner de la suite, mais ce qui est sûr c'est que cette réforme-là, elle ne verra pas le jour.
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00:10:26 Un gros merci aux socios et correspondants citoyens de permettre de vous faire découvrir la mobilisation dans plusieurs endroits en France.
00:10:33 Vous voulez devenir correspondant citoyen et participer à ce beau projet de coopérative médiatique ?
00:10:38 Vous aussi ? Envoyez-nous un message sur contact@lemédiatv.fr.
00:10:43 Et merci à Serge Victor, socio engagé, qui a cité notre journaliste sur le terrain, Nicolas Maillat.
00:10:48 Revenons donc dans la manifestation parisienne où était présent notre camarade Nicolas.
00:10:53 Une manifestation au départ de Place d'Italie, une nouvelle fois noire de Monde, où même pas encore est lancée.
00:10:59 La tête de cortège devançait de 850 mètres à la place qui était pleine.
00:11:04 Nos camarades ont croisé Catherine, un binôme de syndicalistes CGT Santé, Action, Social et Sud Santé révoltés contre la réforme des retraites.
00:11:13 Aller jusqu'à 64 ans, c'est vraiment impossible d'aller jusqu'à cet âge. Surtout nous, nous avons déjà dépassé un tout petit peu la cinquantaine, nous en sommes vers la soixantaine.
00:11:24 Nous travaillons en psychiatrie à l'hôpital de Villervan, à Mélisoumar. Elle avec les enfants, moi avec les adultes, et ce sera vraiment impossible.
00:11:32 Aller travailler avec sa canne, ça ce sera pas possible.
00:11:37 Gérer les petits ou gérer les jeunes de 20 ans, malades, mentaux, ça va être impossible.
00:11:43 Déjà à plus de 50 ans on commence à peiner, les horaires décalés. Franchement pour les infirmiers, les aides-soignants, les ASH, c'est impossible, c'est trop dur pour nous.
00:11:52 Et psychologiquement aussi, on n'y arrivera pas. En plus on a un petit statut particulier qu'on veut nous enlever, et on va avoir perdu 15 ans de cotisation, je suis sur le plaisir.
00:12:03 Et puis on est là aussi pour nos enfants, nos petits-enfants, il est hors de question de travailler jusqu'à 64 ans.
00:12:08 En plus le salaire ne suit pas, pour les professionnels. Nous sommes infirmières, ASH, soignants, le salaire ne suit pas.
00:12:15 Alors que Macron, si tu savais, Macron, avec les cheveux glissanants, ta réforme, tu oses la mettre.
00:12:23 Ou tu te la mets plutôt.
00:12:25 Et qu'est-ce que vous répondez à Elisabeth Vins qui dit que ça suffit, que vous n'y resterez pas à 64 ans ?
00:12:30 Prends ta retraite à l'âge. Voilà ce que j'y réponds. Prends ta retraite, fous-nous la paix.
00:12:35 Voilà, parfait, merci beaucoup.
00:12:37 Fous-nous la paix. Il y a aussi Bruno Botchua, secrétaire général de la Fédération nationale des salariés de la construction, bois et ameblement, CGT,
00:12:45 qui nous explique le danger de la réforme des retraites pour les travailleurs du BTP surexposés aux accidents de travail.
00:12:52 Aujourd'hui, bien sûr, on est dans la rue pour différents moyens, mais le premier c'est de se bagarrer contre l'allongement de la durée de cotisation
00:12:59 et le report de l'âge des parents retraites de 64 ans.
00:13:02 Aujourd'hui, nos métiers de la construction du bois et de l'ameublement ne sont pas du tout reconnus comme pénibles.
00:13:07 Aucun critère de pénibilité n'a été retenu en ce qui concerne nos métiers.
00:13:11 Pourtant, nous avons un accident grave tous les cinq minutes et un mort au travail par jour. C'est énorme.
00:13:17 Aujourd'hui, tous les jours, on va dire à des familles qu'heureusement, leur mari, leur père, leur frère, leur fils ne rentrera pas.
00:13:26 On a toute tranche d'âge qui est touchée, mais plus particulièrement les personnes de moins de 27 ans et au-dessus de 56 ans.
00:13:33 Le deuxième point, c'est comment est-ce qu'on fait aussi pour que nos métiers soient valorisés,
00:13:40 pour qu'on ait envie de travailler dans ces métiers-là avec des bons salaires, avec une retraite anticipée.
00:13:46 Le coût d'avoir une retraite anticipée dans nos métiers représente 2% seulement de la masse salariale.
00:13:51 Pour 2% de la masse salariale, on pourrait financer un départ anticipé à 55 ans.
00:13:56 Donc, il est important de se faire entendre. On voit que souvent, l'image du BTP est montrée comme métier pénible,
00:14:03 mais malheureusement, nous sommes absents de tous les médias.
00:14:05 Donc, aujourd'hui, nous sommes aussi des porte-parole de tous ceux qui sont sans voix de nos métiers pénibles.
00:14:11 Et la rue ne pliera pas, c'est ce que maintient Bruno Chauveau, délégué syndical central CGT de l'entreprise de produits d'hygiène
00:14:18 et Citi France et coordinateur du groupe France.
00:14:21 Aujourd'hui, on a un gouvernement qui méprise vraiment le peuple, qui méprise l'ensemble des salariés du monde,
00:14:32 enfin le monde salarié en France, et donc s'obstine vraiment à vouloir passer.
00:14:38 Mais en plus, par la force, vraiment, c'est du mépris.
00:14:42 Quand on voit un gouvernement tel que Macron, qui se dit qu'aujourd'hui, je vais encore souvenir la première fois,
00:14:49 c'est que jamais, jamais, il n'accepterait qu'on puisse allonger la durée au niveau de la retraite.
00:14:54 Et monsieur se dit aujourd'hui qu'il a été élu pour ça, mais pour qu'il se prend.
00:14:58 Pour qu'il se prend pour dire qu'il a été élu pour ça. Je suis désolé, il n'a pas été élu pour ça.
00:15:02 Je pense qu'à un moment donné, il serait bien qu'il regarde un peu l'histoire de son élection.
00:15:07 Alors aujourd'hui, je suis ici justement pour combattre ça, pour éviter qu'on travaille,
00:15:13 mais jusqu'à quand, enfin, qu'on lui mette la retraite une fois qu'on sera tombé dans le trou, c'est surtout ça.
00:15:18 Et que je suis en train de me battre aussi pour mes enfants.
00:15:21 La jeunesse d'ailleurs, c'est important, la jeunesse aujourd'hui, ils sont dans la rue aussi.
00:15:24 Je pense que c'est qu'un début.
00:15:26 Et si le gouvernement aujourd'hui ne veut pas entendre de ce qui se passe dans la rue,
00:15:29 croyez-moi, c'est que le début, ça ne s'arrêtera pas là.
00:15:31 J'espère que ça ira très très loin, sincèrement.
00:15:34 Donc qu'ils écoutent un peu là-haut, et franchement, à un moment donné,
00:15:39 il va falloir qu'ils se... excusez-moi du mot, mais qu'ils s'enlèvent les doigts du cul,
00:15:42 et qu'ils prennent compte de ce qui se passe vraiment au niveau de la France.
00:15:47 Aujourd'hui, j'ai aussi des retours de toutes les organisations syndicales mondiales,
00:15:51 mais toutes les organisations syndicales mondiales, tous les syndicats mondiaux,
00:15:55 sont absolument derrière nous, derrière le peuple français.
00:15:57 Donc il faut absolument qu'on continue comme ça.
00:15:59 Et je suis fier d'être français pour ça.
00:16:01 Et bien sûr, que ce soit du côté des travailleurs sans-papiers
00:16:04 qui luttent depuis des mois pour être régularisés,
00:16:06 en travaillant et cotisant en France, mais privés de droit,
00:16:10 ou du côté des rosies d'attaque, le mouvement féministe est déterminé,
00:16:13 la lutte s'accompagne toujours d'une sacrée ambiance.
00:16:17 [Musique]
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00:16:58 Est-ce que vous vous souvenez de Moon ?
00:17:00 Cette militante gilet jaune avait été mise en examen à cause de son parapluie arc-en-ciel,
00:17:04 accusée d'être meneuse de Black Bloc,
00:17:07 à la suite de la manifestation du 12 décembre 2020.
00:17:10 Et bien, deux ans plus tard, Moon, toujours son parapluie coloré en main,
00:17:14 a été mise à l'écart de la manifestation par les forces de l'ordre.
00:17:17 C'est ce que nous apprend notre développeuse, Chloé,
00:17:21 qui était également sur le terrain.
00:17:23 La tête de cortège a été empêchée d'avancer ou de la rejoindre.
00:17:27 [Cris de la foule]
00:17:40 Petite image, mais pas des moindres, ne vous inquiétez pas,
00:17:43 les banques privées sont bien gardées, il ne leur arrivera rien.
00:17:47 En parlant des forces de l'ordre, Chloé, toujours, qui était plutôt vers la tête de cortège,
00:17:51 nous rapporte qu'entre les flash-balls et les lacrymos,
00:17:53 l'ambiance n'était pas vraiment à se sentir en sécurité.
00:17:56 En arrivant, Place Vauban, fin du parcours officiel de la manifestation,
00:18:00 l'heure était au gaz lacrymogène, les militants sud et autres ont demandé aux CRS de partir.
00:18:06 [Cris de la foule]
00:18:35 [Cris de la foule]
00:18:53 [Cris de la foule]
00:19:21 [Cris de la foule]
00:19:27 Pour en savoir plus, on va retrouver nos camarades en direct sur le terrain,
00:19:30 Djemil Sandli à l'écran et Nicolas Maillard derrière la caméra.
00:19:34 Bonsoir Djemil.
00:19:37 Bonsoir Nadia, comment vas-tu ?
00:19:39 Ça va, c'est à toi qu'il faut poser la question, ça avait l'air d'être très mouvementé.
00:19:42 L'arrivée était un peu compliquée, non ?
00:19:45 Effectivement, l'arrivée a été un peu compliquée,
00:19:48 mais il faut quand même dire que l'arrivée a été surtout longue.
00:19:51 Il s'est passé une heure, une heure trente entre le début du cortège et la fin du cortège
00:19:57 pour que tout le monde puisse arriver Place Vauban.
00:19:59 Je tiens à préciser en passage, en preuve ultra, que je suis accompagné de Nicolas Maillard et d'Eli,
00:20:02 juste avec moi, sur la caméra.
00:20:05 Alors cette journée, est-ce que tu peux nous raconter ce que tu as observé ?
00:20:09 Déjà nous parler peut-être de l'ambiance.
00:20:12 L'ambiance, il y a deux ambiances différentes.
00:20:15 Dans toutes les manifs, habituellement, il y a la fin, le milieu du cortège,
00:20:18 là c'était très festif, très bon enfant, en plus le soleil était au rendez-vous.
00:20:21 Le froid est arrivé juste après, là je ne vous cache pas qu'il fait un peu froid sur cette place qui est maintenant déserte.
00:20:27 Les gens sont partis il y a bien vingt minutes, même la police a déserté.
00:20:30 Quelques policiers encore sont autour de nous.
00:20:33 Mais le deuxième ambiance, c'est le début du cortège.
00:20:35 Effectivement, là il y avait mille, deux mille personnes, plus radicales dans la forme.
00:20:40 On les connaît vêtues de noir, sous forme de blocs ou de militants qui étaient plus radicaux dans leurs propositions.
00:20:47 Et pas uniquement fixés sur l'âge des parts à la retraite,
00:20:50 mais dans une forme de revendication plus large, anticapitaliste et plus de front contre le gouvernement.
