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00:00Ce sujet dont vous parlez, Patrick Stéphanini, il y a aussi ce que vous êtes en train de faire avec Bruno Rotailleau.
00:06Vous voulez revenir à une admission exceptionnelle aux séjours chaque année.
00:10Rappelons-le, la France régularise entre 30 000 et 35 000 étrangers qui n'ont pas droit à un titre de séjour au regard, en tous les cas, de la loi.
00:18Est-ce à dire que jusque-là, il y avait une sorte de droit à la régularisation presque automatique en France ?
00:24Il y avait une sorte d'habitude, puisque vous l'avez souligné, Sonia Mabrouk, chaque année entre 30 000 et 35 000 régularisations, et ce, depuis des années.
00:32Donc, on s'était installé dans une forme de confort de la régularisation.
00:37Bruno Rotailleau veut revenir à la lettre de la loi, à la lettre et à l'esprit de la loi.
00:42La loi parle de l'admission exceptionnelle aux séjours.
00:4530 000 à 35 000 régularisations, ça veut dire que 10 % des étrangers qui obtiennent un titre de séjour, en fait, n'y avaient pas droit.
00:53Et ils l'obtiennent par une mesure de tolérance.
00:5610 %, c'est beaucoup. On n'est pas dans l'admission exceptionnelle aux séjours.
01:00Donc, la circulaire de Bruno Rotailleau, elle demande au préfet de revenir, non pas à des régularisations d'habitude, mais à une admission exceptionnelle.
01:10Et pour ce faire, elle pose trois critères.
01:13Le premier critère classique, c'est qu'il faut ne pas avoir troublé l'ordre public.
01:18Ça paraît être une évidence, mais ce n'était pas le cas. C'est incroyable.
01:22Deuxième critère, ça c'est beaucoup plus nouveau pour des candidats à la régularisation.
01:29Il faut avoir une bonne pratique du français.
01:32Il faut également adhérer aux valeurs de la République.
01:35Et on va le vérifier tout de suite, c'est-à-dire avant de délivrer un titre de séjour à l'intéressé.
01:42C'est ça qui est nouveau dans la circulaire de Bruno Rotailleau.
01:44Et enfin, s'agissant de l'immigration de travail, Bruno Rotailleau n'est pas en désaccord avec M. Lombard.
01:51Mais il pose le cadre et il dit...
01:54M. Stéphanie, on reconnaît que les dernières sorties montrent une nette différence.
01:59Il dit que la régularisation sur les emplois, ça ne peut se faire que sur les métiers en tension.
02:06Que sur les métiers en tension, parce qu'on s'était installés dans un système...
02:10Comment vous expliquez ? Vous avez parlé d'habitude et de tolérance.
02:14Mettez-vous à la place des préfets. Moi, j'ai été préfet.
02:19Qu'est-ce qui se passe ?
02:20Les préfets font l'objet d'interventions qui émanent d'autorités religieuses, d'autorités civiles, d'élus locaux,
02:29qui connaissent tel ou tel étranger en situation irrégulière et qui viennent pour des motifs humanitaires,
02:34souvent liés à la situation familiale des intéressés, plaider pour une régularisation.
02:39Et on avait l'habitude de faire des régularisations pour des étrangers qui avaient un emploi,
02:44mais pas du tout sur des métiers en tension.
02:46Eh bien ça, Bruno Retailleau dit qu'il faut arrêter ça.