Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologiste, était l’invitée de Face à BFM ce mercredi 5 février sur BFMTV.
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00:00Dans cette soirée spéciale sur BFM TV, en cette journée très spéciale puisque, on le rappelle, deux motions de censure ont été écartées à l'Assemblée
00:09et que le gouvernement Bayrou, ce soir, est donc toujours en place et nous posons cette question, Bayrou peut-il réformer ?
00:15Bonsoir Marine Tendelier, merci d'être là. Vous faites donc perdre du temps à la France, c'est ce que vient de dire Sophie Primat.
00:21Il faut avoir le moral bien accroché quand même pour rester zen et inflexible en entendant ce genre de phrases parce que sur l'écologie,
00:29la réalité c'est que c'est du sabotage organisé ce qui s'est passé sur le budget de l'écologie. On avait un budget qui, on le sait, est insuffisant.
00:35En février dernier, Gabriel Attal, je ne sais pas si vous vous rappelez, a fait 10 milliards de coupes budgétaires par décret comme ça, hop d'un trait de plume.
00:42Sur ces 10 milliards d'économies budgétaires, sur tout le budget de l'État, il a fait 2 milliards d'économies sur l'écologie.
00:4720% des économies étaient sur l'écologie qui ne représentent pas 20% du budget de la France. Donc en fait, on s'était pris en gros les balles perdues.
00:55Ensuite vient le budget Barnier, 2 milliards aussi de coupes budgétaires sur l'écologie. Ce budget Barnier est censuré.
01:03Le gouvernement tombe, pas que sur des raisons écologiques mais pour nous en grande partie.
01:07Arrive François Bayrou avec qui on a des discussions stupéfiantes. On vient lui parler. Il est installé à Matignon depuis quelques jours.
01:13On lui dit qu'allez-vous faire ? Il nous parle de ses pistes cyclables à peau. On dit mais on ne parle pas aux maires de peau, on parle aux premiers ministres.
01:18Qu'allez-vous faire ? Mais, mais, mais, j'ai aussi fait des réseaux chaleur à peau. Ok, d'accord, bon. Et pour le budget de l'État ?
01:24Et puis on n'est pas déçus puisque quand le budget arrive au Sénat, pour le coup avec le gouvernement Bayrou aux manettes, c'est 1,3 milliard de baisse supplémentaire pour l'écologie.
01:34Alors j'ai entendu le collègue socialiste Philippe Brun sortir de Commission Mise paritaire en disant on a arraché 300 millions en plus pour l'écologie.
01:41Enfin oui, quand on enlève 3,3 milliards et qu'on retrouve 300 millions, on a quand même perdu 3 milliards entre temps pour l'écologie.
01:49Et donc quand la ministre me dit là que franchement on a fait perdre du temps en écologie, je vais vous dire, ce gouvernement a censuré en fait l'écologie dans le budget.
01:57Il était très logique que les écologistes censurent le gouvernement. Vous voulez dire que sans les socialistes, ça aurait été pire ?
02:02Pas sans les socialistes parce que je peux vous dire que les réunions auxquelles ils étaient, nous y étions aussi, écologistes, socialistes et communistes.
02:10Et pourquoi vous n'êtes pas allé jusqu'au bout justement, vous ? Parce qu'on se moquait de nous sur l'écologie et qu'à un moment, ce qu'on pouvait obtenir, nous l'avions obtenu.
02:18Moi, je ne regrette rien de ce que nous avons réussi à arracher, non pas comme victoire. Il n'y a eu aucune victoire et aucune avancée sociale comme j'ai pu l'entendre ce soir.
02:28Donc quand Boris Vallaud vient sur ce plateau à votre place et revendique un certain nombre d'avancées concrètes, c'est quoi ? Il ment ? Il se trompe ?
02:36Non, je lis la vérité pour justifier sa non-censure et on peut le comprendre. Mais vous avez un gouvernement Barnier puis Bayrou qui font des dizaines de choses atroces pour les Français.
