Lundi 14 avril 2025, retrouvez Marie Lhermelin (Secrétaire générale adjointe, Altice France) et Géraldine Plénier (Présidente, Fondation Mozaïk) dans HR MAKERS, une émission présentée par Caroline de Senneville.
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00:02Bienvenue sur Hatchermakers, votre rendez-vous mensuel sur les tendances de l'écosystème RH.
00:1340% des collégiens, lycéens et étudiants peinent à se projeter dans la suite de leurs études.
00:19Ce chiffre est tiré de l'enquête réalisée par l'ascenseur, en partenariat avec l'Ipsos, auprès de 2000 jeunes de 12 à 30 ans.
00:25Inégalité en matière d'accès à l'enseignement supérieur, difficulté à s'insérer sur le marché de l'emploi.
00:31On parle aujourd'hui des solutions mises en œuvre en la matière avec Géraldine Plénier, directrice générale de la Fondation Mosaïque.
00:37Bonjour.
00:38Bonjour Géraldine.
00:39Et Marie Lermelin, secrétaire générale adjointe d'Altis France SFR.
00:43Bonjour.
00:43Bonjour Marie.
00:44Géraldine, peut-être en introduction, est-ce que vous pouvez nous présenter en quelques mots le collectif L'Ascenseur dont la Fondation Mosaïque fait partie ?
00:51Alors, le collectif L'Ascenseur a été créé en 2019 à l'initiative de deux associations, l'Article 1 et la Fondation Mosaïque, et également avec le soutien de BNP.
01:05L'objectif de ce collectif, en fait, c'était de créer un lieu qui était à Pastille, où un certain nombre d'associations pouvaient se réunir et travailler ensemble,
01:14autour de la question de l'égalité des chances.
01:16Aujourd'hui, après plus de cinq ans, L'Ascenseur réunit un collectif d'une centaine d'associations, toutes engagées et toujours sur les questions d'égalité des chances.
01:25Ça représente à peu près 2300 salariés, plus de 1000 bénévoles, et à peu près chaque année, un peu plus de 1 million de bénéficiaires accompagnés.
01:35Mais au-delà de cet aspect-là, je dirais l'objectif surtout de L'Ascenseur, c'est également de porter un plaidoyer en faveur de la jeunesse, de la jeunesse française.
01:43Et ce plaidoyer s'incarne notamment par les visites fréquentes d'institutionnels et de ministres dans ce lieu.
01:51Et d'ailleurs, la semaine dernière, Aurore Berger était présente, ainsi que Mathias Hoth, qui est le président de la DICRA.
02:00Voilà en quelques mots à quoi correspond aujourd'hui L'Ascenseur.
02:03Et vous essayez de répondre aux attentes des jeunes. Je l'évoquais en introduction, l'Ascenseur a réalisé un baromètre sur l'égalité des chances.
02:11Quels sont les principaux enseignements de ce baromètre ?
02:14Alors comme vous le disiez en introduction, c'est un baromètre qui a eu comme objectif de mesurer finalement l'état d'esprit des jeunes sur six thématiques.
02:24La thématique en effet de l'égalité des chances, la thématique également de l'orientation scolaire, de l'engagement citoyen, de l'emploi et de l'entrepreneuriat, de l'accès à la culture et d'accès au sport.
02:34En fait, ce qu'on constate, c'est qu'il y a encore justement quelques constantes, avec quand même aussi des évolutions.
02:42Mais je dirais les quelques points saillants, c'est quand même de souligner que la jeunesse française a le sentiment que la société française est très inégalitaire, très injuste, notamment sur la question du genre.
02:54Par ailleurs, ce que fait ressortir également ce baromètre, c'est qu'il y a pour les jeunes, je dirais, des difficultés en tout cas sur l'accès à l'information par rapport à l'orientation professionnelle.
03:07Par ailleurs, ils sont quand même aussi assez inquiets quant à leur insertion professionnelle, même si c'est une inquiétude forte, plus de 78%, mais en même temps, à titre personnel, ils sont satisfaits de leur insertion professionnelle à plus de 75%.
03:22Et puis, ils soulignent aussi une fracture territoriale avec une difficulté d'accéder au sport et à la culture, notamment en ruralité.
03:31Et puis, un questionnement finalement sur l'engagement citoyen.
03:35Il y a une vraie volonté de la part de la jeunesse, mais ils soulignent quand même quelques difficultés pour réellement pouvoir s'engager en faveur, je dirais, de la société.
