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00:00Il est 20h13 sur Europe 1, Mathieu Vallée, bonsoir.
00:03Bonsoir, n'attendez pas.
00:04Merci d'être avec moi dans ce studio, député européen, Rassemblement National.
00:08Beaucoup de sujets évidemment à aborder avec vous,
00:10mais peut-être d'abord on va parler budget si vous voulez bien.
00:12Oui.
00:12Puisque là, semble-t-il, François Bayrou a obtenu une forme de sursis.
00:17Il y a un accord qui a été trouvé en commission mixte paritaire, aujourd'hui, pour le budget.
00:23Est-ce que c'est plutôt de bon augure ?
00:25Est-ce qu'on va éviter la motion, notamment du RN ?
00:29Je n'aurai pas de scoop à vous donner ce soir, à votre Grand Désert Roi peut-être.
00:32Marine Le Pen et Jordan Bardella décideront lundi.
00:34Mais ce que je veux vous dire, c'est que c'est encore un budget calamiteux.
00:38Pourquoi ? Parce qu'on va taxer le Made in France, on va taxer les entreprises.
00:41Vous êtes d'accord avec Bernard Arnault, avec ce que Bernard Arnault a dit ?
00:44Il aurait dû voter Marine Le Pen, comme ça, il n'aurait pas dû se plaindre d'Emmanuel Macron aujourd'hui.
00:48Mais ça, on ne sait pas qui vote Bernard Arnault.
00:50Je sais bien, mais...
00:51Vous avez entendu ce que là ça a fait Pauline, Bernard Arnault qui dit,
00:53oui, on va monter encore les taxes sur les grandes entreprises.
00:56Je pense que quand Bernard Arnault s'exprime, c'est une grande partie des entreprises qui s'expriment.
00:59J'ai des contacts avec des auto-entrepreneurs, avec les artisans, avec les boulangers,
01:04avec les petits et moyens d'entreprises et aussi les commerces de proximité.
01:08Ils sont en train de crever.
01:09Les boulangers crèvent des factures d'électricité.
01:11Et en attendant, on ne taxe pas les fast-food, Burger King, McDo, KFC.
01:15Ils ont remplacé les caissières et les caissiers par des bornes.
01:17Et je m'étonne que la gauche, qui pousse à l'extrême gauche les cris d'offrait,
01:21et qui sont soi-disant défendre les ouvriers et le peuple, ne soient pas au rendez-vous.
01:24Pourquoi on ne taxe pas plus ces chaînes de fast-food qui font des bénéfices records ?
01:28Au lieu de s'en prendre à M. Arnault, qu'on s'en prenne à celles et ceux qui font des records.
01:32Là, je vois par exemple des restaurants, des petites entreprises, des boulangers,
01:36qui ont des taxes, des impôts, des prélèvements obligatoires les plus importants d'Europe.
01:40C'est quand même important qu'on les défend.
01:42Bernard Arnault a raison.
01:44Vous savez que le budget que propose le gouvernement actuellement,
01:47c'est un massacre et c'est un tabassage en règle en termes d'impôts, de taxes, de prélèvements.
01:51Parce qu'ils font semblablement à donner des gages à la gauche.
01:53Oui, la gauche, ils n'ont pensé qu'à leur poire.
01:54Et ils ont pensé à sauver, par exemple, l'agence du bio.
01:57Donc on veut enlever les agences qui ne servent à rien.
01:59Et pour leur faire plaisir et faire plaisir à des lobbies, ils ont gardé l'agence du bio.
02:02Donc est-ce qu'on veut garder des restaurants et des boulangers
02:04ou est-ce qu'on va garder une agence du bio qui ne sert pas à grand-chose ?
02:06Autre chose, s'il vous plaît, M. Vallée, député européen, Assemblée nationale.
02:10La commission mixte paritaire maintient les avantages des anciens présidents et premiers ministres.
02:14Vous vous souvenez, l'amendement au début prévoyait de mettre fin à ces avantages.
02:19Ça a fait débat, évidemment.
02:22Je crois que c'était...
