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00:0013h, 14h, Europe 1 13h. 13h31 sur Europe 1, Europe 1 13h, la suite de vos écoutées.
00:06Céline Giraud est avec vous aujourd'hui pour décrypter l'actualité. Céline, Gabrielle Cluzel et Paul Melun.
00:10Et nos auditeurs qui vont sans doute être très intéressés par le sujet qu'on va aborder maintenant.
00:14Emmanuel Macron qui reçoit donc les chefs d'État majeurs européens et de l'OTAN.
00:18Je dis reçoit mais c'est plutôt s'invite à cette réunion, c'est la première fois.
00:22Je le rappelle aussi qu'un chef d'État assiste à ce rassemblement de chefs désarmés.
00:26Écoutez Charles Millon, l'ancien ministre de la Défense.
00:29Il a critiqué la présence d'Emmanuel Macron à cette réunion.
00:31Il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur Europe 1 et ses news.
00:35On fait de la diplomatie spectacle maintenant.
00:37Je me tourne vers le président de la République pour lui dire d'arrêter.
00:40Parce que la diplomatie spectacle, ce n'est pas de la diplomatie.
00:43La diplomatie, c'est discret, c'est secret et ça permet en fait d'arriver à des solutions.
00:47Là, on est en train en fait d'utiliser des événements qui sont des événements graves
00:52pour pouvoir poursuivre d'autres objectifs.
00:54Et en particulier, remettre en selle un président de la République
00:59qui avait été très abîmé par la dissolution.
01:03Je crois qu'aujourd'hui, il faudrait rappeler au président de la République
01:08qu'il y a des dossiers qui sont plus importants que de faire du spectacle diplomatique.
01:12Voilà Charles Millon, très cash à l'ancien ministre de la Défense ce matin sur Europe 1 et ses news.
01:17Paul Melun, c'est la diplomatie spectacle. Vous êtes d'accord ?
01:19Non, je ne reprendrai pas à mon actif cette expression de diplomatie spectacle.
01:22Je pense que l'allocution de mercredi était importante.
01:25Vous savez, quand vous regardez aussi dans les autres pays européens et dans les autres pays occidentaux
01:28la façon dont ça se déroule, s'il y en a un qui a fait de la diplomatie spectacle,
01:32c'est Donald Trump avec Vance, quand ils ont reçu Zelensky,
01:36qu'ils l'ont humilié face au monde entier. Et ça, c'était du spectacle.
01:39Emmanuel Macron, il vient, il fait une allocution de 13 minutes pour s'adresser aux Français
01:43dans un contexte qui, quand même, enfin je veux dire,
01:46je sais qu'on nous dit que le président essaie de faire peur, mais la situation fait peur.
01:49Là, on parle de cette réunion dans laquelle il s'invite...
01:51Oui, mais le président de la République, il est chef des armées. Il est dans son rôle.
01:54C'est la première fois qu'un chef d'État s'invite à ce rassemblement.
01:56On le rappelle, c'est les armées, c'est-à-dire que c'est un chef d'État majeur européen et de l'OTAN.
02:01C'est des étrangers. Et c'est une réunion très opérationnelle, très stratégique.
02:06Ce n'est pas du tout politique.
02:08Bien sûr, mais c'est aussi la première fois depuis longtemps
02:10que nous sommes confrontés à un tel niveau de réarmement du monde,
02:15de réveil des empires, dans lequel Donald Trump nous dit
02:18qu'il va récupérer le Groenland et se servir dans les matières rares,
02:22dans l'exploitation des sols, alors que le Groenland appartient à l'Union Européenne,
02:26qu'il menace le Canada, qu'il veut reprendre le canal de Panama,
02:29qu'il renolfe le golfe de Mexique.
02:30Et Vladimir Poutine en Russie, on voit bien qu'il est en train d'essayer de recréer la Grande Russie.
02:37Oui, mais revenons sur cette séquence, Gabrielle Cluzel, justement.
02:40Oui, moi je partage l'analyse de Charles Millon.
02:43C'est un peu la chanson de France Gall, un prouf que tu existes.
02:46C'est devenu son dernier précaré, chef des armées.
02:49Pour le reste, il ne maîtrise plus rien.
02:51Il était condamné à aller discuter avec des tiktokers mythomanes à moitié,
02:59ou islamistes, ou publications douteuses sur l'autoroute.
03:05Il faisait des sorties impromptues.
03:07Il a fait des lives aussi, l'autre fois.
03:09Et c'est vrai que là, il retrouve une posture.
03:12Mais c'est vrai, on a dit beaucoup de Trump, même de Zelensky,
03:15on a dit que c'était des grands acteurs.
03:17Emmanuel Macron aussi, c'est un grand acteur.
03:19D'ailleurs, il aime le théâtre.
03:21Et c'est vrai que là, il a endossé la panoplie du chef de guerre.
03:26Et c'est vrai que ça lui permet d'exister.
03:28Moi j'en suis convaincue.
03:30Consciemment ou non.
03:32Moi je pense consciemment.
03:34Mais maintenant, il y a sans doute une part de sincérité.
03:36Mais néanmoins, c'est une évidence.
03:38Ça lui permet d'exister.
03:41Il s'est invité dans ce cadre.
03:46Il n'était pas invité.
03:48C'est bien qu'il a choisi de faire parler de lui.
03:51Je considère en effet que c'est de la politique spectacle.
03:54Et puis je vais vous dire, ça parle à son électorat.
