• il y a 8 heures
Ce samedi 22 février, une attaque au couteau a fait un mort et trois blessés à Mulhouse, indique le procureur de la République à BFM Alsace. Les faits se sont déroulés dans l'après-midi, à proximité d'un marché couvert. Le suspect a été interpellé par les forces de l'ordre. Fiché pour la prévention du terrorisme, l'homme de 37 ans est sous le coup d'une OQTF, mais son expulsion a été refusée à dix reprises par son pays, l'Algérie. Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé s'être saisi de l'enquête.Le mis en cause avait crié "Allahou Akbar", avant d'être interpellé.

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Transcription
00:00Bien, nous avons rencontré avec Michel, madame la maire de Mulhouse, avec le préfet, avec l'ensemble des parlementaires qui sont autour de moi
00:10et qui ont dépassé, si j'ose dire, leurs appartenances pour qu'on puisse faire bloc.
00:16Je suis venu pour témoigner au nom du Président de la République, au nom du Premier ministre, de notre reconnaissance,
00:22avec un message de gratitude que j'ai voulu adresser notamment aux policiers municipaux de Mulhouse.
00:29Ils ont fait un travail extraordinaire, extraordinaire de courage.
00:34Les choses se sont jouées de façon extrêmement brève, dans un délai très très court,
00:39puisque l'individu est allé pointer comme il devait le faire puisqu'il était assigné à résidence
00:45et il avait une obligation quotidienne de pointage au commissariat.
00:50Il arrive à 14h26, mais il ne va pas pointer.
00:54On voit que, déjà, il y a une dimension sans doute psychologique dans ce dossier-là.
01:00Il repart et tout va se jouer finalement en une dizaine de minutes, entre 15h40 et 15h50.
01:10Il agresse des agents du stationnement de la mairie de Mulhouse.
01:16Il va blesser très grièvement l'un d'entre eux, l'un des trois.
01:21Je suis entretenu tout à l'heure avec les deux autres.
01:24L'un avait reçu un coup au thorax, mais il est sorti de l'hôpital et leur camarade est encore à l'hôpital.
01:31Il a été touché à la fois au thorax et puis à la horte.
01:35Aujourd'hui, au moment où je vous parle, sa vie n'est pas en danger, mais il est grièvement blessé.
01:40On est à 15h40.
01:43Ensuite, il va rencontrer la victime qui est décédée, 69 ans, de nationalité portugaise.
01:51On ne sait pas s'il s'est trouvé par hasard sur son chemin.
01:56On ne sait pas s'il a fait un acte de bravoure en s'interposant.
02:00L'enquête devra sans doute le déterminer.
02:03Les policiers municipaux, à 15h50, 10 minutes après les premiers coups, vont l'intercepter.
02:12Ce que je veux dire, c'est qu'ils l'ont fait avec un sang-froid absolument remarquable.
02:19Parce que l'individu, évidemment, était très dangereux.
02:21Il était armé notamment d'un couteau, mais aussi d'un tournevis.
02:25Il s'est dirigé vers un policier qui a sorti son arme.
02:28Il a sorti son arme, mais il n'a pas tiré.
02:31Il n'a pas tiré parce que son camarade l'a prévenu.
02:33Il y avait un environnement, beaucoup de monde, le marché.
02:38Il a préféré ranger son arme et ils l'ont neutralisée avec une matraque.
02:42Ça témoigne d'un très grand professionnalisme.
02:44Ça témoigne d'un grand sang-froid et de beaucoup de courage.
02:48Et c'est à ce titre, en ayant encore une fois une pensée pour cette personne, 69 ans, portugaise,
02:56qui est décédée, sa famille, qui va connaître la douleur.
03:00Mais je veux vraiment ce soir rendre hommage aux policiers municipaux.
03:05J'étais hier en Drôme et je ne cesse de dire que la question de la sécurité du quotidien,
03:10c'est une question du continuum de sécurité qui intéresse tout le monde,
03:15les gendarmes, les policiers nationaux, mais aussi les policiers municipaux.
03:20Et là, évidemment, on l'a vu de façon flagrante.
03:24C'était déjà ce message que je voulais apporter,
03:28aux côtés de madame le maire, du côté du préfet et des parlementaires,
03:32à ces policiers qui ont été extrêmement valeureux.
03:35Est-ce que du profit de l'assaillant, les autorités le faillissent aujourd'hui ?
