Jeudi 13 mars 2025, SMART JOB reçoit Cécile Jouenne-Lanne (déléguée générale, Fondation Groupe LBP AM) , Laurent Grandguillaume (ancien député, directeur général, Freeland) , Hervé Novelli (Ancien secrétaire d'État et député) et Adrien Ledoux (PDG, Jobteaser)
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00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job. Votre rendez-vous emploi RH Management,
00:12débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment bien dans son job.
00:16Aujourd'hui accompagner les jeunes qui ont décroché, justement les accompagner vers
00:21l'emploi. On va en parler avec Cécile-Joanne Lannes, elle est déléguée générale de la
00:25fondation groupe LBPAM avec une initiative absolument passionnante, elle va nous en
00:31parler dans quelques instants. Le cercle RH, les auto-entrepreneurs, alors vous avez vu
00:35cette polémique qui est née, l'Etat est endetté, il cherche des marges, comment préserver
00:40le modèle ? Parce qu'on est encore dans une phase de concertation, l'auto-entreprise
00:44ça cartonne, on va en parler avec Hervé Novelli, ancien secrétaire d'Etat et député,
00:48il est le père de l'auto-entreprise en 2008 et puis Laurent Grand Guillaume, ancien député
00:52et directeur général du groupe Freeland et il avait été le médiateur dans la loi
00:56Pinel, on l'a oublié, mais médiateur justement entre les artisans et les auto-entrepreneurs,
01:00on fera le point avec eux. On terminera notre émission avec fenêtre sur l'emploi, les
01:05jeunes travailleurs ne tiennent pas en place, bah oui, cette génération qui bouge. On en
01:09parlera avec Alrien Ledoux, CEO de JobTeaser. Voilà le programme, tout de suite c'est bien
01:14dans son job.
01:22Bien dans son job pour parler de l'insertion sociale des jeunes, alors vous allez me dire
01:31que c'est un sujet assez classique, mais c'est un sujet qui est porté par une entreprise
01:35à travers une fondation et on en parle avec vous Cécile Jouenlane, vous êtes déléguée
01:39générale de la fondation groupe LBPAM. D'abord un petit mot sur cette fondation et sur votre
01:46action, puis on va ensuite parler de cette action très concrète d'insertion sociale.
01:51Elle est abritée par la fondation de France ?
01:53Absolument, nous sommes abrités par la fondation de France, donc la fondation groupe LBPAM intervient
02:01depuis près de 20 ans maintenant dans les domaines de l'insertion sociale et professionnelle,
02:07de l'éducation et de la santé mentale pour des jeunes en particulier qui ont des difficultés
02:13sociales, économiques.
02:16Juste un mot et on reviendra ensuite sur l'action, parce que vous déléguez ensuite ce choix
02:21presque philosophique à des associations sur le terrain, mais pourquoi ces choix au sein
02:26de la fondation et au sein de l'entreprise ? Pourquoi avoir fait ces choix ?
02:30Alors peut-être qu'effectivement il faut prendre les choses à la racine, la racine
02:39c'est l'éducation, l'éducation nous paraît être un sujet indispensable pour
02:45permettre à des jeunes qui viennent de milieux sociaux défavorisés d'accéder à l'emploi
02:55et à un bon emploi pour être épanouis dans leur vie d'adultes, et puis la santé mentale
03:01qui est le troisième axe sur lequel on intervient, très important bien évidemment en particulier
03:11pendant et malheureusement depuis, puisque la population on va dire de 3 à 20 ans est
03:22aujourd'hui la population la plus touchée et la plus impactée par des souffrances psychologiques.
03:29Donc la fondation a décidé de mettre un accent particulier sur du soutien à des projets autour de la santé mentale.
03:38Vous pilotez une association, les Maisons des Jeunes Talents, je trouve que c'est une très belle initiative
03:43et je vous vois sourire parce que je pense que c'est important aussi, ça fonctionne comment et quel est le but final ?
03:49Alors je refais un petit peu d'histoire, donc la fondation a décidé de créer son propre programme
03:57par le biais de cette association en 2010, donc il y a 15 ans cette année, on fête nos 15 ans.
04:05Donc l'objet de la mission de l'association c'est d'accompagner tout simplement dans toutes les dimensions
04:16des jeunes élèves brillants, à haut potentiel, pendant leurs deux années de classe prépa à Paris et Lyon.
