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« 23 février : un scrutin allemand décisif pour l'UE : L'Allemagne aux urnes inquiète l'Europe ».

Première partie : Caroline de Camaret reçoit Enrico Letta, Président de l'institut Jacques Delors, ancien premier ministre italien.
Deuxième partie : Caroline de Camaret et Thibault Henocque reçoivent Stéphanie Yon-Courtin, eurodéputée Renew (France), Katrin Langensiepen, eurodéputée allemande du groupe Les Verts et Jan-Christoph Oetjen, eurodéputé allemand (Renew), pour un débat sur le thème : « 23 février : un scrutin allemand décisif pour l'UE : L'Allemagne aux urnes inquiète l'Europe ».

Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.

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Transcription
00:00France 24 LCP. Public Sénat présente.
00:05Générique
00:08...
00:24Bienvenue à toutes et à tous et merci d'être fidèles à Ici l'Europe.
00:28Prise en tenaille entre les menaces américaines et russes
00:32et se débattant avec des populistes maisons,
00:35l'Union Européenne n'est pas en très grande forme.
00:38Notre invité du jour espère lui redonner quelques couleurs.
00:41Il s'agit en effet d'Enrico Letta,
00:43deux fois ministre en Italie pour le Parti Démocrate,
00:46le centre-gauche donc, puis président du Conseil en 2013.
00:49Bonjour Monsieur Letta, merci d'être en notre compagnie.
00:52Alors vous êtes président de l'Institut Jacques Delors,
00:55vous faites donc la navette entre l'Italie, la France et l'Espagne régulièrement
00:59parce que vous êtes aussi le doyen de IE University à Madrid.
01:04Et puis vous êtes surtout l'auteur de ce fameux rapport
01:08sur le marché unique et la compétitivité
01:11qui sert de référence aujourd'hui à la Commission Européenne.
01:15Vous venez d'en tirer un livre qui s'intitule
01:18« Des idées nouvelles pour l'Europe » chez Odile Jacob.
01:22Alors commençons évidemment par celui qui fait parler de lui,
01:27y compris sur le vieux continent, à savoir Donald Trump.
01:30Vous conviendrez que l'Union Européenne est particulièrement stressée
01:33et attend de cet imprévisible président américain
01:37qu'on impose de nouvelles taxes douanières, éventuellement supplémentaires.
01:42Avec quel résultat selon vous ?
01:45Moi je pense premièrement qu'il faut un peu changer d'approche avec Trump.
01:48Il faut commenter les faits et non pas les annonces.
01:51Parce qu'il y a évidemment un effet chaos qu'il cherche à générer
01:55avec chaque jour une dizaine d'annonces différentes sur des sujets différents.
02:00Il faut commenter les faits.
02:02Pour le moment les faits c'est qu'il veut attaquer ses alliés
02:07parce que Canada, Mexique, l'Union Européenne,
02:10ce sont des alliés sur les questions commerciales.
02:13Je pense que l'Union Européenne doit répondre
02:16soit sur le même domaine commercial,
02:19mais je dirais même plus, soit sur d'autres domaines.
02:22La finance américaine a besoin de l'Europe.
02:25La finance américaine est forte.
02:27Si Trump continue à imaginer d'attaquer l'Europe,
02:30je pense qu'il faut répondre non seulement sur le commerce
02:33mais aussi sur le côté finance
02:35en cherchant de protéger notre système
02:38et évidemment d'éviter d'être une colonie de la finance américaine.
02:41Mais quand vous dites il faut,
02:43est-ce que vous sentez la commission Ursula von der Leyen 2
02:46et les 27 chefs d'État et gouvernement particulièrement en forme
02:49pour répondre du tac-tac-tac à cette menace de taxes
02:52et puis de toutes sortes d'ailleurs de propos sur...
02:55Aujourd'hui je pense qu'il y a encore un doute.
02:59Le doute est lié au fait que quelques pays pensent
03:02qu'avoir une relation personnelle avec Trump va les aider à éviter les coups.
03:06Je pense que c'est une grande faute, une grande erreur
03:09parce qu'à la fin il va attaquer l'Europe en tant que telle.
03:13C'est l'Europe qu'il déteste.
03:15C'est l'Europe en tant que géographie.
03:18Il déteste le multilatéralisme que l'Europe démontre.
03:22Le fait qu'on est tous ensemble, le petit, le grand,
03:25on est tous solidaires entre nous.
03:28Donc moi je pense qu'à la fin il faut éviter
03:31que Trump nous divise entre nous.
