Cette semaine, Donald Trump a reçu à la Maison Blanche une série de dirigeants européens : Emmanuel Macron, Keir Starmer et Volodymyr Zelensky. Malgré le soutien indéfectible des médias français à l’égard du président, force est de constater qu’il s’est rallié à la vision et aux exigences de Donald Trump lors de sa visite. Du côté du Britannique, l’épisode s’est transformé en humiliation.
Quoi qu’en dise les délires guerriers de l’Union européenne, Vladimir Poutine et Donald Trump marchent ensemble vers une solution de paix en Ukraine et Bruxelles et ses dirigeants sont sur la touche.
Un rapprochement entre les géants américain et russe qui rebat les cartes géopolitiques faisant voler en éclat le mythe de l’Occident en parallèle de l’explosion de l’Etat profond néoconservateur.
Quel chemin vers la paix en Ukraine ?
Quel avenir pour l’Europe ?
Quelles places pour les géants du monde ?
Dans ce nouvel épisode du Samedi Politique, nous décryptons ces bouleversements avec Régis Le Sommier, grand reporter et directeur de la rédaction d’Omerta, auteur du livre "Qui est le Diable ? L’Autre ou l’Occident" (disponible sur la boutique TVL ici https://boutiquetvl.fr/accueil/regis-le-sommier-qui-est-le-diable-l-autre-ou-l-occident-, il nous éclaire sur :
Le rapprochement inédit entre Trump et Poutine : Pourquoi Washington et Moscou négocient-ils sans l’Europe ?
La visite d’Emmanuel Macron à la Maison Blanche : Un échec diplomatique ?
Keir Starmer et Volodymyr Zelensky face à Trump : Nouvelles humiliations ?
L’avenir de l’Ukraine : Quelles sont les perspectives pour Volodymyr Zelensky ?
La fin de l’Occident ? : Trump lessive-t-il l’Etat profond ? L’UE est-elle le dernier refuge des néoconservateurs ?
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Quoi qu’en dise les délires guerriers de l’Union européenne, Vladimir Poutine et Donald Trump marchent ensemble vers une solution de paix en Ukraine et Bruxelles et ses dirigeants sont sur la touche.
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NewsTranscription
00:00:00Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle émission, ce nouveau samedi politique.
00:00:21Alors cette semaine, c'était un véritable défilé à la Maison-Blanche, Volodymyr Zelensky vendredi, Keir Starmer jeudi.
00:00:28Et évidemment, début de semaine, Emmanuel Macron met, malgré le défilé européen, la paix avance, le rapprochement entre Moscou et Washington aussi.
00:00:38Alors quel avenir pour l'Union européenne, quel avenir pour le monde, c'est ce que nous allons voir tout de suite.
00:00:43Mais avant, vous le savez, sans vous, nous n'avons pas de succès.
00:00:46Alors je compte sur vous pour partager, relayer, comme on dit, cette émission, bien sûr.
00:00:51Cliquez sur le fameux pouce en l'air parce que ça change tout, ça améliore considérablement le référencement.
00:00:56Et puis évidemment, on se retrouve dans les commentaires dès à présent. Je vous lis, bien sûr, chaque semaine. À tout de suite.
00:01:02– Sous-titrage Société Radio-Canada
00:01:12– Et à mes côtés cette semaine, Régis Le Saumier. Bonjour monsieur.
00:01:15– Bonjour Élise. – Merci beaucoup d'être à nouveau à nos côtés.
00:01:18Vous êtes grand reporter, ancien directeur, adjoint de la rédaction de Paris Match.
00:01:22Dans ce cadre, vous avez beaucoup travaillé aux États-Unis.
00:01:25Vous êtes actuellement le directeur de la rédaction d'Omerta, un magazine en ligne, fondé avec Charles Danjou en 2022.
00:01:31Il y a également un magazine papier qui correspond à Omerta en ligne.
00:01:36Et puis vous avez fait de très nombreux reportages en Ukraine.
00:01:39Et bien sûr, ne pas oublier votre dernier ouvrage,
00:01:42Qui est le diable, l'autre ou l'Occident ?
00:01:45C'est aux éditions Max Milot.
00:01:46Et bien sûr, chers téléspectateurs, vous pouvez dès à présent le trouver sur la boutique de TVL, sur tvl.fr.
00:01:52C'est aussi dans la description, juste en dessous.
00:01:55Alors, les négociations de paix en Ukraine avancent après trois ans de guerre ouverte.
00:02:00Près de 11 ans de conflits sous-jacents depuis la fameuse révolution de Meïdan.
00:02:06Ce qui avance, c'est aussi le rapprochement entre la Russie et les États-Unis.
00:02:10Il y a 15 jours, c'est Sergei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe,
00:02:13qui a rencontré le secrétaire d'État américain Marco Rubio.
00:02:17C'était Riyad en Arabie Saoudite.
00:02:19Jeudi, la rencontre entre diplomates russes et américains était à Istanbul, en Turquie.
00:02:25Donc, c'est la rencontre des deux diables contemporains, finalement.
00:02:29Donald Trump, d'un côté, Vladimir Poutine, de l'autre.
00:02:32Et l'Union européenne assiste à ça, complètement déconcertée.
00:02:36– Alors, vous dites les deux diables.
00:02:37Effectivement, ces deux portraits que j'ai dressés dans mon livre sur les diables,
00:02:44je n'imaginais pas que, même si on pouvait ressentir,
00:02:48à l'époque de la campagne de Donald Trump,
00:02:50qu'il y avait une véritable volonté de la part du candidat,
00:02:54et d'ailleurs, c'est assez étonnant de voir qu'on est étonné de ce qui se passe,
00:02:59ou étonné de ce que Trump veut faire,
00:03:01parce qu'il l'a dit à toutes les étapes de sa campagne.
00:03:05On n'a pas voulu le voir, on n'a pas voulu le croire,
00:03:07on n'a pas voulu croire qu'il serait élu, peut-être.
00:03:10Mais je trouve qu'on a un peu de mal à se dire,
00:03:15on est pris au dépourvu, c'est la panique.
00:03:18Non, ça ne devrait pas être la panique.
00:03:20On aurait dû, nous Européens en tout cas,
00:03:22imaginer un scénario dans lequel il y aurait un rapprochement,
00:03:25puisqu'à partir du moment où Trump dit,
00:03:27je veux être le président de la paix, je veux faire la paix en Ukraine,
00:03:31cette guerre n'aurait jamais eu lieu, d'abord il dit souvent ça,
00:03:35cette guerre n'aurait jamais eu lieu si j'avais été aux commandes,
00:03:38et ensuite il dit, après il a amendé un peu son discours,
00:03:42c'est toujours comme ça avec Trump, mais l'intention reste la même,
00:03:45c'est-à-dire il dit, je vais arrêter la guerre en 24 heures chrono,
00:03:48il faut bien un partenaire,
00:03:49et ce partenaire ça va être évidemment Vladimir Poutine.
00:03:52Donc on peut s'étonner de la rapidité des événements,
00:03:56parce que l'administration Trump, pas que Trump lui-même,
00:04:00tous ceux qui sont en ordre de bataille autour de lui,
00:04:05ont décidé d'asséner, c'est une tornade véritable,
00:04:11tous les jours il se passe quelque chose,
00:04:12tous les jours il y a un nouveau rebondissement,
00:04:16et c'est vrai qu'adversaires et ennemis ont un peu de mal à suivre,
00:04:20et ce qui est en train de se passer en effet est un chamboulement considérable,
00:04:25je pense qu'une partie de nos élites, surprises,
00:04:29pensaient que derrière Macron, derrière Kirstarmer,
00:04:32derrière peut-être Ursula von der Leyen,
00:04:35il y aurait une forme de normalisation ou de nouvelle écriture commune
00:04:39avec les États-Unis, d'une partition à laquelle on était habitués,
00:04:45en fait pas du tout, ils ont beau défiler,
00:04:47et vous l'avez noté en introduction, tous à Washington,
00:04:51Emmanuel Macron, comme on claque sur la cuisse,
00:04:56comme en posture virile, chaleureux, affectif, tactile,
00:05:01on parle de nos femmes, bref,
00:05:03et puis dans l'heure ou quelques heures après,
00:05:06à l'ONU, les États-Unis pour la première fois,
00:05:09votent une résolution sur la fin du conflit en Ukraine avec la Russie,
00:05:12la France s'abstient, l'Angleterre s'abstient,
00:05:15voilà, de la messe édite,
00:05:18la messe édite, donc l'épisode avec Kirstarmer,
00:05:23où là Donald Trump interrompt, voilà,
00:05:27donc en fait tout ça montre quoi ?
00:05:30C'est qu'il y a, en effet, une sorte de civilité,
00:05:33Donald Trump accueille ses invités, etc., enfin ses invités,
00:05:37il a dit à propos de Macron, il est un smart customer, un client rusé,
00:05:42mais un client, c'est le président de la France quand même,
00:05:45donc ça montre un petit peu l'état d'esprit,
00:05:47le logiciel Trump qui est en train de se mettre en place,
00:05:50et puis en attendant, les choses avancent, vous l'avez dit,
00:05:54les négociations sont au deuxième stade,
00:05:56elles ont eu lieu pendant 6 heures à Istanbul,
00:05:59donc là, cette fois-ci, c'est la Turquie,
00:06:02le centre névragique de la diplomatie mondiale
00:06:04s'évalue maintenant entre Riyadh et Istanbul,
00:06:09on est loin du traité de Sèvres, du traité de Versailles,
00:06:13de la conférence de Brandebourg,
00:06:16en fait, bref, on est dans une espèce de nouvelle diplomatie mondiale,
00:06:22on va dire, et de nouveaux centres du monde où l'Europe est absent, voilà.
00:06:28– Alors, ce qu'on a vu, c'est que dès les premiers rapprochements
00:06:30entre Trump et Poutine, l'Union européenne a poussé des cris d'orfraie,
00:06:34dans une forme de déni d'ailleurs de ce que vous venez d'expliquer,
00:06:37de ce que Trump avait d'ores et déjà annoncé,
00:06:39Vladimir Poutine a été interrogé justement sur l'exclusion,
00:06:42j'allais dire, de l'Union européenne de ces négociations,
00:06:44je vous propose qu'on l'écoute.