04:25Ce sont des jeunes qui ont un potentiel mais qui, pour beaucoup d'entre eux, n'auraient pas osé ou n'auraient pas eu les moyens d'aller en prépa
04:36parce qu'ils sont boursiers.
04:37Concrètement, Cécile, vous les aidez financièrement, vous les accompagnez sur leur fourniture scolaire,
04:41vous les accompagnez dans leur vie quotidienne, comment ça se passe concrètement ?
04:45Alors très concrètement, on leur fournit un hébergement gratuit.
04:49Important à Paris et à Lyon ?
04:50A Paris et à Lyon, pendant leurs deux années de prépa, on leur fournit des preuves de soutien pour leur permettre de continuer à travailler
05:02et à se fortifier pendant ces deux années de prépa qui sont une filière d'excellence, pour leur permettre de réaliser leur passion
05:12qui est d'intégrer une grande école française.
05:14Ça veut dire que vous mettez à disposition ces professeurs, il n'y a pas d'argent qui est versé à ces jeunes
05:20Il n'y a pas de bourse, nous ne versons pas de bourse.
05:23Comment on accède à l'accès de cette fondation et de cette aide, parce que c'est quand même génial de pouvoir permettre à ces jeunes
05:29d'accéder à HEC, d'accéder à NormalSup et aux écoles d'ingénieurs, j'imagine que ce sont les enjeux.
05:35Absolument, notre enjeu ce n'est pas qu'ils entrent à HEC ou à Polytechnique, notre enjeu c'est qu'ils intègrent l'école qu'ils souhaitent intégrer.
05:44Ça c'est important pour nous, je ne peux pas ne pas vous donner nos taux de réussite.
05:512024, 93% de nos étudiants, de notre cohorte d'étudiants à intégrer une grande école, 2300% d'entre eux.
06:02Et là vous avez des alumnis depuis le temps, il y a ceux qui ont maintenant un emploi et qui disent je suis passé par là.
06:09Et qui deviennent des mentors de nos jeunes, qui donnent pour certains d'entre eux des cours, qui les préparent aux entretiens de personnalité au moment des concours,
06:19qui sont à leur côté au quotidien pour leur dire moi aussi j'ai connu cette galère, moi aussi j'ai cru que ça n'allait jamais s'arrêter mais tu verras, on est au bout du tunnel.
06:30Cécile avant de nous quitter, je veux simplement préciser que dans le tour de France qui est fait par la fondation, là vous êtes en Occitanie, Nouvelle Aquitaine, on est d'accord, en 2025.
06:402025 Nouvelle Aquitaine, 2024 nous étions en Occitanie.
06:432025 ça veut dire qu'on vous trouve où avant de nous quitter là si on veut ?
06:46On est en plein appel à projets, donc toutes les associations qui oeuvrent pour l'éducation, l'insertion socio-professionnelle et la santé mentale de la fondation Groupe LBPM, on attend vos projets.
06:59Donc associations qui ont beaucoup d'idées dans le cadre de l'insertion et de tous les thèmes que vous portez et ce sont elles qui sur le terrain seront les actrices des transformations, de l'accompagnement.
07:08Bravo pour ce que vous faites en tout cas Cécile, à travers vous Cécile Jouenland, c'est la fondation à laquelle je pense du groupe LBPAM, c'était un vrai plaisir de vous accueillir.
07:19On tourne une page, c'est le Cercle RH, les auto-entrepreneurs, alors tout le monde en parle et parfois c'était la première marche pour devenir un entrepreneur, un chef d'entreprise, parfois même c'était la marche pour créer son emploi.
07:31On en parle avec mes invités parce que ce statut d'auto-entrepreneur, de micro-entreprise, a été malmené ces dernières semaines, peut-être même supprimé puisqu'il y a un temps de concertation.
07:42On en parle avec ceux qui ont créé ce statut, c'est le Cercle RH, c'est le débat de Smart Job.
07:49Le Cercle RH pour parler des auto-entrepreneurs, alors ça a changé de nom, micro-entreprise, auto-entrepreneur, vous avez compris de quoi on allait parler, évidemment l'État est endetté et c'est vrai qu'il cherchait 400 millions d'euros.
08:11Et on rabote la TVA, attenant à ce statut très particulier. Où en sommes-nous exactement ? C'est un temps de concertation, ça veut dire que le statut n'est pour l'instant pas tout à fait encore sauvé et on en parle avec ceux qui sont des acteurs de ce dossier, qui l'ont même créé, Hervé Novelli, merci d'être là, ancien secrétaire d'État, vous avez été député de longues années et vous êtes le père de l'auto-entreprise en 2008.