03:34Il faut que tout le monde évite de penser
03:37qu'il va attaquer mon voisin et pas moi.
03:40C'est pas le fait qu'il va attaquer le camembert
03:43et non pas le parmigiano.
03:45Je pense qu'il va attaquer l'Europe en tant que telle
03:48et il faut répondre tous ensemble.
03:50Enrico Letta, italien, vous avez été le candidat social-démocrate
03:53face à la très-droitière Georgia Meloni il y a deux ans et demi.
03:56Aujourd'hui elle a remporté l'élection
03:59et elle se présente comme la dirigeante capable de murmurer
04:02à l'oreille de Trump quand vous parliez de diviser l'Europe.
04:05J'espère qu'elle va le faire. Ce serait utile pour tous.
04:08Ce qu'elle ne doit pas faire c'est diviser l'Europe sur ça.
04:11Donc on va la voir.
04:14Mais il est fondamental que l'Europe parle d'une voix à Trump
04:17et que cette voix soit la voix de la présidente de la Commission européenne
04:20et de la Commission européenne.
04:23Parce que la Commission européenne à la fin est l'entité communautaire
04:26qui représente tous.
04:29Et en plus elle a la compétence sur le commerce.
04:32Parce que dans les traités, heureusement, on a donné à la Commission
04:35la possibilité de nous représenter tous.
04:38Aujourd'hui chaque pays allait tout seul à la cour de Trump
04:41à demander grâce et éviter d'être attaqué.
04:44Chaque pays tout seul. Petit. Ce serait un désastre.
04:47Mais ce n'est pas le cas pour Mélanie et Orban
04:50qui sont quand même allés en avance de tous les autres
04:53à l'inauguration de Donald Trump.
04:56Oui ils sont allés à l'inauguration mais maintenant ce sont les faits qui comptent.
04:59On va voir ce qui va se passer sur les faits.
05:02Justement sur les faits, Georgia Mélanie a qualifié Elon Musk de génie
05:06contre la fourniture d'un accès sécurisé à Internet via le système Starlink
05:09pour les opérations du gouvernement italien de son armée.
05:12Ce qui met en quelque sorte en péril tous les efforts
05:15de construire un système autonome européen.
05:18Vous avez raison, il faut le faire ensemble.
05:21Je pense que cette idée que Musk peut nous sauver, aider, ajouter de la modernité
05:30c'est quelque chose qui ne tient pas compte du fait que Musk
05:34a toujours dit, a toujours fait comprendre que l'Europe en tant que telle
05:39donc l'idée européenne, l'idée de cette solidarité entre les pays
05:42c'est ce que lui aussi il déteste.
05:45Donc nous, nous devons défendre cette solidarité entre nous
05:48et il faut le faire ensemble.
05:51Donc plutôt que ça, je pense qu'il faut faire ensemble des politiques spatiales.
05:54L'espace, moi je l'ai mis dans le rapport que vous avez cité,
05:57l'espace doit être un des sujets sur lesquels on travaille ensemble
06:00et non pas chaque pays tout seul
06:03parce que chaque pays tout seul, on sera trop petit pour faire des choses.
06:06L'Europe a une grande tradition dans l'espace.
06:09Il faut le faire, il faut le faire bien, tous ensemble.
06:12Au chapitre d'Elon Musk, notons quand même au passage
06:15qu'il a poussé le parti AfD
06:18qui relativise la période nazie en Allemagne
06:21il l'a poussé en faisant un dialogue sur Isks
06:24avec sa dirigeante Alice Weidel
06:27et il y a des élections en Allemagne très attendues le 23 février
06:30très attendues par toute l'Europe
06:33avec une extrême droite qui est aidée par les Russes
06:36et par les Américains.
06:39Qu'est-ce qui peut ressortir des urnes selon vous ?
06:42Premièrement, Musk et Isks.
06:45Le conflit d'intérêts est énorme.
06:48Ils devraient parler sur d'autres médias, pas sur Isks.
06:51S'il est propriétaire d'Isks, c'est le média
06:54dans lequel ils ne devraient pas parler.
06:57Ça, c'est la règle du capitalisme
07:00et de l'absence de conflit d'intérêts.
07:03C'est exactement le contraire.
07:06En Allemagne, j'espère bien qu'AfD ne va pas gagner
07:09et remporter les élections
07:12mais il est évident que cette tentative d'aider AfD
07:15est une tentative d'aider AfD contre l'Union européenne.
07:18Ce n'est pas seulement une question allemande.
07:21Pour l'Union européenne,
07:24c'est un coup mortel.