03:44Comment justement la Fondation Mosaïque œuvre pour combattre ces inégalités et favoriser l'insertion professionnelle de jeunes qui pourraient être en difficulté ?
03:54Alors, évidemment, c'est une activité, un travail que l'on mène maintenant depuis 17 ans.
03:59Les choses, il faut le souligner, ont quand même bien évolué, mais il y a encore en effet des constantes et des choses encore sur lesquelles il faut progresser.
04:07La première chose, c'est que Mosaïque apporte des solutions concrètes sur les questions d'insertion, d'orientation, notamment auprès des étudiants universitaires.
04:17On a un programme particulier où on accompagne 3000 étudiants universitaires qui sont en Master 2.
04:23On les prépare en fait à l'insertion professionnelle.
04:25Donc, c'est apporter des réponses concrètes à ces questions d'orientation et d'insertion.
04:29Deuxième solution qu'on apporte aussi sur les questions en effet de fracture territoriale, on est très présent, notamment dans les quartiers politiques de la ville,
04:39où on sait que la situation notamment du chômage et de la jeunesse dans ces quartiers est particulièrement élevée, toujours à l'heure actuelle.
04:46Et puis, en troisième point, on travaille aussi à transformer les mentalités, transformer les pratiques de recrutement auprès des entreprises,
04:56à travers notamment notre plaidoyer, l'organisation du sommet de l'inclusion économique, des activités de sensibilisation et de formation.
05:06Voilà en quelques mots, donc c'est apporter des solutions concrètes, travailler sur la territorialité, pardon,
05:12et aussi accompagner bien évidemment et mobiliser aussi les entreprises et notamment la fondation SFR.
05:18On y vient justement. Est-ce que Marie, vous pouvez nous présenter la fondation SFR et les principaux engagements de la fondation ?
05:26Oui, alors la fondation SFR est présente sur deux champs d'action prioritaires, l'inclusion numérique d'une part et l'égalité des chances,
05:34donc qui va plus nous concerner aujourd'hui d'autre part.
05:36C'est des champs d'action qui ont été définis, pensés de manière intrinsèquement liée à ce qu'est l'ADN de SFR.
05:43Donc SFR, c'est un opérateur télécom. Notre métier, c'est d'aller apporter la connexion à tous, partout sur le territoire.
05:51Et on s'est assez rapidement rendu compte que pour un certain nombre de personnes, cela n'allait pas être suffisant.
05:59Donc il y a dix ans, on a créé une association qui s'appelle Emmaüs Connect,
06:04qui a pour mission d'accompagner les personnes les plus éloignées du numérique aux usages du numérique.
06:10Voilà, donc ça fait 110 ans que l'association existe.
06:14Elle a déjà accompagné plus de 180 000 personnes.
06:17C'est sur le volet inclusion numérique et sur le volet égalité des chances.
06:20La fondation SFR est engagée auprès d'un certain nombre d'associations, dont c'est le cœur de métier,
06:26dont Modaïc RH, bien sûr, dont Sport dans la ville, dont Article 1,
06:31donc un certain nombre d'associations, dont bon nombre sont membres d'ailleurs du collectif, l'ascenseur.
06:36Et on a à cœur, chaque année, par l'intermédiaire du financement de la fondation SFR,
06:43d'aider 10 000 jeunes dans leur parcours professionnel, grâce aux actions de terrain des associations.
06:51Et on a une thématique en particulier qui nous tient à cœur chez SFR,
06:55c'est la féminisation des métiers techniques et d'ingénieurs.
06:58Oui, qui sont des métiers avec beaucoup d'hommes et on a du mal à féminiser ces métiers.
07:03Exactement, donc on a une population assez importante d'ingénieurs télécoms, évidemment, chez SFR.
07:09On a pour souhait vraiment d'arriver à parité sur ces métiers et donc de recruter plus de femmes sur ces métiers.
07:17On a du mal à y arriver et sans l'action des associations, ce sera encore plus difficile.
07:23Donc on est engagé auprès d'Ellebouche, par exemple, ou de Rével,
07:26dont la mission est de sensibiliser les jeunes filles, dès le plus jeune âge,
07:32à la possibilité de faire des carrières dans les métiers scientifiques et techniques.
07:37Et quand je dis dès le plus jeune âge, on a lancé, par exemple, il y a deux ans avec Elle Bouge,
07:45un programme qui s'appelle Elle Bouge en primaire.
07:47Et dès les classes de CE2, des bénévoles vont intervenir en classe et vont montrer aux petites filles comme aux petits garçons
07:55qu'en fait, quel que soit le genre, tous les métiers sont possibles.
