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00:00pour les 400 collaborateurs de C8, toute la famille C8.
00:04Face à Philippe de Villiers, c'est jusqu'à 11h sur Europe 1.
00:07Face à Philippe de Villiers, 10h-11h sur Europe 1.
00:12Philippe de Villiers, parlons de cet échange surréaliste
00:16entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky hier à Washington dans le bureau Oval,
00:20le président ukrainien qui a quitté prématurément la Maison Blanche,
00:25conférence de presse commune qui a été annulée.
00:28Je vous propose d'écouter un extrait et on en parle juste après sur Europe 1.
00:33Il faut que vous soyez reconnaissant, vous n'avez pas les cartes en main.
00:36La population meurt, vous n'avez plus assez de soldats, vous n'avez plus de soldats.
00:42Et ensuite vous nous dites je ne veux pas un ceci-le-feu, je ne veux pas un ceci-le-feu,
00:48je veux ci, je veux ça, écoutez.
00:50Si vous pouviez avoir un ceci-le-feu maintenant, vous le prendriez.
00:54Comme ça il n'y aurait plus de balles qui volent.
00:57Bien sûr nous voulons mettre fin à la guerre.
01:01Je vous ai donné l'équipement nécessaire pour vous battre.
01:05Le président Obama n'a rien donné.
01:10Moi je vous ai donné beaucoup.
01:12Il faut que vous soyez reconnaissant parce que vous n'avez pas les cartes en main.
01:15Avec nous, dans votre équipe, vous avez les cartes en main.
01:17Mais sans nous, vous n'avez rien.
01:19Sans nous, vous n'avez rien.
01:21Philippe Devilliers, je pense que c'est une séquence qui fera date.
01:25Est-ce que vous aviez déjà vu, vécu, entendu parler d'une telle séquence,
01:32échange devant les caméras du monde entier entre le président des Etats-Unis
01:37et donc le président ukrainien Volodymyr Zelensky ?
01:40Alors moi je ne suis pas du tout surpris.
01:45Parce que je connais l'Amérique.
01:47Je connais l'histoire de l'Amérique.
01:49L'histoire des relations entre l'Amérique et l'Europe.
01:52Si vous voulez, on peut en dire quelques mots dans un instant.
01:55Et connaissant le tempérament de Trump et de J.D. Vance,
02:01connaissant aussi très bien la vie intérieure, si l'on peut parler ainsi, de Zelensky,
02:12ça devait se terminer comme ça.
02:15Alors, en fait, que se passe-t-il ?
02:19On a face à face deux hommes, deux chefs d'Etat.
02:26Zelensky, lui, il a voulu cette guerre contre la Russie.
02:34Il a voulu sortir du statut de la neutralité
02:41que les grands diplomates considéraient comme un instant de sagesse dans l'histoire de l'Europe.
02:50Et donc un statut de sagesse.
02:53La neutralité, c'est-à-dire éviter d'avoir à touche-touche deux puissances nucléaires,
03:00l'OTAN et la Russie.
03:03C'est trop dangereux.
03:04Au moindre incident de frontière, on a le danger d'un embrasement.
03:12Et moi, pendant des années, comme je le racontais la semaine dernière,
03:17j'ai vu l'évolution des pays européens.
03:21Ils ont basculé dans une posture qui n'était pas raisonnable
03:27en voulant faire de l'Ukraine un Xème pays de l'OTAN.
03:32Donc, il a voulu la guerre.
03:34Bon, il l'a eue et il l'a perdue.
03:38Et maintenant, en fait, il arrive à Washington comme un perdant,
03:43comme un suppliant, comme un homme politique suppliant,
03:49et il a en fait plusieurs demandes.
03:52La première, c'est d'être assis à la table de négociation,
03:58puisque il est quand même concerné et pour cause.
04:04La deuxième demande, c'est de rentrer dans l'OTAN,
04:09donc d'échapper à nouveau à la neutralité, à la neutralisation.
04:14Et la troisième demande, c'est évidemment de récupérer les territoires perdus.
04:19En face de cela, en face de cette Ukraine,
04:24il y a un nouveau président des Etats-Unis.
04:27Qui a une vision du monde complètement nouvelle.
