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00:00Face à Philippe Devilliers, 10h-11h sur Europe 1, Eliott Deval.
00:10Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour Face à Philippe Devilliers sur Europe 1,
00:14de 10h à 11h, chaque samedi matin, cher Philippe, bonjour.
00:19Bonjour Eliott, bonjour Geoffroy.
00:21Geoffroy Lejeune, bonjour.
00:22Bonjour à tous les deux.
00:23Philippe Devilliers, qu'est-ce que je suis en train de lire ?
00:26J'ai dans les mains la une du Figaro Magazine.
00:29Je ne parle pas à Philippe Devilliers, je parle à Il Fenomeno, le phénomène Philippe Devilliers.
00:35Philippe Devilliers, vous êtes en une du Figaro Magazine.
00:38Alors je le dis aux auditeurs d'Europe 1, Il Fenomeno c'était le surnom qu'on donnait en Italie à Ronaldo,
00:44le joueur l'attaquant avant-centre brésilien par Ronaldo CR7.
00:49Il Fenomeno, deux fois ballon d'or, la une du Figaro Magazine pour Philippe Devilliers.
00:55Philippe Devilliers, c'est une sorte de ballon d'or ou pas ?
01:02En tout cas c'est une réhabilitation.
01:06Le Figaro Magazine est un journal d'anticipation,
01:12avec des journalistes qui sont très pointus, très asserrés dans leur vision du monde et de la France.
01:19C'est toujours très intéressant.
01:21Et là je dois dire que je suis très surpris de ce long papier, mais qui est très bien écrit et très bien vu.
01:28En fait c'est le passage du paria, du proscrit, du réprouvé, au lanceur d'alerte, salué 40 ans après.
01:40Alors qu'il y a 40 ans on me demandait d'éteindre l'épreuve avec ma cresselle,
01:45pour signaler mon passage et pour ne pas contaminer.
01:50Et donc en fait il y a aussi peut-être autre chose,
01:52c'est que s'il y a tant de monde qui nous regarde et qui nous écoute,
01:55qui nous regarde sur CNews, qui nous écoute sur Europe 1,
01:58et tant de lecteurs pour mon livre Mémoricide, puisqu'on est à plus de 200 000 et ça continue de plus belle,
02:04c'est peut-être parce que je fais partie de ces gens assez rares aujourd'hui,
02:10qui parlent de la France comme un être de chair.
02:13Et vous n'imaginez pas le plaisir que c'est,
02:16pour Geoffroy et pour moi, d'être avec vous chaque vendredi soir sur CNews,
02:22et chaque samedi matin sur Europe 1.
02:24Je vais arrêter de vous appeler Philippe Devilliers,
02:26je vais vous appeler Il Phénomène.
02:28Ça vous va très bien je trouve.
02:30Alors je le dis, le titre du Figaro Magazine c'est Le Phénomène Philippe Devilliers,
02:33200 000 exemplaires vendus de Mémoricide,
02:361 million de téléspectateurs sur CNews, ça c'est dans le sous-titre,
02:39ils auraient pu rajouter 800 000 auditeurs sur Europe 1, qu'on remercie.
02:43Juste une chose Philippe Devilliers,
02:45on dit tout aux auditeurs d'Europe 1, comme on dit tout aux téléspectateurs de CNews.
02:49Et cette semaine, comme les semaines précédentes,
02:51vous n'imaginez pas le nombre de personnes qui m'ont interpellé dans la rue,
02:54pour me parler de vous, en disant que c'est exceptionnel,
02:57comment fait-il, il n'a pas une seule feuille,
02:59comment fait-il pour préparer cette émission, comment vous faites ?
03:02Et dans l'ascenseur, avant de rentrer dans les studios d'Europe 1,
03:05je vous ai posé une question.
03:07Je vous ai dit, mais Philippe, comment vous prépariez à l'époque vos grands meetings ?
03:12Donnez-nous votre secret, il fenomena.
03:15Le secret est très simple, je marche,
03:18et je laisse aller mon cerveau, et mon cœur,
03:22et les formules s'enchaînent, les phrases viennent,
03:25et ensuite je n'ai plus qu'à les reproduire.
03:27Donc il faut marcher.
03:29Et donc mon prompteur, c'est mon propre cerveau et mon propre cœur.
03:32Parce qu'il faut le rappeler à chaque fois aux auditeurs d'Europe 1,
03:36vous venez dans les studios d'Europe 1, sans feuilles, sans rien.
03:39Moi j'ai une quinzaine, une vingtaine de feuilles, il faut que j'écrive tout.
03:42Oui, mais je vais vous dire quelque chose.
03:44Moi je ne peux pas parler tout seul, comme ça, face à un miroir.
03:47C'est pour ça que je suis si mauvais à la télévision.
03:50Mais en revanche, quand vous êtes tous les deux avec moi,
03:53vous êtes deux personnes pour lesquelles j'ai estime, considération et affection,
03:59si vous me permettez.
04:00Et du coup, dans vos regards, là je les lis d'ailleurs en ce moment,
04:05vous me renvoyez la sanction immédiate de ce que je veux dire.
04:09C'est-à-dire, soit la sanction est positive, soit elle est négative.
04:13Et donc, en fait, un orateur, c'est quelqu'un qui a un filament laser
04:20avec le regard de chaque spectateur de son public.
04:23Écoutez, c'est une belle leçon que vous apportez, et aux auditeurs,
04:26et peut-être à des auditeurs qui sont parfois dans l'hémicycle à l'Assemblée Nationale,
04:30parce qu'on voit à quel point, aujourd'hui, le débat politique s'est affaibli
04:35et l'éloquence des députés devient de plus en plus difficile.
04:39Donc, il va peut-être falloir retourner à l'Assemblée, Philippe de Villiers,
04:42pour donner quelques cours.
04:43Mon Dieu, c'est le cauchemar de ma vie.
04:45Non mais pour donner quelques cours, Philippe de Villiers.
04:47Le cauchemar de ma vie.
04:48Vous imaginez R.C. Yasoudé qui tape sur les tables pendant que vous prenez la parole.
04:53Quand j'étais à l'Assemblée, il y a 30 ans, 40 ans,
04:59l'Assemblée Nationale était l'annexe de la comédie française.
