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00:00Et avant de parler de cette nouvelle étape dans le bras de fer Paris-Alger avec ces mesures de rétorsion de la part d'Alger,
00:06je voulais quand même vous faire réagir, parce que je crois que j'ai fait réagir Frédéric Dhabi à cette phrase d'Aurore Berger quand même.
00:13Jean-Luc Mélenchon qui est devenu le Jean-Marie Le Pen d'aujourd'hui, elle dit
00:16« cet antisémitisme, eh bien ce n'est plus un dérapage, c'est une stratégie ».
00:20Aujourd'hui, elle affie donne le permis d'être antisémite, Paul Melun.
00:24Moi je suis assez d'accord avec ce qu'elle dit, c'est-à-dire qu'on vient là couronner une stratégie de longue haleine chez Jean-Luc Mélenchon
00:30qui a commencé depuis plusieurs années, où il a décidé vaille que vaille et coûte que coûte d'aller séduire un électorat communautarisé.
00:38Et qu'il a compris justement, en rapport à ce qu'on disait tout à l'heure sur l'ERN, que l'ERN avait capté la France populaire,
00:44que l'ERN avait capté les classes populaires, les ouvriers, les employés, etc.
00:49Et que la stratégie de Jean-Luc Mélenchon était de cliver, de fracturer le pays, de diviser pour exister.
00:55Et quand on regarde ce sondage, on est obligé de dire que ça fonctionne quand même plutôt bien, puisqu'il demeure à 12 ou 13%.
01:01Et qu'on sait que Jean-Luc Mélenchon, quand il aborde une présidentielle à des niveaux, il monte en général.
01:05Là on parle d'antisémitisme, il faut être antisémite pour aller vous imaginer...
01:10Mais c'est très inquiétant qu'il y ait encore 12 ou 13% des Français qui votent pour quelqu'un qui tient ce type de discours, bien sûr.
01:15Et je pense que d'ailleurs, la gauche, on le voit avec Raphaël Glucksmann, il faut un candidat de gauche qui ne soit pas dans ce flirt permanent avec l'antisémitisme,
01:24qui soit un candidat de gauche républicaine pour pouvoir reprendre des électeurs de gauche, reprendre les déçus du mélenchonisme,
01:29et je pense qu'ils seront nombreux. Parce que Jean-Luc Mélenchon, il court à la marginalité comme ça.
01:33Il devient un homme marginalisé.
01:35Il n'y a pas de problème avec la justice, pour l'instant, pas rattrapé par la patrouille.
01:38Il a vu un procureur, il a bousculé, puis il lui a dit la République c'est moi, donc il n'est pas commode avec les procureurs.
01:42Moi je suis en total désaccord avec cette phrase, cette assertion, Jean-Luc Mélenchon n'est pas le Jean-Marie Le Pen d'aujourd'hui.
01:50La raison est simple, et d'ailleurs elle est expliquée dans sa phrase par Aurore Bergé.
01:54Jean-Marie Le Pen, c'était des dérapages antisémites, c'était des outrances, ce n'était pas une stratégie pour viser un électorat.
02:03A l'inverse, Jean-Luc Mélenchon, quand son parti fait une affiche antisémite contre Cyril Hanouna,
02:09c'est pour flatter un électorat, un électorat qu'il pense musulman et qu'il pense finalement être...
02:16C'est assez insultant d'ailleurs à l'endroit des musulmans français.
02:19C'est complètement insultant à l'égard des musulmans, vous avez raison de le dire.
02:22Mais c'est là où je pense qu'il y a un désaccord, c'est qu'il y a d'un côté des outrances, des dérapages,
02:27et de l'autre côté des outrances, des dérapages, mais qui sont de la stratégie.
02:31Et c'est en ce sens qu'à mon avis, c'est erroné.
02:35Le sujet, c'est que oui, visiblement, ça fonctionne.
02:38Jean-Luc Mélenchon à 13% à deux ans d'une élection présidentielle, c'est sans doute l'un de ses meilleurs scores.
02:44Dans les années en 2017, si vous prenez l'année 2015, il est autour de 10%.
02:49La dernière présidentielle de 2022, Jean-Luc Mélenchon, je ne suis pas sûr qu'il dépasse les 11%.
02:53Non, non, il est en dessous.