00:20:56 Donc il y avait effectivement deux ambiances.
00:20:58 Une ambiance plus festive, tranquille, où la police n'était pas présente,
00:21:01 où les gens ont pu défiler tranquillement.
00:21:02 Et l'avant du cortège, où on a pu assister avec Elio,
00:21:05 on verra dans les images qu'on publiera demain dans le reportage, qu'on montrera demain.
00:21:09 Des affrontements, évidemment, entre la police et les manifestants,
00:21:13 comme on a l'habitude de le voir régulièrement dans les manifestations.
00:21:16 Une police peut-être un peu plus vendicative que la dernière fois,
00:21:19 même plus offensive ?
00:21:21 Alors oui, on a pu voir qu'effectivement, des groupes de policiers pouvaient entrer dans la manifestation
00:21:28 pour venir arrêter des personnes, ou du moins essayer de rétablir un ordre qui n'était pourtant pas en danger.
00:21:34 Et des syndicalistes leur appelaient à être tranquille, à ne pas aller plus loin.
00:21:40 On a même pu entendre aussi des policiers eux-mêmes essayer de calmer leurs collègues
00:21:44 en disant "c'est bon, stop, on y va, on avance".
00:21:46 Donc effectivement, en même temps, il y a du monde, ça peut aussi stresser les agents.
00:21:51 Et peut-être certains peuvent perdre parfois pied dans les ordres qu'ils peuvent recevoir.
00:21:55 Merci beaucoup, Djemil et Nicolas et Elie.
00:21:59 Je vous laisse maintenant rentrer au show.
00:22:02 Merci également encore à nos journalistes, camarades et correspondants citoyens
00:22:07 qui nous emmènent au cœur de la lutte.
00:22:09 Après avoir balayé un peu les manifestations tellement denses et nombreuses
00:22:13 que cela donne envie d'envoyer des dizaines de journalistes et de faire des reportages de plusieurs heures,
00:22:18 il est l'heure maintenant de retrouver Rémi Kenzo-Pagès,
00:22:21 qui était lui aussi sur le terrain de la manifestation parisienne,
00:22:23 avec derrière la caméra André Manivite, pour avoir notre point de vue et un retour de terrain.
00:22:28 C'est parti !
00:22:30 [Musique]
00:22:35 Salut Rémi Kenzo !
00:22:36 Salut Nadia !
00:22:37 Alors toi, tu étais avec André Manivite en manifestation à Paris aujourd'hui.
00:22:42 Qu'est-ce que vous avez vu ?
00:22:43 Alors, tu l'as dit, la manifestation était un véritable succès.
00:22:47 Il y avait un monde incroyable, 500 000 personnes en défilé à Paris, selon la CGT.
00:22:52 Pour rappel, ils annonçaient 400 000 manifestants parisiens lors du 19 janvier.
00:22:56 Les participants étaient ravis, les syndicats ont donc réussi leur Paris.
00:23:00 Ils étaient plus que très satisfaits.
00:23:02 Tout s'impute cela à l'unité syndicale, la présence des cortèges de la CFDT, de l'UNSA, de la CFTC ou encore de la CGC.
00:23:09 Pas forcément les organisations qu'on est le plus habitués à voir en manifestation.
00:23:13 Ils changeraient la donne, apportons le nombre.
00:23:16 Il faut rappeler que l'intersyndicale s'est montrée jusque-là très unie,
00:23:19 décidant ensemble et parlant à l'unisson.
00:23:21 D'ailleurs, elles se réunissent à l'heure même où on est en train de discuter pour décider de la suite.
00:23:26 J'ai discuté avec tous les numéros 1 de l'intersyndicale, à l'exception de l'UNSA,
00:23:30 et tous ceux à qui j'ai parlé relèvent le succès de ces journées.
00:23:34 Écoutez-les.
00:23:35 Le 19 n'aurait jamais été aussi gros si on n'avait pas construit quelque chose qui est uni.
00:23:39 Alors, "uni", ça ne veut pas dire uniforme.
00:23:41 On n'est pas tous pareils, on sait qu'il y a des syndicats qui sont différents.
00:23:44 Mais ce qui compte aujourd'hui, c'est le respect qu'on a sur les différentes tactiques qui peuvent exister.
00:23:48 Nous, à Solidaire, évidemment, on est en train d'essayer de voir et de construire des grèves,
00:23:52 y compris des grèves reconductibles.
00:23:54 Ça ne sera peut-être pas le cas de toutes les structures syndicales,
00:23:56 mais ce qui compte, c'est le respect, c'est d'être capable d'avoir un discours et des positions communes,
00:24:01 d'une part, et puis de pouvoir avancer sur ce qu'on sait faire et ce qu'on sait faire bien d'autre part.
00:24:07 Alors, c'est inédit, mais ce n'est pas surprenant.
00:24:09 Nous, on s'y attendait parce qu'on n'est pas hors-sol.
00:24:12 Contrairement au gouvernement, nous, organisation syndicale au niveau des confédérations,
00:24:15 on n'est pas hors-sol.
00:24:16 On a en permanence nos sections syndicales, nos syndicats, nos fédérations,
00:24:20 qui nous parlent, qui parlent avec le terrain,
00:24:22 et on savait qu'aujourd'hui serait une très très grosse journée,
00:24:24 probablement aussi forte, voire plus forte que la journée du 19 janvier.
00:24:28 Donc on n'est pas surpris.
00:24:29 Et c'est aussi la traduction d'une adhésion ultra majoritaire de l'ensemble de la population
00:24:34 à ce mouvement social contre ce projet de décalage à 64 ans.
00:24:38 Ce qui fait la force de ce mouvement, c'est une unité intersyndicale sur le mot d'ordre,
00:24:44 non 64 ans, et sur le fait de se respecter les uns les autres
00:24:47 et de décider ensemble des mobilisations.
00:24:49 CGT, elle va dire que le mouvement doit continuer,
00:24:54 à moins que, je ne sais pas, peut-être que le gouvernement va écouter la rue
00:24:57 et ce soir il va dire on annule tout.
00:24:59 Mais sinon, il faut que la mobilisation s'amplifie
00:25:02 et que les salariés dans les boîtes, dans les services,
00:25:05 décident des formes de lutte.
00:25:07 Si le gouvernement ne change pas, il faudra augmenter la pression.
00:25:11 On a vraiment quelque chose qui s'enracine, qui est très puissant
00:25:14 et ce soir on a une grande responsabilité, nous les organisations syndicales,
00:25:18 pour continuer ce mouvement, pour faire en sorte qu'il s'amplifie et qu'il gagne.
00:25:24 Il y a déjà des grâces d'annoncer pour la semaine prochaine et on pense que c'est une bonne chose.
00:25:28 Les chiffres continuent de tomber, tu l'as rappelé Rémi Kenzo,
00:25:31 500 000 personnes ont défilé à Paris
00:25:33 et la CGT comptabilise 2,8 millions de manifestants dans toutes les rues de France.
00:25:40 Alors c'est énorme.
00:25:42 Ils étaient 2 millions le 19 janvier dernier.
00:25:45 Alors on le sent bien le mot d'ordre, c'est l'unité contre la retraite à 64 ans.
00:25:49 Mais est-ce que ça va suffire ?
00:25:51 Bonne question, surtout qu'en face le gouvernement il se montre inflexible.
00:25:55 Elisabeth Borne, la première ministre, a déclaré que l'allongement à 64 ans
00:25:59 pour l'âge légal de départ à la retraite était non négociable.
00:26:03 Ça tente bien pour les syndicats, puisque pour eux aussi c'est non négociable.
00:26:08 Ils disent tous qu'ils ne veulent pas non plus négocier, ils sont unanimes là-dessus.
00:26:11 Je leur ai posé la question, écoutez leur réaction.
00:26:13 Je crois que la première ministre doit entendre ce qui se passe aujourd'hui,
00:26:16 c'est-à-dire sans doute un des rassemblements des mobilisations
00:26:19 qui sont sans doute les plus fortes de ces 25 dernières années.
00:26:22 Il faut qu'elle entende, je crois, que le monde du travail
00:26:25 ne veut pas du report de l'âge légal à 64 ans.
00:26:28 Je crois que ce serait raison de poser les affaires,
00:26:31 de dire bon ok, on rediscute, on rediscute du travail,
00:26:34 du rapport au travail, du sens au travail, de la reconnaissance au travail.
00:26:38 On rediscute des retraites, de la justice dans le système des retraites,
00:26:42 mais on retire cette mesure de 64 ans.
00:26:45 Moi je lui dis que depuis début octobre, nous lui avions dit
00:26:49 que nous ne négocierions pas le recul de l'âge de départ
00:26:52 ou l'allongement de la durée de cotisation.
00:26:54 Maintenant elle a fait un tir de barrage ce week-end,
00:26:56 ça s'appelle un tir de barrage, c'est tout.
00:26:58 Mais ça n'a jamais été négociable, le recul de l'âge de départ.
00:27:01 Nous on veut le retrait, alors maintenant qu'est-ce qu'on fait ?
00:27:04 Est-ce que le gouvernement, il n'est pas plutôt à la disposition
00:27:08 du peuple français, des français, de tous ceux, nous les corps intermédiaires
00:27:12 qui sont en train d'expliquer que cette réforme,
00:27:14 elle n'est pas juste, elle n'est pas justifiée ?
00:27:16 Ou est-ce qu'il est plutôt à la disposition de ces grandes entreprises
00:27:20 du CAC 40 qui transforment les subventions de l'État
00:27:23 en dividendes et en rachats d'actions ?
00:27:25 Moi je pense que la question mérite d'être posée.
00:27:27 Écoutez, premièrement, les 64 ans, ça n'a jamais été négociable.
00:27:32 Je ne vois pas pourquoi elle dit ça aujourd'hui.
00:27:34 Ça n'a jamais été négociable.
00:27:36 Cette idée qu'elle veut faire passer dans l'opinion
00:27:39 que c'est parce qu'on n'est pas sérieux qu'on n'a pas pu discuter,
00:27:43 ça c'est la première chose.
00:27:45 Après, quand il y a autant de monde dans la rue,
00:27:48 ils sont élus ces gens-là.
00:27:50 Et donc il faut qu'ils écoutent ceux qui les ont élus.
00:27:55 Sinon, il ne faut pas se plaindre après qu'il y a du juste prédit
00:27:59 sur les représentants du peuple.
00:28:01 Je pense que c'est un vrai sujet qui se pose à tous les députés notamment.
00:28:05 Aujourd'hui, un seigneur sur deux est sans emploi
00:28:08 et au chômage, voire à zéro euro.
00:28:10 Soit il est au RSA, soit il n'a rien.
00:28:12 Si sur ces 50% qui sont au chômage, seulement 15% sont en emploi
00:28:16 dans les entreprises, on récupère déjà 10 milliards d'euros.
00:28:19 Mais il y a plusieurs propositions comme ça.
00:28:21 Les entreprises qui payent leur salarié au SMIC ne payent pas de charges.
00:28:24 Si aujourd'hui on leur dit "augmentez le salaire des salariés au SMIC,
00:28:28 payez vos cotisations, on fait rentrer 8 milliards dans les caisses".
00:28:31 On en a d'autres des propositions.
00:28:33 Ce qu'on ne comprend pas, c'est pourquoi le gouvernement
00:28:35 ne veut pas entendre ces propositions-là
00:28:37 et est complètement bloqué sur du 64 ans.
00:28:39 On revient rapidement encore avec les chiffres.
00:28:42 Même le ministère de l'Intérieur atteste d'une mobilisation qui grandit
00:28:46 puisqu'elle annonce à peu près 1,3 million de manifestants aujourd'hui
00:28:52 contre 1,12 million le 19 janvier dernier.