04:33C'est-à-dire que c'est la première fois dans l'histoire des Etats-Unis
04:37que les Etats-Unis regardent ailleurs.
04:40Les Etats-Unis ne regardent plus du côté de l'Europe, du côté de l'Atlantique.
04:44C'est inouï. Ils regardent du côté du Pacifique.
04:47Ils sont obsédés par le Pacifique.
04:49Ils sont obsédés par le fameux piège de Thucydide avec la Chine.
04:54Leur obsession, c'est la Chine.
04:57Et donc, à partir du moment où Trump est obsédé par la Chine
05:02et qu'il regarde du côté du Pacifique,
05:04quand il se tourne un instant du côté de l'Atlantique,
05:07il dit bon maintenant, ça suffit.
05:10Allez, il faut que tout rentre dans l'ordre.
05:13Et donc il accorde à la Russie, évidemment, une faveur particulière
05:18pour résoudre le problème de l'Europe et faire la paix en Europe.
05:22Une paix expéditée pour qu'il puisse consacrer tout son temps et son énergie
05:30à l'affaire chinoise, à la question du piège de Thucydide,
05:33pour éviter d'être pris dans le piège de Thucydide.
05:37Mais, mets ta vie qu'on aboutira à un accord.
05:43Pourquoi ?
05:45Parce qu'en fait, Trump veut se rembourser.
05:48Et donc, lui, il dit à Zelensky,
05:54très bien, vous voulez qu'on s'entende ?
05:58Et bien, vous me laissez piller vos terres rares,
06:02dont j'ai besoin pour éviter d'être dépendant de la Chine.
06:07Donc, pour avoir le lithium, tout ces terres rares,
06:11ce qu'on appelle les terres rares, c'est des matériaux très très rares
06:15qui sont dans le sous-sol ukrainien, notamment.
06:18Ils sont aussi dans le sous-sol chinois.
06:20Et donc, Trump, c'est vital pour lui, ne veut pas dépendre de la Chine.
06:24Actuellement, il dépend de la Chine,
06:26puisque 80% des terres rares sont en Chine.
06:31Et donc, pour ne plus dépendre de la Chine, il dit,
06:33tiens, tiens, toi Zelensky, viens me voir,
06:36et maintenant, on va conclure un accord,
06:38et je vais me rembourser, soit disant, 350 milliards, c'est ça ?
06:43Parfois, plus ou moins, ils disent 500 milliards, jusqu'à 500.
06:47Voilà, mais en réalité, Zelensky n'a pas le choix.
06:51S'il veut un minimum de protection des Européens,
06:55avec une garantie de sécurité, en deuxième rappel des Américains,
07:02il ne peut que signer.
07:06Mais, vous êtes trop jeunes pour connaître une histoire que je vais vous raconter.
07:12C'est l'histoire de l'AMGOT.
07:14Moi, j'avais un ami qui était sénateur, un ancien ministre,
07:19il s'appelait Maurice Schumann, pas Robert, ne confondez pas.
07:24Maurice Schumann, grand résistant, contrairement à Robert,
07:28et qui était un proche du général de Gaulle,
07:33et qui m'a raconté, par le menu un jour en déjeunant au Sénat,
07:38comment ça s'est passé après le 6 juin 1944.
07:41Ça s'est très mal passé, pourquoi ?
07:43Les Américains sont arrivés avec du papier monnaie, c'est-à-dire des dollars français.
07:48Et ils ont mis sur pied l'AMGOT, c'est-à-dire un gouvernement provisoire d'occupation,
07:53comme pour l'Allemagne.
07:55Et donc, en fait, quand ils ont débarqué, ils se sont dit,
08:01on va occuper ce pays qui n'a plus de gouvernement.
08:04Et là, de Gaulle s'est levé en disant, il n'en est pas question.
08:08Et Michel Dobré a dit, attendez, on va nommer des préfets, etc.
08:13Et en fait, de Gaulle a confié à Maurice Schumann, un jour,
08:18ce que Maurice Schumann m'a raconté, il m'a dit,
08:20de Gaulle ne voulait pas commémorer le 6 juin 1944 en disant,
08:24attendez, n'oubliez pas ce qu'ils ont essayé de faire, ils ont essayé de nous occuper.
