A la une de cette édition : Roumanie, Bulgarie, Allemagne, l’Union européenne multiplie les coups de forces contre les constitutions et les élections nationales d’Etat membres.
Nous resterons dans l’actualité européenne avec une question à laquelle nous tenterons de répondre : l'UE, combien de divisions ?
Et enfin, une page viticole avec les menaces du président des Etats-Unis sur les tarifs douaniers du vin et des alcools européens.
Nous resterons dans l’actualité européenne avec une question à laquelle nous tenterons de répondre : l'UE, combien de divisions ?
Et enfin, une page viticole avec les menaces du président des Etats-Unis sur les tarifs douaniers du vin et des alcools européens.
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00:00– Générique –
00:14Mesdames, Messieurs, bonsoir à la une de cette édition.
00:16Roumanie, Bulgarie, Allemagne, l'Union Européenne multiplie les coups de force
00:20contre les constitutions et les élections nationales d'États membres.
00:24Nous resterons ensuite dans l'actualité européenne
00:26avec une question à laquelle nous tenterons de répondre.
00:29Lieux, combien de divisions ?
00:31Et enfin une page viticole avec les menaces du président des États-Unis
00:34sur les tarifs douaniers du vin et des alcools européens.
00:42La Roumanie, terrain de jeu de Bruxelles contre les institutions nationales.
00:45L'éviction du candidat Jean Gescou semble s'inscrire dans une dynamique plus large.
00:49Les explications de Nicolas Delambertéry et Modeste Schwarz.
00:53Après l'interdiction définitive faite à Kalin Giorgescu
00:57de se présenter à l'élection présidentielle roumaine,
01:00différentes options existaient pour les souverainistes roumains.
01:03Ou bien l'appel au boycott de l'élection,
01:05ou bien la recherche d'une candidature alternative.
01:08Au final, ce sont deux candidatures alternatives et conjointes qui vont être déposées,
01:13celles de Georges Simeone et celles d'Anna Maria Gavrila
01:17qui ont tous deux fait campagne pour Kalin Giorgescu ces derniers mois.
01:20Simeone et Gavrila collectent tous deux les signatures de citoyens nécessaires
01:24et se sont engagés à ce que l'un ou l'autre se retire
01:28dans l'éventualité où la toute puissante et arbitraire cour constitutionnelle
01:32validerait leurs deux candidatures.
01:34Des deux potentiels candidats de remplacement,
01:37Georges Simeone est le plus en vue.
01:39Député et président du parti AOUR,
01:41il avait échoué en quatrième position de la dernière présidentielle en novembre 2024,
01:46puis s'était rallié pleinement et très activement à la candidature de Kalin Giorgescu
01:51avant que l'élection ne soit annulée.
01:53Simeone s'est fait connaître en Roumanie en 2019
01:56par son hostilité envers la minorité hongroise de Transylvanie,
01:59puis son opposition radicale aux mesures du Covid.
02:02Extrêmement actif sur la scène européenne et internationale,
02:06Simeone représente une option davantage euro-atlantiste
02:09que ce qu'incarnait la candidature de Giorgescu,
02:12et son parti a d'ailleurs rejoint le très atlantiste groupe ECR au Parlement européen.
02:16On peut dire qu'il n'a pas vraiment l'envergure intellectuelle de Giorgescu,
02:20même si ça a l'air d'être un fin politicien.
02:22Cette candidature probablement ne fera pas le plein des votes
02:26qui auraient été engrangés par Kalin Giorgescu.
02:29Ana Maria Gavrila, c'est la figure de proue de l'aventure du POT,
02:35donc le parti des jeunes gens,
02:38qui est un parti très original, créé ad hoc pendant la campagne présidentielle de 2024
02:43pour soutenir la candidature de Kalin Giorgescu.
02:48Son originalité vient que ce sont, d'une part, comme son nom le dit,
02:51des Roumains relativement jeunes par rapport à la moyenne d'âge de la vie politique roumaine,
02:56et beaucoup d'entre eux sont issus de ce qu'on appelle la diaspora,
02:59c'est-à-dire de ces Roumains qui vivent avant tout en Europe de l'Ouest,
03:03et qui, c'est la grande découverte des scrutins de 2024,
03:07semblent désormais se tourner assez massivement vers des options souverainistes,
03:11alors qu'il y a encore dix ans, exactement comme encore aujourd'hui en Moldavie,
03:15c'est plutôt le réservoir de voix sur lequel comptait le camp euromondialiste en Roumanie.