00:28:56 Bien évidemment, ça contraste toujours avec les chiffres
00:28:59 annoncés par les syndicats qui, je le rappelle,
00:29:01 annoncent 2,8 million de manifestants.
00:29:03 Rémi Kenzo, tu as vu des ouvriers, des cadres de nombreuses professions
00:29:08 défiler, il y avait aussi les jeunes.
00:29:10 Oui, il faut préciser que le mouvement prend aussi dans la jeunesse,
00:29:14 notamment dans les lycées.
00:29:15 On l'a vu avec Nicolas Maillard qui a couvert les blocus lycéens parisiens
00:29:19 ce matin.
00:29:20 Mais aussi dans les campus, un mouvement étudiant
00:29:22 contre la réforme des retraites s'organise.
00:29:24 On a croisé des cortèges très fournis d'étudiants.
00:29:27 Je vous propose d'écouter à ce sujet une porte-parole
00:29:29 de la Fédération Syndicale Étudiante.
00:29:31 Elle nous explique pourquoi la lutte gagne aussi les universités.
00:29:34 On est là déjà pour nous-mêmes parce que oui, finalement,
00:29:37 ça va nous concerner.
00:29:38 Déjà, à l'heure actuelle, les étudiants, on n'a pas envie
00:29:40 de devoir travailler jusqu'à 67 ans.
00:29:44 Pour la plupart d'entre nous, si par exemple on atteint le master,
00:29:47 ça va être le cas.
00:29:48 Normalement, c'est 67 ans, donc c'est énorme.
00:29:50 Mais on n'est pas là que pour nous.
00:29:51 On se rend compte aussi que ça nous touche parce que ça touche
00:29:53 nos familles, ça touche nos parents, ça touche tous les membres
00:29:57 de notre famille.
00:29:58 Et moi, je vois mes parents à l'heure actuelle qui ne sont pas forcément
00:30:01 dans un très bon état de santé.
00:30:03 Et effectivement, c'est aussi dû aux conditions de travail
00:30:07 qu'ils ont pu avoir.
00:30:08 Et c'est le cas pour beaucoup d'étudiants, beaucoup d'entre nous.
00:30:11 On ne veut pas que nos parents soient cassés avant d'arriver
00:30:13 à la retraite.
00:30:14 Et du coup, pour ça, on demande la retraite à 60 ans.
00:30:17 Et oui, on est concernés.
00:30:18 Mais on n'est pas non plus les personnes les plus en avant
00:30:21 effectivement dans cette manifestation parce que c'est
00:30:23 les travailleurs actuels qui mènent le mouvement.
00:30:25 Et nous, du coup, on appelle à suivre à chaque fois les dates
00:30:28 des intersyndicales et des centrales syndicales nationales
00:30:31 aux côtés des travailleurs.
00:30:32 Mais par contre, on soutient complètement et on porte aussi
00:30:36 cette lutte auprès des étudiants.
00:30:37 Alors les partis politiques étaient également présents sur le terrain.
00:30:41 J'imagine plutôt de gauche.
00:30:42 Oui, on est allés les voir également.
00:30:44 Il y avait toute la gauche, les partis de la NUPES,
00:30:47 mais aussi le NPA, lutte ouvrière, révolution permanente,
00:30:50 les organisations traditionnelles, libertaires, trotskistes, etc.
00:30:54 Tout ce qui se trouve en fait à gauche et à la gauche de la gauche.
00:30:57 Certains se sont d'ailleurs fait remarquer le long des cortèges.
00:31:00 On a croisé par exemple la France Insoumise.
00:31:02 Eux, ils étaient chaud bouillants.
00:31:04 Je vous propose d'écouter ce qu'ils avaient à dire.
00:31:06 Est-ce que vous connaissez autour de vous des gagnants de cette réforme ?
00:31:10 Est-ce que les jeunes sont les gagnants de cette réforme ?
00:31:14 Est-ce que les femmes sont les gagnantes de cette réforme ?
00:31:18 Est-ce que les travailleurs précaires sont les gagnants de cette réforme ?
00:31:23 Est-ce que ceux qui exercent des métiers pénibles sont les gagnants de cette réforme ?
00:31:28 Est-ce que les fonctionnaires sont les gagnants de cette réforme ?
00:31:33 Est-ce que les conducteurs, les chauffeurs sont les gagnants de cette réforme ?
00:31:38 Mais où sont les gagnants de cette réforme ?
00:31:42 Et le Macron, il nous dit encore que cette réforme est indispensable
00:31:45 parce que partout en Europe, on fait, on ajoute et on repousse l'âge de départ à la retraite.
00:31:51 Et bien partout en Europe, à chaque fois qu'on a repoussé l'âge de départ à la retraite,
00:31:55 partout en Europe, les personnes âgées sont devenues beaucoup plus pauvres.
00:31:59 Voilà le modèle qu'ils nous prédisent.
00:32:01 Voilà le modèle européen poussé par la Commission européenne,
00:32:05 poussé par le FMI, qu'ils poussent.
00:32:08 Mais aujourd'hui, seule la Commission, seul le FMI demande cette réforme.
00:32:12 Face à eux, ils ont l'ensemble du peuple français qui est réuni ici.
00:32:16 Il y a aussi des collègues partout en Europe qui nous regardent et qui nous disent à la France,
00:32:21 "montrez la voie, montrez la voie qu'on peut protéger et défendre la retraite à 60 ans".
00:32:27 Et merci d'amener ce combat pour nos plus âgés, mais aussi pour toute l'Union européenne.
00:32:32 Alors non, cette réforme ne passera pas. 62 ans, c'était déjà trop. 64 ans, jamais.
00:32:40 Et si Elisabeth Borne veut jouer les extrémistes, elle nous trouvera de plus en plus nombreux dans les rues,
00:32:46 de plus en plus nombreux à bloquer, à bloquer les entreprises, à bloquer les lycées,
00:32:53 à bloquer l'économie de ce pays, parce que c'est la seule façon de les faire reculer, et on le fera.
00:32:59 On a aussi croisé le PCF. On a parlé à Fabien Roussel. Lui aussi, il est très, très, très en colère.
00:33:05 Il espère que la grève continue à gagner du terrain, surtout que pour lui, le gouvernement se moque de nous
00:33:11 quand il met en avant un déficit d'ici 2030. Voici ce qu'il en dit.
00:33:15 Vous savez, un déficit de 12 milliards pour 2030 sur un budget de 435,
00:33:21 franchement, on va faire la démonstration qu'il y a plein d'autres solutions,
00:33:26 plein d'autres solutions, autres que celles de demander aux travailleurs de se prendre deux ans de plus.
00:33:30 On va faire cette démonstration-là. À chaque fois, c'est sur le travail que ça pèse.
00:33:34 Eh bien, nous, on voudrait que ça pèse sur le capital, pour une fois.
00:33:37 C'est comme s'ils voulaient vraiment mettre le pays à feu et à sang, provoquer eux-mêmes le chaos,
00:33:43 nous pousser à la faute. C'est tout ça qu'il y a derrière. C'est dangereux, c'est grave,
00:33:49 parce qu'aujourd'hui, la France n'a pas besoin de ça. Il y a une crise énergétique, il y a l'inflation,
00:33:53 il y a la guerre en Europe. C'est dur pour tout le monde, y compris pour les chefs d'entreprise.
00:33:58 C'est dur pour l'économie. Alors vraiment, être aussi obtus que ça, aussi têtu, être aussi dur que ça,
00:34:05 c'est vraiment un mauvais choix qui est fait pour la France. C'est dangereux.
00:34:09 Merci beaucoup, Rémi Kenzo-Pagès, pour ce retour de terrain très riche.
00:34:15 Et c'est précisément pour ce genre de couverture de lutte qu'on a besoin de votre soutien.
00:34:19 Partage, like, don, abonnement. Vous êtes notre seule force garant de notre indépendance
00:34:23 par rapport aux médias des milliardaires. Rendez-vous sur soutenez.lemediatv.fr.
00:34:28 Restez avec nous, la soirée n'est pas finie. Dans quelques secondes, on reçoit Alma Dufour,
00:34:32 députée LFINUPS, Gabrielle Rosenmann, sociologue et spécialiste des caisses de grève,
00:34:36 et Guillaume Quintin, secrétaire national du Parti de gauche, pour parler de la stratégie
00:34:41 à adopter face à un gouvernement qui a bien affirmé qu'il ne lâcherait pas les caisses de grève.
00:34:45 Et bien, ce sont les caisses noires du monde du travail. Quel est leur rôle dans le bras de fer
00:34:49 qui oppose les grévistes au gouvernement ? C'est juste après ce court clip.
00:34:54 Coucou mes petits amours, alors comme ça on veut mettre la hagra à Bolloré ?
00:34:58 (Musique)
00:35:21 (Musique)
00:35:50 Bonsoir à celles et ceux qui nous rejoignent. Il est 19h49. Vous regardez "Toujours debout",
00:35:56 un "Toujours debout" consacré à la deuxième journée d'action contre la réforme des retraites,
00:36:01 portée par un gouvernement décidé, je cite, "à ne plus négocier".
00:36:05 Le pouvoir mis en effet sur l'essoufflement financier des grévistes, déjà pris à la gorge par la hausse des prix.
00:36:10 Face à leur inflexibilité, la mobilisation se poursuit. Et pour qu'elle se maintienne dans la durée,
00:36:15 les grévistes ont besoin d'une caisse de grève. Alors les caisses des grèves, je l'ai dit,
00:36:19 ce sont les caisses noires du monde du travail. Même si j'ai vu quelques petites réactions,
00:36:23 vous pourrez réagir bien évidemment. Alors quel est leur rôle dans le bras de fer
00:36:27 qui oppose les grévistes au gouvernement ? On en discute avec Alma Dufour, députée LFINUPS,
00:36:32 Gabrielle Rosenmann, sociologue et spécialiste des grèves, des caisses de grève,
00:36:36 et Guillaume Quintin, secrétaire national du parti de gauche. C'est parti pour l'entretien d'actu.
00:36:41 [Musique]
00:36:47 Bonsoir à vous. Alors on vient de le voir, l'appel des syndicats, une deuxième journée de mobilisation massive
00:36:53 a été entendue. La CGT annonce 2,8 millions de manifestants dans toutes les rues de France,
00:36:59 même si lui, le ministère de l'Intérieur, annonce plutôt 1,3 million. Mais c'est toujours plus
00:37:03 que le 19 janvier dernier. 500 000 manifestants à Paris. À Marseille, les syndicats ont recensé
00:37:10 205 000 manifestants. Alors bien sûr, la police n'est pas d'accord avec ces chiffres.
00:37:14 Alors vous, vous y étiez, à Paris. Quelles sont vos impressions ? Peut-être commencer par ma droite.
00:37:20 J'ai l'impression d'énormément de monde et de volonté de préparer la suite.
00:37:26 Moi, avant même la manif, j'étais à l'Assemblée générale des cheminots de Saint-Lazare ce matin.
00:37:30 Et la discussion principale était quand est-ce qu'on part en grève reconductible ?
00:37:34 Parce que je pense que tout le monde a bien conscience que des manifestations aussi grosses soient-elles
00:37:38 ne suffiront pas à faire reculer le gouvernement. Elles donnent l'énergie, elles donnent confiance,
00:37:42 elles montrent qu'on est une majorité dans le pays. Mais il faut encore passer un cran supérieur.
00:37:47 Vous partagez cet avis, Guillaume Quintin ?
00:37:50 Clairement. Moi, j'étais pas à l'AG des cheminots de Saint-Lazare. Mais j'ai pas pu y aller ce matin.