07:58On peut rêver d'être électricienne ou ingénieure aéronautique.
08:02Il y a des femmes avant elle qui l'ont fait et donc c'est possible.
08:06Oui, et puis les billets de perception peuvent s'installer dès cet âge-là.
08:09Absolument. Donc, on a commencé en fait à travailler au départ avec les écoles d'ingénieurs.
08:14Puis au niveau lycée, on s'est rendu compte que c'était en fait déjà trop, trop tard.
08:19Et donc, on est arrivé au collège.
08:21Et puis, il y a quelques années, on s'est dit que c'était encore déjà trop tard.
08:24Et donc, effectivement, on a vidé le primaire.
08:27Si on revient sur l'insertion professionnelle,
08:29quel regard vous portez, Marie, sur l'intégration des jeunes en entreprise
08:32et en quoi leurs attentes peuvent différer de celles de leurs aînés ?
08:36Alors, SFR, c'est une politique très dynamique de recrutement.
08:42L'année dernière, on a intégré 450 personnes.
08:44Et sur ces 450 personnes, 38% avaient moins de 30 ans.
08:48Donc, on est à un laboratoire sur ces questions-là.
08:52Il est certain que les attentes des jeunes sont un peu différentes de leurs aînés
08:58et qu'en tant qu'entreprise qui souhaitons intégrer des jeunes,
09:01il faut évidemment en prendre compte.
09:04Ils vont être très attentifs aux questions égalité professionnelle, bien sûr.
09:11Et vous l'avez dit, Géraldine, en introduction.
09:13Ils vont être très attentifs à l'équilibre vie professionnelle, vie personnelle,
09:17peut-être plus que leurs aînés.
09:19Et puis, en matière de management,
09:21ils vont être plus réactifs au management très directionnel,
09:25aux organisations pyramidales.
09:27Ils vont plus être en attente d'un accompagnement de type coach
09:31de la part de leur manager et ils sont vraiment en quête de sens.
09:35Donc, ils ont besoin de missions,
09:39que leur mission, que leur activité fasse sens.
09:43Et c'est à nous, entreprises, évidemment, de répondre à ces besoins
09:48et de leur apporter aussi,
09:51par l'intermédiaire des politiques RSE de l'entreprise,
09:53tout le sens que peut faire de s'engager professionnellement pour SFR.
09:59Tout en misant sur l'intergénérationnel,
10:01sur l'apport de ceux qu'on appelle les seniors en entreprise
10:04qui ne sont pas si seniors, puisque c'est dès 45 ans et plus.
10:07J'imagine que vous œuvrez aussi beaucoup
10:08pour assurer ces échanges et ces transmissions.
10:12Alors, absolument.
10:13Et je crois que sur l'alternance,
10:15on a une politique toute spécifique.
10:18Il y a 8% d'alternants chez SFR.
10:22C'est 800 alternants sur une année,
10:25tout le temps qu'on a chez SFR.
10:28Donc, on a une vraie culture de transmission,
10:31d'un savoir-faire qui s'est instauré
10:34avec des parcours d'intégration
10:39qui sont très forts, très ancrés,
10:42à la fois pour les alternants,
10:43mais aussi pour leurs tuteurs.
10:46Parce que c'est comme ça qu'on réussit
10:47l'intégration des plus jeunes.
10:49C'est-à-dire qu'ils ont des attentes,
10:51il faut y répondre, bien sûr,
10:52mais il faut aussi bien les accompagner.
10:54Et transmettre un savoir-faire,
10:56ce n'est pas toujours simple.
10:57Donc, nous, nos tuteurs,
10:58ils ont tous des formations
11:00à la fois pour savoir déléguer,
11:04savoir faire des feedbacks réguliers
11:06et aussi collaborer entre générations.
11:10Tout à fait.
11:12Géraldine, je voudrais qu'on revienne
11:13sur un des chiffres marquants du baromètre.
11:1548% des jeunes issus
11:17des quartiers prioritaires de la ville
11:18changent un élément sur leur CV.
11:21Ce chiffre est marquant.
11:22Comment est-ce que vous l'expliquez ?
11:23Oui, ce chiffre, en effet, est marquant
11:25et souligne une certaine constante,
11:27d'ailleurs, sur ces pratiques-là.
11:29Je pense que ça s'explique,
11:31comme je le disais également en introduction,
11:33par une inquiétude de la part de la jeunesse
11:36pour accéder, en effet, à leur premier emploi,
11:40accéder à l'entreprise.