03:20De façon plus générale, l'élection présidentielle roumaine
03:23est progressivement en train de tourner à la farce.
03:26C'est ainsi que l'eurodéputé Diana Sochouaka,
03:29qui avait déjà été empêchée de se présenter à la présidentielle de novembre et décembre 2024
03:34par une décision totalement arbitraire de la Cour constitutionnelle,
03:37a redéposé un dossier de candidature pour la prochaine présidentielle de mai 2025,
03:42cette fois-ci en portant des gants de boxe.
03:44On peut supposer que la candidature de Sochouaka sera de nouveau refusée,
03:48même si rien ne semble plus vraiment certain.
03:50Tandis que certaines cultures européennes ont pour écrivain emblématique
03:56des poètes, disons Victor Hugo en France, ou des tragédiens comme Shakespeare ou Goethe,
04:03la culture roumaine a pour écrivain emblématique un auteur de comédie, Ion Luca Caragialli.
04:11Ce à quoi on assiste en ce moment, c'est une phase assez typique de la vie politico-culturelle roumaine,
04:20c'est-à-dire la transformation d'une tragédie potentielle ou d'un mélodrame en comédie.
04:30On peut s'attendre aussi à une assez faible participation,
04:34parce que quand bien même Kéline Giorgescu aurait semble-t-il décidé de ne pas faire usage de l'option nucléaire de l'appel au boycott,
04:42les appels au boycott, en revanche, continuent à circuler sur internet.
04:46Mais vu la tournure qu'ont pris les choses,
04:49je dirais que le véritable enjeu maintenant, ce ne sont plus ces élections en elles-mêmes,
04:54mais la crédibilité de l'ensemble du système institutionnel roumain.
04:59C'est-à-dire que ce qui est en train de s'enfoncer dans le dérisoire,
05:02c'est tout simplement l'État roumain tel que nous le connaissons.
05:07Et ça, on s'en rend compte, par exemple, sur les réseaux sociaux,
05:10quand on voit les très nombreux appels à la grève fiscale qui circule en ce moment.
05:15Donc ça aussi, culturellement, c'est très roumain.
05:19C'est-à-dire qu'à défaut de pouvoir le contrôler, le rendre légitime,
05:25les Roumains, comme ils l'ont fait pendant de très longs siècles de leur histoire,
05:30vont tout simplement se détourner de l'État,
05:33en collaborant le moins possible, en réalité, à la vie institutionnelle.
05:36C'est l'origine de ce fameux proverbe roumain que le Roumain est le frère de la forêt.
05:42Parce que la forêt, c'est là qu'il va se cacher quand passent les précepteurs,
05:46l'administration fiscale, l'armée, les recruteurs de l'armée.
05:50Quant à l'élection présidentielle elle-même,
05:52il semble beaucoup moins probable que Simeone ou Gavrila aient une chance de la remporter.
05:56Et il pourrait bien servir de sparring partner pour le candidat euromondialiste au second tour,
06:01sur le modèle Chirac-Le Pen de 2002,
06:04ou sur celui du second tour de la présidentielle roumaine de 2000,
06:06entre Iliescu et le candidat d'extrême droite Vadim Tudor.
06:10En tout état de cause, la Roumanie est en train de devenir le point culminant
06:14des coups de force antidémocratique contemporains que l'on peut observer un peu partout en Europe,
06:19et qu'une part des opinions publiques européennes interprètent comme telles.
06:23Des coups de force presque équivalents ont pu être observés en Bulgarie,
06:26où la cour constitutionnelle refuse en toute illégalité
06:30la tenue d'un référendum d'initiative populaire sur le maintien de la monnaie nationale dans le pays,
06:35conformément aux dispositions de la constitution bulgare,
06:38ou bien depuis hier en Allemagne,
06:40avec une modification de la constitution via la réunion de l'ancien parlement,
06:44et non de celui qui a été élu il y a quelques semaines.