02:46Sur ces dizaines de choses atroces pour les Français, on parvient et je pense qu'on a bien fait parce que toute chose qu'on arrache, c'est toujours ça de gagné pour les Français ou en tout cas de non perdu.
02:56Par exemple, les 4000 postes à l'éducation nationale qui devaient être supprimés ne sont plus supprimés.
03:02Ça, c'est les socialistes ?
03:03Est-ce que ça avance ? Non, ce n'est pas les socialistes, c'est des réunions auxquelles nous étions également. Nous avions fait cette demande, tout comme sur le déremboursement de certains médicaments,
03:09tout comme sur les trois jours de carence pour les fonctionnaires. Ce sont des choses qui devaient être dans le package des trucs durs pour les Français, qui devaient être sur la table au site, qui en ont été retirées.
03:17Donc ça a servi de discuter ?
03:19Oui, et nous y étions. Mais ce sont des non-reculs. Des non-reculs, des choses qu'on a évité, c'est-à-dire qu'on s'est interposé socialement entre ce gouvernement et les Français, ne sont pas des avancées sociales.
03:29À quelqu'un qui s'intéresse à l'école, on dit on va peut-être supprimer 4000 postes, peut-être que finalement on ne les supprime pas, rien n'a avancé. On aura quand même les classes les plus chargées d'Europe, et ça a été indiqué aussi ce soir.
03:41Le budget de l'éducation, l'argent n'est pas mis en plus pour récupérer ses postes, donc l'argent sera pris ailleurs sur le budget.
03:48Il y a deux types d'arguments, Marine Tendelier. Il y a la question de ce qui a été obtenu ou de ce qui est moins pire que si c'était pire.
03:54Et puis il y a l'argument de la stabilité. Il fallait un budget. Dans les collectivités, dans certaines entreprises, les budgets d'investissement étaient gelés en attendant que la France soit dotée d'un budget.
04:05Ça s'appelle du chantage.
04:07Oui, mais sauf que c'était…
04:09Oui, mais sauf que bon…
04:10Ça veut dire que vous n'avez jamais entendu…
04:11Pourquoi on n'en ferait pas ?
04:12Vous n'avez pas entendu, je ne sais pas, vous peut-être à Hénin-Beaumont, certains députés écologistes n'ont pas entendu dans leur cérémonie de vœux des administrés, des chefs d'entreprise, des élus locaux dire
04:22c'est pas parfait mais on a besoin d'un budget. Aujourd'hui, ce soir, il y en a un.
04:25Mais bien sûr que tout le monde a peur. Et je peux vous dire que les députés écologistes qui ce soir ont voté la censure ne l'ont pas fait par plaisir, ça ne fait plaisir à personne sur nos rangs, et n'en retirent aucune fierté.
04:39Je veux quand même rappeler que cette politique que ce soir on décide, l'Assemblée nationale décide en ne censurant pas ce gouvernement, de les laisser continuer, a été désavouée par les deux manières les plus caches dont on peut le faire dans la Ve République.
04:53La première c'est les urnes, ils ont perdu les élections, et la deuxième c'est la censure de la représentation nationale, ce qui n'est pas arrivé tant de fois que ça dans la Ve République.
05:01Et malgré ces deux désaveux cinglants, ils continuent et même ils accélèrent.
05:06C'est-à-dire que le budget Barnier qui a été censuré, on est reparti de ce budget et on a refait des coupes sur tous les budgets.
05:13Sur le sport, au Sénat, les amendements du gouvernement qui arrivent sur le sport pour que Teddy Riner et Léon Marchand, dont on a tous applaudi ce midi cet été les performances sportives,
05:23mais dont on sait bien que leur vie ce n'est pas de faire de la politique, s'ils sortent de leur réserve, s'ils sortent de leur smartphone pour faire des posts sur les réseaux sociaux, pour condamner ça.
05:30Donc c'est une faute des socialistes de ne pas avoir censuré ?
05:33Je pense que les socialistes ont eu peur. Ils ont peur parce que ce chantage ça marche. On a un gouvernement qui a quand même décidé, accrochez-vous, de mettre fin...