05:04Aujourd'hui, c'est l'annexe de la fabrique du crétin numérique.
05:08Face à Philippe de Villiers, je le dis encore une fois aux auditeurs d'Europe 1,
05:12et c'est ça aussi le plaisir de cette émission,
05:14c'est qu'on avait prévu un début de l'émission qui n'avait absolument rien à voir
05:17avec les cinq premières minutes de ce qu'on vient de faire,
05:20de l'échange qu'on vient d'avoir, Philippe de Villiers.
05:23Mais c'est aussi la magie de cette émission,
05:26et c'est un plaisir d'être aux côtés du phénomène.
05:29Du phénomène Philippe de Villiers, ce n'est pas moi qui le dis, c'est le Figaro.
05:32Le Figaro Magazine à lire ce samedi matin pour tous les auditeurs d'Europe 1.
05:37On est ensemble jusqu'à 11h, c'est Face à Philippe de Villiers.
05:49Philippe de Villiers, commençons avec cette actualité
05:52qui est une sorte de mauvaise série, l'affaire d'Oualem qui se poursuit.
05:56On en parlait déjà la semaine dernière avec vous, Philippe.
05:59Le tribunal administratif de Melun a décidé ce jeudi d'annuler l'obligation
06:02de quitter le territoire français délivré contre cet individu
06:05qui, je le rappelle, avait appelé sur les réseaux sociaux
06:08à infliger une punition sévère à un opposant du régime algérien.
06:12Ce même d'Oualem avait été expulsé du territoire français
06:16avant d'être renvoyé en France le soir même depuis Alger.
06:20Le ministère de l'Intérieur, Philippe de Villiers, a décidé de faire appel de cette décision.
06:24Comment expliquer ce camouflet et que peut faire le ministre de l'Intérieur ?
06:31Je vous demande un instant de vous souvenir, il y a quelques jours,
06:39d'un événement qui a surpris le monde entier.
06:44Trump renvoie ses eaux des clandestins en Colombie.
06:49La gauche était horrifiée, n'empêche qu'il a gagné.
06:55Il a fait plier la Colombie, ça a été vraiment très rapide.
06:59Et nous, on a cet Algérien qui se promène sur le territoire français,
07:05qui joue avec nous, comme un chat avec une pelote de laine,
07:10et on n'est pas foutus de le ramener chez lui.
07:14Alors quelle est la différence ?
07:16La différence c'est la souveraineté et l'absence de souveraineté.
07:21Pendant 40 ans, j'ai essayé de faire comprendre aux Français, avec d'autres, soyons humbles,
07:29j'ai essayé de faire comprendre ce que voulait dire le mot souveraineté.
07:33Je vais être très concret, il y en a un qui sait tout ça,
07:40qui sait pourquoi ça ne marche pas, c'est Bruno Retailleau.
07:45Je salue son ardeur, sa persévérance, sa pugnacité, son application,
07:52et je le connais, il est comme ça, et sa sincérité, donc je ne triche pas.
07:57Là, il arrive à un moment important de sa vie, de sa vie publique,
08:02et je lui donne un conseil, Bruno, va jusqu'au bout maintenant.
08:06Dis les choses, ne reste pas dans des demi-vérités.
08:11La demi-vérité, ça consiste à dire, on va tout faire, on va faire appel,
08:15on va se battre, on va continuer, etc.
08:17Mais la question n'est pas là, la question qui se pose c'est,
08:20mais pourquoi on en est là ?
08:23Et il faut que tu dises ceci aux Français, qui sont prêts aujourd'hui à l'entendre,
08:28parce qu'ils le sentent.
08:30La France a perdu volontairement, en 40 ans,
08:40le droit de protéger les Français.
08:46Elle a perdu ce droit parce qu'elle a volontairement perdu le droit d'avoir le dernier mot.
08:55Parce que quand un pays livre lui-même, dans un acte de fierté de toute une classe politique unanime,
09:04gauche et droite confondus,
09:08l'incompétence de l'incompétence, c'est la définition même de la souveraineté par les constitutionnalistes,
09:14il ne reste que pour les yeux pour pleurer.
09:19Je vais être très concret.
09:22La souveraineté, ça veut dire qu'il y a un mot que le ministre de l'Intérieur ne peut pas utiliser,
09:28il est tabou, c'est les frontières.
09:32Alors, les frontières, mais aussi les lois.
09:36Puisqu'au-dessus de nos lois, il y a des lois européennes.
09:40Exemple, la directive Retour, qui date de 2008,
09:43et qui nous interdit de renvoyer chez eux des délinquants étrangers.
09:48Et puis, il y a les Cours suprêmes.
09:51En l'occurrence, personne n'a dit que la décision des juges,
09:57parce que les juges, en fait, ils appliquent la loi,
10:00avec plus ou moins de connotations, parfois,
10:03mais quand même, ils appliquent la loi.
10:05Et en l'occurrence, ils appliquent une convention européenne,
10:08qu'on connaît bien ici, puisqu'on en avait déjà parlé.
10:11Ils appliquent une convention européenne sur les attachements familiaux,
10:15sur les attaches familiales.
10:17Et donc, c'est la Convention européenne des droits de l'homme.
10:21Et ici même, il y a une semaine, j'avais cité De Gaulle,
10:25qui engueulait son ministre de la Justice,
10:29qui voulait absolument lui faire ratifier
10:31la Convention européenne des droits de l'homme.
10:33Et De Gaulle disait non, je ne veux pas ratifier.
10:36Et c'est Alain Poher, qui faisait l'intérim après la mort de Pompidou,
10:40qui a ratifié, qui a fait ratifier par le Parlement,
10:42la Convention européenne des droits de l'homme.
10:44Donc, quand vous décidez, je le dis aux Français les yeux dans les yeux,
10:48en leur disant, mais quand vous décidez de transférer les pouvoirs
10:55qui sont les vôtres, qui sont les pouvoirs du peuple,
10:58la souveraineté populaire, la souveraineté nationale,
11:01quand vous décidez de transférer à des conventions,
11:04au Conseil de l'Europe, à la Commission de Bruxelles,
11:07à Madame van der Leyen, etc., vous ne pouvez plus rien faire.
11:09Exemple, exemple.