06:46Dès lors que tout cela va dans le sens de l'euro-mondialisme,
06:50Bruxelles ne retrouve strictement rien à redire
06:52à de tels coups de force parfaitement illégaux et antidémocratiques,
06:56alors qu'en même temps, la Commission européenne s'acharne sur la Hongrie
07:00dès qu'elle prend une mesure qui ne lui plaît pas d'un point de vue politique,
07:04avec une césure toujours plus tranchée
07:06entre les différentes tranches des populations au sein même des sociétés européennes,
07:11entre privilégiés et déclassés,
07:12ou entre ceux qui, notamment selon les classes d'âge,
07:15s'informent via les médias, dits traditionnels,
07:18télévision ertienne et presse écrite,
07:20ou ceux qui s'informent, ou comme on le dit parfois,
07:22se réinforment plus largement sur Internet.
07:24À défaut de renverser la table,
07:26il se pourrait donc bien qu'une partie de plus en plus importante des Européens
07:30se détourne massivement des institutions
07:32auxquelles ils n'accordent plus ni considération, ni légitimité.
07:39L'Ukraine lâchée par les États-Unis,
07:41l'Union européenne et surtout Emmanuel Macron
07:43se voient en force de dissuasion continentale.
07:46Qu'en est-il réellement ?
07:47Où en est l'Europe de la défense ?
07:50L'Europe peut-elle vraiment se défendre seule ?
07:52Face aux incertitudes géopolitiques marquées par les pressions de Donald Trump sur l'OTAN
07:57et la guerre en Ukraine,
07:58l'idée d'une défense européenne revient comme un serpent de mer.
08:02La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
08:05a récemment présenté son plan à réarmer l'Europe.
08:08Tandis que la France et l'Allemagne déploient des efforts financiers ambitieux,
08:12comme la loi de programmation militaire 2024-2030
08:15ou le Fonds spécial de modernisation de la Bundeswehr.
08:19Mais derrière ces annonces, la réalité est plus prosaïque.
08:22L'Union européenne est-elle réellement en mesure de se passer des États-Unis ?
08:25La réponse pour l'instant semble osciller entre ambition et mirage.
08:30En termes d'effectifs, la Pologne se distingue avec 202.100 militaires actifs en 2025,
08:36dépassant la France et ses 200.000 soldats.
08:39L'Allemagne, elle, est juste derrière,
08:41avec tout de même plus de 180.000 soldats.
08:44L'Italie, 165.000.
08:46Et la Grèce, 142.700 complètent ce peloton de têtes.
08:50Mais le nombre ne dit pas tout.
08:52La France, 7e puissance militaire mondiale,
08:54dispose d'un arsenal nucléaire autonome et d'une capacité de projection
08:58qui est unique en Europe,
09:00ce qui la place en tête des pays les mieux armés du continent.
09:03Le Royaume-Uni, bien que hors Union européenne,
09:06reste une référence avec sa dissuasion nucléaire,
09:08même si celle-ci dépend partiellement de Washington.
09:12A l'inverse, l'Allemagne, malgré son poids économique,
09:14traîne une armée sous-équipée.
09:16Seuls 65% de ses 300 chars sont opérationnels
09:19et ses hélicoptères volent à peine à 40%.
09:22Les pays les plus armés en volume d'équipements modernes
09:25révèlent une autre faiblesse,
09:27la dépendance aux importations américaines.
09:29En 2024, plus de la moitié des armes importées par lieu
09:33proviennent des Etats-Unis,
09:35selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm,
09:39Le F-35 de Lockheed Martin,
09:41adopté par 13 pays européens,
09:43incarne cette réalité,
09:45performant maîtres et buteurs de mises à jour de logiciels
09:48contrôlés depuis Washington.
09:50La Pologne, par exemple, a massivement investi
09:52dans du matériel américain,
09:53missiles, blindés, avions,
09:55au point de devenir un cas d'école de cette dépendance,
09:58ajoutant au passage que Varsovie se gave d'armements américains
10:01avec l'argent des pays de l'ouest de l'Europe.
10:04Côté coopération entre les forces armées européennes,
10:07celle-ci collabore certes,
10:08mais de manière très limitée.
10:10L'OTAN reste le cadre dominant,
10:12orchestré par les Etats-Unis,
10:14tandis que les initiatives proprement européennes,
10:17comme la coopération structurée permanente, la CSP,
10:20peinent à dépasser le stade symbolique.
