Jeudi 17 avril 2025, retrouvez Benoist Lombard (Président, Maison Laplace) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Et nous enchaînons à présent avec enjeu patrimoine, un enjeu patrimoine avec une thématique, comment réagir face à l'incertitude et à la volatilité sur les marchés financiers
00:13lorsque l'on fait de la gestion de patrimoine et lorsque l'on est investi sur, investi pas forcément en action mais investi en tout cas dans la manière de gérer son patrimoine.
00:23Pour en parler nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Benoît Lombard. Bonjour Benoît Lombard.
00:28Bonjour Nicolas. Bienvenue sur le plateau, vous êtes le président de Maison Laplace et alors si on se pose cette question c'est parce qu'on a vécu une séquence sur les marchés financiers ces derniers jours
00:37qui peut créer un petit peu d'inquiétude quand même chez les investisseurs. On a vu un président américain décider de droit de douane sans potentiellement que son représentant au commerce soit totalement au courant de la stratégie.
00:51On l'a vu faire machine arrière ou en tout cas marquer une pause pour un certain nombre de pays hors Chine et on a vu évidemment des marchés financiers réagir fortement, réagir de manière très marquée.
01:03Quand on est investi que ce soit en action, en produits structurés, en private equity également, quand on a une vision long terme sur son patrimoine, on sait qu'on ne doit pas céder finalement au court terme.
01:14Et pour autant quand on a des mouvements aussi marqués, on se pose quand même des questions sur la manière dont son patrimoine va réagir à tout le mandat de Donald Trump.
01:25Quelque part Benoît Lombard, comment est-ce qu'on réagit à ce retour de la volatilité mais surtout de l'incertitude et de l'impact du politique sur les marchés financiers ?
01:33Mais vous avez parfaitement résumé. En réalité, dans ces climats anxiogènes et si jamais on devait gérer son patrimoine comme M. Trump gère ses annonces, on changerait d'allocation trop rapidement.
01:48Bien sûr.
01:48Il y a deux principes de base. Le premier, c'est qu'il faut qu'on garde son cap. Si on a une diversification qui est bien pensée, si on a un horizon de placement qui est bien pensé, comment dans ces sphères, dans ces univers, horizon de placement et diversification, on doit prendre en considération les données macroéconomiques qui ont des incidents sur les marchés ?
02:08Ça, c'est le premier des principes. Puis le deuxième des principes, c'est que lorsqu'il y a des crises, et Dieu sait qu'on en connaît, moi depuis 1987, je n'ai vu que des crises, on a appris.
02:19Et on a appris que lorsqu'il y avait ces crises-là, il y avait des opportunités. Et qu'il faut savoir saisir ces opportunités dans le cadre de l'horizon de gestion et de l'appétence aux risques et de la stratégie de diversification que l'on a.
02:31On revient, on prend les principes. Donc si jamais on a ces deux principes bien ancrés et qui nous permettent de nous positionner tel qu'on doit se positionner et non pas tous les jours lorsque la cloche sonne sur le Nasdaq,
02:45parce que ça n'a pas de sens, donc qu'on prend un peu de recul, qu'on arrive à construire une allocation et d'aller chercher des opportunités d'achat.
02:51Mais est-ce que c'est possible d'aller chercher des opportunités quand on voit que tout va aussi vite avec l'annonce du politique qu'à une incidence directement sur les marchés financiers, à la baisse comme à la hausse deux jours après ?
03:01Alors on peut, il y a Trump, mais il n'y a pas que Trump. Rappelons aussi qu'indépendamment des droits de douane qui sont à l'origine de cette volatilité accrue sur les marchés,
03:11il y avait aussi la défense européenne. Et on a vu qu'il y a un plan européen de défense de 800 milliards, on est informé.
03:17Et donc ça a une incidence aussi sur d'autres éléments que le marché des actions, le marché des obligations par exemple.
03:23Lorsqu'on a une stratégie, vous parliez de prête équitable, de produits structurés, on peut en parler d'actions mais d'obligations aussi.
03:29Et sur le marché obligataire, il y a des opportunités pour peu que, rappelons-nous que la BCE a baissé ses taux qu'on est à 2,5,
03:35que le monétaire ne rémunère plus, que le monétaire protège de l'inflation qui reste jugulée grâce aux politiques des banques centrales,
03:42mais que pour autant, sur le marché obligataire, on a eu un peu de sous-brosseau.
03:45Si on a une duration, je regardais sur le marché high yield, pas obligé d'aller sur le marché high yield,
03:49mais sur le marché qui est plus volatile que les demandes grade.