08:342009, application 2009 mais début en 2008, et ça cartonne depuis puisqu'on est à presque 3 millions aujourd'hui d'auto-entrepreneurs, on y reviendra avec vous et vous êtes monté au créneau dans les premiers pour dire attention, attention, et puis à vos côtés quelqu'un que vous connaissez bien parce qu'il était député aussi à l'Assemblée Nationale, alors pas du même parti politique à l'époque que vous, Laurent Ganguillaume, bonjour, ancien député, directeur aujourd'hui, directeur général du groupe Freeland avec du portefeuille.
09:04Et puis territoire zéro chômeur, ça c'est ce que vous portez depuis de longues années, et 2013, pour bien situer le débat, vous avez été le médiateur, et on va rentrer tout de suite dans le vif du sujet, entre les artisans qui disaient on ne peut pas créer ce statut parce qu'on va avoir une concurrence déloyale, 12 ans plus tard, 11 ans plus tard, le débat était le même, sur les plateaux de télé, les artisans disaient c'est tant mieux, ils nous piquent notre travail et ils nous brisent des taux de TVA, vrai ou pas vrai ?
09:33Est-ce que réellement l'auto-entreprise...
09:35Mais non parce qu'en fait ça serait malthusien en gros, ça voudrait dire que l'un chasse l'autre, alors qu'en réalité il y a beaucoup d'artisans que j'ai rencontrés qui travaillent avec des auto-entrepreneurs.
09:45En prestation ?
09:47Bien sûr, voire même des artisans qui utilisent pour eux-mêmes leur régime d'auto-entrepreneurs, donc je pense qu'il faut sortir des statuts qu'on oppose, c'est comme quand on oppose un salarié et un indépendant, aujourd'hui d'ailleurs dans la vie, maintenant on fait appel à différents statuts au cours de sa vie, on n'est plus...
10:01Et on peut être les deux remontants.
10:03Hervé Novelli, ça vous a choqué le fait qu'on veuille toucher à ce taux, alors c'est le taux de TVA, parce que c'était ça l'enjeu, avec des seuils, puisque quand on dépasse le seuil, c'est le cas encore aujourd'hui, on paie une TVA comme si on avait une SARL et en dessous de ce seuil on est exonéré.
10:17Oui, ça m'a vraiment choqué et c'est pour ça que je suis monté, comme vous l'avez dit, parmi les premiers au créneau, pour trois raisons simples.
10:27D'abord, il faut savoir, au-delà de la TVA et des rentrées que cela serait supposé procurer, il faut savoir qu'aujourd'hui, enfin en tout cas en 2024, il y a eu un million d'entreprises qui se sont créées.
10:39Sur ce million d'entreprises, il y en a 700 000 qui l'ont été sous le statut d'auto-entreprise, micro-entreprise.
10:47Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que quand on s'attaque aux micro-entrepreneurs, parce que c'est une véritable attaque en règle, puisqu'il ne faut pas croire que ça ne sera pas sans conséquences, je vous en dirai un mot, on s'attaque à la création d'entreprises.
11:03C'était votre philosophie à l'époque ?
11:05Bien sûr. Moi, je voulais simplifier la création d'entreprises. Et donc, on donne un signal terrible. La France s'attaque à ses créateurs. Voilà. Et c'est pour ça que ça m'a indigné et d'autant plus qu'en fait, ce sont les créateurs pauvres.
11:24C'est-à-dire qu'on s'attaque non seulement aux créateurs, mais aux créateurs qui ont du mal à s'en sortir. Et troisième élément, ça n'aura aucun effet sauf que ça va entraîner une accélération du travail au noir dont on voit qu'il est déjà très présent dans le bâtiment.
11:40La dernière enquête le démontre. On n'a pas besoin des auto-entrepreneurs pour faire du travail au noir dans le bâtiment. C'est ça le sujet. Et il faut savoir, dernier point, pour camper le décor, qu'il y a 11% d'auto-entrepreneurs qui sont employés, qui font des prestations dans le bâtiment.