00:06:46– J'ai compris que cette discussion était tout à fait positive,
00:06:53et nos participants ont dit que, de la part des Américains,
00:06:58il y avait des personnes tout à fait différentes,
00:07:01ouvertes à la discussion, sans a priori,
00:07:08sans condamnation de telle ou telle chose qui relève du passé,
00:07:13et donc l'essentiel, c'est qu'il y a une volonté de travail.
00:07:20Les Européens, eux, sont complètement excités,
00:07:25ils voudraient tous avoir voix au chapitre pour s'exprimer là-dessus.
00:07:30– Oui, voix au chapitre, pourquoi ?
00:07:33Je viens de dire, l'objectif et la teneur dans les discussions
00:07:39étaient essentiellement les relations russo-américaines,
00:07:43alors ceux qui veulent être des intermédiaires entre la Russie
00:07:48et les États-Unis doivent comprendre que ça ne sert à rien.
00:07:51– Alors, ce qui est intéressant, c'est que du côté de Vladimir Poutine,
00:08:00contrairement à Donald Trump, on ne donne pas les gages,
00:08:03c'est-à-dire que Donald Trump a accepté de recevoir Emmanuel Macron,
00:08:06ou a appelé Emmanuel Macron, on ne sait pas exactement,
00:08:08certains ont dit qu'il avait été convoqué, etc.
00:08:11Mais dans tous les cas, il y a encore une forme de relation,
00:08:13alors que Vladimir Poutine semble assumer totalement la rupture
00:08:17avec les dirigeants européens et ne pas voir à l'avenir
00:08:22une reconstruction de ces relations, du moins à court terme.
00:08:24– Ce qui est en train de se passer, ce qui est très intéressant,
00:08:26c'est comme si, moi je compare ça à un train ou un TGV,
00:08:31un train à grande vitesse avec une locomotive ultra-puissante
00:08:35qui depuis trois ans pénètre en Ukraine pour apporter l'effort,
00:08:40pour participer à l'effort de guerre ukrainien,
00:08:42défendre la nation ukrainienne sans contrepartie.
00:08:45C'était quand même assez intéressant au départ,
00:08:48et puis là on s'aperçoit qu'avec Trump,
00:08:50on va se servir en terres rares, j'ai entendu même hier,
00:08:54j'ai quand même assez… j'avais les yeux écarquillés
00:08:57en entendant Sébastien Lecornu expliquer que les Français aussi
00:09:01s'intéressent depuis octobre dernier à faire un deal avec l'Ukraine
00:09:04pour les terres rares ukrainiennes, donc il n'y a pas que…
00:09:07– Alors ça c'est, pardon, faisons une parenthèse,
00:09:09parce que j'avais prévu d'en parler plus tard,
00:09:10mais c'est très intéressant parce qu'in fine, ce dont on se rend compte,
00:09:13c'est que ce fameux discours du camp du bien,
00:09:16des valeurs à défendre sur la question ukrainienne,
00:09:18en réalité l'objectif c'est comme pour les États-Unis,
00:09:21c'est les terres rares, les minerais, les matières premières,
00:09:24sauf que nous en plus, on est tellement nuls qu'on ne les aura pas.
00:09:27– Alors non seulement on risque de ne pas les avoir,
00:09:30mais surtout quand Donald Trump explique qu'il veut faire son deal
00:09:33et qu'il veut prendre 500 milliards de terres rares ukrainiennes,
00:09:38se servir comme une sorte de retour sur investissement
00:09:41de l'argent donné pour préserver l'Ukraine,
00:09:44pour faire en sorte que l'Ukraine ne soit pas envahie par la Russie,
00:09:48déjà d'un point de vue trumpien, on va dire, ça peut s'entendre
00:09:53puisque c'est toujours la question du deal,
00:09:57la question de qu'est-ce que tu me donnes en échange,
00:09:59je te donne ça, j'ai la force, j'ai la sécurité,
00:10:02qu'est-ce que tu me donnes en échange, ça c'est Trump qui est comme ça.
00:10:05Mais depuis 3 ans, et ça rejoint ce que je voulais dire justement,
00:10:08depuis 3 ans, on était habitués à un discours qui disait
00:10:13que vis-à-vis de l'Ukraine, on aiderait l'Ukraine
00:10:16jusqu'à ce que les Ukrainiens ne le demandent plus,
00:10:20jusqu'à ce que les Ukrainiens en gros triomphent,
00:10:25jusqu'à ce qu'ils récupèrent l'intégrité de leur territoire,
00:10:29leurs frontières de 1991, tout ça, c'était le discours officiel.
00:10:34Et puis là, ce TGV qui fonçait en Ukraine
00:10:38et qui permettait aux Ukrainiens de tenir,
00:10:40eh bien la locomotive a disparu, c'est-à-dire qu'elle s'est arrêtée,
00:10:43elle est partie sur une voie de garage, le train est toujours dans l'axe
00:10:46et nous on est toujours dans le train, à se demander un peu ce qu'on va faire,
00:10:50parce que regardez, le problème des Européens,
00:10:52c'est qu'ils ne sont pas unis, ils sont assez rarement unis,
00:10:55mais là vous avez en gros un bloc qui correspond aux pays de l'Est
00:10:58qui ont une histoire particulière avec la Russie, notamment à travers…
00:11:03– Avec l'Union Soviétique.
00:11:04– L'Union Soviétique, oui, bien sûr, vous avez raison de le préciser,
00:11:07mais que ce soit les Estoniens, les Polonais, les Roumains, etc.
00:11:11Mais en même temps, on note quand même des signes de fragilité,
00:11:15la question par exemple du candidat Kalin Dziorzhescu,
00:11:21qui a été arrêté encore hier, qui a empêché de se présenter.
00:11:24Pourquoi il est empêché de se présenter ?
00:11:26Pas tellement par cette histoire de TikTok,
00:11:28on lui met des accusations sur le dos,
00:11:30tout simplement parce qu'il a dit qu'il ne voulait pas faire la guerre,
00:11:32il a dit qu'il ne voulait pas envoyer de troupes,
00:11:34il a dit que voilà, au vu de ce qui se passait en Ukraine,
00:11:37il n'a pas envie que se passe la même chose dans son pays.
00:11:39Ça, c'est coupable de crime de lèse-majesté d'être un allié de Poutine.
00:11:46Les Polonais sont intéressants parce qu'ils ont dit
00:11:48qu'ils ne voulaient pas envoyer de troupes,
00:11:50à la différence des Français et des Britanniques.
00:11:54Donc vous êtes avec une Union Européenne,
00:11:56avec aussi des Baltes dans le même temps,
00:11:59via la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kalas,
00:12:04qui eux ont un discours ultra vis-à-vis des Russes.
00:12:08Ursula von der Leyen qui continue à décréter des paquets de sanctions
00:12:12et à vouloir envoyer des armes.
00:12:13Vous avez un discours totalement incohérent,
00:12:15c'est un peu ce que dit Poutine d'ailleurs.
00:12:18On sent qu'il n'y a pas de…
00:12:19Et en même temps, il y a l'idée qu'on ne sait pas où on va.
00:12:26Le logiciel a changé.
00:12:28Hier, il y avait un article du Financial Times
00:12:31qui titrait les États-Unis contre l'Occident.
00:12:35En fait, tout ça, le grand chambardement a eu lieu.
00:12:39On n'a pas encore compris ni perçu l'étendue de ce qui va se passer.
00:12:50Moi, j'ai l'impression personnellement
00:12:52que les pourparlers sur les négociations
00:12:56et potentiellement la paix sont en train d'avancer très rapidement.
00:13:00On n'en connaît pas la teneur encore, on va avoir des surprises.
00:13:04Mais par exemple, l'histoire des terres rares est réglée
00:13:07avec l'accord avec Zelensky,
00:13:10alors qu'au début de la semaine, ce n'était pas évident.
00:13:12Ce que montre Trump à nouveau, c'est que son arme,
00:13:18ce qui fait sa force, c'est sa vitesse.
00:13:20Parfois, ça peut aussi faire sa faiblesse aussi
00:13:23parce qu'il y a une forme de désorientation.
00:13:27Mais en ce moment, la désorientation du monde,
00:13:29elle joue à son avantage.
00:13:31Il prend tout le monde par surprise.
00:13:33Il assène, il avance.
00:13:35Et Poutine, quelque part, observe ça sans dévoiler,
00:13:38vous avez raison de le préciser, totalement son jeu.
00:13:41Parce que Poutine, pour le moment,
00:13:44vu ce qui se passe sur le terrain,
00:13:47n'a pas un avantage énorme à décréter un cessez-le-feu.
00:13:50– C'est d'ailleurs, entre parenthèses,
00:13:51là où il y a une convergence des intérêts,
00:13:53et c'est surprenant, entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky,
00:13:56parce que la fin de la guerre, pour Volodymyr Zelensky,
00:13:59ce n'est pas une perspective très réjouissante.
00:14:02– Bien sûr, d'ailleurs, les Russes ont lâché un peu du lest
00:14:05vis-à-vis de Zelensky.
00:14:06Il l'excluait complètement des négociations.
00:14:09J'ai cru comprendre depuis hier que ce n'était plus tout à fait le cas.
00:14:13Zelensky a eu une forme de vote à la Rada,
00:14:16qui est le Parlement qui le maintient, en gros, en tant que président.
00:14:21Et puis, Donald Trump l'avait traité de dictateur au début de la semaine.
00:14:24Mais comme il a bien voulu signer l'accord sur les terres rares,
00:14:29c'est devenu, chez Donald Trump,
00:14:31le meilleur président que l'Ukraine n'ait jamais eu.
00:14:34Donc, en une semaine, on est passé de dictateur à meilleur président.
00:14:39– Il y aura quand même une interrogation peut-être autour de ces terres rares.
00:14:42Il semblerait que l'essentiel de ces terres rares
00:14:44soit quand même stationné sur la partie est de l'Ukraine,
00:14:47c'est-à-dire qui est sous contrôle russe aujourd'hui.
00:14:50– Les Russes contrôlent 70% des minéraux ukrainiens dans le Donbass,
00:14:56qu'ils contrôlaient déjà, même s'ils ne l'avaient pas annexé avant 2022.
00:15:01Aujourd'hui, on va dire qu'ils ont grignoté à peu près tous les endroits.
00:15:08Il reste encore des terres et des minéraux rares aux mains des Ukrainiens.
00:15:14Mais c'est vrai que les Russes en ont beaucoup.
00:15:16D'ailleurs, je crois que pour parler américano-russe,
00:15:21la question des terres rares aussi et l'accès aux minéraux côté russe
00:15:25est aussi dans l'équation.