05:42Ils ont peur de quoi et de qui pardon ?
05:45Parce que ce gouvernement a mené une bataille en mode on va vous supprimer les trucs dans votre vie les français, ça va être de la faute de ceux qui ont voté la censure et de ceux qui ne veulent pas un budget.
05:54Ils ont eu peur de l'opinion publique ?
05:56Tout d'un coup le pass culture, on a expliqué aux gens qui voulaient le toucher, on ne peut plus, c'est de la faute de la gauche qui censure.
06:01Les services civiques à tous les jeunes, les 100 000 jeunes, on ne peut plus, c'est de la faute de la gauche.
06:05C'est ça qui a été expliqué. Mais ce n'était pas vrai. Je suis sûre que sur plein d'autres dépenses, d'ailleurs, des solutions ont été trouvées.
06:11Comme par hasard sur des dépenses assez emblématiques, assez symboliques, assez aimées des français et très très populaires, très connues.
06:18Petit pistolet sur la tempe pour le pass culture, petit pistolet sur la tempe pour les services civiques.
06:25On voit bien quel jeu a été joué aussi par le gouvernement. C'est un jeu de chantage.
06:29Pourquoi ça a fonctionné auprès du Parti socialiste et pas auprès de vous, par exemple ?
06:35Parce que je pense que le Parti socialiste avait cultivé cette image de parti crédible, de parti responsable.
06:42Mais enfin, à un moment, il faut aussi se battre. J'étais aux mêmes réunions qu'eux.
06:47Il y a des choses qu'on a obtenues ensemble et encore une fois, tout ce qu'on pouvait sauver, il fallait le faire.
06:52Mais de là à dire on a obtenu des victoires, 300 millions en plus pour l'environnement, non, c'est moins 3 milliards.
06:58Ça m'a un peu énervée parce que j'ai eu l'impression à la fin qu'on en faisait un peu beaucoup pour pas grand-chose.
07:03Pour aller sauver le radeau de la Méduse.
07:05Est-ce que ce que vous dites là vaut ce que l'on va voir ?
07:08Tweet ce soir d'Olivier Faure, le patron du PS, qui dit qu'il viendra sans doute le moment des excuses,
07:12en montrant cette image, ce montage réalisé visiblement par la France insoumise.
07:18Je dis visiblement, il y a le logo de la France insoumise.
07:20On voit les visages de Marine Le Pen et d'Olivier Faure où il est écrit les nouvelles alliances.
07:25Que voulez-vous que je vous dise ?
07:27Je ne sais pas.
07:28Mais je pense que vous savez ce que je vais vous dire.
07:31Ils vont trop loin ?
07:33Moi ça me fend le cœur comme je pense plein d'électeurs qui ont voté pour le nouveau front populaire
07:38et qui voient qu'on se donne en spectacle sur les réseaux sociaux.
07:41Je peux avoir des remarques, des questionnements, des doutes sur ce que font les insoumis et les socialistes.
07:47Mais tout en me disant toujours, c'est normal puisque je suis écologiste, qu'ils sont insoumis et qu'ils sont socialistes.
07:53Donc oui, même si on a le même objectif à la fin, on ne va pas prendre les mêmes orientations stratégiques.
07:58Parfois même, on ne va pas trop se comprendre.
08:01Moi, il y a des contorsions que je n'ai pas trop comprises.
08:03Je pense que ça se voit dans ce que je vous dis ce soir.
08:05Mais enfin, réserver ces coups les plus durs à ses partenaires politiques,
08:08même si on considère que ce soir on est fâchés.
08:11C'est ce que font les insoumis ce soir ?
08:13Je vais vous dire, si on mettait une taxe sur les mots durs de gens de gauche envers d'autres gens de gauche,
08:18on pourrait résorber peut-être même le déficit de la France.
08:20C'est une erreur de renvoyer dos à dos Marine Le Pen et Olivier Faure ?
08:24Ça me peine. Parce qu'en fait, le nouveau Front populaire, c'est quoi à la fin ?
08:28C'est une promesse qu'on a faite cet été.
