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Patrick Stefanini, ancien secrétaire général du ministère de l'Immigration et de l'identité nationale, était l'invité d'Apolline de Malherbe dans le Face à Face sur BFMTV et RMC. Il donne quelques chiffres sur l'immigration en France.

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Transcription
00:00Stéphanie, est-ce que vous suggérez au ministre de l'Intérieur de reprendre cette proposition, puisqu'il souhaite une loi immigration en début d'année prochaine ?
00:07Elle est sur la table. Oui, il faut. Le ministre de l'Intérieur a raison de proposer d'inscrire à l'agenda gouvernemental,
00:15et ça a été annoncé par la porte-parole du gouvernement, une nouvelle loi immigration. Alors il faut expliquer à vos téléspectateurs pourquoi.
00:23Parce que j'entends dire, et moi-même il m'est arrivé de dire, que la seule réforme sérieuse qu'il faudrait faire en matière d'immigration,
00:32c'est de changer la Constitution pour permettre par exemple l'instauration de quotas d'immigration. Et je continue à le penser.
00:40Il faut changer pour vous la Constitution qui empêche un certain nombre de réformes en matière migratoire.
00:45Qui empêche de mettre en place ce que font les États-Unis, le Canada, l'Australie, etc., c'est-à-dire des grandes nations démocratiques,
00:52qui pratiquent le système des quotas. Si nous ne changeons pas la Constitution, nous ne pourrons pas mettre en place ces quotas.
00:58Mais ça ne doit pas nous empêcher. Pour l'instant, il n'y a pas de majorité pour faire cette révision constitutionnelle.
01:04Et le moins qu'on puisse dire, c'est que la proposition faite d'une nouvelle loi immigration donne quelques sueurs froides
01:10du côté des soutiens de Michel Barnier au sein du Bloc central.
01:14Mais enfin, il y a de bonnes raisons, même si on ne modifie pas la Constitution, de proposer au Parlement une loi.
01:22Moi, j'en vois trois. La première, il faut transposer le pacte européen sur l'asile et l'immigration
01:28qui a été signé à la fin de l'année dernière et qui a besoin d'être introduit dans la législation française.
01:36Ça suppose une loi sur un certain nombre de points. Deuxièmement, les sénateurs avaient fait toute une série de propositions
01:46à l'occasion du vote de la loi d'Armanin. Certaines de ces propositions ont été recalées pour des raisons de fonds
01:53par le Conseil constitutionnel, mais l'immense majorité d'entre elles ont été recalées pour des raisons de procédures.
01:59Eh bien, il faut en effet réintroduire ces mesures dans un projet de loi porté par le gouvernement.
02:06L'argument du cavalier législatif tombera de lui-même, puisque par définition, ces propositions figureront dans un projet de loi.
02:14Et ces propositions, elles sont importantes. Elles visent à mieux réguler le regroupement familial, à mieux réguler l'immigration estudiantile.
02:22Vous savez qu'aujourd'hui, le premier flux d'immigration légale dans notre pays, c'est l'immigration des étudiants,
02:27suivie de très près par l'immigration familiale. C'est sur ces deux flux qu'il faut agir en priorité.
02:33Et puis, il faut également se poser la question des conditions dans lesquelles des étrangers accèdent en France
02:41à des prestations sociales pour lesquelles ils n'ont pas cotisé, ce qu'on appelle les prestations non contributives.

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