Avec Ludovic Mendes, député de Moselle apparenté Ensemble pour la République
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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Deux députés, Antoine Léaument, qui est LFI, et Ludovic Mendès, apparentés ensemble pour La République,
00:10ont rendu hier les conclusions de la mission d'information à l'Assemblée nationale qui formule des recommandations
00:20en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants et lutte contre les réseaux criminels. Alors Ludovic Mendès est avec nous. Bonjour.
00:29— Bonjour. — Merci d'être avec nous. Je regarde un peu vos propositions. En ce qui concerne le cannabis, l'égalisation du cannabis,
00:37il s'agirait de fixer un seuil légal de détention de cannabis qui pourrait être de 10 g d'herbe de cannabis par personne.
00:46— Là, vous parlez de moins de 21 ans. — Moins de 21 ans, d'accord. — Donc on a fait la différence. L'idée n'est pas là.
00:51C'est de pouvoir légaliser, d'ouvrir un nouveau marché pour concurrencer – entre guillemets – et assécher le marché des narcotrafiquants,
00:57tout simplement. — Oui. C'est-à-dire légaliser le cannabis moins de 10 g pour les moins de 21 ans.
01:04— Et jusqu'à 25 g, par exemple, pour les adultes qui n'ont pas de besoin particulier, parce que le cannabis a quand même un impact sur le cerveau.
01:10— Voilà. C'est-à-dire que si j'ai 10 g, j'ai 16 ans, j'ai 10 g avec moi... — Ah non. Vous êtes mineur. C'est pas possible.
01:16— Oui. Alors si j'ai... Bah, 19 ans, j'ai 10 g avec moi, je ne suis pas sanctionné. — Alors c'est juste la possibilité d'acheter.
01:24— Là, vous avez restreint les choses. Dans la proposition que nous faisons, nous proposons de créer une agence de régulation qui ira du monde agricole
01:32jusqu'à la distribution, parce qu'il faut bien planter le produit. On va pas l'acheter non plus à des narcotrafiquants. C'est un peu l'idée.
01:37— Oui. — Et de faire en sorte que c'est un grammage autorisé à l'achat. L'idée, c'est que... — Voilà. C'est-à-dire qu'il va y avoir des producteurs – on est bien d'accord –
01:48qui seront très contrôlés, si j'ai bien compris, et ensuite des points de vente agréés par l'État. — C'est ça. — C'est ça. Je vais aller dans ce point de vente,
01:59acheter mon cannabis. 10 g si j'ai 19 ans et 25 g si j'ai plus de 25 ans. On est bien d'accord. Pas plus. Bon. Bah si j'y vais tous les jours...
02:10— Vous pouvez pas. — Ah bon ? Et pourquoi ? — Parce que l'agence de régulation, comme on le fait déjà avec les jeux d'argent, il faudra présenter
02:15sa pièce d'identité valide, qu'elle soit en capacité de pouvoir fonctionner dans un logiciel, que vous ne soyez pas enregistré dans le logiciel comme quelqu'un de mineur,
02:23que vous ne soyez pas comme quelqu'un de dépendant, et que vous avez l'autorisation de pouvoir acheter. Donc là, on a résumé la proposition.
02:30Il y a plus de 60 propositions dans ce rapport. L'idée, c'est de lutter correctement contre les narcotrafiques. C'est complémentaire au travail qui a été fait
02:36par le Sénat. On propose aussi une dépénalisation, qui n'est pas une légalisation, mais qui permet d'accompagner le consommateur comme une victime,
02:44comme quelqu'un de malade et non pas comme un vulgaire délinquant. Parce qu'aujourd'hui, je suis désolé, mais quand on voit certaines personnes qui passent autant d'années
02:50dans la cocaïne et l'héroïne et ne pas être prises en charge, je pense que l'État est en défaut. — Oui, parce que l'argent récupéré...
02:57— C'est pas qu'une histoire d'argent. Aujourd'hui... — ...servira à la prévention et aux soins. On est bien d'accord. — M. Bourdin, soyons honnêtes.