08:30Et cette promesse, c'est notre patrimoine commun.
08:33À nous, à gauche et chez les écologistes, et je parlais de nos électeurs.
08:36Et donc, si on remet ça en question, si tous les matins on dit « retenez-moi que je fais un malheur »,
08:41si c'est ça, il n'y a plus d'NFP.
08:43Il y en a un, je l'ai quand même entendu dire ces trois dernières semaines, tous les jours,
08:47« alors là, c'est sûr, c'est terminé ».
08:49Mais alors demain, « alors là, s'ils font ça, c'est encore plus terminé ».
08:52C'est qui ? C'est Jean-Luc Mélenchon ?
08:53Franchement, vous savez de qui je parle, mais en fait, c'est fatigant.
08:56J'essaie de traduire pour les téléspectateurs.
08:58Tout le monde a compris, ne vous inquiétez pas.
08:59Elle ne veut plus prononcer son nom.
09:00Vous ne voulez même plus le dire, effectivement.
09:02Les téléspectateurs ont très bien compris de qui je parlais.
09:03Mais vous voyez, à un moment, tout ça est dangereux.
09:05Parce que si à la prochaine élection présidentielle, que je pense être en 2027,
09:09mais j'ai aussi compris qu'il fallait se préparer à tout, tout le temps,
09:12si à la prochaine présidentielle, on ne gagne pas l'élection,
09:16si même c'est le rassemblement national qui gagne,
09:18parce qu'on n'arrive pas à s'interposer comme on a réussi à le faire au mois de juillet,
09:22et j'en suis très très fière qu'on ait eu ce sursaut collectif.
09:24Mais en fait, c'est la France qui fait naufrage,
09:28mais derrière, c'est l'Europe qui bascule.
09:30Dans un monde qui est en train de s'abîmer,
09:32dans lequel on est quelque part le dernier continent
09:34où ça continue à peu près de tenir.
09:35Et c'est tragique pour l'humanité et pour l'habitabilité de la planète.
09:38Parce que quand on voit ce que fait Trump,
09:39ce que font ses copains en Amérique du Sud,
09:41ce que font ses copains en Europe,
09:42ça fait flipper quand même d'un point de vue environnemental.
09:45Ils sont dans un déni de la science.
09:47On va tous très mal terminer avec cette aventure.
09:48Il y a effectivement une vraie nuance avec la France insoumise.
09:50Est-ce que ça veut dire qu'à vos yeux, ce soir,
09:52malgré le fait de ne pas avoir voté la censure,
09:54l'EPS fait-il, oui ou non,
09:56toujours partie du Nouveau Front Populaire à vos yeux ?
09:59Je ne pense pas qu'il y ait un tribunal qui décide,
10:02toi tu sors, toi tu rentres, c'est une volonté commune.
10:05En fait, on a ce soir plusieurs chemins.
10:07Mais vous, vous dites que l'EPS est toujours dans le Nouveau Front Populaire, oui ou non ?
10:10Je vais vous répondre.
10:11Je vous dis que soit on hurle tous toute la journée,
10:14mais quelle catastrophe, c'est terminé,
10:16ils m'ont poignardée, je ne peux plus les voir.
10:18Jamais je ne serai dans une salle avec eux.
10:20Ok, c'est la fin, alors on se le dit.
10:22Soit on décide, et c'est la ligne très claire des écologistes,
10:25que tout ça est surmontable.
10:27Est-ce que ça va être facile ?
10:29Est-ce que ça va encore me coûter cher en pizza ?
10:31Est-ce qu'on va galérer pour mettre tout le monde dans la même caisse ?
10:33Quand vous entendez Jean-Luc Mélenchon, François Hollande,
10:35vous vous dites vraiment que c'est surmontable ?
10:37Mais ce n'est pas, comment dire,
10:39c'est qu'on va devoir le surmonter.
10:41Le Nouveau Front Populaire,
10:43si on l'étrique,
10:45si on enlève des gens, on perd.