12:00C'est-à-dire que 9 micro-entrepreneurs sur 10 sont hors de la branche qui se plaint le plus parce qu'on ne les a pas entendus les autres. Et enfin, je pense réellement que s'il y avait de la concurrence déloyale, ce que je m'étais attaché à démontrer, à combattre lors de l'adoption de la loi qui date déjà, au bout de 15 ans, s'il y avait une concurrence déloyale au bout de 15 ans, il n'y aurait plus aucun artisan du bâtiment, soyons clairs.
12:28La concurrence déloyale qui dure pendant 15 ans, alors qu'on voit toute la peine du monde que l'on a à trouver un artisan pour faire des travaux chez soi quand on habite à la campagne comme moi le plus souvent, c'est quand même l'inanité d'un argument qui m'a indigné.
12:44C'est un sujet qui était ouvert par la loi de 2008, l'application 2009 posée par Hervé Neuveli, c'est-à-dire que la France est un pays de créateurs d'entreprises et il faut leur donner la possibilité de le faire. Et quand on regarde les chiffres, on voit que certains, pas tous, sont en complément d'activité, c'est-à-dire qu'ils sont auto-entrepreneurs parce qu'ils ont une passion, parce qu'ils ont développé un petit business et qu'à côté, ils sont salariés.
13:05Je ne l'avais pas vu.
13:07Ça, vous ne l'aviez pas anticipé.
13:09Parce que lorsque j'ai créé, c'était faciliter la création.
13:11Exact.
13:13Et puis je me suis aperçu très vite, au bout de la première année, qu'en fait il y avait un auto-entrepreneur sur deux quasiment qui souhaitait un complément de revenu, ce qui démontre les difficultés de notre pays en termes de pouvoir d'achat et la réalité.
13:27Et au nom de quoi voudrait-on couper la moitié des auto-entrepreneurs, leur dire non, vous n'avez plus le droit parce que ça doit être fait que pour les créateurs qui se développent, comme je l'entends dire, avec une durée limitée.
13:39C'est ça. Créez votre boîte, créez des salariés.
13:41Non, tout ça ne résiste pas.
13:43Laurent Granguillaume, vous avez été le médiateur à l'époque 2013, je le dis, mais est-ce qu'aujourd'hui, et peut-être que vous avez des infos parce que je pense que vous suivez ces dossiers d'assez près, le ministre a dit on va rentrer dans une phase de concertation.
13:54Alors vous avez été ministre, c'est jamais très très bon une phase de concertation parce qu'on a parfois une idée préconçue, puis on a passé quelques mois, puis ensuite on réforme.
14:00Est-ce que le statut est en danger ?
14:02D'abord, je pense que le pire, ce serait de ne pas décider, il faut prendre des décisions.
14:06Et rapidement. Pourquoi ?
14:08Le danger, ce serait de ne rien faire.
14:10Le mal est fait déjà. Le mal est fait puisque le signal qui a été envoyé au créateur est un signal négatif.
14:14Il a été déjà intégré par ceux qui veulent créer.
14:16Donc c'est vraiment anxiogène.
14:18Déjà, je pense que le monde est suffisamment anxiogène pour en rajouter sur le plan économique où le contexte est aussi difficile.
14:24Donc le mal est fait.
14:26Donc maintenant, il ne faut pas faire une concertation pendant deux ou trois mois.
14:30En 2013...
14:32Qui se concerte ? Vous avez été concerté, vous, sur le sujet ?
14:34J'ai eu la ministre, je la revois à sa demande dans quelques jours.
14:38D'accord.
14:41Je vais lui dire que, pour prolonger un peu ce que dit Laurent,
14:45il faut abroger tout de suite cette mesure.
14:47Pour mettre fin à l'incertitude.
14:51Et ensuite, si l'on veut se livrer à une véritable enquête, analyse, étude d'impact sur tel ou tel aspect de ce statut,
15:03pourquoi ne pas le faire, mais en entendant tout le monde et en ouvrant le jeu.
15:08Il y a beaucoup plus que la TVA qui doit être traitée dans ce pays.
15:12Il y a notamment le statut des indépendants.
15:14La précarité dans laquelle ils se trouvent.
15:16On en parlait à l'instant.
15:18Et la couverture sociale.
15:20Oui, et les risques qu'ils prennent.
15:22Avec un risque de requalification en salariés, comme l'Union Européenne souhaite le faire.
15:26Donc tout cela, ça me semble beaucoup plus important que de faire rentrer 400 millions d'euros dans les caisses de l'Etat.