03:05Dans notre rapport, qui est une mission d'évaluation sur les politiques de lutte contre les narcotrafiques, contre les stupéfiants, on nous dit
03:13depuis plus de 30 ans que tous les ministres de l'Intérieur veulent baisser la consommation, faire en sorte que les trafiquants n'aient plus les moyens
03:19et d'enlever le point de deal. — Oui. — Dans ce rapport, on explique qu'il y a 220% de consommation de la cocaïne, qu'il y a 800% d'augmentation
03:25de l'héroïne, qu'un Français sur deux a consommé du cannabis et qu'il y a autant de points de deal. Donc on peut dire que la politique menée
03:31depuis 30 ans, malgré les moyens qui sont mis, malgré toutes les déclarations de l'ensemble des ministères de l'Intérieur, eh ben ça ne fonctionne pas.
03:38Donc on propose une nouvelle alternative, un nouveau paradigme qui est de dire qu'on accompagne le consommateur pour assécher le trafiquant.
03:44— Et qui tiendrait ces boutiques ? — C'est des personnes sur des licences. Aujourd'hui, quand vous ouvrez un bureau de tabac, vous êtes dans l'obligation
03:50de passer une formation. Vous avez une licence. Une licence 4, ça ne s'occupe pas non plus comme ça pour un bar. C'est pareil pour un restaurant.
03:56Bien entendu, avec des règles plus contraignantes. On n'est pas dans une logique d'ouvrir un marché pour dire « Droguez-vous, amusez-vous ».
04:02On veut limiter la consommation. On veut faire en sorte que les jeunes ne puissent pas y toucher, parce qu'aujourd'hui, c'est facile d'en obtenir,
04:08beaucoup plus simple de l'autre genre aujourd'hui que ça pourrait l'être demain avec notre proposition. Et l'idée, c'est d'accompagner.
04:13C'est-à-dire que quand on va acheter, on a un accompagnement médico-social aussi. — Mais le marché parallèle, lorsqu'on achète des cigarettes,
04:20on peut aussi les acheter sur le marché parallèle. Ce sera la même chose. — Je suis frontalier. Les gens vont au Luxembourg tous les week-ends ou en Allemagne.
04:26— Non mais malheureusement, le prix du tabac est trop cher dans notre pays. — Mais la contrebande aussi. — Mais parce que le prix du tabac est trop cher.
04:30— Il y aura de la contrebande, forcément, non ? — Il y aura toujours du trafic dans le monde. On peut dire ce qu'on veut. Il y aura toujours des trafiquants.
04:36Ça a toujours existé. La France a été le premier vendeur d'héroïne au monde. Et les Marseillais l'ont été à New York. C'est l'histoire.
04:45C'est pas moi qui l'invente. C'est comme ça. Et il faut le prendre en considération. Il y aura toujours des trafiquants. Le but, c'est de limiter leur impact.
04:52Aujourd'hui, le trafic dans le monde, ça pèse entre 400 et 1 000 milliards de dollars. C'est énorme. En France, on estime à 4 milliards le marché des narcotrafiquants.
05:01Et c'est une estimation. Donc on n'est même pas dans la réalité. Et nous, on investit 1 milliard en enlevant le consommateur.
05:07Et le consommateur, aujourd'hui, je suis désolé, mais en traitant comme un délinquant, ça ne fonctionne pas.
05:11— Est-ce que vous pensez que le consommateur ira plus facilement dans une boutique ou plus facilement se fournir chez le vendeur du coin ?
05:19— J'ai plein de messages sur mon téléphone ou sur les réseaux sociaux qui me disent que si demain, c'est légal, j'irai plutôt là.
05:24Personne ne prend plaisir à aller jeter ça au bout de la rue ou se faire livrer chez soi avec le risque qu'il prenne. Malheureusement, on n'arrive pas à retirer le consommateur.
05:31Il y a plus de 5 millions de Français qui consomment régulièrement. 5 millions de Français.
05:35— Il s'agit aussi de dépénaliser l'usage et la détention de cocaïne, d'ecstasy ou d'MDMA.
05:40— Ce que je vous disais tout à l'heure, la dépénalisation... Par exemple, moi, je propose que ça aille jusqu'à 3 grammes. Au-delà de 3 grammes, c'est une amende forfaitaire.
05:46Et au-delà, c'est le juge. La dépénalisation, ça veut pas dire qu'on a le droit de le consommer. C'est-à-dire que là, vous allez vous faire arrêter.