00:15:28– Un journaliste lui a posé la question, Donald Trump, effectivement.
00:15:30Il a dit qu'il fallait qu'il se penche sur la question
00:15:32et que ça pouvait faire l'objet d'un accord commercial.
00:15:34– Absolument, mais ça ne va être que ça.
00:15:35Et l'accord va être, évidemment, corrélé avec la levée des sanctions.
00:15:39C'est surtout ça qui intéresse les Russes.
00:15:41C'est-à-dire que s'ils acceptent de geler le front,
00:15:44ou en tout cas de décréter un cessez-le-feu,
00:15:47il va falloir qu'il y ait une compensation.
00:15:48Et la compensation est, à mon avis, évidente du côté des sanctions
00:15:52et des paquets de sanctions que les Russes subissent de la part des États-Unis.
00:15:56D'ailleurs, ce qui est paradoxal, c'est que la France et l'Angleterre
00:15:59continuent à rajouter des sanctions contre la Russie
00:16:02qui risquent de ne servir à rien si les sanctions américaines,
00:16:06ou une partie des sanctions américaines, sont levées.
00:16:07– Si, ça servira quand même à nuire aux économies européennes.
00:16:10– Complètement, mais de toute façon, là, on l'a vu avec l'élection en Allemagne
00:16:15qui était très intéressante à ce niveau-là.
00:16:16C'est-à-dire que vous avez un parti comme l'AFD qui a fait plus de 20%, c'est historique.
00:16:20Mais surtout, l'AFD a l'intention de rebrancher le tuyau.
00:16:24C'est-à-dire de récupérer le gaz russe à bas prix.
00:16:28Pour ce qui est de la CDU, c'est problématique parce que la CDU se plaçait,
00:16:35particulièrement Friedrich Merz, dans le camp américain.
00:16:39Aujourd'hui, ils essayent de dire que l'Allemagne doit être indépendante
00:16:42au niveau de sa sécurité.
00:16:44Mais quelque part, l'équation économique allemande n'est pas résolue
00:16:50parce qu'il manque cette donnée fondamentale
00:16:54qui est cet accès au gaz à bon marché russe.
00:16:57Et que le GNL, on le sait, est bien plus important et bien plus coûteux.
00:17:01Et que si l'Allemagne veut redémarrer sa machine et refaire son économie,
00:17:07l'économie qui a fait son succès et qui en a fait vraiment le moteur,
00:17:12le cœur névragile de l'Europe, il faut qu'elle trouve des hydrocarbures à pas cher.
00:17:18Il n'y a pas d'autre solution que de refaire un deal à un moment ou à un autre avec la Russie.
00:17:22– Alors revenons sur un point là.
00:17:23Vous évoquiez justement le probable nouveau chancelier allemand
00:17:28qui évoquait le poids des États-Unis en Allemagne.
00:17:31Vous évoquiez également le titre du Financial Times
00:17:34qui faisait une dissociation surprenante mais très clairvoyante,
00:17:38pour moi, entre Occident et États-Unis.
00:17:42Comment vous interprétez ça ?
00:17:44Parce que c'est très intéressant, on a entendu parler,
00:17:47notamment depuis cette guerre ouverte en Ukraine,
00:17:50du front occidental, de cette union de l'Occident qui était sous-entendue.
00:17:54D'ailleurs l'Occident se suffisait à lui-même pour parler des États-Unis,
00:17:57pour parler de l'Union européenne et bien entendu pour parler d'Israël
00:18:00quand il s'agissait de la question proche orientale.
00:18:02Aujourd'hui on a le sentiment que cet Occident est en train de voler en éclats,
00:18:06perdant de fait sa tête, son hégémonie américaine,
00:18:10qui elle est en train de se rapprocher de la Russie,
00:18:12qui elle est la tête des BRICS.
00:18:14– Mais je vous dis, c'est plus qu'une question de circonstance
00:18:18ou de changement, on va dire stratégique américain,
00:18:20c'est vraiment pour nous, ce qui est en train de se passer,
00:18:23c'est un changement culturel, c'est-à-dire qu'on a passé…
00:18:27– Civilisationnel presque.
00:18:28– Presque, si on prend la civilisation depuis 1945,
00:18:32c'est-à-dire que ça fait 80 ans, presque jour pour jour,
00:18:36enfin puisque on fêtera cette année les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale,
00:18:41ça fait 80 ans que nous vivons sous la coupe des Américains,
00:18:45qui à toutes les étapes, n'ont eu d'autres finalités que de nous vassaliser.
00:18:51Que ce fût le plan Marshall qui est arrivé à une époque effectivement
00:18:55où la France et une partie des pays européens étaient des tas de cendres
00:19:01et que le plan Marshall a eu un aspect bénéfique,
00:19:05mais ce plan Marshall était une manière d'introduire la culture américaine,
00:19:08les produits américains, de les distribuer,
00:19:10de s'ouvrir ce marché européen, ni plus ni moins,
00:19:13qui ensuite s'est concrétisé avec l'Union européenne,
00:19:16mais cette Union européenne qu'aujourd'hui même Donald Trump dit
00:19:19que l'Union européenne a été créée pour berner les États-Unis,
00:19:26alors il dit pour entuber, on va dire, c'est vraiment le terme qu'il utilise,
00:19:31en réalité c'est entièrement faux, l'Union européenne a été…
00:19:33– Oui, ils sont au cœur du monde quand il dit ça, c'est un peu l'inversement de l'histoire.
00:19:37– Voilà, c'est une contre-vérité historique,
00:19:42l'Union européenne par le biais de ces deux têtes de pourroux
00:19:46que furent Jean Monnet et Robert Schuman, c'était des hommes de Roosevelt,
00:19:51c'était des gens qui étaient totalement dans la main des États-Unis,
00:19:54et l'Union européenne déjà à l'époque était destinée justement
00:19:58à affaiblir les souverainetés nationales respectives des pays
00:20:04pour créer une suprastructure qui permette justement de s'opposer à ces souverainetés,
00:20:10donc il y avait déjà une intention américaine peut-être de créer les États-Unis d'Europe,
00:20:14mais surtout en réalité de s'offrir un marché pour écouler les produits américains,
00:20:20c'était la tendance, et le soft power américain,
00:20:24et également une inféodation des élites avec des officines comme les Young Leaders, etc.
00:20:33toute une panoplie de think tanks, de groupements
00:20:37dont on est en train de voir l'étendue avec la purge…
00:20:41– Le fermeture de l'USAID notamment.
00:20:44– Voilà, de l'USAID, vraiment par musk, on commence à comprendre un peu ce qui se passe
00:20:50et la manière dont les États-Unis agissaient au niveau mondial.
00:20:55Ça, ça fait 80 ans qu'on est là-dedans, 80 ans qu'on est habitués à suivre le moteur,
00:21:01de temps en temps ils nous donnent des petits coups de patte
00:21:03parce que ces intérêts ne correspondent pas tout à fait aux nôtres,
00:21:06souvent même quand ils ne correspondent pas du tout, on fait semblant de ne pas le voir,
00:21:10souvenez-vous l'épisode absolument honteux et humiliant pour la France
00:21:15de la fin du contrat, du super contrat de 60 milliards d'euros,
00:21:20le contrat du siècle avec les Australiens, le contrat AUKUS,
00:21:25déchiré comme ça d'un geste de la main par Joe Biden
00:21:31avec l'aide de Boris Johnson aussi, toujours ses Anglais,
00:21:35qui sont en embuscade, soit les toutous fidèles des États-Unis
00:21:40ou ceux qui veulent perpétuer avec Keir Starmer une position atlantiste
00:21:46qui n'existe plus puisque Donald Trump est au pouvoir,
00:21:48donc ça c'est aussi intéressant,
00:21:50comment les Anglais ont un peu le cul entre deux chaises aujourd'hui,
00:21:55mais, ou sont eux aussi très désorientés par ce qui se passe,
00:21:59mais cette habitude de suivre les États-Unis, elle était enracinée, inscrite
00:22:06et on a du mal encore aujourd'hui, parce que tout ça c'est nouveau,
00:22:09à se dire non, il va falloir qu'on change notre fusil d'épaule,
00:22:13il va falloir, alors on se dit oui, c'est bénéfique
00:22:16parce que ça va apprendre à l'Europe à s'armer, à prendre en main son destin,
00:22:22mais bon, on l'a vu, le mini sommet qu'a organisé Emmanuel Macron
00:22:25il y a deux semaines à l'Élysée ne regroupait qu'une dizaine de pays
00:22:29sur les 27 en Europe, aucune position commune n'est sortie de ce sommet,
00:22:34on a appris que les Français et les Anglais étaient prêts à envoyer des troupes,
00:22:37des peacekeepers en Ukraine, mais que pour la Pologne par exemple,
00:22:42ils en étaient hors de question.
00:22:43– Y compris pour l'Allemagne aussi.
00:22:45– Et l'Allemagne évidemment, puisque l'Allemagne a toujours cette réticence
00:22:48à envoyer des troupes quelque part en raison de son histoire,
00:22:51mais donc finalement, toute cette cacophonie ne mène à rien
00:22:55et on a l'impression que les Européens seraient comme des poulets,
00:23:01habitués à être tondus ou à suivre une direction jusqu'à présent
00:23:05et qui se retrouvent sans maître, qui ne savent pas où aller,
00:23:07à part des déclarations d'intention, des choses tantôt belliqueuses
00:23:12mais qui n'ont plus aucun sens si les États-Unis ne sont pas au front,
00:23:19ou ne sont pas en tout cas dans une position…
00:23:21– À la manœuvre presque.
00:23:22– Et même pour l'Ukraine, quand on va voir concrètement
00:23:25comment les choses vont se passer, je ne sais pas si d'ailleurs les Russes
00:23:28accepteront d'avoir des forces d'interposition de la paix européenne,
00:23:34ce n'est même pas garanti.
00:23:35Je sais que les États-Unis, les Russes, sont plus favorables à un axe européen,
00:23:42ils ont même dit que l'Ukraine rejoigne l'Europe, ça ne les dérangeait pas,
00:23:46donc peut-être que là il y a peut-être une ouverture, une esquisse de solution
00:23:51sur ce qui pourrait se passer concrètement sur le terrain.
00:23:53– Pour le plus grand bonheur de l'Europe.
00:23:54– Exactement, enfin bon, là on verra pour notre agriculture.
00:23:58– Bien sûr, c'est une hérédie, bien sûr.
