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"Tracks" met le cap vers les pays de l'Est et rencontre des artistes qui portent un regard différent sur les enjeux de la géopolitique.

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Ça va être un grand moment de télévision, je peux vous le dire.
00:11Bonjour, je m'appelle Bela Kedartseva et je serai bientôt maman.
00:17Mon souhait le plus cher est que mon enfant ne grandisse pas en temps de guerre.
00:22Quand Trump est arrivé au pouvoir, de nombreux Ukrainiens ont espéré que la situation change.
00:27Je mettrai fin à cette guerre en 24 heures.
00:31Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu.
00:34Zelensky ferait mieux de se dépêcher. Concluons un accord où on vous laisse tomber.
00:37C'est un dictateur sans élection. Un jour, ils seront peut-être russes.
00:41Je m'entends très bien avec Poutine. Ce ne sera pas joli à voir.
00:45Et aujourd'hui, que pensent les Ukrainiens du nouveau président américain et de sa politique ?
00:50Son accord garantira-t-il une paix stable ou Trump représente-t-il une menace pour l'indépendance de l'Ukraine ?
00:57Sous-titrage Société Radio-Canada
01:27Je me suis réfugiée en Allemagne peu après le début de la guerre d'agression russe.
01:31Et ce n'est que l'été dernier que je suis retournée dans ma ville natale.
01:35Pour mon enfant et mon pays, je ne souhaite rien d'autre qu'une paix stable.
01:39Mais j'ai aussi très peur que l'accord qu'on nous promet soit dangereux.
01:41Que se passera-t-il si la Russie ne respecte pas la trêve ?
01:48Et que se passera-t-il si une bombe vous tombe sur la tête en ce moment même ?
01:54Nous avons souvent constaté que la Russie ne reculait devant rien.
01:59Cet hôpital pour enfants a par exemple été délibérément attaqué l'été dernier.
02:02Le missile KH-101 atteint sa cible avec une précision de 6 à 10 mètres.
02:22Pourtant, aucune menace militaire ne se trouvait à proximité de cet hôpital.
02:25Avant, il y avait des parois en verre partout ici.
02:50Mais tout a été pulvérisé par l'explosion.
02:55Personne n'aurait aimé être sur place quand tout s'est effondré.
03:00Un mur s'est écroulé juste ici.
03:03Et il y avait de la poussière partout.
03:10Il y avait tellement de monde qu'il était quasiment impossible de se déplacer dans l'hôpital.
03:15Après l'attaque, on a établi une liste de tous les visiteurs présents ce jour-là.
03:19Ensuite, on a fait le tour de l'hôpital pour s'assurer que tout le monde allait bien.
03:22Certaines personnes n'avaient pas tout de suite pris contact avec nous.
03:26Et on ignorait si elles étaient encore en vie.
03:39Des centaines d'enfants gravement malades ont dû être évacués.
03:42La propagande russe a ensuite prétendu que les victimes et les secouristes étaient tous des comédiens.
03:48Et maintenant, que va-t-il se passer ?
04:00Presque quotidiennement, on nous donne des nouvelles sur l'avenir de notre pays.
04:04Sans notre équipement militaire, vous auriez perdu cette guerre en deux semaines.
04:09La situation est particulièrement préoccupante pour les soldats situés près du front.
04:13Le comportement de Trump nous a énormément blessés.
04:31On n'a aucune certitude sur ce qui va se passer.
04:34Est-ce qu'on aura encore des soutiens ?
04:36Est-ce qu'on pourra toujours se défendre ?
04:38Tout ça est très décourageant.
04:51C'est un AS-90.
04:55Quand vous en entendez un, mieux vaut vous en fuir.
04:57Aujourd'hui, on a surtout contré les actions ennemies.
05:15Je m'appelle Vladislav, mais tout le monde me surnomme Vishoun.
05:20J'ai 43 ans et je sers dans l'armée depuis 2022.