07:27Les prochaines semaines avant les élections allemandes
07:30vont être un test crucial pour l'avenir de l'Europe.
07:33C'est un test crucial pour la droite aussi,
07:36plus traditionnelle, puisque les chrétiens démocrates
07:39de Friedrich Schmerz ont voté des textes
07:42très anti-migration et surtout avec les voix de l'AfD,
07:45ce qui a déclenché des manifestations.
07:49Est-ce que vous êtes inquiet, au niveau allemand
07:52mais même au niveau européen, de cette alliance potentielle
07:55à l'avenir de la droite avec les voix de l'extrême droite ?
07:58Elle a été exclue il y a quelques jours, soit par Merz.
08:01La voix de Merkel est une voix exceptionnellement forte.
08:04J'espère que ce soit un dossier complètement clos.
08:07Évidemment, j'espère que le résultat des urnes
08:10donne une possibilité d'une coalition simple
08:13donc pas une coalition à 3 ou 4, ce serait un désastre.
08:16Une coalition simple, cohèse et surtout pro-européenne.
08:19L'Europe a besoin de l'Allemagne
08:22et d'une Allemagne pro-européenne.
08:25Vous misez sur la grosse coalition avec les socio-démocrates
08:28ou alors peut-être avec les Verts ?
08:31Je pense qu'aujourd'hui, si on regarde les chiffres,
08:34les données, les sondages,
08:37je pense que la grande coalition,
08:40c'est la chose qui pourrait aider le plus l'Europe.
08:43Parlons justement de ces coalitions.
08:46La Belgique est dirigée maintenant par un nationaliste virulent.
08:49L'Autriche par la droite extrémiste du FPE.
08:52La Hongrie et les Slovaquies sont toujours dirigées
08:55par des leaders populistes souvent proches du Kremlin.
08:58Le populisme est-il en train de signer la longue agonie
09:01de la solidarité de l'Union européenne,
09:04en particulier en matière de défense,
09:07en matière d'aide à l'Ukraine, etc.
09:10N'oublions pas Wilders, qui est au gouvernement aux Pays-Bas.
09:13On est en train de vivre un moment très dur, très difficile.
09:16Il est vrai que tous ces mouvements ont beaucoup changé
09:19sur l'Union européenne.
09:22Tous ces mouvements, il y a quelques ans,
09:25ils plaidaient pour sortir de l'Union européenne.
09:28Aujourd'hui, aucun d'entre eux parle d'un Dexit,
09:31d'un Italexit ou quelque chose comme ça.
09:35Même Orban.
09:38Donc il est évident que la menace et le défi ont changé.
09:41La chose fondamentale est celle de faire en sorte
09:44qu'on puisse faire des choses ensemble
09:47sur des sujets sur lesquels eux aussi,
09:50je pense la compétitivité,
09:53peuvent trouver du bénéfice,
09:56avoir des solutions européennes qui puissent être utiles à tous
09:59et comprendre que même pour ces questions de compétitivité,
10:03ce n'est pas le fait de faire tout seul que ça va aider.
10:06Le point central de mon rapport est de dire
10:09que le souverainisme national ne fait que faire jouir
10:12Wall Street, l'industrie américaine et chinoise.
10:15Parce que fragmentant,
10:18et en étant tous fragmentés et divisés,
10:21on finit par aider les Américains, les Chinois
10:24et perdre des emplois et de l'argent.
10:27300 milliards d'euros par an de nos épargnes
10:30s'en vont aux Etats-Unis à cause de la fragmentation
10:33de notre système de marché financier européen
10:36divisé en 27.
10:39Mais le nationalisme électoralement, ça marche pas mal.
10:42Ça hisse les gens au gouvernement maintenant.
10:45Oui, mais quand ce nationalisme demande plus de protection nationale
10:48et les emplois s'en vont
10:51parce que la souveraineté a besoin d'une dimension européenne,
10:54prenez la défense par exemple.
10:57Avec cette fragmentation en 27,
11:00nous, avec notre argent, l'argent du contribuable européen,
11:03on crée des emplois en Michigan, en Pennsylvanie,
11:06en Turquie, en Corée du Sud,
11:09parce qu'on n'est pas intégrés entre nous.
11:12Et la même chose avec l'argent du contribuable européen
11:15qui devient épargne, qui renforce les entreprises américaines
11:18aux Etats-Unis, qui reviennent en Europe,
11:21acheter avec notre argent, l'argent de nos épargnes,
11:24les entreprises européennes.