11:41Donc, tenant compte de ces inquiétudes,
11:44un certain nombre, en effet, de jeunes,
11:46et notamment en particulier les jeunes
11:49qui habitent dans les quartiers politiques de la ville,
11:52évidemment, craignent de faire l'objet,
11:55en effet, de discrimination,
11:57craignent que leur CV, peut-être,
11:58ne soit pas retenu en raison de leur lieu d'habitation,
12:02en raison de leur nom.
12:04Et donc, c'est la raison pour laquelle
12:05un certain nombre d'entre eux, en effet,
12:08modifient sur leur CV ces éléments-là.
12:12Je crois qu'il faut savoir que ça existe toujours.
12:15Alors, c'est vrai que, justement,
12:17le rôle de la Fondation,
12:18c'est justement de sensibiliser
12:20à la fois les acteurs économiques
12:22et les entreprises sur ces questions-là.
12:24C'est la question, en effet,
12:25de lutte contre les discriminations,
12:27d'accès à l'emploi,
12:28et aussi le fait, je dirais,
12:30de porter une attente aussi particulière
12:33plutôt à ce qu'on appelle aujourd'hui
12:35les compétences douces,
12:37plutôt que de se focaliser uniquement sur un CV.
12:40Donc, ça, c'est ce qu'on fait depuis 17 ans
12:42auprès des entreprises.
12:43Et puis aussi, du côté, en effet, des jeunes,
12:46je pense qu'il y a aussi,
12:47c'est important de les préparer à l'entretien,
12:50de les aider à définir un projet professionnel,
12:53à faire qu'ils soient plus sereins
12:54dans leur recherche d'emploi.
12:56Mais, en effet, c'est important
12:57de souligner quand même
12:58que cette constance perdure
13:00et que, voilà, on agit évidemment tous,
13:05collectivement, pour que les choses évoluent.
13:07Et évidemment, elles ont évolué
13:08depuis pas mal d'années,
13:10mais il y a encore quand même
13:11des situations qui sont toujours présentes.
13:14Et c'est le rôle aussi de votre plaidoyer
13:15de changer un peu les regards ?
13:18Voilà, changer les regards,
13:19changer les pratiques en matière de recrutement.
13:23C'est quelque chose, en effet,
13:24en tout cas, sur ce sur quoi on travaille
13:26maintenant depuis de nombreuses années.
13:27Marie, quelle est votre réaction face à ce chiffre ?
13:31Est-ce que les entreprises et les recruteurs
13:33ont encore du travail à faire
13:34sur d'éventuels biais
13:35quand ils reçoivent des CV ?
13:37Alors, c'est certain.
13:39Et je pense qu'il y en aura toujours.
13:41Malheureusement, je pense que la première responsabilité
13:43des entreprises, c'est de former
13:45tous les managers recruteurs
13:48à ces biais, justement.
13:49parce qu'on ne nous l'apprend pas à l'école.
13:53En tout cas, moi, je ne l'ai pas appris à l'école.
13:55Non, pas assez.
13:56Et effectivement, une fois qu'on en a conscience
13:59de nos propres biais,
14:01là, on peut agir sur...
14:02On ne va jamais les supprimer.
14:05On est humain,
14:06donc c'est intrinsèque à notre fonctionnement.
14:08En revanche, une fois qu'on a compris
14:09comment notre cerveau fonctionnait,
14:11on peut, en tant que recruteur, justement,
14:13faire en sorte que ces biais
14:16ne viennent pas altérer le recrutement.
14:19Moi, par exemple, je suis une femme.
14:21Je sais, j'ai appris d'expérience
14:23qu'à CV et à compétences égales,
14:26je vais privilégier, en fait,
14:28un recrutement féminin.
14:29Donc, j'en suis consciente.
14:30Et maintenant, je...
14:32Voilà, pour ne pas...
14:34Pour un qui est préservé la parité
14:37dans mon équipe, évidemment,
14:38je fais en sorte de ne pas recruter
14:40que des femmes.
14:42Ça, c'est la première des choses.
14:43Je pense que tout...
14:44Enfin, les entreprises doivent former
14:46le recruteur, c'est essentiel.
14:48Et puis, il existe de nouvelles méthodes
14:50de recrutement
14:51qui sont moins basées sur le CV
14:53que l'entretien habituel.
14:58Chez SFR, on teste, par exemple,
15:00les assessments collectifs
15:01où le recruteur ne va pas voir
15:05le CV de la personne,
15:07des personnes qu'il aura en face de lui,
15:09qui seront mises en situation
15:10et il va être en mesure
15:13de juger plus sur la personnalité
15:15des candidats qui leur ont en face
15:17leurs compétences.