11:11Pourquoi on ne peut rien faire avec l'Algérie ?
11:14Je suis allé faire un petit tour, un jour, avec mes amis très bien placés,
11:19très haut placés, auprès de Madame van der Leyen,
11:21ils se reconnaîtront.
11:24Quand on est vieux, on est des amis partout.
11:27Et vous voyez ce qu'ils m'ont dit ?
11:28Ils m'ont dit, ça ne bougera pas pour Boilen Sansalle,
11:31ça ne bougera pas pour les influenceurs algériens,
11:33pour une raison simple, c'est que 20% de notre gaz,
11:36ça a été traité par Madame van der Leyen elle-même,
11:39vient d'Algérie.
11:41Donc en réalité, on n'a plus de force diplomatique.
11:44Quand vous n'avez plus la souveraineté diplomatique,
11:47et que vous n'avez plus la souveraineté de vos lois,
11:49et de vos frontières,
11:51vous êtes condamnés à quémander,
11:53ou alors, à faire ce qu'ils font, les ministres,
11:56et c'est dommage pour Bruno Retailleau,
11:58qui vaut beaucoup mieux que ça,
12:00il va y laisser sa peau.
12:02Il balade le brochet dans les temps,
12:05comme on dit chez moi à Vendée, dans le bocage.
12:07Et il y a un moment donné où les gens vont dire,
12:10ça ne marche plus, parce qu'il n'y a rien qui marche,
12:12parce que ça va continuer comme ça.
12:14En d'autres termes,
12:16écoutez cette formule,
12:18qui est la formule d'un homme d'expérience,
12:21qui a exercé le pouvoir,
12:24et qui a regardé le pouvoir ne pas être exercé.
12:28Le pouvoir, c'est quand on l'a.
12:32Et quand le pouvoir n'a plus le pouvoir,
12:35on n'a plus que le mouchoir de Véronique
12:37pour en essuyer les larmes.
12:39Et les essuyeurs de larmes,
12:41qui pratiquent la politique compassionnelle,
12:44on les connaît,
12:46depuis des années et des années.
12:48Retailleau parle comme Darmanin,
12:50qui parle comme Retailleau,
12:52mais en fait, ils savent très bien
12:55qu'on est dans le ministère de la parole.
12:58Et donc moi je dis à Bruno Retailleau,
13:00allez, va jusqu'au bout,
13:02dis maintenant aux Français,
13:04je ne peux rien faire,
13:06tant que vous ne m'avez pas accordé le droit
13:09de récupérer la souveraineté de la France.
13:11Et donc je m'adresse au Président de la République,
13:13parce que c'est lui qui transfère la souveraineté,
13:16c'est lui le fantasme de la souveraineté européenne.
13:18Et je lui dis maintenant, vous arrêtez,
13:20on rapatrie tout ça, on rapatrie le pouvoir.
13:23Le jour où le ministre de l'Intérieur
13:26aura le pouvoir politique
13:29avec le pouvoir juridique,
13:31c'est-à-dire le jour où le pouvoir politique
13:33aura récupéré le pouvoir juridique,
13:35alors on pourra résoudre le problème des Français.
13:38Philippe de Villiers, on revient dans un instant
13:40et on continue de parler de la politique migratoire
13:43avec les chiffres de l'émigration
13:45qui sont tombés cette semaine.
13:48Et vous allez les décoder dans un instant
13:50sur Europe 1 pour Face à Philippe de Villiers.
13:52A tout de suite.
13:54Face à Philippe de Villiers.
13:5710h-11h sur Europe 1.
14:01Eliott Deval.
14:02De retour sur Europe 1 pour la suite
14:04face à Philippe de Villiers avec Philippe, bien sûr,
14:06et Geoffroy Lejeune dans les studios d'Europe 1.
14:08Philippe de Villiers,
14:09les chiffres de l'immigration de 2024 sont tombés.
14:12Les premiers titres de séjour accordés
14:14représentent plus de 330 000 étrangers.
14:17Les reconduites, pardonnez-moi la frontière,
14:1921 600 seulement.
14:21Des chiffres qui confirment
14:22ce que vous aviez dit la semaine dernière
14:24sur la submersion migratoire.
14:26Je vous propose avant de vous donner la parole,
14:28un échange entre Gauthier Lebret
14:30et Thibaut de Montbrial sur cette question justement.
14:32Aujourd'hui, les chiffres de l'immigration légale.
14:34340 000 titres de séjour délivrés l'an dernier,
14:38quasiment.
14:39336 700, précisément.
14:42Comment fait-on pour faire comprendre
14:45à ceux qui nous dirigent qu'il est peut-être temps,
14:47puisque c'est un chiffre en hausse,
14:49de baisser ce chiffre
14:50et d'arrêter avec les titres de séjour ?
14:52Et là, on parle d'immigration, encore une fois, légale.
14:54Pour ajouter à ce premier chiffre que vous donnez
14:56sur ce qu'on appelle les premiers visas entrés en France,
14:59les premières demandes d'asile,
15:01le chiffre des 258 000, si j'ai bien lu tout à l'heure.
15:04Donc le cumul des deux nous met juste en dessous de 500 000.
15:07C'est-à-dire que les entrées légales en France en 2024
15:10sont du niveau de la population de la ville de Toulouse.
15:13Et bien qu'on se soit fortement réjouis, semble-t-il,
15:16du nombre d'expulsions en augmentation de 24 %,
15:19en réalité, le nombre d'expulsions, c'est 21 000.
15:22Donc vous avez d'un côté la population de la ville de Toulouse
15:25et de l'autre l'affluence moyenne
15:27dans un stade de Ligue 1 pour un match de foot.
15:29500 000, 20 000.
15:31Donc le solde d'accroissement naturel sur 3 ans,
15:34c'est 1,5 million d'un côté
15:36et 40 ou 50 000 ou 60 000 qui sont partis.
15:38C'est, au sens propre, insupportable.
15:40Geoffroy Lejeune.
15:41Ça fait plus de 1 000 personnes par jour en France.
15:44Quand on y pense comme ça, c'est vertigineux.
15:46Est-ce que, Philippe, selon vous, ces chiffres de l'immigration
15:48sont un nouvel échec pour la Macronie ?