08:28Et en 14-18, les Américains, quand la guerre a été finie,
08:33ils ont fait en sorte qu'ils ont appuyé le ministre allemand,
08:38qui s'appelait Streisemann, qui disait Finna Siren,
08:41pour ne pas payer les réparations.
08:44Et ils ont, d'une certaine manière, encouragé l'Allemagne à se refaire
08:48pour devenir conquérante.
08:50Donc, en fait, l'Amérique est une puissance impériale.
08:54Raymond Haron l'appelait la république impériale.
08:57Elle ne se défera pas de tout ça.
09:00Elle regarde aujourd'hui du côté du Groenland par son instinct,
09:04parce que l'Amérique est forte et qu'elle a envie de faire comme l'ours en face.
09:08Et donc, tout ça se passe comme prévu.
09:11C'est un nouveau Yalta.
09:13Nous entrons dans une période complètement nouvelle.
09:16Et pensez toujours à la phrase de Raymond Haron.
09:21En 1981, Raymond Haron déclare ceci,
09:26Je cite de mémoire.
09:28Les Européens voudraient sortir de l'histoire,
09:31de la grande histoire qui s'écrit en lettres de sang,
09:34et d'autres par millions voudraient y entrer.
09:37Nous y sommes.
09:38On se retrouve dans un instant pour la suite de Face à Philippe de Villiers
09:41et on continue de parler de cette altercation verbale
09:44entre Volodymyr Zelensky, Jay Zivens, le vice-président américain,
09:48et Donald Trump.
09:49Ça s'est passé à la Maison Blanche hier.
09:51A tout de suite.
09:57Face à Philippe de Villiers.
09:5910h-11h sur Europe 1.
10:03Eliott Deval.
10:04De retour sur Europe 1 pour la suite de Face à Philippe de Villiers.
10:07Toujours avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
10:10Messieurs, parlons et continuons de parler de cette rencontre historique
10:16et de ce clash historique entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump.
10:20Et on va tenter de comprendre ce qui a pu se passer,
10:23ce qui a pu mettre le feu aux poudres.
10:25Jay Zivens reproche, en quelque sorte, à Volodymyr Zelensky
10:29de critiquer l'administration américaine dans sa maison mère,
10:33la Maison Blanche, et il ne le supporte pas.
10:36Récoutons cette séquence.
10:37Il a occupé de grandes parties de l'Ukraine, dans l'Est, en Crimée.
10:44Certaines zones sont envahies depuis 2014.
10:49Je ne parle pas simplement du président Biden,
10:52on a eu le président Obama, on a eu le président Trump,
10:55le président Biden, et à nouveau le président Trump.
11:00Et Joe Biden, nous allons l'arrêter maintenant.
11:04Mais en 2014, personne ne l'a arrêté.
11:06Il a envahi, il a tué en 2014.
11:12Je n'étais pas là.
11:16Mais de 2014 à 2022...
11:23Beaucoup sont morts et personne ne l'a arrêté.
11:27Et vous le savez, nous avons eu des conversations avec lui.
11:30Nous avons eu plein de conversations.
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18:23– Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo.
18:28– Face à Philippe Devilliers.
18:3110h-11h sur Europe 1.
18:34Éliott Deval.
18:35– On est de retour pour la suite de Face à Philippe Devilliers.
18:38Philippe, on a parlé des relations diplomatiques entre les États-Unis et l'Ukraine.
18:44On a écouté longuement ces échanges plus que tendus entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump.
18:49Parlons d'autres relations diplomatiques au point mort, à savoir entre l'Algérie et la France.
18:56Cette semaine, François Bayrou entendait poser une sorte d'ultimatum à l'Algérie
19:01afin de respecter les accords entre Paris et Alger, remettant en question les accords de 1968.
19:09Écoutons François Bayrou, c'était mercredi.
19:11Et puis ensuite, on écoutera Emmanuel Macron qui, 48 heures plus tard,
19:15peut-être, vous allez me dire, désavoue son premier ministre.
19:18– Il y a un levier, si j'ose dire un levier très simple,
19:22c'est que nous avons avec l'Algérie des accords
19:26qui sont des accords davantage préférentiels pour les ressortissants algériens.