11:27Donc il y a là un sujet qui est devenu,
11:30ça, ça a été un peu le sens aussi du rapport,
11:33et le fait que les 27, tous les 27, avec la déclaration de Boudapest
11:36donc faite pendant la présidence hongroise,
11:39ait adoubé complètement mon rapport et le rapport Draghi,
11:42ça veut dire à la fin que cette compréhension
11:45du fait que chacun séparait des autres,
11:48c'est simplement la perte de pouvoir, de compétitivité et d'emploi.
11:51Alors précisément, l'un des principes
11:54que vous mettez généralement en avant, Enrico Letta,
11:57c'est la libre circulation des personnes qui restent importantes,
12:00parlons justement mobilité.
12:03C'est un programme un peu peu connu en fait,
12:06le Corps européen de solidarité dont 30 000 jeunes
12:09ont bénéficié depuis son lancement en 2016
12:12pour des expériences de volontariat dans le social
12:15ou l'humanitaire à travers l'Europe.
12:19Apprendre en s'amusant, voilà le programme
12:22de ces enfants de banlieue parisienne.
12:25Alessandro Marasso fait partie des 4 volontaires européens
12:28chargés de leur proposer du sport,
12:31combiné à l'apprentissage des langues.
12:34Parfois ils ne parlent pas anglais et nous ne parlons pas français,
12:37mais on arrive quand même à se comprendre
12:40par le langage corporel et avec les mains.
12:43Les volontaires comme Alessandro sont rémunérés
12:46de logements et transports payés.
12:49Une expérience précieuse.
12:52Ici, j'ai été capable de mettre en place des mécanismes
12:55que je n'avais jamais expérimentés avant.
12:58Donc oui, ça a changé ma perception du monde,
13:01de la société et de mon futur environnement de travail.
13:04L'ONG concernée, Planet Citizens, est parvenue depuis 5 ans
13:07avec l'aide de 50 volontaires à encadrer 10 000 enfants.
13:10Un quart de son budget annuel de 200 000 euros
13:13est financé par l'UE.
13:16Un volontariat qui fait une vraie différence
13:19pour la directrice de l'espace Joséphine Baker d'Épinay-sur-Seine,
13:22Zahia Miliani.
13:25Il y a un retour aussi de ce que nous ont raconté les parents,
13:28c'est qu'il y a des échanges, qu'est-ce que tu as fait,
13:31qu'est-ce que tu as vu, et du coup ils échangent aussi
13:34un petit peu de vocabulaire avec les parents.
13:37Ça crée une ouverture d'esprit et chez les enfants
13:41Pour 2021-2027, le CES était doté d'un milliard d'euros
13:44assurant la mobilité de 270 000 volontaires.
13:47Mais le prochain budget sera-t-il à la hauteur ?
13:50La France appelle à une hausse,
13:53comme le fait aussi Nadia Bellaoui,
13:56présidente de l'Agence française du service civique.
13:59L'enjeu, c'est que nos pays et l'Union européenne
14:02continuent d'investir et développent leur investissement
14:05dans l'engagement des jeunes
14:09pour ce que ça apporte en coût évité aussi aux finances publiques.
14:12C'est à la fois un bon calcul économique
14:15d'investir dans la jeunesse
14:18et évidemment un élan du cœur qui doit continuer à exister.
14:21Jeune Français de retour de son CES,
14:24Antoine Piccarougne ne regrette rien
14:27des dix mois passés au Pays de Galles auprès de personnes handicapées.
14:30On a échangé tellement de choses,
14:33c'était des expériences très fortes
14:37et en plus de ça on habitait tous ensemble
14:40donc c'était un mélange encore plus grand de cultures.
14:43Je me sens profondément changé culturellement
14:46et je me sens beaucoup plus européen après qu'avant.
14:49Avec le corps européen de solidarité,
14:52les voyages forment la jeunesse
14:55et la citoyenneté européenne.
14:58Quand on voit des gouvernements européens aux finances fragiles
15:01et capables de réduire ces aides,
15:04on se rend compte même pour le sentiment européen.
15:07Très beau reportage et une très belle expérience.
15:10Je pense que ça ouvre le cœur,
15:13ça donne l'idée du fait que l'Europe c'est la solidarité aussi.
15:16Vous savez ce que Jacques Delors m'avait dit la dernière fois
15:19que je l'ai rencontré avant de commencer mon périple d'Europe
15:22pour préparer le rapport ? Il m'a dit
15:25rappelle-toi, tu vas faire un rapport sur le futur du marché intérieur
15:28mais il n'y a pas de marché intérieur de succès sans la solidarité,
15:32et ça c'est une leçon très importante qu'il faut tirer
15:35parce que le marché intérieur c'est un succès
15:38mais ça renforce ceux qui sont déjà forts.