15:50Ce n'est pas un échec, c'est un record.
15:53Et la Macronie a deux records dans la même semaine.
15:58Dans la même quinzaine.
16:00Le record de l'immigration et le record de la dénatalité.
16:03Et moi, ce qui me frappe,
16:06c'est les deux semaines, le lien entre les deux semaines.
16:10Quand j'étais en classe de philo,
16:12mon professeur de philo disait
16:14l'intelligence, c'est établir des rapports.
16:16J'ai retenu cette formule.
16:18D'ailleurs, tout créateur établit des rapports
16:20entre deux choses qui n'ont rien à voir
16:22et ça donne une forme nouvelle.
16:24Et le monde est différent.
16:27Après cette création.
16:29Établir des rapports, ça veut dire faire le lien
16:31par exemple entre la phrase
16:33susurrée par François Bayrou,
16:37la subversion migratoire,
16:39tout le monde a hurlé,
16:41la voilaille a caqueté partout,
16:43dans toute la basse cour,
16:45et on a entendu tous les chiens de ferme caboyer,
16:47sur le thème Story,
16:49il a dit ça, c'est pas vrai en plus,
16:51et alors on a eu Hervé Lebrun,
16:53on a eu les démographes,
16:55les scientifiques,
16:57tous les gens qui ne cessent
16:59justement de balader le brochet
17:01dans les temps,
17:03depuis tant d'années,
17:05qui ont expliqué, mais non, c'est pas vrai, etc.
17:07Et une semaine après, boum,
17:09les chiffres sont publiés,
17:11par le ministre de l'Intérieur.
17:13Et ça donne 500 000 entrées légales.
17:15Je ne parle pas des entrées illégales,
17:17qu'on vient de régulariser,
17:19avec la nouvelle circulaire au tailleau
17:21qui succède à la Circulaire Valls.
17:23Non, entrées légales,
17:25500 000,
17:27c'est-à-dire, il l'a dit très bien,
17:29les titres de séjour, plus le droit d'asile.
17:31Ça veut dire qu'en fait,
17:33la semaine qui vient
17:35de s'écouler,
17:37vient conforter
17:39le propos tenu
17:41par le Premier ministre,
17:43il y a bien une submersion migratoire,
17:45parce que 500 000 personnes par an,
17:47vous imaginez où on va
17:49avec de tels chiffres. C'est fini.
17:51C'est l'affaire de quelques années.
17:53Dans quelques années, on sera non seulement submergés,
17:55mais c'est l'immigration
17:57invasive.
17:59C'est une invasion.
18:01Deuxième lien,
18:03deuxième rapport,
18:05deuxième coïncidence,
18:07elle est encore plus
18:09spectaculaire.
18:11La semaine dernière, on nous annonce le chiffre de la dénatalité
18:13et on nous dit,
18:15il y a eu 660 000 naissances.
18:17Et cette année,
18:19on nous donne le chiffre des entrées légales,
18:21500 000.
18:23Si vous ajoutez les entrées légales
18:25100 000 par an, au moins,
18:27regardez les OQTF,
18:29on dit qu'il y en a 100 000,
18:31ça fait 600 000.
18:33Donc en fait, on a autant
18:35de migrants
18:37qui arrivent
18:39chez nous, en France,
18:41que de naissances.
18:43N'importe quel démographe
18:45vous dira s'il est vrai que l'enfant
18:47est la ligne de flottaison
18:49de l'espoir d'une société,
18:51qu'on est sous la ligne de flottaison.
18:53Mais la question qu'il faut se poser, c'est
18:55comment on en est arrivé là ?
18:57Et ma réponse,
18:59elle est simple. Premièrement, il y a les tabous
19:03que personne ne veut
19:05prononcer.
19:07Premier tabou,
19:09c'est l'immigration invasive.
19:11Il faut oser prononcer les mots
19:13qui conviennent, avec derrière
19:15l'islamisation progressive de la France
19:17par les frères musulmans. Il faut écouter
19:19Florence Bergeau-Blaquer,
19:21qui était sur ce plateau
19:23il y a quelques heures, quelques jours,
19:25qui a parlé du halal,
19:27l'extension du halal.
19:29Deuxième tabou,
19:31qui est pire, la famille. Parce que maintenant,
19:33vous ne pouvez plus parler de la famille.
19:35Ou alors, il faut dire une famille
19:37avec un papa, une famille avec une maman,
19:39une famille avec deux papas, une famille avec deux mamans.
19:41Voilà.
19:43Mais,
19:45vous ne pouvez plus dire une famille
19:47avec un papa et une maman.
19:49C'est bon.
19:51Et alors, une politique nataliste, alors là, non,
19:53c'est pétain.
19:55Donc, comme on s'interdit d'avoir une politique nataliste,
19:57donc on accepte comme une
19:59donnée définitive,
20:01le collapsus démographique. On va le payer,
20:03évidemment, très cher. Et la deuxième chose,
20:05j'y reviens, c'est l'impuissance publique.
20:07Parce qu'à partir du moment où on ne veut pas
20:09toucher aux frontières, on ne veut pas toucher aux lois,
20:11aux lois supérieures à nos lois,
20:13c'est-à-dire les lois européennes,
20:15et aux cinq
20:17cours suprêmes
20:19qui font ce qu'elles veulent sur notre dos,
20:21eh bien, on n'a
20:23qu'il nous reste la politique compassionnelle,
20:25c'est-à-dire
20:27les champions du versement
20:29des larmes.
20:31Et là, je dois dire qu'on a un Premier ministre
20:33qui, par sa formation,
20:35par sa mentalité,
20:37sa mentalité
20:39démocrate chrétien,
20:41il sait pleurer à la tribune.
20:43Il a appris. Et du coup,
20:45ça peut toucher les gens, mais ça ne les touche qu'à un moment.
20:47À un moment donné, les gens disent
20:49« Bon, maintenant, ça suffit de pleurer, il faut agir. »
20:51Philippe de Villiers, on se retrouve dans un instant.
20:53Et on va aborder la déclaration
20:55peut-être la plus importante
20:57de la semaine, déclaration politique,
20:59à savoir Jean-Luc Mélenchon
21:01qui a repris la théorie du grand remplacement
21:03et qui se lance
21:05à la conquête des campagnes.
