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"Nous sommes en train de gagner" : Marine Le Pen est-elle d'ores et déjà en campagne pour 2027 ? Écoutez l'interview de Jordan Bardella, président du Rassemblement national.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 07 avril 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:04Et tout de suite l'invité d'RTL Matin, Thomas, vous recevez aujourd'hui le président du Rassemblement National, Jordan Bardella.
00:10Bonjour et bienvenue sur RTL, Jordan Bardella.
00:11Bonjour Monsieur Soto, merci pour votre invitation.
00:13Peut-être se dire quelques mots de ce dont vient nous parler François Lenglet.
00:16Les bourses qui dévisent dangereusement, on redoute un lundi noir.
00:19Avec ces droits de douane, Donald Trump est-il en train de tout casser ? Est-ce que vous êtes inquiet ?
00:23L'objectif du président américain, me semble-t-il, est de soutenir la production américaine
00:28et de faire en sorte que, pour vendre sur le marché américain, il faille produire aux Etats-Unis.
00:33Je trouve que la méthode est une méthode brutale, que ces droits de douane sont extrêmement hasardeux.
00:42On applique 50% de droits de douane à Saint-Pierre et Miquelon, 10% à l'Iran.
00:47Il n'y a pas véritablement de cohérence idéologique.
00:49Je pense que pour que le droit de douane soit efficace, il faut qu'il soit ciblé pour permettre d'accompagner la réindustrialisation.
00:56En réalité, ces droits de douane sont un défi pour la France et un défi pour l'Europe.
01:00Il va trop loin, Donald Trump ?
01:01En tout cas, ça nous appelle à mettre fin à la naïveté commerciale dans laquelle est plongée l'Europe depuis des décennies.
01:08Mais vous dites qu'il faut discuter avec lui ? Il faut aller au rapport de force ? Il y a deux écoles ?
01:12L'économie, c'est d'abord et avant tout, s'agissant de la politique commerciale, de la négociation.
01:17Donc il faut évidemment négocier avec les Etats-Unis.
01:21La France est un petit peu une victime collatérale parce qu'en réalité, il n'y a pas de concurrence déloyale entre la France et les Etats-Unis.
01:27On a 4 milliards de déficit.
01:28Il faut qu'on soit capables, nous aussi, de protéger aux frontières de l'Union Européenne, de nous protéger de la concurrence internationale déloyale lorsqu'elle existe avec des Etats.
01:38Mais il faut surtout ne pas rester les bras ballants et faire en sorte que nos entreprises en France et en Europe puissent produire sans entrave
01:46pour ne pas rendre la France et l'Europe dépendantes des importations.
01:50Donc, riposte commerciale, négociation avec le principal intéressé.
01:54Et évidemment, il faut déverrouiller les contraintes qui pèsent aujourd'hui sur la croissance en France par la simplification,
02:00par la baisse des tarifs de l'énergie et évidemment par une politique de patriotisme économique.
02:05On va parler de l'énergie dans un instant.
02:07Pour faire en sorte que ce qui produise en Europe, en France, ait un avantage, notamment dans les marchés publics.
02:12On va parler politique à présent. Il n'y avait pas la foule des grands jours Place Vauban hier à Paris.
02:16Est-ce que ça a un sens politique ?
02:18Il y avait la foule des grands jours. Il y avait un peu plus de...
02:22Il y avait 10 000 personnes qui étaient rassemblées hier, plus de 8 000 selon la police, si vous prenez les chiffres...
02:26Il n'y a pas de chiffres de la police.
02:27Aussi, les chiffres de la préfecture de police...
02:31Il n'y a pas de chiffres de la préfecture.
02:32Si, si, les chiffres de la source...
02:33Ah non, non, non.
02:34Si, si, j'ai vu une source policière qui a été publiée par vos conférences de Valeurs Actuelles.
02:38Bon, il y avait plusieurs milliers de personnes...
02:4010 000, vous êtes un peu CGTiste quand vous comptez les manifestants.
02:43Il y avait plusieurs milliers de personnes. Malheureux que ce soit un peu la seule chose que vous ayez retenue des grands discours que nous avons prononcés hier.
02:50Non, et on va y revenir, mais est-ce que ça a un sens politique ? Est-ce que ça veut dire que peut-être les Français respectent un peu plus la justice que les politiques ?
02:56Non, je pense qu'il y a des millions de Français qui ont été extrêmement indignés qu'une décision de justice sans possibilité de faire appel vienne en partie fausser la grille de départ de l'élection présidentielle.