15:41Donc il faut aider avec la solidarité,
15:44récupération et le fait d'avoir cet élan
15:47du cœur comme le disait
15:50la directrice est quelque chose de très beau
15:53et très important. Il faut que l'Europe soutienne tout ça.
15:56Une minute pour conclure sur l'avenir du couple franco-allemand
15:59avec un gouvernement allemand, on l'a dit, aux urnes
16:02et un gouvernement français de François Bayrou qui ne dispose pas de majorité claire.
16:05Est-ce que vous êtes inquiet de cette faiblesse ?
16:08Oui, je suis inquiet, on est tous inquiets
16:11parce que l'Europe sans une forte avancée
16:14poussée par les Français et les Allemands est beaucoup plus faible.
16:17Moi j'espère que le gouvernement Bayrou
16:20soit capable de jouer un rôle important
16:23en continuité et j'espère surtout qu'en Allemagne
16:26il y aura un gouvernement pro-européen fort qui va sortir des élections
16:29et que les deux s'entendent parce que c'est le bien de l'Europe.
16:32Merci Enrico Letta d'avoir été notre invité aujourd'hui.
16:35À suivre tout de suite
16:38un débat consacré à l'Allemagne.
16:41Sera-t-elle un pôle de stabilité en Europe après les élections ?
16:44C'est tout de suite débat au Parlement européen.
16:47Bienvenue au Parlement européen
16:50qui comme toute l'Europe
16:53a les yeux rivés sur l'Allemagne
16:56et la date fatidique du 23 février.
16:59Le plus puissant pays de l'Union européenne
17:02sera en effet aux urnes dans des conditions inédites.
17:05Le gouvernement du social-démocrate Olaf Scholz
17:08a chuté par divorce avec le très rigoriste
17:11parti libéral qui siégeait dans sa coalition.
17:14Le favori de l'élection est désormais
17:17le chrétien démocrate Friedrich Merz
17:20en perte de vitesse dans les sondages
17:23suite à un choix tactique très décrié.
17:26Alors qu'un cordon sanitaire prévalait jusque-là
17:29autour de l'extrême droite de l'AFD
17:32il a décidé d'un vote, d'une motion sur l'immigration
17:35avec les voix de cette droite extrême
17:38déclenchant protestations et manifestations.
17:41Et depuis Caroline il a tenté de corriger le tir
17:44en écoutant sa mise au point.
17:47Je peux assurer aux électeurs allemands
17:50de manière très claire et très nette
17:53nous ne travaillerons pas avec l'AFD
17:56ni avant ni après le scrutin.
17:59Jamais.
18:04Malgré tout les chrétiens démocrates de la CDU
18:07ont perdu des voix après cet épisode
18:10mais l'extrême droite bénéficie d'une dynamique renforcée
18:13par l'aide inespérée d'un certain Elon Musk
18:16le milliardaire américain qui apportait un soutien appuyé
18:19à Alice Vidal, la patronne de l'AFD
18:22qu'il a interviewée sur X.
18:25Quel impact cela peut-il avoir sur les résultats ?
18:28L'Allemagne va-t-elle redevenir un pôle de stabilité en Europe ?
18:31Et pour impulser, quelle direction ?
18:34Nous avons le plaisir de recevoir Stéphanie Yancourtin
18:37la majorité présidentielle
18:40Catherine Langenzippen, eurodéputée allemande du groupe Les Verts
18:43et Yann-Christophe Oetjen, eurodéputé allemand
18:46vous siégez au Parlement au sein du groupe Renew
18:49vous êtes du parti libéral-démocrate en Allemagne.
18:52Yann-Christophe Oetjen, c'est votre camp
18:55le parti libéral qui a fait chuter la coalition en novembre
18:58après que Christian Lindner, le ministre des Finances
19:01et chef de votre parti ait bloqué toute tentative
19:04de relance économique en plaidant pour la rigueur budgétaire.
19:07Quatre mois après, est-ce que vous diriez
19:10que ce choix était le bon parce que votre parti
19:13est à la peine dans les sondages
19:16vous n'êtes pas assuré d'avoir des députés
19:19est-ce que vous avez fait à ce moment-là une erreur ?
