Le dessinateur Jul s'est exprimé sur BFMTV ce jeudi après l'annonce de la décommande de sa BD “La Belle et la Bête”par l’État.
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00:00Bonjour, merci d'être avec nous ce matin. Jules, vous aviez été mandaté, missionné par l'Education Nationale, parce que chaque année, et les parents d'enfants le savent bien, chaque année nos enfants de CM2, avant de quitter l'école élémentaire, partent avec un livre qui leur est offert il y a eu une année, Les Fables de la Fontaine, cette année ça devait être La Belle et la Bête, et c'est vous, Jules, qui deviez en faire les illustrations.
00:26Vous l'avez fait d'ailleurs, le livre est prêt, il n'y avait plus qu'à l'imprimer, et soudain on vous annonce qu'il n'est plus adapté, pourquoi ?
00:34C'est très mystérieux en fait, on n'a pas compris, avec l'éditeur qui est partenaire du ministère, on avait travaillé pendant des mois, ça fait longtemps qu'on travaille là-dessus, puisque c'est la ministre Belloubet au départ qui avait proposé ce travail, repris par Anne Jeuneté, puis maintenant il y a Elisabeth Borne, il y a eu toute une valse un peu ministérielle comme ça.
00:54Et donc on a travaillé, on a fait un livre très amusant, très mignon, en gardant l'aspect féérique comme ça et en s'adaptant un petit peu à certains codes de la modernité, mais en gardant les côtés un peu rigolos de tout ça.
01:05C'est un livre dont on était tous enthousiastes, très contents, et pour lequel d'ailleurs la ministre elle-même, Elisabeth Borne, a fait une préface dithyrambique en disant que c'était formidable, cette transposition, toutes ces choses.
01:15Et encore, je tiens à le souligner, c'est le texte original du XVIIIe siècle, une très belle langue, un très beau texte de Jeanne-Marie, le prince de Beaumont.
01:23Et donc ça permettait, c'est l'opération qui veut ça chaque année, de faire aller vers la lecture des enfants de CM2 dans tous les foyers, 900 000 exemplaires, c'est le plus gros tirage de l'édition.
01:34Et quand on a appris cette censure intempestive au dernier moment, et qui venait même pas réellement de la ministre, mais de la DGESCO, qui est l'administration du ministère de l'Éducation nationale, on est tombés de notre chaise.
01:45Et on comprend toujours pas vraiment quelles sont les vraies raisons de cette annulation, ou alors peut-être même qu'on les devine, et c'est encore plus inquiétant.