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00:0013h-14h, l'Europe 1-13h, avec Céline Giraud sur Europe 1.
00:04Il est 13h19, l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs politiques aujourd'hui, Zéline Olivier d'Artigolle et Jean-Claude Dassier.
00:10Jean-Claude Dassier qui n'a pas posé sa doudoune, c'est bon dans ce studio ?
00:13Je trouve qu'il fait frais, le retour de l'hiver ne m'amuse pas.
00:16Vous voulez une raclette ou quelque chose ?
00:18La tartiflette à volonté dans le studio d'Europe 1-13h.
00:21Si ça vous gêne, je veux bien retirer ma doudoune.
00:23Un petit coup de génépi aussi.
00:26Je compte sur votre sagacité dans les minutes qui arrivent.
00:29Jusqu'à 14h, on va parler de Marine Le Pen qui était l'invité d'Europe 1 et CNews ce matin,
00:33et elle n'a pas été tendre avec Emmanuel Macron, vous l'entendrez.
00:37On reviendra aussi sur la stratégie de Donald Trump.
00:39Est-elle fragilisée par l'offensive de Poutine sur la ville de Koursk
00:43et les derniers développements dont on a parlé dans ce journal ?
00:45Il va falloir vérifier la religion des gens qu'on caricature.
00:48C'est signé Jean-Luc Mélenchon à propos des affiches antisémites de LFI avec Cyril Hanouna.
00:53La polémique gonfle encore.
00:55Et puis le port du voile sur le terrain n'est pas de l'antrisme.
00:58Comment interpréter les propos de la ministre des Sports ?
01:01Il y a de quoi faire.
01:02Mais pour commencer cette question, est-ce qu'on assiste à la renaissance d'Emmanuel Macron ?
01:07Le chef de l'État ne profite-t-il pas de ce chamboule tout géopolitique
01:11pour se replacer au centre de l'échiquier ?
01:13On va écouter tout de suite Marine Le Pen, donc chef de file des députés RN,
01:17qui a critiqué violemment la politique d'Emmanuel Macron sur le dossier ukrainien.
01:22Elle était, je le rappelle, l'invité exceptionnel de Sonia Mabrouk ce matin sur Europe 1 et CNews.
01:26Pour l'instant, la Russie n'a pas annoncé qu'il attaquait la France.
01:30Les chats russes ne sont pas sur les Champs-Élysées.
01:33Oui, mais si on écoute Emmanuel Macron, on pourrait le croire, que ça va arriver.
01:36Vous pensez véritablement ?
01:37Moi, ce que je trouve étonnant, madame, c'est que j'ai entendu Emmanuel Macron à 20h.
01:41J'avais le sentiment qu'il allait déclarer la guerre.
01:44C'était un discours qui était un discours guerrier.
01:47Au même moment où il semblait que la paix pouvait trouver un chemin.
01:52Et plutôt que d'accompagner ce chemin,
01:54Emmanuel Macron nous expliquait qu'il fallait préparer une guerre quasiment imminente.
02:01Olivier Dardigolle, Marine Le Pen est dans son rôle de numéro un d'opposante.
02:06Pour ceux qui ont encore un peu de mémoire politique, parce qu'on passe souvent d'un sujet à l'autre,
02:10ça rappelle terriblement la dernière fois qu'ils se sont opposés,
02:15c'est-à-dire la présidentielle de 2022 et le débat de second tour,
02:20avec déjà la question ukrainienne, il faut s'en rappeler,
02:24et où le président de la République sortant avait pu dire à Marine Le Pen
02:29vous ne maîtrisez pas vos sujets.
02:32Donc elle a aussi une revanche à prendre.
02:34Moi je trouve qu'elle a pris de la densité sur ces questions-là.
02:36Vous l'avez trouvé bien ?
02:37Elle a pris incontestablement de la densité.
02:40Quand bien même il y a une cohabitation de deux lignes au sein même du Rassemblement National,
02:46avec, il me semble, concernant Marine Le Pen,
02:49la volonté de se retrouver à équidistance à la fois de Trump et de Poutine,
02:53mais avec un discours beaucoup plus pro-ukrainien venant de Jordan Bardella,
02:59à vérifier, il va falloir voir comment les choses se suivent.
03:01Et en effet, un retour tonitruant du président sur la scène politique nationale,
03:07par le biais de l'actualité internationale,
03:11où en effet il se replace au centre de l'échiquier
03:13et il fait de la politique son interpellation mardi de Marine Le Pen
03:18sur la question ukrainienne et son grand retour sur la scène politique.
03:21Et je rappelle qu'il a fait 15 millions quand même de téléspectateurs lors de son allocution de 13 millions.
03:26Les événements le servent, puisqu'ils sont précarés, si j'ose dire,
03:31avec la cohabitation sympathique avec M. Béroux,
03:36c'est tout de même l'événement international.
03:37Là, il a une guerre, une situation au Proche-Orient qui est très délicate, bref, il a une situation.
03:42Il enchaîne les interventions, les réunions.
