Il a doublé Pierre Niney dans "Le Comte de Monte-Cristo" ou François Civil dans "Les Trois Mousquetaires", mais cette fois c’est lui qui a le premier rôle dans le film "Lads", en salles le 2 avril. Marco Luraschi est ce matin l'invité de Mathilde Serrell.
Retrouvez « Nouvelles têtes » présenté par Mathilde Serrell sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes
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00:00On passe aux nouvelles têtes, Mathilde Serrell, ce matin, votre invitée à 23 ans, et à peu près autant de fractures,
00:07l'acteur, cascadeur et voltigeur Marco Luracchi est dans notre studio !
00:15Je l'ai répété 25 fois et je l'ai raté.
00:18« Sur 100 lads, il y a un gars qui deviendra jocker, les autres cureront les bocs jusqu'à la fin de leur vie. »
00:25Bonjour Marco Luracchi, en général, le matin, un des premiers sons qui vous accompagne, c'est celui-ci, le hinnissement du cheval ?
00:32Oui, c'est sûr que moi, j'ai quand même l'habitude et j'ai grandi toujours avec ce bruit-là, donc c'est quelque chose que j'entends assez fréquemment.
00:39Vous vivez au domaine d'Hermelonville, près de Sanlis, avec une cinquantaine au total de pursans qui sont dressés pour devenir
00:45ces athlètes de la cascade qu'on voit dans les films de cinéma, puisque vous venez de cette grande famille de dresseurs et de cascadeurs
00:51par votre père, Marie-Lou Luracchi, qui incarne toute l'histoire du cinéma français à lui tout seul, on va y revenir.
00:56Mais d'abord, parlons de « Lads » de Julien Menonto, qui sort la semaine prochaine.
01:00On a entendu un léger extrait, ça vous a valu le prix du meilleur acteur au Festival d'Angoulême, alors que c'est quand même votre premier rôle.
01:08Et puisqu'on est un peu dans le champ lexical du manège, vous décrochez le pompon.
01:12Oui, c'est ça, c'était extraordinaire. J'ai eu la chance d'avoir Julien Menonto qui m'a mis le pied à l'étrier dans le cinéma.
01:22Et en plus d'arriver dans ce festival à Angoulême et de recevoir ce prix, il n'y a pas mieux vraiment, c'est rêvé.
01:28C'est un beau démarrage, c'est vrai que vous avez autant de fractures que ça ?
01:31Non, alors peut-être pas jusqu'à 23, mais j'en ai quelques-unes, oui.
01:34Parce que vous avez deux doublures aussi au cinéma avant ces premiers rôles, « Double Réquestre » et « Cascadeur ».
01:39Récemment, vous vous avez vu en Pierre Ninet dans « Le Comte de Monte-Cristo », en François Civil pour « Les Trois Mousquetaires ».
01:44Là, vous êtes l'acteur, et vous qui avez grandi en montant à cheval, vous avez dû tout réapprendre parce que vous êtes joqué.
01:50Et ça n'a rien à voir. Expliquez-nous pourquoi.
01:52Totalement, c'est vrai que je viens du milieu écaisse, j'ai quand même des bonnes bases grâce à mon père.
01:58Mais là, c'est vrai que ça n'a rien à voir. Je me suis retrouvé dans un milieu quand même où on doit monter avec des étriers très chaussés, très courts.
02:05Et avec, un petit peu grossièrement dit, le cul en offrande, comme ils disent.
02:09Non mais c'est vrai, vous êtes, comment le faire en radio, vous êtes presque un angle droit, c'est une équerre au-dessus du cheval.
02:14Exactement, c'est ça, on peut le définir comme ça. Donc c'est vrai que c'est une position qui est assez atypique.
02:18Moi, je n'avais pas du tout l'habitude d'avoir cette position-là à cheval.
02:20Vous aviez fait de la gym quand même.
02:21Oui, un petit peu.
02:22Parce que c'est pas comme ça.
02:23Oui, j'ai eu une super-maman qui s'est très bien occupée de moi pendant mon enfance et qui m'a fait faire une dizaine d'années de gym.
02:28Donc c'est vrai que ça m'a beaucoup aidé pour tout ce qui est cascade, voltige et du coup pour la monte.
02:33Mais c'est vrai que ça n'a rien à voir, cette monte de jockey, elle est vraiment spéciale.