10:47On condamne la France et les électeurs
10:49de gauche, écologistes,
10:51et même ceux qui ne votent pas pour nous,
10:53mais qui ont quand même intérêt à ce qu'on gagne un jour,
10:55à ne jamais connaître ces moments-là.
10:57À ne jamais connaître l'application de notre programme
10:59et un espoir un peu que ça aille mieux dans leur vie.
11:01Sur le Nouveau Front Populaire, dans le communiqué de presse,
11:03la France Insoumise dit
11:05interruption du Nouveau Front Populaire
11:07et dit, dès demain, nous allons aller
11:09à la rencontre,
11:11ça va susciter des discussions avec les partenaires.
11:13On a déjà discuté dans la loge de BFM ce soir.
11:15Avec Manuel Bompard, c'est un début.
11:17On n'a pas besoin de se faire un courrier pour dire que les réseaux sociaux,
11:19je convoque qu'on va se parler,
11:21parce que j'ai écrit sur Twitter.
11:23Est-ce qu'il pourrait y avoir un Nouveau Front Populaire
11:25sans le Parti Socialiste ?
11:27Ce que, visiblement, souhaite
11:29la France Insoumise.
11:31Le Nouveau Front Populaire, c'est quatre forces politiques.
11:33C'est pas sans le PS.
11:35Et je vois d'avance tous les plateaux télé
11:37qui peuvent dire, non c'est lui, c'est lui qui a commencé,
11:39c'est lui, et c'est moi qui garde le logo.
11:41Attends, je t'attaque en justice si tu le mets, parce que moi, je vais le mettre aussi.
11:43Donnons-nous un spectacle, ce sera ridicule.
11:45Et c'est, vu les enjeux,
11:47franchement, moi, ça me fait mal.
11:49Et je pense que plein de personnes qui nous regardent
11:51à la télé, qui ont mis ce bulletin dans l'urne, sont d'accord avec moi.
11:53Donc moi, je vous dis une chose simple.
11:55J'ai été chiante cet été. Très chiante.
11:57Je le sais.
11:59Et donc, je vous fais la promesse
12:01de continuer à l'être.
12:03Parce qu'en fait,
12:05je tiens à ce qu'on a fait cet été,
12:07et la plupart des Français sont dans le même cadre.
12:09C'est comme ça que vous engagez la discussion avec les gens ?
12:11Mais ils le savent, ils me connaissent.
12:13Et donc, je m'engage à être très pénible, parce qu'on n'a pas le choix.
12:15Je m'engage à dire que oui, il faut une candidature
12:17unique de la gauche et des écologistes.
12:19Et c'est que celui qui dit...
12:21Vous êtes la seule à continuer à le défendre.
12:23Mais vous allez voir, je vais le faire jusqu'au bout.
12:25Et puis celui qui dit, bah non, moi j'y vais tout seul,
12:27les autres peuvent faire une candidature commune.
12:29Vous voyez, il n'y a pas de...
12:31Tout ça est assez tragicomique quand même.
12:33Vous avez entendu Manuel Bompard ?
12:35Avec des socialistes qui n'ont pas censuré,
12:37il faudra mettre des candidats contre eux.
12:39Vous dites, on mettra des candidats
12:41contre les socialistes qui n'ont pas censuré ?
12:43Je dis que je ne vais pas passer chaque émission
12:45à menacer la moitié de mes partenaires,
12:47et que je préférerais, et je pense que nos électeurs
12:49préfèrent ça aussi, me concentrer sur la droite
12:51et l'extrême droite ce soir.
12:53Et les trois quarts des questions que j'ai eues pour l'instant,
12:55j'en ai eu un petit peu sur François Bayrou quand même, je vous remercie,
12:57et après c'était et Jean-Luc, et Olivier Faure,
12:59et François Hollande.
13:01J'en ai eu une dernière, mais vous allez voir, elle est facile.
13:03Je ne parle pas du plateau, tant que je n'ai pas parlé de l'extrême droite.
13:07Vous inquiétez pas, l'heure de la manette arrive juste derrière,
13:09donc il y aura forcément un moment donné...
