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00:00Dernière partie, dernière séquence avec notre invité Alain Madelin, ancien ministre de l'économie et des finances sur Europe 1 avec Georges Fenech et Victor Heraud.
00:10Je vous propose Alain Madelin une sorte de conclusion sur les 5-6 minutes qui nous restent pour évoquer cette crise.
00:19Il y en a qui disent qu'il faut faire un boycott des produits américains.
00:22Il y a le président français qui a dit je mets au défi tous les industriels français de ne pas la jouer solo et de faire front commun contre les américains.
00:32On ne sait plus trop quoi faire, quelle action mener.
00:37On était dans une politique, vous l'avez dit tout à l'heure, de libre-échange pendant des années et ça fonctionnait.
00:45Vous nous dites que la crise qui est arrivé avant l'arrivée de Donald Trump à la maison blanche.
00:53Force est de constater qu'aujourd'hui j'ai l'impression que même au plus haut niveau des états, on ne sait plus trop quoi faire.
01:02Difficile de répondre à cette question.
01:04Imaginez que Donald Trump ou plusieurs personnes disent ensemble ce qu'il faut.
01:13C'était un moyen de pression mais notre objectif c'est de faire des zones de libre-échange.
01:18Ça va prendre le temps qu'il faut dans les négociations mais notre objectif c'est ça.
01:21Ça provoquerait un effet de souffle sur les marchés.
01:24Les gens reprendraient confiance.
01:26Ça n'aurait pas réglé la deuxième vague que j'annonçais, la crise de l'équité.
01:30Ça ne l'aurait pas réglé mais ça permettrait de respirer et pour peu qu'on soit conscient de ce que j'ai dit tout à l'heure,
01:38on aurait sans doute le temps et les moyens de trouver à soigner cette crise de l'équité.
01:46Je n'y crois guère mais ce serait une possibilité.
01:52Il faudrait que Donald Trump soit conscient de l'absurdité de sa politique
01:59et il faudrait ensuite que les banques centrales comprennent ce qu'est une monnaie.
02:05Ce qui n'arrivera pas non plus.
02:07J'ai peut-être une question très courte.
02:09J'essaie de faire très court parce qu'on n'a plus beaucoup de temps.
02:11On va essayer d'éclaircir un peu ce tableau qui est très sombre pour l'instant.
02:15On dit que derrière chaque défi il y a une opportunité.
02:17Est-ce que cette crise paradoxalement, la crise vers laquelle on va, je parle ici de la première vague,
02:21nous permet de voir là où notre système a défailli pendant trop longtemps.
02:25Il y a beaucoup de personnalités politiques qui parlent par exemple de réindustrialisation, de relocalisation.
02:30Il y a peut-être d'autres idées comme ça qu'on n'aurait pas eu si jamais on n'avait pas eu cette crise.
02:34Un, on va pouvoir retrouver ce qu'est le libre-échange.
02:39Deux, on va peut-être réfléchir à ce qu'est un état de droit, un vrai.
02:43Ce qui sera quand même utile.
02:45En principe, quand c'est une vraie démocratie moderne, il y a beaucoup de sujets à voir.
02:51Et puis, si on réussissait à passer les gouttes, après, se posera la question de regarder vers l'avenir.
02:58Les dix prochaines années vont être les dix plus stupéfiantes de toute l'histoire de l'humanité
03:04sous le poids du progrès technologique et scientifique
03:07qui accélère à une vitesse qui dépasse tout ce que l'on peut imaginer.
03:13C'est pour ça que je dis, essayer de ressusciter les usines d'hier, c'est un rêve fou.
03:19C'est sympathique, mais il faut inventer les usines de demain.
03:22Et il y a des tas de gens qui sont en train de le faire.
03:25Réfléchissez, combien nous aurons de millions de robots dans le monde dans cinq ou six ans ?
03:30Ce sont des sujets...
03:33Les cartes vont être en plus redistribuées par ça.
03:36Mais redistribuer les cartes en fonction des formidables opportunités du futur,
03:40je préférerais le faire que de pinailler sur les droits de douane.