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Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, était l'invité de BFMTV ce mardi 11 février 2025.

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00:00Pourquoi faire diversion ? On ne peut pas aborder les deux sujets,
00:02on ne peut pas aborder à la fois le sujet social et à la fois la question de l'immigration.
00:06Vous fuyez, vous, devant ce débat ?
00:08Mais non, je ne fuis pas.
00:09Mais enfin, c'est gros comme une maison ce qu'il est en train de nous faire là,
00:13de nous parler du droit du sol, là, en France,
00:16et puis à nous dire pourquoi pas un référendum là-dessus.
00:18Mais vous pensez sincèrement que la question du droit du sol
00:21et la question dont on parle dans tous les trottinets de notre pays...
00:24Il a dit qu'il voulait élargir le débat à qu'est-ce qu'être français sur la question d'identité.
00:27Mais vous croyez que c'est la discussion qu'on a aux machines à café le matin quand on arrive au boulot ?
00:32Du droit du sol, pour ou contre ?
00:34Enfin, pour beaucoup, on parle, là, justement, des questions industrielles
00:37quand il y a 300 plans de licenciement dans notre pays, dans 300 entreprises.
00:41Je peux vous dire que ça préoccupe beaucoup plus l'inquiétude des Français, l'emploi,
00:46que ces questions-là, la question du pouvoir d'achat, la question des salaires, la question des retraites.
00:52Je reviens de Saint-Amand, où on m'a donné une dame, agent municipal,
00:57m'a donné sa feuille de retraite, elle va toucher 839 euros
01:01après toute une carrière dans la fonction publique.
01:03Mais ce sont des scandales qui me mettent plus que la question de l'immigration.
01:09La question sociale, bien évidemment, tout le monde l'entend.
01:10Mais la question de l'immigration, elle est là aussi.
01:12Il y a aussi des problématiques, vous ne pouvez pas l'aigner.
01:14Et même le PS a évolué sur ce sujet, a changé sa ligne.
01:17J'aimerais juste vous lire ce que dit Pierre Jouvet à ce sujet.
01:20Il dit voilà, on peut faire l'autruche, mais quand 70% des Français considèrent
01:23que la question migratoire est un sujet, on ne peut pas dire que ce sont des méchants fascistes.
01:27Évitez le débat, parce que sinon, on va s'enfoncer et sinon, on va se faire craquer.
01:32Ils ont tant les sociétés spéciales...
01:35Je ne me mets pas la tête dans le sable.
01:37J'ai l'impression d'en parler à chaque fois.
01:39Et à chaque fois qu'il y a des questions sociales qui montent,
01:42à chaque fois ressort la question de l'immigration, une actualité sur l'immigration,
01:47une proposition de loi sur l'immigration.
01:48Ne me dites pas qu'on n'en parle pas.
01:50On en parle à chaque fois.
01:52Il y a des textes de loi, mais ce n'est même pas des textes de loi de tous les ans.
01:55C'est des textes de loi de tous les 6 mois, tous les 3 mois sur ces questions-là.
01:59N'abusez pas quand même, j'ai l'impression qu'on ne sait que ça.
02:02Après, je peux vous en parler, on peut parler du droit du sol.
02:04Parlons du droit du sol.
02:06Ça concerne 30 000 personnes par an, la naturalisation par le droit du sol.
02:10Le droit du sol, le droit par...
02:12On peut devenir Français en étant né en France, sur le territoire,
02:17ou par le droit du sang.
02:19Voilà, c'est le droit, c'est comme ça, il s'applique, je le défends,
02:22c'est l'histoire de la Constitution française.
02:24Ce n'est pas ça le débat.
02:25Là, on est à la limite de faire un référendum sur l'immigration.
02:29Ce n'est pas seulement sur le droit du sol,
02:31c'est le fait que les Français, collectivement,
02:35élection après élection, sondage après sondage,
02:37expriment de manière de plus en plus nette,
02:39et ce n'est pas les seuls en Occident d'ailleurs,
02:41leur volonté qu'on reprenne le contrôle des frontières de la France.
02:45Et qu'on contrôle un peu mieux qui vient, qui reste, qui s'en va.
02:49Le sujet, c'est quand même celui-là, l'exécution des OQTF,
02:53le nombre de détenus étrangers, 25% des détenus sont de nationalité étrangère,
02:57on ne les expulse pas à l'issue de leur peine, c'est ça le sujet.