13:11Vous avez dit que nos désaccords sont surmontables,
13:15est-ce que ça passe par ce qu'a aussi dit Manuel Bompard
13:18en interpellant Boris Vallaud, en disant
13:20« revenez à la raison, votez les motions de censure
13:23de la semaine prochaine » ?
13:25Puisqu'il y a de nouvelles occasions de censurer
13:27le gouvernement de François Bayrou sur le texte
13:29de la Sécurité Sociale.
13:31Est-ce que pour vous, le rendez-vous crucial se joue là aussi ?
13:34Ou est-ce que s'il ne vote pas, vous dites
13:36« bon ben c'est pas grave, il y aura d'autres moments pour se rabibocher » ?
13:39Les verts ne fonctionnent pas par ultimatum.
13:41C'est pas un ultimatum, c'est un rendez-vous.
13:43Et je pense qu'on peut compiler des ultimatums toute la semaine,
13:45on ne va pas dénouer la situation.
13:47Nous on procède par discussion, par désescalade,
13:50en essayant de comprendre que...
13:52Je le dis souvent, l'écologie ce n'est pas que dans la doublure de ma veste.
13:54Fais poser ma question de façon ouverte.
13:57Comment vous retissez le dialogue ?
13:59On croit en la biodiversité.
14:01C'est-à-dire que dans un écosystème,
14:03dans tout écosystème dans le monde, il y a de la richesse,
14:05il y a de la diversité.
14:07Et donc arrêtons de vouloir que les socialistes soient moins socialistes,
14:09que les insoumis soient moins insoumis,
14:11que les communistes deviennent écologistes et que les écologistes deviennent communistes.
14:13On est des familles différentes.
14:15Je respecte ça.
14:16Ma question c'est autour de quel objet,
14:18de quelle façon vous allez réussir à renouer le dialogue ?
14:20Avec Lucie Castex, on a lancé une initiative
14:22qui s'appelait « Gagnons ensemble »
14:24où il y a beaucoup de monde qui est venu nous dire merci.
14:27Vous entendez tout à l'heure Manuel Bompard,
14:29on est là à poser la question de savoir ce qui se passait
14:31si François Bayrou tombait et il répondait
14:33« Ah bah là, ça sera président de la République ».
14:35Non mais de dire « Lucie Castex sera Matignon demain ou pas »
14:38et « Lucie Castex n'existe plus dans la vie politique française »,
14:40c'est deux choses un peu différentes.
14:41Moi je peux vous dire que quand Lucie Castex et Marine Tournelier
14:44disent ensemble « Nous pouvons gagner en 2027 et on va l'organiser »,
14:47je peux vous dire qu'on est remerciés tous les jours dans la rue,
14:50pas dans les avions parce qu'on ne les prend pas,
14:52tout le temps, parce qu'en fait les gens,
14:54ils se rappellent de ce qu'on a fait et ils veulent qu'on continue.
14:56C'est ça la vérité.
14:57Et donc, avec Lucie Castex, on a réussi à organiser un événement
15:00« Les voeux de la victoire » le 29 janvier dernier,
15:02dans un contexte très dur où tout le monde avait dit
15:04« Si lui vient, moi je ne viens pas, et s'il fait ci, etc. »
15:06Bon, ils étaient tous là.
15:08Et dans le public, je peux vous dire qu'à l'applaudimètre,
15:10on a bien senti ce que voulaient les gens qui étaient venus aussi.
15:13Il y avait plus de 1000 personnes.
15:15C'est ça qu'on a à faire.
15:16On doit mener la bataille culturelle dans toute la France,
15:19tout le temps.
15:20On doit écouter les Français.
15:21Moi, hier, j'étais encore dans un village de 5000 habitants
15:23à Carignan, les Bordeaux.
15:26J'étais à Corail, dans la Marne, quelques semaines avant.
15:29Je fais des voeux inversés.
15:30C'est-à-dire que pendant une heure, je me tais et j'écoute
15:32ce que la salle a à dire.
15:33C'est long.
15:34Je ne sais pas s'il y a beaucoup de politique qui arrive.