00:24:00– En tout cas, l'Ukraine a fait acte de candidature à l'Europe,
00:24:03les Russes, tant que ce n'est pas l'OTAN, pour eux ça va,
00:24:07et donc là ça ne va pas pouvoir être l'OTAN.
00:24:08– Ça ne sera pas l'OTAN dès lors que les États-Unis se décollent de l'OTAN.
00:24:12– Mais totalement, et Donald Trump l'a encore réaffirmé hier
00:24:16que l'Ukraine ne rejoindrait pas l'OTAN, voilà.
00:24:19– Revenons encore, j'insiste un peu parce que je pense que c'est capital,
00:24:22vraiment sur cette dichotomie entre Occident et États-Unis,
00:24:25on a le sentiment finalement que l'Occident en réalité c'est les États-Unis
00:24:29sur lesquels sont plaquées les ambitions néoconservatrices en réalité,
00:24:33et qu'aujourd'hui avec l'arrivée de Donald Trump et son non-interventionnisme
00:24:37sont décollés, et purgés j'allais dire, cet état profond,
00:24:41ce marécage de néoconservateurs et qu'ils sont un peu dans une zone de repli,
00:24:45à savoir à Bruxelles, c'est-à-dire à Paris, à Londres, à Bruxelles,
00:24:50en Pologne potentiellement, dans les Pays-Baltes potentiellement,
00:24:53pour se réfugier là où la guerre fait partie des options,
00:24:58sans les moyens bien sûr.
00:24:58– L'Europe, c'est vrai que c'est très dans la philosophie néoconservatrice,
00:25:03l'Europe reste la dernière à vouloir continuer la guerre.
00:25:07Même Zelensky a compris que d'abord sa survie politique dépendait sans doute
00:25:12de cette guerre, mais qu'il y avait encore une partition à jouer.
00:25:15Il a réussi à obtenir son accord, donc il a réussi quelque part à sauver sa tête.
00:25:19Les Russes ont…
00:25:20– Et c'est peut-être justement à cela qu'il sert cet accord, plus qu'aux minerais.
00:25:23– Peut-être, oui, enfin les minerais c'est quand même colossal.
00:25:26– Oui, mais les minerais sont essentiellement de l'autre côté, donc encore une fois.
00:25:29– Oui, mais il va y avoir aussi toute cette question de l'exploitation des minerais,
00:25:33ce n'est pas des minerais simples à exploiter, c'est extrêmement coûteux,
00:25:36notamment au niveau environnemental, c'est la raison pour laquelle le pays
00:25:40qui s'exonère de toute norme, ou de beaucoup de normes environnementales,
00:25:44qui est la Chine, peut se permettre d'avoir sur son territoire 40%
00:25:50des réserves de terres rares dans le monde, de les exploiter et de les vendre.
00:25:54Et c'est là où, quand on ausculte ce qui est en train de se passer sur ces terres rares,
00:26:00à la fois avec le Groenland préempté par Trump, le deal sur les terres rares ukrainiennes,
00:26:09c'est une véritable bataille pour les high-tech de demain,
00:26:13c'est les composants informatiques, c'est la fabrication des armes, les missiles,
00:26:19tout ce qui est de haute technologie relève justement de ces minerais.
00:26:22Et en Europe et en Occident, ils ne sont pas exploités
00:26:26parce qu'il y a des normes environnementales.
00:26:28Donald Trump, il se fiche des normes environnementales,
00:26:31il voudra les exploiter, ou en tout cas les préempter
00:26:36pour justement cette rivalité avec la Chine qui est l'objectif en fait.
00:26:42Le nouveau monde, c'est ça pour Donald Trump.
00:26:45Et Donald Trump obéit et c'est la raison pour laquelle il veut faire la paix avec Poutine.
00:26:49Il obéit à un vieil adage américain qui était de l'époque de Nixon et de Kissinger surtout,
00:26:56c'est qu'il ne faut surtout pas que la Chine,
00:26:58c'est la raison du fameux voyage de Nixon en Chine,
00:27:01surtout pas que la Chine et la Russie tombent dans les bras l'un de l'autre.
00:27:09– On a l'impression que les priorités ont changé,
00:27:11c'est-à-dire qu'à un moment la Russie ne devait absolument pas
00:27:14se rapprocher de l'Union Européenne et aujourd'hui, après la guerre en Ukraine
00:27:17où la Russie a indubitablement été poussée vers la Chine,
00:27:20il faut rompre à nouveau cette logique.
00:27:22– Oui, et cette espèce de volte-face est extrêmement difficile à vivre pour nos élites,
00:27:29pour une partie de nos élites, dont on sent finalement une sorte d'exaspération
00:27:33parce que la force, elle est du côté américain, elle est du côté de Donald Trump,
00:27:37la vitesse est du côté de Donald Trump et on est à la fois ou immobile
00:27:43parce qu'on ne sait pas quoi faire ou abandonné en race campagne
00:27:45parce que voilà, la tornade Trump est en train de passer, elle redéfinit tout,
00:27:50elle décale l'axe du monde et l'Europe, tant pis, on verra.
00:27:56L'Europe, je pense, aujourd'hui malheureusement n'a pas d'autre choix
00:27:58que d'accepter ce que Trump est en train de lui faire subir.
00:28:02Il n'y a pas de… quand j'entends…
00:28:05– Mais elle pourrait transformer l'Essai peut-être ?
00:28:07– Peut-être, mais quand j'entends François Hollande expliquer hier
00:28:10qu'il faut faire mal à Donald Trump,
00:28:12mais comment on fait mal à Donald Trump aujourd'hui ?
00:28:15Qu'est-ce qu'il peut, qu'est-ce que nous pouvons faire qui ferait mal à Donald Trump ?
00:28:19Je ne sais pas, je m'interroge.
00:28:23– On a finalement une situation qui évolue beaucoup.
00:28:26On a vu cette semaine Emmanuel Macron groggy qui est accouru à la Maison-Blanche
00:28:34et ce qui était confondant plus encore que cette visite peut-être,
00:28:37c'était l'attitude de la presse française qui a tout dit peut-être sur cette rencontre
00:28:43et vanté les mérites d'Emmanuel Macron.
00:28:47Dans ce cadre, avec votre expérience de journée,
00:28:48je vous propose d'écouter très rapidement un petit extrait d'Ulysse Gosset,
00:28:52un confrère de BFM, il était à Washington.
00:28:55– Il s'est passé quelque chose dans cette pièce qui n'est pas habituel, Ulysse.
00:28:58– Il y a eu un moment où Donald Trump a dit
00:29:00Macron a réussi à me convaincre, presque à me retourner si j'ose dire.
00:29:04Et c'est vrai que la force de conviction d'Emmanuel Macron
00:29:05est très importante face à Donald Trump.
00:29:07– Alors c'est vrai, j'aurais dû dire Ulysse Gosset et sa peau de chamois
00:29:16pour illustrer les souliers d'Emmanuel Macron.
00:29:20Comment expliquez-vous cette attitude des journalistes français ?
00:29:25Est-ce que c'est finalement un excès de patriotisme ?
00:29:27Ils se disent défendre Macron c'est défendre la France
00:29:29ou est-ce que c'est une forme de vassalité totale ?
00:29:34– Moi je trouve que de la part d'Ulysse Gosset,
00:29:37qui est un journaliste quand même chevronné,
00:29:40on ne se souvient pas forcément de ça, là on voit la peau de chamois
00:29:43mais on se souvient de sa chapska quand il était correspondant pour TF1 à Moscou.
00:29:49Il est resté très longtemps, on le voyait devant la place rouge
00:29:52faire son direct régulièrement.
00:29:54Il était aussi correspondant à Washington longtemps.
00:29:58Donc c'est quelqu'un qui a quand même pas mal de bouteilles,
00:30:02qui a rencontré des leaders, qui a fait des grandes interviews.
00:30:06Pourquoi forcer le trait ?
00:30:09Qu'on explique qu'Emmanuel Macron s'en est plutôt pas mal tiré
00:30:12face à Donald Trump et que ça n'a pas été l'humiliation,
00:30:15pour moi c'est la vérité.
00:30:18Il faut être honnête, il est assez bon, il est gestuel,
00:30:22parfois ça peut crisper, ça peut agacer.
00:30:24Mais visiblement ça fonctionne assez bien avec Donald Trump.
00:30:27Il y a eu des petits pics, il y a eu des choses, mais rien de très grave.
00:30:33Emmanuel Macron a quand même tenu son rang.
00:30:35Il n'y a pas eu un peu plus que Keir Starmer qui était en train d'expliquer.
00:30:39– On va le voir, oui.
00:30:40– Et là Emmanuel Macron s'en sort plutôt pas mal.
00:30:44Mais pourquoi exagérer ?
00:30:45Ou comme Ruth Elkrief qui a expliqué sur LCI
00:30:49que le monde entier nous enviait Emmanuel Macron.
00:30:52– Non mais ça c'est ce qu'elle pense depuis 2017,
00:30:54on se rappelle d'elle l'embrassant pendant les meetings.
00:30:57– Elle peut-être, mais bon, je crois que c'est faux.
00:31:01Donc pourquoi ?
00:31:04Il y a dans la presse française un côté suiviste,
00:31:09à la différence peut-être de la presse anglo-saxonne.
00:31:14Par exemple, je vous donne un exemple très intéressant,
00:31:16c'est un des correspondants de CNN,
00:31:20enfin des journalistes de CNN chevronnés qui s'appelle Jack Tapper,
00:31:23qui vient de sortir un livre sur la sénilité de Joe Biden.
00:31:29Ce même Jack Tapper a fait partie des journalistes
00:31:32qui ont constaté cette sénilité au quotidien,
00:31:36mais avant d'écrire son livre, n'en ont jamais parlé.
00:31:38Avant qu'il y eut ce fameux débat entre Biden et Trump,
00:31:43où le problème cognitif de Biden a été révélé au grand jour
00:31:51et que du coup sa candidature est devenue caduque,
00:31:54il a fallu y trouver quelqu'un d'autre.
00:31:56Avant ça, on rappelle que Joe Biden avait assisté
00:32:00à la cérémonie du 80 ans du D-Day,
00:32:03il avait eu des discussions avec les grands chefs d'État internationaux,
00:32:07Emmanuel Macron, à qui on avait posé la question à ce moment-là,
00:32:10avait expliqué non, non, il est totalement en charge,
00:32:12c'est lui qui commande, etc.