10:23Des consortiums comme Airbus, MBDA ou encore KNDS existent,
10:27mais ils sont l'exception dans une industrie de défense fragmentée.
10:32Chaque grand pays, France, Allemagne, Italie,
10:33protègent naturellement ses champions nationaux.
10:36Lors de la réunion des chefs d'état-major à Paris en début de semaine,
10:39Emmanuel Macron a vanté une armée française complète et opérationnelle,
10:43seule, capable de mener un conflit de haute intensité sur le continent.
10:47C'est probablement juste, mais cela demeure un peu juste
10:49pour envisager un conflit d'importance continental.
10:53L'Europe, rejetée à maintes reprises dans les urnes des Etats membres,
10:57pourrait être tentée de faire plus d'intégration
10:59pour créer enfin une armée européenne.
11:02Celle-ci se heurtera néanmoins à de nombreux obstacles.
11:04Celui de la langue n'est pas des moindres.
11:07Les cultures militaires diverses des Etats membres
11:09ne manqueront pas de poser également des questions.
11:12Le think tank prouilleux Bruegel
11:14estime qu'il faudrait 250 milliards d'euros annuels supplémentaires
11:18pour contrer ce qu'il nomme la « menace russe »,
11:21soit 3,5% du PIB européen.
11:23Des sommes colossales seraient ainsi injectées dans une industrie guerrière,
11:27alors que nombre d'États sont dans des situations économiques délicates.
11:31Par ailleurs, l'industrie de la défense se pense sur le temps long
11:35et il faudra attendre au moins une décennie
11:37pour dessiner les contours d'une défense européenne réellement opérationnelle.
11:42Entre-temps, la dépendance technologique aux Etats-Unis,
11:44notamment dans l'aéronautique et les systèmes sol-air comme le Patriot,
11:48risque de perdurer, voire de s'accentuer.
11:51Car si Washington dit à l'Europe qu'elle doit se prendre en main,
11:54on peut légitimement imaginer que les Etats-Unis voudront néanmoins
11:57demeurer les premiers exportateurs d'armes sur le vieux continent.
12:01L'Europe de la défense n'existe pas en dépit de décennies de slogans allant de ce sens.
12:07Alors que la guerre en Ukraine ouvre enfin la voie à un réarmement,
12:11miser sur un conglomérat très impopulaire d'États, nommé UE,
12:14n'est pas sans risque, renoué avec une production nationale.
12:18Là où la France a abandonné son fusil FAMAS
12:20ou cédé plusieurs technologies de pointe aux Etats-Unis
12:23pourrait être une première étape probablement plus pertinente
12:26que de rêver dans une armée continentale
12:28qui soulèverait les mêmes problèmes de gouvernement qui peuvent déjà exister,
12:31notamment avec la Commission européenne,
12:33mais cette fois-ci avec des uniformes et des armes.
12:40Donald Trump menace le vignoble français.
12:42Le président des Etats-Unis a annoncé des droits de douane
12:45exorbitants à 200% sur les vins et spiritueux.
12:48Explication Renaud de Bourleuf.
12:50Tempête sur le vignoble français jeudi.
12:52Le président américain Donald Trump a annoncé que les Etats-Unis
12:55vont mettre rapidement en place des droits de douane de 200%
12:58sur tous les vins, champagne et alcool importés de France et d'autres pays de l'UE.
13:02C'est l'escalade après les droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium
13:05instaurés par le président américain
13:07et entrée en vigueur dans la nuit de mercredi à jeudi.
13:08La Commission européenne a dans la foulée annoncé une riposte
13:11sur plusieurs produits américains à compter du 1er avril,
13:13visant à taxer le même montant de marchandises.
13:15Il y avait en l'occurrence une taxe de 50% sur le whisky américain.
13:25Notons que les Etats-Unis sont depuis 2013 le plus grand pays consommateur de vin dans le monde,
13:32avec plus de 3,3 milliards de litres de vin consommés en 2023,
13:36ainsi que le quatrième pays producteur de vin derrière la France, l'Italie et l'Espagne.
13:39Pourtant, malgré son importante production,
13:41le pays de l'Oncle Sam est un gros importateur.
13:44Près d'un cinquième de leur consommation d'alcool vient de pays étrangers.
