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00:00Alors, de quoi allons-nous parler avant 14h, après ce dimanche très politique, placé sous le signe des manifestations ?
00:06Quelle stratégie pour le RN désormais ? Quel avenir pour une gauche de plus en plus divisée ?
00:11Tu voles, tu payes. Nouvelle charge de Gabriel Attal contre Marine Le Pen après le « tu casses, tu répares ».
00:16Est-ce que Gabriel Attal qui ressort ses formules fétiches, est-ce que ce sera suffisant pour exister en 2027 ?
00:22Et puis, panique, après les annonces de Donald Trump sur les places boursières, mais aussi au sein du propre camp du président américain.
00:29On va en parler. Mais pour commencer, dès demain, l'Assemblée nationale va donc à nouveau débattre de la fin de vie en commission des affaires sociales.
00:36Les députés examineront deux textes, l'un sur les soins palliatifs, l'autre sur l'aide à mourir.
00:42Alors, si le premier texte pourrait faire l'unanimité, l'issue du second est beaucoup plus incertaine, Alexandre Chauveau.
00:48La principale question, c'est la définition exacte des critères cumulatifs qui pourraient permettre d'accéder au droit au suicide assisté,
00:55être français et majeur, atteint d'une affection grave et incurable qui engage le pronostic vital,
01:00et éprouver une souffrance physique ou psychologique jugée non apaisable.
01:04Enfin, le patient doit être capable de discernement.
01:07Autant de verrous qui seront débattus, donc, auxquels il faut ajouter des propositions venant des partisans du texte.
01:12L'extension de l'aide à mourir aux mineurs, par exemple, ou la possibilité d'y avoir recours, même après une perte de discernement.
01:19Des mesures qui alertent soignants et spécialistes de l'éthique.
01:22Dans un document dévoilé ce lundi par Le Figaro, un collectif, notamment composé de scientifiques et de deux anciens ministres de la santé,
01:29mettent en garde sur ce qui représenterait, à leurs yeux, une rupture anthropologique.
01:33Initialement prévue pour instaurer un accès à mourir sous certaines conditions strictes,
01:37le texte pourrait finalement aboutir, selon eux, à un accès quasiment illimité au suicide assisté.
01:42Alors, on est parti du de l'aide à mourir. Est-ce qu'il s'agit désormais d'un suicide assisté qui ne dit pas son nom ?
01:47Le processus législatif a été interrompu il y a dix mois du fait de la dissolution.
01:52Le texte revient, il a été scindé en deux.
01:55Donc, d'un côté, le soin palliatif.
01:58À la demande d'Olivier Falorni ?
02:00Oui, d'un côté, le soin palliatif, avec 100 millions par an pendant dix ans.
02:07Mais il faut dire que la loi Claes et l'ONETI étaient un joyau législatif.
02:12Mais que le financement des soins palliatifs au cours des dernières années a été véritablement un échec.
02:20C'est un fiasco, puisqu'aujourd'hui, il y a des inégalités territoriales.
02:24Alors que tous et partout devraient pouvoir bénéficier de ce soin palliatif.
02:29Et le second volet, en effet, c'est cette aide à mourir qui ne dit pas son nom.
02:33Puisqu'il s'agit en fait d'un suicide assisté ou d'une euthanasie.
02:36Et avec, en effet, des points très précis qui vont faire débat.
02:39Yves-Henri Effola ?
02:41Moi, je m'étonne de cette précipitation que je trouve inconvenante.
02:44Car nous sommes là, effectivement, dans un sujet qui touche à un basculement civilisationnel.
02:48Nous parlons là de donner la mort. Nous ne parlons plus de soigner.
02:51Nous ne parlons plus même d'atténuer la douleur. Nous parlons de donner la mort.
02:55Or, je trouve qu'il y a une précipitation de la part de certains militants euthanates
02:59pour essayer de faire valoir leur demande de suicide ou d'euthanasie
03:06qui me paraît inconvenant et qui remet en question, dans le fond,
03:09puisqu'on parle de civilisation, la place des vieux dans la société.
03:13C'est-à-dire les vieux improductifs, les vieux qui deviennent des charges,
03:16des charges pour la société, pour la sécurité sociale.
03:18Et il y a tout ce raisonnement marchand qui est derrière,
03:21qui n'est pas posé naturellement, mais qui se pose pour tous ces vieux-là
03:25qui, au prétexte de ne pas vouloir embarrasser peut-être leurs proches
03:28ou ne pas vouloir coûter à la société, seraient prêts maintenant à accéder,
03:31effectivement, à ce processus d'accélération d'une mort.