21:07Et vous souhaitez lui répondre à Jean-Luc Mélenchon.
21:09On voit ça dans un instant sur Europe 1
21:11pour Face à Philippe de Villiers.
21:21On est sur Europe 1 pour la suite
21:23de Face à Philippe de Villiers
21:25avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune
21:27dans les studios d'Europe 1. Parlons de Jean-Luc Mélenchon
21:29à présent. Philippe de Villiers,
21:31la semaine dernière,
21:33Jean-Luc Mélenchon était reçu en majesté
21:35à l'université Jean Jaurès à Toulouse
21:37devant un amphithéâtre rempli.
21:39Il est revenu sur le tabou médiatique et politique
21:41du grand remplacement et l'a même
21:43interpellé directement François Bayrou
21:45et Éric Zemmour. Écoutez.
21:47Oui, monsieur Zemmour,
21:49il y a un grand remplacement.
21:51Oui, monsieur Bayrou, il y a un grand remplacement.
21:53Quel est ce remplacement ?
21:57Ce remplacement,
21:59c'est celui d'une génération
22:01bien après l'autre et qui ne ressemblera
22:03jamais à la précédente.
22:05Vous autres qui avez eu la chance
22:07de vous mélanger,
22:09de vous découvrir, de vous entendre
22:11chanter, parler, cuisiner,
22:13jouer de la musique,
22:15vous savez l'importance
22:17de ce mélange, l'importance
22:19de cette créolisation qui crée du neuf.
22:21Car non,
22:23le futur n'est pas voué à être
22:25le passé toujours recommencé.
22:27Et il y en a assez de passer son temps
22:29à faire l'apologie de la tradition.
22:31J'ai même entendu des gens
22:33me dire, nous sommes les dépositaires
22:35d'une tradition et nous devons la défendre.
22:37Ah oui, allez-y.
22:39Allez-y. Essayez de lire un texte du
22:41XVIe siècle dans la langue de l'époque, vous ne comprendrez pas
22:43deux mots. Qu'est-ce que vous nous racontez ?
22:45Et au lendemain de cette déclaration,
22:47Philippe Devilliers, Jean-Luc Mélenchon
22:49cette fois-ci s'est
22:51adressé au quartier
22:53populaire en expliquant qu'après son opère
22:55sur les quartiers populaires et la France des Tours,
22:57la France des Bours parle
22:59de la France rurale. Cessez donc
23:01d'imaginer une France du passé
23:03qui n'est plus là. Acceptez
23:05celle qui est là et dites-vous
23:07bien, comme je le dis
23:09à chacun des jeunes gens que je croise
23:11et dont je sais qu'ils sont nés
23:13comme moi au Maghreb
23:15ou bien encore ailleurs. Cette partie
23:17du pays est à nous.
23:19C'est notre patrie. C'est notre
23:21pays. C'est là que naîtront vos
23:23enfants. C'est là que naîtront vos
23:25petits-enfants.
23:27Ce pays est à nous tous.
23:29Voilà pourquoi je parle
23:31de la nouvelle France.
23:33Et vous souhaitiez absolument qu'on
23:35entende en longueur Jean-Luc Mélenchon
23:37un peu avant de pouvoir prendre la parole.
23:39Geoffroy Lejeune.
23:41Beaucoup de choses à dire mais est-ce que Jean-Luc Mélenchon
23:43embrasse la théorie du grand remplacement
23:45en souhaitant à voix haute comme il le fait
23:47un remplacement de population
23:49dans toute la France mais aussi notamment dans les campagnes ?
23:51On vient de vivre
23:53ce qu'on pourrait appeler
23:55dans la christologie
23:57de l'extrême-gauche
23:59l'épiphanie
24:01de Jean-Luc Mélenchon.
24:03C'est-à-dire la manifestation
24:05publique, la révélation,
24:07la déposition sur la place
24:09publique de son arrière-pensée.
24:11Et il va plus loin,
24:13il prend à partie
24:15Éric Zemmour, vous l'avez montré,
24:17François Bayrou, il dit oui, le grand
24:19remplacement est là.
24:21Et il veut l'accélérer.
24:23Mais avant ça, il le définit
24:25tout au long de son discours
24:27aux étudiants qui l'acclament.
24:29Ça fait froid dans le dos.
24:31C'est l'avenir.
24:33Il dit le grand remplacement c'est le changement
24:35de composition d'une population,
24:37c'est quand une
24:39population est remplacée
24:41par une autre,
24:43c'est quand une civilisation est remplacée
24:45par une autre, c'est ce qu'il appelle la créolisation.
24:47La créolisation de la France.
24:49La France de la créolisation,
24:51rassurez-vous,
24:53brave Jean,
24:55on garde l'Hexagone,
24:57on garde le territoire,
24:59on garde la toponymie,
25:01mais
25:03on fait surgir un peuple neuf
25:05qui débarque
25:07avec ses mœurs
25:09nouvelles, sa manière
25:11nouvelle d'habiter le monde
25:13transplantée,
25:15et on fait
25:17vivre en parallèle
25:19l'islamisme ancestral,
25:21le wauquisme radical,
25:23la femme grillagée, l'homme enceint.
25:25Et il ajoute, il faut investir
25:27les campagnes. Deuxième message,
25:29il reprend
25:31la logomachie de Ruffin,
25:33il avait dit à Ruffin,
25:35ces gens-là puent, ils sentent l'alcool,
25:37ils sont obèses, etc., et il dit maintenant
25:39on les dégage et on les remplace.
25:41Ce en quoi d'ailleurs,
25:43il accompagne le travail qui est fait actuellement
25:45par l'État, qui n'est plus
25:47un travail de limitation de l'immigration, mais de
25:49répartition dans le cadre
25:51du projet européen,
25:53le pacte migration-asile.
25:55Et
25:57en fait, quelles sont les armes
25:59de Mélenchon ? Il y en a deux.
26:01Une dont on l'a parlé,
26:03l'autre dont on ne parle pas. La première,
26:05il a dit lui-même,
26:07voilà, quand je suis né,
26:09il y avait un Français sur
26:11quatre qui avait un grand-parent étranger.
26:13Sur dix, pardon.
26:15Aujourd'hui, un sur quatre.