15:32Ces 400 millions, je vous l'annonce, ne rentreront jamais.
15:36Parce que les gens s'arrêteront au seuil.
15:38Ils s'arrêteront juste avant.
15:40A 25 000, à 24 900.
15:42Et puis le reste, ce sera au noir, comme on dit.
15:44Et tout cela sera négatif.
15:46Vous qui travaillez sur territoire zéro chômeur,
15:48c'est quoi ?
15:50L'auto-entreprise, c'est aussi un marche-pied.
15:52Parfois, on n'a pas l'emploi dans l'entreprise qui va bien.
15:54Et on crée son entreprise pour créer cet emploi, après tout.
15:58Toutes les dernières études montrent qu'en France, on a une polarisation du marché du travail.
16:02Avec des personnes qui ont peu de qualifications.
16:05Et qui ont beaucoup de mal à trouver un emploi.
16:07Et donc, clairement,
16:09soit il y a des dispositifs comme territoire zéro chômeur
16:11qui permettent à des personnes d'avoir accès à un emploi.
16:13Soit ces personnes, parfois aussi, tentent la création d'activités.
16:17Et donc, c'est une possibilité, une liberté
16:19qui est laissée aux personnes de pouvoir le faire.
16:21Il y a des réseaux comme l'ADI ou d'autres réseaux
16:23qui accompagnent ces personnes.
16:25Ils sont contre la mesure.
16:27On les a reçus, l'ADI.
16:29Je le dis, puisque j'avais aussi co-présidé
16:31le conseil de simplification pour l'entreprise
16:33à l'époque.
16:35La plus grande loi de simplification pour l'entreprise
16:37intervenue depuis 40 ans,
16:39c'est la loi qu'a portée Hervé Novelli
16:41avec l'auto-entreprise.
16:43La seule chose...
16:45La seule chose qui a vraiment fonctionné
16:47pour faciliter la création d'entreprises en France
16:49ces 40 dernières années,
16:51c'est l'auto-entreprise.
16:53Moi, j'ai pensé, en 2013, en toute sincérité,
16:55qu'une fois que la médiation avait été terminée
16:57et qu'il y a eu unanimité au Parlement
16:59pour adopter les amendements de sortie de crise,
17:02on aurait un consensus politique
17:04sur lequel on ne reviendrait pas.
17:06Or, là, on a une bêtise.
17:08C'est des raisons comptables
17:10qui justifient la réforme.
17:12J'ai le sentiment qu'un gouvernement
17:14un peu aux abois est de rendement.
17:16Et Bercy dit de renier sur la TVA des auto-entrepreneurs.
17:18Sauf que pour faire rentrer des recettes fiscales,
17:20il faut créer des richesses.
17:22Il y a un moment donné, ça fonctionne plutôt comme ça.
17:24Juste un mot, parce que vous suivez ce dossier,
17:26vous proposez, et vous allez le faire à la ministre,
17:28remettons à plat, faisons une photographie
17:30de la situation, projetons-nous vers l'avenir.
17:32J'ai vu qu'il y avait beaucoup de femmes
17:34qui créent leur entreprise.
17:36Si les chiffres sont bons,
17:38je crois que ça vient du président
17:40qui gère le lobby auto-entreprise,
17:423,5 millions d'auto-entrepreneurs,
17:44dont 3 500 s'inscrivent chaque jour.
17:46Donc ça veut dire que ça fonctionne.
17:48Les femmes peinent.
17:50Elles peinent pour accéder au soutien financier.
17:52Bien sûr, il y a beaucoup d'améliorations
17:54à porter.
17:56Cette loi date de 2009.
17:59Il faut améliorer cette loi, mais dès demain.
18:01Il faut le faire.
18:03Mais il y a une volonté politique.
18:05Lutter contre cette avancée.
18:07Et c'est pourtant ce qu'un gouvernement
18:09de centre droit...
18:11Qui normalement devrait être
18:13les bras ouverts.
18:15Donc là, je reste très mobilisé.
18:17Je suis très mobilisé.
18:19C'est ce que je dirais à la ministre.
18:21Et abrogerons le plus vite possible.
18:23Mais il y aura des initiatives parlementaires,
18:25je peux vous l'annoncer ici,
18:28qui proposeront l'abrogation
18:30de cette mesure pour revenir
18:32à la situation hantée.
18:34Et ensuite, ouvrir le jeu
18:36d'un rapport qui pourrait être rendu
18:38à la fin de l'année.
