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Benjamin Lucas, député "Écologiste et Social" des Yvelines, était l'invité de BFMTV ce dimanche 2 février, pour réagir à la décision du Premier ministre, François Bayrou, de faire usage du 49.3 pour adopter le budget de l'État.

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Transcription
00:00En tout cas, lors de cette commission mixte paritaire, la gauche a obtenu un certain nombre de concessions,
00:05une contribution exceptionnelle pour des grandes entreprises, une hausse de la taxe sur les transactions financières,
00:14cette suppression, en tout cas l'annulation de ces 4000 postes dans l'éducation nationale supprimée,
00:19c'était quand même des avancées importantes. Vous allez tout de même censurer ce budget ?
00:25Je ne partage pas votre analyse. Le budget de l'écologie est en baisse drastiquement.
00:29On a actuellement des régions entières qui ont les pieds dans l'eau du fait du réchauffement climatique, du fait des dérèglements du climat.
00:34Sur l'éducation nationale, les quelques millions qu'on « redonne » en ne supprimant pas 4000 postes,
00:40on les reprend d'un autre côté encore plus d'ailleurs. Donc le budget de l'éducation nationale, il ne sera pas en hausse loin de là.
00:47Le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche va baisser. Je pourrais vous citer comme ça des dizaines d'exemples.
00:51Le budget de l'aide médicale d'État, qui est une question sanitaire, une question de principe, une question de valeur,
00:56une question d'humanité première, il baisse de 111 millions. Bref, il y a pour moi plus de recul que d'avancée dans ce budget.
01:02Et il y a une philosophie, une orientation politique dans ce budget qui est mauvaise, qui est une orientation austéritaire,
01:07qui finalement vise à ce qu'on ait avec ce budget le bilan d'Emmanuel Macron, rien que le bilan d'Emmanuel Macron,
01:13tout le bilan d'Emmanuel Macron. Or moi, le mandat que j'ai reçu de mes concitoyens, c'est de rompre avec la politique d'Emmanuel Macron
01:20pour mener une autre politique, une politique de justice sociale et de transition écologique.
01:24Je considère de ce point de vue-là que le budget qui nous est présenté et qui nous sera imposé par 49.3 n'est pas conforme à mon souci de l'intérêt général.
01:31Monsieur le député, est-ce que vous en voulez toujours à vos camarades socialistes, qui sont d'ailleurs divisés sur cette question,
01:37mais qui pourraient ne pas censurer à nouveau le gouvernement ? D'ailleurs, il y a eu cet appel de Lionel Jospin,
01:42alors il vaut ce qu'il vaut, c'est sûr, mais c'est un ancien Premier ministre socialiste, de ne pas censurer et d'apporter un budget aux Français,
01:48pour les entreprises, pour tout simplement nos concitoyens qui, tous les matins, se lèvent et vont travailler.
01:54Je comprends la position de Lionel Jospin, je ne la partage pas, mais il a fait autrement plus de choses que je n'en ai faites
02:00pour que je me permette un commentaire désobligeant à son égard, et je la prends au sérieux.
02:04C'est lourd comme responsabilité de censurer un gouvernement. Vous savez, quand je l'ai fait le 4 décembre dernier avec mes collègues,
02:09j'ai mesuré le poids que cela impliquait. C'était la première fois depuis des décennies qu'on avait censuré, qu'on avait fait tomber
02:14un gouvernement de cette façon dans notre Assemblée, donc ce sont des choses graves, sérieuses.
02:18On est dans une crise dure qui a été provoquée par la dissolution du Président de la République, qui a été amplifiée par son refus de reconnaître
02:24le résultat des élections, par sa volonté, quoi qu'il en coûte démocratiquement, de maintenir ses amis au pouvoir, de maintenir sa politique au pouvoir.
02:30Donc évidemment, la situation est difficile, le choix est difficile, donc je n'en veux à personne.
02:35On n'est pas dans une cour d'école, les socialistes ne sont pas des enfants, pas plus que moi, et donc chacun est face à des choix.
02:40Moi, je vous dis ce qu'est ma conviction, nous allons débattre aussi dans mon groupe, je ne sais pas quelles décisions nous prendrons,
02:44nous allons discuter collectivement. Moi, je souhaite censurer ce gouvernement parce que je crois que le péril que fait courir ce budget
02:50sur les besoins de nos concitoyens, sur le besoin de justice sociale, le besoin de protection, de sécurité, d'éducation, d'écologie,
02:58que ces périls sont trop grands, trop sérieux pour que je cautionne un tel budget et ce gouvernement illégitime qui, par ailleurs,
03:05reprend la rhétorique de l'extrême droite dans la bouche même du Premier ministre. Et moi, mes principes, mes valeurs, elles ne sont pas négociables.

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