05:23J'aimerais tout d'abord exprimer une opinion personnelle.
05:35Toute pause dans le conflit armé qui oppose la Russie et l'Ukraine
05:38donnera à l'agresseur l'opportunité de renforcer ses positions.
05:46Un cesse-le-feu ne mettra pas fin à cette guerre.
05:48En revanche, la Russie en profitera pour consolider
05:57et maximiser ses gains territoriaux.
06:00Et aussi pour occuper d'autres territoires ukrainiens.
06:06Mon fils a 18 ans et il est actuellement étudiant.
06:10Je vois très bien à quel point la guerre a affecté son développement.
06:20Pour moi, cette guerre n'est qu'une période de souffrance et de larmes.
06:29C'est mon opinion personnelle,
06:31mais je trouve qu'il est inadmissible
06:32qu'on envoie des hommes aussi jeunes sur le front.
06:34C'est tout simplement de la folie.
06:53Trump est vraiment un abruti.
06:54Je ne vois pas comment le qualifier autrement.
06:57On a tous souffert de cette guerre
06:58et aucun d'entre nous ne l'a souhaité.
07:00Et maintenant, alors qu'on veut y mettre fin,
07:03on nous impose certaines conditions
07:04comme si tout était de notre faute.
07:06C'est inacceptable.
07:08Et en plus, c'est des mensonges.
07:17Je m'appelle Roma.
07:18J'ai 19 ans et je fais du skateboard.
07:21Je passe presque tout mon temps libre
07:22à étudier ou à travailler.
07:25Une vie normale, quoi.
07:30Les skaters forment une communauté.
07:40C'est un peu comme une grande famille.
07:42Si tu vas quelque part
07:43et que tu rencontres un type avec un skate,
07:45il deviendra tout de suite ton ami.
07:47J'ai eu la possibilité de partir à l'étranger
07:58et j'ai hésité à le faire.
08:00Mais ma famille est ici.
08:02Je sais bien que je cours un risque
08:03en restant en Ukraine
08:04parce que personne ne sait
08:06combien de temps cette guerre va encore durer.
08:08Et un jour, j'aurai l'âge d'être mobilisé.
08:11Mais en attendant,
08:12mieux vaut ne pas y penser.
08:13Je préfère travailler
08:14et gagner un peu d'argent
08:15pour m'acheter un coca
08:16et me défoncer de temps en temps.
08:25Quand on vit à Kharkiv
08:27et qu'on entend une alerte aérienne,
08:28on a deux minutes pour se mettre à l'abri.
08:31Seulement deux minutes.
08:33Et ensuite,
08:33on n'arrive plus à lâcher son téléphone
08:34tellement on est stressé.
08:36Je n'imagine même pas
08:37ce que ressentent nos soldats
08:38quand ça leur arrive.
08:39Je me suis pas mal renseigné
08:45sur cet accord concernant nos minerais.
08:47Mais si Trump veut vraiment la paix,
08:49pourquoi il impose ces conditions ?
08:51On ne peut pas tout exiger à l'avance
08:53sans même savoir
08:54si la paix sera garantie.
08:57Franchement,
08:57c'est vraiment pas cool.
08:58Les habitants de Kharkiv
09:18et les Ukrainiens en général
09:19veulent simplement vivre leur vie.
09:21Mais à votre avis,
09:22qu'est-ce qui vous passe par la tête
09:23quand un drone s'abat
09:24sur la maison de vos voisins ?
09:26Moi, je ne fais pas de projet d'avenir.
09:28Je pense simplement à ma survie.
09:30J'espère que Trump agira vite
09:31et que bientôt,
09:32tout rentrera dans l'ordre.
09:51Ça fait longtemps
09:52que cette guerre
09:52ne concerne plus seulement
09:53nos deux pays.
09:56elle pourrait même
09:57bientôt s'étendre.
09:59En tout cas,
10:00elle a déjà ébranlé
10:01une grande partie du monde.