18:40Pour ouvrir le jeu
18:42et enfin améliorer
18:44ce statut.
18:46Pour qu'il produise ses pleins effets.
18:48C'est aussi peut-être prendre
18:50le sujet différemment.
18:52Pourquoi on ne prendrait pas
18:54ce qui fonctionne chez les auto-entrepreneurs
18:56et le transposer ?
18:58Et on pourrait étendre la simplicité.
19:00Ce n'est pas bête.
19:02C'est juste du bon sens.
19:04Rappelons que la simplicité,
19:06c'est le fait de la créer l'entreprise.
19:08La création même juridique est simple.
19:10Et on ne génère de charges
19:12que lorsqu'on a de l'activité.
19:14A l'époque, c'était le RSI.
19:16Il n'y avait pas besoin de décalage.
19:18C'est ça qui est génial.
19:20Pas de chiffre d'affaires, pas de charges.
19:22C'était le slogan.
19:25Comme les plafonds de TVA.
19:27Les plafonds de TVA n'ont pas changé
19:29à part la revalorisation annuelle.
19:31Ils n'ont pas changé.
19:33Ce qui prouve que c'est un élément
19:35très important.
19:37Sans concertation, sans rien,
19:39pour faire plaisir à quelques lobbies
19:41et assurer une mesure de rendement,
19:43on s'apprête à détruire ce qui a marché.
19:45Vous l'avez précisé,
19:47l'Europe,
19:49c'est un peu détricoté.
19:51Il y a beaucoup d'entreprises
19:53Je pense à des graphistes, à des créateurs,
19:55à des gens qui sont en auto-entreprise
19:57et qui ne veulent pas entrer dans l'entreprise.
19:59Il y a une forme de philosophie dans certains corps de métier.
20:01Ils ne veulent pas être salariés.
20:03Mais c'est plus qu'une philosophie,
20:05c'est une tendance profonde,
20:07notamment chez les jeunes.
20:09Je suis très frappé de voir combien
20:11les jeunes se disent
20:13« Salariat toute la vie, ça ne me convient pas.
20:15Je préfère bosser quand j'en ai envie,
20:17pouvoir le faire, m'arrêter, passer à autre chose,
20:19revenir. »
20:22Est-ce qu'il faut proposer des statuts
20:24qui soient adaptés
20:26à une nouvelle génération,
20:28une nouvelle manière d'envisager la vie et le travail ?
20:30C'est intéressant parce qu'il y a une sorte
20:32de levée de bouclier générale
20:34de plein de personnalités différentes
20:36venues de tous les horizons
20:38politiques, économiques,
20:40qui ont dit « On défend l'auto-entreprise. »
20:42Ça vous a surpris ?
20:44Vous vous êtes dit « Après tout,
20:46ça veut dire que le système est bon,
20:48l'outil est bon. »
20:50On le voit avec le succès
20:52de l'auto-entreprise,
20:54de la société unipersonnelle,
20:56le portage salarial aussi,
20:58des coopératives d'activité,
21:00plein de statuts différents qui ont émergé
21:02au fil du temps et qui se sont développés.
21:04Soyons plutôt fiers de cela.
21:06C'est pourquoi l'unanimité
21:08autour de l'idée
21:10je n'ai pas du tout été surpris.
21:12Beaucoup ont réagi
21:14très vite et c'est très bien.
21:16Il faut arrêter d'embêter les gens
21:19avec des mesures qui ne vont pas
21:21générer de nouvelle recette fiscale
21:23mais qui au contraire vont les réduire.
21:25Les entrepreneurs s'arrêteront juste
21:27à 200 euros en dessous
21:29et le reste sera fait de la main à la main.
21:31Il n'y a pas d'entrée fiscale.
21:33Il faut lire chaque auto-entrepreneur
21:35mais il faut le craindre.
21:37Vous ne l'avez pas précisé,
21:39la ministre de tutelle,
21:41c'est Astrid Panossian-Bouvet
21:43que vous rencontrez sur ce dossier ?
21:45Non, c'est la ministre qui a été chargée
21:47de gérer ce dossier.
21:49Il s'appelle Véronique Louvagie
21:51qui était une députée de mémoire LR
21:53et qui s'occupe de ces sujets.
21:55Vous l'avez convaincue
21:57ou il reste à la convaincre ?