00:37:56 Mais j'ai mes petites habitudes à l'AG des cheminots de Paris-Est, où on a quelques bons camarades là-bas.
00:38:02 Et j'ai vu Fabien Villieu en vidéo sur les réseaux sociaux. Il disait voilà, si on loupe cette séquence-là,
00:38:10 ben c'en est fini, quoi. Donc il va vraiment falloir en quiller fort derrière.
00:38:14 Je pense que les gens étaient vraiment déterminés. Moi, j'étais au tout début de la manif cet après-midi,
00:38:20 avenue des Gobelins. On a vu des gens qu'on voyait jamais, des syndicats qu'on voyait même jamais,
00:38:26 ou quasiment jamais, ou si peu, enfin deux ou trois. Et là, la CFTC a fait une marée bleue.
00:38:32 Ils ont ouvert le cortège. Je n'avais jamais vu ça. Donc voilà, les gens en veulent.
00:38:37 Ils veulent vraiment que ce projet soit enterré. Et je pense que là, maintenant, il faut que ça parte.
00:38:42 Il faut que la grève et la grève la crève prennent. Et pour ça, effectivement, les caisses de grève sont un des outils.
00:38:48 On va en parler tout à l'heure.
00:38:50 Oui, qui ne sont pas des caisses noires, c'est ça ?
00:38:52 Qui ne sont pas des caisses noires.
00:38:54 Vous êtes plutôt optimiste pour la suite ?
00:38:56 Oui, oui, on est optimiste. Moi, j'étais à Rouen ce matin, donc je n'étais pas à Paris tout à l'heure.
00:39:01 Mais aussi, voilà, dans les villes un peu partout. En France, on a aussi vu le nombre de manifestants augmenter,
00:39:07 des profils différents. C'était chouette aussi de voir qu'il y avait des gens qui n'étaient pas en grève
00:39:11 et qui nous saluaient depuis leur fenêtre et qui tapaient sur des casseroles, etc.
00:39:14 On a même vu un camion de pompiers, oui, qui avait marqué « en grève » dessus.
00:39:18 Mais je crois qu'ils étaient réquisitionnaires. Mais bon, en tout cas, ils travaillaient tout en faisant grève.
00:39:22 Mais voilà, ce qui est sûr, c'est que dans le cortège, beaucoup, beaucoup de monde et beaucoup de gens
00:39:27 qui effectivement se demandent quelle sera la suite et qui ont besoin peut-être d'une visibilité
00:39:33 sur quel secteur on va pouvoir compter dans les prochains jours pour prendre le relais
00:39:37 et commencer vraiment à bloquer, entre guillemets, le pays.
00:39:39 Et hier, on était, nous justement, chez les cheminots aussi, mais à Sauteville-les-Rouens.
00:39:43 C'était un meeting NUPES-Syndicat, ce qui était assez chouette aussi.
00:39:46 Et on a commencé à discuter dans le dur avec les raffineurs, avec les salariés des centrales nucléaires aussi de Normandie.
00:39:52 Et ils ont effectivement prévu de monter en puissance dans le blocage du pays.
00:39:57 – Oui, je rappelle qu'Alma Dufour, vous étiez à Rouen parce que vous êtes la députée de la 4e circonscription.
00:40:01 – De Seine-Maritime, oui, tout à fait.
00:40:02 Rouen n'est pas sur ma circonscription, mais c'est la grande ville juste à côté, effectivement.
00:40:06 – Je suis originaire aussi de Seine-Maritime, voilà, petit big up, voilà, pas loin d'Elbeuf, vous avez vu l'émission.
00:40:11 Alors bien sûr, le gouvernement entend bien casser l'ambiance et l'esprit de ces belles mobilisations
00:40:18 à travers des déclarations plutôt acerbes de leurs ambassadrices et ambassadeurs.
00:40:22 Je vous propose de les écouter à travers le "Qui sait qu'a dit",
00:40:25 un petit quiz qui parle de l'actu de manière décalée.
00:40:28 [Musique]
00:40:34 Alors forcément, le gouvernement grince face à cette mobilisation qui grandit,
00:40:38 qui a dit, je crois qu'il y a aujourd'hui, mais tout le monde le constate,
00:40:41 chez la NUPS et singulièrement à la France Insoumise, des gens qui n'aiment pas le travail,
00:40:45 qui n'aiment pas la valeur travail, qui veulent une société sans effort, sans travail,
00:40:49 et qui mentent finalement aux Français parce qu'ils disent qu'on pourrait vivre sans travailler.
00:40:54 Je peux vous faire des propositions, mais je pense que...
00:40:56 – Ah oui, t'es fort, hein ?
00:40:58 – Effectivement.
00:40:59 – Ils ont tous dit un peu de merde.
00:41:01 – Oui, effectivement, Gérald Darman l'a dit, donc ministre de l'Intérieur, je vous propose de l'écouter.
00:41:07 – Je crois qu'il y a aujourd'hui, mais tout le monde le constate,
00:41:11 chez la NUPS et singulièrement à la France Insoumise,
00:41:15 des gens qui n'aiment pas le travail, qui n'aiment pas la valeur travail,
00:41:18 qui veulent une société sans effort, sans travail, et qui mentent finalement aux Français
00:41:22 parce qu'ils disent qu'on pourrait très bien vivre sans travailler.
00:41:25 – On peut dire que c'est des propos diffamatoires,
00:41:27 Gérald Darmanin qui aime bien attaquer tout le monde en diffamation,
00:41:30 mais ça aurait pu être aussi Maud Bréjon, qui est députée Renaissance.
00:41:34 Alors, bien sûr, il suit toujours les éléments de langage au sein de la Macronie.
00:41:38 Je propose de l'écouter également.
00:41:40 – Je crois que Gérald Darmanin a dit tout haut ce qu'on voit tous et ce qu'on pense tout bas.
00:41:44 C'est-à-dire qu'aujourd'hui on a un parti, la France Insoumise,
00:41:47 qui a un projet de société, qui a un projet sans travail, qui a un projet sans effort,
00:41:51 qui est systématiquement contre,
00:41:53 qui bordélise l'Assemblée Nationale depuis juin dernier,
00:41:58 il n'y a qu'à regarder les débats, et qui aujourd'hui tend à bordéliser le pays, la rue.
00:42:03 – On félicite le tchat aussi qui a deviné tout de suite, c'était Gérald Darmanin.
00:42:06 – Et bien sûr, une réaction d'Alma Dufour, députée LFI NUPS.
00:42:09 – En fait, ils ont essayé la semaine, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:42:13 parce qu'en fait, maintenant, ils n'arrivent tellement pas à défendre la réforme
00:42:16 sur des bases techniques et financières, puisqu'on a réussi à démonter tous leurs arguments,
00:42:20 juste en allant chercher le budget de l'État, ce n'était pas très compliqué.
00:42:23 Je suis commissaire aux finances, il y a marqué en page 11 que la réforme des retraites,
00:42:26 c'était pour financer la baisse des impôts pour les grandes entreprises, la CVAE.
00:42:29 Il suffisait juste de retrouver aussi les plateaux de Bruno Le Maire, bref.
00:42:31 Donc ils sont un peu en panique, le CORE ne dit pas qu'il y a vraiment une urgence
00:42:35 à faire cette réforme non plus. Donc là, en fait, maintenant, ils attaquent le messager
00:42:39 ou un des messagers, celui qui est le plus vocal sur cette réforme,
00:42:42 c'est-à-dire les députés NUPES et effectivement, singulièrement, la France Insoumise.
00:42:45 Alors, la semaine dernière, c'était, prenez la retraite à 60 ans,
00:42:49 donc ils ont multiplié par 6 le coût de la retraite à 60 ans,
00:42:52 donc ils se baladaient sur les plateaux en expliquant que ça coûtait 150 milliards d'euros,
00:42:55 alors que ce n'est pas du tout le cas et que même l'Institut Montaigne
00:42:59 dit que ça coûte 27 milliards, qu'aussi on voulait taxer absolument
00:43:02 toute la fortune des milliardaires, c'est-à-dire 100% tout prendre dès aujourd'hui,
00:43:05 alors qu'on avait dit 2,5%. Enfin, voilà. Donc ils étaient vraiment dans l'attaque
00:43:09 et la diffamation, donc maintenant, ça ne marche pas non plus.
00:43:12 Donc du coup, là, carrément, c'est... Voilà, ils ont un poil dans la main,
00:43:15 c'est pour ça qu'ils sont contre la réforme des retraites.
00:43:17 Ils n'ont jamais bossé de leur vie. Ce qui est assez fou, c'est que nous,
00:43:20 on se félicite d'avoir fait rentrer, justement, plus d'ouvriers,
00:43:22 plus de gens des classes populaires, bien plus que dans l'Assemblée.
00:43:26 Et notamment, moi, j'ai cité l'exemple de Rachel Keke.
00:43:28 C'est une honte d'entendre ça. C'est une personne qui s'est fait exploiter
00:43:32 pendant des années par le groupe Accor à l'Ibis-Batignolles.
00:43:35 Et on se souvient quand même que la secrétaire d'Etat, Brune Poirson,
00:43:38 secrétaire d'Etat à l'écologie, est partie au groupe Accor
00:43:41 pour faire leur greenwashing. On ne parle pas du même travail, ça, c'est sûr.
00:43:44 On ne parle pas aux mêmes personnes. Eux, ils parlent aux patrons.
00:43:46 Nous, on parle surtout aux ouvriers.
00:43:48 Eh bien, c'est dit. On poursuit. Et le gouvernement a peur.
00:43:53 Il envoie des anciens. Bon, là, je vous ai un petit peu aidés.
00:43:57 Qui a dit ? Les Français, pour beaucoup d'entre eux, ne réalisent pas
00:44:00 la chance que nous avons d'être en France.
00:44:02 Jean-François Copé, ancien ministre maire de Meaux.
00:44:05 Il existe encore.
00:44:07 Il existe encore. Ici, il faut le recycler.
00:44:09 Cyril Hanouna, animateur et producteur.
00:44:12 Marine Le Pen, députée du Pas-de-Calais et présidente du groupe RN
00:44:14 à l'Assemblée nationale. Ou bien Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat
00:44:17 chargée de l'économie sociale et solidaire et de la vie associative.
00:44:20 C'est Jean-François Copé qui dit ça.
00:44:22 Ah ouais ?
00:44:23 Vous êtes d'accord ? Vous avez vu cette séquence ou pas ?
00:44:25 Non.
00:44:26 Ah non, moi, je ne regarde pas Jean-François Copé.
00:44:27 Il y en a plusieurs qui l'ont faite.
00:44:28 Voilà, exactement. Eh bien, effectivement, c'est Jean-François Copé.
00:44:31 On l'écoute.
00:44:32 Je pense que les Français, pour beaucoup d'entre eux, ne se rendent pas compte.
00:44:35 Ils ne réalisent pas la chance que nous avons d'être en France.
00:44:37 Ça, c'est vrai.
00:44:39 C'était Tesson qui disait "La France est un paradis dans lequel
00:44:42 les habitants se croient en enfer".
00:44:44 Alexis Corbière a rappelé, je crois que c'est ce matin ou en commission des affaires sociales,
00:44:51 que ce discours-là, il est très vieux.
00:44:53 C'est-à-dire que les soutiens du maréchal Pétain,
00:44:58 et le maréchal Pétain lui-même en 40, nous a servi ce discours-là.
00:45:01 C'est-à-dire "Ne vous plaignez pas, les Français".
00:45:04 Alors, c'est dur. On sait que c'est dur.