00:32:15Et puis là, on découvre à travers ce livre…
00:32:16– Et puis on le voyait quand même vagabonder littéralement
00:32:19pendant la cérémonie, guidé par sa femme, il était complètement…
00:32:21– Il est complètement éreillé, il se retournait,
00:32:22d'ailleurs on voit une scène absolument incroyable,
00:32:24où au moment de la sonnerie aux morts, il se retourne,
00:32:26et là il y a Emmanuel Macron et Brigitte Macron
00:32:28qui se retournent comme lui, comme si c'était un exercice imposé.
00:32:31En fait, c'était simplement l'errance de Joe Biden.
00:32:33Donc on se rendait compte, tout le monde le voyait,
00:32:35mais on ne pouvait pas en parler.
00:32:37Et là, on a un journaliste qui va expliquer,
00:32:39alors après avoir couvert le truc,
00:32:41mais il y a quand même une forme de mea culpa.
00:32:43Ce qui est toujours intéressant avec le journalisme,
00:32:47ils ont aussi des potes chamois, ils ont aussi des gens très…
00:32:51Mais il y a toujours un exercice de recadrage après,
00:32:54voir un mea culpa du New York Times, du Washington Post,
00:32:57ça arrive assez régulièrement, on n'a pas su, on n'a pas été bon.
00:33:01Alors, toujours à l'aune effectivement des principes
00:33:04et des valeurs du journalisme.
00:33:05Je ne vois jamais ça en France, je ne vois jamais ça.
00:33:09En fait, on a ce type de spectacle qu'on regarde,
00:33:14qu'on analyse avec stupéfaction,
00:33:16et puis après ça recommence sur la guerre en Ukraine
00:33:20et ce qui est en train d'arriver.
00:33:21Il n'y a aucun mea culpa d'une chaîne comme LCI
00:33:24qui a continué à nous faire du coco-rico pro-ukrainien
00:33:28pendant trois ans, à raconter n'importe quoi,
00:33:32avec des gens qui n'ont même pas eu,
00:33:33et ça, moi, j'ai fait six voyages en Ukraine
00:33:37depuis le début de la guerre,
00:33:39donc c'est une guerre que j'ai beaucoup couverte,
00:33:41j'ai passé plusieurs mois là-bas.
00:33:43Ce que je vois, c'est que sur ces plateaux,
00:33:47sont souvent réunis des gens qui, depuis trois ans,
00:33:50nous parlent de l'Ukraine,
00:33:51nous racontent n'importe quoi sur ce qui se passe,
00:33:54se rendent compte aujourd'hui qu'ils se sont trompés
00:33:57mais ne le diront pas,
00:33:58mais surtout n'ont jamais eu la décence d'aller en Ukraine.
00:34:02Du côté ukrainien, de parler à la population,
00:34:05d'approcher des lignes de front,
00:34:07on ne leur demande pas de prendre peut-être autant de risques
00:34:10que nous, on prend à Omerta,
00:34:12mais au moins, aller sentir le pouls…
00:34:17– Le vent du boulet, je veux dire.
00:34:20– Je sais qu'on critique beaucoup Bernard-Henri Lévy,
00:34:23mais Bernard-Henri Lévy a au moins le mérite, régulièrement,
00:34:26d'aller parler à des soldats,
00:34:28d'aller sur des fronts de Carson, de Nikolayev…
00:34:32– Les fronts reconstitués sur des studios au fond vert,
00:34:34ça n'existe pas, ça ne compte pas, hein, ce milieu-là.
00:34:36– Bien sûr, mais il y va quand même.
00:34:38Ce que je veux dire, c'est qu'il y a effectivement
00:34:40une mise en scène chez lui qui est assez insupportable,
00:34:42mais ce que je lui reproche moins de parler de l'Ukraine,
00:34:46sachant qu'il est allé sur place,
00:34:48sachant qu'il a fait des documentaires,
00:34:50sachant qu'il a parlé à des personnalités,
00:34:52au moins, il a pris la tendance, il est allé sur place,
00:34:56il a eu cette décence de dire,
00:34:57oui, je soutiens les Ukrainiens, mais je vais avec eux,
00:35:00donc je prends des risques.
00:35:01Vous avez d'autres personnages qui, depuis trois ans,
00:35:04mais comment peut-on avoir une conscience en faisant son miel ?
00:35:09Oui, mais en faisant son miel et son salaire de ce conflit,
00:35:13sans jamais, finalement, s'intéresser aux gens qui le subissent ?
00:35:17– Alors, justement, pour cette affaire d'Emmanuel Macron
00:35:20qui a été vantée dans la presse française,
00:35:22il y a quand même un point qui m'a amusée,
00:35:24c'est qu'on se rappelle la position, notamment à l'issue de cette réunion à Paris,
00:35:28des dirigeants européens, les sept dirigeants européens,
00:35:31je crois exactement, enfin, de nations, de sept nations plus exactement,
00:35:36ils ne voulaient pas de paix, ils ne voulaient pas de cesser le feu.
00:35:41Globalement, à l'issue de la rencontre à la Maison-Blanche,
00:35:44Emmanuel Macron a expliqué qu'il y aurait une trêve.
00:35:48On peut regarder dans le Larousse,
00:35:49c'est à peu près le synonyme du cesser le feu.
00:35:51– Donc, en réalité, Emmanuel Macron n'a rien imposé à Donald Trump.
00:35:55– Non, il n'a rien imposé, mais ce qui est très intéressant,
00:35:57c'est son langage, c'est-à-dire, juste avant, il dit,
00:36:01effectivement, à l'unisson des Européens qui sont autour de la table,
00:36:06que espérer négocier, etc., signifierait capituler,
00:36:12il parle de capitulation, et en revenant,
00:36:16en reprenant mot pour mot ce qu'a dit Trump la veille,
00:36:20il explique qu'il y aura probablement un cesser le feu dans quelques semaines.
00:36:25C'est ce qu'a dit Trump.
00:36:26Donc, il reprend l'élément de Trump et il change complètement son fusil d'épaule
00:36:31en tentant, justement, de s'embarquer,
00:36:34un peu tel un cycliste sur l'ascension du Tourmalet,
00:36:37dans la roue du leader qui s'en va vers le sommet.
00:36:42Là, le problème, c'est qu'il a été assez rapidement décroché
00:36:45parce qu'il y a eu le vote à l'ONU, et puis, surtout,
00:36:48Donald Trump a un malin plaisir, j'ai l'impression,
00:36:51de bien recevoir ses invités pour ensuite leur foutre un coup de poignard dans le dos,
00:36:5625% de hausse de tarifs de douane,
00:36:59comment l'Europe, c'est un ennemi de l'Amérique,
00:37:02ou en tout cas, c'est une structure qui a été faite pour lui nuire,
00:37:07et il dit à la fin, et moi, maintenant, je suis le président,
00:37:10voilà, et ça va changer.
00:37:12Donc, c'est totalement…
00:37:14Finalement, il a l'impression d'avoir obtenu des choses,
00:37:17mais cela dit, il n'est quand même pas complètement naïf,
00:37:19puisque, dès son retour, il avait informé ses homologues
00:37:23que, par exemple, Donald Trump ne ferait rien dans le cadre de l'OTAN,
00:37:28et donc, que là, ça va être du bilatéral avec les Russes,
00:37:33et que l'OTAN, également, est une structure qui va être mise sur la touche,
00:37:39à l'image aussi de l'Union Européenne.
00:37:42Donc, on est dans un contexte où, pendant la guerre en Ukraine,
00:37:47on nous expliquait que c'était le grand retour de l'OTAN,
00:37:49et là, on a la pièce principale du pulse qui se retire.
00:37:55Il reste une coquille vide, finalement.
00:37:58– On a l'impression aussi qu'on a vu la servilité des journalistes
00:38:04à l'égard d'Emmanuel Macron, mais quand on voit la fermeture de l'USAID,
00:38:07des financements de l'USAID, avec les implications qu'il y avait dans la presse,
00:38:10est-ce qu'on peut faire le lien ?
00:38:11Est-ce qu'on peut se dire, oui, ce n'est pas surprenant
00:38:14que la presse vante les mérites d'Emmanuel Macron,
00:38:16puisque finalement, elle a quand même été vérolée par des officines transnationales
00:38:23qui vont dans le sens des néoconservateurs ?
00:38:25– Oui, on est dans une grande découverte, parce qu'en même temps que se produit
00:38:31ce changement stratégique, géostratégique américain dans le monde,
00:38:36il y a une purge aussi qui est en cours,
00:38:40qui a lieu sous la houlette d'Elon Musk,
00:38:44et qui révèle finalement une étendue,
00:38:49et je crois que le choc ça a été vraiment USAID,
00:38:52avec des programmes complètement délirants de production,
00:38:58d'émissions de télé en Irak, de défense des transgenres au Guatemala,
00:39:04des choses absolument incroyables, et puis d'autres plus graves en effet,
00:39:08où des officines, on va dire, des faunés de la CIA
00:39:14comme National Endowment for Democracy ont pu prospérer,
00:39:20fomenter les fameuses révolutions de couleur,
00:39:23avoir un véritable impact sur la politique américaine finalement,
00:39:27servir, c'était leur intention d'ailleurs à l'époque
00:39:29où elles ont été créées par Ronald Reagan,
00:39:31de faire en sorte que les coups tordus de la CIA se voient un peu moins…
00:39:38Mais bon, tout ça a évidemment continué,
00:39:40et tout ça a été financé par des fonds publics américains.
00:39:44– D'ailleurs, parenthèse peut-être amusante,
00:39:46on a vu cette semaine le ministre français des affaires européennes,
00:39:49Benjamin Haddad, qui est issu de l'Atlantic Council,
00:39:52il est même sur le site encore, c'est visible,
00:39:54qui disait, oui, il y a 11 ans j'étais sur la place Meydan en Ukraine,
00:39:59oui, on s'en doutait.
00:40:00– Oui, et puis le rôle de Raphaël Luxman également en Géorgie,
00:40:06et puis en Ukraine, tout ça est quand même…
00:40:08Je pense qu'on n'est pas au bout de nos surprises justement,
00:40:11sur ces fameuses révélations, qu'il va falloir s'y pencher.
00:40:14L'avantage des américains, c'est qu'ils archivent tout,
00:40:17et qu'en général, quand ils déclassifient, tout est révélé.