03:51Sur une duration de 2,5, on a perdu 120 points de base.
03:55Que le rendement au pire sur 2 ans et demi, sur un portefeuille obligataire bien constitué, on est passé de 5 à 6%.
04:01C'est-à-dire que j'ai dû 6%, 6% par an pendant 2 ans et demi.
04:07Là, il y a peut-être une opportunité à faire et on sort le marché.
04:09Si on veut aller sur du high yield, bien sûr.
04:10Si on veut aller sur du high yield, on va descendre de 100 à 150 points de base de rémunération,
04:16mais qui demeure toujours, y compris sur le high yield, y compris sur des durations de 2,3 ans,
04:21à 150 points de base au-delà du monétaire.
04:24D'accord.
04:25Alors même que l'on sait que théoriquement, on devrait toujours avoir des banques centrales,
04:30notamment la BCE, parce que la Fed n'a pas baissé ses taux, on le rappelle,
04:32il y a quand même une grosse différence entre le marché américain et le marché français.
04:35Donc, on devrait encore avoir une baisse des taux directeurs de la Banque centrale.
04:40Donc, on voit que sur l'obligataire, il y a un peu d'intérêt.
04:42J'ai repris aussi sur le marché de l'action.
04:43Donc, vous nous dites que sur l'obligataire, il y a des opportunités en ce moment,
04:45bénéficiées finalement de la situation actuelle.
04:47Mais bien sûr, on a vu qu'il y a des spreads qui se sont passés.
04:50On a vu les taux longs de l'OAT français, des montées à 3,5 qui sont descendus.
04:56Donc, on a créé, nous, le groupe, le groupe Cristal, La Place, Zénith,
04:59à créer un produit structuré où on joue la différence de taux entre les taux longs aux 10 ans et les taux courts.
05:07Voilà une opportunité où on a un compte de risque qui est relativement sympathique
05:11avec des coupons qui ne sont pas désagréables.
05:13Donc, il y a des opportunités dans ce marché volatil.
05:16Sur les actions, on va en reparler, mais sur les obligations, sur le produit structuré,
05:19et puis sur les actions aussi.
05:20Quand on est investi depuis plusieurs années, qu'on a une stratégie
05:25et qu'on est allé sur des grandes entreprises, sur des smalls et mids,
05:28sur les entreprises de la tech parce qu'il fallait y aller il y a deux ans,
05:30est-ce qu'on n'a pas une inquiétude à l'heure actuelle
05:32de voir un certain nombre de rendements partir en fumée ces prochains mois ?
05:37On va reprendre un peu de recul.
05:38Parce que moi, j'aime bien, je m'anlise toujours avec vos collègues journalistes,
05:43je dis qu'est-ce que ça fait sur un an ?
05:44Ah ben, j'ai regardé, moi, sur un an, ce que ça a fait.
05:46Donc, c'est toujours marrant parce qu'on a le prisme du quotidien,
05:49et la cotation continue nous fait enlever,
05:52et ça, la finance comportementale peut nous aider,
05:53le biais cognitif qui nous porte à avoir des jugements erronés,
05:58il faut les éliminer.
06:00Donc, il faut garder la tête froide et regarder sur un an ?
06:01On regarde sur un an.
06:02N'oublions pas que l'année dernière, le Nasdaq avait pris 22-23% ?
06:06Oui, quelque chose dans ces deux-là, bien sûr.
06:09Eh bien, sur un an glissant, hier, on va regarder la date, au 14 avril,
06:14eh bien, on avait un Nasdaq qui a cru de 4,5%.
06:19D'accord, par rapport au 14 avril 2024.
06:22Exactement.
06:23Sur un mois, on a perdu 4,5%.
06:26D'accord, ok.
06:27Donc, on prend...
06:28Parce que, bien évidemment, on a eu l'effet Trump,
06:32dès l'instant où il nous a agité son espèce de carton,
06:35où il nous listait tous les pays qui étaient sanctionnés,
06:38c'était assez du reste folklorique.
06:41Oui, bien sûr, oui, complètement, on peut le dire.
06:44On n'avait pas l'habitude ces dernières années.
06:46Eh bien, depuis, il s'est quand même passé des choses.
06:48Donc, le Nasdaq a gagné 4,5% en an.
06:50Mais on avait des PER qui étaient beaucoup trop élevés.
06:51On est passé de plus de 40 sur le Nasdaq,
06:54j'ai vérifié ce matin, cette nuit,
06:56en préparation de notre rendez-vous.
06:59Donc, on est à des PER de 31.
07:00C'est quand même encore un peu cher.
07:01Oui, bien sûr.