00:45:05 Mais surtout, voilà, fermez-la et puis faites avancer la machine.
00:45:11 C'est assez honteux.
00:45:12 Le tchat aussi n'avait pas pensé à Copé.
00:45:15 Le tchat aussi a complètement oublié cette personne politique.
00:45:18 Mais je rappelle qu'il ne s'en est même pas pris d'un pain au chocolat.
00:45:20 Je ne sais pas s'il est capable vraiment de sentir la réalité de la vie des Français, en général.
00:45:25 C'est sûr.
00:45:26 On termine avec une dernière proposition.
00:45:28 Kissek a dit "On est tous unis, les travailleurs, les chômeurs, les étudiants, les lycéens,
00:45:34 tout le monde est d'accord pour dire que cette réforme est injuste et injustifiée
00:45:38 et pour s'y opposer ensemble".
00:45:39 Je fais des propositions.
00:45:40 Vous savez déjà, je crois.
00:45:42 Non ? Je vous laisse un petit peu.
00:45:44 Bon, je vous fais des petites propositions.
00:45:46 Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
00:45:48 Mathilde Pannot, députée du Val-de-Marne et présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale.
00:45:53 Manes Nadel, responsable fédérale Paris de la voie lycéenne.
00:45:56 Ou bien Aurore Berger, députée Renaissance.
00:45:58 Alors, elle fait toujours partie de toutes les propositions à Kissek a dit.
00:46:01 Fallait bien la caser quelque part.
00:46:02 Je crois qu'on l'a entendu avec la voie lycéenne tout à l'heure.
00:46:05 Exactement. C'est Manes Nadel.
00:46:07 Je vous propose de l'écouter.
00:46:08 Et on est tous unis.
00:46:10 Les travailleurs, les chômeurs, les étudiants, les lycéens.
00:46:13 Tout le monde est d'accord pour dire que cette réforme est injuste, injustifiée
00:46:18 et pour s'y opposer ensemble.
00:46:19 Bon, je n'ai pas compté les points, mais bravo, bravo pour votre participation.
00:46:23 Alors, on va maintenant entrer dans le vif du sujet qui nous rassemble.
00:46:27 Les caisses de grève et leur rôle dans le bras de fer qui oppose les grévistes au gouvernement.
00:46:31 On commence avec une question très basique.
00:46:34 C'est quoi une caisse de grève ?
00:46:36 On tourne vers Gabriel Rosenmann, sociologue historien des caisses de grève.
00:46:39 Est-ce que vous pouvez nous dire quand, telles, comment elles sont nées
00:46:42 et comment elles se sont développées depuis l'origine jusqu'à aujourd'hui
00:46:46 avec l'avènement du numérique ?
00:46:48 Alors, ça fait beaucoup d'éléments à rentrer dans une seule question.
00:46:50 Alors, ce que c'est d'abord, c'est un dispositif militant qui sert à aider des grévistes
00:46:56 et à diminuer le coût financier de la grève.
00:46:59 Après, ça peut prendre des formes très différentes.
00:47:01 Ça peut être des caisses de syndicats abondées par des cotisations
00:47:04 et souvent réservées aux adhérents.
00:47:06 Ça peut être des collectes de solidarité pendant une grève
00:47:09 où des donateurs veulent faire un geste pour aider les grévistes à tenir.
00:47:14 Et donc, ces formes-là, elles ont une évolution assez longue et chaotique
00:47:19 dans l'histoire du mouvement ouvrier français en particulier.
00:47:22 Ça remonte au moins au révolt de Canut à Lyon en 1831.
00:47:26 C'est la première trace de caisse de grève que j'ai trouvée.
00:47:28 Donc vraiment l'acte de naissance du mouvement ouvrier en France.
00:47:32 Et ça revient périodiquement dans des périodes avec des configurations
00:47:38 assez différentes en fonction de la structuration du mouvement syndical,
00:47:42 du débat aussi entre syndicalisme radical ou plus réformiste.
00:47:48 Mais ça se retrouve dans à peu près toutes les traditions.
00:47:51 Il y a eu le syndicalisme chrétien qui en a fait un projet dès les années 1920-1930,
00:47:57 qui a finalement été mis en place et qui a donné ce qu'on connaît aujourd'hui
00:48:01 avec la caisse de grève de la CFDT.
00:48:03 Il y a eu des caisses de grève à la CGT et ensuite une longue période
00:48:07 où ça a été plutôt un pari stratégique sur les collectes plus que sur l'accumulation.
00:48:12 Mais donc voilà, ça suit des chemins assez tortueux que j'essaie d'étudier dans ma thèse.
00:48:18 Mais en tout cas, dans la période actuelle, il s'est passé un truc assez intéressant
00:48:24 qui s'est passé là depuis quelques semaines, c'est que la plupart des expériences
00:48:27 de caisse de grève de ces dernières années avaient comme but central
00:48:30 d'aider des grévistes à tenir.
00:48:32 Et donc c'était exclusivement, quasiment, des grèves longues.
00:48:36 Et là, il y a la mise en place d'un système qui vise pas simplement à tenir,
00:48:40 mais à étendre la grève.
00:48:42 Par exemple, dans plusieurs syndicats de la fonction publique,
00:48:45 notamment dans le SNUIPP ou dans la FSU, il y a eu la mise en place de caisses de grève
00:48:49 qui visent à permettre à des personnels précaires qui ne pourraient pas faire grève du tout
00:48:53 de s'impliquer sur une ou deux journées, ou en tout cas les journées qui arriveront dans le paysage.
00:48:58 Et donc ça, ça vise plutôt à permettre d'élargir l'assiette de grévistes
00:49:03 plutôt qu'à permettre uniquement à des grévistes qui sont engagés dans des conflits longs à tenir.
00:49:08 Et donc les caisses de grève, en fait, c'est ces deux, en ce moment, ces deux rôles-là.
00:49:12 – D'accord. Guillaume Quintin, vous avez été l'initiateur d'un grand téléthon des caisses de grève.
00:49:17 C'était le 17 février 2020.
00:49:19 Un événement capté par le Média et diffusé sur notre chaîne YouTube.
00:49:23 Et vous avez collecté plus de 150 000 euros.
00:49:26 – Oui, je n'ai plus le chiffre en tête, ma mémoire est incertaine.
00:49:28 158 000… – 158 000, oui, presque 160 000 euros.
00:49:31 – Dont 66 000 le premier soir, pendant l'émission qu'on a faite ici même.
00:49:35 – C'est énorme. Justement, est-ce que vous pouvez nous raconter la genèse et le principe même de cette idée ?
00:49:40 – La genèse, alors en fait, pendant la précédente bataille des retraites,
00:49:46 il se trouve que moi, j'étais au chômage depuis un moment, depuis assez longtemps,
00:49:50 et que j'étais assez frustré parce que je n'avais vraiment rien à donner aux caisses de grève.
00:49:55 Donc c'était pendant la précédente bataille des retraites.
00:49:57 C'était rude. J'allais, moi, aux AG de Paris-Est, voir les cheminots.
00:50:02 Et puis je n'avais rien à donner.
00:50:04 Puis comme j'ai souvent des idées à la con, j'ai proposé à plusieurs camarades
00:50:11 d'organiser un téléthon de la grève pour collecter de l'argent pour les caisses de grève.
00:50:17 Et donc on s'est dit que ce serait pas mal de le faire sur une base unitaire.
00:50:21 Donc on a impliqué, à l'époque, je ne vais pas vous dire de bêtises,
00:50:25 mais il y avait la France insoumise, il y avait le NPA, il y avait Attaque,
00:50:29 il y avait les Amis de la Terre, il y avait tout un arc syndical et partidaire.
00:50:37 Et puis j'ai décroché mon téléphone, j'ai appelé Alexis Poulain,
00:50:42 qui avait lui aussi des contacts dans les milieux de journaliste.
00:50:51 Et j'ai dit voilà ce que je veux faire. Et qu'est-ce que tu en penses ?
00:50:54 Il m'a dit c'est une excellente idée. Et on a commencé à remuer un petit peu le terrain.
00:50:59 Donc on a rameuté une demi-douzaine de médias.
00:51:01 Donc Le Média, Radio Parleurs, Bastamag.
00:51:05 -Médias indépendants tous.
00:51:07 -Que des indépendants. Ah oui, moi je voulais des non-alignés en fait.
00:51:09 Et même ceux de radio à l'époque.
00:51:14 Et puis on a fait six plateaux avec des intervenants différents.
00:51:18 Là aussi, alors moi j'invite les gens qui nous regardent à aller voir.
00:51:22 La vidéo est toujours en ligne. Donc on peut la voir par petite séquence.
00:51:25 Parce que 6h30 d'affilée c'était très long.
00:51:27 Mais on a passé un moment extraordinaire.
00:51:29 D'abord on a bien rigolé. Puis il y a aussi eu des plateaux avec des gens.
00:51:32 Gabriel je crois que tu étais parmi nous.
00:51:34 Pour expliquer ce que c'est que la grève.
00:51:36 Qu'est-ce que c'est que les caisses de grève. A quoi ça sert etc.
00:51:39 Et on a donc récolté 66 000 euros le premier soir.
00:51:42 Et jusqu'à 158 000 puisque la caisse est restée en ligne près de six mois.
00:51:46 -Une initiative que vous comptez renouveler ?
00:51:49 -Alors on y pense fort. On y pense fort.
00:51:52 Voilà, j'ai déjà eu des sollicitations.
00:51:55 On va voir. Il faut effectivement que ce soit justifié.
00:52:02 Il faut qu'il y ait des grèves à soutenir.
00:52:04 Mais j'espère bien qu'il va y en avoir.
00:52:06 -Alors Alma Dufour, vous êtes très impliquée dans la gestion de la caisse de grève
00:52:11 qui a été mise en place par la France Insoumise
00:52:13 afin d'apporter un soutien financier à des salariés en lutte.
00:52:16 Alors ce n'est pas commun de voir ce genre d'initiative au sein de partis politiques.
00:52:19 Alors qu'est-ce qui vous a poussé à sortir de votre rôle, on va dire strictement politique
00:52:24 pour venir appuyer l'action syndicale ?
00:52:26 -Oui, alors merci de dire que c'est appuyer parce qu'on a pu avoir ces questions.
00:52:31 Est-ce que vous essayez de vous substituer à pas du tout ?
00:52:34 D'ailleurs, la plus grosse caisse de grève qui existe aujourd'hui
00:52:37 pour faire face à la dure bataille contre la réforme, c'est la caisse d'Infocom CGT,
00:52:42 si je ne dis pas de bêtises, ou c'est celle de la CFDT.
00:52:44 Enfin, en termes de montants, on est sur des montants d'autour de 150 000 euros déjà, je pense.
00:52:48 -Alors Ex-Infocom, celui de la rectifique financière,
00:52:52 ils ont passé la barre des 200 000 euros récoltés là, sur la séquence, en moins de deux semaines.
00:52:58 Mais c'est une caisse de grève qui a collecté près de 4 millions d'euros depuis sa création.
00:53:04 Le plus gros paquet, mais tu as le chiffre mieux que moi, c'est celui de la CFDT.
00:53:11 -C'est de l'ordre de 130 millions d'euros accumulés.
00:53:14 -C'est un énorme paquet.
00:53:17 -On s'est d'ailleurs entretenu avec Romain Altman, qui est le secrétaire de la CGT Infocom.
00:53:22 -D'accord. Et donc du coup, voilà. Donc on n'a pas... Là, pour l'instant, notre caisse de grève,
00:53:26 elle est à 30 000 euros et quelques. L'idée, c'était surtout pour nous...
00:53:31 D'abord, on l'a commencé pendant la grève des raffineurs.