10:05Tous les pays sur cette planète
10:07ont une responsabilité
10:08et peuvent influencer
10:10les conditions sous lesquelles
10:11les négociations de paix
10:12se dérouleront.
10:14J'espère que la majorité des États
10:16se prononcera clairement
10:17en faveur de l'Ukraine
10:18et qu'elle soutiendra
10:20les couleurs de notre drapeau
10:21que nos soldats défendent
10:22actuellement avec honneur.
10:23C'est un plaisir.
10:24C'est un plaisir.
10:24C'est un plaisir.
10:24C'est un plaisir.
10:24C'est un plaisir.
10:42Podil est l'un des plus anciens
10:43quartiers de Kiev.
10:45Avant, on y croisait
10:46de nombreux touristes.
10:47Pourtant, malgré la guerre,
10:49quelques échoppes de souvenirs
10:51y subsistent.
10:58C'est intéressant,
10:59ces écuissons américano-ukrainiens.
11:01Qu'est-ce que les gens en pensent ?
11:03Vous en vendez beaucoup ?
11:06Est-ce qu'ils sont populaires ?
11:08En ce moment, c'est difficile
11:10de dire si un produit
11:11est populaire ou non.
11:13Quasiment plus personne
11:14ne vient à Kiev.
11:16Il n'y a presque plus de touristes.
11:17mon commerce m'intéresse moins
11:20aujourd'hui.
11:21Le plus important pour moi,
11:22c'est que mon mari revienne
11:22vivant et en bonne santé.
11:25Mon mari aussi est soldat.
11:27Je vous comprends.
11:28En plus, on attend un enfant.
11:31Il y a des choses qui m'inquiètent
11:32plus que Donald Trump.
11:33Même s'ils arrivent
11:34à trouver un accord,
11:35cette guerre ne se terminera
11:36pas tout de suite.
11:39Il est fort probable
11:40que la ligne de front
11:41reste en place
11:41et qu'on ne laisse pas
11:42mon mari partir de sitôt.
11:43Tout comme le vôtre, d'ailleurs.
11:44La situation est très compliquée.
11:49Merci et bon courage.
12:03Jusqu'à présent,
12:04les États-Unis ont été
12:05le plus grand soutien financier
12:06de l'Ukraine.
12:07Et pas seulement
12:07sur le plan militaire.
12:09L'agence américaine
12:10pour le développement international,
12:11USAID,
12:12a versé plus de 30 milliards
12:14de dollars
12:14à différentes ONG ukrainiennes.
12:17Vous n'êtes pas du tout reconnaissant.
12:19Et je vais être honnête,
12:21ce n'est pas une bonne chose.
12:23Du jour au lendemain,
12:24ces aides ont été supprimées.
12:26Ce qui a eu de graves conséquences.
12:31À Pervo-Maiské, par exemple,
12:33le chantier d'une école
12:33est aujourd'hui à l'arrêt.
12:35Notre ville était située
12:42sur la ligne de front.
12:44Toutes les écoles
12:45des environs
12:45ont été détruites.
12:49La politique de Donald Trump
12:51est très dure.
12:53Moi, je souhaite
12:53que les États-Unis
12:54se rapprochent à nouveau
12:55de l'Ukraine
12:55et qu'ils nous soutiennent
12:57de manière fiable.
12:58entrée interdite.
13:08Je m'appelle Ina.
13:10Je suis enseignante,
13:12directrice adjointe
13:13du lycée de Pervo-Maiské
13:14et conseillère municipale.
13:20À cet endroit,
13:23il y avait autrefois
13:23une salle de classe.
13:24Et juste au-dessus,
13:25au deuxième étage,
13:26c'était le bureau du directeur.
13:29Aujourd'hui,
13:29c'est difficile à imaginer.
13:31J'étais élève
13:32dans cette école
13:32et j'y suis revenue
13:34après mes études
13:34à l'université
13:35pour y enseigner.