19:31Tout cela, ce sont les accords de 1968.
19:34Ce sont des accords, je l'ai dit, qui n'ont pas d'équivalent entre la France et d'autres pays.
19:46Ces accords-là, ils engagent les deux gouvernements et les deux administrations.
19:51Si ces accords ne sont pas respectés, et pour l'instant ils ne le sont pas,
19:56ils doivent entraîner une remise en cause fondamentale.
20:00Et c'est cette remise en cause-là que nous conduirons dès l'instant
20:05que nous vérifierions que les accords ne sont pas respectés durablement.
20:08– Vous ne répondez pas sur les accords de 1968 ?
20:10– Non, parce que je vous dis, les accords de 1968, on avait lancé ce processus,
20:13on ne va pas les dénoncer de manière unilatérale, ça n'a aucun sens.
20:17Le problème, à mon avis, dont on parlait beaucoup plus,
20:19c'est les accords de 1994, et nous avions lancé avec le président Tebboune
20:22un mouvement pour les moderniser, et on le fera en bon ordre.
20:26Et je pense que les choses se font bien quand elles se font avec exigence,
20:30avec engagement, mais il ne faut pas qu'elles fassent l'objet de jeux politiques ou qu'ils soient.
20:37– De jeux politiques ou qu'ils soient ?
20:39– Incroyable !
20:40– Pourquoi vous dites incroyable, Philippe de Villiers ?
20:42– Attendez, vous avez compris ?
20:43– Non, expliquez-moi.
20:46– Je pense qu'il y a des hommes politiques qui ont dû réagir,
20:51ou alors personne n'a rien vu, mais c'est énorme.
20:54– En désaveu ?
20:55– Alors, j'explique. Ce qu'il a dit, François Bayrou, c'est qu'il fallait,
21:03comme preuve de bonne volonté de M. Tebboune,
21:07qu'il reprenne une trentaine de gens sensibles, on appelle ça,
21:15c'est-à-dire de gens dangereux, d'Algériens dangereux.
21:19Une trentaine, alors que, vous ne savez peut-être pas,
21:22mais c'est ce qu'a dit l'ambassadeur de France, Xavier Driancourt,
21:28chez Sonia Mabouk il y a trois jours,
21:30il y en a 35 000 qui posent problème en France,
21:34c'est-à-dire qui sont irréguliers, 35 000.
21:36Et il y a 5 000 d'entre eux qui sont considérés comme à problème,
21:41donc 30.
21:43Donc on se dit, il n'y a pas d'accord, il y a une promesse d'accord,
21:48il y a une promesse de revoir les accords de 68, acceptons-en l'augure.
21:55Mais certains commentateurs lucides ont dit, on verra dans six semaines.
22:03Les commentateurs, les éditorialistes de droite ont tous dit,
22:07c'est formidable, ça y est, ça bouge, on brise un tabou,
22:11l'accord de 68 c'est du calme, du calme.
22:15Et là vous m'apprenez que celui qui détient seul la clé,
22:22puisque c'est son domaine réservé, l'article 5, le président de la République,
22:27il dit pas question, je répète ce que j'ai entendu,
22:32pas question de renoncer unilatéralement à l'accord de 68.
22:41Donc on envoie un message au président de l'Algérie,
22:45vous inquiétez pas, il ne se passera rien.
22:48Moi je serais à la place Beauvau, j'ai vu qu'il y avait un article dans Le Point
22:52sur les Vendéens de Beauvau, et je les connais bien,
22:54c'est moi qui les ai tous recrutés.
22:56Donc je leur dis, les gars, réunissez-vous autour du ministre,
22:59et je vous adresse un message chaleureux et affectueux, barrez-vous.
23:04Autre sujet à présent, Philippe de Villiers,
23:08cette semaine on va parler de Jean-Michel Lapati
23:11qui a provoqué un tollé, et on continue de parler de la France et de l'Algérie,
23:15expliquant au micro de RTL que la France avait fait des centaines d'oradours sur glane en Algérie.
23:21L'ARCOM, d'ailleurs, confirme avoir été saisi.
23:24Je vous propose une partie réduite de la séquence qui fait plus de deux minutes.