02:23Oui, il y avait des montants et c'était Bernard Cazeneuve qui remportait la prime
02:27de celui qui coûtait le plus cher à nos finances.
02:29Alors évidemment, c'est symbolique.
02:30Il n'empêche que là, on va taxer, effectivement, peut-être les petites entreprises.
02:33En revanche, on laisse ce soir, donc, aux anciens chefs d'État et chefs de gouvernement leurs privilèges.
02:41Vous comprenez ?
02:42Je crois qu'il faut mettre fin à la République des privilèges.
02:44Je ne comprends pas avec des anciens présidents, des anciens premiers ministres
02:46et des voitures avec chauffeur, des officiers de sécurité, des bureaux payés au frais de la princesse,
02:50c'est-à-dire au frais du contribuable.
02:51Je pense que servir l'État n'est pas un privilège, c'est un honneur et ça doit être une fierté.
02:55Et quand on ne sert plus les Françaises et les Français, on doit redevenir un citoyen parmi les autres.
02:59Alors, les anciens chefs d'État récents, par la menace terroriste, par la menace sécuritaire,
03:03qui bénéficient d'une protection, d'accord, mais pas outre mesure.
03:06Pardon, mais M. Darmanin, quand il a quitté Beauvau, il avait beaucoup de monde derrière lui
03:14alors que ce n'était pas justifié que ses prédécesseurs partaient avec le minimum syndical.
03:18Donc, j'estime que quand on n'est plus aux responsabilités, on doit pouvoir permettre aux Français de faire des économies.
03:23On ne peut pas dire aux Français, vous vous serrez la ceinture et nous, on s'engraisse.
03:26Ce n'est pas possible. Moi, ça me scandalise qu'on ne mette pas fin à ses privilèges.
03:29Je ne vois pas en quoi un bureau, un véhicule avec chauffeur, par exemple Mme Cresson,
03:32j'ai raconté à Mme Cresson, elle ne s'est pas de mon parti,
03:34elle est plus de 20 ans après, alors qu'elle a été Premier ministre quelques mois, malheureusement pour elle,
03:39qu'elle bénéficie de ça. Il n'y a pas de raison, il n'y a pas de justification. Les Français ne comprennent pas.
03:43À propos du budget, je crois que l'électricité, ça a quand même été une ligne rouge pour le RN.
03:49Et là, en commission mixte paritaire, aujourd'hui, ça a continué de faire débat.
03:53L'article 4 sur la question des tarifs réglementés de l'électricité.
03:57Est-ce que ça pourrait être, ça pourrait déclencher une nouvelle motion de censure ?
04:01Mais c'est une ligne rouge que Jean-Philippe Tanguy a évoqué lors de cette commission.
04:05Pourquoi ? Parce qu'à partir de demain, vous allez avoir les factures d'électricité du Français
04:09qui vont baisser. Mais pardon, mais on ne va pas s'excuser.
04:12Il y a une baisse demain, à partir de demain, ça va baisser.
04:15Oui, c'est vrai, vous avez raison, on en perd notre data parce qu'entre les annonces,
04:18on ne va pas s'excuser de ne pas être inconnu à cette mesure.
04:22En fait, on se bat sur cette mesure. Pourquoi ? Parce que les particules et les entreprises,
04:26je vous parlais des boulangers, quand Jordan Bardella a été voir des boulangers et qu'il leur a écrit,
04:30c'était l'une de leurs premières revendications des entreprises et des boulangeries d'avoir été tabassés
04:34par les prix de l'électricité. Moi, je suis député européen, je vais très vite.
04:38On est les sadomasochistes de l'Europe. Vous avez l'Espagne, le Portugal, la Pologne
04:42qui ont obtenu des dérogations aux règles du marché européen d'électricité,
04:46ce qui a permis de faire baisser en moyenne 30% les factures d'électricité.
