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Patrick Stefanini, ancien Secrétaire général du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, est l'invité du Face à Face sur BFMTV ce mercredi. 

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Transcription
00:00 La lettre de mission qui nous avait été adressée au début du mois d'octobre
00:05 ne nous posait pas la question de savoir s'il fallait supprimer ou pas l'AME.
00:10 Elle nous posait la question de savoir si les mécanismes de cette aide étaient suffisamment régulés
00:19 et si nous pouvions éventuellement proposer des adaptations.
00:23 Donc moi je me suis inscrit dans le cadre de cette lettre de mission
00:27 et nous avons fait un certain nombre de constats.
00:31 D'abord nous avons envoyé au gouvernement un signal d'alarme
00:34 sur l'évolution du nombre des bénéficiaires de cette aide.
00:38 Un nombre qui est en hausse.
00:39 Puisque ce nombre connaît en effet une accélération assez forte depuis deux ou trois ans.
00:45 Qu'on estime qu'à la fin de l'année, si la tendance observée depuis le début de l'année 2023 se poursuit,
00:51 on aura 466 000 bénéficiaires de l'AME.
00:55 Ce qui veut dire en termes psychologiques qu'on franchira probablement si ce rythme se poursuit
01:01 le cap des 500 000 bénéficiaires de l'AME l'année prochaine.
01:05 Mais ça traduit aussi tout simplement l'augmentation du nombre d'étrangers en situation irrégulière.
01:12 C'est l'un des indicateurs de ce nombre d'étrangers en situation irrégulière sur le territoire.
01:16 Alors ça traduit la difficulté à maîtriser les flux d'entrée.
01:20 Ça traduit la difficulté que rencontre le ministère de l'Intérieur
01:23 à éloigner les clandestins qu'il a pu identifier et interpeller.
01:28 Ça traduit aussi, et nous insistons dans le rapport sur ce point,
01:33 ce que j'appellerais l'installation d'une partie des étrangers en situation irrégulière
01:39 dans une situation de clandestinité de longue durée.
01:42 On observe d'ailleurs que la moyenne...
01:45 Est-ce que l'AME participe à ça ou n'en est que l'un des indicateurs ?
01:49 Alors, dans le rapport, nous écrivons que l'AME n'est pas un facteur d'attractivité en France.
01:55 Moi, je ne crois pas qu'on immigre en France pour bénéficier de l'AME,
01:59 puisque la question était posée.
02:01 On immigre en France parce qu'on connaît quelqu'un dans la diaspora de son pays d'origine
02:06 qui est installé en France, qu'on sait qu'on pourrait y recevoir une aide,
02:10 qu'on est francophone, qu'on vient d'un pays qui était autrefois une colonie française.
02:14 Voilà quelques-unes des raisons pour lesquelles on immigre en France.
02:17 En revanche, ce que nous écrivons dans le rapport,
02:20 c'est que l'AME contribue au maintien dans la clandestinité.
02:24 Il n'y a pas que l'AME d'ailleurs.
02:26 Le fait de pouvoir bénéficier d'une garantie santé,
02:29 évidemment, ça contribue au maintien dans la clandestinité.

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