13:37Nous avions construit
13:37cet établissement ensemble.
13:39Maintenant,
13:40il n'en reste que des gravats.
13:44Tout a été bouleversé.
13:49En ce moment,
13:50je fais cours chez moi
13:51parce que nous n'avons pas le choix.
13:56Dépêchez-vous de manger.
13:58Le cours de maman
13:58va bientôt commencer.
14:11Tous les matins,
14:12c'est le même rituel.
14:14Je fais un câlin
14:14à mes enfants
14:15et on fait en sorte
14:17que cette ambiance d'amour
14:18perdure tout au long
14:18de la journée.
14:19Quand ils ont école
14:25en même temps,
14:26le plus jeune de mes fils
14:27s'installe au bureau
14:28avec son ordinateur portable
14:29tandis que l'aîné
14:31met ses écouteurs
14:32et travaille de son côté.
14:35Comme ça,
14:35il ne dérange pas son frère.
14:39Même s'il garde toujours
14:40un oeil sur lui
14:41pour s'assurer que tout va bien.
14:44Tous les deux
14:44se sentent responsables
14:45de l'apprentissage de l'autre.
14:46parce que si maman
14:48est en classe,
14:49elle n'est pas là
14:50pour les aider.
14:51Maman ?
14:52Quoi ?
14:53Tu veux tout effacer ?
14:54Donne-moi un torchon.
14:56Attends,
14:56je vais t'en chercher un.
15:01Je préférerais aller à l'école
15:02plutôt que de suivre
15:03des cours en ligne.
15:04Au moins,
15:04je verrais mes copains de classe
15:05et on ferait des choses ensemble.
15:08Et puis,
15:08c'est vraiment pas agréable
15:09de passer la moitié
15:10de la journée
15:11assis devant un ordi.
15:16Avant la guerre,
15:29beaucoup de gens
15:29vivaient ici
15:30à Pervo-Maiske.
15:34Notre école comptait
15:35environ 400 élèves.
15:38Au centre-ville,
15:40il y avait un grand
15:40et beau marché
15:41où on pouvait tout acheter.
15:43Les gens s'y rencontraient
15:44pour discuter ensemble.
15:48Et puis,
15:49un jour,
15:49les fascistes russes
15:50sont arrivés.
15:53Et depuis,
15:54nous vivons
15:54dans un vide épouvantable.
16:02Il était 5h du matin
16:03quand le premier avion russe
16:04s'est passé au-dessus de nos têtes
16:05en faisant un vacarme infermal.
16:08On a pris les enfants
16:08avec nous
16:09et on est partis en courant.
16:11Je ne sais même plus
16:12où on est allés.
16:12Et puis,
16:16quand la première bombe
16:16est tombée,
16:18les fenêtres ont volé
16:18en éclats.
16:22Ensuite,
16:23les bombardements
16:23se sont intensifiés.
16:25Il y en avait
16:264 ou 5 par jour.
16:28Ça ne s'arrêtait jamais,
16:29même la nuit.
16:29Au bout d'un moment,
16:40on est rentrés chez nous.
16:43Parce qu'on se sent bien
16:44à la maison.
16:52Aujourd'hui,
16:53toutes les écoles
16:54des environs
16:54sont en ruine.
16:55cet endroit
16:58pourrait nous servir
16:59pour faire cours
16:59provisoirement
17:00parce que notre communauté
17:01en a vraiment besoin.
17:04Voici la salle de classe.
17:07Il ne manque plus
17:08que les tables
17:09et les chaises.
17:13Quand ce local
17:16a été construit,
17:17on ressentait vraiment
17:17une énergie particulière.
17:18chaque jour,
17:22on voyait les ouvriers
17:23installer ces murs
17:23et ces fenêtres.
17:25On avait l'impression
17:25que nos vies
17:26allaient bientôt changer
17:27et que les choses
17:28allaient enfin s'améliorer.