15:19Et grâce à ces nouvelles méthodes,
15:22ça permet, en fait,
15:23au recruteur de sélectionner
15:25des candidats
15:26qui l'auraient, de fait,
15:27exclus, de fait, sur CV.
15:29Il n'auraient même pas reçu des personnes
15:30parce qu'elles n'ont pas
15:31le parcours jugé adéquat pour le poste.
15:34Donc, il y a certaines méthodes
15:36qui sont très efficaces
15:38et notamment dans les métiers en tension,
15:39il y en a quand même un certain nombre
15:40qui se démocratisent dans les entreprises.
15:44C'est une bonne nouvelle.
15:46Le binone association entreprise
15:49est-il indispensable pour oeuvrer
15:51en faveur de l'inclusion
15:52des professionnels des jeunes ?
15:54Alors, on le pense, en effet,
15:56notamment au sein de la fondation Mosaïque.
15:58C'est vrai que la Cour des comptes
16:00a publié la semaine dernière
16:02un rapport, son haut rapport annuel
16:04sur la jeunesse,
16:06où il y a un certain nombre, en effet,
16:08de bilans et de constats
16:10qui sont faits,
16:11soulignant, en effet,
16:12que l'État investit beaucoup
16:15sur la jeunesse,
16:16mais qu'il y a encore des constantes,
16:18comme je le disais,
16:18et notamment sur l'accès à l'emploi,
16:21particulièrement des jeunes
16:23dans les quartiers politiques de la ville.
16:25Et on se rend compte que, finalement,
16:26le rôle, justement,
16:27des associations sur le terrain
16:29est primordial
16:30pour apporter des solutions.
16:32C'est le aller vers,
16:34aller vers notamment cette jeunesse.
16:35Et pour aller vers cette jeunesse,
16:37donc les associations font un travail,
16:39je dirais, quotidien,
16:41mais elles ont besoin, en effet,
16:42du soutien à la fois,
16:44bien sûr, des pouvoirs publics,
16:46mais également des entreprises,
16:48un soutien, bien sûr, financier,
16:49mais pas uniquement.
16:50Il est important aussi
16:51que les entreprises,
16:53que les salariés de ces entreprises
16:54soient engagés
16:55auprès des associations
16:57à travers, en effet,
16:58du bénévolat, du mentorat,
17:01mais pour créer, en effet,
17:02le lien entre ces jeunes,
17:06les entreprises qui recrutent,
17:09les entreprises qui sont engagées,
17:10les entreprises qui font évoluer,
17:12en effet, leurs pratiques,
17:14en matière notamment de recrutement.
17:17Et cette jeunesse qui,
17:18aujourd'hui, a un souhait quand même premier,
17:21c'est de trouver sa place dans la société,
17:23finalement, quelle que soit son origine sociale,
17:26son origine ethno-culturelle,
17:28son origine territoriale.
17:30Donc, ce binôme entreprise-association,
17:33pour moi, est essentiel.
17:35Et l'exemple de l'ascenseur,
17:37l'exemple de fondations comme SFR,
17:39montre en effet que c'est possible,
17:41et surtout que c'est possible
17:42sur le temps long.
17:43C'est-à-dire que SFR est engagé maintenant
17:45depuis plusieurs années
17:46auprès de l'ascenseur,
17:48auprès d'acteurs comme Mosaïque.
17:50Et ça aussi, c'est important de le souligner
17:52pour arriver à construire véritablement des actions
17:54qui puissent avoir de l'impact.
17:57C'est important que ces associations,
17:59et en tout cas ces binômes,
18:00s'inscrivent dans un temps relativement long.
18:04Marie, est-ce que vous voulez rajouter un élément ?
18:06Rien !
18:07J'aurais dit exactement la même chose.
18:09Non, et évidemment, on est convaincus
18:11que le binôme association-entreprise,
18:16et j'ajoute effectivement,
18:17les pouvoirs publics doivent tous se diriger
18:20dans le même sens,
18:21et que c'est comme ça qu'on arrive
18:22à faire bouger les lignes.
18:24Pour nous, l'action des associations,
18:28elle est à la fois complémentaire
18:29de ce qu'on peut faire,
18:30et surtout indispensable.
18:33Complémentaire parce que,
18:34y compris quand vous êtes une entreprise
18:36engagée comme SFR,
18:37et que vous avez décidé au plus haut niveau
18:39de recruter, diversifier,
18:41encore faut-il trouver les candidats,
18:44les CV, identifier les viviers.