04:49Pourquoi on a attendu ces nombreux mois, un bouclier tarifaire qui a coûté des milliards d'euros
04:53et qui n'a pas été maintenu dans la durée, et qu'on n'ait pas eu des dirigeants, M. Macron pour le citer,
04:57qui a eu le courage d'aller à Bruxelles pour dire qu'on sort des règles du marché européen d'électricité
05:01pour que les Français payent moins cher et que les entreprises payent moins cher.
05:04Le nucléaire, on l'a sacrifié pour faire plaisir aux écolos et aux verts,
05:07qui ne représentent pas grand monde dans les élections.
05:09Nos centrales nucléaires, aujourd'hui, on les relance.
05:11Donc, vous voyez, ce n'est pas sérieux. On ne produit pas du nucléaire, en tout cas très tardivement,
05:15en Made in France, et en plus, on reste dans des règles européennes qui sont absurdes
05:18et qui nous font payer une fortune d'électricité.
05:20Il y a aussi l'aide médicale d'État réservée aux étrangers en situation irrégulière.
05:23Ça aussi, c'est un sujet qui a énormément fait parler, Mathieu.
05:25C'est une vaste fumisterie, ça.
05:27Les LR ont vendu leur âme aux socialistes.
05:30Les 111 millions d'euros, soi-disant, de rabotés,
05:32en fait, c'est un gel de la dépense liée aux aides médicales d'État aux clandestins
05:36qui sont soignés gratuitement chez nous.
05:38Ce n'est pas une dépense qui était prévue.
05:39C'est un tour de passe-passe financier budgétaire qui est vraiment un mensonge aux Français.
05:43Moi, j'estime qu'aujourd'hui, on n'a plus les moyens de soigner la terre entière.
05:46On n'arrive déjà pas à soigner nos propres Françaises et Français
05:49qui payent des impôts, qui contribuent à la sécurité sociale.
05:52Donc, j'estime que quand on ne peut pas être généreux avec les uns,
05:54on ne peut pas être généreux avec les autres.
05:55Dans votre foyer, quand vous n'avez pas les moyens de manger à votre faim
05:57ou de vous soigner votre membre de famille, vous n'avez pas soigné les voisins.
06:00C'est du bon sens.
06:01Là, non seulement l'aide médicale d'État reste maintenue,
06:04mais en plus, le budget de plus d'un milliard qui était prévu reste maintenu.
06:07Il n'y a aucune baisse, aucune suppression, aucun rabot,
06:09même sur la palette de soins, notamment se faire recoller les oreilles.
06:11C'est symbolique.
06:12Mais en tout cas, aujourd'hui, je pense que les Françaises et les Français
06:14attendent des symboles quand on leur demande de se serrer la ceinture.
06:16Oui, ça vous met en colère, ça, Mathieu.
06:18Parce qu'il faut de la justice sociale.
06:20Notre pays est en train de crever de l'injustice sociale.
06:23La réforme des retraites l'a montré.
06:24Les gilets jaunes l'ont montré.
06:25Les réformes, loi de travail, déjà, M. Valls l'avait montré.
06:28Il faut de la justice sociale.
06:30On ne peut pas exiger des Français ce qu'on n'exige pas des autres, en fait.
06:33Mais c'est pareil, la police...
06:35Alors, Mathieu Vallée, justement, les moyens...
06:37Non, non, mais pas du tout.
06:39Les moyens attribués, effectivement, aux forces de l'ordre sont revus à la baisse.
06:42Dans le contexte que nous connaissons...
06:44En 2022, tous les syndicats de police ont signé un protocole
06:48de ce qu'on appelle la loi de rentation et de programmation pour les administrateurs, la LOPMI.
06:52C'était 15 milliards sur 5 ans à raison de 3 milliards par an.
06:55C'est comme un crédit.
06:56J'estime que pour avoir des véhicules neufs, des casernes de gendarmerie,
06:59dont la gendarmerie n'arrive plus à payer dans les temps
07:01les loyers aux collectivités locales,
07:03là où logent les gendarmes et les travailleurs,
07:05les commissariats,
07:06mais aussi des mesures pour permettre aux agents
07:08de prendre en charge leurs enfants,
07:10de pouvoir avoir des armements,
07:11d'avoir des techniques d'enquête.