03:39Écoutez, c'est un individu qui est arrivé irrégulièrement, illégalement,
03:45sur le territoire français, en 2014.
03:49Il va se maintenir pendant plusieurs années.
03:52Il va être interpellé en 2023, quelques semaines après le massacre du Hamas,
03:59le 7 octobre 2023.
04:01Il va être interpellé et ensuite condamné pour apologie du terrorisme.
04:05Il va écoper de six mois de prison.
04:08Il ne va pas faire la totalité de ces six mois.
04:10Il va être libéré 50 jours avant le terme de sa peine.
04:16Ensuite, évidemment, puisque l'individu va être libéré,
04:20notre administration va le retenir dans un centre de rétention administrative.
04:27Vous connaissez la durée, 90 jours au maximum.
04:31On tente d'obtenir un laissé-passer consulaire de la part de l'Algérie,
04:35puisqu'il n'y a aucun doute, il est né en Algérie.
04:38Ses parents, d'ailleurs, sont repartis en Algérie.
04:41Notre administration, à dix reprises, va relancer les autorités algériennes,
04:46notamment le consulat, pour obtenir un laissé-passer consulaire
04:49que nous ne obtiendrons jamais.
04:51Et arrivé à 90 jours, on tente de prolonger,
04:54puisque c'est la loi, de 30 jours supplémentaires.
04:57Dans un premier temps, le juge des libertés va l'accepter,
05:00et dans un second temps, ce sera annulé,
05:03et donc il sera libéré par la cour d'appel de Paris.
05:09À partir de là, on n'a plus qu'une seule solution,
05:12c'est l'assignation à résidence.
05:14Il sera donc, par le préfet, assigné à résidence.
05:17Il aura une obligation journalière, quotidienne,
05:21de passer au commissariat pour pointer.
05:25Et la suite, je viens de l'expliquer.
05:29– Est-ce que ce n'est pas compliqué pour les familles de victimes,
05:32que c'est un individu qui était dangereux,
05:34connu comme dangereux et radicalisé ?
05:36– C'est ce que j'ai indiqué, je l'ai indiqué, je le dis clairement.
05:39Voilà un attentat, le président de la République l'a dit le premier,
05:46qui est un attentat terroriste, donc le terrorisme islamiste,
05:50a à nouveau frappé la France,
05:53après avoir frappé il y a quelques semaines d'autres pays,
05:56l'Allemagne et d'autres pays aussi.
05:59Mais c'est aussi, je le redis, je n'ai pas peur de le dire,
06:04le fait de désordres migratoires qui causent ces dégâts aussi,
06:09on le voit bien dans ce cas-là, de façon assez éclatante,
06:14j'en tire de leçon vis-à-vis de l'Algérie,
06:18puisque on octroie beaucoup, beaucoup, beaucoup de visas.
06:23La France a tendu la main,
06:26quels que soient les plais parfois vifs de l'histoire,
06:29aucun pays, aucun pays, quelle que soit l'histoire,
06:33qui peut nous séparer, n'a un droit de tirage pour humilier la France.
06:38Je suis partisan, puisque la méthode douce a été utilisée avec l'Algérie,
06:46de poser un rapport de force.
06:48Le droit international, les relations entre les pays, les nations,
06:52mais là, notamment avec le régime algérien, c'est la réciprocité.
06:57Il n'applique pas un certain nombre d'accords que nous avons passés avec eux.
07:03Pourquoi est-ce que nous, on serait plus royalistes que le roi ?
07:07Moi je suis pour ce rapport de force,
07:10parce que je vois bien qu'on a des individus dangereux
07:13qui devraient être en Algérie et qui sont sur le sol français.
07:16Ensuite, je pense qu'on doit changer les règles.
07:20Comment est-ce que les français peuvent comprendre cette situation ?
07:24Je résume.
07:26Un individu qui pendant des années s'est maintenu
07:29irrégulièrement sur le territoire français.
07:33Un individu qui était condamné, condamné par la justice française
07:38pour apologie terrorisme.
07:42Et un individu qui avait un profil psychologique particulier,
07:47puisqu'il avait fait l'objet, dans le cadre de son arrestation, d'une expertise,
07:52avec donc un expert judiciaire, qui avait détecté un profil schizophrène.
07:59Donc, profil psychologique, irrégulier, condamné.
08:04Est-ce que les français peuvent comprendre que ces individus
08:07peuvent se déplacer librement sur le territoire ?