17:31Et puis,
17:31d'un coup,
17:32l'USAID
17:32a été démantelé.
17:34Comme ça,
17:34du jour au lendemain.
17:35Voici le seul centre
17:56pour jeunes de la région.
17:58On peut s'y réunir
17:59et discuter tous ensemble.
18:00Pour les enfants,
18:01c'est une vraie joie.
18:04Chaque fois qu'ils viennent ici,
18:05c'est un peu
18:05comme une petite fête.
18:09Vous allez commencer
18:09par du coloriage.
18:11Regardez,
18:11il y a des feutres
18:12sur la table.
18:17Lorsque la construction
18:18du bâtiment a démarré,
18:20nous avions
18:20de grands espoirs.
18:22Nous pensions
18:22que grâce aux Etats-Unis,
18:24nos rêves
18:24allaient devenir réalité.
18:27Nous avons vraiment
18:28vécu
18:28beaucoup de choses
18:28effroyables.
18:30Quand notre école
18:30a été détruite,
18:31ça a été terrible.
18:35Lorsque les financements
18:36américains ont soudain
18:37été stoppés,
18:38on écoutait constamment
18:39les informations
18:39en espérant que le chantier
18:41allait tout de même
18:41continuer.
18:44Je n'arrive pas
18:44à comprendre
18:45ce qui se passe
18:45en ce moment,
18:46ni comment on peut
18:47agir ainsi.
18:48J'espère que cette situation
19:03ne va pas durer
19:04trop longtemps
19:04et que je pourrai
19:06encore dispenser
19:07de vrais cours
19:07avant ma retraite
19:08et pas seulement
19:09en ligne.
19:09J'ai envie de croire
19:17que bientôt
19:17une belle et nouvelle école
19:18verra le jour ici
19:19et que de nombreux élèves
19:21y seront scolarisés.
19:25Mais si tout ça
19:26dépend de Donald Trump,
19:28alors qu'il nous écoute
19:29et qu'il prenne en compte
19:30nos inquiétudes
19:31et nos espoirs.
19:31Après la dislocation
19:46de l'URSS,
19:47les États-Unis
19:48ont entretenu
19:48des relations diplomatiques
19:49étroites avec l'Ukraine.
19:50Mais depuis la réélection
19:52de Trump,
19:53plusieurs manifestations
19:54hostiles à sa politique
19:55ont été organisées à Kiev.
20:01Les Ukrainiens exigent
20:04que tout accord
20:05avec la Russie
20:06inclue un échange
20:07de prisonniers de guerre.
20:13Vous devez comprendre
20:14dans quelles circonstances
20:15nos prisonniers
20:16sont incarcérés.
20:17Et ces documents
20:19montrent bien
20:19l'attitude de la Russie
20:20à leur égard.
20:22Ils retiennent
20:22des milliers de prisonniers,
20:24des femmes,
20:24des hommes
20:25qui sont affamés
20:26et battus.
20:29Il faut en finir,
20:30n'est-ce pas ?
20:31Oui, bien sûr.
20:31On va y mettre un terme.
20:34En Ukraine,
20:36plus de 60 000 personnes
20:37sont portées disparues.
20:39Et ce chiffre
20:40a doublé
20:41en l'espace d'un an.
20:42Même des citoyens
20:43tout à fait ordinaires
20:44ne sont pas à l'abri
20:45d'un enlèvement.
20:47On estime à 16 000
20:48le nombre de civils
20:49détenus par les Russes.
20:51Mais certaines familles
20:52de prisonniers de guerre
20:53espèrent qu'avec
20:54la réélection de Trump,
20:56les choses bougent enfin.
21:01J'espère vraiment
21:06que le nouveau président
21:07Donald Trump
21:08mettra fin à cette guerre
21:10et qu'il résoudra
21:11toutes les questions
21:12relatives au retour
21:13de nos hommes,
21:15y compris celui
21:15de mon fils.