07:12Les narcotrafiquants, il faut bien avoir une police judiciaire armée financière.
07:17Aujourd'hui, c'est raboté.
07:18Et mardi 4 février, devant l'Assemblée à 11h30,
07:21il y a un syndicat de police à Niance qui a appelé les polices manifestées
07:24et des parlementaires d'être présents, sauf la France Insoumise,
07:26parce que vu comment elle leur tape et crache dessus,
07:28j'estime qu'on ne peut pas aller à une manifestation
07:31où des gens qu'on gifle à longueur de journée à ajoutes verbales
07:33que fait la France Insoumise.
07:34Ils vont créer leur désarroi et leur volonté d'avoir un budget
07:37à la hauteur de la sécurité des Français.
07:38Et je serai présent parmi eux,
07:40parce que la sécurité, ce n'est pas un luxe.
07:41C'est la première des libertés.
07:43Et sans sécurité, on n'a rien.
07:44Mais Mathieu Vallée, justement, vous parliez du narcotrafic.
07:46Aujourd'hui, on fait face, et vous faites face,
07:48enfin, les forces de l'ordre font face
07:50à des gens qui sont extrêmement organisés,
07:52qui sont extrêmement armés.
07:54Et on réduit les moyens qui sont mis à la disposition des forces de l'ordre.
07:58J'ai un peu du mal à comprendre ce que quelqu'un veut m'expliquer.
08:01Mais sur quel motif ?
08:03Sur le motif de la rigueur budgétaire.
08:05La rigueur budgétaire, d'accord, mais il y a peut-être des priorités.
08:07Les priorités, évidemment, c'est de soigner les clandestins
08:09qui arrivent illégalement en France,
08:10plutôt que de soigner nos forces de l'ordre qui sont bien malades.
08:12Donc, j'estime qu'aujourd'hui,
08:14cette loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur
08:16de 15 milliards, 3 milliards sur 5 ans par an,
08:19elle doit être maintenue.
08:20On doit donner des commissariats neufs,
08:21des brigades de gendarmerie neuves,
08:22des loyers neufs aux gendarmes
08:24qui font causette et qui font misérable
08:26parce qu'ils n'arrivent pas à payer les loyers
08:28que l'État s'est engagé à faire auprès des collectivités locales.
08:30Et il faut donner à la police judiciaire, par exemple,
08:32les moyens de lutter contre les narcotrafics.
08:34Tous les règlements de comptes à Grenoble, à Marseille,
08:37à Paris...
08:38Et maintenant, les villes de moyenne,
08:39enfin les villes moyennes, je veux dire, c'est pas...
08:40Rennes, par exemple.
08:41Rennes, avec cet enfant qui avait pris une balle.
08:43Poitiers, souvenez-vous.
08:44Poitiers, absolument.
08:45Ce sont des villes moyennes.
08:47Chacun ses priorités.
08:48En tout cas, Marine Le Pen et Jordan Bardella,
08:49en tout cas, il n'y aurait pas la main qui tremble.
08:51On prioriserait nos anges gardiens
08:52plutôt que des clandestins
08:54qui rentrent en infraction avec la loi,
08:56qui rentrent par effraction
08:57et qui se feraient soigner au frais du contribuable.
08:59C'est chacun ses priorités.
09:00On préfère sauver des gens
09:02plutôt que d'aller soigner le monde entier
09:04dont on n'a plus les moyens de le faire.
09:05Et surtout, quand on a des Françaises et des Français
09:07qui crèvent la bouche ouverte
09:08dans les hôpitaux et les services d'urgence
09:09parce que les hôpitaux, aujourd'hui, sont en retard.
09:11Vous savez que les centres hospitaliers et universitaires,
09:12il manque un milliard.
09:13Enfin, vous voyez, chacun ses priorités.
09:16Je voudrais qu'on revienne un peu
09:18sur le cas d'Elias, 14 ans,
09:21qui a été tué à un coup de couteau
09:22parce qu'il n'a pas voulu donner son portable.