19:22Non, je ne pense pas qu'on ait fait une erreur
19:25c'était une longue histoire de décisions compliquées
19:28et à la fin c'était une question budgétaire
19:31qui était le moment où la coalition a craqué
19:34par contre je dirais que c'est comme dans une relation
19:37avec quelqu'un, une relation amoureuse
19:40à un certain moment on se rend compte que ça ne va plus
19:43et quand c'est fini on se rend compte qu'on aurait dû faire
19:46ce choix déjà plus tôt
19:49donc ce n'était pas une mauvaise décision
19:52c'était la bonne décision parce que ça permet
19:55aux électeurs maintenant d'aller aux urnes
19:58et de décider dans quelle direction va le pays
20:01et c'est mieux de toute façon qu'un gouvernement
20:04qui se bloque parce qu'on ne trouve plus d'accord
20:07dans la coalition.
20:10Catherine Langenzippen, soyons honnêtes
20:13la coalition qui allait du SPD
20:16donc des sociodémocrates aux libéraux
20:19du FDP en passant par vous les Verts
20:22n'a jamais vraiment fonctionné depuis l'étranger
20:25on avait l'impression d'avoir presque 3 gouvernements
20:28avec des discours différents, les électeurs ressemblaient
20:31à Olaf Scholz le chancelier qui est au plus bas
20:34dans les sondages autour de 15 à 17%
20:37talonnés par votre parti, les Verts, quelle est la dynamique du vote ?
20:40Maintenant on a sur 15%
20:43pour les électeurs
20:46mais en général
20:49malheureusement ça n'a pas fonctionné
20:52dans la coalition entre 3
20:55si il y a la question
20:58je veux jouer un rôle
21:01participatif ou contraire
21:04je suis un gouvernement
21:07ou l'opposition et ça ce n'était pas vraiment clair
21:10Olaf Scholz ce n'était pas vraiment
21:13un chancelier qui guide
21:16quelqu'un qui a une vision
21:19qui dit ça c'est ma vision pour l'Europe
21:22et pour l'Allemagne
21:25et maintenant on a la situation
21:28vraiment chaotique, on a 2-3
21:31parties, 2 BSW
21:34et AFD, extrême droite et gauche
21:37si vous voulez
21:40et 3 parties un peu
21:43difficiles, pas vraiment
21:46incapables de faire une coalition
21:49Stéphanie, on parlait tout à l'heure
21:52du rôle qu'ont joué les libéraux dans la chute du gouvernement
21:55votre groupe est associé
21:58à ces libéraux du FDP allemand
22:01et vous êtes en désaccord sur la trajectoire économique
22:04à donner à l'Allemagne à la différence de monsieur Othione
22:07est-ce que vous dites stop à l'austérité
22:10et au sous-investissement ?
22:13On est en désaccord et on se rend compte que les crises
22:16parviennent à nous mettre parfois un peu plus d'accord
22:19sur
22:22peut-être les lignes rouges que chacun semblait avoir
22:25on a vu que l'Allemagne et en tout cas même
22:28certaines voix en Allemagne
22:31même au sein de nos amis libéraux ont tenté de dire
22:34également qu'il fallait peut-être faire machine arrière
22:37sur cette règle constitutionnelle
22:40et d'aller d'ailleurs vers peut-être plus
22:43d'endettement en tout cas
22:46ne pas avoir de déficit et ne pas s'endetter du tout
22:49et effectivement de revenir un peu en arrière
22:52et d'assouplir un peu les règles
22:55quant à nous effectivement en France
22:58on se rend compte que de toute façon la situation financière et économique
23:01est compliquée et qu'il s'agit pour nous
23:04d'être peut-être un peu plus rigoureux
23:07à mesure que les crises semblent fragiliser aussi
23:10tu as parlé Yann Christophe un peu de couple
23:13mais même du couple franco-allemand
23:16moi c'est ça qui me pose aussi question
23:19on est là sur un moteur qui fragilise l'Europe
23:22pas que nos deux pays
23:25qui fragilise l'Europe qui est un vrai test de solidité
23:28de l'Union Européenne à un moment vous l'avez rappelé
23:31la fragilité vient de l'intérieur mais vient également de l'extérieur
23:34avec des ingérences majeures
23:37et donc ça c'est assez inquiétant
23:40c'est quand même 40% du PIB
23:43la France et l'Allemagne réunies
23:46donc en termes de richesse c'est extrêmement important
23:49c'est la moitié de la richesse européenne
23:52et vous entendez en même temps que toute l'Europe vous demande
23:55de desserrer les cordons de la bourse
23:58l'inverse de ce qu'a fait votre ministre des Finances
24:01dans un grand emprunt en commun ?