21:16Nous avons subi
21:25l'occupation russe
21:26pendant huit mois et demi,
21:27presque neuf mois.
21:28Un jour, quelqu'un a frappé
21:34à notre porte.
21:35Trois hommes en civil
21:36ont fait irruption chez nous.
21:38L'un d'eux tenait un pistolet.
21:39Ils se sont dirigés
21:40vers mon fils
21:41et lui ont demandé
21:41comment il s'appelait.
21:43Il a répondu « série ».
21:44Nom de famille,
21:45Oficerov.
21:46Ils ont emmené
22:04série dans leur voiture
22:04et ils sont partis.
22:06Ce que les Russes
22:14appellent soi-disant
22:15les « neuf de Kherson »
22:17est un groupe de personnes
22:18qu'ils ont arrêtées
22:18arbitrairement dans notre ville.
22:21Ces neuf personnes
22:21ne se connaissaient
22:22même pas entre elles.
22:24Mais les services russes
22:25de sécurité
22:25les ont regroupés
22:26et les ont accusés
22:28d'être des terroristes.
22:29Je m'appelle
22:33Genadji Oficerov.
22:36J'ai 71 ans.
22:38Je viens de Kherson
22:39et mon fils
22:41est détenu
22:42illégalement en Russie.
22:57J'effectue un trajet
22:58de 16 heures en train
22:59plusieurs fois par an
23:00pour me rendre
23:01de Kherson à Kiev.
23:05À mon âge,
23:06ce sont des voyages
23:07très fatigants.
23:16Si je viens ici,
23:18c'est pour rencontrer
23:19des proches
23:19d'autres prisonniers
23:20et des représentants
23:22d'ONG.
23:22vous pensez que les choses
23:30vont s'arranger
23:31si Trump exerce
23:33sa volonté
23:33et son influence
23:34sur Poutine ?
23:36Je l'espère vraiment.
23:39En tout cas,
23:40ce serait une solution
23:41qui pourrait peut-être
23:42faire la différence.
23:42nous sommes ici
23:47devant le centre
23:48de coordination
23:49des prisonniers
23:50de guerre
23:50et des civils
23:51kidnappés.
23:53Aujourd'hui,
23:53à 13 heures,
23:54une réunion
23:55est prévue
23:56avec notre groupe
23:56composé de proches
23:57de disparus.
23:59Nous allons évoquer
24:00nos préoccupations
24:01quant à leur incarcération.
24:02Je m'appelle Svetlana
24:13et je suis à la recherche
24:14de mon fils
24:15Miraïlo Slobodian.
24:17Il est civil
24:18et a été porté disparu.
24:20Mais je sais pertinemment
24:21qu'il est prisonnier
24:21de guerre en Russie.
24:24Je m'appelle
24:25Olya Stroéva
24:26et je viens
24:27du village
24:27de Sharifka
24:28dans le district
24:29de Kupiansk.
24:31Mon fils,
24:31Séris Troyev
24:32a été arrêté
24:33par les services
24:34russes de sécurité
24:35le 28 avril 2022.
24:43Mon fils s'appelle
24:44Oley Mourashkovski.
24:46Il a été enlevé
24:47le 3 août 2022
24:48à un poste de contrôle
24:49dans la ville
24:50d'Enerodar.
24:51Il travaillait
24:52à la centrale nucléaire.
24:54S'il vous plaît,
24:54ramenez-moi mon enfant.
24:55Ça fait 3 ans
24:56que j'attends.
25:00J'en peux plus.
25:01Mon fils aimait la vie
25:09et les voyages.
25:14Il adorait faire du kayak
25:15sur le fleuve de Dniepre.
25:17Il a parcouru
25:18des milliers de kilomètres.
25:21C'était quelqu'un
25:22de très aimé.
25:24Il avait beaucoup d'amis.
25:25il en a toujours d'ailleurs.
25:28Tous l'aiment
25:28et se souviennent de lui.