09:24Il est mort d'essuie de ses blessures,
09:26tué par deux jeunes qui étaient bien connus
09:28des services de police,
09:29deux mineurs, 16 ans, 17 ans,
09:31qui avaient l'interdiction, d'ailleurs,
09:34de tuer ces deux jeunes.
09:35Ma question est la suivante,
09:36puisque c'est un dossier
09:37et une question qui revient régulièrement sur la table.
09:39Faut-il revoir, Mathieu Vallée,
09:41l'excuse de minorité pour les mineurs délinquants ?
09:45Écoutez, c'est très simple.
09:46Je n'abreuve pas vos auditeurs de chiffres.
09:48Il y a un chiffre très clair.
09:49Dans les 190 000 mineurs mis en cause en 2024,
09:5250 % ont entre 16 et 18 ans.
09:55Donc, ce n'est pas compliqué.
09:56La majorité pénale, aujourd'hui, a 18 ans.
09:58Il faut la mettre à 16 ans.
09:59Il faut arrêter de laisser au juge
10:01la possibilité de prendre l'excuse de minorité.
10:03Ce n'est pas possible.
10:04Moi, j'ai un policier hors service
10:05que j'ai connu quand j'étais commissaire de police
10:07qui travaillait à la brigade des réseaux franciliens
10:09qui a été agressé,
10:10et dont un des individus a tenté de le tuer
10:12dans une rame de transsiliens.
10:15Eh bien, son auteur avait, à l'époque, 17 ans.
10:18Il risquait 30 ans.
10:19L'excuse de minorité fait que c'était 20 ans.
10:21Le parquet avait demandé 16 ans.
10:22Il en a pris 12.
10:23Vous imaginez qu'il prend trois fois moins que la peine prévue.
10:25Et là, pour Elias,
10:26ces deux bourreaux,
10:27qui sont aujourd'hui en détention provisoire,
10:29ils avaient interdiction de se fréquenter.
10:32Alors, moi, je vais vous dire aussi.
10:33Il faut arrêter la culture de l'excuse.
10:35L'excuse de « on n'a pas de moyens ».
10:36L'excuse de minorité.
10:37L'excuse sociale.
10:38Quand je vois la maire écologiste,
10:40ou en tout cas de gauche,
10:41qui nous explique qu'il manquait d'équipement sportif.
10:43Caroline Petit, la maire du 14e.
10:46En tout cas, elle a raté une occasion de se taire.
10:48En tout cas, on n'a pas raté grand-chose.
10:49On ne sera quand même pas à la rencontrer.
10:50Mais ce que je veux dire,
10:51c'est que ce n'est plus possible, tout ça.
10:53Et vous savez, dans la police et la gendarmerie,
10:55on n'a pas beaucoup de moyens,
10:56on fait beaucoup de choses.
10:57Donc, moi, j'invite les magistrats.
10:58Oui, il faut rappeler aux auditeurs,
10:59vous êtes un ancien policier, bien sûr.
11:02Non, mais voilà.
11:03Moi, bien sûr que je veux plus de greffiers,
11:05de juges, de tribunaux qui fonctionnent.
11:06Mais en attendant, on ne peut pas dire
11:07qu'on rend une mauvaise justice
11:08parce qu'on n'a pas de moyens.
11:09Nous, dans les commissariats de gendarmerie,
11:10vous savez l'adage ?
11:11C'est « vous ferez beaucoup avec pas grand-chose ».
11:13C'est ce que ma chef de service m'a dit
11:14sur mon premier poste il y a 20 ans.
11:15Et c'était vrai.
11:16Et donc, je demande aux juges,
11:17tous les juges,
11:18parce qu'on se retrouve sur les manches.
11:20Et les juges, pour enfants,
11:21il faut leur dire que les voyous mineurs,
11:22ce n'est pas des victimes du système,
11:23c'est des délinquants.
11:24Et quand on se comporte comme un majeur,
11:26on doit être jugé comme un majeur.
11:27C'est pour ça qu'on propose cette majorité pénale à 16 ans.