15:35Je me tais, j'écoute.
15:37Le chasseur, l'agriculteur, le maire, la maman à la sortie de l'école.
15:40J'écoute tout ce qu'ils ont à dire.
15:41Même entre eux, du coup, ils commencent à s'embrouiller.
15:43Et ensuite, on répond ce qu'on a leur expliqué.
15:46On dit parfois, les partis politiques, vous n'arrivez plus à vous entendre.
15:49Mais comprenons quand même que c'est la France qui est fracturée.
15:52Cette Assemblée nationale ingouvernable, dit-on,
15:54c'est les Français qui l'ont élue.
15:56J'ai même vu cette semaine qu'au sein du 440,
15:58entre eux, j'oublie toujours ses prénoms,
16:00Charles-Édouard Leclerc, Michel-Édouard Leclerc,
16:03et Bernard Arnault, même eux, c'était un match de catch.
16:06L'autre qui dit, c'est une honte que tu veuilles quitter la France.
16:09Je fais ce que je veux, je vais aux Etats-Unis.
16:10Vous voyez, même au sein du 440, ça se déchire.
16:13Ce que je dis en tant qu'écologiste, c'est qu'on se calme.
16:16Michel-Édouard Leclerc, il n'est pas de côté du 440.
16:18Mais bon, il n'est quand même pas loin par rapport à moi.
16:20Vous voulez dire en termes de revenus personnels ?
16:23Par rapport à nous tous ici.
16:25Il a autorité en matière économique.
16:28J'ai vu que vous aviez appuyé sur un petit bouton pour me fact-checker.
16:31Vous avez bien fait, je n'ai pas trompé.
16:33C'est un privilège exorbitant.
16:35Moi aussi, je mets bien un petit bouton avec mon équipe dans la loge.
16:38Vous pouvez essayer, mais ça ne marchera pas.
16:39Tout ça pour vous dire que ce pays est fracturé,
16:41que nous, en tant qu'écologistes, ce qu'on veut, c'est le réparer,
16:45l'apaiser et on veut protéger les Français.
16:47Dans les villes que l'on dirige aujourd'hui,
16:49on a occupé toute la semaine à améliorer le quotidien
16:52et à rendre possibles les lendemains.
16:54Parce qu'on en est là.
16:55Vous êtes seule, Marine Taudelier.
16:56Vous êtes seule avec cet objectif-là.
16:58Quand Manuel Bompard dit ne pas voter la censure,
17:04ce n'est pas surmontable pour nous.
17:07Ça met un point final à tout cela.
17:10Mais vous n'allez pas vous attendre à ce que les insoumis ne soient pas insoumis.
17:14C'est logique qu'ils le soient.
17:16C'est leur moteur, c'est ce qui les caractérise.
17:19Tout ça ne vous étonne pas et ne m'étonne pas.
17:21Mais vous ne pouvez pas me demander de ne plus espérer et de ne plus essayer.
17:25C'est comme ça qu'on va y arriver.
17:26Il y a une citation que j'aime beaucoup.
17:27Il y en a deux.
17:28Il y a « C'était impossible » et du coup, ils l'ont fait.
17:31Ça raconte très bien cet été d'ailleurs.
17:3327 sondages sur 27 qui nous disent que ce n'est pas possible.
17:35Et si vous aviez demandé à Manuel Bompard et à François Hollande
17:38deux jours avant le 9 juin si on allait faire des listes ensemble trois jours après,
17:41vous auriez dit qu'est-ce que c'est que cette question ?
17:43Bien sûr que non.
17:44Ça, c'est la première citation.
17:45Et la deuxième citation que je vous offre, elle est sur mon bureau.
17:48Je la lis tous les jours.
17:49C'est « Celles et ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essayent. »
17:53Moi, j'essaye.
17:55Et si vous voulez essayer avec nous, vous nous rejoignez.
17:57Vous disiez tout à l'heure que vous vouliez aussi parler du Rassemblement national.
17:59Ça tombe bien, Laure Lavalette va vous succéder sur ce plateau dans un instant.