03:08Il y a beaucoup de Français qui sont mobilisés. Le Rassemblement National a recueilli plus de 25 000 adhésions en quelques jours la semaine dernière.
03:15Nous avons lancé une pétition qui a recueilli 600 000 signataires.
03:18Et le sens de cet appel à la mobilisation que nous avons lancé hier, c'était une volonté farouche de défendre la démocratie, de défendre l'état de droit,
03:27et de défendre aussi une justice indépendante, intègre, face à ceux qui souhaitent politiser ou rendre, je dirais, un volet partisan à des décisions de justice.
03:37Je ne lâcherai rien. Nous sommes de ceux qui ne se résignent pas, ne s'inclinent pas, n'abdiquent pas, a dit Marine Le Pen,
03:41qui s'est comparée à Martin Luther King, qui a aussi dénoncé une chasse aux sorcières.
03:45N'oubliez jamais les raisons pour lesquelles il nous attaque, a dit Marine Le Pen. C'est qui, il ?
03:51Le combat judiciaire, nous avons acté qu'il faisait partie du combat politique et que, s'agissant du Rassemblement National, tout serait fait pour nous empêcher d'arriver au pouvoir.
04:01Mais c'est qui, il ?
04:02En l'occurrence, c'est une décision de justice.
04:05Donc c'est les juges ?
04:06Une décision de justice extrêmement contestée, d'abord par nos opposants politiques, mais aussi par des spécialistes du droit.
04:13J'ai entendu Monsieur Shuttle, l'ancien secrétaire général du Conseil Constitutionnel, Madame Lenoir, qui a été membre du Conseil Constitutionnel,
04:19venir indiquer que la décision qui s'était appliquée à Marine Le Pen la semaine dernière n'était pas fondée en droit.
04:25En réalité, on a rarement vu des motivations aussi politiques dans un jugement.
04:29Il y a des millions de Français qui ont le sentiment qu'on cherche à leur voler l'élection présidentielle.
04:34Il y a des faits quand même par l'intermédiaire. Marine Le Pen a été condamnée pour détournement de fonds publics.
04:39Les juges ont appliqué la loi et un fait qui sera d'ailleurs contesté en appel.
04:43Ça, c'est le fonctionnement normal de la justice.
04:45Comme beaucoup de cadres du Rassemblement National concernés par ce dossier présumés innocents,
04:50comme tous les Français qui sont pour la justice jusqu'à la cassation,
04:52nous contestons formellement les reproches qui nous ont été faites par le Parlement européen.
04:56Je rappelle que dans cette affaire, il n'y a eu ni emploi fictif, ni un centime d'euros d'enrichissement personnel.
05:03Et qu'en réalité, la procédure qui remet en cause la grille de départ potentiellement de la prochaine élection présidentielle,
05:10pour laquelle Marine Le Pen était donnée favorite, porte sur un désaccord administratif.
05:14Ça, vous l'avez déjà expliqué à de nombreuses reprises.
05:16Je voudrais qu'on essaie de comprendre ce qui se joue depuis ce jugement.
05:20Elle porte sur un désaccord administratif sur la manière dont travaillent des assistants au Parlement européen.
05:25Et pour ce motif-là, on priverait Marine Le Pen d'être candidate à l'élection présidentielle.
05:30Donc oui, ça choque et ça indigne beaucoup de nos compatriotes.
05:33Nous contestons encore une fois les faits et nous prouverons notre bonne foi en appel.
05:38Vous accepterez le jugement en appel, quels qu'ils soient, quoi qu'ils disent ?
05:41Nous accepterons les décisions de justice, quels qu'elles soient.
05:46Mais les accepter ne veut pas dire reconnaître que nous sommes coupables.
05:54Si la décision dit ça, et vous dites que vous l'acceptez, vous reconnaîtrez la culpabilité.
05:59S'il dit que vous êtes innocents, vous accepterez l'innocence.
06:02Si je peux vous répondre, s'il existe des tribunaux d'appel, c'est parce que les juges de première instance peuvent se tromper.
06:07Vous avez bien écouté, je connais vos éléments de langage, mais j'aimerais qu'on aille un peu plus loin.
06:10Je m'en veille, on ne fait pas d'interviews.
06:12Vous êtes le parti qui demande la sévérité pour tous, sauf pour vous, Ayrunzé Gabriel Attal,
06:17qui a dit « tu voles, tu payes ». Vous lui répondez quoi ?
