🗣️Jean-Philippe : "Je pense que je bois pour m’anesthésier face à certaines choses."

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Transcription

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00:00Et nous avons Jean-Philippe, vous avez tendance à picoler un petit peu, c'est ça ?

00:09Oui, bonjour, ça y est, j'interprète.

00:15Laurent, et moi c'est Brigitte.

00:19Excusez-moi, je suis perturbé là, ça y est, je suis brouillé.

00:23Reprenez vos émotions.

00:26Merci. Je suis très content de vous parler, M. Karila.

00:31Je vous regarde à la télé, à la radio, tout ça, bref.

00:35Donc, suite à des événements de vie assez banaux, si on veut,

00:45petit à petit, j'ai commencé à...

00:47Bon, j'habite une région villicole, donc c'est plus facile,

00:52et je me suis mis à boire quotidiennement.

00:55Et là, depuis plusieurs années, je bois quasi une bouteille de vin par jour,

01:01l'apéritif le soir, etc.

01:05Et il se trouve que j'ai une femme qui est dans le milieu médical,

01:08qui me dit que je me fais du mal, tout ça, etc.

01:11Moi, je pense que je bois parce que j'avais besoin de m'anesthésier

01:14d'un certain nombre de choses.

01:16Et il y a 3-4 ans, plusieurs fois, j'ai arrêté de boire pendant quelques semaines.

01:23Et là, j'y rêvais plus.

01:26Et ce week-end, je me suis dit, je vais recommencer.

01:31Et depuis ce week-end, je n'ai pas bu une goutte d'alcool.

01:34Ma question, c'est est-ce qu'on peut être addict à quelque chose,

01:38enfin, consommer de façon excessive quelque chose sans être addict au sens propre ?

01:43Là, je ne ressens pas de manque.

01:45– Mais ça fait combien de temps que vous avez arrêté votre consommation ?

01:47– Depuis dimanche.

01:48– Juste depuis dimanche.

01:50– Et vous buviez une bouteille par jour ou plus ?

01:53– Oui, environ, une bouteille de vin plus des alcools forts le soir.

02:00– Combien d'alcools forts le soir ?

02:02– Deux, trois verres.

02:04– Et vous avez arrêté comme ça brutalement ?

02:06– Oui.

02:07– C'est hyper dangereux.

02:09Votre femme est dans le médical, il faut qu'elle vous envoie un collègue.

02:14C'est extrêmement dangereux quand on a une consommation régulière d'alcool excessive.

02:19Parce qu'on habitue son cerveau à certaines quantités,

02:21et quand le cerveau n'a plus l'alcool, il ne comprend plus rien en fait.

02:24Et il y a des risques chez beaucoup de gens de crise convulsive, de crise d'épilepsie,

02:28mais aussi des risques de ce qu'on appelle des déliriums très minces,

02:31qui ne sont pas négligeables.

02:33Donc là, vous ne pouvez pas rester sans rien.

02:35Je veux dire, il faut qu'il y ait une aide.

02:38Ce sevrage brutal, il peut être dangereux.

02:41Et de toute façon, sincèrement, il faut vous faire accompagner

02:44pour justement maintenir ça dans le temps.

02:47Mais ne le faites pas seul comme ça, c'est hyper dangereux.

02:51Ah bon ? Du coup, j'aurais bien fait d'avoir appelé.

02:55Alors on ne peut pas faire une consultation à la radio.

02:58Non, non, non, j'entends bien.

03:00Mais je me disais que si je ressentais quelques effets négatifs,

03:04quels qu'ils soient, là je me serais questionné ou j'aurais de grands désêtres.

03:11C'est vrai qu'on peut penser, vu comment vous avez réagi là depuis 4 jours,

03:15que vous n'êtes pas totalement dans l'addiction et que vous pouvez vous passer de l'alcool.

03:18Si il y a une addiction, si il y a cette quantité-là régulière.

03:21Oui, bien sûr, mais je veux dire par là qu'il est suffisamment capable d'être lucide et d'arriver à.

03:26Sauf que vous prenez un risque sur le plan de votre santé.

03:29Et ça, c'est quelque chose qu'on sait,

03:31que quand on n'arrête pas l'alcool du jour au lendemain.

03:34Parce que vous avez quel âge, monsieur, sans indiscrétion ?

03:3762 ans.

03:38Oui, non, non, il faut quand même, vous voyez, déjà,

03:41il faut boire au moins 3 litres d'eau par jour ou 3 litres de liquide non alcoolisé et non sucré par jour.

03:46Et il faut qu'il y ait un regard médical de votre histoire quand même.

03:50En tout cas, pour vous aider à maintenir dans le temps ce choix, et bravo d'avoir fait ce choix.

03:55Énorme.

03:56Parce que mon objectif, c'est pas...

03:58Je l'ai déjà entendu d'ailleurs de la bouche de plusieurs personnes, y compris sur la station.

04:05J'ai a priori pas l'intention de plus boire du tout.

04:09Je veux juste revenir à quelque chose.

04:11Alors, je sais pas si c'est utopique, si c'est du domaine du rêve ou du possible,

04:16mais je voudrais pouvoir, voilà, boire du vin comme tout le monde

04:19et prendre un apéritif de temps en temps.

04:21Ce que je voulais, c'était casser cette habitude dont je sais qu'elle fait...

04:25Elle compense, en fait, un mal-être, etc.

04:28J'ai vu une addictologue il y a quelques années, parce que je m'étais déjà posé la question.

04:32Donc, en fait, quand je dis 5-6 ans, oui, ça fait déjà une petite dizaine d'années que je bois pas mal.

04:36Et elle, la seule chose... Bon, elle était pas très loin de la retraite,

04:39et je veux pas porter de jugements hâtifs,

04:41mais la seule chose qu'elle me disait, c'est qu'il faut arrêter de boire.

04:43Donc, oui, c'est pas ce que j'attendais de ce propos.

04:49Et puis bon, finalement, j'ai pas donné de suite.

04:52J'ai fait quelques séances avec elle, et puis je me suis arrêté là, quoi.

04:55— Et quand on constate...

04:57— J'ai aussi fait des examens du foie, parce que justement, à l'époque,

05:03on pouvait s'inquiéter un petit peu.

05:05Et quand on m'a dit que j'avais un foie de bébé,

05:07forcément, ça m'a pas fait ralentir non plus, quoi.

05:10— Mais c'est pour ça que je vous dis qu'il faut qu'il y ait un nouveau regard médical complet

05:14sur votre santé physique et psychique,

05:16et peut-être revoir, justement, un addictologue,

05:20et puis explorer ce mal-être.

05:22Parce que quand on consomme pour combler un mal-être,

05:24c'est qu'il y a un problème avec la consommation.

05:26Vous voyez ce que je veux dire ?

05:27C'est pas une consommation de plaisir, même si au départ, c'est du plaisir.

05:31Donc je pense qu'il faut vraiment faire un check-up complet de vous, quoi.

05:37— Oui, et ce qui est important à dire, en effet,

05:40c'est qu'on n'arrête pas du jour au lendemain.

05:42— Ah non, les gens qui consomment régulièrement, beaucoup, beaucoup,

05:44qui ont des symptômes de manque quand ils arrêtent,

05:46vous n'arrêtez pas brutalement.

05:48Vous réduisez la consommation et vous allez voir un spécialiste.

05:51— Exactement, c'est ce qui est important à rappeler.

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