00:53:34 Et puis pour les grèves qui ont commencé à suivre en cascade sur le pouvoir d'achat
00:53:38 et pour soutenir des luttes précises qui visaient à obtenir des augmentations salariales
00:53:43 pendant le RENAO, notamment.
00:53:44 Et en fait, on est venu s'inscrire en complément de luttes qui n'arrivaient pas à avoir suffisamment de soutien
00:53:49 ou dont la caisse de grève était insuffisante.
00:53:51 Et donc on est venu s'ajouter en essayant avec nous notre base,
00:53:55 qui est autre que celle des syndicats, avec les gens qui nous suivent sur les réseaux,
00:53:59 les adhérents, les militants, etc.
00:54:01 À apporter notre pierre à l'édifice tout simplement financier de cette histoire.
00:54:05 C'était aussi symbolique de dire que nous, on reversait l'augmentation du point d'indice
00:54:09 qui a concerné toute la fonction publique, qui concerne de fait aussi le salaire des députés
00:54:13 à la caisse de grève, aussi comme une manière de se montrer solidaire.
00:54:17 Et c'était important à la fois en termes de symboles, parce que moi je suis convaincue que les gens,
00:54:24 on le sait, on le voit, il y a une crise démocratique qui est profonde,
00:54:27 les gens ont eu une méfiance quand même sur le politique en général,
00:54:30 même si dans les classes populaires, ils sont quand même plus proches de nous
00:54:33 ou du Rassemblement national en fonction des territoires.
00:54:36 Chez moi, franchement, je me suis battue contre le Rassemblement national.
00:54:39 Donc je le vois, que les classes populaires sont divisées,
00:54:41 mais qu'il y en a de toute manière une grande partie qui est aussi très méfiante et distante.
00:54:44 Et donc on avait besoin de renouer avec le terrain,
00:54:46 de montrer qu'on n'était pas que là pour dire des belles phrases,
00:54:50 qu'on a un beau programme, que notre programme, il faut y croire.
00:54:53 Les gens sont pessimistes par moments, ils ont l'impression que c'est pas réalisable.
00:54:57 Et donc le fait de se montrer aux côtés des gens, de montrer qu'on peut nous-mêmes donner de l'argent, etc.
00:55:01 Et d'être au plus près du terrain, c'est aussi une manière de montrer que,
00:55:05 oui, il y a une sortie aussi par la voie politique, et que, voilà,
00:55:08 c'est aussi pour redonner de l'espoir en une partie de la classe politique.
00:55:11 Donc en fait, la seule qui est en manif est la seule qui donne concrètement des caisses de grève.
00:55:16 Et vous l'avez rappelé, effectivement, tous les trois,
00:55:18 s'il y a une caisse de grève qui soulève énormément d'argent,
00:55:20 et qui d'ailleurs, l'une des plus importantes, c'est celle de la CGT.
00:55:23 Infocom, depuis sa création en 2016, elle a collecté plus de 4 millions d'euros.
00:55:28 On s'est entretenu avec Romain Altman, secrétaire général chez Infocom CGT,
00:55:32 à qui on a demandé le secret de leur succès.
00:55:36 Elle tient beaucoup dans le fait que, on tient beaucoup à ça,
00:55:40 déjà que notre initiative, elle est intersyndicale, c'est-à-dire qu'elle est gérée par Infocom CGT
00:55:45 et par un autre syndicat de Sud, Sudpost 92,
00:55:49 que vous avez déjà reçu sur votre plateau récemment d'ailleurs, avec Gaël Quirante.
00:55:53 Et ce qui a fait vraiment son intérêt, c'est qu'on assure aux donateurs une totale transparence
00:56:01 sur d'où viennent les dons, où est-ce qu'ils vont,
00:56:04 et comment ça vient aider les grévistes qui sont dans des conflits durs.
00:56:08 En l'occurrence, là, on parle du conflit sur les retraites pour cette année en plus.
00:56:11 Le bilan, il est pour nous extrêmement positif,
00:56:14 c'est-à-dire que là, on a dépassé la semaine dernière la barre symbolique
00:56:17 des 4 millions d'euros collectés depuis 2016.
00:56:20 Donc, autant dire que c'est inédit et c'est à la fois incroyable,
00:56:23 parce que ça marque une certaine solidarité des Français dans les conflits sociaux.
00:56:29 Donc, c'est vraiment pour nous génial, parce qu'on considère que la question
00:56:33 de la solidarité financière, elle est déterminante dans notre opposition frontale
00:56:37 au gouvernement et ses mauvais projets, ses projets de régression sociale.
00:56:41 Est-ce que vous voulez peut-être réagir à ce qui a été dit ?
00:56:44 Je crois que c'est indispensable de faire ces collectes,
00:56:48 parce que le discours de la Macronie qui consiste à dire que, en fait,
00:56:53 les gens qui font grève, c'est parce que c'est des feignants, ça n'existe pas.
00:56:57 En réalité, les gens font grève et ils amputent leur salaire.
00:57:00 C'est-à-dire qu'à la fin du mois, les journées de grève, elles sont décomptées
00:57:03 et donc, elles ne sont pas payées. Alors, dans la période que tu as rappelée
00:57:06 tout à l'heure, qui est quand même assez compliquée pour énormément
00:57:09 de foyers de ce pays, les caisses de grève, ça ne vient pas faire
00:57:14 le complément total et direct. C'est juste un petit complément.
00:57:17 C'est une petite aide, mais c'est indispensable, parce que ça donne le moral.
00:57:21 Quand on va remettre un chèque de 5 000 euros au centre d'action sociale
00:57:26 de la ville de Paris pour soutenir, je ne sais plus combien de semaines
00:57:30 de grève ils ont fait, mais enfin, c'est des gens qui sont payés au SMIC,
00:57:33 voire moins que le SMIC, je veux dire, la liesse que ça soulève,
00:57:36 rien que ça, ça réchauffe et ça fait du bien.
00:57:38 Et donc, c'est ça qu'il faut qu'on fasse.
00:57:40 Gabriel Rosenmann.
00:57:41 Je voulais rebondir sur deux choses qu'a dit Romain Altman.
00:57:44 La première, je pense que c'est pour ça que l'idée de caisse noire
00:57:47 n'est pas la bonne. C'est qu'il y a, contrairement aux caisses patronales,
00:57:52 et notamment, quand j'entends caisse noire, je pense au scandale
00:57:55 de ce qu'on a appelé la caisse noire de l'UIMM, le patronat de la métallurgie,
00:57:59 qui avait une caisse anti-grève et dont le patron a fait de la prison ferme
00:58:02 parce que ça avait été utilisé à des fins de corruption.
00:58:05 Pour moi, caisse noire, ça évoque ça, alors que les caisses de grève,
00:58:09 justement, font face à un impératif de transparence très puissant
00:58:12 et publient des comptes, y compris des caisses locales
00:58:17 jusqu'aux caisses nationales, comme l'expliquait Romain.
00:58:19 Et donc, il n'y a pas de zone d'ombre.
00:58:22 Ce sont des caisses tout à fait publiques et transparentes.
00:58:26 Deuxième élément qui est important dans la démarche de cette caisse-là,
00:58:30 anciennement Infocom et maintenant qui s'appelle la caisse de Solidarité,
00:58:33 ils viennent de lancer une nouvelle initiative qui ressemble à quelque chose
00:58:38 comme une fédération des caisses de grève, avec l'idée que n'importe qui,
00:58:41 n'importe quel secteur âgé ou syndicat local qui voudrait lancer
00:58:44 sa propre caisse de grève puisse profiter de l'expérience accumulée
00:58:48 par cette caisse-là, de ses statuts d'association,
00:58:51 de son compte sur une plateforme de dons,
00:58:55 et donc puisse s'adosser administrativement à cette caisse-là,
00:58:59 tout en cumulant sur un même compte, sur un même compteur plutôt,
00:59:05 tout l'argent cumulé par les caisses, parce que ça,
00:59:08 ça donne un rôle politique assez important à la solidarité,
00:59:12 parce que si les différentes comptabilités de chaque caisse
00:59:16 sont complètement dispersées, on a du mal à voir ce que représente
00:59:19 l'effort de solidarité financière avec les grévistes,
00:59:22 alors que là, cette formule-là permettrait de combiner
00:59:24 la gestion indépendante de chaque caisse locale
00:59:27 et un affichage public commun de l'ensemble de l'argent récolté.
00:59:31 Alors là, on traverse une période qui est quand même assez particulière,
00:59:34 d'inflation galopante, les Français sont inquiets, préoccupés
00:59:37 par la baisse de leur pouvoir d'achat. Est-ce qu'il n'y a pas un risque
00:59:40 que les contributions à ces caisses de grève ne soient pas à la hauteur
00:59:43 du bras de fer qui oppose les grévistes au gouvernement, Alma Dufour ?
00:59:47 – C'est sûr que c'est un enjeu, c'est sûr que c'est un enjeu,
00:59:50 on n'en peut pas ajouter sur un plateau de BFM,
00:59:52 ou un éditorialiste a eu la gentillesse d'expliquer que peut-être,
00:59:55 effectivement, l'inflation pouvait aussi jouer sur le taux de grévistes.
00:59:59 C'est un enjeu énorme, moi je suis de façon à ma circo,
01:00:01 il y a des circonscriptions, il y a des gens qui, au supermarché,
01:00:05 nous disent qu'ils vont à la banque alimentaire.
01:00:08 Donc oui, là on a un vrai sujet d'inflation qui est colossal,
01:00:12 et qu'on minimise constamment dans les médias parce qu'on donne un indice
01:00:16 qui est de 6% de l'augmentation des prix, alors que sur l'alimentaire
01:00:19 on est autour de 13%. Donc pour les ménages pauvres,
01:00:22 c'est vraiment vraiment dur. Donc ça, ça va être un enjeu.
01:00:25 Ça va être un enjeu, mais en même temps, il faut qu'on arrive à...
01:00:30 En fait, il faut qu'on ait un plan clair aussi.
01:00:33 Je pense que quand les gens auront l'information aussi que tel secteur
01:00:36 peut se mettre en grève, que tel autre, etc., et de comment on compte
01:00:39 vraiment avoir un impact dans le rapport de force, ça donne forcément
01:00:43 beaucoup plus envie de faire ce geste qui peut coûter plus cher aujourd'hui,
01:00:47 qui coûtait il y a 2 ans ou 3 ans, même si c'était déjà pas facile
01:00:51 pour les ménages les plus pauvres. Je pense que c'est là où c'est un peu
01:00:53 ce qui ressortait de la manifestation de tout à l'heure.
01:00:56 Enfin, en tout cas à Rouen, c'était de dire, voilà, on attend maintenant,
01:00:59 quelle sera la prochaine vraie grève, comment ça va s'emboîter,
01:01:03 sur quel secteur on va pouvoir compter en premier et quels sont leurs besoins.
01:01:07 Et en fait, avec cette communication-là, je pense qu'on peut embarquer
01:01:10 énormément de gens et notamment des gens qui ont envie de contribuer,
01:01:13 mais qui peuvent pas faire grève. Et déjà pour leur salaire,
01:01:16 mais aussi pour d'autres raisons. C'est que dans les TPE, par exemple,
01:01:18 dans les PME, dans des boîtes où il n'y a pas de syndicat,
01:01:21 dans la restauration, moi, je discute beaucoup avec des serveurs et serveuses.
01:01:24 Ils vous disent, moi, je vais pas me mettre en grève, je suis avec vous,
01:01:27 en fait, je peux pas lâcher mon patron. Enfin, voilà, on n'est pas dans ce même
01:01:29 rapport avec l'employeur, ça peut être beaucoup plus difficile.