26:17Donc en fait, il reprend
26:19l'aphorisme de Boumédienne
26:21qui disait
26:23les ventres des femmes
26:25seront
26:27à la conquête de l'Occident.
26:29Et là, en fait, ce qui se passe,
26:31c'est qu'il ajoute
26:33à cela quelque chose qui est un codicil
26:35qui est dans le programme de la NUPES,
26:37que personne n'a vu, c'est les réfugiés climatiques.
26:39Il propose
26:41un statut de déplacé climatique.
26:43Je ne sais pas si vous savez ça.
26:45De déplacé climatique. Et il est allé
26:47dire sur une radio
26:49pour laquelle j'ai beaucoup de sympathie,
26:51qui s'appelle Finkerview, il est allé dire
26:53dès 2023, d'ailleurs,
26:55voilà, il y a 260 millions
26:57de réfugiés climatiques,
26:59de déplacés climatiques potentiels,
27:01il faut leur donner un statut en Europe
27:03et on les fera rentrer.
27:05Et il dit avec humour, 100 millions
27:07de Français, on pourrait faire des trucs.
27:09Voilà. Donc en fait,
27:11l'immigration
27:13est pour lui une arme par destination
27:15dans la guerre pour
27:17effacer les cultures,
27:19les héritages.
27:21Mélenchon, c'est
27:25la Corée du Nord plus l'Iran,
27:27c'est-à-dire
27:29le socialisme prédateur
27:31plus la charia.
27:33Et moi je dis à Jean-Luc Mélenchon
27:35la chose suivante, vous pouvez
27:37me mépriser, mais au moins
27:39m'écouter. Moi je suis
27:41un Français de France,
27:43je porte
27:45dans mes côtes
27:47les pierres d'angle, les lézardes,
27:49les râles héroïques
27:51d'un vieux pays, d'un très vieux pays,
27:53et je ressens physiquement,
27:55physiquement,
27:57cette énigme,
28:01cette énigme,
28:03la part des invisibles,
28:05qui fait que
28:09dans chaque petit Français,
28:11malgré lui,
28:13vit, survit,
28:15sommeille, murmure
28:17un Français millénaire
28:19qui se rappelle à lui, qui est en lui,
28:21qui se rappelle à lui et qui lui
28:23rappelle
28:25les ferveurs,
28:27les ferveurs enfouies
28:29et les plus hautes
28:31valeurs distinctives.
28:33Et ce Français-là,
28:35ce Français millénaire
28:37qui ne peut pas mourir,
28:41ce Français des hautes neffes
28:43immémoriales,
28:45il peut redevenir à un moment
28:47ou à un autre, et le
28:49moment est venu,
28:51une conscience dressée.
28:55Et s'il y a autant de monde qui nous regarde, M. Mélenchon,
28:57le vendredi soir,
28:59il vous ferait bien d'ajouter
29:01à ce nombre, d'ajouter
29:03votre présence assidue.
29:05Je vais vous dire
29:07pourquoi. C'est qu'il est en train de nous regarder,
29:09ce Français millénaire.
29:11Il ne veut pas mourir et il ne veut pas que son pays meure.
29:13Ce Français millénaire,
29:15il nous regarde, il nous écoute
29:17et il se lève.
29:21Il est possible qu'il vous regarde, Philippe Devilliers,
29:23Jean-Luc Mélenchon, et d'ailleurs il est possible qu'il ait
29:25dit ça la semaine dernière parce qu'il vous répondait.
29:27À vous le Français millénaire.
29:29Et on le salue.
29:31Non mais à partir du moment où il dit le grand emplacement,
29:33finalement je suis d'accord,
29:35il n'a plus qu'un pas
29:37à faire.
29:39Pour dire la France de la tradition.
29:41Parce qu'il critiquait
29:43le grand emplacement il y a 5 ans.
29:45Et maintenant il dit le grand emplacement.
29:47Il me donne 5 ans pour dire
29:49finalement la France de la tradition.
29:51Vous savez, Paul Valéry disait
29:53la tradition ne consiste pas
29:55à refaire ce que les autres ont fait
29:57mais à en refaire de toutes autres
29:59dans de toutes autres circonstances
30:01en en gardant l'esprit.
30:03Monsieur Mélenchon, vous n'avez pas compris ce que c'était que la tradition.
30:05Philippe Devilliers, une courte pause.
30:07On revient dans quelques instants sur
30:09Europe 1 pour la suite de Face à Philippe Devilliers.
30:11On parlera avec vous
30:13d'un homme que vous connaissez bien,
30:15dont la parole est rare. Il s'appelle
30:17Bernard Arnault et il a
30:19alerté il y a une dizaine de jours
30:21sur ses taxes et ses charges
30:23qui sont de plus en plus importantes
30:25pour les entreprises françaises.
30:27Et depuis, il est attaqué par
30:29une partie de la classe politique et syndicale.
30:31On en parle dans Face à Philippe Devilliers.
30:33C'est tout de suite.
30:35Face à Philippe Devilliers.
30:3710h-11h sur Europe 1.
30:41Eliott Deval.
30:43La suite de Face à Philippe Devilliers.
30:45On est ensemble jusqu'à 11h sur
30:47Europe 1. Philippe Devilliers, vous êtes un
30:49ardent défenseur de la liberté d'entreprendre,
30:51vous défendez aussi
30:53ce qui arrive à faire rayonner le pays
30:55dans le monde entier. Petits comme grands,
30:57les patrons alertent, les charges sur leurs
30:59entreprises viennent freiner leurs activités.
31:01Et un homme dont la parole est extrêmement
31:03rare a décidé de sortir du silence.
31:05Il est depuis deux semaines d'ailleurs
31:07la cible politique et syndicale.
31:09Il s'appelle Bernard Arnault.
31:11Il s'avère, Philippe Devilliers, que vous connaissez bien
31:13Bernard Arnault. Vous connaissez aussi
31:15sa discrétion. Alors comment expliquez-vous
31:17qu'il prenne la parole et mette en garde
31:19le gouvernement Bayrou ?
31:21Alors, moi, ce qui m'a intéressé
31:23dans toute la polémique, c'est
31:25le face à face, à distance
31:27entre Bernard Arnault
31:29et le fameux Lombard.
