• il y a 2 mois
Il a réussi à transformer Bruxelles en New-York, se prépare à conquérir Hollywood, et n’en est qu’à son premier long métrage ! Le réalisateur Michiel Blanchart est ce matin l'invité de Mathilde Serrell pour son film "La nuit se traîne", en salles aujourd'hui. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes/nouvelles-tetes-du-mercredi-28-aout-2024-4652755

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00:00Face aux nouvelles Tête 9h51, avec vous Mathilde Serrel, ce matin, le nouveau Spielberg, il
00:06est belge, le réalisateur, je vais mal prononcer son prénom, Mikiel Blanchard, est dans notre
00:12studio.
00:13Le dinosaurium, deux espèces séparées par 65 millions d'années d'évolution, comment
00:20serait-il possible d'avoir la plus petite idée, t'as senti ?, de ce qui va se passer.
00:26Il est né sous le signe de Jurassic Park, sortie l'année de sa naissance, en 1993,
00:37Jurassic Park de Steven Spielberg est aussi le premier film qu'il a vu et qui a marqué
00:41son imaginaire, éduqué par le cinéma grand spectacle américain sur VHS, et oui, il en
00:47maîtrise tous les codes et sort aujourd'hui son premier long-métrage, La nuit se traîne,
00:51thriller virtuose qui fait de Bruxelles une vraie Gotham City, Mikiel Blanchard, bonjour.
00:57Bonjour, merci pour la prononciation authentique, il y a le père qui est flamand et la mère
01:04wallonne, c'est ça ? L'inverse, et Charline c'est dans l'autre sens, vous me demandez
01:09hein, vous êtes notre référente, très bien, une fois, c'est tout ce que je sais dire,
01:16le nouveau Spielberg ou le Spielbelge, ça vous va comme surnom ?
01:21Oui, je ne vais pas me plaindre, ça me gêne un petit peu, mais je prends.
01:25Au commencement était Jurassic Park, donc qu'est-ce que ça a déclenché chez vous ?
01:29Je ne sais pas, c'est marrant parce que c'est vraiment un film qui est très très
01:32éloigné de ce que je fais avec La nuit se traîne, évidemment je ne voudrais pas que
01:35les gens se méprisent.
01:36Il n'y a pas de dinosaures, je précise.
01:39Aucun, ça manque peut-être un peu de dinosaures, mais non je ne sais pas, c'est vraiment au-delà
01:44de mon premier souvenir de cinéma, c'est bizarre, c'est mon premier souvenir tout court
01:47j'ai l'impression, si j'essayais de remonter le plus loin possible dans ma mémoire, parce
01:51que le film j'ai dû le voir, je n'avais même pas 4 ans je pense, donc je n'étais
01:54pas du tout censé le voir.
01:55Oui, c'est ça que faisaient les parents, bon, très bien.
01:57Oui, ils me foutaient devant la télé, je faisais ce que je voulais.
02:00Oh regarde, il y a Freddy les griffes de la nuit, tu vas t'éclater.
02:03Oui, j'ai dû le voir assez tôt aussi, c'est là je pense.
02:07Ça m'a marqué cette image juste iconique du T-rex qui sort de son enclos et j'étais
02:13fasciné par le pouvoir des images et de tout l'imaginaire qu'on pouvait vraiment
02:19concrétiser grâce aux outils du cinéma.
02:21Et vous vous êtes mis non seulement à voir tous les films, tous les blockbusters hollywoodiens,
02:26mais aussi à en faire.
02:27A 7 ans, vous avez commencé à faire du cinéma, ça ressemblait à quoi ?
02:30En fait, on n'avait pas de caméra et j'avais un voisin qui s'appelait Monsieur Martinet
02:35qui avait 10 fois mon âge, il avait 70 ans, et il ne voulait pas me prêter sa caméra
02:42parce qu'il ne me faisait pas non plus tout à fait confiance, mais il voulait bien être
02:44mon caméraman.
02:45Du coup, mon premier cadreur avait 10 fois mon âge et il venait filmer mes bêtises
02:51avec mes amis.
02:52On faisait tomber des petites voitures méniatures dans un ravin, on imaginait des scénarios
02:56complètement...
02:57Il y avait des dinosaures en plastique ?
02:58Il y avait tout à fait des dinosaures en plastique.
03:01Et puis après, un peu plus tard, j'ai réussi à convaincre mon père d'acheter une caméra
03:05pour filmer les vacances, tout ça, soi-disant.
03:08Et là, vous avez fait des films gore avec des fausses poches de sang ?
03:12Exactement !
03:13Evidemment ! En lisant « Bad Movies » comme il se doit !
03:16Exactement !
03:17Alors, vous avez convaincu vos parents aussi que c'était un vrai métier, que ce n'était
03:21pas juste pour rigoler, et le résultat est là, à 29 ans, pour votre premier long-métrage
03:24« La nuit se traîne ».
03:25Ça sort aujourd'hui, vous avez reçu le prix du public au Festival international de
03:29Biarritz en juin, c'était la présentation en avant-première mondiale du film, et vous
03:33avez intégré et réinventé tous les codes du cinéma, grand spectacle, du thriller,
03:39du film de genre.
03:40Vous dites que c'est une lettre d'amour au cinéma, à Spielberg, il y a qui d'autre
03:44par exemple ?