23:31Vous savez, chaque année en France, on commémore ce qui s'est passé aux oradours sur glane,
23:35c'est-à-dire le massacre de tout un village.
23:38Mais on en a fait des centaines, nous, en Algérie.
23:40Est-ce qu'on en a conscience ?
23:42Donc il faut dissocier les dossiers,
23:45mais si nous avons une difficulté à avoir des relations...
23:48Non, Michel, on n'a pas fait oradours sur glane en Algérie.
23:51On a mis des femmes et des enfants dans une église sans d'amis-feu ?
23:55Vous connaissez les détails de la conquête en Algérie ?
23:58Combien de villages ont été massacrés ?
24:03On s'est comportés comme des nazis en Algérie ?
24:06Mais les nazis n'existaient pas, on ne s'est pas comportés comme des nazis.
24:09Les nazis se sont comportés comme nous, nous l'avons fait en Algérie.
24:12Philippe Devillé, comment le fils et frère de fils si français que vous êtes,
24:16l'homme attaché à l'histoire de la France, comment est-il réagi en écoutant cette séquence ?
24:20On en a vu un court extrait, et assiste-t-on en quelque sorte à un nouveau mémoricide ?
24:25Alors je connais bien, très bien, oradours sur glane pour la raison suivante.
24:31Quand j'étais petit, on m'a raconté cent fois, mille fois l'histoire du petit Luc.
24:36C'est une église où ont été entassés 560 personnes,
24:43vieillards, enfants, femmes, brûlés vifs.
24:47Et on nous disait, c'est l'oradour vendéen.
24:51Nous sommes devant quelque chose de monstrueux.
24:55Assimiler les colons aux nazis exterminateurs,
25:01c'est une faute contre l'histoire, c'était un reniement.
25:06Vous savez, Jeanne d'Arc disait les français reniés.
25:09Et là on a un français renié qui n'entend pas la voix suppliante de Boilem Sansal,
25:18qui lui dit, M. Apathy, encore une minute M. Lebeau,
25:22qui dit à la France, oh France furie, ma France furie, tu m'as tout donné, tu m'as tant donné.
25:32M. Apathy, le français renié, n'entend pas les harkis qui ont souffert dans leur chair pour respecter leur fidélité.
25:44Il n'entend pas les pieds noirs qui ont eu à vivre un choix fatal, la valise ou le cercueil.
25:50Il n'entend pas les officiers français qui appliquaient, on voit ça dans l'honneur d'un capitaine avec Jacques Perrin,
25:56qui appliquait la phrase de l'Aïr, j'ai fait ce qu'un soldat a l'habitude de faire et pour le reste j'ai fait ce que j'ai pu.
26:01En fait, ce français renié dit mais c'est pas, il est dans le sillage honteux de celui qui a dit
26:08la colonisation est un crime contre l'humanité.
26:11Mais c'est pas dans le sillage honteux de la nomenclatura algérienne
26:18pour laquelle la rente mémorielle d'une France à Aïr est une sorte de légitimité de secours pour dissimuler leur incurie, leur impéricie.
26:28C'est en fait un porteur de valise du FLN.
26:32En fait, il est dans le sillage honteux de la caste élitaire, comme on l'appelle,
26:41de la caste des mondialistes qui voudraient transformer la France
26:45et qui sont en train de la transformer pour en faire un laboratoire planétaire du paradis diversitaire.
26:51Ces gens-là veulent un mémoricide, ces gens-là veulent une mémoire atrophiée,
26:55ces gens-là veulent une mémoire pénitentielle avec la pratique de l'amnésie des grandeurs et l'hypermnésie des lâchetés.
27:04Ces gens-là veulent une mémoire invertie.
27:07La mémoire invertie, c'est quand on cherche à vivre à l'envers de ce qu'ont vécu nos pères.
27:12Et moi, fils d'officier français, frère d'officier français,
27:16j'ai toujours entendu mon père nous dire avec beaucoup de nuance
27:20et beaucoup d'affection et de tendresse pour notre vieux pays,
27:24recrue d'épreuves, couturée de partout.
27:28Vous savez les enfants, une nation, c'est comme une famille.
