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00:00Avec autour de la table pour cette première heure, Georges Fenech.
00:02Bonsoir cher Georges, ancien magistrat et député honoraire du Rhône.
00:06Bonsoir Victor Hérault, journaliste politique à Valeurs Actuelles.
00:09Et je suis ravi de recevoir Alain Madelin.
00:11Bonsoir monsieur.
00:11Bonsoir, bonsoir à tous.
00:12Merci d'être avec nous, ancien ministre de l'Économie et des Finances,
00:16pour parler évidemment de ce qui nous attend.
00:19Peut-être, ce qui me chagrine, mais en tout cas m'étonne,
00:24et j'aimerais votre avis là-dessus d'abord monsieur le ministre,
00:27L'Assemblée nationale trouve de la place pour remettre le débat sur la fin de vie,
00:32avec deux textes distincts.
00:34Je ne suis pas en train de minimiser ce problème social,
00:38mais on est quand même devant un mur qui a l'air infranchissable.
00:43La question des retraites divise toujours et encore,
00:47et Dieu sait qu'il y a des possibilités qu'elles reviennent également sur le tapis à l'Assemblée nationale,
00:52alors qu'on est dans une situation qui, chaque jour, devient de plus en plus inquiétante au niveau de l'économie.
01:00Vous avez raison, mais très sincèrement, l'Assemblée nationale n'y peut rien.
01:03Donc ça veut dire qu'elle doit quand même se concentrer sur des textes qui lui sont inhérents ?
01:08Oui, même si par ailleurs, l'actualité, elle se passe autrement.
01:14Mais est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut faire face à ça, ou est-ce qu'il faut laisser couler ?
01:20La grande question, c'est est-ce que demain, la France devient l'Argentine ?
01:25Est-ce que demain, la France devient l'Irlande en 2008, où la bourse ferme, où la monnaie est dévaluée ?
01:33C'est une très très très bonne question.
01:36Ça veut dire que vous n'avez pas de réponse ?
01:37Non, non, non, pas du tout.
01:39C'est une très très bonne réponse.
01:41Il y a deux crises.
01:43Il y a la crise des barrières tarifaires,
01:47qui est une crise stupide, qui est faite sur des idées fausses.
01:51On pense même servir l'Américain moyen.
01:55Électoralement, ça ne sera pas tout à fait vrai.
01:58Car, je rappelle bêtement cette chose, quand vous mettez un impôt sur un produit,
02:02ce n'est pas le produit qui paye l'impôt, c'est le consommateur qui donne l'impôt.
02:05En l'occurrence, l'Américain qui va payer une taxe.
02:08Même si Trump a des tas d'astuces qui vous citent.
02:11Oui, mais je vais leur donner une baisse d'impôt, par ailleurs.
02:15Une baisse d'impôt que la personne paye, ce n'est plus vraiment une baisse d'impôt.
02:19On pourrait s'amuser, si j'ose dire, pendant longtemps sur la stupidité de l'acte même.
02:26Et si j'avais aussi le temps, je pourrais vous montrer...
02:29Mais vous avez le temps Alain Madelin, vous avez tout le temps.
02:33Très bien, juste une observation.
02:36Le libre-échange est un jeu gagnant-gagnant.
02:41Toujours, pour des raisons de fond.
02:44Et d'une certaine façon, vous pouvez avoir ici et là des exceptions.
02:51Mais la règle, c'est le libre-échange.
02:53Pour une raison très simple, c'est que depuis que le monde est monde,
02:59on vit organisé, chacun se spécialise sur ce qu'il sait le mieux faire.
03:05Et vous avez cette spécialisation, elle est créatrice de richesses.
03:08L'échange n'est jamais un jeu à somme nulle.
03:12Si j'échange avec vous, vous et moi y avons intérêt.
03:16Et le fait que nos deux satisfactions s'échangent, ça a une valeur.
03:19Parce que nous sommes spécialisés chacun dans tout ce que nous savions le mieux faire.
03:24Et si une entreprise par exemple sait faire deux choses particulièrement bien,
03:29elle se concentre sur celle qu'elle sait faire mieux que l'autre ?
03:31Bien sûr.
03:32C'est un théorème d'ailleurs qu'a énoncé Olivier Babos-Patin sur Europe 1,
03:35mais je ne sais plus quel est le nom de l'auteur.
03:37Il y a un prix Nobel, Paul Samuelson, qui à une autre époque disait
03:39« Je sais mieux taper à la machine que ma secrétaire,
03:43mais mon temps est mieux utilisé ailleurs qu'à taper à la machine. »
03:47Donc ce n'est pas un jeu à somme nulle, donc chaque fois que vous mettez des barrières,
03:51si vous mettez des barrières sur l'ensemble de la planète,
03:54vous avez immédiatement une perte globale de richesse.
03:58Tenez, ce smartphone, il y a marqué « Made in China ».
04:05Ce n'est pas vrai.
