L'hospitalisation à domicile est en hausse de 24% au Pays Basque. De plus en plus de pathologies peuvent être soignées à domicile.
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00:00Il est 8h16, se faire soigner à la maison plutôt que de passer de longues journées à l'hôpital,
00:06c'est le choix de plus en plus de personnes pour être mieux entouré, effectivement, notamment,
00:10mais c'est aussi une source d'économie pour la Sécu, il faut le dire.
00:12Alors, pourquoi connaît-on un boom de l'hospitalisation à domicile ?
00:16Eh bien, nous recevons ce matin Brigitte Glemmet, la directrice de Bayonne Santé Service.
00:20Elle est votre invitée, Bichin Thévégnon.
00:21Bonjour Brigitte Glemmet.
00:22Bonjour.
00:23On parle d'un boom de l'hospitalisation à domicile, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:27Vous avez des chiffres là-dessus ?
00:29Alors, j'ai des chiffres au niveau de notre association, entre 2023 et 2024,
00:35on a fait une progression de 26% en nombre de patients par jour pris en charge,
00:41ce qui correspond également à une augmentation au niveau national et également régional.
00:45Et c'est aussi une augmentation qui se continue cette année, au mois de janvier, vous l'avez vérifié ?
00:50Tout à fait, nous progressons, parce que nous avons, on en parlera peut-être tout à l'heure,
00:53développé de nouvelles activités, nous progressons continuellement depuis le début de l'année.
00:58Votre association s'appelle Bayonne Santé Service, mais vous n'êtes pas qu'à Bayonne ?
01:03Non, alors en fait on intervient dans tout le Pays Basque,
01:07donc on démarre, pour visualiser un petit peu, d'Andaï, Andaï, Cibourg, Saint-Jean-de-Luz,
01:12ensuite tout le BAB et tout le Pays Basque intérieur, Saint-Palais, Saint-Jean-Pied-de-Port,
01:18et également on intervient dans le grand sud des Landes jusqu'à Saint-Martin-de-Seignan.
01:22Voilà, en gros Pays Basque, sud des Landes, sauf la Soule.
01:25Exactement.
01:26Hospitalisation à domicile, on a l'image de l'infirmière qui passe faire la piqûre tous les matins, ou changer le pansement,
01:32ça c'était il y a quelques années, ça a changé non ?
01:35Oui, tout à fait, l'hospitalisation à domicile en fait c'est une forme d'hospitalisation
01:42dans le lieu de soins, donc qui est à domicile, avec cette particularité que nous développons des soins complexes
01:50et coordonnés de nature hospitalière, qui auraient dû amener le patient à l'hôpital ou à la clinique,
01:56mais que nous réalisons au domicile.
01:58Par exemple, vous l'avez dit en début d'interview, vous pouvez faire des traitements contre le cancer à domicile ?
02:04Exactement, donc ça on est en train de bien développer tout ça,
02:08le dispositif s'appelle ChimioDome, chimio à domicile,
02:12par lequel nous pouvons effectivement traiter plusieurs cancers à domicile,
02:16je vais citer certaines leucémies, certains myelômes,
02:21et là, très récemment, depuis avril 2024, nous traitons certains cancers du sein également.
02:26C'est ça, la palette des soins continue à s'étendre chaque année, presque chaque mois,
02:32vous avez de nouveaux traitements que vous pouvez...
02:34Tout à fait, parce qu'en fait l'idée c'est de développer notre offre de soins,
02:37donc comme je vous disais en introduction, nous nous pouvons développer des soins complexes et coordonnés de toute nature,
02:43avec une palette déjà très très large, donc il y a l'antibiothérapie par voie intraveineuse,
02:48il y a les soins palliatifs bien sûr, il y a les pansements qu'on appelle complexes,
02:52parce qu'ils nécessitent plusieurs heures de soins,
02:55mais également nous avons développé depuis le début de l'année l'HAD réadaptation,
03:01donc en fait...
03:02HAD c'est hospitalisation à domicile ?
03:03Oui tout à fait, hospitalisation à domicile en réadaptation,
03:07donc en fait ce sont des séances de rééducation à domicile,
03:10rééducation autant neurologique qu'orthopédique,
03:14que nous réalisons à domicile avec une équipe spécialisée qui intervient chez le patient.