07:02Mais ça peut nous donner des opportunités.
07:04Et puis, surtout, sur les actions européennes.
07:05Et sur les actions européennes, on a un CAC qui, sur un mois,
07:08a fait moins de 9,5%.
07:09Rappelons-nous que l'année dernière, il n'avait rien fait, quasiment.
07:12Qu'il avait fortement progressé
07:13avant la crise douanière de M. Trump.
07:18Sur un mois, au 4 avril, on a moins de 9,5%.
07:21Et sur un an,
07:23je regarde l'Eurostock comme le CAC 40,
07:25on est seulement à moins de 1,5%.
07:27D'accord.
07:28Donc, ça permet de relativiser.
07:31Relativisons.
07:31éduquons nos clients
07:33à ne pas avoir
07:35un jugement déformé
07:37par le prisme de la cotation contenue,
07:39comme je le disais.
07:39Et c'est intéressant.
07:40Ça veut dire que, sur un mois,
07:41si je prends l'exemple du CAC 40,
07:42on est à moins 9,5%.
07:43On se dit, oulalala,
07:44mais là, en fait, je suis en train de perdre de la valeur.
07:45Mais si on est sur une stratégie long terme,
07:47ça veut dire que, sur un an,
07:48bon, on est en négatif,
07:49on n'est pas en positif,
07:50mais ça reste beaucoup plus mesuré.
07:52C'est ce que vous nous dites.
07:53D'accord.
07:53Et l'horizon de gestion
07:54d'un portefeuille action,
07:56il n'est pas de un an.
07:59On est parti sur 4, 5, 6 ans.
08:01Donc, d'un portefeuille obligataire
08:02avec une duration qui est faible,
08:03on est parti sur cette duration.
08:05Donc, surtout quand c'est du buy and hold.
08:06Donc, prenons en considération
08:08l'horizon de gestion,
08:09l'horizon de temps.
08:10Et puis, revenons un peu aussi
08:11sur des valeurs qui sont délaissées.
08:13Les SMO, les Mides, par exemple.
08:15Les SMO, les Mides,
08:15les SMO, les Mides-CAP européennes.
08:16On a des PER qui sont aux alentours de 10.
08:18Oui.
08:19Alors que c'est des sociétés
08:20qui vont bénéficier
08:21de l'attrait et de la volonté de l'Europe
08:25de réinvestir massivement
08:26dans notre industrie.
08:28Il y a peut-être des opportunités
08:29à regarder sur des fonds small et mid-cap.
08:31Donc, ça, c'est un point
08:32sur lequel j'attire l'attention
08:35de mes clients investisseurs.
08:36C'est vrai que quand on parle
08:37d'investissement dans la défense,
08:38il y a les entreprises de la défense,
08:39puis il y a les fournisseurs
08:40des entreprises.
08:41Bien sûr.
08:41Et les fournisseurs des fournisseurs
08:42des entreprises,
08:42ce n'est pas effectivement à oublier.
08:45Dassault ne fait pas seul son rafale.
08:46Bien sûr.
08:47C'est à garder en tête.
08:48Un autre sujet, Benoît Lombard.
08:50Alors, depuis plusieurs mois,
08:53voire plusieurs années,
08:53maintenant, on parle beaucoup
08:54de produits structurés,
08:55notamment avec l'émergence
08:57de produits structurés
08:58à capital garanti à échéance.
09:00Mais de manière globale,
09:01on parle beaucoup
09:02de produits structurés.
09:03Est-ce qu'avec plus de volatilité
09:04sur les marchés financiers
09:05comme on en connaît depuis un mois,
09:06ça remet en cause
09:07des stratégies produits structurés ?
09:09Est-ce que c'est porteur
09:10pour les produits structurés
09:11ou au contraire,
09:11on se dit que, attention,
09:14c'est peut-être un petit peu
09:14plus complexe de mettre en place
09:15ces stratégies ?
09:16Les produits structurés
09:17sont des produits complexes.
09:18Donc, tout est un peu possible
09:20de créer.
09:20Il est possible de créer tout
09:21à partir d'une obligation
09:24et puis d'un rendement
09:25qu'on va avoir au terme
09:26avec un zéro coupon
09:27et puis avec le delta,
09:28on s'amuse un peu
09:29avec ce qu'on veut.
09:30Bien sûr.
09:30Résumer au mieux
09:32ce qu'est un produit structuré.
09:34C'est un produit complexe.
09:35La volatilité est peut-être
09:36une source d'opportunité
09:37dans ce contexte-là.