31:31Ministre de l'économie.
31:33Alors, vous avez un
31:35grand patron qui innove, qui invente,
31:37qui crée la richesse, qui crée la valeur ajoutée,
31:39qui se plaint du pacte vert
31:41parce que c'est une
31:43décarbonation bureaucratique
31:45qui se plaint
31:47des impôts, des prélèvements
31:49et qui dit qu'on a bien
31:51de la vertu de rester en France.
31:53Et puis vous avez, en face de lui,
31:55un ministre de l'économie qui incarne
31:57physiquement l'impôt,
31:59qui sort tout droit de l'état profond,
32:01la Caisse des dépôts, etc.
32:03Et qui, en arrivant
32:05dans l'atmosphère,
32:07explique qu'en fait, la prospérité
32:09d'un pays se juge à partir de
32:11trois critères. Le nombre des fonctionnaires,
32:13l'étendue de la sphère publique
32:15et l'étatisation
32:17de l'économie.
32:19En fait, on est plombé depuis 40 ans
32:21parce que ces gens-là, les lombards
32:23et
32:25autres ingénieurs sociaux
32:27de la Saint-Simonie,
32:29ils nous ont infligé
32:31un New Deal à la Française, ce qu'ils appellent,
32:33et ce New Deal reposait
32:35sur deux postulats.
32:37L'extension indéfinie de la sphère publique
32:39et de la dépense
32:41improductive, comme on dit en économie,
32:43est le primat
32:45de la consommation sur la production
32:47comme moteur de la croissance.
32:49Et voilà où on en est.
32:51On était un pays de producteurs,
32:53on est en train de devenir un pays
32:55de consommateurs. Et donc,
32:57il faut rendre hommage aux grands patrons.
32:59Vous savez, il y a deux cibles aujourd'hui dans le gouvernement.
33:01Il y a les grands patrons, les très grands patrons.
33:03Oh là là, les grands patrons.
33:05Et les très petits. Ils réussissent.
33:07Oh là, c'est dangereux. Et puis, il y a
33:09les tout petits petits patrons, les auto-entrepreneurs.
33:11C'est-à-dire, on tire
33:13sur les brochets, sur les gardons.
33:15Donc, si je résume, c'est plus
33:17d'Arnaud, Bernard Arnaud,
33:19Raphaël, le triple fiché S, et moins
33:21de Lombard. C'est ça que vous voulez dire ?
33:23Ah ben, Lombard, c'est
33:25une plaie ambulante.
33:27Bon, il fallait le laisser
33:29à la Caisse des dépôts.
33:31Philippe de Villiers, est-ce que vous connaissez
33:33l'agence de la transition
33:35écologique ? L'ADEME ?
33:37Ah, l'ADEME. Alors, l'ADEME,
33:39elle a un vaste projet, un vaste programme.
33:41Elle finance des projets verts.
33:43Elle joue un rôle d'expertise, de conseil,
33:45de sensibilisation et recherche
33:47et innovation. Et alors,
33:49la semaine dernière, il y a quelque chose qui vous a marqué.
33:51Vous avez tourné les pages du Parisien
33:53et vous êtes tombé sur cette infographie
33:55de l'ADEME,
33:57qui nous conseille combien de fois
33:59porter ses vêtements avant de les laver.
34:01Alors, je sais, pardonnez-moi,
34:03Philippe de Villiers, que vous portez régulièrement des pyjamas.
34:05Désormais, votre pyjama,
34:07vous allez le porter 7 fois avant de le laver.
34:09Votre jean,
34:11que vous utilisez quand vous allez au
34:13Puy-du-Fou, c'est entre 15
34:15et 30 fois, même s'il est boueux.
34:17D'accord ? Donc,
34:19même en temps de pluie, 15 à 30 fois.
34:21Donc, l'ADEME, voilà ce que recommande
34:23l'agence de la transition écologique.
34:25Ils ont évidemment des milliers
34:27d'activités différentes. Mais, dans mes mots récits,
34:29de vous parler de l'écologisme, l'écologie carcérale
34:31selon vos termes, vous pourriez,
34:33dans la continuité des recommandations de l'ADEME,
34:35qui nous invite donc à moins laver
34:37nos vêtements, décrire, selon vous,
34:39et ce sera votre apologue,
34:41la journée ordinaire du citoyen
34:43décarboné. Philippe de Villiers,
34:45quelle est la journée type du citoyen
34:47décarboné ? Alors,
34:49j'ai rencontré hier,
34:51et
34:53je lui ai promis de parler de lui, de raconter
34:55sa journée telle qu'il me l'a racontée.
34:57Il s'appelle
34:59Mathéo.
35:01Le frère de Kevin.
35:03Le père de Kevin.
35:05Vous allez voir.
35:07Alors,
35:09en fait,
35:11Mathéo, quand il se lève le matin,
35:13première chose,
35:15qu'il ouvre ses volets,
35:17il a en face de lui
35:19une prairie vide.
35:21Il n'y a plus de vaches.
35:23Il m'explique parce que, aux 20 heures
35:25d'une grande chaîne
35:27de services publics,
35:29le président
35:31de la cour des comptes,
35:33qui est parfaitement à sa fonction,
35:35comme vous allez le voir,
35:37Pierre Moscovici a expliqué qu'il ne fallait plus de vaches
35:39parce que les vaches pètent.
35:41Et que le méthane, c'est mauvais
35:43pour la planète.
35:45Va pour les vaches.
35:47Après, il met la main en visière,
35:49et qu'est-ce qu'il voit ? Un mur de
35:51pales d'éoliennes
35:53qui grondent jour et nuit.
35:55Et qui lui et sa femme, évidemment,
35:57qui perturbe
35:59le sommeil
36:01du couple
36:03et des enfants.
36:05Alors,
36:07il y a les bonnes choses, parfois.
36:09Tout n'est pas noir.
36:11Tout n'est pas vert.
36:13Il est consolé
36:15par son beau-frère qu'il a en séjour.
36:17Son beau-frère qui est prof à Grenoble.
36:19Et qui est
36:21très lancé
36:23dans tout ce qui concerne
36:25le réchauffement climatique, la transition écologique,
36:27etc.