13:47La France et l'Italie se disputent la première place dans leurs fournisseurs.
13:50En 2023, les Etats-Unis ont importé pour une valeur totale de 1,7 milliard d'euros de vins français.
13:55Et inversement, les Etats-Unis sont le premier marché étranger pour le vinible français,
13:59qui y envoie environ 20% de sa production.
14:02Notons ce détail dans le message de Donald Trump sur son réseau social.
14:05Le président des Etats-Unis parle, je cite,
14:07« des vins de France et d'autres pays membres de l'UE »,
14:10comme si un pays était concerné au premier chef.
14:12Si cette taxe était mise en œuvre,
14:13il y aurait une véritable inquiétude pour le secteur des vins et spirituels en France,
14:16comme le souligne l'ancien député Grégoire de Fournasse,
14:18viticulteur dans le Bordelais.
14:20Une taxe de 200%, c'est la fin des exportations de vins sur les Etats-Unis.
14:25Les tarifs se deviendraient complètement inabordables pour les vins et spiritueux français,
14:30sur un marché qui reste un marché traditionnel pour la France,
14:33pour la filière des vins et des spiritueux français.
14:36Donc ce sera un coup dur très difficile pour cette filière,
14:40qui doit en plus encaisser une autre sanction qui vient de Chine,
14:44et qui a fait suite à l'enquête anti-Dumping,
14:47lancée par les Chinois suite à la taxe sur les voitures électriques
14:51par la Commission européenne.
14:52Donc c'est effectivement une très mauvaise nouvelle,
14:55en sachant qu'il y a eu un précédent sous le premier mandat de Trump,
15:00qui avait fait beaucoup de mal à la filière à cette époque.
15:03Il y avait eu une baisse des exportations,
15:05mais en tout cas cette taxe était beaucoup moins importante à l'époque que les 200%.
15:10200%, c'est énorme.
15:11La Chine a mis sur les spiritueux une taxe d'entre 30 et 39%.
15:16On n'est pas du tout dans le même ordre d'idée avec cette menace de Trump.
15:22Donc déjà à l'époque il y avait eu une baisse des exportations,
15:26là encore une fois 200% c'est l'arrêt brutal des exportations sur le marché américain.
15:31Le Premier ministre François Bayrou et le ministre de l'économie Eric Lombard
15:34affirment vouloir réagir sans donner beaucoup de précisions sur les moyens d'action.
15:37Donc il faut que tous les gouvernements, pas seulement de la France,
15:41parce que l'Italie ça produit pas mal de vins et de spiritueux,
15:46l'Espagne ça produit pas mal de vins et de spiritueux.
15:50Et si les États européens sont tout seuls, ils n'ont aucune chance de s'en sortir.
15:55Et c'est la raison pour laquelle il faut construire la solidarité européenne en face de cela.
16:00Je ne doute pas que nous puissions nous aussi montrer notre volonté et notre résistance.
16:10J'ai vu à Washington il y a peu de temps mon homologue Scott Besant,
16:15il a parlé de hausse des tarifs mais il a aussi dit qu'on pouvait négocier à la baisse.
16:18Donc nous allons négocier, c'est une compétence de la Commission européenne.
16:21Et on est évidemment en contact étroit avec Maro Stefkovic qui est le commissaire en charge.
16:26Je souhaite que cette guerre vers la hausse des tarifs cesse le plus vite possible
16:32parce qu'en fait ça nuit à l'économie américaine
16:34qui d'ailleurs commence à avoir des signes de faiblesse.
16:36La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen
16:38a affirmé jeudi être prête à négocier.
16:40Une fois de plus, la France paierait ainsi le prix des politiques de l'Union européenne.
16:43Ce qu'on constate c'est que les 20 spiritueux français
16:46sont pris à chaque fois en otage dans les conflits commerciaux.
16:50Il y avait eu le précédent avec Airbus, Boeing.
16:52Là c'est sur les voitures, la protection du secteur automobile européen.
16:57Ce sont les spiritueux qui en payent le prix avec la Chine.
17:00Maintenant c'est sur l'acier et l'aluminium.
17:02À chaque fois les 20 spiritueux français paient l'addition
17:07parce que finalement nos concurrents internationaux
17:10ont compris que la France était peut-être le point faible de l'Union européenne.