03:00Vous ne pouvez pas à la fois vous plaindre de la montée des extrêmes
03:04et refuser de vous embarrer de ce sujet comme il se doit.
03:07Justement, je me suis exprimé à plusieurs reprises.
03:11J'ai écrit des tribunes sur ces questions-là.
03:14Je me suis même fait critiquer à gauche pour les prises de position
03:17que j'ai eues justement en traitant de ces questions liées à l'immigration,
03:21et même liées à l'insécurité.
03:24Donc, je n'ai aucun problème de parler de ces sujets-là.
03:27En revanche, là où je vous rejoins,
03:29c'est qu'effectivement, dans tous les pays d'Europe, comme en France,
03:34plus on en parle, plus l'extrême droite monte.
03:38Et aujourd'hui, on voit l'AFD en Allemagne,
03:40on voit l'extrême droite en Italie, on voit l'extrême droite en France,
03:43on la voit en Hongrie, et on va la voir partout.
03:46Vous savez le droit du sol ?
03:47Parlons-en du droit du sol qu'on veut remettre en question.
03:50C'est dans les fondements de notre République,
03:53issus de la Révolution française, quand on a aboli la monarchie,
03:57écrit en 1793.
03:59La seule fois où le droit du sol a été abrogé, c'est sous Vichy.
04:02Je viens de vous dire que ce n'était pas le sujet du droit du sol.
04:04Donc, parlons-en.
04:06Mais vous voyez bien que quand on traite...
04:07Je vous explique que ce n'est pas le sujet de l'immigration.
04:09Voyons bien qu'à force d'appuyer sur le sujet,
04:14on nourrit les rives, les rivières.
04:16Et vous savez, c'est le fameux proverbe,
04:18quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt.
04:20C'est ce qu'on est en train de faire.
04:22Vous avez des pays comme le Danemark,
04:25certains pays scandinaves qui ont pris la question de l'immigration à bras-le-corps,
04:28qui l'ont affrontée et qui ont pris la gauche au pouvoir.
04:31Et ça a plutôt fait reculer les extrêmes.
04:33C'est parce que la gauche, quand elle a été au pouvoir,
04:35n'a pas pris à bras-le-corps cette question
04:37que finalement, elle s'est trouvée débordée
04:40par les fameux extrêmes que vous pointez aujourd'hui.
04:42Et c'est bien la raison pour laquelle,
04:43en tant que responsable d'un parti politique qui a une histoire dans ce pays,
04:48nous avons pris des positions,
04:49j'ai pris des positions sur ces questions-là,
04:52qui n'étaient pas forcément celles que l'on pouvait entendre ces dernières années.
04:56Et donc, j'ai parlé avec clarté sur ces questions-là.
04:59Je le referai à chaque fois.
05:00Mais aujourd'hui,
05:02et si je viens et si j'ai répondu à votre invitation,
05:05c'est parce que je suis inquiet de la situation sociale
05:08et notamment de l'industrie,
05:09et que je regrette que ça passe complètement sous le boisseau.
05:13Et que malheureusement, on ne va pas les traiter, ces questions-là.
05:16Pourquoi ça ne fait pas l'objet d'un débat au Parlement,
05:19l'avenir de notre industrie ?
05:20Et pourquoi il y a aujourd'hui,
05:22je crois qu'il y a deux ou trois textes sur l'immigration,
05:24à la queue leu leu, au Sénat,
05:27me disait Cécile Kuckermann, la présidente de notre groupe.
05:29Mais il y a une inflation de textes sur toutes ces questions liées à l'immigration.
05:34Mais comme si c'étaient les immigrés qui étaient responsables
05:36de la fermeture de nos usines,
05:37de la baisse du pouvoir d'achat des retraités,
05:39de l'accès de nos services publics.
05:41On est en train de faire…
05:43– Non mais ça fait partie des préoccupations des Français.
05:45– Mais que ça fasse partie des préoccupations des Français, je l'entends.
05:49Que l'on traite de cette question, je l'entends.
05:51Je vais même vous faire une confidence, allez, je vous fais un scoop.
05:54Je fais un livre sur le travail,
05:56intitulé « Le parti pris du travail », qui va sortir fin avril.
06:01Et je vais parler beaucoup là-dedans
06:03de cette question liée à l'immigration,
06:05et de l'immigration économique des travailleurs sans papier.
06:07Je l'aborde sans aucune difficulté,
06:10et avec des propositions humanistes, progressistes et communistes.
06:14Et donc nous pourrons en débattre.

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