06:20Que M. Attal, manifestement, il est prêt à tout pour exister.
06:24Il est prêt à raconter n'importe quoi.
06:26Je vais lui rappeler que dans un état de droit, la présomption d'innocence, lorsqu'on fait appel, est un principe fondamental
06:33qui garantit à tout justifiable un droit de recours et une possibilité d'être rejugé dans des conditions de remise à zéro du propre.
06:41On va le redire, la présomption d'innocence existe jusqu'à la cassation.
06:45C'est un petit peu embêtant, lorsqu'on a été Premier ministre, de piétiner de cette façon l'état de droit.
06:53J'ai entendu hier M. Attal attaquer avec beaucoup de virulence ses opposants.
07:00J'ai vu qu'il a attaqué également la France Insoumise, qu'il a accusé d'alimenter le communautarisme et l'antisémitisme dans notre pays.
07:07Je vais simplement lui rappeler que s'il existe aujourd'hui des antisémites à l'Assemblée Nationale,
07:13sous les couleurs de la gauche et de l'extrême gauche, c'est parce qu'il a retiré ses candidats aux dernières élections législatives
07:19pour appeler à voter pour des candidats qui tiennent ouvertement des propos communautaristes, antisémites
07:27et qui sont dans la roue de toutes les revendications.
07:29C'est de la diffamation ce qu'il fait quand il dit tu voles, tu payes ?
07:32C'est de la diffamation, je pense qu'il essaie un petit peu d'exister.
07:35Il voit qu'il est distancé dans les sondages par Edouard Philippe et donc il faut faire du gros rougelidage pour qu'il se fasse remarquer.
07:41Vous allez l'attaquer en diffamation ?
07:42Je répondrai politiquement et nous répondrons en tout cas sur le terrain du droit.
07:47Je me permets de lui rappeler que sa propre majorité est aussi concernée par cette procédure
07:51puisque le modem de François Bayrou, c'est lui aussi vu reproché par le Parlement européen,
07:57la façon dont travaillaient ses assistants parlementaires.
08:01Donc nous allons continuer à faire de la politique et nous allons continuer pour les millions de Français qui attendent de nous.
08:06Et ce n'est pas une décision de justice qui empêchera le Rassemblement national,
08:10et évidemment ces millions d'électeurs, d'être présents dans les combats à venir.
08:15Il n'a jamais été question qu'il n'y ait pas de candidats au Rassemblement national pour prévenir l'élection présidentielle.
08:21Juste, sur les mots qui ont été prononcés depuis lundi dernier, Marine Le Pen a dit que le système avait sorti la bombe nucléaire contre elle.
08:27Vous, vous avez dit que la démocratie française avait été exécutée.
08:30Vous avez dénoncé la tyrannie des juges.
08:32Jean-Philippe Tanguy a dénoncé un carteron de procureurs.
08:35Louis Alliaud, hier encore, sur le Grand Jury, ici sur RTL, a parlé de persécution judiciaire.
08:40Est-ce qu'avec le recul, vous ne dites pas quand même que vous êtes peut-être, sous le coup de l'émotion, tapé un peu fort sur la justice ?
08:46Non, pas du tout. Je considère que ce jugement est un jugement politique,
08:50qui est motivé de façon politique.
08:52Lorsque la juge en question, et encore une fois, je ne mets pas dans le même sac,
08:58je ne mélange pas l'intégrité de l'intégralité des juges avec la façon dont certains juges cherchent à politiser des décisions de justice,
09:05vient expliquer que la candidature de Marine Le Pen,
09:08qui serait, par définition dans ce jugement, condamnée en première instance,
09:12viendrait représenter un trouble à l'ordre public.
09:15Si Marine Le Pen venait être élue présidente de la République en 2027,
09:20ça pose la question de la politisation de cette décision de justice qui n'est pas motivée par le droit,
09:25et qui est motivée par des considérations partisanes, militantes et politiques.
09:30Monsieur Soto, lorsque une procureure, dans le procès qui a visé le Rassemblement National,
09:34vient dire devant la Cour, lors du procès,
09:37je n'ai pas d'éléments sur ce dossier, s'agissant de l'un des eurodéputés mis en cause,
09:41mais ça me ferait trop mal que de demander une relax,
09:44ça veut dire qu'il y a des considérations qui sont des considérations politiques.
09:47Quand on fait de la politique, on n'est pas au-dessus des lois.