03:33Donc on est vraiment dans une décivilisation épouvantable
03:37et, effectivement, je trouve que le débat qui devait avoir lieu sur les soins palliatifs,
03:43il y a quand même 500 morts par jour qui meurent de défauts de soins palliatifs,
03:48donc qui meurent dans des souffrances qui pourraient être atténuées par des soins palliatifs.
03:52Et ce débat-là non plus n'est pas posé suffisamment,
03:56dans la mesure où il est mis en équivalence avec cette mort racistée,
03:59alors même que le soin palliatif, s'il était développé suffisamment, mais ça coûte cher,
04:04permettrait précisément d'éviter ces recours à la mort violente.
04:09Vous avez raison, parce qu'effectivement, il y a eu une accélération
04:11dans le sens où quatre associations qui avaient donc des positions opposées sur la fin de vie
04:15ont été reçues, mais en cinq minutes chrono.
04:17Parmi elles, la fondation Jérôme Lejeune, son président dit, il s'appelle Jean-Marie Lemeney,
04:23il dénonce notamment un texte biaisé, influencé par des pressions idéologiques et économiques.
04:28Et vous parlez de l'accélération, et bien Alexis Burneau, médecin urgentiste de soins palliatifs
04:32à l'Institut Curie de Paris, dit, on est dans une accélération expéditive
04:35qui permet un délai bien plus court pour se suicider que pour se soigner.
04:39C'est l'une des dimensions qui vont être débattues,
04:41puisque en effet, le temps semble véritablement trop rapide.
04:48Il y aura aussi toute une réflexion à avoir, moi j'étais très très marqué
04:51par les témoignages des responsables d'unités de soins palliatifs,
04:55tels que Claire Fourcade, qui a donné un livre magnifique,
05:00puisque nous voyons que quand une personne qui exprime sa volonté de partir est prise en soin,
05:07et que ses souffrances, qu'elles soient physiques ou d'ordre psychologique, sont donc traitées,
05:12quand elle est apaisée, elle ne réitère pas sa demande d'aide à mourir.
05:19C'est quand même quelque chose de très important.
05:21Et puis il y a des personnes isolées, qui peuvent ne pas avoir d'environnement familial,
05:26qui peuvent être très fragiles par rapport à la pression de la société sur eux.
05:30Un mot sur les deux propositions de loi, qui vont donc être séparées,
05:33selon la volonté de François Bayrou.
05:35Il y aura un vote solennel distinct le même jour et à la même heure.
05:38C'est une disposition qui a été demandée, je le rappelle, par Olivier Falorni, le rapporteur,
05:42qui souhaite finalement éviter l'obstruction de son texte.
05:45Écoutez, moi je ne maîtrise pas tous ces ressorts de petits jeux parlementaires.
05:51Ce que je vois, malgré tout, c'est que François Bayrou,
05:53qui, avec intelligence et humanisme, avait dit qu'il fallait dissocier, en effet,
05:57les deux dossiers, de savoir les soins palliatifs, étudier d'un côté,
06:00puis ensuite ce processus de suicide,
06:04me semble-t-il est débordé par les groupes de pression,
06:08qui veulent à tout prix que ce soit le suicide assisté qui arrive en tête.
06:13Je pressens un manque d'autorité de la part de François Bayrou,
06:18et je pressens, encore une fois, un manque de réflexion qui dépasse les convictions religieuses,
06:22parce qu'on pourrait penser que ce serait simplement les catholiques
06:24qui, naturellement, s'affoleraient du fait que l'on donnerait la mort aussi facilement,
06:29mais il n'y a pas que les catholiques, c'est simplement une question d'humanisme de bon sens.
06:34Il faut écouter Claire Fourcade, il faut écouter Marie de Wenzel,
06:37il faut écouter tous ces grands spécialistes qui nous disent que la souffrance peut être apaisée
06:42avec des soins palliatifs.
06:43Or, il y a beaucoup de départements qui n'ont même pas de structure de soins palliatifs.
06:46Ce qu'il va falloir regarder de près, c'est en effet un temps législatif programmé,
06:51donc les deux textes vont être étudiés dans la même séquence parlementaire,
06:54avec un vote le 27 mai sur les deux textes.
06:57Encore faudra-t-il que la discussion parlementaire soit allée au bout,
07:01il y a 1600 amendements, dont les deux tiers sur le texte aident à mourir,
07:05donc il peut y avoir aussi des surprises parlementaires.
07:07Tout ça n'est pas fait.

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