05:51On va vous saisir votre produit. La différence, c'est qu'au lieu de passer en garde à vue, vous allez être dirigé vers des services médico-sociaux,
05:59vers un psychiatre, vers des addictologues pour vous sortir de là. Sortir de la consommation de cocaïne ou d'héroïne, c'est ce qu'il y a de plus dur.
06:07On parle pas du cannabis. Le cannabis n'a pas de côté addictif. La cocaïne et l'héroïne, oui.
06:13— Mais est-ce que vous n'encouragez pas la consommation de drogue ? — Pas du tout. C'est l'inverse qu'on veut faire.
06:17— Et notamment, vous savez, le danger au volant. Je pense toujours à ça. Avec les boutiques ouvertes, je viens acheter...
06:25— Je vous pose une question. Vous avez le droit de rouler en étant bourré ou pas ? — Non.
06:27— Voilà. C'est la même chose. — Non. D'accord. C'est la même chose. Non, mais j'ai...
06:31— C'est exactement la même chose. Oui. Au Canada, ça fonctionne. On n'a pas une hausse exponentielle des accidents de voiture.
06:35Or, en Allemagne, c'est le cas depuis le 1er avril 2024. On n'a pas de hausse exponentielle d'accidents de voiture.
06:40Il y aura toujours des règles à respecter, comme quand on prend la voiture quand on a consommé l'alcool.
06:43Deux verres, ça va. Un verre de plus, c'est trop. La réalité sera la même. Et on veut pas de publicité, on veut pas de vente sur Internet.
06:50On veut protéger les mineurs. On veut que ça soit éloigné des écoles, ne pas fumer dans l'espace public.
06:54— Protéger les mineurs. Enfin vous savez bien. Regardez ce qui se passe avec les bureaux de tabac.
06:57Vous savez bien que des cigarettes du tabac, des cigarettes sont vendues aux mineurs.
07:02— Là, vous êtes obligés de justifier de votre pièce d'identité. Elle passe dans un logiciel. C'est comme dans un casino.
07:06Vous ne pouvez pas rentrer si vous ne passez pas votre pièce d'identité. C'est la règle. Ça fonctionne bien.
07:10— Qu'est-ce que vous allez faire de votre texte, de vos propositions ?
07:15— Il y a un texte sur le narcotrafic et le crime organisé qui sort du Sénat qu'on va voir prochainement à l'Assemblée nationale début mars
07:20au sein de la Commission des lois. On y fera des préconisations, des propositions. On va apporter des amendements,
07:24parce qu'il y a des choses qui nous vont très bien et d'autres qui sont un peu moins adaptées à ce qu'on préconise.
07:29Et après, on réfléchira avec mon collègue et d'autres collègues à potentiellement déposer des projets de loi.
07:32Notre objectif, c'est de poser un débat sain et serein. C'est de se dire qu'il faut arrêter de s'interdire de débattre de sujets
07:38qu'on met sous le tapis sur un angle simplement sécuritaire. J'aimerais aussi, comme le Suisse vient de le faire hier matin,
07:43que le ministre de la Santé se penche sur le sujet et s'apporte une réponse. — Je le reçois. Je le reçois près de main. Donc ça tombe bien.
07:50— Alors là, il aidera peut-être pas la bonne réponse. Moi, je veux une étude du ministère de la Santé, le ministère de la Santé
07:56qui lui-même accompagne certains patients par le cannabis thérapeutique. C'est la même molécule. C'est la même plante.
08:01— Merci, Ludovic Mendes, d'être venu nous voir ce matin, député de Moselle. — Ils sont convaincants. Ils sont convaincants, les deux.
08:08— Oui, oui, c'est convaincant. « Une faiblesse de l'esprit », dit Gérald Darmanin. Vous avez une faiblesse de l'esprit ?
08:14— Je crois pas. Je pense qu'on propose quelque chose de différent. Mon ami Gérald Darmanin, permettez-moi de le dire comme ça,
08:19parce que j'ai beaucoup d'affection pour lui et on a beaucoup travaillé ensemble. Je parlais du principe que pendant 30 ans,
08:25on a tenu le même discours et qu'à la fin, on se dit que c'est un échec. On peut peut-être se permettre de réfléchir autrement.
08:30— Bien. Merci beaucoup. Merci. Et puisque nous parlions politique à l'instant, merci, Ludovic Mendes.