08:10Je pense, je l'avais dit en répondant à une question d'actualité
08:13il y a quelques jours à l'Assemblée nationale,
08:15je pense que pour ces individus-là, jusqu'à ce qu'ils repartent dans leur pays,
08:19on devrait les maintenir en rétention.
08:21Il y a eu plusieurs tentatives qui ont été faites en 2009, en 2020,
08:25et plus récemment, pour instituer des peines de rétention, de sûreté,
08:31judiciarisées d'ailleurs, mais elles ont été à chaque fois censurées
08:37par le Conseil conditionnel.
08:39Je pense que, je le redis, mes propos avaient parfois causé polémique,
08:46mais quand la règle de droit ne protège pas les français,
08:49alors il faut changer la règle.
08:51Le droit, il est fait pour protéger la société, pour protéger nos compatriotes.
08:56Vous avez appelé à une réforme constitutionnelle aujourd'hui, très clairement ?
08:59Je pense que, je ne sais pas s'il y a besoin de réforme constitutionnelle,
09:03mais je pense qu'il faut qu'on s'interroge, en tout cas.
09:06Il n'est plus possible d'avoir des individus dangereux,
09:09pour lesquels on n'a plus de solution.
09:12Puisque la seule solution que nous avions,
09:14après avoir épuisé toutes les autres solutions du droit,
09:17les solutions juridiques,
09:19la solution c'était l'assignation à résidence.
09:22On voit bien que quand vous assignez à résidence,
09:25quand vous avez une obligation de passer une fois dans la journée
09:29dans un commissariat, vous pourriez d'ailleurs doubler, tripler
09:32le passage au commissariat, que l'individu peut parfaitement vous échapper,
09:35mais retenons que, d'ailleurs, le parquet national antiterroriste a été saisi,
09:41ça signifie que cette dimension du terrorisme,
09:44elle est clairement acceptée et endossée par le PNAT,
09:49mais retenons aussi que la dimension psychiatrique de l'individu
09:55est sans doute une autre cause d'explication.
10:00Et justement, qu'est-ce que vous dites aux Français qui n'arrivent pas à comprendre
10:02qu'un tel acte puisse encore se produire sur le territoire ?
10:04Ce que je dis aux Français, je l'ai dit, vous savez,
10:08à une heure près, j'ai la nouvelle, la fabuleuse nouvelle
10:13que grâce à un travail exceptionnel de nos enquêteurs,
10:16de la justice française, des autorités roumaines,
10:19j'ai même appelé mon homologue tout à l'heure,
10:22ministre de l'Intérieur roumain, pour lui dire un grand merci
10:26parce qu'on a interpellé Amra.
10:28Donc d'un côté, il y a un volontarisme, des mois et des mois d'enquête.
10:32Croyez-moi, très régulièrement, on me faisait le point sur cette enquête-là.
10:36Vous n'imaginez pas les techniques,
10:38vous n'imaginez pas les efforts qui ont été déployés
10:42sur un individu qui était très très dangereux.
10:45Ce volontarisme d'ailleurs, nous l'avons traduit,
10:47nous allons le traduire dans la loi.
10:49Parce que la loi contre la criminalité organisée,
10:51qui a fait l'objet d'un vote unanime au Sénat,
10:55comporte des dispositions, notamment avec un parquet,
10:58avec une chaîne judiciaire.
11:00On a le parquet antiterroriste, on aura demain un parquet anticriminalité organisée,
11:04mais le cas Amra justement,
11:06le cas Amra, on n'avait pas détecté tout de suite un profil si dangereux
11:10parce qu'il avait commis des faits qui avaient été éclatés
11:14dans plusieurs ressorts judiciaires.
11:16Demain, quand on aura un seul parquet,
11:18on aura une meilleure coordination, une meilleure efficacité.
11:21Donc pour répondre à votre question, d'un côté, voyez, on a ce volontarisme.
11:24On essaie de bouger, on essaie de changer la loi quand il faut la changer,
11:27notamment en matière de criminalité organisée.
11:29C'est le cas d'Amra.
11:31Et de l'autre, il y a ce que j'appelle l'impossibilisme.
11:34Pour moi justement, il faut bousculer cet impossibilisme juridique
11:40parce que les Français attendent de nous qu'on les protège.
11:43Voilà.
11:44Jordan Bardella dit que vous êtes venu constater votre impuissance aujourd'hui.