03:44L'Europe à bâtir, à construire, c'est sa façon de voir depuis le début,
03:48c'est un partisan acharné de l'Europe fédérale.
03:51Donc, on comprend que la situation internationale,
03:54sur un plateau, si j'ose dire, même si ce n'est pas très réjouissant,
03:57lui offre la possibilité de revenir, quoi ?
04:00Le grand timonier des chefs de guerre ?
04:03Et je comprends les reproches de Marine Le Pen,
04:06même si venant de sa part, reprocher à Macron de faire peur,
04:11alors qu'elle-même a quand même bâti l'essentiel de son argumentaire
04:15sur l'inquiétude des Français, notamment vis-à-vis de la situation économique.
04:19Bref, c'est le jeu politique.
04:21Il n'en reste pas moins qu'avec les déclarations ce matin,
04:25je pense qu'on va y revenir, de M. Poutine,
04:29j'ai l'impression qu'on en a pour plus longtemps que prévu.
04:32Et avec un double effet qui se coule, c'est-à-dire que
04:35François Bayrou peut...
04:37Vous savez que les auditeurs européens, l'effet qui se coule, ça marche très bien,
04:40parce que c'est la génération des années 80.
04:43Ceux qui sont nés en 2000, ils avaient du tout ce que c'est la génération qui se coule.
04:46C'est la nôtre.
04:47Donc allez-y.
04:48Parce que plus personne ne pose la question d'une censure du gouvernement Bayrou,
04:52qui va aller sur ses 100 jours à Matignon la semaine prochaine,
04:57Michel Barnier en a fait 99.
04:59Donc là, la menace d'une censure s'éloigne dans le contexte actuel.
05:03Et plus personne ne parle, ne met sur la table la question
05:07d'une démission du président de la République.
05:09Mais il a repris le leadership aussi sur François Bayrou, puisque vous en parlez.
05:13Mais rappelez-vous, il y a quelques mois, à la fois Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen
05:17évoquaient cette question d'une présidentielle anticipée.
05:20Donc pour les deux personnes de l'exécutif, c'est plutôt une bonne opération.
05:24Et il bénéficie d'une petite embellie au niveau des sondages aussi, on peut le dire.
05:28Il y a eu cette audience record lors de son allocution.
05:31Il occupe le terrain, il enchaîne les réunions, il est partout.
05:35Il s'invite à des réunions...
05:37On connaît l'effet drapeau dans notre pays,
05:39qui peut s'expliquer assez raisonnablement.
05:44Il me semble normal que les Français soient très attentifs à la manière dont le président...
05:48Mais ils n'ont pas pardonné la dissolution, pour autant.
05:50Oui, mais ils sont attentifs aux prises de position,
05:54à l'analyse du président de la République,
05:57qui en plus bénéficie quand même d'une expérience
06:01des crises. Il est élu depuis 2017.
06:04C'est aujourd'hui le dirigeant européen qui a le plus d'expérience en la matière.
06:09Donc il bénéficie de cette exposition-là.
06:11Et on ne peut pas reprocher à un président de la République,
06:13quel qu'il soit, Macron ou un autre,
06:16de prendre les précautions nécessaires
06:19face à une situation internationale qui s'est profondément dégradée.
06:23Alors, de là à...
06:25C'est le reproche que lui a fait Marine Le Pen,
06:27mais que beaucoup d'observateurs lui ont fait également à Macron,
06:31c'est d'avoir joué sur les peurs,
06:33d'en avoir fait beaucoup avant hier soir,
06:36en disant, bon,
06:38personne ne croit que la Russie,
06:40qui s'en sortira comme elle le peut
06:42de son aventure ukrainienne,
06:44sera demain sur les Champs-Elysées.
06:46En revanche, c'est vrai que...
06:49Mais c'est lui qui dicte l'agenda, qui impose les règles...
06:52C'est vrai que c'est...
06:54Bon, Poutine va se sortir probablement
06:58en bonne santé de cette aventure ukrainienne.
07:01Mon pronostic, c'est que
07:03Trump a beaucoup fait de bêtises,
07:05et que là, on se retrouve dans une situation
07:07où c'est, je peux me tromper,
07:09et à la limite, je le souhaite,
07:11mais je crois que Poutine
07:13se trouve dans une situation de force.
07:15Il se balade sur le front avec le Trier,
07:18il n'a pas l'air de considérer qu'il est absolument urgent
07:21de trouver une trêve.
07:23Bref, la trêve, c'est surtout dans le camp d'en face
07:25dont on a envie.
07:27Donc je suis un peu inquiet sur la durée
07:29que tout cela peut prendre,
07:31et néanmoins,
07:33le fait, pour le président Macron,
07:35j'y reviens, d'avoir un peu fait peur
07:37aux Français avant-hier soir,
07:39était probablement de trop.
07:41On va continuer à parler de cette stratégie d'Emmanuel Macron
07:43et surtout du retour de Marine Le Pen
07:45qui va tenter de rester la première opposante
07:47au chef de l'Etat.
07:49Est-ce que c'est possible sur la scène nationale
07:51comme sur la scène internationale ?
07:53On en débat, à tout de suite.