17:13Et c'est vrai que c'est très regrettable que la Commission ait choisi
17:18dans le paquet des sanctions en rétorsion aux taxes américaines sur l'acier et l'aluminium,
17:24ait choisi de taxer les whisky américains
17:26ce qui forcément mettait dans le viseur les 20 spiritueux français,
17:31dans le viseur des Américains.
17:33On a le sentiment que la Commission non seulement ne tient pas compte des intérêts français
17:40et en plus que l'État français ne défend pas les siens
17:43parce que la réponse française qui a fait suite aux taxes chinoises sur les spiritueux
17:49a été extrêmement timide, pour ne pas dire inexistante.
17:53Et on voit que cette vulnérabilité qui est manifeste,
17:58elle conduit à de nouvelles taxes qui pourraient s'attaquer aux intérêts français,
18:03en l'occurrence les 20 spiritueux.
18:05C'est un double constat, c'est que la France n'est plus capable de défendre ses intérêts
18:08auprès de la Commission européenne
18:10et la Commission européenne se moque totalement des intérêts français.
18:18Passons à présent à l'actualité en bref en France.
18:23Nouvelle révélation sur le meurtre de Thomas Acrépole.
18:26Jeudi, le journaliste Jean-Michel Décujit, spécialiste des questions de justice,
18:30a évoqué un procès verbal qui révélait que certains témoins avaient entendu des insultes racistes
18:35au cours de la bagarre qui a coûté la vie à Thomas, à l'âge de 16 ans, en novembre 2023.
18:41Le mot serait un terme arabe injurieux pour qualifier les Blancs.
18:43Reste à savoir si c'est précisément cette vidéo qui est mentionnée dans le PV.
18:47Mais selon le journaliste, le procès verbal a été classé dans les notifications de garde à vue,
18:51des documents qu'on ne consulte jamais.
18:52Selon lui, c'est comme si on avait voulu le cacher.
18:55Darmanin, l'agent provocateur rappelé à l'ordre.
18:58Michael Paty, soeur de Samuel Paty, assassiné en 2020 par un islamiste,
19:02a réagi avec colère aux déclarations du ministre de la Justice Gérald Darmanin
19:05et du porte-parole du gouvernement Sophie Prima,
19:07liant la menace terroriste en France à la Russie.
19:10Le ministre et le porte-parole ont évoqué les origines tchétchènes, russes,
19:13détruire de Samuel Paty et Dominique Bernard pour souligner une responsabilité russe.
19:17La soeur de l'enseignant assassiné estime de son côté que rien dans l'enquête
19:20n'a établi un lien entre le terroriste en Zourove et la Russie.
19:23Elle dénonce par ailleurs une instrumentalisation
19:25et évoque dans les colonnes du Figaro l'échec de l'État français
19:27à expulser la famille du tueur de Dominique Bernard,
19:29malgré une tentative avortée en 2014 sous pression associative.
19:33Le casting pour Paris 2026 continue.
19:36Mercredi, le sénateur LR Francis Piner a annoncé vouloir être candidat
19:39de son parti à la mairie de Paris.
19:41Il laisse le soin à la Commission nationale d'investiture de se prononcer.
19:44Il se positionne alors contre Rachida Dati,
19:46déclarant que celle-ci est maintenant membre de la Macronie.
19:49Cette dernière, actuellement ministre de la Culture
19:51et maire du 7e arrondissement de la capitale,
19:53n'a pas encore déclaré officiellement sa candidature.
19:55Pendant ce temps, à gauche, le maire socialiste de Paris,
19:57Anne Hidalgo, a accusé son ancien premier adjoint,
20:00Emmanuel Grégoire, de trahison.
20:02Jeudi, elle a assuré qu'elle a découvert sa candidature
20:04dans les journaux et contre leur travail commun.
20:06Anne Hidalgo a déjà annoncé qu'elle ne briguerait pas de nouveaux mandats.
20:08Reste à savoir si cela fera respirer les Parisiens.
20:12Le gouvernement se penche sur votre assiette.
20:14Ce vendredi, un nouveau Nutri-Score a été validé par un arrêt
20:17conjointement signé par les ministres de l'Économie,
20:19de la Santé, de l'Agriculture et du Commerce.