18:02Je ne sors pas tant que je n'ai pas parlé.
18:04Justement.
18:05Petite obsession.
18:07Qu'est-ce que vous voulez dire, alors, Lavalette, ce soir,
18:10qui, donc, elle et les autres députés du Rassemblement national,
18:14n'ont pas voté la censure, ne vous ont pas suivi aujourd'hui ?
18:17Eh bien, moi, j'ai entendu la porte-parole du gouvernement, voyez-vous,
18:20remercier le Rassemblement national.
18:23Et donc, j'ai trouvé ça très éclairant parce que je me rappelle des élections législatives
18:28et toutes les élections d'avant où c'était « Oui, Macroniste, UMPF, je ne sais pas quoi,
18:33tout le monde ensemble et nous, on est les meilleurs tout seuls ».
18:35La vérité, c'est que le Rassemblement national ment à ses électeurs.
18:38Ils leur disent, nous, on vous défendra jusqu'au bout, on est pour ci, on est pour ça,
18:42mais à la fin, sur les retraites, ils ne se battent pas jusqu'au bout,
18:45sur le pouvoir d'achat, ils ne se battent pas jusqu'au bout.
18:47Et ils laissent passer ce budget en sauvant la mise, en fait,
18:50en servant de béquilles à ce gouvernement de Bayrou, de Barnier,
18:52enfin, tous, tous ensemble, c'est toute la même équipe.
18:54Et donc, je pense que les électeurs du Rassemblement national
18:57sont un peu troublés ce soir et qu'ils ont raison.
18:59Parce que l'hypocrisie de ce parti, voilà, éclate un peu au grand jour
19:04et c'est en fait un parti qui n'est pas anti-système,
19:07c'est un parti qui est en soutien des plus riches, des milieux économiques,
19:10qui l'a toujours été et qui, voilà, qui cherche tellement sa crédibilité
19:13que ce soir, il se couche aussi.
19:14Et donc, à la fin, il n'y a quand même plus beaucoup de monde dans ce pays
19:17pour défendre les choses.
19:18Et je vais vous dire une dernière chose.
19:19– Juste, vous dites que le RN se couche ?
19:20– Ben oui.
19:21– Mais les socialistes, ils font quoi ?
19:22– Ah ben, je ne suis pas d'accord avec ce qu'ils ont fait.
19:23– Mais ils se couchent aussi ou pas ?
19:24– Ah ben, je pense que j'ai été claire au début de l'élection.
19:26– Ah ben non, parce que vous n'utilisez pas les mêmes termes.
19:27– C'est marrant parce que même quand je parle du RN,
19:28vous revenez sur les socialistes.
19:29– Non, mais c'est marrant de voir, Marine Tourdelier,
19:32qu'il y a deux partis qui ont pris la même décision.
19:34– J'en ai parlé un quart d'heure, vous savez ce que j'en pense.
19:36– Mais vous n'utilisez pas les mêmes termes.
19:37– Demandez à votre oreillette, ils vous remettront le papier.
19:39– Non, mais vous n'utilisez pas les mêmes termes, Marine Tourdelier.
19:40– On va demander la barre et vous n'utilisez pas les mêmes termes.
19:43– Dernière chose que je veux dire, parce qu'on a l'impression
19:45que les Français, puis vous-même, enfin tout le monde,
19:56on a discuté du budget pour 2026.
19:58Quand on dira un peu plus de ci, un peu moins de ça,
20:00ce sera par rapport à ce budget dont on n'a jamais voulu.
20:04Sur l'écologie, quand on dira, si par miracle on dit c'est stable,
20:08ce sera en fait moins 3 milliards.
20:10Si pour les postes de profs, on dit on n'en crée pas,
20:13vous voyez, en fait, on part du référentiel de cette année qu'on conteste.
20:17Et donc, laisser passer ce budget,
20:19c'est enteriner pour les années suivantes que le référentiel,
20:22maintenant c'est celui-là, et je pense que c'est tragique, oui.
20:24– Merci Marine Tendelier d'avoir été avec nous ce soir.
20:26– Merci à vous.