24:04on a effectivement une règle dans notre constitution
24:07qui limite la dette
24:10ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de dette possible
24:13ça veut dire qu'elle limite la dette
24:16et vous êtes pour la garder ?
24:19avec un mécanisme de flexibilité
24:22et pour nous il est important qu'on garde cette règle
24:25d'ailleurs il faut une majorité des deux tiers au Parlement
24:28pour la changer
24:31donc on va après les élections
24:34certainement avoir à nouveau une discussion sur cette question
24:37parce qu'effectivement il y a une nécessité d'investissement
24:40dans le domaine des infrastructures
24:43où on peut déjà investir aujourd'hui
24:46pour l'assouplir
24:49pour la défense européenne aussi par exemple
24:52c'est ce que je voulais dire
24:55on va discuter pendant le cadre financier annuel
24:58pour voir quel est le chemin vers l'avant
25:01mais qui est porté par l'Europe entière
25:04et pas que par une petite minorité
25:07je voudrais qu'on revienne sur un événement
25:10qui a marqué cette campagne
25:13il y a trois semaines de l'élection
25:16le chef des chrétiens démocrates
25:19a donc fait le choix de faire voter une motion anti-immigration
25:22comment est-ce que vous interprétez cet événement
25:25et quelles conséquences peut-il avoir ?
25:28le CDU cherche d'autres électeurs
25:31c'est un peu comme si je suis extrême droite
25:34je prends l'électeur d'extrême droite pour moi
25:37mais ça ne marche pas
25:40le CDU n'est vraiment pas super forte
25:43c'est AFD
25:46AFD a gagné des électeurs ou des voteurs
25:49mais pas pour le CDU
25:52alors cette stratégie ne marche pas
25:55mais Merckx continue
25:58le sujet de la migration
26:01c'est partout, chaque jour
26:04on n'entend rien que de la migration
26:07migration, on dit les réfugiés
26:10on dit les migrants
26:13et qu'est-ce que le futur pour l'Europe ?
26:16on a besoin des migrants
26:19on a besoin des migrants pour notre économie
26:22vous n'êtes pas d'accord ?
26:25la question migratoire
26:28est un des sujets clés
26:31dans le débat
26:34pas que en Allemagne mais partout en Europe
26:37c'est un sujet de préoccupation
26:40on ne peut pas le nier par les citoyens
26:44ce qu'il faudrait essayer
26:47c'est d'essayer de trouver un chemin
26:50porté par le centre
26:53qui réunit les idées de la droite démocratique
26:56et de la gauche démocratique
26:59il y a deux projets de loi
27:02un projet de loi porté par les sociodémocrates
27:05et un projet de loi proposé par la droite
27:08nous on propose d'aller de l'avant
27:12pour moi ce sera la solution de la question migratoire
27:15mais portée par le centre
27:18l'AFD est un parti qui a relativisé la période nazie
27:21et qui préconise des solutions assez radicales
27:24aux questions migratoires
27:27il faut bien comprendre qu'un tabou a été brisé
27:30puisque c'est la première fois dans l'histoire de l'Allemagne
27:33que la droite traditionnelle a fait appel aux voix
27:36pour faire adopter un texte très dur sur l'immigration
27:40une nouvelle ère s'ouvre ici et maintenant
27:43et nous la menons
27:46des nouvelles forces la mènent
27:49ce sont les forces de l'AFD
27:52vous pouvez suivre monsieur Merthe
27:55si vous en avez encore la force
27:58en France aussi votre parti allié à la droite
28:01s'est vu accusé de donner des gages à l'extrême droite
28:04pour éviter une censure
28:08qu'est-ce que vous vous dites ?