09:50Marine Le Pen, ou le candidat Rassemblement National,
09:52est très largement tête dans les sondages d'opinion à deux ans du premier tour de la présidentielle.
09:57Mais est-ce qu'un sondage d'intention de vote ou de popularité
10:00donne droit à un statut particulier face à la justice ?
10:03Il y a beaucoup de Français qui se posent la question, y compris de Français qui votent Marine Le Pen.
10:06Absolument pas.
10:07Ça ne donne pas lieu à un traitement de faveur,
10:09mais ça ne doit pas non plus donner lieu à un traitement de défaveur.
10:12Encore une fois, on n'est pas au-dessus des lois quand on fait de la politique,
10:15mais on n'est pas en-dessous.
10:17Vous avez l'impression d'avoir été traité comme étant en-dessous des lois ?
10:20Quand on fait un lien entre une décision de justice et le risque
10:24que la personne en question soit élue présidente de la République
10:28indiquant que cela pourrait représenter un trouble à leur public démocratique,
10:32encore une fois, ce sont des mots qui n'existent pas en droit,
10:34qui ont été utilisés dans cette affaire.
10:36Et quand des opposants politiques, quand des spécialistes du droit
10:40viennent eux-mêmes dire que cette décision n'est pas fondée sur le plan juridique,
10:44vous pouvez admettre qu'il y a un problème.
10:47Dernière question, François Bayrou a décidé d'organiser un débat sans vote
10:50sur la politique pluriannuelle de l'énergie.
10:52Et il promet qu'il avancera sur la proportionnelle avant l'été.
10:54Ce sont là deux sujets qui vous sont très chers,
10:56même des lignes rouges, comme on disait du temps de Michel Barnier.
10:59Est-ce que ça vous apaise ?
11:00Autrement dit, est-ce que ça calme vos envies d'appuyer sur le bouton censure ?
11:02Est-ce que ça va dans le bon sens ?
11:04D'abord, il y a des urgences qui sont des urgences
11:07des millions de Français qui nous écoutent ce matin.
11:10Le pouvoir d'achat, les factures d'énergie, la santé, la sécurité
11:13et évidemment le contrôle de l'immigration.
11:15Depuis plusieurs semaines, ce gouvernement,
11:18on ne peut pas dire qu'il croule sous les dossiers,
11:20ne fait pas grand-chose.
11:22Il y a très peu de dossiers qui passent au Parlement
11:24et en discussion à l'Assemblée Nationale.
11:25Donc nous souhaitons notamment, sur ce débat pluriannuel de l'énergie,
11:28qu'il y ait une discussion à l'Assemblée Nationale.
11:30Donc ça c'est prévu ?
11:31Parce que les 300 milliards d'euros de coûts supplémentaires
11:34qui sont prévus par ce plan, dont une très grande partie prévue
11:37pour le raccordement des éoliennes,
11:39va venir alourdir la facture énergétique des Français.
11:41Mais sur le fond, il n'est pas très loin de la censure,
11:44il doit y avoir un débat au Parlement.
11:47Si évidemment le quotidien des Français n'est pas traité,
11:50alors ce gouvernement qui n'a été élu par personne,
11:52qui n'a été choisi par personne,
11:54doit évidemment, et devra évidemment,
11:56rendre des comptes devant le Parlement.
11:58Mais elle est forte la menace de censure aujourd'hui ou pas ?
12:00Sébastien Chenu disait qu'on n'est pas très loin de la censure.
12:02En tout cas, ce gouvernement prend le chemin de la censure.
12:04Si il ne décide pas de traiter des sujets
12:08qui nous apparaissent fondamentaux
12:10pour les millions d'électeurs qui ont voté pour nous,
12:12à commencer par les factures d'énergie,
12:14la sécurité ou l'immigration,
12:16sur lesquelles on parle beaucoup,
12:18mais où il y a très peu de résultats,
12:20et bien effectivement, ce gouvernement s'expose à une censure.
12:23Je ne vois pas comment est-ce qu'on peut tenir durablement
12:25dans cette situation sans revenir à un moment donné aux urnes
12:28et sans revenir devant les Français.
12:30En tout cas, nous préparons l'alternance
12:32et je peux vous assurer que ce qui nous arrive
12:34rend intacte notre ambition
12:37de porter nos idées au pouvoir,
12:39de gouverner notre pays
12:41et de permettre aux Français
12:43de renaûter avec le fil de l'espoir.
12:45Merci beaucoup à vous Jordan Bardia.

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