18:46Et ça, sans les associations,
18:48en fait, on est incapable,
18:49nous, entreprise, de le faire.
18:50Donc là, les associations,
18:53grâce à des plateformes
18:55comme MosaïqueTalent.com
18:56que vous avez construit
18:59il y a quelques années...
19:01Permettre d'identifier les...
19:02Exactement.
19:03Et ce que tu disais, Géraldine,
19:06c'est qu'effectivement,
19:07il y a l'entreprise vers les jeunes,
19:10mais il y a aussi les jeunes
19:11vers l'entreprise.
19:12Il y a des freins à lever
19:14à tous les niveaux.
19:14C'est-à-dire qu'un jeune peut se dire
19:16une entreprise comme SFR,
19:18ce n'est pas pour moi,
19:19ou chez SFR,
19:20il n'y a pas de métier
19:20qui correspond à ce que moi,
19:21je sais faire.
19:23Et tout le talent des associations,
19:25ça va vraiment être d'amener
19:27ces jeunes justement
19:28à déconstruire
19:31certaines barrières
19:33autolimitantes
19:34qui peuvent se mettre
19:35et à les amener
19:36vers un chemin
19:37à construire
19:39leur parcours professionnel.
19:40Et puis, j'irais même
19:41au-delà,
19:43c'est-à-dire que
19:44quand un jeune franchit
19:45la porte de Mosaïque RH,
19:48ça y est,
19:48c'est quasiment fait.
19:50C'est-à-dire que l'association
19:50va l'accompagner jusqu'au bout.
19:52Il y a...
19:53On sait qu'il y a plus
19:54d'un million de jeunes
19:55qui aujourd'hui sont décrocheurs.
19:57Donc, ni...
19:57C'était ma question.
19:59Comment...
20:00Non, non, mais justement,
20:01comment aller vers ces jeunes
20:02qui sont en décrochage complet ?
20:04Et donc, il y a
20:05une autre association
20:06qu'on aide
20:07qui s'appelle WeTechCare
20:08qui a fait ce constat
20:10qu'effectivement,
20:11il y avait des jeunes
20:11en fait,
20:12que les associations
20:13qui agissaient sur le terrain
20:14n'arrivaient pas à capter.
20:17Et ils sont partis
20:18du principe
20:19qu'il fallait les chercher
20:20là où ils étaient,
20:21c'est-à-dire sur les réseaux sociaux.
20:23Ils ont monté un programme
20:24qui s'appelle le Déclic.
20:26Et le jeune,
20:26quand il va dérouler son fil
20:28sur TikTok,
20:29va tomber sur une vidéo
20:30d'une jeune femme
20:31ou d'un jeune homme
20:32qui va lui dire
20:33« T'en as marre
20:34de rester chez toi ?
20:36T'as envie de trouver un job ?
20:37Tu sais pas comment faire ?
20:38Moi, je peux t'aider. »
20:39Il peut cliquer
20:40et il va être en lien
20:42directement sur son téléphone,
20:43en dialogue
20:44avec un coach
20:46qui va pouvoir identifier
20:47son niveau de besoin.
20:49Si c'est un besoin ponctuel,
20:50il va pouvoir le prendre en charge.
20:51Soit c'est plus compliqué,
20:52il va le rediriger
20:53vers des associations,
20:54des missions locales,
20:55etc.
20:57Sans les associations,
20:58pour résumer,
20:59on ne ferait rien.
21:01On ne serait pas en capacité,
21:03quand bien même
21:04avec la meilleure volonté du monde,
21:06de faire bouger les choses.
21:07Et peut-être pour donner aussi
21:08un exemple concret
21:09de l'impact du lien
21:11entre les associations
21:12et les entreprises,
21:13au sein de Mosaïque,
21:15il y a un programme
21:15qui s'appelle Propulsion,
21:17finalement,
21:17peu importe,
21:18mais c'est un programme
21:19par lequel, en fait,
21:20une cohorte,
21:21une vingtaine de jeunes
21:22va passer, en fait,
21:24deux jours
21:24au sein d'une entreprise.
21:26Ça peut être des entreprises
21:27comme SFR,
21:29Walt Disney,
21:30enfin, peu importe,
21:31mais des entreprises
21:32relativement importantes.
21:33Et pendant ces deux jours,
21:35ces jeunes, en fait,
21:36vont rencontrer
21:37les professionnels
21:37de l'entreprise.