00:40:22À propos de ces influences américaines sur nos politiques,
00:40:27sur notre vie, sur nos partis politiques,
00:40:31moi je recommande vraiment souvent,
00:40:33et là je le fais encore une nouvelle fois,
00:40:35le livre d'Éric Branca, L'ami américain,
00:40:39qui est le fruit d'enquêtes qu'Éric Branca a fait à Washington,
00:40:43et on se rend compte que dans les années 50-60,
00:40:46il y avait, à l'ambassade américaine à Paris,
00:40:50un bureau des enveloppes,
00:40:53qu'elles étaient distribuées à tous les partis politiques,
00:40:56alors ça allait d'Antoine Pinet à Daniel Cohn-Bendit,
00:41:00le plus petit dénominateur commun que devaient avoir ces partis politiques,
00:41:04c'est d'être anti-gaulliste.
00:41:06À partir du moment où on s'opposait à De Gaulle,
00:41:08on devenait persona grata pour les américains.
00:41:11C'est quand même très intéressant de voir que si ce type d'action…
00:41:15– Qui permet de voir mai 68 un peu différemment.
00:41:17– Tout à fait, et surtout de voir que l'influence américaine,
00:41:21il y a une volonté véritablement de vassalisation,
00:41:24il y a une volonté d'inféodation des élites,
00:41:27et tout découle justement de De Gaulle,
00:41:30De Gaulle qui est quand même la pierre angulaire de la Vème République,
00:41:34et ce qu'on se rend compte, c'est que finalement,
00:41:36l'habit du général a été sans doute un peu trop grand
00:41:39pour beaucoup de ses successeurs,
00:41:41qui n'ont pas pu résister aux sirènes de l'Amérique,
00:41:46et qui sont rentrés dans le rang assez rapidement,
00:41:48mais que tout ça s'est fait de façon délibérée,
00:41:52ce n'est pas… et l'Amérique gentille, l'Amérique qui vient à notre chevet,
00:41:56quand il faut nous libérer le jour du débarquement, etc.,
00:42:00faire la campagne vers l'Europe du nazisme,
00:42:02certes, ça a eu lieu, mais d'abord très tardivement,
00:42:06on est quand même à une entrée en guerre des États-Unis très tardive,
00:42:10avec l'effort de guerre porté essentiellement par la Russie,
00:42:15en tout cas par les soldats russes, avec du matériel américain,
00:42:19donc tout ça se met en place,
00:42:21mais en réalité, c'est les intérêts américains qui comptent,
00:42:26c'est un pari sur l'avenir avec l'idée qu'après l'Allemagne,
00:42:31il y aura un affrontement avec la Russie,
00:42:33et on est toujours dans ce logiciel, finalement,
00:42:38mais là, c'est en train de changer,
00:42:39là, il y a quand même quelque chose avec Trump,
00:42:41il y a une prise en compte des réalités contemporaines,
00:42:45il y a une prise en compte aussi,
00:42:47une projection vers ce que vont être les rapports de force de l'avenir,
00:42:52il y a, et c'est très intéressant,
00:42:54très différent par exemple du logiciel néoconservateur,
00:42:57l'idée qu'on est dans un monde multipolaire,
00:43:00que même si Donald Trump réprouve les BRICS
00:43:03et voudrait leur faire la guerre pour qu'il n'abandonne pas le dollar,
00:43:07ou en tout cas les forcer à continuer à faire leurs échanges en devise américaine,
00:43:13qui est la source de la puissance américaine,
00:43:15c'est ce qu'on peut connaître.
00:43:16– De la bulle de puissance.
00:43:17– Bien sûr, alors il y a l'histoire des cryptomonnaies aussi,
00:43:19sur laquelle Trump a un œil évident,
00:43:22mais ce qui est très intéressant,
00:43:24c'est que Trump admet ce monde multipolaire,
00:43:27il n'est pas dans l'hostilité,
00:43:29et s'il doit y avoir des guerres…
00:43:31– Ça c'est ce qu'on appelle le pragmatisme en réalité.
00:43:33– Totalement, et la recherche des intérêts américains
00:43:35va être le seul principe qui va gouverner ce gouvernement américain,
00:43:41enfin qui va être cardinal chez lui,
00:43:44et non pas des espèces de guerres messianiques au nom du bien,
00:43:52avec des intérêts derrière, mais si vous voulez,
00:43:56des guerres qui coûtent des fortunes,
00:43:58de ce qu'on appelle les forever wars,
00:44:00les guerres qui n'ont pas de fin, l'Irak, l'Afghanistan,
00:44:05l'Ukraine quelque part peut compter aussi là-dedans.
00:44:08C'est très intéressant d'ailleurs que la dialectique de Trump
00:44:11vis-à-vis de l'Ukraine emprunte totalement au narratif de Poutine,
00:44:14c'est-à-dire qu'il considère que c'est parce que Joe Biden
00:44:17a agité l'étendard de l'OTAN pour l'Ukraine que Poutine a envahi,
00:44:22donc il dit que la responsabilité elle vient de chez Joe Biden.
00:44:26– Soit dit en passant dans cette remise, on va dire à plat,
00:44:29des causes de l'entrée des troupes russes en Ukraine,
00:44:32il y a quand même un truc qui est frappant,
00:44:33c'est que tout le monde oublie la souffrance des peuples du Donbass.
00:44:37– Tout le monde oublie que la guerre a commencé en 2014,
00:44:40moi j'ai pas mal séjourné au Donbass et discuté,
00:44:45et avec des soldats et avec des civils,
00:44:47c'est des gens qui vivent dans un état de guerre depuis 11 ans,
00:44:52et qui ont vécu plusieurs fronts, plusieurs successions d'offensives, etc.
00:44:57C'est une terre qui a été égorgée de sang depuis 2014,
00:45:03et les populations du Donbass ont été malmenées,
00:45:07d'ailleurs elles n'ont pas toujours été,
00:45:09ce qui est très intéressant,
00:45:10c'est des choses dont on se rend compte quand on va sur place,
00:45:13c'est que vis-à-vis des Russes,
00:45:15même les russophones séparatistes, on va dire,
00:45:19de Donetsk et de Lougansk,
00:45:21ont longtemps espéré l'intervention des Russes,
00:45:26la plupart des armements qu'ils ont eus au début ne venaient pas de Moscou,
00:45:29mais des casernes ukrainiennes ou des unités ukrainiennes
00:45:33qui les avaient rejoints, bien sûr,
00:45:34et les Russes ont intervenu par le biais de conseillers militaires,
00:45:42ont proposé un appui,
00:45:45mais ce que voulaient les gens de Lougansk,
00:45:47c'est que les Russes viennent les protéger,
00:45:49ils sont venus très tardivement.
00:45:51– Ce qu'ils voulaient c'est l'entrée de Trouvelos comme en 2022,
00:45:52mais pas pour aller à Kiev, pour aller directement…
00:45:54– Mais entre 2014 et 2022, les Russes n'ont pas reconnu,
00:45:59d'ailleurs on a appelé ces républiques Lougansk et Donetsk,
00:46:02des républiques autoproclamées,
00:46:04et la population avait un véritable ressentiment vis-à-vis des Russes
00:46:11de ne pas agir plus pour venir à leur secours,
00:46:13alors il y a eu des Balcevaux,
00:46:15il y a eu toutes ces grandes batailles qui ont eu lieu comme en Slavyansk,
00:46:21qui ont déjà eu lieu en 2014,
00:46:23et tout ce monde-là s'est fortifié.
00:46:26Aujourd'hui, si les Ukrainiens sont capables de résister aux Russes
00:46:30aussi farouchement dans le Donbass,
00:46:33c'est parce qu'ils ont fait de véritables forteresses
00:46:35autour des villes du Donbass, de Kramatorsk, de Slovyansk,
00:46:38de Siversk, de Pokrovsk,
00:46:42même si tout ça est en train de craquer,
00:46:44les Russes attaquant ces positions, ce sont des positions de force,
00:46:47Kramatorsk est depuis très longtemps, on va dire,
00:46:50la plaque tournante des unités ukrainiennes
00:46:54qui vont combattre dans le Donbass,
00:46:55et tout ça existe depuis 2014, donc ce n'est pas nouveau,
00:46:59et donc ces fortifications ont été faites,
00:47:02donc cette guerre a bien commencé en 2014,
00:47:05elle ne s'est pas déclenchée comme ça en 2022
00:47:09parce que Poutine avait des visées impérialistes vis-à-vis de l'Ukraine,
00:47:12c'est ce qu'on nous a vendu au début du conflit,
00:47:14donc quand on reste sur place, on se rend compte de cette réalité,
00:47:18et aujourd'hui, oui, en effet, les populations du Donbass,
00:47:21bon, alors seront-elles mieux traitées par les Russes,
00:47:25je ne sais pas, mais en tout cas, il n'y a clairement pas de…
00:47:29aujourd'hui, il n'y a clairement plus de, on va dire, de substrats ukrainiens,
00:47:34pareil, le côté illusoire de se dire les Ukrainiens vont récupérer,
00:47:38nous voulons que les Ukrainiens récupèrent leur frontière de 1991,
00:47:42si tel était le cas, ces gens-là qui sont maintenant Russes à 100%,
00:47:47qu'est-ce qu'il faudrait en faire ?
00:47:48À nouveau les déporter, faire comme on a fait en Poméranie,
00:47:54au moins en Prusse orientale après la seconde guerre mondiale,
00:47:57c'est-à-dire virer les Allemands pour donner les territoires à la Pologne,
00:48:01là, ce serait la même chose, c'est-à-dire virer les pro-Russes,
00:48:04les faire rejoindre la Russie et ses 6 millions d'habitants,
00:48:08à peu près le Donbass, ça fait du monde,
00:48:11donc tout ça, en fait, aujourd'hui, la réalité fait que l'Est
00:48:15a quitté Kiev depuis très très longtemps.
00:48:17– Bien sûr, on en a parlé à plusieurs reprises,
00:48:20déjà ce voyage de Keir Starmer jeudi à la Maison Blanche a été aussi très éloquent,
00:48:23c'est peut-être lui qui a fait le meilleur service après-vente d'ailleurs
00:48:26d'Emmanuel Macron, puisque face à Keir Starmer,
00:48:28n'importe qui aurait été bien traité par Donald Trump,
00:48:30je vous propose qu'on regarde deux images.
00:48:32– C'est la raison pour laquelle il s'agit, entre nos deux pays,
00:48:35de la plus grande alliance pour la prospérité et la sécurité
00:48:38que le monde ait jamais connue.