25:40C'est quelqu'un de créatif
25:42qui essaie toujours
25:43d'inventer de nouvelles choses.
25:45Je sais qu'il dessine en prison.
25:53Il a réussi à m'envoyer
25:54plusieurs dessins,
25:55mais d'autres ont été détruits.
25:57Il en a aussi accroché
25:58dans sa cellule.
26:00C'est un artiste populaire.
26:02D'ailleurs,
26:02c'est que détenu,
26:03le surnomme Picasso.
26:04Il a réussi à trouver
26:07qui il était
26:08et ses dessins le distraient.
26:11Pour tout vous dire,
26:11je suis heureux pour lui.
26:13Ça l'aide aussi
26:14à se faire connaître.
26:15Et moi,
26:16j'essaie de montrer
26:16ses œuvres au public.
26:34Il tient bon
26:37et il exprime clairement
26:40qu'il existe un espoir
26:41pour qu'on se revoie un jour.
26:47En tout cas,
26:48ses dessins me donnent
26:49de l'espoir.
26:57La réunion est terminée.
27:00Elle a duré plusieurs heures.
27:01Le centre de coordination
27:04des prisonniers de guerre
27:05a franchi une nouvelle étape.
27:07Il existe désormais
27:08une liste de noms
27:09qui regroupe tous les détenus,
27:11ainsi que les personnes
27:12condamnées et portées disparues.
27:15Et cette liste prouve
27:16que l'administration
27:17s'occupe d'eux.
27:22Je sais que Trump
27:24considère la guerre
27:25comme un business
27:26et Poutine
27:27comme un partenaire commercial.
27:29Mon fils n'est qu'un pion
27:30dans ce jeu géopolitique.
27:33Mais j'espère tout de même
27:34que Trump réussira
27:35à changer la situation
27:36et qu'un accord de paix
27:38sera bientôt conclu.
27:39J'aimerais maintenant
27:54vous montrer
27:54ma salle de concert préférée.
27:57Nous voici
27:57au centre culturel Spasca.
27:59Ici,
28:00beaucoup de choses
28:00sont réalisées
28:01de façon artisanale
28:02et ça me rappelle
28:03certains endroits
28:04que j'ai connus à Berlin.
28:04dans cet endroit,
28:26on peut venir
28:27pour partager ses forces
28:28et se ressourcer.
28:29Ici, rien n'est fait
28:30dans une logique mercantile.
28:31C'est avant tout
28:33un lieu de l'esprit.
28:35Alors,
28:35quand on franchit
28:36le pas de cette porte,
28:37soit on agit en conséquence,
28:38soit on n'a rien
28:39à faire ici.
28:47Vu les récents événements,
28:49qu'il s'agisse
28:50des accords politiques,
28:51du nouveau président américain
28:52ou d'un éventuel
28:53cessez-le-feu,
28:55est-ce que tu penses
28:55qu'il y a encore
28:56de l'espoir en l'avenir ?
28:58Surtout compte tenu
28:58de la situation politique mondiale.
29:01Bien sûr que nous avons
29:02un avenir.
29:06Je le vois chaque jour
29:07dans chaque sourire
29:08qu'on me fait,
29:09dans chaque discussion
29:10ou confrontation
29:11concernant ces sujets,
29:13mais aussi dans nos sentiments
29:15et ceux des autres.
29:19Je vois comment les gens
29:22veulent changer les choses
29:23ou comment ils essaient
29:27de ne pas trop souffrir.
29:31Dans deux mois,
29:32je serai maman.
29:34Et j'ai peur
29:35que l'accord de Trump
29:35ne représente un danger
29:37et que mon compagnon
29:38doive continuer
29:39à se battre.
29:40En tout cas,
29:41j'aspire à une paix
29:42réelle et durable.
29:46On en a assez vu.
29:48Vous ne croyez pas ?
29:53Sous-titrage Société Radio-Canada
29:55Sous-titrage Société Radio-Canada

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