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Dans un contexte de censure du gouvernement de Michel Barnier, Emmanuel Macron a pris la parole devant les Français ce jeudi 5 décembre. S'il n'a pas annoncé de futur Premier ministre, il a estimé que sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale "n'a pas été comprise".

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Transcription
00:00Mathieu Coissendon, évidemment, on parle ce matin du président de la République qui s'est exprimé hier soir dans une magie courte à l'occasion.
00:05Bah oui, courte, pour le moment, pas de 10 minutes.
00:08Voilà, il était très attendu, on a pensé à un moment qu'il allait peut-être donner le nom du nouveau Premier ministre, que nenni, ce sera dans quelques jours.
00:15A-t-il donné les clés pour sortir ? Bah du blocage.
00:18Alors, il a dit des choses qui fixent un cadre en levant notamment deux incertitudes. La première, c'est ça.
00:25Le mandat que vous m'avez démocratiquement confié est un mandat de 5 ans et je l'exercerai pleinement jusqu'à son terme.
00:33Alors ça, c'est pour tenter d'éteindre, évidemment, la petite musique de la démission qui avait été ouvertement réclamée par Jean-Luc Mélenchon encore hier soir,
00:42régulièrement évoquée, pas forcément réclamée, mais ce qui revient un peu au même, par Marine Le Pen et le Rassemblement National,
00:47et puis aussi par d'autres personnalités, vous vous souvenez, on en avait parlé ici, Jean-François Copé ou Charles de Courson,
00:52même le président des maires de France, David Lyssenaar, c'est pour clore cette hypothèse, lever cette hypothèque, comme on dit, il ne démissionnera pas.
01:01La seconde information qu'il a donnée, c'est ça.
01:03Nous avons devant nous 30 mois. 30 mois jusqu'au terme du mandat que vous m'avez confié. 30 mois pour que le gouvernement puisse agir.
01:13Alors ça, c'est beaucoup plus subliminal, mais ça veut dire en gros, s'il parle de 30 mois, ça veut dire qu'il n'envisage pas a priori de nouvelles dissolutions
01:20et qu'il va donc bien falloir se débrouiller avec cette Assemblée Nationale en trois tiers.
01:25Alors on n'est pas obligé d'y croire, on peut se dire, il peut toujours changer d'avis en fonction d'événements,
01:28mais c'est quand même important de le savoir parce que ça envoie en fait un message au parti qui aurait pu être tenté de se mettre dans une position d'attente
01:35sur le mode à quoi bon se décarcasser, de toute façon, si dans six mois, il y a des nouvelles législatives, ça ne fait pas partie des plans du président.
01:41Bon, et donc pour tenir pendant ces 30 mois, ce que veut Emmanuel Macron, c'est un gouvernement d'intérêt général. Pardon, mais ça veut dire quoi ?
01:48Alors en fait, ça veut dire une forme de gouvernement d'Union Nationale, mais sans LFI ni le Rassemblement National.
01:55En fait, Emmanuel Macron a vu que tenter de s'acheter la bienveillance du Rassemblement National, ça n'avait pas fonctionné avec Michel Barnier.
02:01C'est difficile de discuter avec un parti qui vous met un pistolet sur la tempe pour dire, si tu ne fais pas ce qu'on te dit, on te tue.
02:06Du coup, il va plutôt regarder de l'autre côté de l'échiquier et peut-être un peu sur sa gauche, avec un objectif, en fait,
02:12que le gouvernement Kingdom soit soutenu par une majorité de députés qui s'engage à ne pas le faire tomber.
02:17Vous savez, c'est le pacte de non-censure dont je vous parlais hier à cette heure sur ce plateau.
02:23Et c'est pour ça qu'il reçoit aujourd'hui à l'Élysée plusieurs dirigeants politiques de LR jusqu'au PS, parce que les macronistes,
02:30c'est-à-dire Ensemble, le Modem, Horizon, plus le PS, plus LR, plus les députés indépendants, ça fait 300 députés et donc une majorité.
02:38Bon, ça peut marcher ?
02:39Alors, c'est encore très, très hypothétique. D'abord parce que la gauche, la droite et le centre, tous ensemble contre les extrêmes,
02:45ça ne vous rappelle rien ? Qu'est-ce qu'il s'appelait les riaux ? Le macronisme. Ça a déjà été tenté et ça n'a pas marché.
02:50Ça n'a pas marché parce qu'Emmanuel Macron l'avait fait sur le mode du débauchage. Je vous prends 2-3 personnalités de droite,
02:552-3 personnalités de gauche. Ça n'avait pas été théorisé. Ça ne peut fonctionner que si c'est sur les bases d'un accord politique.
03:02Et puis, par exemple, que cet engagement non censuré, il soit aussi doublé d'un engagement de ne pas utiliser le 49-3,
03:06parce qu'il ne s'agit pas non plus de donner un blanc-seing. Il faut ensuite que le PS accepte et donc que le nouveau Front populaire explose.
03:14Alors là, les députés socialistes commencent à bouger parce qu'ils se disent est-ce que ce n'est pas une occasion de se délivrer de la tutelle de Jean-Luc Mélenchon.
03:24Mais s'ils y vont, ils n'iront probablement pas seuls parce que sinon ils seront une nouvelle fois accusés de trahison, eux les socialistes.
03:30Donc ils embarqueraient bien avec eux les écolos. Mais les écologistes n'ont pas été invités par Emmanuel Macron à l'Élysée.
03:35Donc tout ça est encore très gazeux. Et puis, il faut enfin que le président de la République passe la main d'une certaine manière.
03:42Parce que si c'est lui qui le tente, et comme il l'a déjà tenté et que ça n'a pas marché, il vaut mieux qu'il confie ça à un Premier ministre.
03:47Un Premier ministre qui rassemble, qui incarne cet esprit-là, qui c'est ce qu'il va falloir trouver. Il a quelques jours, aura-t-il dit, pour le faire.
03:55Début des consultations à l'Élysée tout à l'heure. D'ailleurs, nous serons en direct de l'Élysée dans 7 minutes pour comprendre tout à l'heure à 8h10.

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