11:29Mais vous parlez de 16 ans.
11:30Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui,
11:31il y a des gamins de 12 ans.
11:32Mathieu Vallée.
11:33Oui, bien sûr.
11:34Les histoires sont terribles.
11:35Enfin, je veux dire, il y a des gamins de 12 ans.
11:36Je me souviens aussi,
11:37vous vous souvenez à Marseille,
11:38de ce gamin qui avait été recruté
11:39sur les réseaux sociaux.
11:40Oui, à 14 ans.
11:41À 14 ans et qui tue un chauffeur.
11:44En se filmant, en plus.
11:45Pardon ?
11:46En se filmant.
11:47En se filmant.
11:48Non, mais voilà.
11:49Je veux dire, c'est-à-dire que 16 ans,
11:50c'est une chose.
11:51Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui,
11:52et ce n'est pas à vous que j'ai appris ça,
11:53il y a des mineurs de plus en plus jeunes
11:55qui commettent des actes.
11:56Absolument.
11:57Qui n'ont plus la notion de la vie.
11:59Il faut commencer par une mesure.
12:02Oui, bien sûr.
12:03Moi, je me souviens de Gabriel Attal,
12:04ancien Premier ministre.
12:05Enfin, éphémère.
12:06Éphémère ministre de l'Education,
12:07éphémère Premier ministre.
12:08Donc, il fait des CDD sur lesquels
12:09on ne peut évidemment pas le juger.
12:11Il avait promis un discours de sévérité
12:13et un changement radical de politique
12:15à Vérichâtillon, là où Vincent Engenier
12:17avait été brûlé vif en octobre 2016
12:18par des individus dans leur voiture.
12:19Et là où on avait eu
12:20Chamsédine Cazan qui avait été tué.
12:22Qu'est-ce qui est advenu de ces mesures
12:24qu'il avait promis ?
12:25Les comparaisons immédiates
12:26pour les mineurs délinquants,
12:27l'abaissement de l'excuse de minorité,
12:29les peines plus sévères pour les mineurs.
12:31Il n'y a rien eu.
12:32C'est comme d'habitude.
12:33C'est des grandes annonces
12:34pour des grandes paresses.
12:35Il y a eu du blabla,
12:36comme la Macronie sait bien le faire.
12:37Et il n'y a pas eu le courage
12:38de mettre en place ces mesures.
12:39Bon, enfin, il est parti.
12:40Donc, comme ça, il n'y a plus aucun compte à rendre.
12:41Il y a un long CV,
12:42mais il n'y a pas, malheureusement,
12:44derrière lui, une longue démonstration
12:45de son efficacité politique.
12:46C'est pour ça que je suis déçu.
12:47Parce qu'on compte les victimes en attendant.
12:48Ce n'est pas pour me faire plaisir
12:49ou faire du beurre électoral.
12:50On compte les victimes.
12:51Et moi, j'en ai marre de compter des victimes.
12:54Je préfère compter les voyous
12:55qu'on met en prison
12:56plutôt que les victimes
12:57qu'on met dans des cercueils
12:58ou dont on endeuille des familles
12:59parce qu'on a des personnes
13:00à qui on ne dit jamais stop
13:01et qui ne sont jamais sanctionnées
13:02et qui bénéficient de toutes
13:03les excuses possibles et imaginables.
13:04Mais Mathieu Vallée,
13:05député européen Rassemblement National,
13:06je rappelle que vous êtes
13:07un ancien policier.
13:08Je voudrais aussi qu'on parle
13:09des couteaux, le fléau des couteaux
13:10chez les jeunes.
13:11C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
13:12c'est devenu dramatique.
13:13C'est-à-dire que les gamins,
13:14on l'a vu pour Elias,
13:15on le voit régulièrement.
13:24qui est morte dans l'Essonne,
13:25sa maman est dévastée ce soir
13:29parce que l'avocat général
13:30de 18 ans de réclusion criminelle
13:32pour meurtre,
13:33la cour d'assises a requalifié
13:34les faits en coups mortels
13:35et condamné ce vendredi.