03:45Ce film-là est fort influencé de Michael Mann, par exemple, je pense évidemment à
03:52« Collatéral », qui est un film assez séminal, un film nocturne, urbain, qui était
03:56une grosse source d'inspiration pour ce film.
03:58Sinon, j'ai beaucoup pensé à George Miller, même si c'est très différent d'un Mad
04:04Max, mais dans son approche de vraiment raconter son histoire par les scènes d'action,
04:09par le mouvement, par le langage du cinéma, et j'avais vraiment à cœur de ne pas avoir
04:13d'un côté des scènes dramatiques, des scènes narratives, et de l'autre côté
04:18les petites scènes d'action de pur divertissement, et d'en fait raconter l'histoire par les
04:22épreuves que traverse le personnage, et donc les plus grosses scènes d'évolution de
04:26personnages et les scènes les plus narratives sont des scènes physiques et d'action.
04:31Alors, ça se passe en une nuit, à Bruxelles, on suit Maddy, le personnage principal, étudiant
04:35le jour, serrurier la nuit, sur fond de manifestation Black Lives Matter, et il va ouvrir la mauvaise
04:41porte et se retrouver accidentellement complice d'une affaire de grand banditisme avec Romain
04:45Duris, dans le rôle du chef de gangster, il y a une mort au scotch, il y a une personne
04:50qui se fait entourer de scotch, et ça fait très peur en fait, conseil ! Et avant que
04:55tout ça lui arrive, Maddy écoute ça.
04:58Quand je ne dors pas, la nuit s'étreint, la nuit n'en finit plus, et j'attends que quelque chose vienne,
05:10mais je ne sais qui, je ne sais quoi, j'ai envie d'aimer, j'ai envie de vivre.
05:20Misile Blanchard, c'est votre chanson préférée ?
05:23Oui, elle m'accompagne depuis plusieurs années, j'avais toujours voulu la mettre dans un film,
05:28et là c'était juste l'occasion rêvée, je trouve que dans les deux premières phrases
05:32du film, la nuit s'étreint, la nuit n'en finit plus, toute l'intrigue du film, toute
05:37l'énergie du film était là dans ces deux phrases.
05:39C'est Petula Clark qui signe La nuit s'étreint, et qui accompagne le début de l'intrigue,
05:44et aussi la fin, quand je disais que c'était tourné à Bruxelles, et que Bruxelles c'est
05:48Gotham City, c'est vrai, on est dans une espèce de lumière poisseuse, jaune, vous
05:53avez été, je crois, suivi par des machines qui arrosaient partout derrière vous pour
05:57créer cette brume, cette atmosphère, les gens ne reconnaissent pas Bruxelles d'ailleurs,
06:00Charline ne reconnaît pas Bruxelles.
06:01Non, parce que ce serait très propre normalement, très très propre.
06:04En même temps, j'avais quand même envie de faire un portrait authentique, je pense,
06:09de la ville, je crois que les gens qui vivent à Bruxelles reconnaissent quand même des
06:13quartiers qu'on connaît bien nous, je pense notamment à l'ascenseur des Marolles, il
06:17y a toute une scène d'action que j'ai fantasmée autour de cet endroit assez iconique
06:21dans Bruxelles.
06:22Mais effectivement, je ne voulais pas le côté carte postale, où on montre la Grande Place,
06:26le Manneken Pis, l'Atomium, etc.
06:28Je voulais vraiment être dans ce Bruxelles, moi, qui me semble assez authentique, mais
06:31par contre m'autoriser à le fantasmer comme plus grand que nature.
06:36Alors vous aviez été repéré pour votre court-métrage, « T'es morte, Hélène »,
06:39et repéré aux Etats-Unis, où vous commencez une carrière à Hollywood, et vous allez
06:43carrément être produit par Sam Raimi, c'est lui qui a fait la trilogie « Evil Dead »
06:46qui est culte, « Les Spider-Man », la trilogie, c'est lui aussi, et il va produire
06:50le remake en version longue, en américain, de « T'es morte, Hélène », vous réalisez
06:55votre rêve ?
06:56C'est de la folie, oui.
06:57Je parlais de Jurassic Park tout à l'heure, le premier film que j'ai vu au cinéma
07:00pour le coup, sur grand écran, c'était « Spider-Man » de Sam Raimi.
07:04C'est un réalisateur, j'ai vu tous ses films, je connais par cœur sa filmographie,
07:08et c'était d'ailleurs lui qui m'a le plus inspiré pour faire ce court-métrage
07:11« T'es morte, Hélène ».
07:12Et du coup, quand le film a été repéré par Sam Raimi et son équipe, et que j'ai
07:17eu la chance de le rencontrer sur Zoom, et qu'il m'a dit qu'il était partant
07:21pour produire la version longue aux Etats-Unis, je suis sorti fébrile de là, comme si je
07:27sortais d'un rencard amoureux, et que j'avais des papillons dans le ventre.
07:30J'étais là, il est exactement tout comme je m'imaginais.
07:34Donc à la fin, vous vous l'avez dit quoi ?
07:38Là, il est sur son propre film, je crois.
07:41Restons sur la détente de l'absence de gouvernement.
07:45Merci Myrille Blanchard, bravo à vous, la nuit se traîne, ça sort aujourd'hui en
07:48salle, il faut absolument le voir, c'est le début d'une grande carrière au cinéma
07:52pour le spiel belge.

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