21:38Il n'y a pas forcément
21:39de perspective immédiate
21:40de recrutement,
21:42mais c'est vraiment
21:43les professionnels
21:44qui présentent l'entreprise,
21:45qui présentent leur métier.
21:46Et ensuite,
21:47il y a, je dirais,
21:48un mentorat
21:49qui est mis en place
21:51entre un de ces jeunes
21:52et un salarié
21:53de l'entreprise.
21:55En fait,
21:55ce qu'on a constaté,
21:56c'est que pour ces jeunes,
21:58en moyenne,
21:59au bout de six mois,
21:5980% d'entre eux
22:01trouvent un job.
22:02Pas forcément
22:02dans l'entreprise
22:04qui les a accueillis
22:06pendant deux jours,
22:07mais en tout cas,
22:07ça les remobilise,
22:09ça leur a donné
22:10de l'information,
22:11ça leur a redonné
22:12confiance,
22:13et ça a un impact
22:14extrêmement immédiat,
22:15justement,
22:16sur leur insertion professionnelle
22:19et pour trouver
22:20un premier emploi.
22:22Donc,
22:22ce lien vraiment
22:23entre les associations,
22:25évidemment,
22:25les jeunes
22:26et les entreprises,
22:27on le démontre
22:28tous les jours,
22:30a un impact véritablement
22:31à la fois sur les salariés
22:32et les entreprises,
22:33mais bien sûr,
22:34sur ces jeunes
22:34qui cherchent
22:35un premier job.
22:36Oui,
22:36et le fait qu'ils puissent
22:37franchir les portes
22:38d'entreprises comme ça,
22:38ça démystifie sûrement
22:40un peu l'entreprise.
22:41Ça redonne confiance,
22:42déjà.
22:43Et souvent,
22:44je dirais,
22:44c'est aussi la clé,
22:45la clé, pardon,
22:46d'une recherche d'emploi.
22:47Et c'est très en lien
22:48avec la première donnée,
22:51je crois que c'est 78%
22:52des jeunes
22:53que tu mentionnais
22:54qui avaient une crainte
22:56par rapport à franchir
22:58la première étape.
22:59la première étape
23:00et finalement,
23:01pour 75% d'entre eux,
23:02ça se passe bien.
23:04Mais c'est tout ce premier palier
23:07qu'il faut réussir à passer.
23:10Et d'où l'importance aussi
23:11des stages de troisième
23:12et voir qu'en fonction
23:13du milieu socio-professionnel,
23:15ce ne sont pas forcément
23:16les mêmes stages
23:17qui sont obtenus
23:18pour les jeunes
23:20et ça joue beaucoup ensuite,
23:21j'imagine,
23:21dans les perceptions
23:22de la suite de leurs études.
23:24Complètement,
23:25c'est tout le travail
23:26qu'essayent de faire,
23:27notamment Viens voir mon taf,
23:28en essayant d'ouvrir les horizons,
23:31c'est-à-dire que des enfants,
23:34filles ou fils d'ouvriers
23:36puissent aller vers
23:38des secteurs tertiaires
23:39ou autres
23:39en fonction de leur appétence.
23:42Et rien qu'à ce niveau,
23:44on voit à quel point
23:44c'est difficile.
23:46Et donc, là encore,
23:47le travail de cette association
23:49est fondamental.
23:50nous, SFR,
23:52nous sommes tout à fait
23:53allants à accueillir
23:55justement des jeunes
23:55qui ne sont pas des enfants
23:57de salariés d'ECFR,
23:58mais il faut qu'ils puissent
23:59venir à nous.
24:00Donc, c'est toujours
24:00le même mécanisme
24:02de comment on arrive
24:04à casser,
24:06en fait,
24:06à aller au-delà
24:07des réseaux
24:07qui sont déjà créés.
24:10On a beaucoup parlé
24:10de la vie en entreprise.
24:12Marie, comment abordez-vous
24:13la dimension entrepreneuriale
24:15chez SFR
24:16pour aider des jeunes
24:17à créer leurs propres projets ?
24:19C'est vrai qu'il y a
24:20deux voies
24:20évidemment,
24:21il y a le intégrer
24:22une entreprise
24:23quand on cherche un travail,
24:24mais créer sa propre entreprise,
24:26c'est le choix
24:27que font
24:27et de plus en plus
24:29de jeunes.
24:32Côté fondation SFR,
24:34on a fait le choix
24:34d'aider une association
24:35qui s'appelle
24:36Time to Start
24:37qui aide les jeunes
24:40des quartiers politiques
24:41de la ville
24:41à monter leur entreprise
24:43de la conception
24:44de leur projet
24:45jusqu'au lancement
24:46de leur projet
24:46et même un an,
24:47deux ans après.