00:48:39Je pense, chaque fois que cela s'est avéré nécessaire,
00:48:41nous nous sommes absolument soutenus l'un l'autre.
00:48:44– Pourriez-vous affronter la Russie seule ?
00:48:46– Eh bien, vous avez mentionné le Canada,
00:48:48je pense que vous essayez de semer la division entre nous,
00:48:51mais cela n'existe pas, nous sommes les plus proches des nations
00:48:54et nous avons de bonnes discussions aujourd'hui,
00:48:56mais nous n'avons pas sur le Canada…
00:48:58– C'est assez, merci.
00:49:00– S'il vous plaît.
00:49:01– Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
00:49:08– Là, on assiste objectivement à une humiliation
00:49:11du Premier ministre britannique, ce n'est pas anodin,
00:49:13parce que dans la question ukrainienne,
00:49:14les Britanniques ont joué un rôle capital,
00:49:16puisqu'on se rappelle de Boris Johnson en 2022
00:49:18qui fait capoter littéralement les accords de paix en disant à Zelensky
00:49:21non, non, ne signe pas, on va t'aider, on va t'armer,
00:49:23tu vas gagner, ça va être génial.
00:49:25On voit ce qu'il en est advenu.
00:49:27Et puis on sait aussi que Washington et Londres,
00:49:29normalement, sont des partenaires historiques,
00:49:31vous l'avez évoqué tout à l'heure.
00:49:32Là, c'est une mise au pas ostensible de Kirstenmer.
00:49:38– C'est le tout-out, c'est-à-dire, tu reviens, je te remets la mise,
00:49:44et maintenant, c'est comme ça.
00:49:46Non, ce qui est très intéressant, c'est que souvent d'ailleurs,
00:49:49les Britanniques, pour des raisons historiques aussi,
00:49:52on va dire, d'antagonisme avec la Russie,
00:49:56les vieilles bisbilles entre l'Empire maritime
00:49:59et l'Empire continental qui s'affrontent,
00:50:01il y a toujours cette perspective historique de l'Empire britannique
00:50:05à remettre en contexte quand on voit l'attitude des Anglais vis-à-vis des Russes.
00:50:12Très intéressant, ils ont été plus en avant, plus en pointe
00:50:17que les États-Unis à tous les moments du conflit.
00:50:19Vous avez rappelé Boris Johnson,
00:50:20mais moi, pour raconter une anecdote qu'une source militaire française m'a donnée,
00:50:26il y a eu des moments où des conseillers britanniques,
00:50:30ils se trouvaient dans l'état-major ukrainien sur le front,
00:50:38expliquaient aux Ukrainiens qu'il allait falloir attaquer là,
00:50:41attaquer là et attaquer là, et un officier ukrainien a dit
00:50:45mais c'est le sang, c'est mes hommes, c'est notre sang.
00:50:49Vous nous demandez d'attaquer, vous nous demandez d'être en offensive,
00:50:52mais c'est nos hommes qui vont mourir.
00:50:54Donc même les Ukrainiens ont dit aux Anglais,
00:50:56mais attendez, arrêtez, c'est quand même assez significatif comme anecdote.
00:51:03Il y a également tout le rôle du renseignement britannique,
00:51:05tout le rôle des SAS considérables,
00:51:09notamment dans l'usage des drones navals en mer Noire.
00:51:14C'est eux qui ont véritablement, et ça c'est un succès,
00:51:17on va dire, apporté par les Britanniques aux Ukrainiens.
00:51:21Le fait que ces drones ont menacé tout jusqu'au parage du pont de Kerch,
00:51:27jusqu'à finalement pouvoir contrarier aussi la flotte russe à Sébastopol,
00:51:35perturber son activité, couler des bateaux, enfin bref.
00:51:39Il y a quand même eu au niveau naval, et ça c'est la spécialité des Anglais,
00:51:44une vraie victoire ukrainienne,
00:51:49qui a permis d'ailleurs, de façon effective,
00:51:56de redémarrer le commerce du blé,
00:52:00l'approvisionnement en blé à partir d'Odessa,
00:52:04qui est le dernier port en gros qui est sous contrôle ukrainien.
00:52:08C'est-à-dire que le blé a pu quitter l'Ukraine par la mer Noire,
00:52:12alors qu'au début c'était impossible, c'est grâce à cette action.
00:52:15Donc ça c'est vraiment un exemple concret,
00:52:18l'utilisation des drôles navals,
00:52:20comment ils maîtrisent, on va dire, de la flotte russe de la mer Noire,
00:52:25qui d'une puissance maritime considérable,
00:52:28s'est devenue subitement un élément traqué,
00:52:32et un élément de faiblesse trop visible.
00:52:34Les Russes ont dû déplacer des bateaux sur des bases navales plus au sud.
00:52:39Bref, les Anglais ont eu un rôle considérable dans cette guerre.
00:52:44Ils ont eu un rôle aussi au niveau du front,
00:52:46au niveau des instructeurs, au niveau des mercenaires.
00:52:49Entre mercenaires et hommes des forces spéciales,
00:52:52la frontière, vous me reconnaîtrez, est assez floue.
00:52:57Donc cette guerre a effectivement drainé un nombre considérable d'étrangers,
00:53:03et les Anglais ont été très souvent à la manœuvre.
00:53:06Dernière question, Régis Le Saumier.
00:53:09On voit que la paix avance, on l'a dit.
00:53:11On voit que le rapprochement entre Washington et Moscou avance.
00:53:14Pour autant, Donald Trump et Vladimir Poutine
00:53:16ne se sont pas directement rencontrés pour le moment.
00:53:19Ils avaient envisagé de le faire à Riyad.
00:53:21Des bruits courts que, vous l'avez dit,
00:53:24pour le 9 mai et le grand anniversaire des 80 ans de la paix,
00:53:31pour cette grande fête patriotique et capitale en Russie,
00:53:35Donald Trump pourrait être l'invité d'honneur.
00:53:37Est-ce que c'est crédible ?
00:53:39Je crois que Donald Trump, il me semble qu'on lui a posé la question.
00:53:44Il a un peu botté en touche.
00:53:47Il y a aussi une autre hypothèse comme quoi Donald Trump viendrait,
00:53:51mais également Xi Jinping.
00:53:53Donc les trois leaders se retrouveraient sur la place rouge.
00:53:58Ce qui est intéressant avec ce 9 mai, c'est que ce n'est pas simplement…
00:54:01Ça, c'est effectivement le hasard qui joue à l'avantage des Russes.
00:54:06C'est que c'est la fin de la seconde guerre mondiale,
00:54:09c'est les 80 ans.
00:54:11Et là, autant on peut jouer avec le débarquement,
00:54:14ne pas inviter les Russes,
00:54:16Auschwitz, ne pas inviter les Russes,
00:54:18autant il est difficile pour le 8 mai,
00:54:21vu que ce sont les Russes qui conquièrent Berlin,
00:54:23historiquement de dire…
00:54:25– Bien sûr.
00:54:26– Bon, et le défilé de la place rouge qui est traditionnel
00:54:29mais qu'on peut exclure d'habitude,
00:54:30là, il est difficile de l'exclure parce qu'on est sur les 80 ans,
00:54:34on est sur un chiffre,
00:54:35on est sur vraiment un…
00:54:39voilà, en termes de symboles.
00:54:42Donc là, ça joue évidemment…
00:54:44– C'est difficile d'éliminer le poids des soviétiques
00:54:46dans la victoire sur l'Allemagne nazie, c'est sûr.
00:54:48– Jusqu'à présent, on pouvait le faire, si vous voulez,
00:54:50en mettant en avant ce qu'on a fait depuis 80 ans,
00:54:54en expliquant que le débarquement,
00:54:56c'était l'alpha et l'oméga de la seconde guerre mondiale.
00:54:59Moi, je me souviens d'avoir été à une réunion à l'école de mon fils,
00:55:06où il devait partir 3 jours visiter les places de débarquement.
00:55:13J'avais fait la réunion d'information par an,
00:55:16et dans la réunion d'information, expliquer que la première journée,
00:55:21il visiterait les batteries de Longues-sur-Mer,
00:55:24qui sont des batteries allemandes
00:55:25qui ont été justement utilisées dans le cadre du débarquement.
00:55:28Ensuite, la plage d'Omaha, le cimetière américain,
00:55:33et puis, le troisième jour, le mémorial de Caen,
00:55:36où il y aurait une réflexion sur Anne Frank et la Shoah.
00:55:41Bon, donc, but, débarquement, voilà.
00:55:45Et en fait, si vous regardez ce programme,
00:55:47il est intéressant parce que c'est un échantillon de la seconde guerre mondiale,
00:55:52mais ça veut dire que, du Didet jusqu'à la libération des Caens,
00:55:57en fait, tout est englobé, et tout est englobé dans le Didet, finalement.
00:56:02Bon, les Russes, voilà, quoi.
00:56:05– Comme quoi, ce n'est pas toujours les victorieux qui écrivent l'histoire,
00:56:07pas les vainqueurs.
00:56:08– Non, mais là, c'est quand même incroyable
00:56:12comment, en fait, dans l'image de nos enfants,
00:56:15le débarquement est quelque chose, voilà.
00:56:18Et ce qui est très intéressant, c'est que depuis très longtemps,
00:56:20même les États-Unis ont mis en avant le débarquement et la bataille de Normandie,
00:56:25même au détriment de la bataille des Ardennes,
00:56:27qui leur a coûté plus d'hommes.
00:56:29La bataille des Ardennes a été plus difficile.
00:56:31Il y a eu des épisodes absolument sanglants et terribles
00:56:34pendant la bataille de Normandie, mais si vous voulez, voilà.
00:56:37Donc, il y a eu une bataille qui a éclipsé l'autre,
00:56:40au nom d'une narration particulière qui est que tout est englobé,
00:56:45en fait, dans cette libération de l'Europe par les Américains et les Russes.
00:56:49Voilà, finalement, ça reste annexe.
00:56:52Là, c'est difficile.
00:56:52– Ce serait quasiment une réécriture historique, entre guillemets,
00:56:55au profit peut-être d'un peu plus de vérité,
00:56:57si Donald Trump allait justement au 9 mai.
00:56:58– Je pense qu'il y aurait effectivement une reconnaissance,
00:57:01ce dont souffrent les Russes, véritablement.
00:57:04Vous savez, l'absence de reconnaissance,
00:57:06c'est le fait qu'il y a le premier sondage de l'IFOP en 1950,
00:57:12demandait aux Français qui avait contribué le plus à la victoire de 45.