13:36Il est accusé à 10 ans de prison.
13:37Il était âgé de 16 ans
13:39à l'époque des faits.
13:41Voilà Lili Bell
13:42qui avait reçu un coup de couteau
13:43dans le ventre
13:44en essayant de s'interposer
13:45lors d'un affrontement.
13:46Encore une histoire d'un couteau.
13:47Encore une histoire d'un mineur,
13:49pardon, excusez-moi,
13:50d'un mineur donc 16 ans.
13:53Qui va faire quelques années de prison
13:56alors qu'il y a une jeune fille
13:58qui est décédée.
13:59Pas mieux, écoutez,
14:00je souscris à votre constat
14:01et au constat des milliers de Français.
14:03Vous savez, moi je ne me délecte pas
14:04que les trois gardés...
14:05Et on donne des flyers
14:06porter un couteau,
14:07c'est se mettre en danger,
14:08pas se protéger.
14:09Hashtag stop au couteau.
14:10Enfin, c'est pas comme ça
14:11qu'on combat le port du couteau.
14:14Non mais il faut une réponse pénale
14:15systématique sur...
14:16Mais vous savez,
14:17malheureusement,
14:18on a bradé toutes nos infractions.
14:19Aujourd'hui, consommer du stup
14:20c'est une amende.
14:21Pour conduire sans permis
14:22et sans assurance,
14:23c'est une amende.
14:24En fait, les tribunaux n'étaient
14:25tellement plus capables
14:26de gérer ces délits
14:27qu'aujourd'hui on appelle ça
14:28amende forfaitaire d'électuel.
14:29On a gardé le mot d'électuel
14:30pour faire plaisir aux gens
14:31et faire croire que c'était grave
14:32mais malheureusement,
14:33quand on a aujourd'hui de l'argent,
14:34on peut payer.
14:35Donc on peut y mettre
14:36toutes les sommes qu'on y veut,
14:37ça ne changera rien à l'histoire.
14:38Et pour les couteaux,
14:39rappelez-vous,
14:40M. Dupond-Moretti
14:41voulait aussi en avoir fait
14:42une amende forfaitaire d'électuel.
14:43Et moi je vous dis simplement
14:45Depuis les dernières années,
14:46on a très peu d'attaques
14:47à l'arme lourde
14:48comme on l'a connu au Bataclan
14:49et sur les terrasses
14:50au Stade de France.
14:51Donc moi je vous dis oui,
14:52ça doit être une priorité
14:53mais il faut des priorités.
14:54Mais je sais bien que depuis ces temps,
14:55c'est compliqué pour M. Macron.
14:56Vous n'avez pas parlé des prisons
14:57mais on nous apprend que
14:58en 2027, M. Migaud,
14:59qui a fait aussi un bail éphémère
15:00au ministère de la Justice,
15:01il avait promis 15 000 places
15:02à M. Macron en 2017,
15:03en 5 ans.
15:04Et bien en 10 ans,
15:05on n'aura que 6 246,
15:06soit 40 %.
15:07Ce n'est pas sérieux,
15:09on ne peut pas faire des promesses
15:10quand on sait qu'on ne peut pas
15:11les honorer.
15:12Les gens ne croient plus
15:13la parole publique après.
15:14C'est absolument désastreux.
15:15Soit il promettait 5 000 places
15:16et plus si affinités,
15:17là c'est compliqué.
15:18Oui, là c'est extrêmement compliqué.
15:19Merci beaucoup en tout cas.
15:20Merci à vous.
15:21Merci beaucoup d'être venu ce soir
15:24dans le studio d'Europe 1
15:26député européen
15:27à Rassemblement National.
15:29On avait encore beaucoup de choses
15:30à dire mais merci en tout cas.
15:31Je reviendrai si vous avez
15:32l'intérêt de m'inviter,
15:33c'est toujours un plaisir.
15:34Je ne veux rien chocher.
15:35Bon courage à vous Madame.
15:36Merci infiniment.
15:37Il est 20h29 sur Europe 1.

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