20:21Rappelons que le Nutri-Score est un étiquetage
20:23classant les produits alimentaires de A à E
20:25en fonction de leur composition et de leurs apports nutritionnels.
20:29Le ministre de l'Agriculture, Annie Gennevard, a signé l'arrêté
20:31tout en reconnaissant qu'il risquait de pénaliser les produits du terroir,
20:34notamment la charcuterie et le fromage, et in fine les agriculteurs français.
20:41L'actualité internationale en bref.
20:46Le nouveau pouvoir syrien joue la carte de la transition démocratique,
20:49malgré les massacres jeudis.
20:51A Damas, le président par intérim,
20:53Ahmed al-Shara, a signé une déclaration constitutionnelle.
20:57Ce texte provisoire est valable pour une durée de 5 ans au programme.
21:01Une interdiction de, je cite,
21:03« glorifier l'ancien régime d'Assad et de ses symboles ».
21:06Un tel acte est qualifié de crime et comprend ni élouer,
21:09justifier ou minimiser les actions du régime passé.
21:13Le texte promeut aussi une séparation des pouvoirs,
21:16alors qu'une élection présidentielle ne sera pas prévue pendant plusieurs années,
21:19tout en affirmant que la jurisprudence islamique reste la source principale de la législation.
21:23Enfin, la déclaration constitutionnelle parle de garantir
21:26les droits sociaux, économiques et politiques des femmes,
21:29ce qui pourrait rentrer en contradiction avec la jurisprudence islamique.
21:32Selon l'administration autonome kurde dans le nord-est du pays,
21:34ce texte ne reflète pas l'esprit du peuple syrien et de ses différentes composantes.
21:40Le Parlement européen, à nouveau ébranlé par un scandale de corruption jeudi,
21:43la police belge a effectué une vingtaine de perquisitions en Belgique
21:47et une au Portugal dans une enquête visant des pratiques de lobbying
21:50liées à l'entreprise de technologie chinoise Huawei depuis 2021.
21:54Plusieurs personnes ont été interpellées, dont des lobbyistes,
21:56mais aucun n'eurodéputé pour l'instant.
21:59L'enquête, qui mobilise une centaine de policiers,
22:01porte sur des faits de corruption active au sein d'une organisation criminelle
22:05avec des rémunérations et cadeaux pour influencer les décisions politiques.
22:09Après le cas Target, ce nouveau dossier ternit encore un peu plus
22:13l'image d'une institution décidément très corrompue.
22:16L'aluminium québécois ploie sous les droits de douane imposés par Donald Trump.
22:21Alors que 90% de la production de la province, quatrième mondiale,
22:25est destinée aux Etats-Unis, la surtaxe de 25% entrée en vigueur mercredi
22:29fragilise les manufacturiers.
22:31Si l'Association de l'aluminium du Canada reste confiante,
22:34une hausse à 50% pourrait dévaster le secteur.
22:37Face à l'incertitude, le Québec mise sur des prêts et une diversification.
22:42Le bras de fer sur l'aluminium ne fait probablement que commencer.
22:45En Amérique du Nord, bloqués dans une station spatiale,
22:48ce n'est pas le scénario d'un film hollywoodien,
22:50mais bien la situation dans laquelle se trouvent les astronautes américains
22:54Butch Wilmore et Sonny Williams bloqués sur la station spatiale internationale,
22:58l'ISS, depuis neuf mois.
23:00Ceux-ci devront patienter encore.
23:01Le lancement de la mission Crew 10 de la NASA,
23:04prévu le 10 mars 2025 depuis la Floride pour les ramener, a été annulé
23:0845 minutes avant le départ en raison d'un problème hydraulique
23:11sur le bras de serrage.
23:13Malgré un vaisseau SpaceX opérationnel, initialement parti pour huit jours,
23:17en juin 2024, leur retour, déjà repoussé, reste sans date précise.
23:22SpaceX, mandaté pour le rapatriement, avait envoyé un vaisseau en septembre
23:25avec deux places libres.
23:30Ce soir, tête à clashe et demain dans le samedi politique,
23:33Élise Blaise reçoit le philosophe Michel Onfray pour évoquer les fiascos
23:36du pouvoir d'Emmanuel Macron.
23:38Dimanche, terre de mission et les conversations.
23:41C'est la fin de cette édition.
23:42Merci de votre fidélité, à lundi.