02:54Vous avez raison de le dire Paul, une marginalité, mais c'est toute la stratégie de Jean-Luc Mélenchon.
02:59On sait que pendant quatre ans, pendant trois ans et demi avant une présidentielle,
03:03la radicalité, vous sécurisez une base.
03:06On a entendu Frédéric Daby nous dire que bien les 13% aujourd'hui de Jean-Luc Mélenchon,
03:09c'est cette gauche radicale qui ne jure que par Jean-Luc Mélenchon.
03:12Donc vous pouvez lui parler d'Olivier Faure, de Raphaël Glucksmann, de n'importe qui, ça ne les intéresse pas.
03:17Et ensuite, on sait très bien, et ça Paul le sait mieux que moi,
03:20la capacité du peuple de gauche à se rallier quand bien même il y aurait des dissensions.
03:26On l'a vu lors des dernières élections législatives.
03:28Vous y croyez quand même encore à cette alliance ?
03:30Jérôme Guedj qui a toujours été sur cette même ligne, mais là, il a dépassé les lignes.
03:36Oui, il a dépassé les lignes, pardonnez-moi, le 7 octobre, c'était avant les élections européennes.
03:41Jean-Luc Mélenchon, Rima Hassan, Mathilde Panon avaient déjà opéré un certain nombre d'outrants.
03:46Ça n'a pas empêché toute la gauche, je dis bien toute la gauche à l'exception peut-être de Jérôme Guedj et de Raphaël Glucksmann,
03:53de se taper dans la main sur un accord de programme qui était objectivement sur la question par exemple d'Israël dégueulasse,
04:00sur la question de l'économie, il y aurait eu 250 milliards d'impôts en plus.
04:04Donc la gauche a cette capacité-là, incroyable que la droite n'a pas, c'est qu'elle se rallie quoi qu'il arrive et quoi que sont les dissensions.
04:12Donc je pense que Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui à 13%, c'est un score qui est très haut, trop haut.
04:18La seule question qu'on peut poser, c'est est-ce que Raphaël Glucksmann, dans l'opinion, va continuer à peser ?
04:23Est-ce qu'il a une solidité électorale ? Ça c'est ce qu'on verra.
04:27Il l'a fait l'accord 1 de Raphaël Glucksmann.
04:31Et s'il y a une solidité de Raphaël Glucksmann et si les courbes s'inversent, est-ce qu'il sera capable de tenir et de ne pas se mettre derrière Jean-Luc Mélenchon ?
04:39Parfois il me l'a rapidement parce que je voudrais vous faire parler de l'Algérie.
04:43Pour relativiser un peu ce qu'on dit sur la force de Mélenchon et son bon maintien dans ce sondage,
04:48on ne peut pas dire une chose, c'est qu'il est en train de se mettre aussi au-dessus de la tête un sacré plafond de verre Jean-Luc Mélenchon
04:53et qu'il devient un personnage tellement Jean-Marie Le Penisé, pour reprendre ce que dit même Berger,
04:57qu'il ne va plus être capable d'unir derrière son nom et que là, les scrutins de second tour, il faut oublier.
05:01En fait, ce n'est pas de Jean-Marie Le Pen, c'est de Marine Le Pen d'aujourd'hui.
05:05C'est que Marine Le Pen, on savait qu'elle ne passerait jamais en 2017 au second tour.
05:09On savait qu'elle ne passerait jamais en 2022 au second tour parce qu'il y avait ce plafond de verre.
05:13Aujourd'hui, le plafond de verre, il est chez Jean-Luc Mélenchon et pas du tout chez Marine Le Pen.
05:16Il a le plafond de verre qu'avait jadis son père Jean-Marie Le Pen, par exemple en 2002,
05:20quand face à Jacques Chirac, il fait hyper 80-20.
05:22C'est-à-dire qu'il est complètement au ras des pâquerettes du moment qu'il y a des fronts anti-Mélenchon qui se créent aujourd'hui
05:27parce que plus personne ne veut, comment dirais-je, associer son bulletin de vote à un parti aussi extrémiste.
05:33Ce qui est le contraire de la stratégie de dédiabolisation, me semble-t-il, qu'a entamé Marine Le Pen
05:37et qui marche très très bien dans les urnes.