02:37Les jockeys, les lads, ce sont les ouvriers du galop, comme dit le réalisateur, qu'on ne voit jamais au cinéma.
02:42Parce que c'est un genre, il y a les paris, il y a ces histoires-là.
02:45Mais ceux qui nettoient les box et qui montent les chevaux, on n'en parle jamais.
02:48C'est ça, c'était très important pour Julien et pour moi aussi, du coup, de montrer un petit peu toutes ces petites mains de ce métier-là,
02:54qu'on n'a pas du tout l'habitude de voir et de vraiment rentrer dans du vrai et de rentrer à l'intérieur de ce milieu-là.
02:59Et grâce à vous, on peut filmer tout le temps, sans doublure, en plan très serré, vous êtes magnétique.
03:04Mais dans le film, vous avez quelque chose de Delon.
03:06J'ai vérifié, je l'ai montré à plusieurs personnes pour qu'ils confirment, notamment Christine Masson, qui en aura tout vu chez nous à France Inter.
03:14Vous avez regardé un peu les films de Delon ?
03:16Oui, oui, j'ai regardé un petit peu, mais non, ça me fait très plaisir, c'est gentil.
03:18C'est vrai qu'il y avait une photo qui tournait où, malgré mes cheveux blonds, il y avait cette petite comparaison-là et c'est touchant, c'est génial.
03:26C'est même le top ?
03:28C'est le top du top, il n'y a rien à dire.
03:30Vous êtes Ethan, un garçon d'une cité de la région parisienne, Creil, qui pour se sortir de ses ennuis avec la justice,
03:35il a un petit brassier électronique et après une condamnation pour vol, se fait embaucher comme lade dans une écurie de chevaux de course,
03:41tenue par une propriétaire chic et désargentée, incarnée par Jeanne Bellibar.
03:45Vous êtes aussi ce garçon qu'on peut retrouver dans Delon de Rocco et ses frères, un peu petite frappe.
03:49Kaira, disent ses potes, qui pense qu'il ne vaut rien et qui va trouver un espace pour exister,
03:54notamment parce qu'il a cette relation particulière aux chevaux, il a du caractère aussi.
03:58On vous voit avec un poulain qui accompagne votre personnage pendant tout le film, qui semble compter plus que tout.
04:04C'est ce type de relation intense que vous avez vous aussi avec les chevaux ?
04:09Bien entendu, les chevaux c'est génial, on pourrait comparer ça à une drogue, pour moi c'est ma meilleure drogue les chevaux.
04:15C'est qu'on a une connexion avec cet animal qui est unique et c'est vraiment ce que j'ai essayé d'apporter dans cette interprétation d'Ethan,
04:22c'est ce lien avec les animaux et surtout avec le cheval qu'on peut avoir et cette connexion qui est vraiment pure et unique.
04:28C'est ce qui lui amène le sourire, c'est ce qui l'illumine, on va dire même plus que les meufs, sans divulgacher le film.
04:33C'est vrai qu'Ethan il s'est retrouvé complètement avec cette liaison, avec ce cheval-là et c'est ce qui lui a permis de redonner un petit peu goût à la vie si je puis dire.
04:40Vous avez déjà écouté cette chanson ? Allez !
04:53Il va pleurer.
04:54Ah non, celle-là je la connais par cœur.
04:56Il était ton idole.
04:58Ah bah oui, celle-là je la connais par cœur et en plus Julien il me l'a bien fait chanter pendant le film.
05:04Hugo Frey, il s'appelait Stubol. Vous l'avez écouté avec votre maman, avec votre père ?
05:08Ah bien sûr, bien sûr. Et Hugo Frey que j'embrasse d'ailleurs, qui est un très bon ami à mon père et à moi-même d'ailleurs.
05:12Ça m'a fait plaisir mais bien entendu c'est un classique, on était obligés de l'avoir.
05:17Votre père, quand vous n'étiez pas au box en train de cavaler ou dans une carrière ou dans un bois environnant, vous regardiez sa filmo.
05:23On peut quand même le dire, c'est tout le 7ème art lui tout seul, « La folie des grandeurs » de Gérard Houry, « Les trois mousquetaires » signé Martin Bourboulon, on en passait.