11:48Écoutez, je me suis entretenu avec les policiers.
11:53Quand on voit ce courage, ça efface toutes les autres polémiques.
11:57Moi, ce que je souhaite, c'est que le terrorisme islamiste frappe dans beaucoup de pays.
12:03Il fait des morts. On n'en a pas terminé.
12:05L'an dernier, voyez, on a déjoué neuf attentats.
12:08Neuf attentats terroristes grâce à nos services, grâce à une nouvelle organisation de l'État.
12:13On a des victoires et puis parfois on a des échecs.
12:16Il faut les assumer. Il ne faut pas s'en satisfaire.
12:19Et à chacun de ces échecs, il faut en tirer des leçons.
12:24Et c'est en tirant des leçons de ces échecs qu'on va progresser.
12:27On a fait des immenses progrès depuis dix ans.
12:30Quand la France a été frappée, il y a dix ans, en 2015,
12:33avec les attentats qui ont mené de Charlie Hebdo et à la fin de l'année, le 13 novembre, au Bataclan.
12:39Et la France s'est réarmée.
12:41Il faut que la France se réarme encore pour faire en sorte que ces individus-là,
12:46qui sont vraiment incontrôlables, puissent être retenus
12:50tant qu'on ne les expédie pas dans le pays qui doivent les reprendre.
12:54Les ressortissants de ces pays, c'est le droit international, la Convention de Chicago,
12:59c'est le droit que nous avons avec l'Algérie, un accord que nous avions passé en 1994.
13:04Il est clair cet accord.
13:06Quand il y a un ressortissant, un national, le pays d'origine doit le reprendre.
13:11C'est tout ce que je peux dire.
13:14Vous avez souveniz vous-même qu'il y avait cette espèce de dossier.
13:17Il y a beaucoup d'annonce pour la sécurité, pour les services de la gendarmerie,
13:21encore hier, avec le plan de sécurité du quotidien.
13:23Par contre, sur la psychiatrie, on a l'impression que c'est le pas-repos.
13:26Aujourd'hui, il y a beaucoup de difficultés dans les services de la psychiatrie.
13:28Vous avez raison.
13:30On a un hôpital qui est fragilisé.
13:33Mais au sein de cette fragilisation, vous le savez parfaitement,
13:38et je ne suis pas ministre de la Santé,
13:40donc Yannick Lenard pourrait vous le dire aussi bien que je vais vous le dire,
13:43mais la filière psychiatrique est très fragilisée.
13:47Très fragilisée.
13:48Que ce soit pour les jeunes, pour les adolescents, les pédopsychiatres,
13:51ou que ce soit pour des allustes.
13:53C'est la raison pour laquelle, très franchement,
13:56quand on a des profils aussi dangereux, condamnés pour apologie du terrorisme,
14:00avec des profils qui ont fait l'objet d'investigations, d'expertises judiciaires,
14:07et qu'on a cette dimension schizophrénique,
14:11moi je suis, pardon, mais pour essayer d'isoler ces individus.
14:16Parce qu'on ne sait pas faire autrement.
14:18Donc ça veut dire plus de moyens pour les hôpitaux psychiatriques ?
14:20Ça ne veut pas seulement dire plus de moyens,
14:22ça veut dire des règles différentes.
14:24Des règles différentes.
14:26Pour pouvoir les retenir quand on a une superposition,
14:29parce que là, il y a quand même, il a prononcé, Hala Ouakbar.
14:32Donc cette dimension du terrorisme, il ne faut pas tout psychiatriser.
14:36Il y a cette dimension du terrorisme islamiste,
14:40et puis l'autre dimension.
14:42Mais quand vous ajoutez cette situation d'irrégularité,
14:45ce profil psychiatrique, et en plus une condamnation,
14:49qu'est-ce qu'il faut de plus ?
14:52Qu'est-ce qu'il faut de plus ?
14:54Moi j'ai un ami qui est décédé, qui a été assassiné,
14:58il y a quelques années.
15:01Celui qui l'a assassiné,
15:03il est resté plus dix ans, irrégulièrement, sur le territoire.
15:07Il a incendié la cathédrale de Nantes,
15:10et il avait un profil, là encore, psychiatrique.
15:13Il n'était pas en hôpital psychiatrique, pas en prison, en situation régulière.
15:18Donc je suis bien placé pour savoir qu'il faut bouger les règles maintenant.
15:22Ça suffit. Voilà, ça suffit.

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