03:19Ici Pays Basque, il est 8h19, ce matin on parle d'un sujet où vous êtes forcément posé la question,
03:23ou quelqu'un dans votre famille, sur l'hospitalisation à domicile qui est en plein boom,
03:27apparemment on en discute ce matin avec Brigitte Gleymé, la directrice de santé service Bayonne.
03:32Ça, ça veut dire que dans votre équipe vous avez plus de métiers que des infirmiers, des infirmières,
03:38qu'est-ce qu'il y a comme spécialité ?
03:39Alors tout à fait, pour être tout à fait précise, ne fait pas de l'hospitalisation à domicile, qui veut ?
03:45L'hospitalisation à domicile, nous sommes réellement...
03:48C'est sur prescription déjà pour commencer ?
03:49Déjà c'est sur prescription médicale, on est véritablement un établissement de santé,
03:54avec des règles très strictes, on a des conditions techniques de fonctionnement très strictes,
03:59avec une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, d'infirmières bien sûr,
04:05aides-soignantes, psychologues, ergothérapeutes, diététiciens,
04:08qui interviennent de façon coordonnée à domicile.
04:11Deuxièmement, l'ARS nous fixe des autorisations, en tout cas nous délivre des autorisations,
04:18par rapport à ces conditions techniques de fonctionnement.
04:21Concernant la qualité et la sécurité des soins, là aussi, tout comme l'hôpital ou les cliniques,
04:26nous sommes évalués par la haute autorité de santé qui décerne la certification.
04:31Alors quels sont les métiers que vous avez ? Vous avez des médecins, des cliniques,
04:35nous avons des médecins, des infirmières, aides-soignantes, kinésithérapeutes, diététiciens,
04:41assistantes sociales, psychologues, véritablement une équipe pluridisciplinaire
04:46qui se coordonne autour de la prise en charge du patient.
04:49On a dit que c'était sur prescription, mais qui est-ce qui demande cette hospitalisation ?
04:54C'est le patient ou plutôt le médecin ?
04:56Alors actuellement, c'est le médecin du patient, quel qu'il soit,
05:00ça peut être le médecin hospitalier, au décours d'une hospitalisation
05:04pour préparer la sortie du patient, ou son médecin de famille, le médecin traitant.
05:08En tout état de cause, même quand on prend en charge un patient
05:12dans le cadre de l'hospitalisation à domicile,
05:14le médecin traitant reste le garant de la prise en charge du patient.
05:18Il y a aussi un aspect financier, parce que ça coûte la santé, ça a un coût,
05:24ça revient moins cher d'être soigné à domicile.
05:26Alors les derniers rapports de coûts qui sont sortis du ministère
05:31révèlent une variabilité de 1 à 3,5.
05:36Nous sommes à 1 quand l'hôpital est à 3,5.
05:40Il n'y a rien d'anormal à cela.
05:42L'hôpital a des bâtiments, l'hôpital a de l'électricité à payer,
05:46l'hôpital a des blocs opératoires.
05:48C'est vrai qu'au domicile, on a toutes ces charges en moins.
05:50Donc effectivement, le rapport est plus favorable,
05:54le rapport financier, entre guillemets, est plus favorable pour une hospitalisation à domicile.
05:58Ce que je voulais préciser, c'est qu'en clair,
06:04l'hospitalisation à domicile va se substituer à l'hospitalisation traditionnelle,
06:09dès lors qu'il n'y a pas d'urgence vitale à traiter,
06:13ou que le patient ne nécessite plus de surveillance continue.
06:16Et ça pallie la fermeture des lits dans les hôpitaux ?
06:18Alors ça peut pallier cette fermeture des lits.
06:22Ce qu'on voit bien souvent, c'est que les hôpitaux,
06:24ils ont des périodes où les lits sont surchargés.
06:28Et donc l'idée, c'est d'essayer de faire sortir les patients qui sont stables,
06:31et donc dans ces cas-là, on se met en place,
06:33et on peut aider l'hôpital justement à fluidifier l'arrivée des patients.
06:41Pour avoir une idée, en valeur absolue, ça représente combien ?
06:44Vous avez dit plus de 24%, mais c'est combien de patients ?
06:46Alors en 2024, on avait une moyenne de 120-121 patients par jour.
06:52Là, début 2025, on est à peu près à 128-129 patients par jour.
06:57Ça fait 8-10 000 patients dans l'année, c'est ça ?
07:00Exactement, oui.
07:02Brigitte Glemmet, merci d'avoir répondu à notre invitation.
07:04Merci à vous de m'avoir invitée.