27:33C'est un drame moral.
27:36On prend tout, on aime tout.
27:39C'est une longue épreuve.
27:43On ne juge pas.
27:45Et il citait souvent Camus.
27:48J'aime la justice et j'aime ma mère, mais entre la justice et ma mère, je choisis ma mère.
27:54Et il citait surtout, comme tous les soldats français,
27:59l'épigraphe de la bataille des Thermopyles, Passant,
28:05à dire à Sparte que ses soldats sont morts ici pour obéir à ses lois.
28:12Comment ne pas terminer cette émission, Philippe Devilliers,
28:15en abordant la fin d'une histoire d'amour entre les Français
28:22et la première chaîne de la TNT en France, C8,
28:26puisque C8 n'émet plus, depuis ce matin,
28:31la décision de l'ARCOM, validée par le Conseil d'État.
28:34On en parle juste après la pause sur Europe 1, tout de suite.
28:46De retour sur Europe 1 pour la suite de Face à Philippe Devilliers,
28:49toujours avec Philippe Devilliers, bien sûr, dans les studios d'Europe 1,
28:52et Geoffroy Lejeune.
28:54Parlons de C8, puisque depuis ce vendredi 23h59,
28:58C8 n'est plus la première chaîne de la TNT, comme Energy 12.
29:01Les deux sont frappés d'un écran noir.
29:04Côté C8, ce sont 400 collaborateurs qui sont mis sur la touche.
29:08Je vous propose d'écouter quelques déclarations
29:11de ceux qui ont été au cœur du réacteur,
29:13de ces animateurs, journalistes, présentateurs,
29:16qui ont participé pendant tant d'années à la réussite de C8.
29:20Au moins 3 millions, peut-être 4, pourquoi pas 5 millions
29:23de téléspectateurs qui te regardent en ce moment,
29:25et qui vont être orphelins, parce que demain à minuit,
29:28ce sera un écran noir, ce sera le vide sidéral,
29:32alors que depuis 13 ans, c'était l'euphorie sur ton plateau,
29:36donc on va être orphelins.
29:38Cyril, ça a été un plaisir de travailler avec toi,
29:40on va continuer, j'espère.
29:42Tous les jours, on se croisait, que du bonheur.
29:44Ecoute, franchement, t'es un patron génial.
29:46Je dois te le dire, et je dois le dire à tout le monde,
29:49pour tous ces spectateurs qui sont tellement attachés à cette chaîne,
29:52et pour toutes les personnes qui sont derrière la caméra,
29:55et qu'on ne voit pas, mais sans elles, on n'est rien.
29:58Nous, on donnait la voix aux animaux, en quelque sorte,
30:02et c'est vrai que là, on avait encore plein de choses à partager
30:05avec les téléspectateurs, tous nos passionnés,
30:07et c'est vrai qu'avec Elodie, on est vraiment très tristes.
30:10On est orphelines, nous aussi.
30:11Très tristes, et je sais qu'on reçoit beaucoup de messages,
30:14très chaleureux, d'ailleurs merci à tous les téléspectateurs
30:16de nous envoyer autant d'amour.
30:19Et vous êtes même intervenu hier soir, Philippe Devilliers,
30:23en direct, pour apporter votre soutien à tous les collaborateurs de C8.
30:28Quelles seront selon vous les conséquences de cette décision de l'ARCOM
30:32validée par la plus haute juridiction administrative ?
30:36Je pense qu'il y a un contraste entre le silence médiatique et politique,
30:46et l'effet de ce qu'on appelle chez les paysans l'hystérésis.
30:52Vous savez ce que c'est que l'hystérésis ?
30:54L'hystérésis, c'est le délai, c'est le temps que met la goutte d'eau
31:00à pénétrer jusqu'au sous-sol, jusqu'à la nappe phréatique,
31:06pour la germination.
31:08Là, il y a exactement le même phénomène.
31:10Pourquoi je vous dis ça ? Parce que j'ai vécu 2005.
31:14En 2005, je me souviens que j'étais effondré
31:19quand j'ai vu le traité de Lisbonne.
31:21Je me suis dit, mais alors, les hommes politiques, en fait, se moquent du peuple.