28:11d'abord ce que je me dis c'est que
28:14l'AFD c'est le diable du diable
28:17c'est-à-dire que même Marine Le Pen
28:20ne veut pas pactiser avec le diable AFD
28:23qui rappelons-le est pro-Russie
28:26pro-Chine
28:29ni la Shoah
28:32Marine Le Pen a toujours dit
28:35qu'il ne pouvait absolument pas pactiser
28:38ça montre à quel point on en arrive vraiment très loin
28:41le dernier bastion démocratique allemand
28:44moi je suis normande
28:47née à quelques kilomètres des plages du débarquement
28:50et d'entendre que ce tabou est brisé
28:53cette alliance, cette collaboration
28:56d'un parti politique
28:59centriste, de droite
29:02conservateur mais de droite
29:05traditionnelle avec l'AFD
29:08qui représente pour moi le diable
29:11au Parlement on a vu des votes
29:14c'est pour ça que je rejoins complètement
29:17Yann Christophe dans sa question
29:20dans son point de dire qu'il y a un sujet de politique migratoire
29:23et qu'il ne peut pas être tabou
29:26dans le sens où sinon si on fait l'autruche
29:29on en arrive à des propositions
29:32complètement extrêmes comme celle-là
29:35où on va mettre tous les migrants dans le même panier
29:38j'entends quand même que la France n'a pas été épargnée
29:41il y a eu des attaques au couteau récemment
29:44qui font qu'il y a un moment il faut se poser des questions
29:47et se dire que bien sûr qu'il faut accueillir les gens
29:50mais on ne peut pas accepter non plus
29:53une impunité sur des personnes qui vont aller tuer
29:57et c'est la même chose en France
30:00mais le problème c'est que si on ne s'attaque pas
30:03à ces problèmes qui sont de véritables problèmes
30:06pour les concitoyens qui sont ceux qui votent et qui décident
30:09alors la déferlante demain peut-être en Allemagne
30:12elle va arriver partout en Europe
30:15et on la voit arriver
30:18donc ne soyons pas aveugles
30:21il y a un diagnostic qui est à peu près partagé par tout le monde
30:24la remigration à part la FDA
30:27y compris des citoyens allemands dans des pays qu'ils ne connaissent même pas
30:30on en est arrivé avec un Premier ministre français qui a parlé de submersion
30:33mais la conclusion, qu'est-ce que la réponse ?
30:36migration, migration, migration
30:39ou on jette un oeil sur les systèmes sociaux
30:42la retraite, ça c'est un sujet auquel on a besoin
30:45la réponse c'est l'impunité
30:48on a besoin aussi d'un chancelier qui essaie de unir
30:51le sujet de la migration
30:54et ça aide pas du tout
30:57ça aide la FD
31:00sur le couple franco-allemand
31:03est-ce que ces élections vont permettre de stabiliser l'Allemagne
31:06est-ce que le couple franco-allemand va pouvoir redémarrer
31:09on sait que c'est un moteur important pour l'Europe
31:12mais il est fragilisé des deux côtés du Rhin
31:15il est fragilisé et d'ailleurs il ne fonctionnait pas très bien
31:18et moi j'espère qu'avec un nouveau chancelier allemand
31:21pour l'instant ça va être probablement
31:24monsieur Merz
31:27qu'une nouvelle dynamique puisse s'ouvrir
31:30parce qu'en Europe, si l'Allemagne et la France se mettent d'accord
31:33on a un chemin qui va de l'avant
31:36et on a besoin de ce chemin
31:39qui prend en compte les questions importantes
31:42des deux côtés du Rhin
31:45et qui va donner à rassembler les autres pays
31:48pour une voie commune
31:51est-ce que vous espérez une Allemagne plus forte qui sort de ces urnes
31:54madame Langenzippen
31:57on va voir, on a encore trois semaines
32:00mais ça c'est le CDU
32:03et une coalition stable
32:06on a besoin maintenant d'une coalition vraiment stable
32:09pour les peuples, pour l'Europe aussi
32:12et ça c'est su par un potent stabilité
32:15Stéphanie, le mot de la fin
32:18il faut un sursaut, il est possible
32:21il en va de la survie de l'Union Européenne qui est à l'heure actuelle prise en tenaille
32:24entre les Etats-Unis, la Chine
32:27avec une vraie question existentielle
32:30et donc on n'a pas le choix
32:33et c'est un vrai test de solidité de l'Union Européenne
32:36Trump le sait, Musk le sait
32:39il est le meilleur copain de l'AFD
32:42il faut surtout faire en sorte que l'Allemagne ne se fasse pas confisquer
32:45les élections le 23 février par Musk
32:48et par les réseaux sociaux
32:51ce qui est loin d'être acquis
32:54quand j'enlis les dernières informations sur le fait que
32:57l'autorité allemande a refusé
33:00de mettre en place le système d'urgence
33:03en matière de DSA pour justement contrôler la désinformation
33:06et l'ingérence en disant qu'on n'avait pas le temps de le faire
33:09et donc là je dis, il ne faut pas que les Allemands se fassent confisquer
33:12leurs votes, leurs voix, leurs paroles
33:15il en va de la survie de l'Union Européenne
33:18Alors vous êtes tous d'accord, ça sera l'objet de notre prochain débat
33:21la désinformation, merci à vous d'avoir participé à celui-ci
33:24Merci Caroline et bonne suite de programmes sur nos chaînes

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