03:56J'ai cette conviction là.
03:58Aux électorats qui lui restent et peut-être qui peuvent être encore tentés.
04:04Vous savez, la menace intérieure qui nous guette,
04:07et qui pour moi me paraît bien plus existentielle
04:09que celle de l'islamisme, qui nous ronge,
04:11qui est liée avec le narcotrafic, etc.
04:13Elle est compliquée à gérer.
04:15Voir, ils trouvent ça absolument insurmontable.
04:17En revanche, ça a des allures de guerre froide là.
04:19Ce qu'on vit.
04:21On a l'impression d'être dans un film des années 80.
04:23On connaît l'ennemi, les Russes.
04:25Il y a les Américains en face.
04:27Un bouquin de Lapierre.
04:29Son électorat qui est plutôt âgé,
04:31je pense que ça lui parle.
04:33Lui, il est droit dans ses bottes face à tout ça.
04:35C'est une partition qu'il connaît bien et qui plaît.
04:37Qu'est-ce que vous aimeriez voir sur des terrains moins confortables ?
04:39Je vais vous parler de cette menace existentielle
04:41autrement plus difficile à gérer pour lui.
04:43D'autant qu'on se demande comment ça peut être perçu.
04:45Parce que ces propositions militaires,
04:47on en parlait dans le journal,
04:49notamment sur l'Ukraine,
04:51divisent et suscitent des oppositions
04:53déjà au sein de l'Union Européenne.
04:55Oui, alors tout le défi du réarmement
04:57qu'a annoncé le Président de la République
04:59dans son allocution,
05:01c'est d'embarquer les autres pays européens.
05:03On sait que les Allemands,
05:05depuis la Seconde Guerre Mondiale,
05:07ont préféré confier leur sécurité aux Américains.
05:09Donc dire à un certain nombre de pays d'Europe,
05:11y compris les pays qui sont aux limites rouges de la Russie,
05:13qui sont très menacés,
05:15quand j'entends dire que Poutine ne menace personne,
05:17allez dire ça aux Lettoniens, aux Lituaniens, aux Estoniens
05:19ou aux Polonais. Bien sûr qu'ils se sentent menacés.
05:21Mais de là à leur dire, mettez votre sécurité
05:23entre les mains de la France plutôt qu'aux Etats-Unis,
05:25ces pays-là ont peur.
05:27Le problème, c'est que Donald Trump ne les soutient plus.
05:29En tout cas, moins. Et que Donald Trump se désengage.
05:31Il dit « America first ». Donc que la France
05:33a un nouveau rôle. Moi je trouve ça normal.
05:35Et ça nécessite effectivement de la coordination.
05:37Et que le Président parle avec ses homologues européens.
05:39Et on va écouter Tom Aménager, député
05:41RN du Loiret. Et selon lui, il ne faut pas
05:43céder justement à la panique sur la menace
05:45russe. Il était sur TF1 ce matin.
05:47On voit bien qu'à court terme, oui,
05:49les soldats russes ne sont pas
05:51aux portes de Paris. Donc il faut
05:53anticiper. C'est le rôle des gouvernements
05:55et des gouvernants de prévoir et donc
05:57d'anticiper, de se réarmer, de préparer
05:59la paix en préparant indirectement, malheureusement,
06:01la guerre. Mais il faut aussi ne pas
06:03paniquer les Français. Les chars russes
06:05ne sont pas aux portes de Paris.
06:07Voilà. Tom Aménager, député RN.
06:09La belle affaire. Bien sûr qu'ils ne sont pas aux portes de Paris.
06:11Mais tous les diplomates, alors là, pour le coup, qu'ils soient de droite ou de gauche,
06:13nous expliquent que les intérêts de la France ne s'arrêtent pas
06:15aux frontières du Rhin. C'est stupide. Évidemment
06:17que si demain, l'Allemagne est menacée
06:19sur son flanc Est, ou même peut-être la Pologne,
06:21évidemment que la France est aussi, par extension,
06:23menacée. Pareil pour les intérêts de la France à l'étranger.
06:25Ce que va faire Poutine en Algérie,
06:27par exemple, avec son grand partenariat avec Théboune,
06:29nous menace sur la question dont parle Gabriel, c'est-à-dire l'islam politique.
06:31Donc, tout est lié.
06:33Et la Russie est menaçante.
06:35Il n'y a pas un seul agent de la DGSE qui vous dira le contraire.
06:37Oui, mais on voit bien, précisément,
06:39le côté théâtral. Parce que vous avez raison
06:41de parler de Théboune et de l'Algérie. Les deux pays
06:43sont alliés. Donc, il y a quelque chose
06:45d'extrêmement paradoxal à
06:47ne pas être droit dans ses bottes face à Théboune.
06:49Mais, en revanche, à avoir des
06:51rhodomontades face à
06:53Poutine, il faudrait à minima accorder les violons
06:55pour les deux.
06:57On va les mettre sur la même
06:59ligne.
07:01Et là encore, je trouve que ça parle.
07:03Les chars russes
07:05ont cette allusion un peu
07:07caricaturale, mais néanmoins pas fausse
07:09sur les Champs-Elysées. Encore une fois, ça parle à un
07:11électorat qui a vécu dans les années 80,
07:13dans les années 70, qui a vécu
07:15du temps de la guerre froide. Je crois qu'il joue
07:17une partition qu'il connaît bien et que son électorat
07:19connaît bien.

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