00:57:20En 1950, les Français disaient les Russes.
00:57:23Et le même sondage a été commandé dans les années 90,
00:57:26et il disait les Américains.
00:57:27– Ça s'appelle le soft power.
00:57:29– Voilà, et ça, Hollywood est passé par là,
00:57:31le soldat Ryan, avant… – Et Lucette.
00:57:34– Comment ? – Et Lucette.
00:57:35– Et Lucette, sans doute.
00:57:37Mais voilà, tout cet attirail, finalement,
00:57:39a contribué à modeler la vision qu'ont les peuples de leur propre histoire.
00:57:44Et donc, là, oui, ça pourrait en effet, je dirais, réparer,
00:57:49ou en tout cas, ça pourrait souligner le rôle des 20 millions de morts russes.
00:57:55Et quand je vous dis les Russes en souffrent,
00:57:57c'est-à-dire qu'ils ont l'impression de s'être sacrifiés,
00:57:59et c'est pas, si vous voulez, c'est pas tout à fait…
00:58:02Nous, on a nos mémoires familiales,
00:58:04souvent marquées personnellement plus par la Première Guerre mondiale
00:58:07que par la Deuxième, grand-père à Verdun, etc.
00:58:10Donc ça, les familles françaises ont ça.
00:58:13Les Russes, eux, c'est 45, ils ont perdu 20 millions de morts,
00:58:17donc il y a forcément les familles.
00:58:19Et tous les monuments que les Russes ont gardés aujourd'hui,
00:58:23les monuments soviétiques sont des monuments en hommage à ces morts.
00:58:29Ils ont le monument à la gloire du Parti communiste,
00:58:32il a disparu depuis longtemps.
00:58:34En Ukraine, il y a aussi beaucoup, même côté ukrainien,
00:58:36beaucoup de monuments de cette époque, l'époque soviétique.
00:58:39Ce qu'ont gardé les Russes, c'est ces monuments-là.
00:58:42Donc quand ils voient une statue avec un soldat martial
00:58:46et des noms de bataille, etc., pour eux,
00:58:50ce n'est pas un truc parce qu'il y a une étoile
00:58:52ou une faucille et un marteau qui leur rappelle le soviétisme.
00:58:55Non, ça leur rappelle le sacrifice,
00:58:57c'est un monument qui leur rappelle cette immense saignée
00:59:00et ils la prennent depuis trois générations.
00:59:04Donc c'est très intéressant.
00:59:05Et quand ils voient que le monde entier éclipse cet épisode-là,
00:59:09c'est quelque chose qui les rend extrêmement…
00:59:12qui les chagrine beaucoup.
00:59:14Voilà, ils ont l'impression de s'être sacrifiés pour rien
00:59:17ou d'avoir été utilisés.
00:59:18Donc là, oui, en effet, ça pourrait.
00:59:21Alors maintenant, est-ce que ça se fera ?
00:59:23Est-ce qu'il ne va pas…
00:59:25Si les choses, justement, si la guerre en Ukraine
00:59:28doit aboutir à des négociations,
00:59:30il n'y a pas forcément besoin de Trump et Poutine.
00:59:33Ils ont tout ce qu'il faut, chacun son équipe.
00:59:35D'ailleurs, les équipes sont extrêmement rodées.
00:59:37Quand on regarde à la loupe qui sont les représentants,
00:59:40Marco Rubio, certes, peut-être le poids le plus léger,
00:59:45mais autour, il y a un certain nombre de gens
00:59:47qui sont des vrais connaisseurs,
00:59:48qui se connaissent d'ailleurs mutuellement depuis très longtemps.
00:59:51Tout ça est rodé.
00:59:51À mon avis, ça a commencé bien avant Riad
00:59:55et je pense que même déjà pendant la campagne,
00:59:58un peu à la manière de Steve Wilcott au Moyen-Orient
01:00:03pour, justement, Gaza, le Qatar, Israël.
01:00:08Voilà, donc je pense que tout ça est en place
01:00:11de façon à marquer un coup et à essayer d'avancer de façon significative.
01:00:15Là, on aura la réponse, je pense, dans les semaines,
01:00:17peut-être les jours qui viennent,
01:00:18puisque chaque jour apporte son lot de surprises en ce moment.
01:00:21Vous le savez très bien, Elisa.
01:00:24– Mais il y a une surprise, en tout cas, à laquelle on ne s'attend pas,
01:00:26c'est que l'Union européenne, elle, va rester éclipsée de l'affaire.
01:00:29– Elle va rester éclipsée.
01:00:30Alors, on n'est pas à l'abri encore de Jérémia,
01:00:33qu'on entend régulière, de Jean-Noël Barreau,
01:00:38qui bombe le torse, là, qui le montre…
01:00:40– Pour terminer l'émission, on regarde la dernière prestation de Jean-Noël Barreau.
01:00:43Allez, regardons-la quand même, ça serait dommage.
01:00:45– Bref, j'étais tranquillement à mon bureau en train de téléphoner
01:00:49quand on est entré.
01:00:50– Monsieur le ministre, notre avion pour jamais se branle à partir.
01:00:52– Je l'ai regardé, il m'a regardé, je l'ai regardé, il m'a regardé et j'ai dit.
01:00:55– Ah, je te rappelle.
01:00:56– Vous avez de la chance d'aller retrouver le soleil, vous.
01:00:58– Alors voici, j'ai marché jusqu'à l'avion, dans les couloirs, sur des tapis,
01:01:00et comme je n'avais pas terminé à mon bureau, j'ai continué mon appel.
01:01:03En arrivant à l'avoir comment, j'ai lu « final call ».
01:01:05Je devais encore raccrocher pour monter dans la vue,
01:01:06alors j'ai envoyé des messages.
01:01:08Une voix dans l'avion a dit…
01:01:09– Attention, porte, armement des toboggans, vérification de la porte opposée.
01:01:13– Et on a décollé.
01:01:14J'ai 12 heures de vol, alors j'ai lu mon dossier.
01:01:16C'est un gros dossier.
01:01:17Un très gros dossier.
01:01:18Et pour être en forme, en arrivant, j'ai dormi.
01:01:21La porte s'est ouverte, je me suis rappelé de la phrase en partant.
01:01:23– Vous avez de la chance d'aller retrouver le soleil, vous.
01:01:24– Mais je crois que c'était une fake news.
01:01:26J'ai retrouvé mes homologues européens
01:01:28et on s'est coordonnés pour être unis en séance plénière.
01:01:29Mais avant de parler de la séance plénière, je dois vous parler des bilatérales.
01:01:32Les bilates, comme disait Diplomate,
01:01:33ça veut dire que j'ai parlé à un ministre, puis à un autre ministre,
01:01:35puis à un autre ministre.
01:01:41– Voilà.
01:01:42– Ça va vite.
01:01:44– Ça va vite.
01:01:44– Ouais, le rythme du ministre…
01:01:46– Ça doit être pour ça qu'il pense déjà à se recycler ?
01:01:48– Vous croyez ?
01:01:49– Bah, c'est une bonne idée.
01:01:51– Je ne sais pas, mais…
01:01:53D'abord, je ne l'ai pas regardé jusqu'au bout.
01:01:55Là, c'était un petit extrait.
01:01:57– Moi non plus, mais ça paraît long quand même.
01:01:59– Oui, mais en fait, bon, c'est ce qui est assez…
01:02:03N'importe quel homme d'affaires aurait pu faire une vidéo pareille.
01:02:07Bon, les bilates, on vous fait…
01:02:10Si vous voulez, ça me gêne un peu, moi, toujours,
01:02:13parce que j'ai toujours l'impression que la bonne diplomatie,
01:02:16la vraie diplomatie, elle se fait en silence.
01:02:20Là, je n'entends pas le mot Algérie, là, par exemple.
01:02:23Voilà.
01:02:24– Vaut mieux pas.
01:02:25– Voilà, on va peut-être l'entendre critiquer Jay Devance,
01:02:27parce que ça, c'est facile.
01:02:29Par contre, prendre à bras le corps la question algérienne,
01:02:32essayer de nous expliquer où on va et quelle va être la politique de la France,
01:02:35ça, c'est plus timide.
01:02:37Mais tout ça devrait se faire en catimini, ce n'est pas…
01:02:42Moi, je trouve que quand Emmanuel Macron,
01:02:43qui reprend un peu, pas tout à fait le même format,
01:02:46mais le format du FaceTime, juste avant d'aller voir Donald Trump,
01:02:52il dit, je vais lui dire à Donald Trump,
01:02:55parler comme ça, ce n'est pas toi.
01:02:58Il nous explique des choses qui, d'ailleurs,
01:02:59ne disent pas du tout à Donald Trump quand il le rend compte.
01:03:02– Et où il fait des fake news aussi,
01:03:03notamment avec cette histoire de Roumanie
01:03:05où il raconte absolument n'importe quoi, tout en but.
01:03:08– Oui, tout à fait.
01:03:10Mais les fake news, vous savez, c'est toujours dans un seul sens.
01:03:12– Ah oui, c'est pour nous.
01:03:13– Mais voilà, il y a quand même quelque chose
01:03:17dans cette communication censée être moderne
01:03:20de gênant, parce que d'abord, elle ne mène à pas grand-chose,
01:03:23mais ensuite, on aimerait de nos ministres,
01:03:25on aimerait de notre président plus d'impact, plus d'effectivité.
01:03:32Une France qui retrouve…
01:03:34– Un peu de retenue, un peu plus de gravité et donc de fait d'efficacité.
01:03:37– Oui, et je ne crois pas que cette communication moderne
01:03:41aide à quoi que ce soit, au contraire.
01:03:43– Merci beaucoup Régis Le Sommier d'être venu nous voir.
01:03:46Merci à tous de nous avoir suivis.
01:03:47Si vous voulez retrouver l'ouvrage de Régis Le Sommier,
01:03:50n'oubliez pas d'aller sur la boutique de TVL,
01:03:52vous retrouverez « Qui est le diable ? L'autre ou l'Occident ? »,
01:03:54c'est aux éditions MaxMilot, le petit lien est dans la description.
01:03:58J'espère que vous avez déjà cliqué sur le pouce en l'air
01:04:00pour améliorer le référencement, que vous nous avez écrit
01:04:02dans les commentaires au fur et à mesure de cette émission,
01:04:04ce que je vous répondrai.
01:04:06Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un prochain numéro.
01:04:09Portez-vous bien.