09:39On peut aller chercher aussi,
09:40parce qu'on a cette volatilité,
09:41des rendements
09:43et des appréciations
09:44de garantie en capital
09:45sur des échéances
09:46qui sont peut-être
09:46un peu plus courtes.
09:47Donc là, l'ingéniosité
09:48est au pouvoir
09:49pour essayer de créer
09:50des produits
09:50qui permettent à des clients
09:53de faire autre chose
09:54que de l'obligataire,
09:55de l'action,
09:56du private equity,
09:57des CPI aussi,
09:58on n'en a pas parlé.
09:59Bien sûr.
09:59Des pours-neuros, de l'heure.
10:00Bref.
10:00Aujourd'hui, on a un univers
10:01d'investissement qui est si vaste
10:02qu'on est capable de pouvoir,
10:04avec le produit structuré,
10:05couvrir tout ce spectre-là
10:06en ayant cherché
10:07un rendement
10:08qui nous paraît décorrélé
10:10aussi des marchés
10:11et des risques
10:11qui sous-tendent
10:12sur les marchés
10:12actions ou obligataires.
10:14Juste une chose,
10:15le pôle commun de la MF
10:16et de la CPR
10:16a remis un rapport
10:17récemment
10:18sur les produits structurés.
10:19Et dans ce rapport,
10:20il est bien spécifié
10:21et précisé
10:22que pour complexe
10:23qu'il soit,
10:24il s'avère être plus prudent
10:26que ce qu'on peut imaginer
10:28classiquement.
10:29Et que ça rebat un peu
10:30là aussi
10:31les cartes
10:32de l'appréciation
10:33de ces produits complexes.
10:35Donc la volatilité
10:36sur les marchés financiers
10:37ne remet pas en cause
10:37une approche
10:39produits structurés aujourd'hui ?
10:39Non, les structurés,
10:41on ne veut pas dire
10:41que les structurés,
10:42c'est toujours pareil.
10:42Diversifions,
10:43une allocation d'actifs
10:45repose sur la diversification.
10:46On ne va pas être 100%
10:47structurés,
10:48mais l'avoir une poche
10:48de 15, 20, 25, 30%
10:49parfois,
10:50peut avoir du sens
10:51pour peu
10:52qu'évidemment,
10:53il y ait une diversification
10:54au sein de ces véhicules
10:55de produits structurés
10:56logés au sein
10:56par exemple d'Amanda.
10:57Les stratégies sont différentes,
10:59les appréciations du risque
11:01sont différentes,
11:02il y a un territoire
11:03d'investissement très vaste,
11:04mais Benoît Lombard,
11:05quel état d'esprit
11:08finalement à la fin
11:09du premier trimestre 2025
11:11dans le contexte
11:11qu'on connaît ?
11:12On sait qu'on est
11:14dans un monde incertain.
11:16Et ça,
11:16il faut aussi rentrer
11:17dans ces nouveaux principes,
11:19nouveaux principes
11:21qui gouvernent
11:22notre société
11:22et non seulement
11:24au niveau géopolitique,
11:25on l'a vu avec
11:26les Etats-Unis
11:27qui est quand même
11:28un pays libéral
11:29qui devient antilibéral.
11:31C'est quand même
11:32assez étonnant.
11:33On le voit avec la guerre
11:34qui s'éternise aussi,
11:35n'oublions pas que Trump
11:36avait dit que la guerre
11:36sera terminée
11:37entre l'Ukraine et la Russie
11:38dans les trois semaines
11:40qui suivent à son mandat.
11:40Ce n'est pas le cas.
11:41Donc on a un mode géopolitique
11:42incertain.
11:43On a des mouvements
11:44sur les marchés financiers
11:45qui sont extrêmement violents.
11:47Et bien là encore,
11:48il faut prendre du recul
11:50et revenir à l'horizon de gestion,
11:52l'appétence aux risques,
11:52la diversification.
11:54Si plus on diversifie,
11:55moins on a de risques.
11:56Parce qu'en réalité,
11:57la volatilité
11:58ne se cumule pas.
12:00elle s'annule
12:01avec la diversification.
12:03Ça c'est un point aussi
12:03qui est très important
12:04et qu'on essaie d'expliquer
12:04à nos clients.
12:06Et bien on finira là-dessus.
12:07Merci beaucoup Benoît Lombard
12:08de nous avoir accompagné
12:09dans Smart Patrimoine.
12:10Je rappelle que vous êtes
12:10le président de Maisons Laplace.
12:11Merci beaucoup.
12:12Merci Nicolas.
12:13Et quant à nous,
12:13on se retrouve tout de suite
12:14dans l'œil de l'expert.