24:49Et donc,
24:49c'est un programme complet
24:50qui permet justement
24:52à des jeunes entrepreneurs
24:53de venir chez SFR
24:54et d'être coaché
24:55par des experts SFR,
24:57experts en communication,
24:58en marketing,
25:00des juristes.
25:01Donc,
25:01en fonction des besoins
25:02de l'entreprise,
25:03de trouver des experts
25:04de leur métier
25:06qui vont pouvoir
25:06les questionner,
25:08les challenger,
25:10leur permettre
25:10d'aller plus loin.
25:11donc,
25:13c'est un premier champ d'action
25:15et puis,
25:15un deuxième champ d'action
25:16qu'on a monté
25:18avec Mosaïque RH
25:19qui s'appelle
25:20Le Fonds Sens
25:21et qui permet
25:22aux jeunes entrepreneurs
25:24d'être mentorés,
25:25accompagnés
25:26et de pouvoir
25:29lever des financements
25:30à taux zéro
25:31pour mener à bien
25:33leurs projets
25:33parce qu'on s'est aperçu
25:34que les jeunes
25:36des QPV
25:37avaient une difficulté
25:39supplémentaire
25:40par rapport
25:40à un jeune entrepreneur
25:41classique,
25:42c'est qu'il avait
25:42encore plus de mal
25:43à accéder au financement.
25:46C'est vrai que
25:46Time to Star
25:47qui a été créé
25:48par Awadramé
25:49est une magnifique association
25:51qui est également
25:52présente
25:53à l'ascenseur
25:54et Mosaïque
25:55en est aussi partenaire
25:57en effet
25:57à travers le Fonds Sens
25:58en effet
25:59c'est au zéro
25:59sans garantie
26:00et ce qui est important
26:02aussi de souligner
26:03concernant l'entrepreneuriat
26:04parce qu'avant
26:04la Fondation Mosaïque
26:06moi j'ai passé 4 ans
26:07dans une autre association
26:08où on faisait
26:08l'accompagnement
26:09justement d'entrepreneurs
26:10dans les quartiers
26:11politiques de la ville
26:11c'est que pour
26:13un certain nombre
26:13de ces entrepreneurs
26:14qui parfois
26:14ne vont pas au bout
26:16finalement de leur projet
26:17en tout cas
26:17ce premier projet
26:19quoi qu'il en soit
26:20ça les met
26:21dans une nouvelle dynamique
26:24voilà
26:25soit d'emploi
26:26soit de
26:27ça leur permet
26:28de redéfinir
26:29ou définir
26:30un projet professionnel
26:31c'est peut-être pas
26:32la création d'entreprises
26:33qu'ils avaient imaginé
26:34de manière immédiate
26:36mais en tout cas
26:37souvent
26:37ça leur permet
26:39de partir
26:39sur un autre projet
26:40en tout cas
26:41un projet d'emploi
26:42et un projet
26:43d'insertion professionnelle
26:44et on constate
26:45que voilà
26:46ils vont s'insérer
26:47je dirais
26:48sur un emploi classique
26:49et puis parfois
26:50ils vont revenir
26:51sur leur projet
26:53initial
26:54d'entrepreneuriat
26:55donc c'est un
26:56voilà
26:56un parcours
26:57qui se mature
26:59en fonction
27:00en effet
27:00parfois
27:01de situations
27:02individuelles complexes
27:03ou de situations
27:04professionnelles
27:05ou voilà
27:06qui ne correspondent pas
27:07je dirais
27:07aux besoins immédiats
27:08mais quoi qu'il en soit
27:09en effet
27:10l'entrepreneuriat
27:11c'est aussi en effet
27:12une porte
27:13vers l'insertion professionnelle
27:14et vers l'emploi
27:15soit via la création
27:17soit vers
27:17voilà
27:18le retour
27:19à un projet professionnel
27:20plus classique
27:21oui
27:21et les aider à franchir
27:22cette première étape
27:23qui quoi qu'il en soit
27:24leur permet de se projeter
27:26dans la suite
27:27merci infiniment
27:28Marie Lermelin
27:29secrétaire générale adjointe
27:30Altice SFR
27:32et Géraldine Plénier
27:33directrice générale
27:34de la fondation Mosaïque
27:35pour vos éclairages
27:37merci beaucoup
27:37merci de nous avoir suivis
27:39et à très bientôt
27:40sur Hatchermakers
27:40Sous-titrage Société Radio-Canada