05:31« Cyrano » de Bergerac, « La reine Margot » de Patrice Chirot, « Polaïx » de Léos Carax, « Astérix et Obélix » contre « César » de Claude Zidi, « La princesse de mon pensier » de Bertrand Tavernier.
05:39Vous avez fait votre filmo et puis votre cours d'acteur en fait en regardant les films de votre père ?
05:44C'est vrai, pour un enfant, je pense qu'il n'y avait pas mieux comme vie, comme enfance.
05:48C'est vrai que j'ai grandi sur les plateaux de cinéma avec mon père, j'ai voyagé de partout, que ce soit dans les spectacles ou sur les plateaux de cinéma.
05:55Donc pour apprendre et regarder des acteurs, c'est vrai qu'il n'y avait pas mieux.
05:59Ils étaient là au petit-déj le matin quand vous vous réveillez, il y avait Jean Reynaud, Jean Dujardin en train d'apprendre à monter auprès de votre père.
06:06C'est ça.
06:07Qui peut les doubler dans les films et qui apprend aussi à tous ces acteurs à se débrouiller devant la caméra.
06:11Et vous les regardiez, vous leur posiez des questions ?
06:14Oui, bien entendu.
06:15Moi, c'était génial.
06:16Je me levais le week-end et je me retrouvais face à des acteurs qui venaient prendre le petit-déj et le café avant d'aller prendre le cours avec mon père.
06:23Donc c'est sûr que là, toutes les anecdotes, toutes les petites expériences, on note tout.
06:27On se met dans un coin et on écoute tout et puis on note tout.
06:29Qu'est-ce qu'on note ?
06:30Oh là, justement, je les garde pour moi, celles-là.
06:32Ils sont quelque chose de… c'est un animal, un acteur.
06:35Vous le regardez aussi un peu comme un cheval ?
06:37Bien sûr, bien sûr.
06:38Il me fascine, moi, les acteurs sur un plateau de cinéma.
06:42Ça m'a fasciné.
06:43C'est ce qui m'a donné un petit peu cette passion pour justement le jeu et pour la comédie.
06:46C'est ce qui m'a attiré le plus.
06:48C'est de voir justement tous ces acteurs entre chaque prise, comment ils se concentrent,
06:51comment ils se préparent et de voir comment d'un plan à un autre, on peut passer de tout à rien.
06:55Alors, vous avez été dans « Japlout » de Guillaume Canet.
06:57Première apparition.
06:58Et puis, vous rencontrez Virginie Effira sur le tournage de « Continuer » de Joachim Lafosse.
07:02Et c'est elle, en fait, qui va vous dire d'y aller vers ce métier d'acteur.
07:05Bien entendu.
07:06J'ai eu énormément de chance de rencontrer Virginie Effira sur tous les castings.
07:09Et après, je me suis retrouvé en tant que doublure.
07:11Du coup, je n'ai pas eu le rôle, mais je me suis retrouvé à doubler le rôle.
07:14Et j'ai passé deux mois et demi au Maroc avec Virginie Effira, avec qui on a beaucoup parlé.
07:18Que j'embrasse.
07:20Pas mal, un deux mois au Maroc avec Virginie Effira.
07:23C'est vrai que c'est sympa.
07:24Et qui a été adorable et qui m'a beaucoup poussé et qui m'a dit vraiment de ne pas lâcher ça.
07:28Elle avait vu quelque chose en moi.
07:30Donc, je la remercie vraiment du fond du cœur.
07:32Et ce quelque chose, on le voit, vous êtes éclatant dans ce film.
07:35On vous verra également bientôt avec l'adaptation par l'excuse du roman Connemara de Nicolas Mathiel.
07:41Ce qui était là cette semaine.
07:42Et puis, vous êtes Zorro aussi, je crois, dans un gros show.
07:44C'est ça, c'est ça.
07:45Bientôt à Europa-Park.
07:47Dans mon temps perdu, le week-end, c'est vrai que je me retrouve à faire Zorro à Europa-Park.
07:51Merci infiniment, Marco Luracci.
07:53Bonne route à vous.
07:54L'Ads de Julien Ménanteau, ça sort en salle le 2 avril.
07:57C'est ça.
07:58Foncez au galop.
07:59Allez, passez.
08:00Elle est pas mal.
08:01Merci beaucoup.
08:02Merci à vous.