21:59Nous allons continuer d'en discuter
22:01mais elle est ouverte
22:03mais encore faut-il savoir où atterrir.
22:05Peut-être un Grenelle
22:07ou un conclave sur l'auto-entreprise
22:09c'est un peu le mot à la mode.
22:11Plus qu'un conclave,
22:13il faut une abrogation brutale
22:16et se projeter vers l'avenir.
22:18Merci Hervé Noveli, ancien secrétaire d'Etat.
22:20Vous êtes le père de l'auto-entreprise en 2008
22:22et on voit les effets et les succès
22:24et vous avez été député.
22:26Laurent Grandguillaume, ancien député
22:28vous êtes aujourd'hui directeur général
22:30du groupe Freeland.
22:32Merci de nous avoir rendu visite
22:34et puis territoire zéro chômeur
22:36parce que c'est ce que vous portez
22:38depuis plus de 10 ans maintenant.
22:40Cela ne nous rajeunit pas par ailleurs.
22:42Merci à vous messieurs.
22:45On termine notre émission
22:47avec Fenêtre sur l'emploi
22:49et j'accueille mon invité.
23:01Fenêtre sur l'emploi
23:03pour parler des jeunes travailleurs.
23:05Ils ne tiennent plus en place
23:07c'est notre punchline
23:09mais on voit cette génération Z
23:11qui bouge beaucoup, qui est très mobile
23:13Adrien Ledoux, je suis ravi de vous accueillir
23:15CEO fondateur de Jobteaser
23:17qui est déjà venu sur notre plateau.
23:19Comment vous les regardez ces jeunes ?
23:21Vous êtes dans le job board
23:23vous les voyez
23:25ces jeunes qui prennent un emploi
23:27et qui partent.
23:29Il reste combien de temps ?
23:31C'est quoi la durée moyenne d'un job chez un jeune ?
23:33Nous on est bien positionnés
23:35puisqu'en étant au coeur d'un écosystème
23:37entre entreprises, écoles, universités
23:39on a beaucoup de données
23:42et la dernière était auprès de 6000 étudiants
23:44c'est assez représentatif
23:46et ce qu'on voit c'est qu'ils restent en moyenne
23:4818 mois sur la première expérience
23:50et comme on a un peu d'historique
23:52on voit que c'est un chiffre
23:54qui baisse chaque année
23:56donc la première expérience c'est 18 mois
23:58et après l'étudiant va vouloir bouger.
24:00Donc il y a 300 000 jeunes
24:02qui rentrent sur le marché
24:04des jeunes diplômés, quelles que soient les écoles
24:06d'où ils sortent
24:08et en moyenne ils vont rester 18 mois
24:10avec le chiffre que les rages vont voir
24:12à travers notre émission
24:14ils se grattent la tête quand même
24:16ils se disent bon bah lui c'est pas la peine de surinvestir
24:18parce que dans 18 mois on le perd
24:20c'est compliqué ça pour une entreprise
24:22C'est à dire qu'il y en a qui commencent à intégrer le fait que
24:24ça doit être dans leur politique de recrutement
24:26de prévoir qu'ils vont pas rester longtemps
24:28il y en a qui mettent en place des politiques
24:30même d'employés boomerang
24:32elles savent qu'ils vont venir pour un instant T
24:34elles l'assument
24:36et espèrent peut-être qu'ils reviendront plus tard
24:39C'est comme ça que certaines entreprises s'adaptent
24:41Je fais un voyage, je pars, je vis ma vie
24:43puis je reviens dans la boîte
24:45ils ont une vision positive
24:47ça c'est la bonne nouvelle
24:49mais sans concession
24:51c'est que parfois on a une image de cette génération Z
24:53comme ne voulant pas travailler
24:55et nous ce qu'on a trouvé très rassurant
24:57c'est qu'ils sont plus de 94%
24:59à penser que l'entreprise
25:01est un lieu épanouissant
25:03et 83% ont une image positive
25:05donc c'est quand même énorme
25:07parce qu'ils savent que c'est un lieu qui peut être stressant
25:09et qu'ils voient comme très vertical
25:11très top down
25:13On voit, Adrien,
25:15c'est des aspirations des jeunes
25:17au-delà de leurs aspirations
25:1963% veulent un environnement bienveillant
25:21professionnel bienveillant
25:23une bonne relation avec l'équipe à 62%
25:25donc ça pour eux c'est vraiment les éléments clés
25:2761% donc c'est tout près là aussi
25:29un bon équilibre VIP-Perso
25:31ça ressort beaucoup et régulièrement
25:3360% un travail qui a du sens
25:3660% une bonne rémunération
25:38c'est un peu le bouton à 5 pattes
25:40ce qui est intéressant de voir aussi
25:42c'est que déjà il y a des différences
25:44entre les populations
25:46entre les écoles d'ingénieurs
25:48écoles de commerce et universités
25:50c'est pas les mêmes critères
25:52par exemple école de commerce ça va être plus le salaire
25:54qui est très important
25:56école d'ingénieurs ça va être plutôt métier passion
25:58le sens
26:00et donc l'entreprise doit s'adapter
26:02mais c'est vrai qu'on voit bien qu'ils ont des critères
26:04et qu'il faut cocher pas mal de cases pour les attirer
26:06cette volatilité
26:08pose des questions évidemment
26:10sur la manière dont on accueille ces jeunes
26:12la manière dont on va les accueillir
26:14ils cherchent quoi ? du CDI ? du CDD ?