01:01:32 Et il y a des gens qui, quand même, voudront, je pense, contribuer,
01:01:34 même un petit peu. Et si on arrive, c'est une histoire de com',
01:01:38 parce que même si les gens mettent pas des montants faramineux,
01:01:40 si on arrive à diffuser l'existence des caisses de grève,
01:01:42 c'est pour ça aussi que je suis venue sur ce plateau,
01:01:44 c'est pour commencer à vraiment en parler, et que beaucoup plus de gens
01:01:47 sont au courant, peut-être que des petits dons, peut-être plus petits,
01:01:50 mais peut-être qu'on arrivera à récolter quand même ce qu'il nous faut,
01:01:52 et l'argent.
01:01:53 - Et peut-être en leur rappelant qu'il y a des grandes luttes
01:01:55 qui n'auraient pas pu prospérer sans le soutien de ces caisses de grève.
01:01:58 D'ailleurs, quelles sont peut-être ces luttes, ces dernières années,
01:02:01 qui ont pu rencontrer un grand succès grâce à ces caisses de grève ?
01:02:05 Peut-être Gabriel, vous êtes mal en voie ?
01:02:07 - Pour moi, les exemples principaux que je vois dans l'actualité récente,
01:02:10 c'est plus ou moins depuis 2010, il y a eu une forme de réinvestissement
01:02:15 des caisses de grève. Il y a eu, donc en 2010, la précédente
01:02:19 grève sur les retraites, il y avait eu énormément de dons
01:02:23 qui étaient dirigés vers les raffineries, et notamment celles de Grandpuit,
01:02:26 qui avaient même eu trop de dons par rapport à ce qu'ils avaient besoin
01:02:31 pour indemniser les grévistes.
01:02:33 - Ils font quoi cet excédent ? Ils le reversent ?
01:02:35 - Ils le reversent au Secours populaire ou à d'autres raffineries.
01:02:38 Même s'il y avait aussi une forme d'illusion dans cet élan-là,
01:02:42 c'était l'idée que les raffineries, toutes seules,
01:02:45 pourraient empêcher, enfin stopper la réforme du gouvernement,
01:02:48 et que donc tout ce que les gens avaient à faire, c'était de donner de l'argent
01:02:51 plutôt que s'impliquer eux-mêmes. Je pense que c'est ça aussi toujours
01:02:54 le débat qui soulève les caisses de grève, c'est ce que ça déclenche
01:02:58 une grève par procuration ou pas. Pas nécessairement, mais dans certains cas,
01:03:02 oui, je pense que dans le cas de Grandpuit, il y avait eu ça.
01:03:05 Et puis ensuite, dans les années qui ont suivi, il y a eu quelques expériences locales
01:03:08 qui ont remis vraiment la caisse de grève à l'ordre du jour.
01:03:12 Il y a eu notamment les postilles du 92 en 2014, et en 2018,
01:03:17 on fait des très longues grèves, et sans lesquelles, sans caisse de grève,
01:03:20 c'était juste impossible de tenir 15 mois en grève.
01:03:23 Il y a eu la caisse de l'hôtel Ibis aussi, de la CGT des hôtels de prestige et économique.
01:03:29 Et depuis 2016, avec la caisse lancée par Infocom,
01:03:33 il y a eu un renouveau numérique des caisses de grève,
01:03:37 fortement appuyé sur les réseaux sociaux, et donc qui a permis du coup
01:03:40 de mettre en lien des gens qui ne se seraient pas croisés
01:03:42 en piquets de grève ou en manifestation, et d'élargir le périmètre de la solidarité.
01:03:47 Et donc, oui, dernier élément sur ça, les mêmes raisons d'inflation
01:03:56 qui font qu'on peut craindre que les dons soient faibles
01:03:59 rendent aussi les caisses de grève plus nécessaires qu'à d'autres périodes,
01:04:02 parce que les grévistes ont moins de réserve financière,
01:04:05 et énormément... Les crédits, bien sûr, mais plus que les crédits,
01:04:09 ce qu'on appelle les dépenses pré-contraintes ou pré-engagées,
01:04:12 les prélèvements automatiques qui font que dès le début du mois,
01:04:15 l'essentiel d'un budget a déjà disparu avant même qu'on puisse décider
01:04:18 comment l'utiliser. Et les directions d'entreprises jouent là-dessus
01:04:22 depuis plusieurs années, en faisant par exemple...
01:04:26 en mettant fin à l'étalement des jours de grève sur plusieurs mois.
01:04:30 Il y a à la RATP, à la SNCF, à La Poste, des fiches de paye à 0€
01:04:34 qui tombent quand on est lancé dans des grèves longues,
01:04:36 parfois même négatives, puisqu'ils continuent à prélever les mutuelles
01:04:39 ou des choses comme ça. Et donc il y a un enjeu important
01:04:44 à contrer des tactiques patronales par des tactiques de notre camp social
01:04:48 et par la solidarité financière.
01:04:51 – On peut peut-être parler de ces tactiques, justement, Guillaume Quintin ?
01:04:54 Comment, justement ?
01:04:56 – Les tactiques, je ne sais pas, je crois qu'effectivement,
01:05:01 la question de la communication sur les réseaux sociaux,
01:05:03 c'est primordial. Et puis, je voulais revenir sur une chose
01:05:09 que vous disiez tout à l'heure, c'est notre camp à nous,
01:05:12 les gens qui sont à 1002, 1003, 1004, 1005, 1006, 1007, 1008,
01:05:17 ils donnent aux caisses de grève. Quand Vincent Bolloré donne de l'argent
01:05:21 à Arnaud Lagardère pour acheter son lariat Lagardère Médias,
01:05:23 ce n'est pas pour lui faire plaisir, ce n'est pas pour le soutenir,
01:05:26 c'est pour lui mettre la tête sous l'eau et lui piquer son business.
01:05:29 Nous, les gens donnent, les gens donnent même s'ils gagnent peu.
01:05:33 Et cette notion de solidarité, elle est réelle, elle est véritable
01:05:39 et on s'appuie là-dessus. Et ça fonctionne.
01:05:42 Parce que voilà, sur le collecton, j'aurais pu ressortir les statistiques
01:05:46 pour l'émission, je ne l'ai pas fait, mais le plus petit don, c'était 1 euro,
01:05:50 le plus gros don, c'était 1 000 euros.
01:05:53 Et l'acquériel, c'était 5 euros, 5 euros, 2 euros, 10 euros, enfin voilà.
01:05:58 Mais l'écart type est énorme, mais la moyenne, c'était des petits dons.
01:06:04 Et voilà, je veux dire, on a cette capacité-là à donner.
01:06:09 Et alors ce qui est intéressant avec ce que tu disais sur la caisse d'Info.com,
01:06:12 la plateforme qu'ils proposent, c'est que ça permet aussi de sortir du système
01:06:17 entre guillemets commercial des plateformes de collecte
01:06:21 qui prennent leur com au passage, ce n'est pas des entreprises philanthropiques.
01:06:25 Donc voilà, c'est vraiment très intéressant.
01:06:28 Mais voilà, c'est des petits dons, et ce sont les petits ruisseaux
01:06:31 qui feront les grandes rivières, et dans notre camp, à nous, ça fonctionne.
01:06:34 — Elle m'a du fond. — Eh oui, tout à fait.
01:06:36 Et c'est pour ça que même si c'est des petits dons, en fait, c'est la masse
01:06:39 qui va être critique, et c'est notre capacité justement à aller toucher
01:06:42 des cercles qu'on ne touche pas habituellement.
01:06:45 Je veux dire, si les 80% ou 90% des Français qui sont contre la réforme
01:06:49 des retraites mettent juste 1 euro dans une caisse de grève,
01:06:52 je veux dire, là, on n'a plus du tout de problème de financement.
01:06:55 Mais c'est une réalité, c'est-à-dire qu'il faut absolument
01:06:59 qu'on popularise ça davantage, qu'on fasse sortir la caisse de grève
01:07:05 de son entre-soi entre guillemets, de syndicats et de politiques.
01:07:08 On se met là-dedans, de militants de gauche, quelle que soit la gauche et le terme.
01:07:13 Mais en gros, il faut absolument que le grand public ait conscience
01:07:16 que c'est possible, que ça existe. Et pour ça, effectivement,
01:07:19 je pense qu'une stratégie claire aide aussi, en déroulant un plan.
01:07:23 C'est-à-dire, je sais que c'est difficile pour les syndicats
01:07:25 parce que ça ne se décide pas depuis le haut, et c'est la base qui décide.
01:07:28 Par exemple, dans telle entreprise, si grève ou pas, il y aura.
01:07:30 Donc, ils ne peuvent pas annoncer à la place de X raffinerie
01:07:33 qu'il va y avoir une grève tel jour. Ça ne se fait pas comme ça,
01:07:35 et c'est tout à fait normal. Néanmoins, c'est sûr qu'on aura besoin de ça.
01:07:38 Mais je rejoins ce que tu as dit, c'est-à-dire qu'effectivement,
01:07:42 moi, je pense qu'on a besoin de secteurs forts aussi pour démarrer
01:07:45 et montrer qu'il va se passer des choses. Mais ce serait illusoire de penser
01:07:49 que si c'est une grève dans les raffineries, une grève à la SNCF,
01:07:53 suffiront à bloquer par elles-mêmes la réforme, puisqu'on sait que
01:07:56 les réquisitions sont possibles, puisqu'on sait qu'il y a plein de manières
01:07:58 de contourner. Moi, je me souviens, en 2020, comment le fait que
01:08:01 les métros ne fonctionnaient plus pendant plusieurs semaines,
01:08:03 ça ne gênait absolument pas le gouvernement en Ile-de-France.
01:08:06 Mais bon, c'était le cas. Et donc, du coup, c'est vrai que plus ça se diffusera
01:08:10 à plein de secteurs, plus, en fait, les Français, dans leur majorité,
01:08:14 refusant de coopérer, plus on a effectivement de chances de faire vite tomber la réforme.
01:08:19 – Alors, il est 20h21, je sais qu'Elma Dufour, vous devez partir.
01:08:22 – Je peux pas, on peut… – Je peux vous voir, voilà.
01:08:24 D'accord, on peut poursuivre l'échange ? Super.
01:08:27 Alors, c'est vrai qu'on se réjouit de l'existence de ces caisses de grève.
01:08:31 Il y a quand même certaines difficultés ou limites qui sont attachées
01:08:35 à ces caisses de grève. Je pense notamment à la redistribution.
01:08:40 Est-ce que vous pouvez peut-être nous en parler un peu plus, de ces obstacles aussi,
01:08:44 de peut-être ce qui pourrait dissuader les Françaises et les Français
01:08:47 à verser dans ces caisses de grève ?
01:08:49 – Je pense pas que ce soit un obstacle, mais les critères de redistribution
01:08:52 sont très variables selon les expériences. Il y a parfois la prise en compte,
01:08:57 historiquement, dans l'histoire du mouvement ouvrier, c'était beaucoup
01:09:00 le critère « enfants ou pas » qui dominait, et l'idée que pour toucher
01:09:07 un bout de la caisse de grève, il fallait aller jusqu'au bout de la grève.
01:09:12 Et donc, de ces deux points de vue-là, ça a quand même pas mal évolué,
01:09:15 puisque ces dernières années, les critères principaux,
01:09:18 ça peut être dans les grèves de l'hôtellerie, la prise en compte
01:09:21 du temps de travail prévu. C'est-à-dire que c'est un secteur
01:09:24 où il y a énormément de temps partiel. Et donc, c'était l'idée de tenir compte
01:09:27 si les gens étaient à temps partiel ou à temps plein.