04:07Comment ça ?
04:08Il est « Made in world ».
04:10L'assemblage en Chine, ça représente 1%.
04:14J'ai bien dit 1%, je confirme 1% du prix de vente de cet iPhone.
04:19On l'assemble en Chine parce que c'est là où ça va le plus vite d'assembler,
04:23les usines se créent plus facilement, on mobilise le plus facilement des ingénieurs, etc.
04:28pour des composants qui viennent du monde entier,
04:30beaucoup d'Europe, certains de France d'ailleurs.
04:33Donc, les chaînes de valeurs, si j'oublie le Porto, si j'oublie le Cognac, si j'oublie des produits simples,
04:41mais aujourd'hui la richesse mondiale, elle se fait au travers de chaînes de valeurs extrêmement complexes
04:47et que bien évidemment on est en train de détruire en mettant des barrières tarifaires un peu partout.
04:52Donc logiquement, c'est une perte de valeur pour tout le monde.
04:55Les Américains, on en a dit un mot, mais pour le monde entier.
04:59C'est d'ailleurs pour ça que les gens s'inquiètent, parce que pour des raisons simples.
05:04Je suis obligé de refaire toute ma comptabilité et je m'aperçois à un moment donné que bien évidemment
05:09j'ai une baisse de ma rentabilité nette, quand j'ai une baisse de ma rentabilité nette,
05:13tout naturellement la valeur de l'entreprise elle diminue avec un multiplicateur assez important,
05:18elle diminue et de proche en proche vous avez une perte de richesse.
05:23Ça c'est pour le libre-échange et pour l'affaire des droits de douane.
05:29Quand vous avez cette affaire des droits de douane, il faut rester calme.
05:34À mon avis, qu'est-ce qu'on a pour nous ?
05:38On a la raison et la vérité.
05:41C'est déjà pas mal.
05:42Moi je crois à la force de la vérité et il faut le dire, le répéter dans le monde entier ce que je suis en train de dire, y compris aux Américains.
05:49Et bien évidemment à l'administration Trump, vous allez me dire ça ne va pas tellement la faire bouger.
05:53Alors bien sûr il y a d'autres mesures, etc.
05:56Mais il faut se méfier des contre-mesures, des rôdes au mental.
05:59Il n'y a qu'à nous aussi mettre des droits de douane.
06:01Ah ouais ?
06:02Les Américains pénalisent, l'Amérique pénalise les Américains,
06:07alors nous, en réplique, on va pénaliser les Européens.
06:11On va pénaliser les Français.
06:12Mme Van der Leyen est en train de faire marche arrière, elle est en train de dire vous supprimez et nous on supprime aussi.
06:17Vous supprimez, on supprime aussi, c'est-à-dire on revient à libre-échange, ça va être difficile
06:21puisque M. Trump, il pense que la TVA c'est un droit de douane.
06:26C'est complètement stupide, si la TVA était un droit de douane depuis le temps qu'on a des TVA,
06:29on nous l'aurait reproché à l'Organisation Mondiale du Commerce.
06:32Bien évidemment la TVA n'est pas un droit de douane, mais en mettant la barre au sillon, le dialogue va être difficile.
06:38Bon, ben il faut, ça va être pas simple, on a d'autres mesures.
06:42On a, il faut se méfier, on a des armes nucléaires.
06:46Mais les armes nucléaires, on peut les brandir, il faut les brandir.
06:50Les utiliser, il faut faire attention à l'escalade nucléaire quand même.
06:55L'arme nucléaire, c'est ce qu'on appelle les mesures anti-coercition, mais plus que ça d'ailleurs.
07:00Il y a une mesure qui a été reconnue légale par l'OMC,
07:05c'est-à-dire que j'importe un produit,
07:08mais si ma riposte est proportionnelle, en l'occurrence ce serait plus que proportionnel,
07:14si ma riposte est proportionnelle, et bien j'ai un service américain,
07:18j'ouvre les droits de propriété.
07:20Ah, vous réfléchissez tout de suite. Attention, là c'est l'escalade.
07:23Mais c'est la boîte de Pondor, oui, là, à ce moment-là.
07:25C'est la boîte de Pondor, vous avez tout à fait raison.
07:28Si on ferme les logiciels Microsoft, voilà, hum, mais,
07:32voilà, donc moi je propose de l'utiliser, en tout cas d'en utiliser la menace, mais je ne suis pas concerné.
07:37Mais ce que je voulais dire, peut-être qui vous intéressera davantage, c'est que
07:41on voit là, tout le monde en parle, la bourrasque des droits de douane.
07:48En réalité, derrière vous avez, hum,
07:55un tsunami économique.
07:58Hum, c'est la vague, petite vague qui va devenir en grosse, d'un tsunami économique qui tient à autre chose.
08:05Hum, et qui nous amène à des possibilités de récession.
08:09Et bien, on fait un point-virgule à la Madeleine.

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