36:29Et il lui répète
36:31les mots, l'adjuration de
36:33Madame van der Leyen
36:35qui dit
36:37« Soyez des Européens
36:39climatiquement neutres. »
36:41Et elle ajoute
36:43« Chaque matin,
36:45faites
36:47votre Green Deal. »
36:51Le matin, quand il se réveille,
36:53et là je fais allusion à votre lancement,
36:55il s'habille
36:57et au moment de s'habiller,
36:59il veut changer de slip et de jean.
37:01Et sa femme l'arrête.
37:03Elle ressort le tableau
37:05que vous avez montré et dit « Non, non, non.
37:07J'ai vu dans le Parisien. Non, non.
37:09Le slip encore trois jours.
37:11Un jour.
37:13Et le jean encore
37:1530 jours.
37:1715 à 33.
37:19Donc il finira par tenir tout seul.
37:21Et au moment de passer à table,
37:23sa femme lui dit
37:25« Non, non. Il n'y a pas de repas. »
37:27Alors d'abord, d'habitude, il va prendre l'apéro
37:29à midi.
37:31Là, il n'y a pas d'apéro
37:33parce qu'il n'y a plus de café.
37:35Le café a été remplacé par un kebab.
37:37Il regarde autour de lui les voisinages
37:39et il voit l'usine qui se démonte, la mosquée qui s'installe,
37:41le porte-monnaie qui se vide.
37:43Il rentre et dit à sa femme
37:45« Jeannine, on va manger quelque chose. »
37:47Elle dit « Non, on ne peut pas.
37:49Il faut payer à la TVA pour l'auto-entrepreneur.
37:51Et puis en plus, regarde la lettre du préfet
37:53qu'on vient de recevoir. On ne peut même pas louer la maison cet été.
37:55J'ai dit « Pourquoi ? »
37:57Elle dit « Regarde, il lit.
37:59Votre 3 pièces est une passoire thermique. »
38:01Bon.
38:03Il part au boulot.
38:05Il arrive aux portes de la ville.
38:07Je ne dirai pas laquelle. Il me l'a dit.
38:09Mais c'est une ville écolo.
38:11Et là, il voit ZFE.
38:13Zone à faible émission.
38:15Il appelle ça zone à forte exclusion.
38:17Lui, il a une bagnole diesel.
38:19Donc il fait du CO2.
38:21Donc il est interdit d'accès.
38:23Et donc il prend cette trousse à outils
38:25d'auto-entrepreneur
38:27sous le bras
38:29et il prend une trottinette à pédales
38:31comme un écolo pour aller
38:33à l'intérieur du centre-ville.
38:35Il se console en se disant
38:37parce que c'est quand même
38:39un bon citoyen français
38:41« Je suis un citoyen décarboné. »
38:43Il y a quand même du positif.
38:45Il y a quand même du positif.
38:47J'ai l'impression
38:49de sauver la planète quand même.
38:51Ça compte, malgré tout.
38:53Et quand il rentre
38:55le soir du boulot,
38:57tout ne va pas tout seul
38:59parce que son fils, Kevin,
39:01vient vers lui et lui dit en hésitant
39:03« Papa, il faut que je te dise un truc.
39:09Le planning familial est venu.
39:11Ils ont fait un cours d'éducation sexuelle
39:13et ils ont dit
39:15« Papa, je suis peut-être une fille. »
39:21Et même ils ont dit qu'il était peut-être enceint.
39:23Donc là, il coupe
39:25et regarde la télé.
39:27Il allume
39:29le service public
39:31et il tombe sur Mathilde Panot.
39:33Et là, sans transition, il pense au Punaise de Lille,
39:35un des combats
39:37de Mathilde Panot.
39:39Et il entend
39:41le journaliste qui lui dit
39:43en gros,
39:45comme à beaucoup de Français,
39:47« De toute façon, vous êtes des descendants
39:49de mâles blancs colonialistes
39:51qui ont asservi les minorités. »
39:53Donc là, il coupe le service public
39:55et il part dans son lit.
39:57Sa femme le rejoint.
39:59Elle, elle a regardé Sandrine Rousseau
40:03sur France 5.
40:07Et elle met
40:09une condition à tout commerce vespéral,
40:11c'est qu'il soit un homme déconstruit.
40:15Et quand il se retourne
40:17sur son oreiller,
40:19c'est plus fort que lui.
40:21Il se répète
40:23les phrases de Macron.
40:25Tout ça,
40:27c'est la faute à Poutine.
40:31Il jure à sa femme
40:33d'essayer de s'efforcer de ne pas ronfler
40:35comme les extrêmes.
40:37Ce sont les extrêmes qui ronflent.
40:39Et puis,
40:41il s'endort, elle aussi.
40:43Et là, il dessine dans un rêve
40:45un arc au-dessus du lit
40:47conjugal.
40:49Sa femme se réveille en sursaut
40:51et lui dit
40:53« Eh !
40:55Qu'est-ce que tu fais ?
40:57Tu déconnes ou quoi ? »
40:59Il dit « Non, mais qu'est-ce que tu fais ? »
41:01Et il lui répond
41:03« Un arc républicain,
41:05ma chérie. »
41:07Un grand merci, Philippe Devilliers.
41:09Je vais quitter ce studio en citoyen décarboné.
41:11Avec ma trottinette, peut-être ?
41:13Mais je vous promets que j'ai mis
41:15une chemise que j'ai lavée
41:17du premier coup, attention.
41:19Mais pas deux fois de suite.
41:21Notre avenir à tous,
41:23c'est le CO2.
41:27Au revoir Geoffroy.
41:29On se retrouve évidemment
41:31la semaine prochaine, de 10h à 11h
41:33sur Europe 1 pour face à Philippe Devilliers.
41:35Dans un instant, c'est Laurent Mariotte
41:37pour la table des bons vivants.
41:39Cher Laurent, bonjour. Quel est le menu ce midi ?
41:41Bonjour Eliott. Ce samedi,
41:43on fait le tour des mijotés.
41:45Il va se passer des choses sous la cocotte, vous allez voir
41:47avec ma bande. Et puis le comédien
41:49et humoriste Boudère sera des nôtres
41:51pour partager le plat du jour.
41:53Un plat qui nous parle à tous. A tout de suite.

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