01:09:29 Dans d'autres secteurs, chez les cheminots de Saint-Lazare, en 2016,
01:09:33 il y avait eu la prise en compte des couples de cheminots grévistes,
01:09:36 parce que c'était une entreprise avec beaucoup de couples endogames
01:09:39 ou de couples de cheminots. Dans d'autres secteurs, c'est tenir compte
01:09:43 de seuils pour bénéficier de la caisse de grève. Il faut avoir fait 6, 8 ou 15 jours
01:09:49 de grève. C'était le cas notamment sur la grève des retraites il y a 3 ans.
01:09:54 Donc, je ne pense pas que tout ça soit des obstacles. Par contre,
01:09:57 ce qui est sûr, c'est que les dons sont reversés, les critères définis
01:10:03 en fonction de l'argent qui est effectivement récolté. Et donc,
01:10:06 moins il y a d'argent, plus les critères seront difficiles à trouver ou exigeants
01:10:10 ou concerneront un nombre de grévistes limité. Mais donc, si les dons,
01:10:14 par contre, sont afflux, en fait, ce problème-là est un peu résolu de lui-même.
01:10:20 – Et c'est quoi le besoin, finalement, pour pouvoir tenir dans la durée,
01:10:24 dans le cadre de cette mobilisation, même si on ne sait pas combien de temps
01:10:27 ça va demander aux grévistes de poursuivre la mobilisation ?
01:10:31 Mais est-ce qu'on a une estimation en euros ?
01:10:36 – Combien d'argent il faudrait ? – Oui.
01:10:38 – Non, je pense que c'est un exercice impossible.
01:10:40 – En prenant exemple sur d'autres grandes mobilisations qui ont pu avoir lieu
01:10:45 grâce au soutien de ces caisses de grève ? Non, on n'a pas d'idée.
01:10:49 – Non, et je ne pense pas qu'on puisse même y répondre comme ça.
01:10:53 Autant en termes de stratégie de grève, on peut avoir des pistes et du débat
01:10:58 sur est-ce que c'est la grève reconductible de certains secteurs,
01:11:01 la grève générale ou le lobbying dans le cadre de certaines structures.
01:11:05 Il y a un débat contradictoire possible là-dessus.
01:11:09 Moi, je ne connais personne, aucune structure qui se permettrait de dire
01:11:12 si on récolte tant, on a gagné.
01:11:14 Parce qu'en fait, le débat, ce sera comment les utiliser, auprès de qui reverser.
01:11:19 Et donc, en fait, on en revient à la grève elle-même,
01:11:21 et pas seulement à son financement.
01:11:23 – Alors, dans de nombreuses filières, on estime que la solution réside
01:11:26 dans une grève qui montre une malent l'emprise du monde ouvrier
01:11:30 sur les moyens de production.
01:11:32 Si en plus, on a ces caisses de grève qui viennent les soutenir
01:11:35 dans cette mobilisation, il y a quand même, alors là, pour le coup,
01:11:38 je pense, peut-être un obstacle, la répression policière
01:11:43 qui peut se montrer de plus en plus féroce face à cette stratégie-là de répression.
01:11:50 Enfin, plutôt, jusqu'où peut aller même cette répression-là ?
01:11:54 – Peut-être à le mâcher du fond.
01:11:56 – Oui, oui, mais tout à fait.
01:11:57 Et d'ailleurs, pendant la grève des raffineries, c'est ce qui s'est passé.
01:11:59 Là, il y a encore à peine trois mois, en fait.
01:12:02 Il y a effectivement eu des policiers qui sont venus chercher les gens chez eux
01:12:06 pour les forcer à remettre en marche la machine.
01:12:10 On sait que dans la santé, ça dure depuis pas mal de temps.
01:12:13 Je ne sais pas si vous saviez, par exemple, qu'il n'y a pas très longtemps,
01:12:16 le CHU de Nantes, tout le service des urgences était en grève,
01:12:19 mais qu'il a su absolument personne puisqu'ils ont été réquisitionnés.
01:12:22 Ils ont été réquisitionnés.
01:12:24 Et donc, du coup, c'est horrible parce que dans la santé,
01:12:26 on voit que c'est un outil de contrôle d'une crise qui devient vraiment catastrophique
01:12:33 et vraiment pénible à voir.
01:12:35 Et c'est par le fait qu'on puisse réquisitionner les travailleurs
01:12:38 qu'on en arrive là et qu'on permet au système de perdurer.
01:12:41 Et finalement, les gens finissent par partir
01:12:43 puisqu'ils n'ont pas pu avoir gain de cause par la grève.
01:12:45 Ils sont dégoûtés de la fonction publique hospitalière et ils s'en vont.
01:12:49 Et donc, maintenant, il n'y a plus assez d'agents.
01:12:51 Et ça, c'est un autre souci.
01:12:53 Donc, il y a des pistes qui sont réfléchies aussi du côté des arrêts maladie
01:12:56 pour les secteurs qui ne peuvent pas effectivement faire de grève vraiment.
01:13:00 Et encore une fois, plus je pense, plus ça ira vite.
01:13:03 C'est toujours assez facile, mais plus ça ira vite,
01:13:06 et dans plusieurs secteurs en même temps, plus ce sera difficile
01:13:09 pour le gouvernement de résoudre la situation
01:13:11 en ayant une logique de répression et de réquisition.
01:13:14 C'est ça qu'il faut se dire.
01:13:15 C'est-à-dire qu'effectivement, si on mise trop sur un seul secteur ou deux
01:13:18 et qu'on laisse ça pourrir pendant deux, trois semaines,
01:13:20 mais que ce n'est pas rejoint par d'autres,
01:13:22 effectivement, ce risque-là existe.
01:13:24 C'est que le gouvernement passe en force avec l'aide des forces de l'ordre.
01:13:28 Par contre, si vous avez les raffineries...
01:13:31 On se souvient d'ailleurs, les travailleurs du nucléaire
01:13:33 avaient menacé de se mettre dans le mouvement
01:13:36 si on continue la répression sur les raffineurs.
01:13:39 Donc, il y a cette espèce d'effet de contagion.
01:13:41 On pourrait imaginer, voilà, s'il y a une grève des écoles,
01:13:43 ils vont faire quoi ?
01:13:44 Ils vont réquisitionner tous les profs pour faire l'école aux petits ?
01:13:46 Enfin, il y a plein de choses qui peuvent se passer.
01:13:48 Et plus ça irravite et plus ça se contamine rapidement,
01:13:51 plus ils vont paniquer et ils vont céder.
01:13:53 Bon, ça, c'est dans mon monde merveilleux.
01:13:56 Mais en réalité, c'est comme ça.
01:13:58 J'imagine que ça peut se passer si ça se passe.
01:14:00 C'est bien.
01:14:01 – Ce n'est pas un monde merveilleux.
01:14:03 Il suffit de regarder ce qui s'est passé il y a trois ans,
01:14:05 où la réforme des retraites précédentes n'a pas été appliquée.
01:14:08 Alors certes, il y a eu le Covid, etc.
01:14:11 Mais il y a eu la grève.
01:14:12 Dans tous les pays où la grève n'a pas eu lieu,
01:14:15 les réformes libérales ont continué à s'appliquer.
01:14:17 – Malgré le Covid, oui.
01:14:18 – Voilà, et donc là, c'est une victoire de la grève,
01:14:20 enfin au moins partielle.
01:14:22 Et donc le blocage d'une partie de l'économie,
01:14:24 des transports, des raffineries,
01:14:26 une forte mobilisation dans l'enseignement,
01:14:28 tout ça, ça a presque marché tout seul.
01:14:32 – La logistique aussi, ça pardon, j'ai oublié ce dernier secteur.
01:14:34 C'est un secteur dont on parle peu,
01:14:36 alors que finalement, maintenant qu'on produit
01:14:38 de moins en moins de choses en France,
01:14:40 mais on a quand même toujours beaucoup, beaucoup de logistique et d'entrepôt,
01:14:43 c'est sûr que si la logistique rentre dans le jeu,
01:14:46 les chauffeurs de poids lourd, etc., les transporteurs,
01:14:48 bon, ça peut aller aussi très vite.
01:14:50 – Les dockers, le secteur des transports et l'énergie,
01:14:54 et voilà, deux semaines.
01:14:56 – Deux semaines ?
01:14:58 – Deux semaines, ces trois-là, deux semaines.
01:15:00 – Bon, c'est entendu le conseil, voilà, un appel à la mobilisation
01:15:04 pour deux semaines, voilà.
01:15:06 Et avec la création d'un nouveau téléthon,
01:15:08 donc des caisses de grève dans ce cas.
01:15:10 Ah, vous êtes obligés là.
01:15:12 – Voilà, on va parler, on va terminer par ça,
01:15:15 les prochaines échéances pour les syndicats
01:15:17 et pour les partis politiques de gauche.
01:15:19 Il y a une grève, je crois, nouvelle grève qui s'annonce en février,
01:15:22 les 7 et 11 février.
01:15:25 – Alors je crois qu'il y a le 7-8 février, 48 heures de grève prévues
01:15:30 avec les dockers, les raffineries, les cheminots,
01:15:33 au moins une partie des syndicats de cheminots, et dans l'énergie.
01:15:37 Il était question aussi d'une manifestation un samedi, je crois le 11,
01:15:41 et donc le débat qui s'ouvre entre maintenant et cette période-là,
01:15:46 c'est quel secteur part en grève reconductible, à quelle période ?
01:15:50 Je sais que la CGT cheminot et Sud Rail évoquaient la mi-février,
01:15:53 et c'est de ça que ça a discuté ce matin la GED Saint-Lazare.
01:15:56 – Et d'ailleurs aussi, quelle est la stratégie,
01:15:58 donc c'est le samedi, c'est 7, 11, 11 février, ça se discute encore en ce moment,
01:16:05 on en reparlera demain puisqu'on continuera à parler de la grève demain.
01:16:09 Eh bien écoutez, je crois que je vous ai pris suffisamment de temps comme ça,
01:16:12 il est 20h30, merci beaucoup Alma Dufour, députée LFI,
01:16:16 NUPS, Gabrielle Rosenmann, sociologue et spécialiste des caisses de grève,
01:16:20 et Guillaume Quentin, secrétaire national du Parti de Gauche
01:16:23 qui lance très prochainement un nouveau téléthon des caisses de grève,
01:16:27 le 2, et ça se passera bien évidemment au Média.
01:16:30 Merci également à vous, derrière vos écrans, de nous avoir suivis,
01:16:35 si on peut vous proposer chaque jour cette qualité d'information
01:16:39 et des intervenantes et intervenants de qualité,
01:16:41 également c'est uniquement grâce à nos abonnés et nos sociétaires
01:16:45 qui financent notre antenne, ça fait déjà plus de 4 mois
01:16:48 que nous tenons le défi d'être diffusés 24/7 sur YouTube et Dailymotion,
01:16:52 uniquement grâce au soutien populaire et citoyen de près de 9500 abonnés,
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01:17:01 notre modèle est fragile, ce n'est pas assez.
01:17:03 Rendez-vous sur lemediatv.fr pour nous aider à atteindre l'objectif
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01:17:17 Merci de vous abonner et de faire abonner vos proches,
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01:17:24 et on vous donne rendez-vous demain pour vos traditionnels flashs
01:17:27 de 13h, 15h et 17h et puis on se retrouve à 18h30 pour le 3e
01:17:31 Toujours Debout de la semaine présenté par moi-même.
01:17:34 Bonne soirée, merci encore à vous.
01:17:36 Merci.
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01:17:47 [Musique]
01:18:13 [SILENCE]

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