26:16ils seront plutôt
26:18on a beaucoup parlé d'auto-entreprise
26:20ils sont plutôt entrepreneurs ou slasheurs
26:22c'est quoi les profils qui sortent du marché ?
26:24ce qu'on voit c'est qu'il y en a
26:26et ça c'est aussi une nouveauté
26:28un des grands messages forts de l'étude
26:30c'est qu'il y en a 40% qui ne veulent pas de CDI
26:33et qu'est-ce qu'ils veulent faire ?
26:35du CDD pour certains
26:37c'est nouveau
26:39le fait d'être plus flexible
26:41certains ça va être d'être entrepreneur
26:43d'autres c'est des VIEU
26:45le gradué de programme, freelance
26:47donc c'est ça les nouveaux contrats qu'on voit émerger
26:49maintenant il y en a toujours encore 60%
26:51qui veulent un CDI
26:53ça reste quand même massif
26:55mais l'évolution elle est là
26:57plus de flexibilité, plus de liberté
26:59vous le disiez tout à l'heure
27:02il y a quand même des typologies
27:04entre ceux qui sortent
27:06d'école de commerce
27:08et ceux qui sont des ingénieurs
27:10dans les deux cas ils ont un désir
27:12de bouger
27:14dans ces deux pôles
27:16il y a même trois pôles
27:18parce qu'il y a les universités aussi
27:20ils ont tous envie de bouger
27:22le côté université c'est là où ils ont le plus envie
27:24de bouger parce que là c'est 12 mois
27:26première expérience
27:28école de commerce c'est plutôt 18
27:30là on est sur 23-24 mois
27:32donc un peu plus longtemps
27:34par contre ils ne vont pas tous espérer la même chose
27:36écoles d'ingénieurs ils sont plutôt
27:38sur des grands groupes comme des PME
27:40université c'est pas mal des PME
27:42notamment en région
27:44et les étudiants de l'école de commerce plutôt les grands groupes
27:46qui sont rassurants et un tampon
27:48sur leur CV
27:50en tout cas ça réinterroge pour ceux qui nous regardent
27:52parce que vous êtes côté étudiant
27:54allant sur un marché du travail
27:56mais ça réinterroge aussi les RH
27:59sur la manière dont ils peuvent
28:01ou pas engager cette nouvelle génération
28:03il faut que l'entreprise soit vigilante
28:05à adapter sa communication
28:07à cibler parce que je ne peux pas communiquer de la même manière
28:09selon l'audience que je vais cibler
28:11et aussi à proposer des parcours
28:13de mobilité parce que quand on dit 18 mois
28:15ça peut être un changement de poste
28:17dans la même entreprise
28:1918 mois c'est le temps sur le premier poste
28:21mais ils peuvent changer dans l'entreprise
28:23job teaser, plugé, connecté auprès de
28:25la plupart des écoles
28:27merci adrien le doux CEO
28:29fondateur de cette belle entreprise
28:31merci de nous avoir rendu visite
28:33je vous dis à très bientôt
28:35merci à vous qui nous regardez
28:37c'est la fin de l'émission
28:39merci à toute l'équipe
28:41merci à Xavier la réalisation
28:43merci à Héloïse
28:45et merci à l'incontournable Nicolas Juchat
28:47merci à vous
28:49je vous dis à très bientôt
28:51bye bye