31:25Et en fait, j'ai compris ce jour-là qu'ils se moquaient vraiment du peuple.
31:30Et non seulement ils se moquent du peuple, mais ils s'en méfient.
31:33Et il faut mettre en relation ce qui vient de se passer,
31:36c'est-à-dire la fin d'une chaîne de télévision,
31:38ce qui est inouï dans l'histoire de France, inouï.
31:42Il faut mettre ça en relation avec d'autres mesures.
31:45Là, on a la liberté d'expression qui est atteinte mortellement.
31:49Puisque, après ça, la jurisprudence veut tout se permettre.
31:53À qui le tour ?
31:55Une fois qu'on a commencé la censure médiatique, pourquoi s'arrêter ?
31:58Suivez mon regard.
32:00Par exemple, je disais à Nicolas, président du Puy du Fou,
32:05je disais, aujourd'hui, on ne pourrait plus refaire le Puy du Fou.
32:08On ne pourrait plus. Il y a trop de normes.
32:10Il y a toute une bureaucratie totalitaire.
32:14Et donc, en fait, ce qui va se passer, c'est un événement qui vient de se passer.
32:19C'est un événement souterrain.
32:21C'est un tremblement de terre. C'est une secousse sismique.
32:24Il y aura des répliques.
32:26Il y aura des répliques politiques. Il y aura des répliques électorales.
32:29Je pense que le peuple français est en train d'échapper
32:33à ce qu'on appelait encore récemment les élites.
32:35Les élites mondialisées.
32:37Le divorce est total.
32:39Métropolia, périphéria, comme dirait M. Julie.
32:43Philippe de Villiers, on a encore le droit d'espérer.
32:46Et d'avoir des sources d'espérance.
32:48Et c'est souvent le cas lorsqu'on vous écoute pour l'Apologue.
32:52Et donc, vous allez nous parler d'une terre d'espérance, justement.
32:55Avec la fondation de l'abbaye de Royaumont.
32:58Mais de manière inattendue, Philippe de Villiers, c'est à vous.
33:03Vous allez comprendre pourquoi c'est inattendu.
33:08Alors, je vous pose la question, là.
33:11Je vous embarque avec moi.
33:16Qui sont ces gaillards
33:20qui chargent et déchargent
33:24des grosses pierres
33:26sur le chantier ?
33:29Qui chargent et déchargent
33:32le brancard de pierre ?
33:34Ils ont des mines escrafiniées,
33:37comme on dit à l'époque,
33:39par les buissons de ronces où sont allés chercher rocailles et caillotis.
33:44Alors, l'aîné s'appelle Robert.
33:49Lui, il monte les piliers du cloître.
33:55Ensuite, son frère s'appelle Alphonse.
33:58Lui, il monte les murs du réfectoire.
34:03Le troisième, le plus jeune, s'appelle Charles.
34:07Avec ses mains fragiles, il monte les baies de la Futura Bastiale.
34:13Et le quatrième, lui, il dessine les pierres d'angle.
34:22Il a la main en visière.
34:24Il voit le chantier qui sort de terre.
34:27Il est le fondateur.
34:30Il est roi de son état.
34:33Il s'appelle Louis de Poissy, Louis IX.
34:38Il est le fondateur d'une abbaye
34:42sur ce lieu qui s'appelle le Mont Royal.
34:45Et l'abbaye s'appellera l'abbaye de Royaumont.
34:48Il est le fondateur et il deviendra
34:51chose curieuse
34:53que seuls les historiens comme Le Goff ont repéré.
34:58Il deviendra le pensionnaire discret
35:03de l'abbaye quand elle sera construite et inaugurée.
35:07Qu'est-ce que ça veut dire ?
35:08Ça veut dire que le samedi et le dimanche, il s'échappe du Louvre.
35:13Il galope jusqu'à la porte de l'abbaye.
35:18Il frappe à la porte. Il y a le père Henri, le portier, qui lui ouvre.
35:23Et là, il échange sa vêture royale
35:26contre une humble châble de laine.
35:30Et il rejoint sa petite cellule au bout du dortoir des moines.
35:35Et quand il entend sonner les cloches de bâtiment,
35:39il se mêle au cœur des moines.
35:42Et puis ensuite, il prend son tour au service du repas des moines.
35:46Il prend son tour.
35:48C'est-à-dire qu'il va avec son tablier
35:50chercher les assiettes, les écuelles,
35:54au petit guichet de la cuisine,
35:56ainsi que la pittance de vin et de pain.
35:59Puis il sert à table les moines qui feignent
36:02de ne pas le reconnaître, pour ne pas le gêner.
36:05Un jour, il aperçoit par une fenêtre en tiers-point
36:09une maison, une petite maison, séparée,
36:14petite maison aissellée dans les jardins de l'abbaye.
36:18Il demande pourquoi cette maison,
36:21et pourquoi un moine avec une écuelle
36:23le dépose à manger sur le seuil de la maison
36:26sans entrer dans la maison.
36:28Et on lui explique que c'est parce que la maison est habitée par un moine
36:31qui est contagieux.
36:33Et donc il est mis à l'écart,
36:35et il a la lèpre.
36:37Alors, le roi Louis IX annonce à tous les moines
36:43dimanche prochain, c'est moi qui irai lui porter à manger.
36:47Le dimanche d'après, surprise, on le voit après la messe,
36:51il traverse les jardins de l'abbaye avec une écuelle
36:54qui frappe à la porte.
36:56Il a un léger mouvement de recul parce que
36:58le pauvre moine est complètement décharné,
37:00voyagent sur lui toutes les répugnances de la nature,
37:04la lèpre lui a arraché les peaux,
37:07ses yeux n'y voient plus goutte
37:13parce qu'ils sont gâtés,
37:14il a les pertuits des yeux qui sont rougis de sang,
37:20il doit avoir, il n'a plus de nez,
37:23les lèvres sont fendues,
37:25et il va prendre l'habitude tous les dimanches
37:28de venir le servir à table.
37:31Et un jour, pour la fête du frère Liget,
37:37que bientôt le roi va appeler le prince du royaume,
37:40un jour, il va lui apporter pour sa fête
37:46une perderie rôtie.
37:49Et là, il a un geste, il sale la perderie,
37:54il coupe les morceaux, il donne les morceaux à manger
37:57dans la bouche du frère Liget, le prince du royaume.
38:01Et là, le prince hurle.
38:03Pourquoi ? Parce qu'il a mal.
38:05Pourquoi ? Parce que le sel sur les crevasses de ses lèvres,
38:08évidemment, le fait souffrir.
38:11Et que fait le roi ?
38:13Oh, pardon, frère Liget, pardon.
38:16Le frère lui pardonne.
38:19Et bientôt, en fait, le roi est seul à venir,
38:24seul à visiter le frère Liget.
38:27Pour lui, c'est entrer en purgatoire à chaque fois,
38:30parce qu'il voit ce corps qui se défait,
38:35qui se défait, qui perd ses chairs.
38:39Alors le roi s'exerce à devenir un roi serviteur,
38:44un roi d'aumône et de consolation.
38:48Lui, de la maison séparée, devient pour lui comme une porte du ciel.
38:56Il s'exerce à aller à travers cette figure de la souffrance
39:02vers le petit peuple des abîmes, vers le petit peuple purulent,
39:11fétide, enflé, troué, édenté pour le soulager.
39:19Et puis un jour, la nouvelle arrive au Louvre.
39:24Le frère Liget est mort dans la nuit.
39:27Alors le roi Louis IX décide d'enterrer le frère Liget
39:35dans le caveau de famille à Royaumont, auprès de sa fille Blanche,
39:40dans le caveau royal.
39:43Et il fait écrire sur une petite plaque de cuivre émaillée,
39:48de cuivre émaillée, s'y dit le frère Liget, prince de Royaumont, fils de lumière.
39:58Quelle est l'apologue ? Quelle est la leçon ?
40:03La leçon est la suivante.
40:06Le pouvoir n'est pas une consommation.
40:09Le pouvoir est un service, le plus haut de tous les services.
40:19La politique ne relève pas de l'hédonisme consumériste.
40:24La politique relève de l'oblation.
40:29Et bien un grand merci Philippe de Villiers, à la semaine prochaine.
40:33Merci Elliot, à la semaine prochaine.

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